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Temps de lecture estimé : 32 mn
06/07/07
Résumé:  Comment un ami, comme un frère, je que je connais et fréquente depuis l'enfance devient soudainement mon amant, et avec qui, et grâce à qui, je redécouvre l'amour physique et peut-être l'amour tout court. Au prix de notre amitié ?
Critères:  fh couple copains amour volupté lingerie intermast entreseins fellation cunnilingu pénétratio jeu init
Auteur : Laure et JP            Envoi mini-message
Le labyrinthe

Le labyrinthe


Mais pourquoi, ce jour-là, cette petite palpitation dans le ventre, cette bouche sèche, ces mains moites, cette soudaine humidité qui sourd entre les cuisses ? Et surtout vis-à-vis de Marc !

Car Marc est presque un frère pour moi, un copain d’enfance, que je vois régulièrement comme un ami de toujours. Mais jamais, au grand jamais, je n’aurais imaginé qu’un jour j’aurais eu envie de lui, et violemment. Qu’ainsi j’allais me découvrir quelques talents d’une grande amoureuse, et enfin jamais imaginé non plus les conséquences et la difficulté d’en sortir, comme d’un labyrinthe.


o-o


Moi, je suis Laure, 28 ans, mariée depuis deux ans, alors que Marc au même âge est encore célibataire. Il fait partie de mon cercle d’amis et mon mari l’a très vite accepté. Et quel ami ! Nous nous connaissons depuis l’école primaire et, chacun enfant unique, nous nous sommes inconsciemment adoptés comme frère et sœur, sûrement pour combler ce manque d’une vraie fratrie. Une enfance où, inséparables, nous avons partagé les mêmes jeux, puis les mêmes écoles, collèges et lycées.


À l’adolescence, il avait ses copines, moi mes copains, et nous jouions à commenter nos conquêtes respectives, allant jusqu’à « chasser » l’un pour l’autre de nouvelles connaissances, sans que jamais, curieusement, l’idée nous soit même venue de flirter.

Jusqu’à éviter involontairement toute remarque sur nos physiques respectifs. Et pourtant, Marc est bel homme – je le réalise aujourd’hui, mais oui – et moi, sans me vanter, « un bon coup » comme disent ces messieurs fort délicatement, avec fesses et seins pour revues masculines. Au pire, en toute modestie, je n’y serais pas ridicule.


Plus tard, vers nos vingt ans, il y eut bien des effleurements, des regards, mais si furtifs qu’ils n’eurent pas de suites. Comme si chacun s’interdisait une relation qui aurait été comme quasi-incestueuse. Un blocage, un refoulement, que sais-je, mais solidement établi, au moins je le supposais : nous nous étions installés dans une relation asexuée.


Quand je lui avais présenté mon futur mari, il m’avait glissé à l’oreille : « Laure, sois heureuse, mais surtout ne m’oublie pas ». Puis il m’avait serrée très fort et, avec le recul, trop fort. Trop fort pour une étreinte seulement fraternelle, et je n’ai compris que plus tard. Pas compris non plus pourquoi lui, de son côté, était encore célibataire. Autant de signes qui auraient dû m’alerter. On aurait gagné du temps.


Satisfaite de mon mariage sur le plan matériel et social – la situation de mon mari me permettant de ne travailler qu’à mi-temps et pour assurer des superflus – je le suis moins sur le plan sexuel. Je veux dire que c’était mieux « avant ». Mon cher époux s’endort assez facilement, alors que fiancé il ne regardait ni sa montre, ni la télé ; à toute heure j’étais son programme favori et je le lui rendais bien ! Reste que, avec relativement peu d’expérience, je ne suis sans doute pas très experte au lit, n’ayant eu avant mon mari que peu d’aventures et, dans la plupart des cas, décevantes. Souvent c’est aussi fonction du partenaire et, pour une femme, ce qu’elle a dans la tête, même inconsciemment la plupart du temps, un autre homme réel ou virtuel. La suite montrera à quel point c’est vrai, que l’eau qui dort peut se transformer soudain en torrent…


Bref, en peu de temps, ne serais-je devenue pour mon mari qu’un accessoire, un beau vase sur une commode ? Alors que, sans avoir je pense de gros besoins, des envies diverses m’assaillent, consciente aussi d’avoir certaines inhibitions, des blocages, ce que des confidences avec mes amies me démontrent.

Dans ces conditions, toute jeune femme « gamberge ». Ceci explique peut-être cela. En tout cas vient le jour où…


o-o


Le jour où tout bascule, moi y compris. De ces jours où le Destin malin vous réserve un de ses tours, sans préavis.

Pour le décor, un déjeuner dans le jardin, un dimanche avec quelques copains, du soleil, un barbecue, un peu de rosé. Et bien sûr la présence de Marc, mon quasi-frère. Somme toute, une journée agréable mais ordinaire s’annonçait.

Mon mari, en plus – devrais-je dire pour la provocation – insiste pour nous installer à table l’un à côté de l’autre : « Mais oui, on ne vous sépare pas tous les deux ! » susurre-t-il. Rien de particulier jusque-là, c’est fréquent que, Marc étant seul, on le place à mes côtés.

Il fait chaud, avec un peu d’air, et je suis vêtue d’une robe légère pourvue d’un fort décolleté, et celle-ci prend la manie de s’envoler quelque peu, à tout moment, découvrant mes cuisses. Marc s’en amuse et me remet d’une main l’étoffe en place. Et là se produit le fameux déclic inattendu qui va tout changer.



