Je vais vous raconter une histoire de fesses...
Préfesse :
Cette histoire est immorale, je le confesse (en un mot), et si elle peut choquer certains lecteurs, je les prie de bien vouloir m’en excuser. C’est pour rire ! Je tiens cependant à préciser que tous les personnages participant à cette (dé)pantalonnade sont majeurs, vaccinés, sains de corps et malsains d’esprit. Je ne suis ni enseignant, ni raciste, ni cocu (que je sache - voir réserves évoquées ci-après -), et il n’existe d’ailleurs aucune liaison de cause à effet entre ces trois particularités.
L’Histoire de fesses
- — Puisque nous atteindrons bientôt le bout de cette mémorable année scolaire, au terme d’un rush final qui, je l’espère, permettra à l’un ou l’autre d’entre vous de décrocher enfin son bac ; et puisque vous êtes tous à présent - physiquement s’entend - de grands garçons et de grandes filles, je vais me permettre de consacrer cette période de cours à la lecture d’un texte érotique. En d’autres termes, je vais vous lire une histoire de fesses.
- — …
- — Oui, une histoire de fesses - Kevin, gardez votre calme, je vous prie -, parce que la littérature comporte également quelques chefs-d’œuvre du genre dont on évoque parfois l’existence dans les manuels, mais dont on se garde bien d’analyser le contenu.
- — …
- — Comment ? Le Marquis de Sade ? Oui, Jacqueline, évidemment. Mais à titre personnel, je ne qualifierais probablement pas cela de chef-d’œuvre. La littérature érotique était jadis la mal-aimée de la critique bien pensante imprégnée de puritanisme et de bonne morale judéo-chrétienne, et c’est malheureusement encore le cas aujourd’hui. Je ne vais pas vous expliquer en détail la signification de chacun des termes que j’emploie, prenez des notes et servez-vous de votre dictionnaire, si toutefois vous en possédez un.
- — …
- — Oui, Jean-Pierre, je sais que vous considérez que le dictionnaire est l’encyclopédie des imbéciles, mais que cela ne vous empêche pas d’un jour décider d’en acquérir un en solde sur internet, il vous sera incontestablement utile si vous décidez, dans un de vos rares moments de lucidité, de vous pencher sérieusement sur l’état déplorable de votre maîtrise de la langue française. Je ne pense donc pas faire une quelconque injure à ce cours de Français en consacrant les prochaines cinquante minutes à un genre littéraire trop souvent négligé ou sous-estimé pour les raisons que j’ai évoquées il y a quelques instants. Considérant qu’il est de bon ton de vivre avec son temps, je saisirai donc l’opportunité de vous donner lecture d’un texte que nous devons à un auteur contemporain, plutôt que d’exhumer des rayons de notre bibliothèque - mais si, cet endroit existe, je vous l’assure - une quelconque œuvre poussiéreuse et démodée. Voici donc un récit de publication toute récente, que nous devons à un auteur du nom de Mirthrandir, et qui s’intitule, en toute modestie, « Travail d’artiste ».
- — …
- — Pardon ? Oui, Mirthrandir. Non, Jacqueline, vous ne connaissez pas. Vous ne pouvez décemment - ce terme est peut-être mal choisi - connaître toutes les histoires de cul et leurs auteurs…
- — …
- — Kevin, vous n’allez quand même pas vous exciter à chaque fois que je prononce un mot relatif à ce qui se trouve sous la ceinture ! Ah, on n’est pas sortis de la verge… heu… de l’auberge !
Je commence donc.
« Normalement, j’aurais dû être furieux. Logiquement. Parce qu’un homme qui rentre de son boulot à l’improviste et découvre soudain qu’il est cocu devrait débouler dans la chambre et expulser manu militari l’intrus qui ose lui souiller le lit conjugal ! Alors, que je sois resté planqué derrière la porte entrebâillée à mater la scène au lieu de sortir de mes gonds pourra passer aux yeux de certains pour de la perversion, voire de la lâcheté. »
- — …
- — Non, Jean-Pierre, ce n’est pas moi qui suis cocu.
- — …
- — Pardon ? Que marmonnez-vous, Brigitte ? Oui, je n’en sais rien, évidemment, mais ce n’est pas le propos de ce cours, admettez-le.
