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n° 11701Fiche technique19803 caractères19803
Temps de lecture estimé : 12 mn
11/09/07
Résumé:  Une femme qui s'ennuie rencontre ce jeune homme qui fait la statue sur le marché.
Critères:  fh fplusag jeunes vacances plage amour 69 pénétratio -extraconj
Auteur : OlivierK            Envoi mini-message

Série : Vacances sur la Côte d'Amour

Chapitre 02
Catherine rencontre Julien


Je m’ennuyais tellement, en ce début de juillet complètement pourri ! Antoine revenait les vendredis soirs, parce qu’il le fallait bien et que Cécile était avec son mari. Il se croyait obligé de me faire l’amour mais c’était en pensant à elle. Moi je ne pensais à personne, j’attendais que ça finisse. J’accélérais les choses en poussant de petits gémissements, de légers cris, comme avant. Il repartait les lundis à sept heures.


J’allais au marché le matin avec les gosses, pour voir du monde. Les rares jours où il faisait beau, je les emmenais à la plage l’après-midi. J’y retrouvais Nathalie, les enfants jouaient entre eux, Nathalie me chuchotait les prouesses sexuelles de son maître-nageur et me conseillait de prendre un amant, et en vitesse.



Je ne voulais pas de ce bellâtre aux cheveux ras. Il avait pourtant de belles cuisses mais je suis sentimentale. On ne se refait pas, mais il arrive qu’on soit refait par la vie.


J’ai retrouvé Nathalie au marché un vendredi matin. Elle était devant le stand du bouquiniste à la barbichette. Elle feuilletait une compil d’extraits de bandes dessinées, L’enfer des bulles.



Moi, je regardais un jeune homme immobile, le torse nu, les avant-bras croisés sur sa poitrine, un bâton crochu et un petit martinet dans les mains.



J’étais épouvantablement vexée qu’elle puisse penser que j’étais disposée à payer un godelureau pour me faire baiser comme une mémère en vison. Je l’ai quittée avant qu’elle me dise de le lui refiler quand je l’aurai dégrossi. Je la connais.


Pour le voir de plus près, comme il y avait un vendeur de sacs à côté de lui, j’en ai acheté un. Bouche bée, Élodie et Lucas admiraient la statue de cuivre. Moi, en douce, je regardais la statue de chair. Nos regards se sont croisés. J’ai dit très fort aux enfants que je les emmènerais à la plage dans l’après-midi, devant l’avenue de Gaulle. Une pulsion irrésistible, Votre Honneur, je sollicite la clémence du jury. Il m’a semblé que ses yeux me montraient qu’il avait compris.


De loin, je l’ai observé, un peu plus tard. Il m’a semblé vivement intéressé par trois gamines qui cherchaient visiblement à l’allumer. J’en ai souffert. Déjà !


J’ai bousculé les enfants pour être à la plage le plus tôt possible. Et j’ai attendu, le coeur battant. J’avais tellement peur qu’il ne vienne pas, qu’il me trouve trop vieille pour lui ! Lucas m’a demandé pourquoi nous n’étions pas installés à la même place que d’habitude. Je lui ai répondu qu’il fallait bien changer un peu, de temps en temps. Il m’a regardée, pensif. Exactement les yeux de son père, le petit bonhomme !


Le garçon, je l’ai vu venir de loin. Il nous cherchait du regard. Nous ayant vus, il a trouvé bon de s’installer à quelques mètres de nous. Il doit être timide, ai-je pensé.



Il s’est enfin décidé et s’est approché. Je me suis vue, vingt ans auparavant sur cette même plage, fille aux seins nus qu’entouraient six garçons, mes cousins et leurs copains, tous couchés sur le ventre en face de moi, et tous très rouges, les yeux fixés sur ma jeune poitrine. Antoine était l’un d’eux. Il devait frétiller d’aise, à la même heure, avec Cécile, dans son bureau à la moquette verte.


Je me suis soulevée sur les coudes pour que ce garçon puisse voir que j’ai gardé mes seins de jeune fille, avec leurs pointes agacées par le frottement sur la serviette de plage. Puis il m’a semblé tellement timide que j’ai pensé que le mieux était de rester pudique en bavardant avec lui.


