Le lendemain, Isabelle prit son service à la mercerie comme d’habitude, mais elle passa une bonne partie de la matinée à fredonner des airs joyeux. Sa patronne, qui d’habitude ne l’entendait pas, s’étonna et flaira le coquin, mais au fond elle l’avait bon, le fond, et cela ne lui déplaisait pas d’entendre autre chose que le tintement des clochettes qui résonnaient de moins en moins souvent à l’ouverture de la porte du magasin.
À midi, Isabelle avait rendez-vous, comme tous les midis, dans une brasserie pour manger avec son amie d’enfance Géraldine. Elles prenaient invariablement le même repas et, quand Géraldine vit Isabelle choisir deux entrées et deux desserts, elle ne put s’empêcher de la questionner.
- — Qu’est-ce qui t’arrive, Isabelle ? Tu en as une faim ! Tu as fait du sport avant de venir ou quoi ?
- — Oh non, pas du sport. Mais j’ai décidé de profiter du peu de temps qui me reste et de ne plus me priver. Au diable l’embonpoint. Je mange ce dont j’ai envie.
- — Le peu de temps… Qu’est ce que tu me racontes là ?
- — Maladie… mortelle… Tiens, goûte le saucisson… Terrible. Une espèce de sclérose en plaques qui t’attaque la…
- — La quoi ? Parle plus fort je n’entends rien.
- — La chatte !
- — Chuut ! Tu es folle ! On va t’entendre ! Eh bien, en voilà un vocabulaire !
- — C’est scientifique, j’y peux rien. C’est le nom du sexe féminin.
- — Oui, je sais…
- — Cette maladie te la transforme en portefeuille Louis Vuitton. Très solide, très beau, mais pas très fonctionnel à cet endroit. Et tu en meurs ! Alors il faut que je me prépare au pire et que je profite de l’instant présent.
- — Mon Dieu, la tuile. Comment tu vas faire pour te soigner ?
- — Heureusement, c’est le point positif, il y a une cure, à base de relaxation et de massages, qui a l’air d’être efficace et qui en tous cas n’est pas douloureuse.
- — Oh ma pauvre ! Est-ce que je peux faire quelque chose pour t’aider ? Veux-tu que je t’aide d’une façon ou d’une autre ?
- — Oh, mais oui, tu peux m’aider. Si tu as un peu de temps devant toi viens chez moi et je te montrerai.
- — Pas de problème, je commence à trois heures aujourd’hui. Allons-y, je n’ai plus très faim après ce que tu viens de me dire.
- — Oui, mais moi j’ai faim ! Alors on mange d’abord et on va chez moi ensuite.
Ce qui était dit fut fait et les deux amies se retrouvèrent chez Isabelle peu de temps après. Elles montèrent dans la chambre sans se faire voir car Isabelle craignait que sa mère ne se fasse du souci. Elles fermèrent la porte à double tour et Géraldine posa son manteau sur une patère posée sur la porte. Isabelle ferma ses rideaux et, dans la pénombre, expliqua l’affaire à son amie.
- — Ne t’inquiète pas pour moi, Gé, je vais très bien. Mais, depuis que je suis malade, ma pudeur en a pris en coup car je désire vraiment guérir. Je vais d’abord te montrer où ça se passe.
Elle retira jupe et culotte. Géraldine, un peu interloquée, était à demi-allongée sur le lit d’Isabelle, qui occupait le centre de la pièce. Isabelle, à genoux sur le lit, se tenait devant son amie dont le visage était à hauteur du pubis.
- — C’est là, dit-elle en montrant son sexe. Elle va se transformer en carton si je n’y prends pas garde.
Elle s’assit sur le lit, écartant largement les jambes pour mieux désigner l’objet des soins.
- — Je dois me la branler au moins trois fois par jour pour guérir, sinon les hormones, zou ! Et ça fait beaucoup. Je préfère varier la manière pour ne pas me lasser.
- — Oh, tu sais, je ne me suis jamais lassée, et pourtant il m’arrive de me branler plus de trois fois dans la journée.
- — Tu me rassures. Montre-moi comment tu fais.
Géraldine, le rouge au joues mais le courage à deux mains, ne fit ni une ni deux. Seulement, elle prit le temps de se déshabiller soigneusement, rangeant ses affaires au bord du lit et se dénudant totalement.
- — Comment je fais ? Eh bien, je pense que je fais comme tout le monde. Je pense à un de mes fantasmes et je me touche.
- — Un fantasme ?
- — Oui, une histoire érotique qui m’excite. Tiens par exemple, je pense à mon patron. Il est très beau. Il m’appelle dans son bureau et me demande si je vais bien. Je ne porte pas de culotte et je sens son regard lourd et plein de désirs. Il me dit qu’il a rêvé de moi cette nuit et que depuis il ne pense qu’à me mettre. Je ne dis rien mais je lève ma jupe et il me saute dessus, m’arrachant ma chemise et mon soutien-gorge… Tiens, sens comme je mouille rien que d’y penser.
- — Ah oui, tu es bien humide. Tu veux que je te fasse un peu de palpation mammaire pour t’aider ? Comme ça ?
- — Oui, caresse mes seins, c’est bon. Oh, Isabelle, c’est la première fois que je fais ça avec une fille…
- — Mais, moi aussi, j’étais en bonne santé avant.
- — Continue… Je vais te caresser et toi tu en feras autant avec moi.
- — D’accord ! J’adore la médecine.
L’heure qui suivit vit se succéder une série de figures charmantes. On en arriva même à un 69 auquel Isabelle n’avait pas pensé. Mais, remarquant que les effets étaient tout aussi spectaculaires que ceux de la masturbation, elle en conclut que cette manière de soigner était sans doute aussi efficace.
