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Temps de lecture estimé : 18 mn
24/03/07
Résumé:  Trois couples passent un week-end dans un gîte rural.
Critères:  fh grp couplus extraoffre inconnu campagne amour volupté fsoumise voir exhib noculotte lingerie jeu aliments glaçon fouetfesse
Auteur : OlivierK            Envoi mini-message
L'oxymore

Nous sommes arrivés au gîte rural en fin d’après-midi. Un couple semblait nous y attendre. Bernard était un grand blond, chaleureux, tout sourire. Il a fallu qu’il m’embrasse en collant son bas-ventre contre le mien pour que je commence à comprendre. Pas permis d’être aussi gourde ! J’étais tellement furieuse que je l’ai laissé me faire les quatre bises, de plus en plus près de la commissure de mes lèvres. La fille, Caroline, était jolie. Pas plus que moi, mais avec ce soupçon de vulgarité qui plaît tant aux hommes. Elle avait les bras autour du cou de David et il aimait ça ! J’ai d’abord pensé qu’ils se connaissaient. Mais non, même pas.


D’un bras faussement fraternel, Bernard entoura bientôt mes épaules pour me conduire vers un canapé de cuir, à cinq ou six mètres de la cheminée. Assis tout contre moi, il me palpait la cuisse en me parlant alors que sa femme faisait du charme à David. Et ce dadais était aux anges.


C’était donc ça, son idée ! Il avait été question de passer le week-end à la campagne. Il m’avait mis une annonce sous les yeux : Gîte rural. 4 chambres. Grande cuisine commune. Suivait naturellement un numéro de téléphone (préf. h. repas).



Il n’avait pas branché le haut-parleur.



Eh bien voilà, la question devait être : "Pour un week-end en amoureux avec votre femme ?" Deux ans de vie commune ! Il rajoutait plus de six mois, l’abruti. Il m’avait draguée sur les bancs de la fac de droit, en dernière année. J’étais épouvantablement frigide. Un lycéen boutonneux m’avait baisée à la va-vite quelques années auparavant. J’avais eu un peu mal et aucun plaisir. Avec deux ou trois autres, plus tard, ratage complet. Je n’insistais même plus quand David est arrivé, Zorro doux et fort, gentil, patient. Attentif. Maîtrisant son éjaculation, lui. Endurant. Mains câlines, lèvres voraces, langue fouineuse.


Bien qu’il m’ait dit qu’aucune fille n’était longtemps frigide avec lui, j’en suis devenue amoureuse. Je ne dis pas "tombée amoureuse" comme je n’aurais pas dit "tombée enceinte". Je lui aurais même donné tous les enfants qu’il aurait voulus, comme on dit dans les romans. Mais avant ce vendredi après-midi. Parce que j’allais me faire sauter par un inconnu, pendant que monsieur se farcirait la fille. Jalouse, moi ? Pas si bête ! Enfin si, évidemment. Mais curieuse aussi : allais-je jouir ? Ma frigidité était-elle guérie ? Parce que si oui, ça changeait bien des choses après tout.



Prétendait-il se jeter sur moi ? Il allait vite en besogne, et je n’étais quand même pas disposée à me laisser faire. Il était question de se dévergonder, certes, mais enfin il fallait y mettre un peu les formes. Et ces deux-là, qu’allaient-ils fricoter, là-haut ? En réalité, Bernard voulait seulement me faire une confidence à mi-voix.



Il se penchait un peu sur moi, avançant les lèvres. Gris, ses yeux, avec un peu de bleu. Mais il a mis fin à sa tentative en entendant leurs pas dans l’escalier. Pourquoi donc ?



J’ai failli protester qu’il aurait pu demander mon avis mais j’ai préféré me taire, avec l’impression que j’avais déjà vécu cette scène et que de toute éternité il ne pouvait que choisir cette chambre-là. Il a sorti les sacs de la Clio et m’a invitée à le suivre. La maison étant très bien chauffée, nous allions nous mettre à l’aise. La chambre était propre. Il y avait un grand lit, en face de la cloison. Il fallait le savoir, qu’il y avait un trou. David n’a rien fait pour que je le sache et je n’en fus pas surprise.


Un léger bruit venant de la chambre voisine me fit comprendre que Bernard nous avait suivis. En sous-vêtements, je recherchais dans mon sac une jupe et un chemisier.



