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n° 11569Fiche technique27422 caractères27422
Temps de lecture estimé : 17 mn
20/07/07
Résumé:  Un fantasme qui n'a plus lieu d'être, puisqu'il est remplacé par un autre.
Critères:  fh couple extracon danser fête amour volupté revede voir exhib
Auteur : Macapi            Envoi mini-message
Mort d'un fantasme



Je me rappelle Klaus. Il est apparu dans ma vie un beau jour, par le biais d’amis communs. On se voyait de temps en temps chez Michael. Il ne m’intéressait pas à l’époque parce que j’avais un copain, une relation à distance qui se mourrait, mais un copain quand même. Mais lui m’avait remarquée. Il avait vu mon sourire, il avait vu mes jupes courtes et mon air innocent. Il s’était informé à mon sujet, il voulait savoir qui j’étais. Et Michael lui avait répondu que j’étais Myriam, tout simplement. C’est vrai que je ne suis pas facile à cerner, mieux vaut souvent prendre le temps de me connaître que d’écouter et de croire tout ce que les autres racontent.


Un jour, Klaus m’a dit :



Et c’était vrai. Je ne le connaissais pas, je n’avais rien à lui dire. C’était une boutade, ma manière habituelle de répliquer. Je n’avais même pas réfléchi. Je n’avais même pas compris qu’il voulait réellement me parler.


Une autre fois, nous étions tout un groupe d’amis réunis pour un après-midi de billard. C’était une des premières fois où je jouais, je crois. Autant dire que je n’étais pas très bonne, hormis la chance du débutant qui me faisait parfois jouer des coups vraiment réussis. Sinon, je m’amusais plus que je ne jouais sérieusement.


Klaus était là, bien sûr. Après quelques minutes, il a lancé à la cantonade :



J’ai ri, je suis entrée dans son jeu. C’était une blague, ce n’était pas sérieux, c’était comme un jeu de rôle qui me faisait beaucoup rire. Je n’avais pas vu que Klaus cherchait à me passer un message.


Vers la fin de l’après-midi, toujours au billard, il m’a dit depuis l’autre côté de la table :



J’avais encore une fois réagi trop vite. J’ai fini par comprendre qu’il me faisait comprendre qu’il me désirait. Après quelques excuses sur le malentendu, je l’ai pris à part et, comme une conne, je lui ai raconté mon histoire.


Dans la continuation du jeu, je lui ai dit qu’on ne pouvait pas se marier parce que j’étais déjà fiancée. En tout cas, j’avais un copain et nous nous étions déjà parlé de mariage, ce qui revenait presque au même. Il n’a pas compris pourquoi j’aimais encore cet homme qui était à des milliers de kilomètres de moi et, qui plus est, que je n’avais pas revu depuis des années. Pour lui, ce n’était pas une vraie relation.


Après cette conversation, Klaus était mal à l’aise et pressé de partir. Je sentais confusément que je l’avais blessé. Je sentais aussi un trouble en moi, le plaisir diffus d’avoir été séduite. Aucun homme ne m’avait effectivement approchée depuis des années. Mon lit était vide depuis aussi longtemps. Quelque part en moi se réveillait le désir de plaire. Mais je ne le savais pas encore précisément.


Klaus m’a écrit un email pour s’excuser s’il s’était mal comporté au billard. Je lui ai répondu que j’aurais aimé pouvoir réagir autrement, mais que je ne pouvais pas tromper mon copain. C’était la stricte vérité. Je ne le pouvais pas. J’avais des principes.


Quelques semaines plus tard, nous nous sommes à nouveau retrouvés pour un billard. Cette fois-ci, Klaus était au courant de ma situation et j’étais au courant de son désir. Je l’acceptais. Et même j’acceptais de jouer avec lui ce jeu de séduction. Pas beaucoup, juste un peu. C’est comme s’il me disait constamment qu’il me trouvait à son goût et que je faisais exprès de le provoquer. Je commençais à aimer ce manège. Tout était prétexte à un frôlement de bras, un regard en douce, une main sur ma taille, ses fesses contre ma cuisse. Je crois bien que tout le monde autour de la table se rendait compte de ce que nous faisions. Mais je crois aussi que je ne savais pas trop où tout ceci allait me mener.


