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Temps de lecture estimé : 22 mn
24/09/07
Résumé:  Un séminaire où les sens prennent le pas sur les apparences.
Critères:  f fh ffh
Auteur : Moa  (Les sens des mots)      Envoi mini-message
Séminaire




Le chauffeur


La limousine s’engagea dans l’allée bordée de hauts platanes que le vent faisait bruisser. Le soleil, haut perché dans le ciel, irradiait la façade du château. De temps à autre, le chauffeur jetait un œil à l’arrière pour apercevoir le profil de la seule femme à bord. Plutôt replète, elle était plus attirante que belle ; ses formes généreuses emplissaient le tailleur bordeaux qui lui donnait un air sévère, que seul son sourire suffisait à démentir. Son sourire… Chauffeur depuis quelques mois au service de cette société, il avait plutôt l’habitude de voiturer des hommes d’affaires trop pressés pour même le regarder ; aussi avait-il été agréablement surpris, le matin même, de voir le grand patron débarquer avec à ses côtés ce petit bout de femme qui l’avait salué et gratifié d’un doux sourire. Son troisième passager était l’un de ces jeunes cadres dynamiques aux dents longues qui semblaient ne même pas savoir qu’un être humain était nécessaire à la conduite d’une voiture ! Au moins, son boulot aujourd’hui avait un léger intérêt.



La secrétaire


C’était la toute première fois qu’elle assisterait à un séminaire ! Elle avait passé son samedi après-midi à courir les magasins pour trouver quelques tenues dignes de l’événement : un tailleur bordeaux, une robe noire juste ce qu’il fallait de sensuel pour la réception du soir et un ensemble de lin pour le retour. À présent, elle regrettait d’avoir mis le tailleur pour le voyage, car la jupe remontait plus que prévu sur ses cuisses et elle sentait les regards appuyés de ses deux collègues. Le temps n’était pourtant pas au reluquage car la réunion qui les attendait serait sûrement longue et houleuse. Ils étaient restés au bureau jusqu’à fort tard la veille pour tout boucler, mais, malgré cela, et surtout malgré l’assurance exagérée qu’affichait le patron, l’ambiance était tendue et le silence se faisait pesant. Elle sentit une bouffée d’angoisse l’envahir et chercha une pensée salvatrice en se plongeant dans l’observation du luxueux habitacle. Le regard qu’elle croisa dans le rétroviseur anesthésia d’emblée son excursion visuelle ! Le chauffeur était sans nul doute lui aussi en train de la mater ! L’idée qu’il ne pouvait voir que son visage la réconforta un peu. Elle se demandait souvent si elle supporterait longtemps les regards machistes et convoiteurs qu’elle essuyait chaque jour.



Le jeune cadre dynamique


Un sourire discret étira ses lèvres quand il intercepta le regard du chauffeur. Le pauvre homme ne devait pas souvent voir de femme dans cette limousine. Celle-ci n’était pourtant pas exceptionnelle ; un peu trop ronde à son goût, même si la jupe tendue sur les cuisses soyeuses ne manquait pas d’attrait. Il se demandait si elle portait des bas ou un vulgaire collant et essaya, par des petits coups d’œil rapides, d’apercevoir la lisière d’un porte-jarretelles. La pauvre ne semblait pas très à son aise et il devina son trouble lorsqu’elle aussi croisa le regard du chauffeur dans le rétroviseur. Il trouva charmant de voir ses joues rosir et s’amusa à imaginer un trouble beaucoup plus excitant que celui qui devait l’habiter. Encore une de ces coincées qui ne savaient pas profiter de la vie ! Cela pourrait être amusant de profiter de cette proximité professionnelle pour la pousser dans ses retranchements. Il était un indomptable séducteur et se plaisait à éveiller puis attiser les sens de la gent féminine. Et, à y regarder de plus près, cette gente damoiselle-là serait une proie charmante à perturber !