Il me dit ensuite qu’en fin de compte il valait mieux que je mette mon tout petit slip bleu ciel et le demi soutien-gorge assorti, celui qui fait pigeonner les seins sans en cacher la pointe. Il me prenait vraiment pour une idiote. Comment avais-je pu être amoureuse de ce petit bonhomme ? Je me suis donc trouvée totalement nue pendant quelque temps. David me regardait d’un œil neuf, comme s’il était le voyeur d’à côté. Je prenais tout mon temps, déambulant, m’exposant face et pile, pinçant discrètement mes tétons pour les faire grossir. David était en slip taille basse, l’oeil bridé de sa verge en émergeait. J’ai pris ma courte jupe rouge et mon corsage de soie.



Il n’avait pas lieu d’être fier de lui. Je ne finirais pas ma vie avec ce type, c’était bien simple. Il tenta de m’embrasser, de me câliner, histoire de montrer que j’étais à lui et qu’il voulait bien me mettre à la disposition d’un autre, par fait du prince, vanité de mâle, fatuité imbécile. Je l’ai repoussé. En bas, j’ai repris ma place sur le canapé. Bernard a dit que j’avais de beaux genoux, en ajoutant que c’était rare, même chez les très jolies femmes.



David me dit alors qu’il fallait qu’il retourne dans notre chambre pour y chercher un mouchoir. C’était inévitable. Je n’aurais pour lui, à l’avenir, que mépris et pitié. À peine était-il dans l’escalier que Bernard appliquait enfin ses lèvres sur les miennes. Il lui était loisible en outre de fourrager sous ma jupe et il ne s’en priva pas. J’ai écarté dents et cuisses.



L’homme aux yeux clairs était mince et brun, mal peigné. Son rire montrait de jolies dents. La fille était brune avec des mèches blondes. Hanches étroites et seins trop petits sous un chandail terne.



En recevant les bises de Nicolas, son bas-ventre collé au mien, et allez donc on est entre amis, je me disais que le week-end commençait plutôt bien, en fin de compte. Quatre bises aussi de Delphine. Rapides, avant qu’elle se précipite dans les bras de Bernard. Ceux-là n’y allaient pas par quatre chemins. Elle allait me piquer mon ex futur amant ! Quant à Nicolas… Faudrait voir. Plutôt beau gosse, mais j’étais habituée à Bernard. Déjà !


Le bruit fit descendre Caroline et David. Il bandait ferme sous son pantalon de toile. Caroline portait une minijupe noire et un chemisier rose. Delphine sembla plaire à David. Abondance de biens ne nuisait en aucune manière à mon versatile compagnon. La première chambre à droite était destinée aux arrivants. On ne leur laissait pas le choix, ils avaient dû être assez explicites au téléphone. Ils savaient aussi que pour la préparation des repas, c’était chacun à son tour. Nicolas a bien voulu s’en charger le premier, il est allé dans le village acheter le nécessaire. Delphine a peu après manifesté l’intention de se changer.



J’étais donc seule avec Caroline, qui me regardait avec bienveillance. Comme elle me demandait si nous pratiquions l’échangisme depuis longtemps, j’ai évidemment menti, ayant horreur de passer pour une imbécile.



Comme je trouvais ce maquignonnage un peu sordide, j’ai répondu qu’on pouvait attendre la fin du repas, et qu’on verrait bien. Elle me répondit que j’avais peut-être raison et qu’elle allait faire un feu dans la cheminée, pour le romantisme. Quelle drôle de fille ! Nos hommes sont descendus, excités et complices, suivis de près par une Delphine en robe rouge qu’une ceinture de cuir collée à ses hanches d’androgyne raccourcissait encore.