Plus, il y a eu cette fête chez Michael. Encore une fois, tout le monde était invité, toujours le même petit noyau, avec les copines du moment. Au souper, j’ai voulu goûter une nouvelle bière que justement Klaus buvait. Il m’a proposé son verre et je l’ai pris en disant :



Dans ma tête, ça voulait dire qu’on aurait pu s’embrasser, que c’était comme si nos bouches s’étaient déjà touchées. Pourtant, il ne s’était rien passé de concret. Simplement, je crois que l’idée faisait doucement son chemin dans ma tête et surtout dans mon corps.


Après souper, nous avons commencé à danser au salon. Je crois que tous les styles de musiques ont servi nos contacts furtifs. Mais les slows m’ont semblé particulièrement chauds. Lorsque je dansais avec Klaus, ses mains me caressaient le bas du dos et les fesses. Mon corps se collait instinctivement au sien. Une douce chaleur m’envahissait. Il s’approchait de moi, m’électrisait, puis s’éloignait comme pour faire baisser la tension. J’essayais par moment de danser loin de lui, mais mes yeux le suivaient, mon corps tout entier tendait vers le sien. Il était clair pour tout observateur que j’avais envie de lui.


Pourtant, je me refusais à céder à ses avances. Je ne voyais d’ailleurs pas d’avances dans ses gestes. Je ne voyais qu’une manière de passer du bon temps. Je m’amusais comme une adolescente à provoquer ses réactions. Je voyais son regard fiévreux et j’étais fière de voir que je pouvais en être la cause.


Un peu plus tard, nous étions assis un à côté de l’autre sur le divan. Il avait posé sa main sur ma cuisse et me caressait lentement. J’appréciais, c’est certain. Mais mes pensées voyageaient loin, très loin. Je pensais à mon copain distant. Je ne voulais pas, je ne pouvais pas le tromper. Mais avec Klaus, c’était tellement agréable. J’étais ambivalente. Je ne savais plus quoi penser. Je n’envisageais même pas une relation suivie avec Klaus. Je nous voyais simplement dans la suite logique de cette soirée, c’est-à-dire dans son lit. Et rien qu’à y penser je sentais encore sa main sur mon ventre, mes fesses contre lui pendant que nous dansions plus tôt. Mais d’un autre côté, je n’en avais pas le droit.


J’aurais voulu pleurer, je pleurais presque. Je me suis levée précipitamment pour m’isoler un peu sur la terrasse arrière de la maison. Michael est venu me rejoindre. Il m’a demandé si ça allait. Là, quelques larmes ont coulé et je lui ai expliqué mon dilemme. Il m’a simplement dit que j’étais jeune et que je devais profiter de la vie au lieu de me morfondre pour un absent. Ces mots ont suffit à faire cesser mes larmes. Je ne savais pas plus quoi faire, mais il m’avait tiré un peu dans une direction. Je n’étais plus sur une ligne en train d’osciller.


Je suis repassée par la cuisine, j’ai pris un verre d’eau, histoire de me calmer et de reprendre une certaine contenance avant de rejoindre les autres au salon. J’allais le faire quand Klaus est allé rejoindre Michael qui était toujours dehors. Incapable de bouger, j’attendais. J’étais figée sur place, je n’avais plus la volonté d’aller au salon. Mais je ne pouvais pas non plus retourner dehors. Je restais donc là, sans rien dire, mon verre d’eau à la main.


Ils ont fini par rentrer. Michael est allé directement au salon, tandis que Klaus est resté avec moi. J’ai déposé mon verre sur la table. Nous nous sommes regardés. Il m’a dit que Michael lui avait parlé. Je m’en doutais, ils sont des amis très proches.



Je me suis tournée de manière à être dos contre lui. Ses bras se sont refermés sur mon ventre. J’ai alors refermé mes bras par-dessus les siens. Comme si j’avais plus de contrôle ainsi.



Je ne pensais à rien. J’entendais sa voix, je voyais son désir, je sentais son corps contre le mien. Je ne pensais à rien. Sa bouche était si proche de la mienne et il me disait de penser à moi. Puis nos bouches se sont touchées. Tout s’est passé très vite. Je me suis retournée et nous avons échangé un baiser passionné. Nous nous dévorions littéralement. Je me sentais fondre dans ses bras. Je serais restée une éternité à déguster ce moment de pur plaisir. Malheureusement, ma conscience était toujours fonctionnelle. Elle me disait d’arrêter. Et c’est ce que j’ai fait. J’ai repoussé Klaus après quelques secondes de ce baiser magique. Il a dû voir l’incertitude dans mes yeux.