Il se contente de rire en me serrant le bras. Contre toute attente, le contact m’électrise. Eh ! Pourquoi ? Il le sent, me regarde, les lèvres crispées. Une seconde où nous sommes comme seuls, où nos regards se fondent, se noient, comme jamais ce n’est arrivé. Mon trouble doit être criant car il s’en inquiète.



Que se passe-t-il ? Voilà qu’il me fait la cour ! Qu’il découvre que j’ai des fesses et des seins ! Et ce frisson. Son regard. Nouveau tout ça ! Qu’est-ce qui lui prend ? Et à moi ?

Presque nue ? C’est vrai, je le réalise, cette robe est très légère… et je réalise aussi que Marc me regarde enfin comme une femme, et c’est nouveau aussi, comme mon trouble.

Le brouhaha du repas nous reprend, les verres se vident, se remplissent, les rires fusent. Une belle journée. Le vent soudain se renforce dans une bourrasque, enveloppant la tablée d’une fumée acre venant des saucisses sur le feu, soulevant encore cette fichue robe, mais cette fois jusqu’en haut des cuisses, découvrant ainsi le petit triangle de mon string.

J’éclate de rire et nombreux sont ceux qui se lèvent pour échapper à la fumée. Dans le désordre général, je sens alors une main rabattre ma robe et s’attarder sur mes genoux, les serrer. Marc ! C’est Marc, les yeux changés, comme je ne les lui connais pas. Surprise ! J’y lis le désir. Les femmes détectent ça, cette lueur du mâle en chasse… Et moi, brusquement, transformée en femelle réceptive, je crispe ma main sur la sienne, et je sens l’appel de mon ventre, cette humidité, ce léger tremblement des cuisses qui veulent s’écarter, inviter. Un courant passe, puissant, et loin d’être « fraternel », il est plutôt explicitement « charnel »


Le tout n’a duré que quelques secondes, mais c’est bien réel : le désir est né, brusquement ! Du moins s’agit-il de mon interprétation. Quoi, après tant d’années, comme frère et sœur ! Les invités reprennent leur place, personne n’a rien vu, et j’évite de tourner la tête vers Marc. « Impensable ! Que faire ? Mais qu’est-ce qui m’arrive ? » pensé-je en boucle, sans doute les joues rouges, en m’absorbant dans mon assiette. Insensiblement Marc s’est rapproché et je sens sa cuisse, sous la table, collée à la mienne. C’est délicieux. Délicieux au point que mon entrejambe semble ruisseler… Ah ! Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas eu cette sensation ! Et dans ma tête, bêtement, de me dire : « Pourvu que ça ne se voie pas, si je tachais la robe… ». Mais surtout ce désir soudain pour Marc… Tout de même, il s’agirait d’un autre homme, admettons et pourquoi pas, compte tenu de mon état de femme un peu délaissée, mais Marc ?


Soudain, ce repas me semble interminable et je découvre d’un autre œil cette assemblée. Tous gentils, je les aime bien, mais qu’ils s’en aillent, maintenant ! Que je puisse me libérer de cette pulsion, d’une manière ou d’une autre ! « Mais tu es folle, pensé-je, comment veux-tu, avec Marc, qu’il te plante là, son amour entre les jambes ? Qu’il te remplisse, te submerge, t’inonde ? » Ces images me font frissonner et je me retiens de ne pas aller chercher, juste à côté de moi, l’objet de mes tourments. « Allez, Laure, juste un zip à défaire, et c’est le bonheur ! ». Mais ce serait folie, et cette idée me fait rire, toute seule, à l’étonnement général.



L’occasion, certes pas brillante, de m’éclipser, de me calmer. Mais, après quelques pas, mon sang se glace en entendant Marc s’exclamer : « Attends-moi, je vais t’aider ! ».C’est une catastrophe… D’autant que mon mari ajoute : « Prenez votre temps, j’emmène tout le monde au fond du jardin pour une partie de boules ! ».Quelques mètres à parcourir, le temps que mes idées s’organisent. Que vais-je faire, seule avec lui, que lui dire ?

Arrivée dans la cuisine je m’adosse à un mur, le souffle court, bras ballants, épuisée nerveusement, avec ce ventre qui me fait mal maintenant… cette envie, que dis-je ce besoin animal, d’être perforée là, debout, sauvagement. Je ne me reconnais plus, moi, la Laure mesurée, plutôt « sage », eh bien ! Marc entre à son tour dans la cuisine et s’arrête dans l’encadrement de la porte, silencieux. Je le distingue mal, à contre-jour, mais il me semble blême, décomposé.



Normalement, j’aurais dû pleurer, me liquéfier, en tout cas ces mots auraient dû éteindre les braises qui me rongent. Mais non, je sais qu’il a aussi envie de moi, alors ? Oser aller au-delà de notre amitié, la sublimer peut-être, la consacrer par l’union de nos corps ? J’y suis prête. Tant de retenues, sans doute cachées, enfouies depuis si longtemps, et aujourd’hui, comme un volcan endormi qui se réveille… un barrage qui se rompt.