- — …
- — Kevin, vous êtes pénible. J’ai dit cocu, oui, je sais que ça perturbe votre équilibre mental déjà précaire, mais c’est trop tard puisque je l’ai dit. Si vous devez bondir sur votre chaise à chaque fois que je prononce un mot évocateur, nous n’en sortirons jamais !… Bon, si vous voulez, je vous en livre une bonne fournée à la queue leu leu et…
- — …
- — Oui, à la QUEUE leu leu, Kevin ! Calmez-vous. Bon, alors, si vous y tenez : bite, couille, pine, zizi, chatte, foufounette, fente, cramouille… voilà, excitez-vous une bonne fois pour toutes et cessez de m’interrompre !
- — …
- — Ah là là. Bon, voilà Marie-Clothilde qui nous fait sa crise de nerfs… Oui, je sais, mon enfant, que c’est contraire à vos convictions. Vous pouvez sortir, si vous instruire dans certains domaines vous pose un problème de conscience, mais dans ce cas je devrai vous inscrire au carnet des absences… Eh bien, bouchez-vous les oreilles, alors !…
- — …
- — Mais oui, Brigitte, excellente idée, prêtez-lui donc votre baladeur MP3, ça lui occupera les oreilles ! - Pas trop fort, les écouteurs, s’il vous plaît. Merci - .
- — …
- — Non, Jean-Pierre, ce n’est pas moi qui suis cocu, je vous le répète.
- — …
- — Oui, en mettant volontairement de côté les réserves émises par Brigitte, évidemment. J’ai dit JE, parce je lis, et que l’auteur utilise la première personne du singulier dans son récit. C’est donc lui qui est cocu, et pas moi [Ah bon !? – n.d.l.a.] ! Enfin, je n’en sais rien. Ce n’est sans doute pas lui non plus [Manquerait plus que ça ! – n.d.l.a.], mais le personnage qui raconte son histoire dans le récit. Une histoire où il découvre qu’il est cocu. Voilà. Suivez, parce que je ne vais pas répéter.
- — …
- — Mais non, ce n’est pas compliqué. Bon, je continue, sinon nous n’en finirons jamais.
« Je n’ai jamais été violent, mais nul n’ignore que le plus paisible des hommes peut, dans certaines circonstances, se transformer instantanément en une bête hurlante et avide de sang. Je n’ai jamais… »
- — …
- — François, je connais très bien vos convictions en matière de violence. Rassurez-vous, ce récit n’est pas sanglant, c’est une image. Non, pas le récit, puisqu’il n’est pas illustré, mais l’expression utilisée par l’auteur : « une bête hurlante et avide de sang ». Voilà. Je peux poursuivre, maintenant ?
- — …
- — Mamadou, je vous prie de bien vouloir m’excuser, mais je ne ferai aucune déclaration suite à ce que vous venez de dire, je ne tiens pas à ce que vous me traitiez de raciste - c’est déjà fait, sans doute -, ni à avoir des ennuis avec votre consulat.
Je reprends.
« Je n’ai jamais non plus été accro aux scènes de ménage, et ne me faisais d’ailleurs aucune illusion quant aux tentatives d’explications que j’aurais éventuellement pu obtenir, si d’aventure je m’étais naïvement risqué à en exiger. »
À la vue de vos visages sceptiques, et à l’audition des douloureux craquements de vos boîtes de vitesse, j’en déduis que mon débit est légèrement trop rapide. Je vais donc relire cette phrase un tantinet plus lentement.
« Je n’ai jamais non plus été accro aux scènes de ménage, et ne me faisais d’ailleurs aucune illusion quant aux tentatives d’explications que j’aurais éventuellement pu obtenir, si d’aventure je m’étais naïvement risqué à en exiger. À vrai dire, j’étais fasciné. Les rais de lumière s’insinuant dans la chambre malgré les tentures fermées éclairaient à suffisance les corps nus qui s’agitaient sur le lit, les mouvements des hanches de Charline, le léger balancement de ses seins, ses yeux… »
- — …
- — Kevin, bon sang ! Ce n’est pas parce que j’ai dit « corps nus » et « seins » que vous devez bondir sur votre voisine pour lui rouler une pelle. Laissez Christine tranquille et venez vous asseoir ici. Oui, ici, devant moi, parfaitement…. Incroyable, ce mec ! Voilà. Ça vaudra mieux.
