Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 11301Fiche technique9631 caractères9631
Temps de lecture estimé : 6 mn
10/04/07
Résumé:  Dansons avec style, dansons pendant un moment, t'avoir à moi, sentir la douceur de ta peau, pendant que notre monde s'écroule...
Critères:  fh amour volupté nonéro
Auteur : Patrik  (Carpe Diem Diemque)            Envoi mini-message
Éternellement jeune...


Avertissement : Texte ésotérique.


---oooOooo---


Éternellement Jeune



Dansons avec style, dansons pendant un moment, t’avoir à moi, sentir la douceur de ta peau, pendant que notre monde s’écroule, pendant que la fureur gagne toujours plus de gens. Je lève les yeux au zénith, vers un ciel désespérément vide des Dieux qui agitent les hommes. Le paradis peut attendre, l’enfer aussi. Main dans la main, nous ne faisons que regarder ces cieux, espérant le meilleur mais prévoyant le pire…


Dansons avec sensualité, ton corps est si souple, si suave. Un monde passe, un autre naît, sans but qu’une course folle, sans but, sans avenir, sans rien au bout. Ta joue est si caressante, je m’oublie contre elle, bercé par la musique et tes cheveux soyeux. Au loin, je ne sais pas. Auprès de toi, je sais. Je sais que c’est toi qui es mon monde, le vrai.


Notre ancien monde s’écroule, les valeurs n’en ont plus, les ténèbres reviennent, la mort rôde, mais je danse avec toi, oubliant tout, oubliant qu’il y a une autre réalité que cet amour qui nous irradie. Laissez-nous mourir jeunes ou vivre pour toujours dans cette éternelle danse. Nous n’avons aucun pouvoir mais nous ne disons jamais « jamais ». Nous resterons un couple enlacé, figé dans une éternelle danse.



Éternellement jeune, je veux être éternellement jeune !

Veux-tu vraiment vivre avec moi pour toujours et toujours ?



Debout dans cette salle résonnant de vide et de musique, la vie nous semble un court périple. Un épisode parmi d’autres, un grain de sable sur une plage immense où nous laissons l’empreinte fugace de nos pas, attendant sans espoir que la mer les efface.


Alors nous courrons dessus…


Peux-tu imaginer quand cette vaine course sera gagnée ? Course ou danse, peu importe, tu es avec moi dans l’obscurité ambiante. Tournons nos visages blafards vers le soleil, celui-là même qui brûlera tout, celui-là même qui sera obscurci par les délires des hommes. Certains supplieront leurs guides de les aider à marcher dans le rythme d’une musique jouée par les hommes aliénés.


Mais nous deux, nous danserons pour toujours sur notre mélodie… notre mélodie…



Éternellement jeune, je veux être éternellement jeune !

Veux-tu vraiment vivre avec moi pour toujours et toujours ?



J’aime ton corps que je dévoile petit à petit, j’adore la ligne de ton cou dans laquelle je me niche, ta peau sucrée, telle un fruit que je veux dévorer ! Mes yeux refusent de s’ouvrir, je veux te lire par mes mains, par ma bouche. Connaître tes courbes, tes pleins et tes déliés, les caresser, les découvrir, les posséder encore et encore.


Autour de nous la folie. Il y en a qui sont comme l’eau qui coule, d’autres comme le feu qui dévore. Il y en a d’autres qui sont une mélodie, d’autres un rythme. Tôt ou tard, tous seront partis. Alors, pourquoi ne restent-ils pas jeunes ?



Éternellement jeune, je veux être éternellement jeune !

Veux-tu vraiment vivre avec moi pour toujours et toujours ?



Ton corps est mon univers, celui dans lequel je veux vivre, dans lequel je m’absorberai tout entier. Ton corps contre le mien, notre danse sensuelle, notre tourbillon des sens. La luxure de nos peaux, ton décolleté provocant, mes lèvres sur les monts délicieux de tes seins offerts. Que notre ancien monde s’écroule, qu’il s’anéantisse, pourvu que je te dévore !


Tout n’est que ruines autour de nous, le crépuscule est flamboyant, l’air vicié. Le Ragnarök est déjà parmi nous, le Crépuscule des Dieux commence sa marche inéluctable, le grand puzzle s’emboîte, tout est déjà écrit. Alors dansons avec sensualité. Ton ventre rond contre le mien, cette chair adorable qui est à moi, sur laquelle j’adore m’attarder et me reposer, ton ventre plein de promesses, d’enfants, de nos enfants qui recréeront un autre monde, autrement. Oui, autrement…


C’est si difficile de vieillir sans une cause, je ne veux pas périr comme un rat en cage, livré, sans défense, aux seringues des laboratoires. Notre jeunesse est comme un diamant dans le soleil, et les diamants durent toujours, éternellement.