J’ai dit ça comme un défi, sur un ton goguenard, mais ambigu. Marc est surpris, moi aussi d’ailleurs ! Comment en suis-je arrivée là, à m’offrir comme un jeu, moi la quasi petite-bourgeoise quelque peu inhibée ? Un silence se fait, je tremble de tous mes membres, mes jambes se dérobent et je cherche à m’asseoir au bord de la grande table trônant au milieu de la cuisine. J’ai dû abuser du rosé… Marc se précipite pour m’aider et entoure mes épaules de son bras. Ainsi, tout proche, ma figure sur sa poitrine, je sens son odeur, ce qui n’arrange rien. Plus question d’ami, fût-il d’enfance, c’est un homme que je désire.



À présent, je reprends quelque peu mes esprits, mais quelle chaleur ! Avec la tête encore serrée sur son torse je sens qu’il respire fortement, je m’enivre de son odeur de mâle. Malgré moi, portée par une pulsion qui me dépasse, doucement ma main cherche sa jambe et remonte vers le haut de sa cuisse, mes doigts s’arrêtant finalement sur la bosse de sa braguette. Il bande comme un taureau ! Un souffle me parvient : « Laure, non ! ». Mais il ne bouge pas, me serrant davantage. À pleine main, je le masse ; un bonheur que cette sensation ! Ce paquet vivant, qui flatte la paume de la main ! Un ongle accroche la tirette du zip de la braguette, puis délicatement tente de l’ouvrir. Toujours un moment divin celui-là, découvrir le monstre du mâle, tendu comme un arc, caché dans un fouillis compliqué de tissu… Mais soudain Marc se cambre, gémit, et je perçois des petites convulsions et sa voix devenue rauque qui lance : « Laure… euh ! c’est parti tout seul… mais qu’est-ce qu’on fait ! ». Trop tard ! La tension était trop forte, mais ce moment d’intimité me comble quand même. Un début, qui m’émeut, qui appelle d’autres épisodes : Marc, mon Marc a eu un orgasme dans ma main !


Je me relève, le visage en feu, alors qu’il me tient par la taille, me fixant droit dans les yeux. Mes cuisses me collent, je suis trempée et mon ventre palpite. Toujours les yeux dans les yeux, je prends sa main, la glisse sous ma robe et la plaque sur mon pubis : « Marc… gémis-je, je t’en prie…. ». Le choc de sentir ses doigts ; je bascule le bassin pour un contact plus précis, je manque jouir immédiatement. Un instant d’hésitation, puis il me pousse contre un mur et me caresse délicatement, jouant avec le string trempé. « Rentre un doigt, fort ! » balbutié-je en accompagnant sa caresse de mouvements de mes fesses. J’étouffe un cri quand il me pénètre, c’est trop bon ! Les bruits de succion, mon jus qui coule, m’électrisent. « Deux doigts, trois doigts, vas-y ! » ordonné-je dans un souffle, ma tête maintenant dans son cou, accrochée à lui comme à une bouée. Oups ! J’ai cru qu’il avait entré sa main entière tant je me sens dilatée. « Je vais jouir… continue, plus fort ! » éructé-je en lui mordant une oreille. Et cette fois, venant de très loin, une onde de plaisir m’envahit, d’abord douce puis très vite violente, par vagues, avec enfin le bouquet final, une crispation de mes entrailles qui semblent expulser tout mon désir.

En sueur tous les deux, après quelques instants sans bouger, nous nous rajustons. Il faut que j’aille me changer… je suis dans un état ! En souriant, je pense que lui aussi trempe dans son jus ! N’empêche, je suis restée sur ma faim en ce qui le concerne.


Nous nous regardons, chacun n’osant prononcer un mot. Mutine, je vais l’embrasser sur une joue, effleure ses lèvres de ma bouche. Il me sourit, se passe la main dans les cheveux.



Mais des éclats de voix nous parviennent. Les invités reviennent ! Sans nous consulter, rapidement, nous préparons le fameux dessert, moi les gâteaux, Marc assiettes et cuillères, le champagne, tout en riant comme des gosses pris la main dans le sac. Je suis heureuse, détendue, relâchée ; jamais je ne me suis sentie aussi femme qu’aujourd’hui…

Mon mari se présente sur le seuil, s’inquiétant du dessert. « Ok, c’est prêt ? » demande-t-il enjoué, puis il s’en retourne. Cet homme, mon mari, m’apparaît soudain comme un étranger.


Nous sortons de la cuisine les bras chargés et, à notre surprise, nous sommes accueillis par des applaudissements, des hourras ! Nous échangeons un regard complice. Bien sûr, c’est pour le dessert… mais pour nous, implicitement, nous l’interprétons autrement ! Et moi, coquine, comme un encouragement…

La fin du repas est gaie. Toujours placée à côté de Marc, je m’amuse à lui flatter discrètement la cuisse, remontant en glissant vers sa braguette, et lui en riant jouant à me repousser, à glisser une main sous ma robe. Et c’est un bonheur de me souvenir de ses doigts dans mon ventre, de sentir mes cuisses engluées. Changée ? Révélée, comme diraient les machos ? Je ne sais, en tout cas, en respirant bien fort, gonflant ma poitrine au vent, j’ai le sentiment d’être une autre femme.


Après le café, les invités s’éparpillent dans le jardin, qui dans une chaise longue, qui assis ou allongé dans l’herbe. Nécessaire, le repas a été bien arrosé. J’en profite pour enfin aller me changer. Un désastre sous la robe… détruit le string, mais quel délice ça été ! Avec Marc nous nous sommes livrés à des jeux sexuels d’ados… Des sensations à retrouver, à conseiller !


