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n° 11493Fiche technique16306 caractères16306
Temps de lecture estimé : 11 mn
24/06/07
Résumé:  Une femme, très attirée par un internaute, imagine ce qu'elle pourrait bien lui faire s'il était juste à quelques centimètres d'elle...
Critères:  fh telnet amour revede tutu
Auteur : La puce06
Toi, envie de toi




Encore un matin sombre et froid loin de toi, trop loin de toi. Et j’ai froid, si froid. Ton absence me pèse, me rend mélancolique comme jamais. Je suis en manque comme peut l’être une camée, une shootée. Ma drogue, ma dope, ma came… c’est toi. Toi. Toi que j’aime. Toi qui fais naître en moi toutes ces émotions. Des émotions, des sensations que je découvre et qui me font chavirer comme si j’étais prise sous les flots immenses d’une tempête, happée dans l’immensité d’un océan. Un océan d’amour où je me noie attendant un mot, un signe, une bouée. Non, toi. Tu es là dans l’ombre ou la clarté. Une présence à chaque instant de ma vie. Tu me manques tant, tellement. Je voudrais que tu sois là, près de moi, devant moi. Je voudrais te toucher du bout de mes doigts, embrasser ton cœur dans un murmure, dans un soupir. Je ferme les yeux, m’enferme dans ma bulle et je t’emmène avec moi voguer vers ses horizons bleu azur et qui parfois se font bien plus sombres et peu accueillants. Peu m’importe puisque tu es là, avec moi, prés de moi. Si tu savais comme j’ai froid sans toi. Si tu savais comme j’ai envie de toi là, maintenant et tu n’es pas là.


J’aime imaginer ce que je serai capable de faire pour détourner ton attention, pour réchauffer ton corps frigorifié. Ce corps que j’ai envie de toucher, de palper, d’effleurer, de caresser, de mordiller. J’ai envie de toi… comme ça… comme une jeune pucelle qui découvre un corps d’homme. J’ai envie de t’aimer comme elle, comme une petite débutante avec des gestes timides, maladroits et tremblants. Comme si c’était la première fois. Premier amour, premier amant, premiers émois, premiers pas vers le plaisir, premiers pas vers toi.


Toi, j’ai envie de toi.


Toi devant cet écran, qui me tourne le dos. Qui pianote ce clavier froid. Qui n’a pas senti ma présence. Je suis derrière toi et tu ne te retournes pas. Non, reste devant cet écran lumineux. Lumineux comme le sont mes yeux qui se posent sur toi. Mes yeux qui te dévorent comme une lionne affamée, tapie dans les hautes herbes à l’affût de sa proie. Doucement j’approche. Pattes de velours pour des pas de féline qui salive à l’idée de faire un festin digne d’un roi, d’une reine. Je suis juste derrière toi. N’aie pas peur, je ne te grifferai pas. Tu sens à peine mon souffle au creux de ton oreille. Un souffle léger et chaud qui provoque en toi de doux frissons. J’ai envie de jouer avec toi, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. J’ai envie de te faire languir. J’ai envie d’offrir à tes sens des petits plaisirs et te sortir de la froideur de ce clavier que tu ne cesses de pianoter.


Pianoter, te pianoter.


Faire courir mes petits doigts sur toi. Sur ce corps que je devine frissonnant puis plus frémissant quand, au creux de ton oreille, un petit bout de langue s’aventure en quête de je ne sais quoi. Si, je sais en quête de toi. Je suis tout près. Je peux respirer ton odeur, sentir la chaleur, sentir naître en toi les douces prémices d’un désir que tu t’obstines à fuir.


Ne fuis pas, ne me fuis pas. Reste là, devant cet écran et écoute tes sens.


Entends le froissement des vêtements légers qui recouvrent mon corps. Respire le doux parfum de mes envies. Imagine tes doigts effleurer ce corps qui n’attend que toi. Donne à tes papilles l’illusion et le plaisir de goûter ma peau qui te réclame à cor et à cri.