Il a su me faire comprendre qu’il bandait ferme, et que c’était à cause de moi. Flattée, je me suis un peu dandinée en allant remplir le seau des gosses, car mes fesses aussi méritent le coup d’oeil. Quand je l’ai quitté, parce que les enfants devaient goûter, il a voulu savoir si je reviendrais lundi.


La parenthèse Antoine vite refermée, j’avais la migraine les trois nuits et il a finalement préféré ça, je mourrais d’envie d’aller au marché le lundi matin. Ah, j’oubliais, j’y étais allée avec Antoine et les enfants le dimanche, comme d’ordinaire. Il faisait froid pour la saison. Le garçon y était, avec un drap de lit en guise de toge. Il ne montrait qu’une épaule. Je ne savais même pas son prénom.


Comme tous les dimanches, Antoine s’est attardé devant les livres du bouquiniste à la barbichette. Lucas a remarqué que je regardais le garçon. Il l’a reconnu. Il en a parlé à son père, qui a voulu le voir de plus près et qui m’a dit plus tard qu’il était tout à fait potable, ce jeune homme. J’avais sa bénédiction, en somme. Nous sommes un couple moderne ! Enfin, surtout lui. Pas vraiment cocu content, Antoine, mais débarrassé. Quand même, qu’est-ce qu’elle a de plus que moi, Cécile ? D’accord, je sauterai le pas, et vite. Je sauterai au paf.


XXX



Ses tics de langage me fatiguent. J’avais pourtant résisté à l’envie d’aller au marché, lundi matin. Pas compris pourquoi, et pas envie de le savoir. Décidé de ne pas confier les gosses à Nathalie et de rester sage. Fade, ma vie ? Oui, mais c’est la mienne. Comédie que cela, je savais que j’irais, et ventre à terre. Ventre brûlant, coeur brûlé. Voilà que je devenais midinette !


Naturellement, il pleuvait. Enfin, un peu. Me faire belle ? Quel ridicule ! Quand même mis de jolis sous-vêtements, en pensant que ce ne serait pas moi qui les ôterais, si tout allait bien.


Ascenseur. Il y a quinze ans, fille en bikini et gros monsieur tout rouge. Et le sous-sol, couloir des caves, mes cousins et leurs copains, dont Antoine. Et la fille toujours en bikini, une bouteille à la main.


Il arpentait la plage. Pantalon de toile beige, chemisette bleue. Ma proie. Mon prédateur. Mais que tu es conne, ma pauvre fille ! Quelques paroles bénignes. Il fallait bien que je finisse par l’inviter. Ascenseur. Avec lui. Avec lui !



Sourire poli. Premier baiser. Le dos contre la porte refermée, je confisque sa chemisette. Ce grand benêt est puceau, c’est bien ma chance ! Oui, c’est ma chance. Jamais, jamais on ne l’oubliera, la première fille qu’on a pris dans ses bras… Pris ou prise ? Une seule syllabe dans la chanson de Brassens, il me semble. Licence poétique. Licence !



Il me semble que j’ai joué ce rôle d’initiatrice tout ma vie. Non, car follement bat mon coeur. Je lance chemisier et soutien-gorge sur sa chemisette. Mes seins lui plaisent. Ils le méritent, j’en prends soin. Oui, tète, mon garçon. Je me sens déjà si proche de lui que j’ai l’impression d’être incestueuse.


Mais il se dégage, tout à coup. Ses yeux sont verts, avec des paillettes dorées.



Je suis cette femme aux seins nus devant ce jeune homme qui n’est pas ce qu’elle croyait, cette femme qui hésite, qui a peur de se trouver ridicule, peur de ce que ce jeune homme peut penser d’elle : une nymphomane qui se jette sur tout ce qu’elle trouve. Alors une gifle, une porte rouverte et refermée, bon vent, grand dadais pas même puceau ? Ou les bras quand même ouverts, les bras et les cuisses tout à l’heure ?