Nous avons continué ce jeu de séduction tout le reste de la soirée. Je lui avais dit non, mais il sentait que je voulais plus. Je savais que je le désirais, mais j’hésitais. Alors nos mains ont continué à être baladeuses, nos regards à se croiser et nos corps à crier leur attirance.


À la fin de la soirée, je me suis retrouvée seule avec lui, un peu par hasard. Je me suis approchée, comme pour un dernier slow. Il m’a enlacée, je l’ai enlacé. Il m’a soufflé une dernière fois de penser à moi, de penser à mon plaisir.


Alors j’ai laissé tomber toute résistance. Nous nous sommes embrassés sauvagement. Nous étions en manque l’un de l’autre. L’urgence de notre désir nous submergeait. Il m’a étendue sur le divan et s’est penché sur moi. Ses mains prenaient possession de ma poitrine pendant qu’il me disait d’une voix rauque :



Et moi, je le touchais aussi, mon corps se tendait vers lui, je l’aurais déshabillé sur place si j’avais pu. J’étais en cet instant folle de désir. Je voulais faire l’amour avec lui, j’étais consentante. Rien n’aurait pu me faire changer d’avis. Ma conscience avait perdu.


Klaus venait de m’embrasser et me regardait en me disant que j’étais belle. C’est alors que Michael a passé la tête par la porte et nous a dérangés. Notre petit moment de passion était terminé. D’un commun accord, nous n’allions rien étaler au grand jour. C’est certain que Michael devait nous avoir vus nous embrasser, mais il n’allait rien savoir de plus.


La soirée s’est terminée peu après et je n’avais aucune idée de la suite possible des évènements. Je n’avais aucune intention de prendre des initiatives. Quelque part, loin à l’intérieur de moi, ma conscience me disait que si je ne faisais pas le premier pas je serais moins coupable. Alors je n’allais rien faire.


Le lendemain matin, au bureau, j’ai reçu un email de Klaus me demandant comment je me sentais après notre petite soirée de la veille. J’ai répondu qu’il avait réveillé mon corps, que celui-ci avait de la misère à se rendormir et que dans ces conditions c’était difficile de me concentrer au travail. Il a dit qu’il essaierait d’arranger quelque chose en fin de semaine prochaine.


Je ne l’attendais pas. J’ai donc été surprise de recevoir un appel de lui le samedi soir. Il m’a tout simplement demandé si je voulais venir le rejoindre chez lui. J’ai dit oui. Je savais que ça voulait dire coucher avec lui. Il a vérifié si j’étais vraiment sûre. J’ai redit oui. Je suis allée chez lui comme ça, sans me préparer, sans me changer, sans me maquiller, avec ma culotte ordinaire. Je n’ai pas réfléchi, je ne voulais pas le séduire. S’il me voulait, il m’aurait telle quelle.


Arrivée chez lui, Klaus m’a fait entrer, puis nous nous sommes assis sur le divan après qu’il m’ait offert à boire. Il m’avait embrassée sur la joue pour me saluer. Je ne savais donc pas trop quoi penser. Il semblait vouloir parler. De mon côté, je lui répondais, mais je le regardais beaucoup. Je sentais le désir monter en moi. Il me regardait aussi, mais ne tentait rien.


Un silence, des bougies sur la table basse, son corps près du mien, ses yeux qui me transperçaient, l’ambiance était palpable. J’appréciais la chaleur de son appartement. Je sentais une autre chaleur monter de mon sexe vers mon ventre. Il s’est approché de moi et m’a embrassée légèrement. J’ai répondu fougueusement, ardemment, violemment. Je ne me contrôlais plus. Nos mains courraient sur le corps de l’autre, dans une découverte infernale.


Juste avant qu’il ne me bascule sur le divan, j’ai dit, dans un sursaut de bon sens :



Rideau, lumière, fin de l’acte un. Il s’est éloigné de moi et a déclaré vouloir en parler assis. D’accord. J’écoutais. Il a dit qu’il n’a jamais mis de condom parce que ses ex avaient toujours été des relations stables. Peut-être, mais moi je ne pouvais pas accepter de ne pas me protéger. Pas de problème, il m’a dit qu’on pouvait seulement se caresser, qu’il ne me pénètrerait pas.