Et la suite ? Cette interrogation me taraude maintenant. Clair que je veux coucher « normalement » avec Marc. Aller jusqu’au bout de l’expérience. Insidieusement, je sens que mon couple a un coup dans l’aile. Pourquoi me suis-je mariée ? Physiquement, je réalise que je ne suis plus en accord avec mon mari, si même je l’ai été un jour. Je me découvre gourmande et pourquoi pas un brin « cochonne ». Cette image me fait sourire. La vie est devant moi.

Marc a pu de son côté effectuer quelques « arrangements » dans les toilettes, et c’est par hasard que nous nous retrouvons à la sortie de la maison.



Mon invitation est sans ambiguïté. Il change un peu de couleur, il rosit, ouvre la bouche pour répondre, mais je le coupe : « Tu es d’accord, bien sûr ! »

Marc avale sa salive, jette un regard circulaire puis me fixe, mi-sourire.



Il reste songeur, regarde ses pieds, me fixe à nouveau, visiblement gêné.



Et je le plante là, énervée, déçue, le cœur gros. « Je suis folle » pensé-je. Et l’angoisse soudaine de l’avoir perdu, comme ami et comme amant. Je m’enquiers des uns et des autres et, enfin, je me retourne et cherche Marc des yeux. Je le vois plus loin, visiblement prendre congé, en discussion avec mon mari, sans prendre la peine de me revoir. « C’est fini » me dis-je, « fini, et j’ai tout gâché »


o-o


Le lendemain matin, dégrisée, le mari parti au boulot, je me prélasse dans un bain moussant. Hier, j’avais sans doute un peu trop bu, et je tente donc de faire le point. Mais rapidement je conclus : aucun doute, Marc, je le désire. Ou bien j’ai des besoins physiques qui se réveillent ! Mais non, les deux, mon général ! L’envie et le besoin que mon ami me baise, ceci dit trivialement, qu’il me montre qu’il est sexué. Curieux ? Atypique ? « Tu philosophes, Laure » me dit une petite voix. « Tu l’aimes, c’est tout, et depuis longtemps ! » poursuit la même voix. Je l’aime ? Qui sait ?


Je me secoue. Et alors ? À 28 ans, j’ouvre les yeux sur un compagnon de route que je fréquente depuis l’école primaire. Aujourd’hui c’est un homme, moi une femme. C’est tout simple, non ? Et naturel qu’ils aient envie de faire l’amour.

Marc ! À son évocation, mes mains glissent sur ma peau, jouent avec la mousse puis descendent sur mon ventre. D’un doigt, je me risque sur le clito, l’effleurant à peine. Ah ! Les sensations d’hier me reviennent ! Décidément… La tête rejetée en arrière, j’imagine que mes doigts sont ceux de Marc. Je me fouille sans ménagement, recherchant un plaisir rapide. « Laure, me dis-je, tu te dévergondes, manquerait plus que tu utilises un gode ! ». J’éclate de rire à cette idée. Des copines le font bien et ne s’en cachent pas. Brusquement, je cesse mon savant massage et, muée par je ne sais quelle pulsion, je sors de la baignoire à la recherche d’un objet qui pourrait faire l’affaire. J’en ris toute seule. Ah ! ça, je vais trouver ! Je disperse de l’eau et de la mousse partout, mais je ne débusque rien qui me tente. Zut !

À ce moment, le téléphone. Ce truc sonne souvent alors que… Bref, toute nue, je me jette sur la chose dans la chambre attenante. À cette heure ! Mais qui donc ? Marc ?



Pourquoi ai-je dit ça ? M’excuser ? Ah ! les femmes ! Savent pas ce qu’elles veulent. D’une voix assurée, il reprend d’un ton presque commercial :



Je joue à la garce. Quoi, l’humilier ? Le forcer à dire clairement les choses ! Cette fois, d’une voix moins volontaire, ce qui me ravit, il murmure presque :



Et vlan ! Prends ça, ma petite Laure ! Ça t’apprendra. Mais elle est explicite, sa réponse ! Sache que les hommes ont de la pudeur… À moi d’être plus douce, plus « compréhensive ». À force de le traiter comme un frère, j’en oublie que c’est un homme et qu’ils ont leurs faiblesses.



C’est ainsi que nous convenons de nous retrouver chez lui le lendemain après-midi, pour « parler ». Pour parler, et je le crois capable de ne faire que ça ! Tout dépendra de moi.

Il me reste quelques heures pour préparer « l’entrevue », trouver les « trucs » pour le séduire, l’amener dans son lit. Un comble. Le monde à l’envers ! Mais, déjà excitée, j’ai les neurones en alerte. Tout le monde sur le pont, y a du boulot !

Cela dit, je suis rapidement prise par l’angoisse. Je vais tromper gaillardement mon mari, quasi violer un ami, remettre en cause mariage et amitié ! Pour du cul ! Mais ne s’agirait-il pas d’autre chose ?


o-o


Jour « J », heure « H », je m’apprête d’un doigt à appuyer sur la sonnette de son appartement. Je m’attends, en pressant, à une explosion, celle de ma vie, mais j’obtiens seulement un bête « dring ». Puis un bruit de pas, la porte qui s’ouvre.