« Les rais de lumière s’insinuant dans la chambre malgré les tentures fermées éclairaient à suffisance les corps nus qui s’agitaient sur le lit, les mouvements des hanches de Charline, le léger balancement de ses seins,… »
« …ses yeux mi-clos et sa bouche qui s’entrouvrait sur des dents blanches venant mordiller sa lèvre inférieure. Je connaissais cette expression, ces légers soupirs, ces murmures, ces petits gémissements et cette sensation de bien-être que je pensais être seul à lui procurer. J’aimais ce visage aux traits réguliers, la matité de la peau, la mâchoire volontaire se tendant parfois dans une expression de défi. J’adorais cet air détendu que lui donnait le plaisir charnel, et l’effet bénéfique qu’il exerçait sur ses traits, pour atténuer les petites rides et crispations dues au tracas et au stress de la journée. Charline était belle. Très belle. À quarante ans, je la trouvais plus désirable que jamais. »
- — …
- — Mais non, Jean-Pierre, ce n’est pas une histoire de vieux ! Quarante ans, ce n’est pas vieux ! C’est de l’expérience, de la patience, de la jugeote… toutes choses qui vous resteront probablement inaccessibles même lorsque vous aurez rejoint les rangs des sexagé… Non ! Des SEPTuagénaires – du calme, Kevin.
« À quarante ans, je la trouvais plus désirable que jamais. Les quelques petits kilos pris ici et là, loin d’empâter son corps ou d’alourdir son apparence, semblaient au contraire lui avoir apporté cette maturité et cette sensualité qu’affichent sans retenue ceux qui vivent pleinement leur sexualité et connaissent sur le bout des doigts le langage du corps. L’amour la rendait plus belle encore, plus sensuelle, plus féminine ; et j’aimais la regarder, voir l’image de son visage et de son corps dans le miroir recouvrant la grande porte de la penderie tandis que nous faisions l’amour. Certains rabat-joie adeptes du feng-shui nous avaient pourtant affirmé… »
- — …
- — Feng-shui, Kevin ! Ça n’a rien à voir avec la jouissance.
- — …
- — Oui, Marceline, c’est cela… Ah, mais, ce n’est pas moi qui prétends que les adeptes du feng-shui sont des rabat-joie, c’est l’auteur [Allons-y ! – n.d.l.a.].
- — …
- — Mais bien entendu, votre maman fait ce qu’elle veut dans sa maison, Marceline, et vous dans votre chambre. Si elle a horreur des fleurs séchées, des épées au mur et des miroirs dans la chambre à coucher, c’est son droit le plus strict. Admettez toutefois que quelqu’un d’autre puisse considérer cela comme rabat-joie [Pour les miroirs dans la chambre, en tout cas. – n.d.l.a.] !
« Certains rabat-joie adeptes du feng-shui nous avaient pourtant affirmé que la présence de miroirs dans une chambre à coucher n’a rien de zen, mais nous n’en avions cure. »
- — …
- — Oui, en avoir cure. Ça existe. Parfaitement. Et ça n’a rien à voir avec les curés, Jean-Pierre. Si vous possédiez et consultiez l’encyclopédie des imbéciles, vous seriez au courant.
« Et ce jour-là, tandis que j’étais immobile derrière la porte, comme hypnotisé, un autre que moi profitait des charmes de mon épouse. Un autre dont je ne voyais pas les traits, parce qu’il était couché sur le dos, le visage et le haut du corps dissimulés par celui de Charline. Elle était sur lui, à califourchon et lui tournant le dos, les genoux de part et d’autre de ses jambes, et je la contemplais presque de face, tandis que les mouvements de son bassin faisaient apparaître et disparaître sous les poils sombres de son pubis le sexe dressé de son amant. »
- — Kevin, sortez. Oui, sortez. Allez vous branler dans les toilettes et vous reviendrez quand vous serez un peu calmé. Oui. Et fermez les portes derrière vous. Bon. Maintenant que ce mastur… que ce perturbateur est sorti, on va pouvoir poursuivre en paix.
« …tandis que les mouvements de son bassin faisaient apparaître et disparaître sous les poils sombres de son pubis le sexe dressé de son amant. »
- — …
- — Oui, Jean-Pierre, le pubis, c’est là où il y a les poils. La touffe, quoi !… Et le sexe dressé, vous comprenez, ça ? Vous voyez de quoi il s’agit ? Oui, la bite, si vous voulez. On dit aussi le pénis, de façon plus distinguée…
- — …
- — Oui, Marceline, c’est l’appellation officielle, si vous voulez…
- — …
- — Comment ? Un pénis, c’est une bite scientifique ? Oui, Marceline, en quelque sorte. Vous avez de l’humour, pour une adepte du feng-shui [Cette fois-ci, ce n’est pas moi. – n.d.l.a.] !