Nous nous sommes regardés, tout était dit. Nous avons recommencé l’acte un. La passion était toujours au rendez-vous. Il a enlevé mes vêtements rapidement, il les aurait arrachés si je ne l’avais pas aidé. J’étais à lui.



Il m’a emmenée jusqu’à son lit, pour avoir plus de place pour manœuvrer. Il m’y a déposée et nous avons enfin pu nous enlacer, corps contre corps. Nous n’avions plus que nos sous-vêtements sur nous. Je sentais sa peau me brûler. Je voulais avoir ses mains et sa bouche sur chaque centimètre de mon corps. Nous tournions l’un sur l’autre sur le lit, complètement déchaînés. J’étais ivre de plaisir. Rien que ce combat préliminaire me remplissait d’ondes de plaisir. Mes yeux étaient ouverts, fermés, je ne sais plus, je ne savais plus où j’étais. Un moment suspendu parmi tant d’autres et j’ai éclaté de rire en me découvrant la tête au pied du lit.


Il a caressé mes seins, les a léchés, mangés, pressés et surtout regardés. Il m’affirmait ma beauté à tout moment. Lorsque ses mains ont baissé ma culotte, il s’est arrêté et a juste admiré. Je ne m’étais jamais sentie aussi désirable. J’ai mis à jour son membre également et j’en ai fait mon idole l’espace de quelques minutes. Je le touchais et le serrais entre mes mains comme un objet précieux. Puis ma langue l’a goûté et je l’ai fait gémir de plaisir.



Il adorait surtout me regarder le sucer. J’aimais son regard sur moi. Je me sentais très femme et très chienne aussi. Je savourais cette sensation. Pendant que ma bouche toute entière explorait son membre, ses doigts se sont emparés de mon intimité. J’étais déjà dégoulinante de plaisir. Il n’a eu aucun problème à enfoncer ses doigts et à titiller mon clitoris trop sensible. J’ai explosé presque immédiatement tellement j’attendais ce moment depuis longtemps.


J’ai joui plusieurs fois entre ses mains. Il semblait me connaître depuis toujours. Il n’avait toujours pas joui. Je voulais qu’il ait du plaisir également. Je le suçais avec application et enthousiasme. Klaus voulait me voir faire, il était donc à moitié relevé et m’admirait. Je ne m’étais jamais montrée auparavant. Je découvrais un plaisir nouveau. Il avait un assez gros pénis, mais pas très long. Ma bouche en était remplie. Ma langue se faisait gourmande jusqu’à sortir de ma bouche pour le lécher encore plus loin. J’aimais cette sensation de pouvoir sur le plaisir de l’autre. Je l’entendais gémir. Il allait venir. Il s’est dégagé de ma bouche et a terminé de se branler à la main pour finalement éjaculer sur ma poitrine. C’était la première fois qu’un homme me faisait cela. J’ai beaucoup apprécié. C’était comme si chaque jet était une caresse qui me rapprochait de l’orgasme.


Je me rappelle avoir beaucoup crié, beaucoup joui. Je me rappelle que nos corps fusionnaient parfaitement. Je n’oublierai jamais cette communion hors du commun, l’impression d’être fait l’un pour l’autre au lit, l’envie de tout essayer, la certitude d’être bien accueillie. Klaus aura toujours une place dans mes souvenirs intimes.


Nous nous sommes endormis quelques heures plus tard, chacun de notre côté du lit. Le lendemain matin, il m’a refait l’amour, toujours aussi passionnément. Après le petit déjeuner, j’ai dû partir et il m’a simplement dit qu’il ne savait pas si tout ceci se reproduirait. Il n’était pas prêt pour une relation sérieuse. Et de toute façon, j’avais encore mon copain. Aussi, je suis partie avec des souvenirs érotiques plein la tête, mais sans espoir. Tout ce que je savais, c’est que quelque chose avait changé en moi. Je désirais une vie sexuelle épanouie. Je désirais expérimenter. C’était le début de ma période expérimentale, le début de grands changements dans ma vie.


oooOOOooo



J’ai couché deux ou trois autres fois avec Klaus, à quelques mois d’intervalle. Chaque fois, je partais et il me disait qu’il ne savait pas si nous allions nous revoir. Je ne me faisais pas d’illusions. Jamais il n’y aurait d’histoire d’amour entre nous deux. J’en ai eu encore plus la certitude lorsque j’ai appris qu’il s’était fait une copine. Petit coup au cœur vite passé, regret de n’avoir rien tenté, mauvais timing, je suis passée à autre chose. J’ai rompu avec mon copain qui n’était de toute façon jamais là et j’ai décidé de vivre ma vie.