Toi qui écris, puis qui stoppes sa frénésie, le temps d’un frisson quand à ma bouche se joignent mes mains. Mes mains qui se sont faufilées sous tes vêtements et qui montent et descendent le long de ton dos. Des mains timides et tremblantes qui au fur et à mesure de leurs allées venues se font plus précises, plus envieuses d’en découvrir encore un peu. Encore un peu, un peu de toi. Je frôle, caresse, effleure chaque parcelle qui s’offre à moi. Mes lèvres goûtent ton cou. Mes dents te mordillent les lobes de l’oreille l’un après l’autre. De nouveau un doux frisson te traverse. Je joue ainsi pendant de longues minutes. Mes mains descendent en dessous du bassin que tu contractes comme pour repousser mon attaque. Je meurs d’envie de toucher cet organe que je sais chaud. Tu lâches soudain ce maudit clavier pour repousser mes mains. Tu râles, tu ne veux pas de moi. Tu ne veux pas de ce câlin, mais la lionne est têtue comme une mule, et plus tu la repousseras, plus elle sera là.


Oh et puis ZUT, autant prendre le taureau par les cornes et tourner ce putain de fauteuil pour qu’enfin tu me regardes droit dans les yeux. Te retourner, oui, te mettre face à moi, face à mon amour, face à toutes ces envies que j’ai de toi. Arrêtons de tourner en rond. Laisse-toi faire, laisse-moi t’aimer comme il me plairait de le faire. Laisse-moi te goûter, te manger, te dévorer, te désirer. Laisse-moi braver ces interdits qui me gâchent la vie, qui me font souffrir.


J’ai envie de toi.


De ta bouche, de ta voix, de tes yeux sur moi, de tes mains, de tes doigts, de ton corps, de tes sourires, de tes soupirs, de ton absence, de tes silences. De toi. Tout de toi. Tout.


Lève les yeux, regarde-moi. Regarde ce corps qui tremble de ne pas être aimé et désiré de toi. Plonge dans mon regard, viens t’y perdre pour qu’enfin je puisse te retrouver et t’emmener là où il me plaît d’aller. Pose tes yeux sur ma bouche et ne la lâche pas du regard, car elle va s’approcher de toi et t’embrasser. Je vais t’embrasser, non, je t’embrasse. Mes lèvres enfin goûtent les tiennes. Nos langues se mêlent. Nos salives se mélangent. C’est bon, doux, chaud, humide comme un climat tropical. Maintenant que tu es là, assis devant moi, l’air complètement abasourdi, je ne sais plus si je dois. Non, je ne devrai pas écouter mon cœur, mes désirs. Et puis si, après tout pourquoi pas. Je veux vivre l’instant présent avec toi. À toi, je vais m’offrir. Dans tes bras, je vais m’abandonner. Je vais te faire l’amour comme j’en rêve depuis des jours, des heures, des minutes, des secondes, longues, très longues, trop longues à vivre loin de toi dans ce monde de sauvages. Sauvage, non, je ne suis pas une sauvage qu’on apprivoise. Je ne suis pas un animal qu’on tient en laisse. Mais pour toi, je ferai sans doute tout et n’importe quoi. Comme venir m’asseoir sur toi bien installé dans ton siège et laisser place au langage corporel.


Je prends tes mains. Je les embrasse. Je les réchauffe sous ma langue dans l’antre de ma bouche. Une bouche qui aspire tes doigts comme j’aspire ta vie, comme j’aspire à tes envies, à tes désirs. Chut, tais-toi, laisse-moi te découvrir, laisse-moi exciter ta curiosité. Laisse-moi apprivoiser ton cœur, ton corps et vends moi ton âme dans un corps à corps que je désire. Tes mains sont froides comme peut l’être ton corps loin du mien. Elles se réchauffent au contact des miennes, au contact de ma peau qui frissonne sous tes doigts qui se font de plus en doux. De plus en plus caressant. Ma bouche s’est posée sur ton visage et mes lèvres en aspirent chaque petit pore. J’aime le goût de ta peau sucrée, salée, amère, légèrement râpeuse sous une barbe à peine naissante. Ma langue explore ton cou pendant que mes doigts déboutonnent un à un les boutons de ta chemise. Je t’effeuille comme une fleur. Je te butine comme une abeille. J’aspire le miel de ta peau qui se découvre sous mes doigts tremblants d’excitation. Excitation qui monte en moi et que je sens monter en toi. Toi qui te laisses aller en fermant les yeux afin de ressentir chaque caresse, chaque doigté, chaque empreinte que je laisse sur ton corps tant convoité et qui enfin s’abandonne à moi. Ton torse est totalement découvert. Ma bouche caresse chaque téton qui se durcit au contact de ma langue chaude et humide. Des frissons te parcourent. Et ma langue lape et happe tout ce qu’elle rencontre. Tes mains timides enfin se posent sur moi et ôte ce voile léger qui revêt mon corps brûlant d’amour pour toi. Tes lèvres divines redessinent chacune de mes épaules. Elles glissent comme un pinceau sur une toile. Elles frôlent et me caressent le cou, puis remontent et redescendent. J’aime sentir tes mains, tes doigts sur moi et j’ai très envie que tu continues ainsi à m’explorer, mais c’est moi qui vais te faire fondre comme un glaçon.