« Je voyais la sueur sur leur peau, les mains de l’homme, aux doigts ornés d’anneaux argentés, accrochés aux hanches de ma femme, ses coups de reins tandis que son sexe allait et venait, humide et luisant. »
- — …
- — Mais non, pas ma femme à moi, Jean-Pierre. Celle de l’auteur [Ça va pas, non ? – n.d.l.a.]. Enfin, non, pas celle de l’auteur, celle du conteur.
- — …
- — Le conteur. Non, pas comme un compteur kilométrique, Jean-Pierre. Un conteur, c’est celui qui raconte.
- — …
- — Comment ? Oui, Marceline, si vous voulez, un conteur peut conter un conte – èNTé - où il est question de comte – èMTé - et même de compte – èMPéTé. C’est très bien. Bel effort. Vous aurez peut-être votre bac cette année, vous !
- — …
- — Non, ne cherchez pas à comprendre, Jean-Pierre, c’est trop dur. Ah oui, PéTé, ça vous fait rire. Eh bien moi pas, alors abstenez-vous.
« Charline se mordillait les lèvres, y passait une langue rose et humide, laissait fuser de petits gémissements. Je regardais ce visage dont je connaissais chacune des expressions, les froncements de sourcils, les pincements de lèvres, la bouche qui s’ouvrait sur la blancheur des dents, les soupirs et les halètements. Je ne pouvais détacher mon regard de ces yeux mi-clos, de cette tête qui se renversait vers l’arrière en emportant dans son mouvement des vagues dansantes de mèches brunes, de cette bouche qui s’ouvrait pour aspirer goulûment l’air surchauffé de la chambre et l’expulser dans un souffle accompagné de petits bruits de gorge. Charline allait jouir. »
- — …
- — Oui, jouir. Il fallait évidemment prononcer ce mot au moment où vous revenez, Kevin. Vous avez déjà fini ? C’était urgent, dites donc ! Asseyez-vous, maintenant.
« Je le voyais, je le sentais, je pouvais palper cette atmosphère de plaisir emplissant la chambre et s’échappant jusqu’à moi par la porte entrouverte. Elle gémit à nouveau, arqua le buste, poussa un «oh» prolongé, sa tête revint d’arrière vers l’avant, ses cheveux couvrant son visage. Le mouvement des corps se ralentit tandis qu’elle gémissait encore, respirant rapidement en se penchant vers l’avant. L’homme la retint par la taille et arrêta ses mouvements. J’éprouvais un mélange de sensations étranges face à cette situation imprévue, devant ce fait accompli dont j’étais témoin et qui venait s’enfoncer comme un coin dans un bonheur que je croyais jusqu’alors invulnérable. »
- — …
- — Comment ? Ce n’est pas clair ? Mais si, Christine, mais si.
« J’éprouvais un mélange de sensations étranges face à cette situation imprévue, devant ce fait accompli dont j’étais témoin et qui venait s’enfoncer comme un coin dans un bonheur que je croyais jusqu’alors invulnérable. »
- — …
- — Aaah, là, je reconnais que c’est chié - pardon - c’est bien écrit [Merci ! n.d.l.a.].
- — …
- — Mais si, mais si, c’est très clair…
- — …
- — Bon, expliquez-lui, Marceline.
« Je sortis de mon engourdissement et tournai silencieusement les talons. J’étais en sueur. Ils ne m’avaient ni vu, ni entendu. J’avais pour habitude de me déplacer sans bruit, tel un chat, surprenant souvent mon épouse sans le vouloir par ma présence soudaine et silencieuse. Une fois en rue, j’errai sans but pendant de longues minutes, indifférent au monde qui m’entourait. »
- — Ici, le personnage principal s’interroge sur son sort et se livre à des considérations philosophiques sans grand intérêt dans le cadre de ce cours. Passons rapidement sur ces quelques pages dépourvues d’érotisme. Il y rencontre une jeune femme blonde et jolie.