Géraldine repartit vers quatorze heures, heureuse, et bien décidée à faire de la pause repas une habitude régulière. Le corps féminin avait des douceurs, insoupçonnées pour elle, qu’au final elle appréciait grandement. D’autant plus qu’elle participait ainsi à une oeuvre de salubrité publique en sauvant la vie de sa meilleure amie.
Le soir même, Isabelle arriva un peu en avance chez son médecin traitant. Après avoir frappé à la porte, elle entendit le docteur lui dire de rentrer. Il ne se tenait pas dans la salle à manger. Elle l’appela et, entendant sa voix, se dirigea dans sa direction. Il était dans sa chambre, en peignoir.
Effectivement, une proéminence dépassait, à peu près dans la région de l’équateur. Isabelle s’approcha aussitôt.
- — Tu veux un soin préventif ?
- — En quelque sorte, chère Isabelle. C’est qu’en ton absence j’ai cherché de nouveaux renseignements sur ta maladie et j’ai découvert une communication du professeur Laglande qui a étudié plusieurs cas et publié un ouvrage à ce sujet. Il confirme que la sécrétion de liquide vaginal ou spermatique permet une amélioration notable. Il note aussi l’ingestion de sperme comme remède souverain. Ce qui m’a amené à imaginer pour ce soir une initiation à la pipe qui ne peut que t’amener une guérison plus rapide. Approche et assieds-toi sur le lit. Tu vas me sucer tout de suite car je n’en peux plus d’inquiétude.
- — Je ne peux plus me branler ?
- — Mais si, évidemment ! Suis-je bête.
- — Ah ! j’ai eu peur !
Isabelle, baissant culotte, s’allongea sur le lit, et après une petite hésitation prit en bouche l’engin du médecin dont le sourire ne laissait pas de doute sur la confiance qu’il portait à sa cure. Encore une fois elle fit preuve d’un bel instinct qui amena une éjaculation rapide et abondante dont elle fit scrupuleusement son miel.
- — Au prix où sont les médicaments, il ne faut pas en perdre une miette ! déclara-t-elle, impérieuse.
- — Comme tu es raisonnable ! ajouta le thérapeute. Et puisque tu es bien partie, sache que j’ai invité Bernard à se joindre à nous ce soir. Il n’a pas encore tous les éléments de réponse, mais je ne doute pas qu’il acceptera de te donner une aide désintéressée dans cette mauvaise passe.
- — Oh, quelle joie ! me voilà avec trois vrais amis !
- — Trois ?
- — Eh oui, ma copine Géraldine, celle qui travaille chez Bourrin fils, m’a branlée ce midi et ensuite nous nous sommes léchées la chatte mutuellement. J’ai pensé que cela serait sans doute adapté à mon mal. Elle a de très gros seins, doux et fermes et elle adore se faire mettre un ou deux doigts dans la fente. Je dois dire qu’elle m’a paru experte en ce domaine.
- — Excellent ! Il faudra nous la présenter.
- — Bien sûr, mais j’ai tout de même une question à te poser : j’ai remarqué que le soin se terminait toujours par une sensation de grande chaleur et de bien-être, une sorte de frisson très intense, à ce que j’en ai ressenti, et dont je me demande s’il n’est pas un peu violent à la longue.
- — « Violent » n’est pas le mot. En effet, il est dû au déclenchement de la production des anticorps nécessaire à l’immunisation anti-MLP. Si tu ressens ce frisson, je te conseille de le dire à ton aide-soignant ou aide-soignante, ce qui lui donnera la satisfaction du devoir accompli.
- — Et comment dois-je faire ?
- — Très simplement. Lorsque tu sens que le frisson monte, tu l’avertis : « C’est bon, je le sens venir, ça vient…. » ou quelque chose comme ça. Quand ça arrive, tu le dis bien fort : « Je jouis ! C’est bon ! »
- — Mais lorsque je pratiquerai la bouffarde, enfin je veux dire la pipe, j’aurai du mal à m’exprimer ! Je ne sais pas si tu comprendras.
- — Si, si ! Ne t’inquiète pas. J’avais une amie qui me disait souvent : « Moi, v’adore fuffer » et j’ai toujours bien compris.
Une sonnette retentit.
- — Ah ! C’est Bernard ! Allons-y.
Prenant Isabelle par la main, le docteur alla accueillir son ami. Celui-ci fut un peu surpris quand Isabelle, après le baiser habituel sur la joue, l’enlaçant d’une main dans le dos, porta la seconde dans l’ouverture de sa braguette en lui annonçant qu’elle le remerciait de mettre son organe au service de sa petite et malheureuse chatte.
- — Isabelle, sache que l’on dit la queue lorsqu’on parle du sexe d’un homme, lui indiqua le docteur.
- — On peut dire aussi la bite, rectifia Bernard, précis dans son vocabulaire.
- — Ou le dard !
- — Peu importe le terme, je vous les avalerai toutes les deux autant de fois que vous pourrez, annonça Isabelle, prouvant ainsi aux deux hommes qu’ils avaient eu raison de ne pas désespérer d’une jeune femme un peu timide. Je veux du sperme plein ma bouche !
- — On peut le mettre aussi dans le vagin ! ajouta le docteur.
- — Et dans l’anus ! compléta Bernard.
- — J’essaierai tout cela et plus encore, dit Isabelle. Ah, que la nature est bien faite. Atteinte d’une maladie fatale, voilà que je suis amenée à découvrir les joies de la science et les applications de la biologie. Hier, ma vie était un cauchemar, aujourd’hui elle a un sens. Je crois que même si cette maladie est incurable, je suis prête à vouer mon corps à la recherche.
Et c’est ainsi que commença une longue période de travaux acharnés et assidus pour Isabelle et ses amis.