Ce cynisme ne me ressemble pas. Mais me ressemble-t-elle, cette femme qui ne veut pas que ce garçon s’en aille, bien qu’il se soit moqué d’elle ? Oui, mais c’est parce qu’il l’estime qu’il vient de lui dire la vérité. Ma réponse l’a fait rire. Par contagion, je ris aussi. Mes seins tressautent, il les regarde, en frôle les pointes du bout des doigts.



Nos lèvres se rencontrent et se plaisent. Sa langue est tiède et agile. Et la mienne, donc ! Elles se palpent, font connaissance. La sienne entre dans mon palais comme si elle y était chez elle. Mais elle y est chez elle ! Je la mordille un peu. Comme c’est bon, d’avoir sa poitrine nue contre la poitrine nue d’un homme ! Mais il s’écarte, sa main délaisse mon dos pour s’aventurer sur mes seins, en triturer les pointes. Je ne veux pas que sa bouche abandonne la mienne, mes mains pèsent sur na nuque, je veux boire sa salive.


Son autre main descend sur mes fesses. Veut-il en éprouver la fermeté ? Comme les siennes sont dures ! C’est moi qui mets fin à notre baiser.



Canapé du salon, tapis ? Chambre ! Les draps sont propres. Moi aussi. Pas le moindre parfum. Lui non plus. Il s’est lavé les dents avant de venir, les dents et le reste sans aucun doute. Moi aussi. Oui, il y a donc, Votre Honneur, préméditation d’adultère dans le lit conjugal.


Il fait tomber ma jupe et tombe à genoux. Qu’il est gentil ! Son souffle chaud ajoute à la touffeur de ma touffe. Ses mains sur mes hanches font doucement glisser mon petit slip de coton. Sa langue se glisse aussitôt entre mes lèvres, à la recherche du clito déjà tout gonflé, qu’elle palpe, qu’elle lèche, qu’elle secoue avec vigueur. Mais c’est que je vais jouir, moi, immédiatement ! Il ne le faut pas. Je le repousse gentiment, je l’invite à se relever en tirant sur ses avant-bras, je déboucle la ceinture de son pantalon de toile, j’ouvre sa braguette. Mes doigts frôlent une lourde tige de chair.


Ses pieds se dégagent du pantalon tombé sur la moquette. Il s’est débarrassé de ses mocassins. Il avait eu la sagesse de ne pas mettre de chaussettes. Il ne m’aurait pas menti longtemps.


Tomber à ses genoux ? Plus tard, quand je le connaîtrai mieux, dans deux ou trois jours peut-être. Je lui laisse l’initiative : je me couche sur le lit, et j’attends, confiante. Il est le mâle. Il enlève son boxer. Il est calme, pas fébrile. Sûr de lui. Ah, non, il ne m’aurait pas menti longtemps ! Son sexe est normal. Pas énorme, pas petit non plus, bien érigé, surmontant deux boules qu’ornent de noirs poils bouclés. Quant il sera bien à moi, fière de lui je le ferai poser nu au marché, David de Michel-Ange que j’aurai bien épuisé avant pour qu’il ne bande pas en public.


Il peut faire ce qu’il veut. Ah, il s’intéresse à mes seins. Très bien ! Il tète, malmène avec sa langue, aspire. Je m’empare de sa verge qui palpite. Non, qu’il ne jouisse pas tout de suite, lui non plus ! Heureusement il fignole, descend, je le lâche, c’est sûrement ce qu’il voulait, et ses lèvres sont à nouveau sur son sexe trempé, pourtant assoiffé comme jamais.



Mes mains ont agrippé ses tempes, ma bouche veut la sienne, j’y retrouve le goût de ma cyprine. Mes cuisses sont ouvertes, je l’attends. Ah, c’est un poignard qui me transperce d’un seul coup ! Mais non, c’est une douce colonne de chair qui se trouve bien dans mon ventre qui se referme sur elle. Qu’il ne bouge pas, surtout ! Pas encore…


Il le comprend. Quel garçon merveilleux ! Il attend que je remue un peu les hanches et que mes mains cessent de palper ses fesses pour enfoncer leurs ongles dans son dos. Mais je dois faire attention : dos de pharaon, alors je me contente de le caresser. Dommage, quand même !