- — …
- — Non, pas bête, Philippe. C’est une idée reçue, ça ! Une blonde, c’est une blonde. Il y en a des intelligentes, rassurez-vous.
- — …
- — Si, si, Christine, je sais que c’est dur pour vous, mais croyez-moi, il y en a. Comment ?
- — …
- — Amanda Lear ? Si vous voulez, François, si vous voulez.
- — …
- — Lova Moor ? Oui, pourquoi pas, si vous y tenez… Bon, je disais que dans cette portion du récit, il ne se passe pas grand-chose. Je saute ces quelques pages - enfin, je saute, vous me comprenez, n’est-ce pas ? - Je saute ces quelques pages - en fait, c’est pelant - et vais à l’essentiel.
- — …
- — Pardon ?
- — …
- — Non, Marceline, je n’ai pas dit «pelant», j’ai dit «pas le temps», car l’heure tourne, et l’objet de ce cours est la littérature érotique, pas philosophique.
- — …
- — Bon, écoutez, Marceline, si vous insistez, je vous photocopie ces pages qui vous intéressent et vous tapisserez votre chambre avec, si ça vous chante. Leur lecture le soir au coucher vous fera peut-être feng-jouir un jour, qui sait ?Nous reprenons le récit au moment où le héros est de retour chez lui alors que son épouse infidèle est absente. Il prend une douche et s’allonge, en peignoir de bain, sur le divan, en attendant son retour. Le retour de son épouse, évidemment. Pas celui du peignoir de bain, de la douche ou du divan [Si tu donnais lecture du texte au lieu de le résumer, tu n’aurais pas besoin de préciser, crétin ! – n.d.l.a.].
« Lorsqu’elle rentra, chargée de deux paniers remplis de victuailles, je venais à peine d’émerger du sommeil dans lequel je m’étais laissé emporter, un sommeil peuplé de rêves où tour à tour une femme brune que je connaissais bien et une grande fille blonde aux yeux bleus que je connaissais à peine se livraient à des ébats torrides sur un lit en compagnie d’un Apollon musclé membré comme un âne en rut pendant que je les regardais, caché derrière la porte entrebâillée. »
- — …
- — Comment ?
- — …
- — Oui, Charlotte, membré comme un âne en rut. C’est une expression… Je m’en doute, que si vous le demandez, c’est que vous n’avez jamais vu d’âne en rut. Oui, c’est un rêve, bien entendu, il n’y a pas d’âne en rut dans l’histoire, ne vous inquiétez pas. Ici, par contre, nous avons Kevin… Jean-Pierre, remballez votre engin, espèce de cornichon, Charlotte n’a pas besoin de ça pour comprendre ce qu’est un âne en rut. C’est pas possible, ça !…
- — …
- — Allons bon. Qu’est-ce qui vous fait rire, Mamadou ? Il n’y a pas de quoi rire !… Quoi ?… Mais remballez ça aussi, mon vieux ! On n’est pas ici pour se livrer à un concours de longueur de quéquette !…Et vous faites peur à Charlotte, en plus, avec votre gourdin ! Vous êtes pénible, tout de même !
- — …
- — Non, c’est pas du racisme.
- — …
- — Oui, Charlotte, venez ici, au premier banc. Et Marie-Clothilde qui se cache les yeux, maintenant ! Vous pouvez vous tourner vers le mur du fond, si vous voulez… Non, c’est pas la peine, avec ses écouteurs elle n’entend rien de ce que je dis, cette gourde… Oui, bonne idée, planquez-vous dans la grande armoire. Nous poursuivons. Ne m’interrompez pas, je vous prie. Merci.
« Je décidai instantanément de la jouer fine, et de guetter chacune des expressions du visage de Charline.
- — Surprise ! m’exclamai-je en souriant.
- — Ciel ! Mon mari ! Répliqua-t-elle aussitôt avec un certain sens de l’à-propos, avant d’éclater de rire en déposant ses deux paniers sur le carrelage.
Je me levai tandis qu’elle refermait la porte, franchis la courte distance qui me séparait d’elle et la pris dans mes bras. Elle répondit instantanément à mon baiser et se serra contre moi. Je sentis son corps contre le mien au travers du tissu éponge et de la légère robe d’été en coton qui lui allait à ravir, et humai le gourmand parfum, fruité et fleuri, de son eau de toilette préférée.
- — Tu as l’air en forme, me dit-elle en glissant une main entre les pans de mon peignoir de bain.
