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Temps de lecture estimé : 8 mn
13/03/07
Résumé:  Le "très cher maître" confie son épouse à une relation censée la guérir de ses maux.
Critères:  fh médical massage fdanus lettre
Auteur : Lignière      Envoi mini-message
Très cher Maître

Très cher Maître,


La délicieuse soirée que nous avons passée le 14 juillet dernier chez Madame Babin avait été pour nous l’occasion d’évoquer les tourments que ressent votre épouse Anne Désirée. Je vous avais alors informé des séances de soins que je prodigue aux personnes dotées d’un caractère anxieux ou bilieux et qui recherchent apaisement et délassement. Je vous avais alors engagé à vous en ouvrir auprès de votre épouse pour que celle-ci puisse en apprécier l’intérêt. Lors de cet entretien, je m’étais aussi engagé à vous rapporter les résultats que j’aurais pu constater et les espoirs que vous pourriez entretenir quant au retour de Madame à une condition meilleure.


Mercredi de la semaine passée, un peu après l’heure du déjeuner, votre épouse s’est présentée à mon domicile de la rue de Marboeuf. Madame Montglat, ma gouvernante, l’a accueillie et, après les présentations, s’est enquise des raisons de sa visite. Il en ressortait que, sur vos conseils, elle espérait une rémission rapide aux angoisses, anxiétés et tourments qui étaient quotidiennement les siens. Consulté par Madame Monglat, j’ai alors proposé de recevoir votre épouse ce jour, en même lieu et même heure.


Votre épouse s’est présentée comme convenu. Par commodités j’avais pris soin d’éloigner pour l’après-midi Madame Monglat dont la présence risquait de violer l’intimité nécessaire en pareilles circonstances. Votre épouse était gantée, en chapeau, et robe mode de ville. Nous nous sommes installés dans mon bureau où, je me permets de vous le rappeler, j’ai eu l’honneur de vous recevoir l’hiver dernier, lors de la cérémonie de mon admission comme Chevalier des Arts et Lettres.


Notre entretien fut incertain à ses débuts car votre épouse est la pudeur faite femme. Elle hésite beaucoup à s’ouvrir ou à parler d’elle-même, comme si ce sujet ne présentait qu’un intérêt tout à fait secondaire. Nous avons évoqué son enfance heureuse, entourée de l’affection des siens, son frère Paul qu’elle eut la douleur de voir disparaître très jeune dans des circonstances particulièrement douloureuses, puis votre rencontre et les sentiments puissants qui vous ont poussé à vous unir. Elle a semblé revivre en parlant de la naissance de votre fille Valentine et des très grandes joies que celle-ci vous apporte chaque jour. Il fut un moment où, la confiance entre votre épouse et moi-même ayant pris une consistance plus solide, nous nous sommes risqués à évoquer une partie plus intime de votre vie de couple.


Mon sentiment premier était que votre épouse souffrait d’une certaine mélancolie provoquée par une crainte diffuse de perdre les bonheurs petits et grands que vous et votre fille semblez lui apporter chaque jour. L’évolution de notre entretien et les confidences qui me furent alors faites, me poussèrent ensuite à imputer les dysfonctionnements dont souffre votre épouse à une raison purement physique. Je m’en ouvris sans détour auprès de celle que je puis considérer maintenant comme ma patiente. Après avoir fermement repoussé mon offre elle consentit, après réflexion, à accepter un examen clinique qui seul aurait pu apporter foi et cohérence à mes intuitions. Le lieu s’y prêtant, il fut convenu que cet examen serait immédiatement pratiqué dans le salon attenant à mon bureau et qui est meublé d’un vaste canapé tout à fait approprié à cet usage.


Votre dame convint que le lieu s’y prêtait et elle se réfugia derrière un paravent pour ôter sa robe et ses jupons tout en conservant ses sous-vêtements et sa chemise de batiste qui lui fut offerte, me dit-elle, pour son mariage par votre sœur Eugénie. Lorsqu’elle s’allongea sur le canapé elle fut saisie d’une crise qui se traduisit par une forte gêne de la circulation respiratoire. La vitesse du pouls et le clignotement des yeux furent les premiers indices d’une liste que je me devrai de vous décrire plus longuement lors que l’ensemble des hypothèses auront été investiguées. Pour la soulager, je pratiquai un massage de la poitrine consistant à compresser fortement la cage thoracique puis à la relâcher lentement. Après quelques minutes de ce traitement, je puis vous assurer que votre épouse avait retrouvé une bien meilleure mine et que toutes les conditions requises avaient été réunies pour entamer mon examen.