Marc me reçoit vêtu d’un simple pantalon et d’une chemisette par-dessus, avec le visage un peu chiffonné de quelqu’un qui a du retard de sommeil. « Entre, me dit-il simplement, excuse-moi, je suis crevé, j’ai une de ces têtes ! »

Ça promet ! Cherche-t-il un prétexte pour s’esquiver ? Moi, j’ai essayé d’être pimpante, fraîche, désirable. Une robe, c’est plus pratique, noire, ample, un décolleté vague et profond, et dessous, des bas autofixants, excitants pour les hommes, un soutif balconnet, pour appâter, un minuscule string, ces messieurs adorent, surtout quand on le garde. Bref, la panoplie de l’amazone. En outre, j’ai rafraîchi mon minou, un rasage en règle, ne laissant qu’un petit triangle de poils blonds, « ils » adorent ça, et moi aussi !


En fait, je ne suis pas fière. À cet instant précis, je n’ai plus envie de sauter le pas. Je rends visite à un ami de toujours, point-barre. L’appréhension au ventre, je m’installe dans son canapé. Lui prépare déjà de quoi boire, comme il l’a fait des centaines de fois. Comment allons-nous passer à l’acte ? À froid, comme ça, pas évident.

Après avoir disposé verres et bouteilles sur la table basse, Marc s’installe dans un fauteuil proche. Aïe, il est loin… Pas bon ça, il complique.



Pour toute réponse, il pousse un profond soupir. Pas facile. D’ordinaire, l’un drague l’autre, il y a des approches, des préliminaires, des intentions évidentes et ciblées. Mais là, on se connaît tellement… et surtout autrement ! À l’instant, nous venons d’échanger des chamailleries comme nous en avons eues des tonnes, mais cette fois le sujet est délicat…

Nous nous observons, malgré tout complices. Je lui adresse une grimace de gosse qu’il me rend aussitôt, et nous éclatons de rire. Des gamins, nous sommes encore des sales gamins ! Il faut trouver le « truc » qui déclenchera les hostilités, brisera la glace.

Je croise haut les jambes, découvrant mes cuisses, en espérant une réaction. Il remarque à peine, sinon en arborant un imperceptible sourire. Le salaud ! Il me sert à boire et je me penche pour saisir le verre, ouvrant ainsi mon décolleté comme un appât. Bien sûr, il ne manque pas d’y plonger un œil. Mais rien de plus ! Re-salaud ! Aucun effort ! Pas un compliment qui aurait permis une transition. Bon, la manière forte, reste la manière forte… J’avale d’un trait mon verre – un whisky ? – allez, Laure, lance-toi !



D’un coup, l’atmosphère est changée, la pénombre propice à l’initiative, à gommer les inhibitions. Je distingue encore mal mon Marc vautré dans son fauteuil et je viens me planter devant lui, en tendant les mains.



Il sursaute, sourit, et posément se lève à son tour en ouvrant les bras pour marquer le fatalisme de la situation. Son calme m’énerve et m’excite à la fois : il admet, vaincu, devoir subir son quasi-viol, le lâche !



Marc s’approche et, se pinçant les lèvres, fait glisser la fermeture-éclair de ma robe qui tombe à mes pieds. En string, soutien-gorge et bas je dois avoir l’air chouette, sexy à point, une poulette à consommer sur-le-champ ! Il siffle d’admiration et lâche : « Eh ben, ça sera vite fait ! T’as rien ! Mais que tu es belle, N… de D… ! »

Je réprime un sourire, tout de même flattée et, à mon tour, je m’attaque à son pantalon qui, également, lui tombe sur les pieds. C’est trop fort, l’effet est immédiat, tant un homme est ridicule ainsi, et bien sûr je pouffe. J’ai perdu…



Eh bien ! Marc lui aussi se dévergonde. Droit au but ! Comme quoi… Déjà je mouille. Cette fois c’est parti. Et lui enlever le slip comme ça…. je ne réponds plus de moi ! C’est une première, lui voir le sexe après tant d’années ! Mon cœur bat à se rompre quand, à genoux, du bout des dents j’entreprends de tirer l’élastique de la ceinture du slip vers le bas. Il se trouve qu’entre-temps il s’est formé une bosse impressionnante, et qu’il va falloir contourner l’obstacle… Il m’encourage en gloussant : « Allez, allez, débrouille-toi ! ». Je tire donc à l’horizontale, ce qui a pour effet de libérer son membre raide comme un bout de bois, surmonté d’un gland superbe, telle une grosse fraise. Mais c’est qu’il est bien monté l’animal ! Cachottier, va ! « Un engin de guerre ! pensé-je en riant, un outil de professionnel ! ». D’une main, je tente de m’aider en tirant le tissu, mais il m’ordonne : « Hep ! Qu’avec les dents ! ». Impossible. Gênée par son érection, la manœuvre est périlleuse et, coquine, je lance au passage ma langue sur son gland ; surpris, il rit à son tour…

Ravie, lâchant tout dans un « clac » de l’élastique, et m’asseyant sur les chevilles, je lance un « Gage ! » triomphant.



