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Temps de lecture estimé : 6 mn
30/06/07
Résumé:  Chloé... C'était en 1968, je crois. Je me rappelle plus bien ce qui se passait, en ce temps là. Mais je me rappelle bien de Chloé...
Critères:  fh hplusag jeunes extracon vacances forêt amour volupté cunnilingu pénétratio mélo nostalgie
Auteur : Barnabé
Chloé

C’était en 1968. Je crois qu’il s’est passé un truc important cette année-là. Je me rappelle plus quoi.


Ce dont je me rappelle, c’est qu’on était au camping. Le canard boîteux, que ça s’appelait. J’étais avec ma femme et les gosses, forcément. La 203 était bien vieille mais elle nous avait traînés jusque là. C’était la première fois qu’on venait, on ne connaissait personne. Heureusement, les voisins étaient sympas. Jean-Louis, il venait depuis 14 ans. Il m’a présenté la moitié du camping.


Chloé, il ne me l’avait pas présentée. Faut dire, on jouait pas dans la même cour. Elle était toujours avec les copines de son âge. Elle était tellement mignonne, tous les mecs la regardaient. Elle, elle regardait personne, à part ses copines.


Qu’est-ce qu’elle m’a trouvé, franchement je n’en sais rien. Faut dire, j’ai pas trop cherché à comprendre. Un bonheur pareil, on le prend sans discuter. On réfléchit même plus.


C’était pas une histoire ordinaire. On a totalement craqué, tous les deux. On se retrouvait le soir. On était fous l’un de l’autre. On s’embrassait comme des lycéens. Malgré ma grosse moustache. Ben oui, rigolez, à l’époque beaucoup de gens portaient la barbe ou la moustache. C’était pas encore beauf et ringard. Ça fait longtemps que je l’ai rasée. De toute façon, maintenant j’ai le poil tout blanc et plus personne m’embrasse. Je préférerais bien avoir encore ma moustache beauf et ringarde, et qu’elle soit là pour m’embrasser. Mais bon, je n’ai plus ma moustache, et je n’ai plus Chloé, c’est comme ça.


Bref, on s’embrassait. Je la pelotais. Quels seins ! Ils tenaient tous seuls, pas de soutien-gorge sous son petit débardeur. Une forme parfaite. Surtout quand le téton pointait. Je les tétais. Elle se laissait faire. Ça ne la faisait pas spécialement chavirer. Elle attendait la suite.


La suite, c’était quand je mettais la main dans sa culotte. Alors là, oui, elle se cambrait, elle haletait, elle se serrait contre moi. Je sentais l’humidité qui coulait de son sexe, qui mouillait mes doigts et la culotte. Elle disait : « Oui, oui ».


Après, il fallait vérifier qu’il n’y avait personne dans le coin. Si c’était calme, je lui enlevais son short et sa culotte, et j’en profitais pour fourrer ma tête entre ses cuisses, pour lui envoyer un coup de langue. Mais elle me disait : « Viens, viens ! ».


Alors je me relevais, et je la prenais là, contre un pin. Elle se pendait à mon cou et mettait ses jambes autour de ma taille. Il faut dire qu’elle ne pesait pas lourd, et que j’ai toujours été costaud, un grand gaillard. Enfin j’étais un grand gaillard… Enfin…


Je la ramonais bien fort, elle fourrait sa tête dans mon cou, m’embrassait, me léchait, et même, une ou deux fois, elle m’a fait un suçon. De toute façon, ma femme savait. Elle savait, elle faisait la gueule, mais elle était patiente.


Je la ramonais, longuement. Je la regardais : qu’elle était belle! Lisse, jeune, bronzée ! Le plaisir la bouleversait, elle me regardait avec ses yeux mouillés, son visage ému, j’en aurais pleuré.


Son cou et ses joues se marbraient de rouge, sa poitrine se soulevait plus vite… J’étais impressionné : voir son plaisir monter, si pur, si transparent… Elle ne faisait plus la maline, comme avec ses copines. Elle n’était plus la fille insaisissable, qui ne regarde même pas les hommes. Non, elle était là, entièrement à moi. Son visage, son plaisir, entièrement offerts, comme un livre ouvert.