Par le col de sa chemise je procédai alors à la palpation de la gorge qui, comme chacun le sait, porte les premiers indices d’un dérèglement de la respiration. Sur cet aspect, vous pouvez être totalement rassuré car j’ai trouvé des organes robustes, fermes sous la main, dépourvus de mauvaise graisse et dont les mamelons présentèrent une turgescence normale qui ne se démentit pas lors que je dus les pincer pour en vérifier la densité. Si le désir vous en prenait, je puis vous le certifier que votre épouse, devenue de nouveau mère, serait tout à fait apte à nourrir un enfant nouveau-né et, sans doute même, des enfants jumeaux. Puis je fis une longue inspection de la colonne vertébrale, artère essentielle par où circulent les fluides échangés entre le cœur et les organes inférieurs. Cette inspection minutieuse requiert attention et précision car les erreurs peuvent entraîner des séquelles parfois douloureuses. Aussi, pour garantir toutes les diligences requises, je demandai à votre dame d’ôter sa chemise de batiste ainsi que son corset.


Depuis le rachis cervical jusqu’au rachis coccygien j’ai procédé aux palpations recommandées par les plus grandes sommités expertes en la matière. Les deux mains bien à plat j’ai procédé à de nombreux allers-retours. Pour faciliter ces mouvements j’ai dû me jucher sur le bassin de la patiente et ainsi améliorer les bienfaits qu’elle pouvait attendre de pareille médecine. Dans un premier temps j’ai perçu sa respiration s’apaiser, puis au bout d’un moment elle s’est modifiée par une inspiration de plus en plus profonde et une par une expiration contrariée par des narines pincées. Malgré ce léger inconvénient, j’ai continué ces massages alors même que mes bras souffraient terriblement de cet exercice éprouvant.


Interrogée, Madame votre épouse, m’a assurée se sentir plus vaillante et m’a engagé à avancer plus avant dans mes investigations. Comme la colonne vertébrale n’avait pas présenté de causes de désordres manifestes, il convenait d’examiner attentivement les parties inférieures souvent sources de lourdeurs et embarras de tous genres. L’examen des pieds et des mollets peut être rapide car ils ne révèlent que rarement des dysfonctionnements qui, en général, sont hébergés soit dans la partie haute des membres inférieurs soit dans la partie basse de l’abdomen. Il est recommandé de porter à cette partie du corps la plus grande attention et ne négliger aucun indice. Je fis donc se débarrasser madame de sa culotte longue de satin vert ainsi que sa culotte fendue de soie de même couleur. Je peux témoigner de la grande gêne que ressentit madame de devoir, ainsi, se présenter dans sa nudité intégrale.


La partie basse de l’abdomen ne présente pas ni abcès ni furoncle ni ballonnement que l’on rencontre chez de nombreux sujets. La palpation des organes internes, foie, reins, vessie ne provoqua aucune douleur inhabituelle. La pilosité pubienne est normalement implantée avec un léger débordement sur la face interne des cuisses. Par contre, j’ai pu repérer rapidement un point d’une extrême sensibilité situé au niveau du mont de Vénus. Un toucher à peine accentué a provoqué une réaction de contraction du corps qui s’est accentuée au fur et à mesure que j’ai maintenu ce contact. Puis, votre épouse a manifesté des signes d’inconfort tels que respiration saccadée et rapide et apparition de rougeurs sur le front, les joues et les pommettes. Parallèlement j’ai observé l’écoulement d’une humeur aqueuse ce couleur claire et légèrement odorante en provenance de la cavité naturelle antérieure.


Pour m’en assurer, j’ai, avec la permission explicite de votre épouse, poursuivi mon exploration de la cavité source de ce flux que j’ai investie avec trois doigts. L’introduction fut légèrement douloureuse, mais, fort heureusement, cette sensation sembla disparaître assez vite ce qui me permit de continuer mon examen. L’organe apparaît normal mais les parois semblent lubrifiées plus que nécessaire. Continuant ma pression en un lent mouvement circulaire sur le mont de Vénus et parallèlement assurant avec mes doigts joints un mouvement alterné d’avant en arrière dans la cavité vaginale, j’ai rapidement accentué les signes d’inconfort décrits ci-dessus. En particulier, j’ai observé la tétanie des mains refermées sur l’accoudoir du sofa, des mouvements incontrôlés du bassin, le pincement de la lèvre inférieure par la mâchoire, l’accélération du rythme de la respiration, l’apparition de sueur sur le visage et le haut du corps, l’augmentation notable des émissions du fluide. Ces dérèglements ont perduré et ont atteint un moment paroxysmique au cours duquel votre épouse s’est tendue comme un arc ne reposant que sur la base de la nuque et les talons puis est retombée lourdement sur le sofa sans, je vous rassure, avoir subi aucun dommage corporel.