Elle s’est assise sur la table de chêne, les mâles s’installant de part et d’autre, sur le banc. Elle leur parla d’un voyage au Maroc, ils regardaient ses jambes qu’elle croisait et décroisait pour leur faire voir sa petite culotte. Ils ne s’en lassaient pas. Nicolas est revenu, il a prétendu que la cuisine étant une affaire d’hommes, il allait nous préparer, grillée dans la cheminée, une côte de boeuf dont on lui dirait des nouvelles. Cependant, avant d’attaquer le boulot, il voulait se changer. Caroline me fit un clin d’oeil, allions-nous monter nous aussi ? Je n’en vis pas l’intérêt, tant il était évident que nous aurions la faculté de voir ce garçon tout nu tout à loisir, un peu plus tard. Les hommes sont plus voyeurs que les femmes. Enfin, je parle pour moi. Il est d’ailleurs redescendu très vite, en survêtement, veste entrouverte sur son torse qu’ornaient quelques poils bouclés. Il nous a demandé si ça nous allait, une ratatouille. Tout à fait.



Quand les messieurs font la cuisine, ils ont besoin de petites mains. Bernard et Delphine lisaient le même magazine. Il avait entouré la jeune femme de ses deux bras, elle appuyait son dos sur la poitrine de ce type qui m’embrassait un quart d’heure avant. David et Caroline, assis devant le feu, se murmuraient des choses tendres. J’ai saisi un couteau, me suis assise en face de Nicolas pour prendre ma part de larmes. Il regardait les pointes de mes seins sous la soie de mon corsage. Une vieille chanson me revint en mémoire, ainsi que l’odeur de la voiture de mon père, une cassette de Jacques Brel dans l’autoradio :



… Et ça pleure, les yeux dans les seins…


Nous sommes allés ensuite devant l’évier. Je n’ai pas éloigné ma hanche de la sienne. Nos mains se rejoignirent sous le filet d’eau, se partageant le savon de Marseille.



Ma bouche reçut ensuite de la sienne quelques gouttes de mes larmes salées. Puis il fut derrière moi, son souffle dans mon cou, son bas-ventre collé à mes fesses.



Je l’aurais volontiers suivi tout de suite dans une des chambres. Mon Dieu, allais-je me mettre à désirer, même sans amour, tous les hommes qui me tripoteraient ? Mais il s’éloigna pour s’essuyer les mains. Sa femme quitta Bernard pour prendre part à la préparation de la ratatouille. Jalouse ? Mais je me trompais peut-être. Je me suis retrouvée sur le canapé, dans les bras de Bernard. Sa femme et mon mari semblaient moins fascinés par le feu, ils s’embrassaient, eux aussi. Elle avait posé une main de propriétaire sur son pantalon, pile sur la bosse, et il lui palpait les seins. Bernard glissa une main dans l’échancrure de mon corsage. Il voulut plus tard me faire constater qu’il bandait pour moi "comme un âne". Saugrenue, l’expression me fit rire.


David et Caroline firent place à Nicolas qui voulait mettre la côte de boeuf sur les braises, pendant que mijotait la ratatouille. Bernard demanda à David de venir l’aider à porter les chaises et la table ronde qui étaient sous un hangar, et autour de laquelle nous serions mieux que sur les bancs devant la table de chêne.


La côte de boeuf était bonne, la ratatouille aussi. Bernard, le mâle dominant de notre jeune tribu, me caressait la nuque, les épaules, la cuisse. Caroline était exubérante et ne parlait qu’à Nicolas, qui ne regardait jamais sa femme. Le vin de bourgogne aidant, chemisettes et corsages s’ouvrirent peu à peu. Quelques gouttes de sauce souillèrent le chemisier de Caroline.



Ils s’approchèrent de l’évier, se tenant par la taille. Très vite, Caroline se trouva en soutien-gorge.



Les pointes de ses seins étaient grillagées de dentelle rose.



Bernard était déjà en train de le déboutonner, mon corsage de soie. Mon soutien-gorge offrit donc la quasi-totalité de mes seins à la vue de chacun, aréoles pâles, tétons dilatés. Où était-il, le temps où je disais à David : je suis à toi, je t’appartiens… Foutaises ! Personne n’appartient jamais à personne.



Delphine glissa calmement ses mains derrière son dos, déboutonna le haut de sa robe qui tomba sur ses hanches. Son tout petit soutien-gorge était rouge.



Il voulut bien, dégrafa l’attache de plastique, se pencha pour faire descendre les bretelles et déposa un petit baiser sur chaque téton. Comme avec moi, la veille encore. Mon indulgence me surprit. Ou mon indifférence.



Puis en slip, garçons et filles, c’était inévitable.



