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Temps de lecture estimé : 8 mn
02/07/07
Résumé:  Il avait savamment préparé le terrain, m'entraînant sur le chemin glissant du libertinage.
Critères:  ff 2couples grp fbi couplus inconnu boitenuit voyage train fsoumise cérébral voir exhib échange init
Auteur : Chairychairy
Ode au libertinage


Chapitre 1 - INITIATION




Il m’avait initiée depuis quelques mois à ce monde parallèle, cet autre monde qui semblait inaccessible, inimaginable, inexistant…cet autre côté du miroir qui hantait les plus puritains et qui était l’objet des phantasmes de tous ceux qui n’avait jamais osé franchir le pas.


Au fil des premiers mois de notre rencontre, je l’écoutais me raconter ses expériences, me relater ses envies. Il était évasif mais laissait des points de suspensions…il m’analysait, me scrutait afin de savoir jusqu’où j’étais prête à aller…J’avais envie de le suivre mais aussi très peur qu’il m’entraîne dans cette spirale infernale d’où je ne serais pas sortie intacte. J’avais peur de moi plus que de lui, la crainte sans doute de ne plus rien contrôler, de me laisser enivrer par une vie qui n’existe pas, une vie que l’on vit quand les autres dorment, une vie qui n’aboutit que sur la souffrance, celle d’être aimée pour celle que l’on n’est pas.


Comme de petits morceaux de pain jetés à la mer pour attirer le poisson, il me laissait des signes discrets, me disait de temps à autre qu’il aimerait me voir faire l’amour avec une autre femme, qu’il resterait passif à nous regarder nous effleurer, nous toucher, nous caresser. Il avait cette image de me voir jouir sous les doigts et le corps d’une inconnue, sans nom ni visage.


Je le laissais vivre ses rêves sans jamais acquiescer ou refuser, je me prêtais même à son propre jeu, lui laissant sous entendre que j’aimerais qu’un inconnu vienne nous rejoindre, qu’il glisse ses doigts en moi alors que lui me regarderait, ses yeux plongés dans les miens. J’avais envie de jouir de ces deux hommes, mais par-dessus tout, je voulais jouir de notre complicité, de notre envie de nous donner à l’autre.


Sur l’échelle du temps, cette année passée, ne laisserait qu’un point infime… mais il s’agirait d’un point rouge ardent, si petit mais si brûlant. Ces derniers mois comblent une partie de ma vie, remplissent ses vides, évaporent mes frustrations et crée des images qui même si tout s’arrêtait soudainement, resteraient à jamais gravées dans un petit coin de mon inconscient. Vivre si intensément vous marque à jamais…



Il m’entraîne au bout de ce sentier rectiligne bordé de candélabres, l’air est doux, la demeure est impressionnante. Une fois encore, il m’a persuadée de le suivre dans une de ces parties libertines où se côtoient jeunes adaptes, amateurs, indécis et voyeurs. Les hauts plafonds et le papier peint aperçu dans Wallpaper donnent le ton…un ton différent auquel nous avions déjà goûté. Les odeurs, les parfums furtifs laissent la place à la sensualité. Mes bras frôlent des corps, mes yeux vagabondent, mes pensées se perdent.

Il se sent obligé de me parler, de bouger, de visiter…mais mon esprit est ailleurs.


Mon regard s’est posé sur une silhouette. Mi-femme, mi-enfant, elle n’a pas l’air plus à l’aise. Elle n’est pas seule. Je les dévisage.


La soirée se poursuit. Légèrement enivrés. L’heure à sonner de s’affranchir aux joies du libertinage. Il semblait cette fois avoir envie de rencontrer d’autres couples. Je ne lui suffisais donc plus. Il voulait passer à autre chose…Pourquoi avait-il mis si peu de temps à se lasser de moi ?


Nous parcourons les pièces du château à la recherche d’un endroit qui nous conviendrait. On ne regarde rien, on ne s’attarde sur rien, tout est furtif…Elle est là.