Klaus m’a dit à ce moment-là :



Et je l’ai cru. Parce que mes souvenirs étaient délicieux et que j’aimais croire qu’on pourrait refaire l’amour un jour.


Quelques mois plus tard, après quelques aventures sans lendemain, j’ai rencontré Sébastien. J’ai tout de suite su que c’était le bon. Nous sommes tombés amoureux très vite, pour ne pas dire le premier jour. J’ai couché avec lui le deuxième soir. J’aurais voulu pleurer tellement c’était bon. Il m’a fait l’amour comme si j’étais la chose la plus précieuse qu’il possédait au monde. C’était une sensation merveilleuse. J’étais aimée. Et j’aimais aussi.


Le faible niveau d’imagination de Sébastien au lit était compensé par notre amour. Je l’aimais, donc j’avais envie de lui, donc j’arrivais à jouir malgré tout. Je dois admettre qu’il n’était pas très doué. Jamais, ou alors seulement quelques fois, il n’a pu me faire jouir avec ses doigts. Mais enfin, je me contentais de jouir lorsqu’il me pénétrait. Ou alors je me finissais à la main. Ou mieux encore, je me commençais à la main. Bref, j’avais trouvé plusieurs tactiques pour vivre une sexualité sans frustrations avec l’homme que j’aimais.


Tout allait pour le mieux entre nous. Un jour, je lui ai parlé de Klaus. Je lui ai parlé de notre désir mutuel, de la communion des corps, du fait que chaque fois qu’on se revoyait, c’était encore et toujours cette même envie qui nous tenaille. Sébastien m’a écoutée avec respect. Il a compris, je crois. Il n’a pas eu peur que je le trompe. Il savait pourtant que j’avais encore envie de coucher avec Klaus. Mais bon, j’étais heureuse à ses côtés et il le savait, il n’allait donc pas s’imaginer que je voulais aller voir ailleurs.


Au fil des mois, j’ai appris à mieux le connaître. Il s’est peu à peu dévoilé a entrouvert un pan du voile de ses pensées secrètes. J’ai découvert une partie de son monde intérieur, de ses fantasmes. Il pensait beaucoup à faire l’amour à une ou plusieurs autres femmes. Il avait même déjà fait l’amour avec deux femmes. Quand je l’ai appris, j’ai voulu en savoir plus et je lui ai demandé si c’était deux femmes qui lui faisaient l’amour ou lui qui faisaient l’amour à deux femmes. Cela faisait une grande différence à mes yeux, mais il n’a pas pu ou voulu me répondre.


J’ai tranquillement pu amener Sébastien à un peu plus de folie et de diversité au lit. Je l’ai amené à pratiquer la sodomie et même à m’attacher pour me faire l’amour, deux choses qui m’ont toujours excitée. J’ai été agréablement surprise lorsqu’il m’a proposé un jour de me donner la fessée. Je n’avais jamais essayé et j’ai beaucoup aimé. Il n’a pas pu continuer jusqu’à me faire vraiment mal, mais j’ai de l’espoir pour le futur.


Nous sortions parfois avec mes amis, dont Klaus et sa copine Julie. Souvent Klaus était seul, Julie devant travailler. Chaque fois, il y avait les mêmes étincelles de désirs qu’avant. Ça m’excitait de provoquer Klaus, surtout lorsque Sébastien était présent. Je pouvais alors transférer mon envie sur lui. C’était comme si je me donnais l’envie d’embrasser Klaus par exemple et que je passais à l’acte avec Sébastien. C’était une drôle de sensation qui me donnait furieusement l’envie de baiser une fois rentrés à la maison.


Sébastien et moi en sommes venus à considérer de faire l’amour avec une autre femme, ou d’échanger avec un autre couple. Mais tout ceci restait théorique. De fil en aiguille, le passé étant facile à imaginer, nous avons considéré le cas d’une soirée avec Klaus et Julie. Je me plaisais à imaginer des situations, mille et une mises en scènes. C’était la première fois de ma vie où je fantasmais avec un vrai scénario élaboré. Mon imagination se débridait. Je nous voyais déjà en train de danser, puis de changer de partenaire, en concours de lascivité, de presque baisers, de mains baladeuses. Je voyais les premiers baisers timides, les regards échangés, un peu apeurés, pour confirmer que l’autre est toujours d’accord.