Alors, en sueur, soufflant et gémissant, on montait ensemble vers les étoiles. Ça faisait comme une grande secousse, comme une tornade qui passe. L’instant d’après, le vide, l’anéantissement. Je me tenais au pin. Elle se relâchait, pesait douloureusement sur ma queue. Je rassemblais mes dernières forces pour la dégager de moi, pour la reposer au sol. Quel arrachement ! Et pourtant il le fallait bien. Il faut bien revenir sur terre, hein ? Ses jambes étaient flageolantes, elle se retenait à moi. On se serrait bien fort, on retrouvait cette sensation de ne faire qu’un… avant de se séparer à nouveau. On échangeait un ou deux mots maladroits. Je disais : « il faut que j’y aille ». Elle disait : « Oui… À demain alors… »


La journée, c’était la plage, l’océan, les gosses. Il fallait les surveiller, à cause des rouleaux. On faisait des châteaux de sable. Ils s’amusaient comme des petits fous. Leurs cris d’excitation me vrillaient les oreilles. J’étais heureux et triste à la fois, tiraillé entre ce bonheur simple du soleil et de l’océan, de s’occuper des enfants, et le tourment de ma passion. Même avec ma femme, ça ne se passait pas trop mal : il y avait un cessez-le-feu tacite, on profitait des vacances, tant bien que mal. Quand j’y repense, je lui suis reconnaissant de m’avoir laissé vivre cette aventure. Elle aurait pu me pourrir la vie, faire des scènes… Mais est-ce qu’on est moins malheureux quand on gâche le bonheur de l’autre ? Je ne crois pas… Elle avait de la sagesse, de la patience, comme si, au travers des siècles, toutes les femmes du passé lui disaient : « laisse-le, laisse-le faire, il te reviendra, les hommes reviennent toujours de ces passades… »


Avec le recul, j’ai l’impression que ces journées étaient exactement comme les vieilles photos : un peu pastel, un peu délavées, tirant vers le rose et le jaune… Heureuses, mais un bonheur atténué, et puis, si lointain, si démodé… Quand on les regarde, on ne comprend plus très bien, on se demande comment c’était possible.


Parfois, je croisais Chloé dans la journée. Je sentais mon cœur qui faisait un bond dans ma poitrine, qui battait si fort. Comment c’est possible, un cœur qui fait ce qu’il veut, comme cela, qui ne se laisse pas domestiquer ? Elle, elle ne me regardait pas. Elle continuait à parler avec ses copines, elles riaient comme des folles. Elle était juste un peu plus nerveuse, elle riait et criait encore plus fort, avant de s’arrêter brusquement, légèrement plus rouge sous son hâle d’été.


Et puis, le soir, on se retrouvait, toujours.


Ca a duré quelques jours, quoi ? sept, huit jours. Je n’ai pas vu le temps passer. Et puis, les vacances étaient finies. Lundi, l’usine, il faut rentrer. On a chargé la 203, ma femme ne disait rien, mais je voyais une petite lueur de triomphe dans ses yeux. Je ne disais rien non plus, trop triste pour m’engueuler bêtement avec ma femme. Elle se disait, bien sûr : « Il va vite l’oublier. Il va me revenir. »


Effectivement, une semaine d’usine, ça calme. Le train-train est revenu comme avant.


Je l’ai bien appelée au téléphone, deux fois, chez ses parents. C’était terrible, il n’y avait plus nos peaux ensemble, il n’y avait plus le pin et les cigales. On disait des mots vides, pointus, qui avançaient en nous faisant mal, en nous arrachant des petits morceaux d’amour. Et puis, sa mère, tellement glaciale, avant de me dire « je vous la passe »… Et puis, elle ne pouvait pas parler. Elle disait tout bas : « Je voudrais te dire plein de choses… mais je ne suis pas seule. »


Alors, oui, ma femme avait raison. C’est elle qui avait gagné. Je lui étais revenu, oh si vite.


On est restés ensemble, on a élevés nos enfants.


Et puis maintenant, qu’est-ce qu’il me reste ? Ma femme est morte. Les enfants ne viennent plus. Et moi je me rappelle de Chloé : son parfum, sa peau, le pin, les cigales, le soleil. Je vis encore dans ce bonheur. La chambre s’efface. C’est Chloé qui a gagné ! C’est elle qui occupe mes pensées. C’est elle qui m’apporte le soleil et le ciel bleu.


Quand je rêve, comme ça, les infirmières lui ressemblent, parfois.


Surtout une…