Je la regarde se déshabiller…son corps brille à la lumière des quelques bougies qui éclairent l’entrée. Il me demande de m’allonger près d’Elle et je comprends très vite que c’est maintenant que je vais accepter ce qu’il m’a toujours susurré à la fin de nos étreintes, repu de nos deux corps en mouvement, entre réveil et semi-conscience.


Je m’allonge près d’Elle, lui caresse les seins du bout des lèvres. Ils sont doux et fermes comme des pêches que l’on voudrait croquer. Je mordille, souffle,… pour les voir se dresser. Son corps se cambre. Est-ce sous le plaisir des mes caresses où parce que son amant la dévore ? Je descends le long de son ventre, rejoins la langue de celui qui l’accompagne et dans un mouvement commun, je découvre le goût de son clitoris, puis de son sexe en entier…j’ai basculé, je le sais.


Il observe la scène quelque instant, satisfait de m’avoir initiée. Maintenant lui aussi veut y goûter. Il se lève de sa chaise Louis XVI et nous rejoint. Nous entamons une symphonie à quatre mains, le rythme s’accélère. Elle englouti son sexe profondément dans sa bouche, le déguste comme un met précieux, le lèche comme une glace au parfum si doux de la vanille des îles. Son amant me fouille, cherche à découvrir mon point si sensible. Il s’engloutit violement en moi avec un puis deux, parfois même trois doigts. Elle vient le rejoindre pour me lécher. J’ai mon premier orgasme pendant qu’il se fait dévorer par une inconnue venue le rejoindre. Le tempo est donné, les corps s’entremêlent ; il n’est plus avec moi, je sens des mains et des corps étrangers, j’ai peur, je reviens à la réalité. Nous sommes maintenant à trois à lui donner du plaisir. Il perd un peu pied, c’est normal…


Que reste-t-il de son envie de rester passif ? Il n’a pu résister et à succomber aux plaisirs de la chair, cette chair si fragile quand elle est soumise à l’épreuve de l’excitation.


La pression retombe, le jour va se lever…comme Alice au Pays du vice, je touche le sol, je reviens à la réalité. Nous reprenons cette même allée, les candélabres se sont éteins…et moi aussi.




Chapitre 2 - LE TRAIN




Nous sommes allés trop loin, trop loin pour reculer, pour revenir en arrière…trop loin pour toucher terre. On s’envole et on voit la vie d’en haut. On les observe, ils ne nous voient pas. Ils n’imaginent même pas…


Se taire, ne pas parler… Choisir ses mots, poser sa voix, faire planer le mystère. Surtout garder le secret, ne pas le partager. Le garder dans un écrin à l’abri des regards et ne le dévoiler qu’à quelques connaisseurs, qu’à ceux qui pourront l’apprécier dans sa pureté, le magnifier, le caresser, s’en émerveiller.

Difficile de se reconnaître dans le quotidien. Y a-t-il des signes particuliers, un comportement à adopter ? Est-ce celui qui me déshabille au passage, celui qui fait mine de m’ignorer, celui qui me glisse sa carte de visite en m’effleurant les doigts ? Feront-ils partie du voyage ? Qui sait…Dommage qu’il faille nous retrouver dans ces salons particuliers pour tomber le masque.


J’ai envie d’une belle histoire, belle puisqu’inattendue, une histoire qui me laisserait pensive. Pas de ces rencontres dans un bar d’hôtel qui font plutôt cliché et ne font plus fantasmer personnes depuis longtemps.


Non…moi je veux des odeurs, des mélanges de parfum, des fragrances inconnues. Je veux être envoutée pour me dévouer. Je veux ne plus avoir le choix que celui de me laisser entraîner dans un tourbillon infernal. Je veux me soumettre à mes envies pour quelles deviennent des besoins. Je veux me donner sur l’autel du plaisir et me sacrifier aux dieux du vice, je veux crier pour ne pas mourir…une douce délivrance.