Pressée, pressante, je sais que tu me trouves trop pressée, trop pressante, un peu prétentieuse aussi. Mais, je ne le suis pas. Non, je prendrai mon temps pour t’aimer.


T’aimer, aimer, réapprendre à aimer, non, apprendre à aimer, t’apprendre à m’aimer. T’apprendre à me prendre, à me comprendre, à me charmer bien que ce soit déjà fait. Et à toi de m’apprendre à t’apprendre, à t’attendre, à te comprendre, à te tendre, à te détendre quand avec moi tu es.


Bien ou mal ? Mettons tout cela de côté, le temps d’une journée, d’une nuit. Volons au temps ce qu’il ne nous donnera jamais. Volons-lui ce qu’il n’accorde pas aux amants, aux amours interdites. Laissons le passer, indéniable, immuable, imperturbable.


Imperturbable comme toi… sous mes doigts. Mais tu ne vas pas le rester longtemps imperturbable.


Quand ma bouche et mes mains se lasseront de ton torse, elles s’aventureront vers d’autres ailleurs. Vers ce toi qui te tortures, vers ce toi qui se tends sous les mouvements de mon bassin. Je sens en toi comme une légère pression et j’aime sentir cette impression. Par petites pressions au début timides puis plus invasives, mes mains et ma bouche langoureusement vont t’ innover et te rénover. Tes sens vont se révolter, tes envies vont te faire perdre pied.


Perdre pied comme moi qui viens de glisser entre tes jambes. Mes mains s’acharnent à découvrir, à mettre à nu ce bout de toi. Ce bout de toi qui est tendu et qui se tends de plus de en plus au contact de mes doigts. Mes doigts incestueux, mes doigts curieux qui sous tes yeux explorent et caressent l’organe de ta jouissance. L’organe convoité de bien des femmes, non, d’une femme… MOI. Moi qui maintenant effleure du bout de ma langue ce gland, ton gland rose et blanc. Une ou deux lapées juste comme ça pour goûter puis une autre pour mieux en apprécier la forme, encore une autre pour mieux sentir sa chaleur, ta chaleur. Puis plus goulûment, mais toujours patiemment le laisser pénétrer mes lèvres entrouvertes sans l’y engouffrer. Non, pas l’engouffrer, enfin si, mais pas maintenant. Laisse-moi jouer à ce petit jeu qui m’excite et qui ne te laisse pas de glace.


Glace, glacée comme l’étaient mes mains avant que je ne me décide à les réchauffer à tes dépens. Réchauffer, oui, elles se sont réchauffées à présent. Elles palpent lentement tendrement, en délicatesse tes bourses qui dans un mouvement de bassin, tu m’offres. Et je joue, jeux de mains, jeux de langues, jeux interdits, jeux dangereux, à deux ou seule, non, à deux c’est dix fois mieux, dix fois plus intense et plus chaleureux quand tes mains accompagnent mes mouvements de bouche et de langue.


Je t’aspire du bout des lèvres. Je te déguste comme je dégusterai un cornet vanille fraise. J’aspire chaque pépite de chocolat, je goûte et laisse fondre chaque petit morceau de fruit, chaque petit bout de glace qui fond sous ma langue chaude. Non, je t’aspire toi.


J’aspire l’énergie qui émane de toi. J’aspire le nectar qui donne la vie. Et t’aspirer ainsi fait vibrer chacune de mes petites cellules.


T’aspirer, aller et venir sur ton membre dressé excite et ravive mes instincts de femme fébrile.