Bras ouverts et refermés sur un corps brûlant, verges rigides contre humides fissures.



Il caressa puis abattit sa main. Clac !



Et suivirent quatre autres coups.



Bernard s’approcha et frappa à cinq reprises. La pauvrette grimaçait et se tortillait, mais peut-être d’une manière excessive.



Il se pencha sur elle, plaqua ses lèvres sur une fesse rougie, puis sur l’autre.



Il tapa posément, pas fort du tout.



À moi. Pan sur la fesse droite, pan sur la fesse gauche, ah tu me voles mon copain, tiens, tiens donc ! Trouble plaisir de faire mal, mais elle le cherchait bien, cette perverse, la preuve en était ce filet de cyprine qui suintait entre ses cuisses trop maigres.



Les bras de Delphine autour du cou de David, les fesses brûlantes de Delphine sur les cuisses de David, et la main de Delphine qui tâtonnait à la recherche du petit morceau de tissu… Vite, quelle excentricité commettre pour qu’on s’intéresse à moi, qu’on plaque ma poitrine nue sur la rude table et qu’on frappe à coups redoublés mes fesses également nues !



De la glace à la vanille plein la bouche, Bernard se pencha. Oh, le froid soudain sur mon téton, suivi de la tiédeur de ses lèvres ! Les autres l’imitèrent, nous étions barbouillées de morceaux de meringues tièdes et de glace crémeuse, et léchées, mordillées, sucées par leurs bouches voraces.


L’oeil ovale de la verge de David dépassait de nouveau de la ceinture de son slip trop petit. Delphine y déposa une bouchée de glace et lécha longuement. Elle emmena ensuite mon mari dans les escaliers et nous ne les revîmes que le lendemain matin.


Les deux hommes qui restaient nous invitèrent à les rejoindre sur le canapé. J’ai devancé Caroline et me suis jetée sur les genoux de Nicolas, ce qui la condamnait à se rabattre sur son mari.




Plus tard, couchée sur le lit dans la chambre du milieu, j’attendais. Sa bouche sur mon corps, et ses mains, un sourire, quelques phrases gentilles, tout cela m’aurait bien fait plaisir. Mais il déambulait, fier de son sexe érigé. Le croyait-il plus gros que la moyenne ? Quelle importance ! Il a prétendu que David allait se régaler en voyant "sa salope de femme se faire baiser par un autre". Il avait mieux à faire, David, j’en étais bien certaine. Étais-je vraiment condamnée à passer la nuit avec cet olibrius ? Mais il a compris que j’étais fâchée et s’est montré tendre.


Trop peu quand même, si bien que lorsqu’il fut en moi, j’avais hâte qu’il en finisse. J’ai donc soupiré, et même gémi pour accélérer les choses. Il ahanait et se remuait comme un beau diable. Puis il a grommelé que j’étais une chienne en chaleur, qu’il me pilonnait avec sa grosse queue, qu’il allait me défoncer et se vider en moi. Il pinçait en outre les pointes de mes seins.


Il se leva peu après pour regarder dans la chambre de Nicolas. Debout sur sa chaise, l’oeil collé à la paroi, il voulait voir sa femme. Il avait de jolies fesses, convenablement musclées. Moi, je songeais que j’avais soudainement joui alors qu’il me faisait mal et cherchait à m’humilier, quelle surprise !



Au petit matin, il était disposé à recommencer. Pas moi. Il n’a pas insisté. Il est resté longtemps dans la salle de bains, je n’avais pas voulu l’y suivre. Je suis descendue préparer le thé dans la cuisine déserte. Delphine et David sont venus me rejoindre.



David est venu avec moi dans la salle de bains.



C’était à nous de nous occuper du repas. Nous sommes allés dans le village, nous y avons trouvé un charcutier qui vendait aussi des plats cuisinés, que nous achèterions plus tard. En attendant, nous nous sommes promenés. David n’osait pas me tenir par la taille ou la main. Des étrangers… Non, car il se serait senti obligé de draguer une étrangère, comme toujours sans doute. Mais c’était quand même mon mari, ou tout comme. Allons, rien de tout cela n’était très grave et la vie allait continuer, vaille que vaille.