Cette fois, ce sont les hormones qui parlent. Du sérieux maintenant, pour adultes seulement ! Et, n’y tenant plus, nous roulons au sol. Sa tête se précipite entre mes cuisses que j’ouvre largement. Ah ! Que c’est bon ! Enfin ! Sa langue furète, me lèche, joue avec le clito, force l’entrée de ma grotte secrète s’y aidant d’un doigt qui me fouille. De mes deux mains je lui maintiens la tête, l’invitant à un contact plus appuyé. C’est divin. Marc souffre, souffle, à demi asphyxié par mes cuisses qui l’emprisonnent. Ah ! le cochon, il sait y faire ! Puis ses doigts s’aventurent sur ma rosette, la lubrifiant, tentant une percée… « Non, pas ça ! gémis-je, plus tard », pas prête du tout à ce jeu, bien que j’y aie pris un plaisir furtif. À présent, me tenant les fesses fermement, il semble vouloir me boire, sa bouche m’absorbant entièrement le bas-ventre, des pulsations m’indiquant que je dois dégouliner à tout va… Ah ! il doit être beau mon homme, la figure inondée ! Mais à ce rythme je vais jouir rapidement, et ça non, c’est trop tôt.


D’un coup de reins je me libère et le bascule sur le dos tout en me précipitant vers sa bouche, ses joues, que j’essuie à coup de langue, goûtant mon propre plaisir. Hum ! Délectable… « Grosse cochonne… » me jette-t-il, ravi, alors que là aussi c’est pour moi une première. Puis, toujours gourmande et curieuse, je veux revoir de plus près les attributs du monsieur. « Bouge pas, t’as été parfait, à moi ! » lui dis-je en caressant la tente formée par son slip. Délicatement, je libère le monstre. Dressé vers son ventre il est magnifique, orgueilleux et me semble énorme. Un « must » dans ma courte vie sexuelle. D’une main puis du bout des lèvres, j’inspecte chaque centimètre carré, de l’autre main je palpe ses boules, pleines, prêtes à se vider. Il gémit, attend la caresse suprême.

Je n’ai jamais trop aimé ça, mais là, l’envie de le prendre en bouche est trop forte. J’arrondis les lèvres et doucement prends le gland, l’agace des dents. Marc se tord. Trop bon de le voir ainsi, livré à mon bon vouloir. Je descends pour l’engloutir complètement en y mettant de la salive. Il me remplit jusqu’au fond, je hoquette, manque le repousser. C’est chaud, gros, doux, vivant. Gémissements, sa main qui m’attire la tête. Au fond de ma gorge, où je déglutis pour provoquer des effets magiques, son sexe palpite, près de la délivrance si j’insistais. Mais non, je le veux en moi, plus tard. Me dégageant, je me lève et l’aide à en faire autant.



Il s’exécute en ronchonnant pendant que, dans ses bras, je l’agace à lui tirer les cheveux, à lui mordiller l’oreille. Et il me jette, plus qu’il ne me pose, sur le lit. « Voilà ! Pouf ! Quel boulot ! » commente-t-il un peu essoufflé. Je ris et enlève rapidement ce qui reste de mon string, mon soutif, libérant mes seins, les tétons dressés, mais je garde les bas, histoire d’entretenir son excitation. Sur le dos, cuisses ouvertes, offerte et trempée, je l’invite à me rejoindre. Je m’étonne de mon impudeur, mais je me sens tellement bien, follement libérée… « Viens, viens téter ! lui dis-je en pressant ma poitrine de mes deux mains. Ensuite, branle-toi entre mes seins. J’adore ça ! Amuse-toi ! »


Il sourit, m’accorde un « Toi, alors ! », s’installe entre mes jambes puis me lèche, malaxe doucement mes deux belles pommes, titille les bouts, les inonde de salive. Je suis aux anges et ronronne de satisfaction. Attendrissant, un homme qui vous tête comme un bébé, on materne… « Hum, t’as des seins, ma salope ! » gémit-il. Surexcitée par la remarque, d’une main je cherche son sexe et entreprends de me masturber avec en énervant mon clito, le plaçant ensuite à l’entrée de mon vagin, jouant à y faire entrer et sortir le gland, m’amusant du bruit de succion provoqué, mais le retenant quand il veut me pénétrer. Faire durer, encore et encore. Je sens mon plaisir monter sous cette caresse, ces ondes qui se forment, disparaissent, reviennent.

Mon minou dégouline comme jamais. Ah ! la première fois que je fais l’amour comme ça ! Je n’ai plus de retenue et je le voudrais à la fois dans ma chatte, dans ma bouche puis le boire, dans mon cul qu’il forcera ! Oui, des choses jamais faites, et maintenant qui me viennent, dont j’ai envie ! Olé !


De nouveau, d’un coup de reins, je me dégage et l’attire sur moi, plus haut, son sexe entre mes seins que je presse. Quelques mouvements et je vois perler des gouttes au bout de son gland. Je courbe la tête et le cou, il comprend, se relève un peu plus, et je prends son obélisque d’amour dans la bouche. Je goûte à cette liqueur, fais une grimace, mais après tout ce n’est pas si mauvais. Il est gros, plus gros que tout à l’heure, mais j’aime, même s’il m’étouffe un peu. De mes deux mains sur ses fesses, je l’attire et il me fait l’amour dans la bouche, un régal ! Délicieusement cochon, le sentir tendu à l’extrême, glisser entre mes lèvres et l’envie qu’il se libère dans cette position. Je suis déchaînée. En quelques minutes, la Laure un peu gauche au lit, sans imagination, apprend à la vitesse grand V, au feeling !