Brûlante, je suis brûlante de désir. Mon corps et mon âme s’enflamment à chaque bouchée que je déguste. Telle une affamée.


Affamée de ta chair, affamée de ton sang. Ce sang chaud qui te brûle les artères en ce moment. Sens-tu cette chaleur qui envahit tes joues, mes joues. Cette chaleur qui envahit chaque parcelle de nos corps frigorifiés jusqu’alors.


L’or, or, bouton d’or d’une femme, de la femme que je suis. Petite fleur de paradis, petit bouton de rose qui aimerait te voir venir à lui, qui scintille, qui luit et ruisselle d’un liquide chaud et sensuel.


Ruisseau, non petit ruisselet qui s’écoule et inonde les berges d’une intimité cachée et qui recèle de divins plaisirs coquins et malins. Mais pour l’heure c’est toi qui m’intéresses. C’est toi qui fait vivre et vibrer chaque muscle de ma bouche qui te suce, te lape, te lèche. J’aime sentir en toi la pression qui augmente en même temps que ton organe, ton sexe durci et envoûté par toutes ces caresses langoureuses et gourmandes. J’aime entendre ta respiration accélérer en même temps que tes mains doucement me caressent. J’aime entendre ses gémissements qui trahissent ton état de fébrilité avancée. Et c’est au moment où pris de petites secousses, au moment où perlent plusieurs gouttes âpres de couleur nacrée que ma bouche t’engouffre sans hésiter. Elle te dévore, elle te mange encore et encore. Tu n’en peux plus et la vilaine fille que je suis continue encore et encore. Appétissant, tu te dis, en me lisant. Gourmand que tu es, juste appétissant. Ce n’est sans doute rien… L’écriture et la lecture ne valent sûrement pas la sensation et le goût de l’aventure.


Aventure, troublante aventure qui, à présent tourne en acte de torture. Une torture que je devine sur ton visage, sous tes doigts qui dans mes cheveux, se crispent à l’approche d’une jouissance qui va naître. Ma bouche soudain te quitte. Tes mains me saisissent et m’invitent à me soumettre à tes désirs. Un regard, un seul regard et mon cœur s’emballe. Un soupir, un seul soupir et mon corps frissonne. Frissons intenses, toi seul réveilles ainsi mes sens. Sens exacerbés sous des gestes caressants, sous tes lèvres qui m’effleurent à peine. Debout devant toi, toi qui me révèles au grand jour, je vacille tremblante de désir. Longue est l’attente de cette étreinte, mais immense est le bonheur qui près de toi, m’envahit. Chacun de tes souffles sur ma peau me transporte vers d’autres ailleurs. Tu joues avec mes sensations comme un gamin qui découvre un pouvoir jusqu’alors encore ignoré. Tu t’amuses ainsi pendant de longues et délicieuses minutes qui s’écoulent dans nos jeux de mains, dans tes jeux de langue. Doucement tu prends le contrôle de la situation. Situation qui m’échappe quand nos deux corps entrent en contact, quand ton organe découvre enfin le mien. Assise sur toi, mon bassin ondule au rythme de nos respirations, au rythme de nos cœurs qui s’emballent au rythme des gestes intimes qui s’enchaînent. Tu bouges et vis en moi. Moi qui n’aspire plus qu’à une seule envie… l’envie de toi. Toi qui dans un dernier sursaut libères en moi toute la virilité d’un homme consumé par la jouissance. Et dans l’étreinte de nos lèvres, sous la caresse de nos langues, enfin naît en moi le fabuleux plaisir de la jouissance.


Ainsi dans une dernière étreinte, dans un doux baiser langoureux, se meurent nos envies. Quelques minutes de pur bonheur où dans un moment de folie, nous nous sommes offerts le luxe de combler une envie… l’envie de toi. Mais la réalité reprenant le pas, le temps reprenant son cours, installé confortablement dans ton fauteuil, ton corps abandonnant le mien, me tournant le dos, ton regard à nouveau fixe l’écran, tes doigts à nouveau pianotent le clavier froid.


Je m’éloigne alors doucement, osant me retourner une dernière fois… Tu es là devant ton écran, ignorant tout de ma présence, ignorant tout de ma souffrance, ignorant les êtres vivants, ignorant la femme qui silencieusement se meurt, se meurt dans une envie… l’envie de toi.