- — Oui ? fis-je simplement, en fourrant mon nez dans ses cheveux pour l’embrasser dans le cou, juste sous l’oreille.
J’essayais de maîtriser mes émotions, de garder la tête froide, mais c’était tâche malaisée, lorsque ma femme se lovait ainsi dans mes bras. Je me laissai aller à mes pulsions toutes naturelles. Mes mains partirent en exploration le long de son dos, de la courbe de ses reins, et s’arrêtèrent sous les deux globes fessiers, palpant les rondeurs recouvertes du doux tissu de la robe. Au même moment, je sentis s’écarter les pans de la sortie de bain et les deux mains de Charline s’enhardir sur ma peau.
- — Tu sens le frais, apprécia-t-elle en m’enserrant dans ses bras pour amplifier le contact de nos deux corps.
Je sentis son ventre se presser contre mon sexe déjà gonflé, et le léger mouvement des reins qu’elle adopta pour augmenter mon excitation. »
- — Manifestement, Kevin, ça n’a pas suffi - quelle santé - !
- — …
- — Oui, c’est ça, sortez pour de bon.
« Elle entoura mes joues de ses mains tout en m’embrassant, ses doigts filèrent le long de mon cou et de mes épaules, repoussant le peignoir éponge, que je laissai choir au sol derrière moi en libérant un instant mes mains. J’étais à présent complètement nu devant Charline, qui se serrait tout contre moi comme pour mieux épouser les reliefs de mon corps. Je glissai les mains sous sa robe, remontai le long de la courbe de ses hanches, effleurant au passage la douceur élastique de la petite culotte, et lui saisis la taille tandis qu’elle me tendait les lèvres pour un baiser passionné. »
- — Charlotte ! Qu’est-ce que vous faites là ? Je sais que vous m’aimez bien, mais quand même ! Sortez de dessous ce pupitre !
« Mes mains atteignirent la base du soutien-gorge, soulevant la légère robe, glissèrent dans son dos, redescendirent vers ses reins, mes doigts passant le long de sa colonne vertébrale. Elle frissonna, abandonna mes lèvres et posa la bouche sur ma poitrine, plia les jambes et descendit le long de mon ventre, ses mains caressant ma taille, mes hanches, mes fesses. Mes doigts s’enfoncèrent dans ses cheveux, effleurèrent le contour des oreilles, la nuque. Charline avait à présent posé la main sur mon pénis dressé, l’enserrait… »
- — Mais… mais c’est pas vrai ! Dites, Jacqueline et François, personne ne vous a demandé de MIMER le récit ! François, remontez votre slip et votre pantalon, mon garçon ! On ne peut pas vous quitter des yeux un seul instant, ma parole !Du calme, du calme. Où en étions-nous ? Ah, oui.
« Charline avait à présent posé la main sur mon pénis dressé, l’enserrait dans ses doigts. Elle posa la bouche à sa base, tandis que l’autre main enveloppait mes testicules. Sa bouche remonta, ses lèvres humides atteignirent l’extrémité du membre, et, pendant que sa main exerçait un mouvement de va-et-vient, sa bouche enveloppa l’extrémité du gland dénudé. Les mains posées doucement sur la tête de Charline, les doigts perdus dans sa chevelure, j’essayais vainement de remettre de l’ordre dans mon esprit, si tant est qu’un homme subissant le voluptueux traitement que j’étais en train de subir soit en mesure d’accomplir une telle prouesse ! Charline avait semblé si peu surprise de me trouver à la maison… »
- — Et gnagnagna etc. Là, je passe, ce sont des considérations philosophiques
- — …
- — Oui, excusez-moi Marceline – et gnagnagna… ah, voilà.
« Une vague de chaleur me parcourut l’entrejambe et le bas du ventre, stoppant net mes cogitations. Salivant généreusement, Charlotte… heu, non, Charline promenait les lèvres sur mon sexe fièrement dressé. »
- — Mais… Voulez-vous cesser, Charline, espèce de petite cocotte !? Heu ! Charlotte, espèce de petite coquine !
« …mon sexe fièrement dressé, aspirant par ci, léchant par là, jusqu’à taquiner de la laaaangue…heu… de la langue le frein du prépuce, en exerçant un légère succion. C’en était trop pour que je garde mon calme. »
- — En effet ! Charloootte, bordel de merde, voulez-vous lâcher ça ?