Le chauffeur


Il détourna immédiatement les yeux, mais hélas trop tard : elle l’avait surpris en plein flagrant délit ! Elle sembla aussi gênée que lui, car, lorsqu’il risqua un nouveau coup d’œil, elle s’était isolée dans la contemplation de ses pieds ! Il fut donc bien content de stopper devant le perron de l’imposante bâtisse où avait lieu le séminaire. Il descendit prestement ouvrir la portière à ses passagers de marque et n’eut, cette fois, droit à aucun sourire de qui que ce soit. Il ne put s’empêcher de remarquer la petitesse des pieds que des escarpins noirs moulaient délicieusement. S’ensuivaient des mollets ronds, mais fermes, que les talons hauts affinaient. Il sentit son parfum fleuri lorsqu’elle se redressa. Elle repoussa les boucles qui avaient investi son visage, d’un geste trop vif qui trahit sa nervosité. Était-ce lui ou la réunion qui la rendait ainsi nerveuse ? « Allons, cesse de fantasmer ! » se dit-il. Mais la pupille timide que dévoilèrent des cils savamment maquillés et qui effleura la sienne fit gonfler son cœur d’un fol espoir digne d’un jouvenceau aux abois !!! Il retint son souffle et résista à la terrible tentation de suivre des yeux la petite jupe bordeaux rebondie sur deux fesses qu’il imaginait sans peine. La sensation de son sexe, lui aussi vivement troublé, le précipita derrière son volant. Il démarra illico pour aller garer la limousine dans les parties communes du château.



L’hôtesse


« Madame, Messieurs, soyez les bienvenus » énonça poliment la directrice de l’hôtel qui les accueillit en haut des marches. Ils étaient les derniers et toute la clique de bureaucrates les attendait déjà au salon, une coupe de champagne à la main. Ces séminaires étaient des aubaines pour elle, tant du point de vue professionnel que personnel. Ils regorgeaient le plus souvent de jeunes mâles intrépides et gourmands qui n’avaient froid ni aux yeux ni au pantalon ! Elle connaissait déjà le plus âgé : le grand patron de la bande. Il était élégant et encore très séduisant pour son âge, mais elle préférait jeter son dévolu sur la jeunesse vigoureuse. Du haut de ses 36 ans et de son mètre soixante-dix-sept, elle n’avait généralement aucun mal à s’attirer les regards, ni les affinités qui pouvaient s’ensuivre ! Elle évalua donc avec intérêt (dissimulé, professionnalisme oblige !!!) le charmant jeune homme à la carrure athlétique qui se présentait à présent devant elle. Grand, brun, costume dernier cri parfaitement taillé et bien porté, la poignée de main et le regard conquérants… le profil idéal pour une nuit bien remplie. Elle lui rendit un sourire délicieux derrière lequel germaient déjà des pensées excitantes.



Le jeune cadre dynamique


La sculpturale brune qui les accueillit en haut du perron lui fit de suite oublier l’éventuel porte-jarretelles de sa collègue. Une jupe ample que le vent s’évertuait à plaquer au corps laissait deviner des jambes longues et fines et dessinait une taille svelte qu’il eut aussitôt envie de serrer à pleines mains. Ses yeux, quant à eux, se plongèrent avec délectation dans un décolleté qui se voulait à la fois raisonnable et alléchant. La poignée de main ferme et prolongée, accompagnée d’un regard souriant bien appuyé, affriola ses pensées, promptes aux délires sensuels il faut bien le dire. C’est donc l’esprit conquérant qu’il passa la lourde porte de chêne, bien décidé à profiter des charmantes perspectives que ce simple échange lui laissait entrevoir.