Puissant va-et-vient. Une machine calme. Mon bassin se soulève, vient heurter le sien. Ses dents de petit fauve mordillent ma lèvre inférieure. Et soudain, la cavalerie ! Il est déchaîné, farouche, il me pilonne avec une telle vigueur pendant ces quelques secondes que je hurle mon plaisir. Le jaillissement du sien me comble de bonheur.


Il a balbutié des mots d’amour ! Catherine, Catherine… Catherine ma chérie. Et le voilà tout essoufflé, son corps pesant sur le mien, ses lèvres sur mes paupières. Je n’ai jamais été aussi bien ! Qu’il reste en moi, qu’il reste ! Ne peut-il bander encore ? Mais je contracte mon vagin en pure perte.


Ses lèvres courent sur mon visage, paupières, front, bouche, paupières, bouche avide de la sienne. Il s’est soulevé sur les coudes et les genoux, il repose à peine sur moi. Il quitte mes lèvres pour mordiller mes seins. Soudain je le bouscule et le voilà sur le dos, moi sur lui, mes dents sur ses petits tétons, ses mains dans mes cheveux. Je descends, je descends, il rentre son petit ventre pourtant si plat ! Son nombril est comme je les aime. Comme on est bête quand on commence à devenir amoureuse !


Sa verge désormais entre mes lèvres est humide de nos sucs mélangés. Mes doigts agiles caressent ses couilles de jeune mâle, je veux qu’il soit plein de vigueur, je le veux en moi de nouveau, je ne suis pas repue de lui, je ne le serai jamais.



Chaque fois qu’il dira mon prénom, en détachant si bien les syllabes : Ca-the-ri-ne, je ne pourrai que lui obéir. Je me suis un peu essuyée sur le drap, de peur qu’il me trouve trop poisseuse. Il s’en moque bien : de nouveau sa langue, ses lèvres, et entre les miennes cette douce colonne de chair redevenue rigide.



Comme il va profond ! Comme il s’enfonce avec violence ! Il va déplacer mon stérilet… Il me laboure, il me bourre comme dirait Nathalie. C’est bien le moment de penser à elle ! Je suis folle, je suis folle… Le plaisir monte, le plaisir monte, je suis folle, je vais exploser, je vais crier. Il a abandonné mes lèvres pour soulever un peu sa tête, et voir la mienne basculer de droite à gauche, de gauche à droite, mes lèvres mordues pour ne pas hurler.



Ce garçon fera décidément de moi tout ce qu’il voudra. Il est encore gros et dur dans mon ventre, il n’a pas joui, lui. Il attend. Il sait que pour le moment je supporterais mal des va-et-vient forcenés, comme ceux de tout à l’heure. Dans quels bras a-t-il acquis cette expérience, ce gamin ? J’aurais pourtant tellement aimé être la première…


Au bout de quelques minutes, il comprend qu’il peut reprendre de doux et amples mouvements, ses mains dans mes cheveux, sa bouche dans mon cou. Il balbutie quelque chose, il me semble que c’est mon prénom, rythmé : Cathe-rine, Cathe-rine ; à rine, il s’enfonce, et se soulève à Cathe. Il s’amuse, il me fera souffrir, ce sera atroce et délicieux, je vivrai.


Il se répand en moi comme la mer dans la grotte des Korrigans, à marée montante. Il ne doit pas la connaître.


Et le voici calme, souriant, qui joue à être inquiet :



Je lui fais entièrement confiance. Je suis absolument certaine qu’avec les autres il se couvre, comme dit la publicité. Aurait-il peur pour lui ? Ce serait ignoble !



La tête sur sa poitrine, les doigts jouant avec les poils de son pubis, je me sens divinement bien. Nous parlons à mi-voix. Il couche dans le camping, soit dans son fourgon, soit sous sa petite tente. À faire la statue sur le marché, il gagne juste de quoi survivre pendant les vacances. C’est à Lyon qu’il vit, il est étudiant. Il ne me demande rien. Il sait que nous serons bientôt séparés, bien trop tôt séparés mais il semble en prendre allègrement son parti. Oui, il me fera souffrir. Il souffrira peut-être.