J’ai laissé Madame reprendre ses esprits pendant une dizaine de minutes que j’ai consacrées à des massages et lui ai demandé l’autorisation de poursuivre, étant entendu qu’il me fallait, avant de me prononcer, évaluer la reproductibilité des phénomènes observés d’une part et d’autre part vérifier si ceux-ci se survenaient pareillement par les voies honteuses. J’ai, je vous l’avoue, dû argumenter longuement pour convaincre votre épouse qui manifestait une réticence certaine à cette recherche. Dûment renseignée de son intérêt elle a fini par en accepter la réalisation bien que manifestant l’appréhension des souffrances qui pourraient en résulter.


J’ai pu alors pleinement la rassurer en faisant mention d’un baume que j’avais élaboré à cet usage et qui permet de prévenir la douleur. J’en ai prélevé d’un bol de faïence l’équivalent d’une noix que, par frôlements circulaires, j’ai fait pénétrer dans les tissus du muscle qui interdit l’entrée du cloaque. Petit à petit, j’ai senti madame se détendre et les défenses musculaires s’affaiblir au point que j’ai pu, ainsi que j’avais pu l’annoncer, insérer mon majeur en ne provoquant qu’une légère sensation de brûlure vite dissipée aux dires de madame. Poursuivant mes mouvements circulaires de l’intérieur de la cavité, j’ai réussi ensuite à introduire successivement l’index puis l’annulaire.


Reprenant le même processus que précédemment, j’ai effectué avec mes doigts un mouvement de va-et-vient tout en maintenant le pincement sur le mont de Vénus. Je dois vous avouer que je n’ai pas été surpris des réactions constatées. Elles étaient pratiquement identiques à celles observées dans la première phase de l’expérimentation. Je puis vous assurer que j’ai dû puiser dans mes réserves physiques pour maintenir ce rythme suffisamment longtemps pour que madame, se bandant encore comme un arc, subisse les mêmes effets paradoxaux. Sans doute fatiguée, madame a souhaité interrompre cette longue séance et s’est reposée.


Nous avons ensuite passé un long moment à tenter de donner une explication aux symptômes constatés. Pour ma part madame a subi un dérèglement de fonctions internes qui se manifestent au jour le jour par cette langueur dont vous aviez fait état et qui dans des situations extrêmes tels que j’ai pu les recréer, provoquent ces mouvements tétaniques qui pourraient à terme provoquer des séquelles graves au point de contrarier une vie normale ou même provoquer une issue fatale.


J’ai alors proposé à votre épouse un traitement approprié qui consisterait en une séance hebdomadaire de massages à mon domicile. Madame votre épouse a préféré s’en remettre à votre jugement et à votre sagesse pour décider de ce qu’il convenait d’envisager pour lutter contre ce fléau. Avant son départ, madame m’a assuré ressentir un état très légèrement meilleur ce qui ne faisait que confirmer mes craintes sur l’ampleur du mal et la durée prévisible des soins.


Il vous appartiendra, Très cher Maître, de me tenir informé des décisions que vous voudrez bien prendre dans cette affaire étant entendu que je ne saurais vous dissimuler que le traitement sera très long et très coûteux. En entendant, je ne puis que vous conseiller de maintenir le régime d’abstinence qui présidait aux relations avec votre épouse depuis la naissance de votre fille Valentine.


Votre serviteur



NB: Nous ne saurions exclure que votre fille, âgée maintenant de près de 18 ans, subisse, en temps peut-être pas si éloignés, les mêmes tourments que sa mère. Il ne faut jamais exclure les méfaits de l’hérédité. Aussi, si vous deviez décider de faire bénéficier votre fille du même traitement, je ne manquerais pas de vous faire bénéficier d’une réduction substantielle de mes honoraires. Dans ce cas, il importerait d’éviter de prévenir votre épouse qui pourrait interpréter ceci comme un traitement curatif alors qu’il ne serait que préventif.