Mais je n’en peux plus, pour une première fois il faut qu’il me prenne, je veux jouir alors qu’il me possède. De ma langue je le repousse et je balbutie « En levrette, prends-moi en levrette ».

Vite je me mets à quatre pattes, fesses en l’air, la tête dans l’oreiller. J’aime cette pratique où la femme est impudique, soumise, la pénétration profonde, où l’on peut s’imaginer qu’il peut y avoir erreur de trajectoire… Une remarque : « Oh, le beau cul ! », ses mains qui me tiennent par les hanches, et soudain un pieu brûlant qui me transperce. Il m’a prise sans ménagement, à la hussarde, à fond. Je crie. Son membre est large et, bien que je sois plus que mouillée, il me laboure l’intérieur. De la douleur mêlée de plaisir. « Oh là ! Marc, doucement ! » soufflé-je en griffant les draps. Du coup, il reste sans bouger, profondément ancré en moi. Terrible de le sentir aussi gros, planté en mon tréfonds. Je suis comme un papillon épinglé sur une planche. Je gémis, récupérant un peu avant l’assaut final. Et puis, d’elles-mêmes mes fesses se mettent à onduler, l’invitant à poursuivre. Chaque va-et-vient me tire des petits cris tant je suis serrée sur son membre et, enfin, je sens mon plaisir venir, m’y aidant d’un doigt sur mon clito. « Oui, vas-y, vas-y, je vais jouir, ah ! viens !» éructé-je en ayant un orgasme d’anthologie, où je sens comme mon ventre exploser, mes entrailles s’éparpiller.

Sous la jouissance, je m’affaisse un peu, épuisée, puis je perçois qu’à son tour Marc se libère, non sans m’avoir d’une grande claque sur les fesses fait rectifier la position, m’inondant à grands jets, en geignant des rauques « Laure, ah Laure ! ».

Immobile, le cul en l’air, je savoure cet instant où il est encore en moi, m’écrasant à demi, instant que je souhaiterais éternel. J’ai la chatte en feu, éclatée de bonheur, dégoulinante de nos jus, les cuisses maculées, les bas tachés ; les traces voluptueuses de notre intimité ultime, que j’aime étaler, sentir.

« Dieu, ce qu’il m’a mis ! » pensé-je, les sens comblés comme jamais.


Essoufflés, nous sommes l’un contre l’autre, bouche contre bouche, les yeux dans les yeux. Je tiens son sexe ramolli dans une main et je m’amuse à vouloir le réveiller. Dommage que la Nature fonctionne comme ça, il faut du temps pour que ça regonfle ! Je l’observe, le détaille, comme si je le voyais pour la première fois. Câline, je me love contre sa poitrine. Des questions me viennent et je veux éviter son regard, des questions de femmes à ce moment-là.



Il m’a dit ça d’un trait, presque récité. Visiblement, je l’ennuie avec cette question. Marc est pudique, il ne veut pas se livrer. Au moins je l’espère ! En fait je me dis qu’il a répondu. Je soupire, me redresse, cherche ses lèvres. Je réalise que nous ne nous sommes même pas embrassés ! On a fait l’amour sans un baiser, sans que nos lèvres et nos langues fassent connaissance ! Comme s’il l’avait compris, il me plaque sur le dos et nous échangeons un baiser profond, passionné, une guerre des dents et des langues, où nos mains se joignent et nos corps s’affrontent, recherchant un contact maximum de nos peaux. Un baiser qui a duré, duré, en reprenant à peine notre souffle. Je suis au nirvana, presque saoule de bonheur, et je pense que j’ai la réponse à ma question… Promis, je ne l’embêterai plus avec ça.

À nouveau face à face, somnolents, respirant de concert ce moment inoubliable, nous laissons le temps s’écouler, nos cœurs reprendre un rythme normal. Je le sens comme s’il était encore en moi ; diable, comme il est gros son engin !



Quand même un peu gênée, je l’attire contre ma bouche et lui murmure à l’oreille :



Parler comme ça ne m’est jamais arrivé. Ça m’excite d’imaginer, de provoquer. Je découvre dans l’intimité le pouvoir des mots crus, et plus tard j’en userai et en demanderai. « Laure, Laure, quand même ! » s’indigne encore une petite voix venant de l’intérieur. Mais je m’en fous : je suis sur le chemin du plaisir et je compte bien y rester !


Sans doute que ces perspectives font sortir le loup du bois, car je sens un réveil me flatter la cuisse et doucement s’amplifier, durcir, battre contre ma cuisse. Et aussi la respiration de Marc s’accélérer, ses mains devenir moites. Tant d’honneur mérite qu’on s’en occupe…



Quelle joie pour moi de jouer avec cette colonne de chair frémissante, arrogante et chaude, à saisir entre les mains, entre les lèvres, à amener au plaisir jusqu’à faire jaillir sa sève, puis qu’elle se recroqueville… un objet à nous, mes sœurs, que nous vénérons ici pendant qu’il n’est pas ailleurs à nous embrocher…

Donc je l’embouche délicatement, installée entre ses cuisses, et déterminée à lui prodiguer la plus belle pipe de sa vie. Cadeau ! Lui laisser un souvenir impérissable, avec le secret espoir de lui ôter toute idée d’aller se faire butiner ailleurs… Ah, les femmes !