Mes mains sur ton corps, les tiennes sur le mien, nos lèvres soudées, la musique autour de nous, notre danse perpétuelle.



Éternellement jeune, je veux être éternellement jeune !

Veux-tu vraiment vivre avec moi pour toujours et toujours ?



Mes mains glissent vers d’autres promesses, les rondeurs suaves de tes douces fesses, ma bouche perdue dans ton décolleté, je mords tes fruits, l’empreinte de ma salive luit sur cette peau trop tentante…


La fureur du monde déteint sur moi, une folie de te posséder, de t’avoir, de tout prendre, sans fioriture, primitivement, bestialement. Ta robe est un obstacle bien frêle devant ma concupiscence, une mince toile d’araignée qui s’évanouit prestement au premier alizé de ma passion dévorante pour toi. Oui, je te veux ! Je veux tout, tout de toi, comme je veux être tout pour toi !



Éternellement jeune, je veux être éternellement jeune !

Veux-tu vraiment vivre avec moi pour toujours et toujours ?



La consommation du destin des puissances verra la chute assurée d’Asgard. Tant de destructions, tant de ravages. Tout ça pour l’avide appétit de quelques-uns. Pourquoi ne voulaient-ils pas vivre au soleil, les pieds dans la mer ? Pourquoi tant d’hommes et de femmes ont dit « amen » à cette folie absurde ?


Ton bosquet sacré est au jour, il illumine tant que j’en ouvre les yeux pour le contempler. Puis, à genoux, j’enfonce mes lèvres en lui pour aller cueillir ta source. Son goût me rafraîchit, apaise mon âme, enfièvre mon corps. Il était pourtant si simple d’adorer cette onde, de la vénérer. Mais tant de prédicateurs l’ont vouée aux gémonies, dangereuse et meurtrière stupidité que nombre de femmes et d’hommes ont payée au prix fort. À la place, ils ont inventé des codes obscurs, des raisons étranges, au nom de leurs frustrations.


Moi, je retourne à la religion primitive, j’adore, je vénère ma Déesse. Ma prière a une saveur légèrement salée, je bois ce calice plus loin que la lie avec ferveur. Les soupirs des cieux au-dessus de ma tête m’indiquent sans détour que je suis dans le vrai, que c’est moi qui ai raison, que tout le reste n’est que décor de théâtre et inertes paravents…



Éternellement jeune, je veux être éternellement jeune !

Veux-tu vraiment vivre avec moi pour toujours et toujours ?



Je sanctifie à mes propres mystères d’Éleusis. Sois ma Perséphone à tout jamais, je viendrais toujours te reprendre au plus profond des enfers. Tu es ma déité vivante, le sacré fait chair. Tu es nue, mon désir s’enflamme, je serai alors ton Hadès jusqu’à ton retour sur terre. Ma raison part en bribes et en brides, je ne sais plus bien qui je suis, où je suis, mais je sais que j’existe pour toi.


Que ce monde déchu se brise, qu’il s’engloutisse, qu’il se consume dans les flammes. Que la moindre pierre vole en éclats, que la moindre goutte d’eau se volatilise, que le ciel rejoigne la terre, qu’ils fusionnent en un magma primitif. Je suis en toi, tu es à moi, rien qu’à moi, rien que pour moi !


Mon Yggdrasil, mon arbre sacré, veut faire renaître un nouveau monde. Il transperce le ciel de ses branches apaisantes, il fore ta terre nourricière de ses racines puissantes. Nous créons à nous seuls un univers de passion, de déraison, de fureur et de sueur. Rien n’est plus comme avant, rien ne ressemble à plus rien, nos corps emmêlés fusionnent.



Éternellement jeune, je veux être éternellement jeune !

Veux-tu vraiment vivre avec moi pour toujours et toujours ?



Ces pays sont ravagés, ces contrées sont dévastées. Notre danse lascive n’en a cure. Nous vivons par nous-même, la démence des autres ne nous concerne pas. Ils ont dit « oui » à une idéologie aux pieds d’argile, leur monde s’effondre, le nôtre se fortifie.


Il y a tant d’histoires qui n’ont pas pu exister aujourd’hui. Tant de paroles non dites, tant de chansons qu’on a oubliées de fredonner, tant de rêves qui explosent de tout lieu et de nulle part !


Nous les laissons se réaliser par nous, et en nous…



Éternellement jeune, je veux être éternellement jeune !

Veux-tu vraiment vivre avec moi pour toujours et toujours ?



--oooOooo---


1945, la plaine fertile éventrée, les murs désagrégés, le toit à ciel ouvert, les bottes qui martèlent la boue et le sang…


Là, au sol, deux figurines d’une boîte à musique brisée…