« Pressant les mains de chaque côté de sa tête, je l’invitai à se lever et l’attirai contre moi.
- — Tu n’aimes pas ? s’enquit-elle dans un souffle en posant ses lèvres mouillées sur les miennes… »
- — …
- — Si, si, j’aime bien, Charlotte, là n’est pas la question…
- — …
- — Oui, vous m’aimez bien aussi, je sais… Ce n’est pas une raison…
- — …
- — Bon, d’accord, mais discrètement alors. Mais ouiiii, restez sous le pupitre.
Tiens ! Kevin est déjà revenu. Alors, ça va mieux ?
- — …
- — Dites, Brigitte, Jacqueline et François, allez-y mollo quand même.
- — …
- — Oui, c’est ça Jean-Pierre, rendez-vous utile. Fermez donc les tentures.
Bon, où j’en étais, moi ? Ah, oui !
« Tout en répondant à ses baisers, je glissai les mains sous sa robe, fis remonter le fin coton jusque sous ses bras et, d’un geste rapide, dégrafai son soutien-gorge. »
- — Sacrebleu, Brigitte, vous avez de fameux poumons !…
- — …
- — Oui, vous aussi, Jacqueline, c’est vrai, mais bon… Brigitte, quand même, c’est autre chose, hein !…
- — …
- — Marceline, je vous laisse l’entière responsabilité de l’expression « bombasse siliconée » que vous venez d’utiliser, nous mettrons cela sur le compte de la jalousie.
- — …
- — Oui, François ?… Ah, les pièces sont d’origine ?… Très bien, très bien. Merci d’avoir vérifié pour nous.
- — …
- — Mais oui, Kevin, branlez-vous directement ici, vous gagnerez du temps.
« Elle m’aida à la débarrasser des vêtements, puis pivota et appuya son dos nu contre ma poitrine, pressant les fesses contre mon membre gonflé. »
- — Hmmm… Ooh, Charlotte ! Ce que vous êtes gourmande !
« Je promenai les mains sur son ventre ainsi offert à la caresse, emprisonnai les globes de ses seins,… »
- — Putain, Brigitte, quelle paire !
« … emprisonnai les globes de ses seins, effleurai les mamelons dressés… »
- — Oui, comme ça François, Brigitte apprécie - moi aussi, nom d’une pipe, c’est bandant. Holà ! Mamadou ! Vous arrivez à manœuvrer, avec ça ?
- — …
- — Mais non, c’est pas du racisme !
« Je l’embrassai dans le cou, descendis une main vers son pubis tandis que de l’autre épousait la courbe d’un sein, comme pour le soupeser… »
- — Non, Jean-Pierre, ne vous mêlez pas de ça. Contentez-vous de mater, ça vaudra mieux. Et cessez de baver, c’est dégoûtant.
« … comme pour le soupeser, les doigts s’attardant autour du mamelon. Je glissai l’autre main vers son entrejambe… »
- — Jacqueline mouille bien, François ?
- — …
- — Ah, oui, je le vois d’ici, c’est dire !
« …mes doigts vinrent au contact de l’étoffe soyeuse de la petite culotte… »
- — Ça coûte cher, Brigitte, un string comme ça ?
- — …
- — Ah, quand même ? Moins y’a d’tissu plus c’est cher, comme on dit ! Bon, j’en étais où, moi ?… Doucement, Charlotte, ce n’est pas un yo-yo.
« …l’étoffe soyeuse de la petite culotte, rencontrèrent la douce et chaude humidité qui imprégnait le tissu à cet endroit. Charline se serra davantage contre moi … »
- — …
- — Oh oui, Charlotte, vous aussi, j’aime bien.
« … entamant un lent mouvement des reeeeins… ah ! des reins, qui plaquait mon pénis dressé contre la raie de ses fesses, au travers du fin vêtement…»
- — …
- — Oui, c’est beaucoup mieux sans, Charlotte, vous avez raison. Cet auteur n’y connaît rien.
« … dans un frottement entretenant mon excitation, et que j’accompagnai d’un même mouvement des doigts sur la moiteur de l’étoffe, poussant celle-ci entre les lèvres de son sexe humide. »
- — Oui, comme ça, François, vous êtes doué. Qu’est-ce que ça m’excite de voir ça. Surtout que Jacqueline a un sacré beau cul. Et qu’est-ce qu’elle mouille, alors ! Excusez-moi, mais là…
- — …
- — Bon, oui, Christine, les blondes mouillent bien aussi, ce n’est pas la peine de nous le montrer…
- — …
- — Eeeh oui, Philippe, c’est une vraie blonde, vous en doutiez encore ? Ah. Où en étions-nous ?