Qu’est-ce que c’est d’ailleurs que cette détresse qui disparaît quand on a bu deux ou trois verres ? Le repas fini, je me sentais bien. Bernard avait prévu une virée dans quelques villages des environs. Je suis montée dans la voiture de Nicolas.



À ma grande surprise, Bernard aimait les églises romanes. Il garait sa voiture devant le monument aux morts et nous faisait admirer voûtes et vitraux. Nicolas m’entraîna devant un confessionnal et s’installa à la place du curé.



Je n’ai pas répondu. Mon coeur battait très vite. Les autres nous cherchaient. David m’a regardée avec une certaine inquiétude, il voyait bien que Nicolas me plaisait un peu trop. À l’issue de la dernière visite, Bernard lui donna la clé du gîte en disant qu’il s’arrêterait dans le village pour acheter de quoi manger le soir.



Pendant le dîner, David n’aimait pas voir Bernard pincer les tétons de Delphine, ni les lèvres de Nicolas sur les miens. Ce dernier m’avait interdit de remettre mon slip et j’avais obéi de bonne grâce. Il trouvait que la saveur de ma cyprine bonifiait tout ce qu’il mangeait et envisageait de se glisser très bientôt sous la table, entre mes "adorables cuisses".



Nos cuisses venaient s’ouvrir sur des cuisses, nos seins s’écrasaient sur une bouche avide. Le jeu nous plaisait. L’une d’entre nous frappait soudain dans ses mains, et il fallait que les hommes prouvent qu’ils avaient deviné qui de nous était leur cavalière. Il était question de punir sévèrement ceux qui se trompaient, mais plus tard.


Il a bien fallu que je triche assez vite, car je voulais Nicolas pour moi seule. Je faisais mine de partir et revenais aussitôt. Les deux autres filles s’immobilisèrent aussi. Ce fut alors un délice de m’empaler tout doucement, la paroi de mon vagin se dilatant d’abord sur cette verge tumescente et l’épousant ensuite en se contractant comme une bouche affamée. Je me soulevais et retombais avec délicatesse, nous avions tout notre temps, j’étais si bien.


La lumière revenue, ni lui ni moi n’avons bougé. Les autres ont pris l’escalier sans mot dire. Sans me maudire, David ? J’espérais encore un peu le contraire, quand même.


Mes intimes contractions n’y pouvaient plus rien, Nicolas devint flasque. C’était dans l’ordre des choses. Mais quelle douceur, avant ! Pas d’orgasme foudroyant mais une tendresse, un bien-être, et la folle envie de voir le temps suspendre son vol, comme dit l’autre. Dans la chambre, j’ai colmaté le trou de la cloison avec une boulette de papier pendant que Nicolas était dans la salle de bains. Puis j’ai eu peur. À pas de loup, je m’en suis approchée pour écouter ; mais il y était bien seul. Vint alors, le coeur battant, le moment de penser à sa phrase dans le confessionnal : "vous vous livrerez à lui la nuit prochaine, et il fera de vous tout ce qu’il voudra." Cette parole de macho aurait dû souverainement me déplaire, et pourtant…


Jeux des corps sans nulle honte ! Joie de s’étreindre, tantôt paisible, tantôt farouche ! Et le plaisir qui montait doucement, trop doucement, j’en devenais folle.



Mes lèvres fermèrent sa bouche pendant que les sublimes pulsations de l’orgasme me terrassaient. Comme jamais avant, jamais.


Après, quel bonheur de m’endormir dans ses bras ! Au petit jour il m’était impossible de le quitter pour toujours. Et lui ? Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier, qu’il ait encore envie de refaire l’amour avec moi ? Un dernier petit coup pour la route ? Quel vide, soudain, dans ma vie !


Il était en moi. Je le possédais. Il allait partir.



Il aurait pu me répondre que chez lui il y avait Delphine et chez moi David. Ou m’indiquer le numéro de son portable pour un bon petit plan, de temps à autre. Ou qu’il existait un grand nombre de gîtes, de restaurants, de boîtes, et que nous serions fatalement amenés à nous revoir après être passés de bras de bras, de lits en lits, de baise en baise…


Nous n’avons quitté la chambre qu’en fin de matinée. Les autres nous attendaient en bas. Ils me semblèrent moroses. Nicolas me tenait par la main.



Je regardais Nicolas, je lui souriais. Il me souriait aussi.