Sébastien ne pensait pas vraiment faire l’amour jusqu’au bout, mais il aimerait bien juste caresser un autre corps que le mien et dormir collés. Mais ce n’étais qu’un fantasme. Rien n’avait laissé croire qu’il allait se réaliser un jour. Jusqu’à cette fameuse soirée.


Nous avions invité tous mes amis habituels. Michael était venu avec sa nouvelle copine, Klaus était seul, Julie n’ayant pas pu venir. D’emblée, le jeu de séduction a commencé. Je ne forçais rien. Je ne savais même pas où je voulais en venir. Je n’avais qu’une seule envie : faire monter le désir, mon désir en premier.


Après tout, c’était un jeu bien innocent pour moi. Je m’excitais à provoquer des réactions chez Klaus et je me défoulais en embrassant Sébastien passionnément. Toute la soirée, j’ai lancé des piques à Klaus. Je souhaitais qu’il entre dans mon jeu et me tourne autour. Il ne l’a pas fait. Pourtant d’habitude, il n’hésitait pas à me répondre…


Les heures avançant et l’alcool faisant son effet, je me sentais de plus en plus excitée. La présence de Klaus avait très peu à y voir. J’avais fantasmé sur un échange de couple ou un trip à quatre, mais Julie n’était pas là. Je n’avais pas envie de deux hommes pour moi, je savais que Sébastien ne supporterait pas la comparaison.


Ce qui m’excitait, c’était d’embrasser Sébastien devant tout le monde. Je l’avais déjà fait, mais ce soir-là, je crois que je faisais exprès pour dépasser le niveau acceptable en public. J’étais plus débridée que d’habitude. Je me laissais aller. Sébastien a même caressé un peu ma poitrine à un moment donné. J’ai senti le regard des autres sur moi et un frisson d’excitation a traversé mon échine. Je découvrais que j’aimais m’exhiber.


Dès que j’ai eu conscience de ce fait, je ne m’en suis pas privée. Sébastien était devenu le seul objet de mes fantasmes. Ma soirée n’était que pour explorer cette nouvelle tendance. Je prenais plaisir à imaginer me laisser aller un peu plus. Je me voyais presque en train de me déshabiller devant mes amis. J’aimais me dire que je ne faisais qu’embrasser, mais au fond je savais que mon corps bougeait et en quelque sorte je devais avoir l’air de faire l’amour.


Le plus beau dans tout ça, c’est que je savais que Klaus me regardait. Je savais que me regarder l’excitait. Je l’ai compris à certaines de ses remarques au cours de la soirée. J’en étais fière. Je n’avais rien fait et je l’excitais. Je ne l’avais pas directement provoqué et il réagissait. Il aimait me regarder. J’aimais être regardée. C’était aussi simple que cela. Mieux encore, je crois que Sébastien aimait m’exhiber. Il était fier de moi, fier de montrer qu’il avait une aussi belle femme que moi entre ses bras.


Tout le monde était content. Ou presque. À la fin de la soirée, Klaus est sorti s’isoler quelques minutes. Michael, son meilleur ami, est allé le rejoindre. J’ai alors réalisé qu’il était seul avec sa frustration, qu’il n’avait pas participé à mon délire séducteur habituel, qu’il avait tenté toute la soirée de ne pas se rapprocher de moi. Et je l’avais quand même rendu frustré. Sa copine n’était pas là pour le soulager. J’avais exhibé mon bonheur devant un homme seul pour un soir. Je l’avais rendu malheureux.


Plus tard, j’ai lu le texte d’un jeu que nous avions fait ce soir-là. Il s’agissait d’un cadavre exquis, jeu dans lequel chaque participant écrit une partie de poème. La partie de Klaus se lisait ainsi :


« Bite, fente, cul, mouille, tout ça et même plus

Tout à l’heure seulement

Un choix que j’ai fait

Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras »


J’ai compris qu’il avait définitivement choisi entre Julie et moi. J’ai compris que je n’étais rien de plus à ses yeux qu’une petite aguicheuse. Je me suis vraiment sentie mal. Ce soir-là, mon fantasme pour Klaus est mort.