«…Nous n’étions pas coutumiers… »
- — Gnagnagnaaa… là, je passe, c’est ch… c’est philo
- — …
- — Oui, Marceline, je sais…
- — …
- — Vous vous en foutez, maintenant ? Vous progressez. C’est ça, occupez-vous de Kevin, vous en viendrez peut-être à bout. Bon. Gnagnagna….gnaaaah Charlotte, oh, Charlotte. Attendez, je libère une main. Poursuivons…
« Mes doigts s’insinuèrent sous l’élastique du slip et repoussèrent de côté l’étoffe, dénudant la vulve. Je caressai doucement le bourgeon offert. Charlootte… heu ! Charline se dressait sur la pointe des pieds, cambrait les reins pour amplifier les mouvements de son bassin… »
- — Oh, putain, Charlotte, c’est trop bon ! T’étais déjà plus vierge, hein, p’tite salope. J’m’en doutais !
« …Passant une main derrière elle, elle tira sur son slip, rejetant de côté le tissu pour dénuder la rondeur de ses fesses et mieux frotter sa peau contre mon pénisssss…. ».
- — Sssss… c’est bon, là, continue…
« J’accentuai les caresses sur le clitoris gorgé de sang, introduisis deux doigts dans la fente chaude et mouillée… »
- — Désolé, moi c’est pas mes doigts. Mais bon dieu c’que c’est bon. Oooh, je viens ! Oooh ! Qu’est-ce que c’est bon, les enfants ! Ouh la la. Pffff… Attendez, je me ressaisis, là…. Oui, voilà.
« … deux doigts dans la fente chaude et mouillée et les laissai entrer et sortir au gré des mouvements de nos deux corps. Charline se pressait contre moi, tournant la tête pour m’offrir ses lèvres, frottant sa joue contre la mienne. Je devinais son sourire… »
- — …
- — Ah, non, Charlotte, je ne vous embrasse pas. Avec votre appareil dentaire, non merci ! C’est déjà bien que je vous aie laissée me sucer. - Je prends des risques insensés, moi, parfois ! -.
« Je devinais son sourire, ses yeux mi-clos, tandis qu’elle émettait de petits bruits de gorge pour exprimer son plaisir. »
- — Brigitte, bordel, gueulez pas comme ça !
- — …
- — Comment ?
- — …
- — Vous voudriez bien m’y voir à votre place ? Ah non, là, merci bien, mais Mamadou dans le cul, très peu pour moi !
- — …
- — Mais non, je ne suis pas raciste ! Pfff, vous, alors !
« … pour exprimer son plaisir. J’éprouvais de plus en plus de difficultés à conserver l’équilibre et, cherchant un appui, je pivotai vers l’arrière, entraînant ma partenaire dans le mouvement, et me retrouvai adossé à la porte du hall d’entrée, dont le frais contact m’arracha un léger sursaut, que Charline remarqua immédiatement. »
La porte du hall !
- — Flûte ! Le Proviseur ! Vous faites trop de boucan, je vous l’avais dit !… Oh ! Monsieur le Proviseur, quelle bonne surprise !
- — …
- — Oh, ce n’est rien, Monsieur le Proviseur.
- — …
- — Comment ? Un lupanar ? Mais non, c’est juste une petite fête… Mais, venez donc vous joindre à nous.
- — …
- — Non ?
- — …
- — Vous êtes sûr ?
- — …
- — Dans votre bureau ?
- — …
- — Immédiatement ?
- — …
- — Ok, Ok… À tout de suite, Monsieur le Proviseur. Bon, je vous laisse, vous autres. Ne foutez pas le bordel en mon absence… Charlotte, lâchez mon bras, je vous prie. Et cessez de pleurer.
- — …
- — Mais oui, je le sais, que vous m’aimerez toujours quoiqu’il arrive. Allons, laissez-moi, maintenant. Et remontez votre petite culotte, vous êtes indécente.
Postfesse :
Cette histoire est aimablement dédiée à la personne qui a écrit à mon sujet : « …cet auteur n’est pas un marrant ».