Pas experte sur la chose mais laissant mes sens me guider, et attentive à ses réactions, je le suce, le branle, le mordille, l’inonde de salive, flatte ses boules que je gobe, l’agace avec mes cheveux, mes ongles. Une vraie tigresse ! Et garce et salope ! Dès que je perçois qu’il va jouir, j’arrête, souffle sur le gland, jusqu’à ce qu’il me supplie de continuer… Enfin, quand il me prend la tête dans ses mains, m’agrippe les cheveux, je sais qu’il va se libérer. J’ai une hésitation à ce moment de me retirer. Mais non, aller jusqu’au bout, je veux savoir, malgré son avertissement : « Attention Laure, je vais… ». Alors, une formidable contraction me soulève et ma bouche est envahie d’un premier jet chaud, salé et âcre, suivi de deux autres. Dans cette tempête j’ai tenu bon, rien lâché ni perdu. Un début de nausée vite disparue et j’avale ce que je peux, son membre qui se détend encore entre mes lèvres. C’est un « beurk » mais un top ! Pas de regret. Le plaisir de faire plaisir est le plus fort. Puis je m’amuse à laisser filer ce qui reste de sa semence sur mes joues, mon menton, m’essuyant ensuite sur ses cuisses. « Laure, tu es une cochonne ! pensé-je, ravie et étonnée ». N’empêche, j’ai aimé, et plus tard renouvelé l’opération avec beaucoup de plaisir. J’avoue même en avoir fait un de mes jeux favoris, facile à pratiquer un peu partout… sans laisser de trace.


Pour l’heure, Marc est apaisé et je suis encore installée entre ses jambes, ma tête qu’il caresse machinalement reposant sur son ventre que je couvre de petits baisers, que je mordille. La sensation, là, de dominer le mâle tout en le câlinant, après lui avoir fait exprimer sa virilité. Les psy parlent ici d’une forme de castration, du syndrome de la mante religieuse, du triomphe de l’élément féminin sur le masculin. J’en souris. Peut-être. Mais moi j’aime, je l’aime, tout simplement. Et un signe qui ne trompe pas : l’idée qu’une autre femelle puisse le toucher m’insupporte déjà…


o-o


Plus tard, je me lève et je me prépare, alors qu’il semble dormir. Il me faut partir. Je le regarde, et toutes nos années vécues ensemble défilent. Après bien des détours, en quelque sorte, nous nous retrouvons, comme à la case départ, mais comme homme et femme mûrs qui ont enfin assumé leur sexualité. J’ai le cœur gros de le laisser, nous avons encore tellement de choses à faire, à nous dire ! J’allais quitter la chambre lorsqu’il m’interpelle.



J’éclate de rire. Son humour est ravageur. En amis ! Provocante, je soulève ma robe, lui montrant mon pubis demi rasé et dépourvu de string, celui-ci, inutilisable, étant dans mon sac.



Après un dernier baiser je m’enfuis retrouver ma galère, mais pas pour longtemps.


o-o


Les jours qui suivent, en attendant une occasion de nous revoir, je flotte dans une douce euphorie mêlée d’angoisse. Je suis bien, dopée aux endorphines. Tout mon corps ressent encore les effets de notre coucherie et en redemande. Mais ce besoin se confond totalement avec Marc, Marc mon ami et maintenant mon amant.

Je n’ose lui avouer mon amour. Mais est-ce l’amour ? L’amour dans ce qu’il a souvent d’aliénant quand on veut le matérialiser, par une vie commune, un mariage. Mais peut-être le vivre, simplement, sans le dire, pour le préserver, l’entretenir dans ses élans naturels et spontanés. Fuir la routine, le convenu.

Et lui ? Je pense qu’il est sur le même terrain. Aucune certitude, mais il ne serait pas mon ami, ou il ne l’aurait pas été, que je pourrais supposer n’être pour lui que bonne à baiser.

Ah ! Le doute, mais le bonheur ! Je goûte cette amitié transformée, ce peut-être amour naissant ou déjà sublimé. Et puis, sinon l’essentiel, ce qui lui ressemble : le lit ! C’est-à-dire ce qu’on y fait, ou ailleurs, des galipettes alliant la tendresse aux caresses les plus osées. C’est là que se forgent la complicité et l’accord des corps et des âmes.


Cela nous condamne-t-il à errer dans ce labyrinthe, ne sachant ni nous avouer notre amour, ni faire la part de l’amitié ? Qu’importe, si pour en sortir nous risquons de nous perdre, autant y rester.


o-o


Assez rapidement, j’ai quitté mon mari, puis divorcé, sans que celui-ci comprenne vraiment ce qui arrivait. Mon cercle d’amis n’a même pas été surpris, tant mes relations avec Marc, certes changées, ont semblé aller de soi, comme une évolution inéluctable.


Avec Marc, chacun chez soi, nous nous voyons régulièrement, parfois en amis – et nous n’évoquons jamais l’aspect sexuel – parfois comme amants. C’est un délice presque masochiste de continuer à jouer sur les deux tableaux, passant de l’un à l’autre sans préavis, sans se consulter. Ainsi, on ne sait jamais par exemple comment va se terminer une soirée ciné ou resto, seuls ou avec des amis… et même pour des escapades de quelques jours. Si ce doit être l’option « amant », chaque fois ça se construit, patiemment, signe par signe, regard après regard, tout dans le non-dit et peu importe le lieu et l’heure : l’érotisme comme manière d’être.


Laure. Avril 2007