L’imagination reste le meilleur aphrodisiaque…Là, je suis assise dans un train qui ne mène nulle part…qu’importe. Le wagon est bondé. On se croirait au retour des vacances, trop de promiscuité, des valises qui s’entrechoquent. Personne ne fait attention à qui que ce soit, sauf que moi, j’observe, je flaire ma proie…Je devine une courbe de visage, un nez fin, je ne vois rien que ces quelques traits. Une mèche lui cache les yeux, impossible de distinguer autre chose, pas envie d’aller plus loin…Mon regard se pose maintenant à quelques centimètres à peine. Je n’y avais pas fait attention. Nous partageons une banquette en vis-à-vis. Il m’ignore mais je sens son regard sur moi quand j’ai le nez plongé sur mon clavier. S’il savait que j’écris sur lui en l’ignorant…Je me baisse doucement pour remettre ma sandale et remonte doucement sur sa jambe. Pas un mot, pas un sourire mais il a comprit…je viens de donner le signal. Je comprends qu’il fait partie de notre monde, instantanément…peut-être parce que lui non plus n’a pas eu de réaction, pas de sourire gêné, pas de mouvement de recul. Les dès sont jetés, j’ai commencé la partie, a lui de jouer.


A côté de nous s’entassent des manteaux, des sacs, des montagnes de formes insignifiantes. Il garde d’ailleurs sa veste sur ses genoux. Est-ce du cachemire ? Souci de détail dans mon imaginaire…


Ma jambe se décroise…il relance la partie quant à son tour, il ramasse un objet fantôme et viens poser sa main entre mes cuisses. Je suis imperturbable. Je regarde par la fenêtre et fixe mon regard sur un point précis qui m’offre à chaque seconde une image différente.

Je vois la vie des autres en accéléré, je rentre dans leur intimité comme eux ne pourront jamais rentrer dans la mienne.


Sa main remonte, je la sens qui presse mon entre cuisse à la recherche de sa cible. Qui gagnera la partie ? Celui qui aura su s’offrir ou celui qui se sera refusé ? Je tente le jeu et décide de le laisser s’aventurer. Personne ne prête attention à nous, tous tellement occupés à s’occuper,…sauf peut-être ce demi-profil que je distingue trois rangées plus loin en train de me fixer, l’œil droit, d’un brun profond, planté dans les miens.


Les secousses du train favorisent son ascension. Il amorce le mont Vénus vigoureusement, pressé d’en atteindre le somment et d’y planter son drapeau de conquérant. Ses doigts rentrent en moins avec force, sans ménagement, jusqu’à me faire sortir un cri étouffé. Il reprend les rennes, c’est lui qui commande. Sous ma jupe, les jambes légèrement écartées, il joue à me faire jouir et s’arrête à la seconde où il sent mon corps se tordre. Ce jeu est sadique.



Il se lève pour changer de compartiment sans que son regard ne se pose sur moi et me plante là, offerte, toute disposée à l’accueillir. J’ai envie de le suivre, lui dire que je ne comprends pas, que ce n’est pas terminé… Poussée par la curiosité et mon envie à assouvir, je le cherche, parcours ce train à toute vitesse comme si ma vie dépendait, comme si le revoir une dernière fois apaiserait mes démons.


Une porte est entrouverte, une main m’attire…je suis aspirée et me laisse faire. Le temps de reprendre mes esprits j’entends le clic de la porte qui se ferme. Il me soulève, coince mes fesses sur le lavabo, me soulève, écarte mes jambes jusqu’à ses épaules et entreprend de me fouiller avec sa langue.

Je hurle de plaisir quand il s’attarde à exciter mon clito, quand il me lèche voracement tout en introduisant ses doigts profondément.


Le train s’arrête. Arrivé à destination. Il me plante là. Un bref regard dans le miroir et je sors à mon tour pour le regarder s’éloigner sur le quai. Il s’en va rejoindre une grande brune accompagnée d’un petit garçon.

Il les embrasse tendrement. Quelle jolie photo de famille !