La secrétaire


« Reprends-toi ma vieille, ne cessait-elle de se répéter. Ce n’est pas un simple coup d’œil de ce chauffeur qui va te troubler tout de même ! » Mais bon le fait est qu’en descendant de la limousine elle avait senti qu’il la regardait. Elle avait alors osé lever les yeux et croiser les siens. Ce qu’elle semblait y avoir décelé l’avait touchée : il ne la matait pas, mais semblait réellement charmé par elle. C’était suffisamment rare pour qu’elle n’en soit pas toute retournée. D’autant que, sans être un apollon comme son collègue, il était loin d’être repoussant ce chauffeur. Un peu bien en chair comme elle, ses larges épaules appelaient aux doux épanchements et éveillaient des envies de force virile. Tout comme les fesses de son collègue qui se tenait sur le perron, deux marches au-dessus d’elle ! Son allure sportive ne laissait aucune ambiguïté sur la fermeté de ce postérieur délicieusement souligné par la coupe parfaite du pantalon très fashion ! Elle sentit le rose lui monter aux joues, pour la deuxième fois. Était-elle en si grande détresse sexuelle et sentimentale pour s’émouvoir ainsi aux premières traces de testostérone ambiante ? Puis les fesses de l’Adonis se mouvèrent et elle se retrouva face à une déesse brune qui la regardait avec amusement. À l’idée qu’elle ait pu la surprendre à mater comme un homme, elle s’empourpra davantage. Et puis elle avait une façon de la regarder qui accentua son malaise… Malaise ? Elle commençait vraiment à croire qu’elle voyait du sexe partout, mais il lui semblait réellement que cette femme fatale la toisait avec… appétit ! Et cela ne la mettait pas à proprement parler mal à l’aise, mais plutôt troublée par… son propre trouble !



L’hôtesse


Décidément, ce séminaire s’annonçait des plus fructueux ! Après le beau gosse suivait une jolie môme, assurément d’accord avec elle sur la tournure esthétique du jeune homme qui la devançait. Elle la surprit en effet à contempler le fessier parfait, qu’elle avait elle-même hâte de découvrir un peu plus précisément. Sa nouvelle invitée était une source de délices, elle en était sûre. L’idée d’allier la fougue masculine à la sensualité féminine pour une nuit très partagée s’insinua en elle ; elle sentit son clitoris s’éveiller et sa chatte s’ouvrir. Elle n’aurait de cesse, toute la journée, d’attiser ces deux-là et d’imaginer un scénario pour les réunir tous les trois à la nuit tombée. Elle lâcha enfin la main de la jeune femme et l’invita à entrer, en glissant son bras dans son dos, sans omettre au passage de frôler imperceptiblement le renflement de la jupe !



Le jeune cadre dynamique


Des éclats de rire le firent se retourner et il s’arrêta un instant pour mieux profiter du délicieux spectacle de ces femmes aussi différentes qu’appétissantes. À côté de la majestueuse brune, la petite rouquine semblait encore plus potelée, mais son franc sourire et le regard pétillant qu’elle posait sur lui à cet instant éveillèrent à nouveau son intérêt. Il ne douta pas un instant qu’il n’était pas étranger à leur complicité, vu la manière dont elles le dévisageaient… ou le déshabillaient des yeux. Il attendit qu’elles le rejoignent, se glissa entre elles et déclara d’un ton mutin :



La brune éclata de rire et lui pinça insolemment les fesses, ce qui le fit tout de même sursauter ; tandis que la rousse souriait d’un air gêné, les joues roses et le regard fuyant. Il n’aurait su dire laquelle l’excita le plus à cet instant. L’assurance de l’hôtelière enflait ses désirs de dominance virile et la timidité de sa collègue flattait ses fantasmes d’éveilleur.



La secrétaire


Elle avait bien senti le frôlement de la main sur ses fesses et n’avait pu ignorer le frisson qui remonta de ses reins à sa nuque. Enhardie par cette réaction perceptible, l’autre femme s’était penchée vers elle et lui avait chuchoté d’une voix chaude :



Leurs regards s’étaient alors croisés et leurs rires fusèrent d’un même élan. Comme attiré par le chant des sirènes, le mâle concerné se retourna et les dévisagea avec… intérêt. Elle fut étonnée de constater que ses yeux glissaient avec autant de ferveur du corps parfait de sa voisine à son tailleur un peu trop plein. Lorsqu’elles arrivèrent à sa hauteur, il prit place entre elles deux et lâcha sans vergogne un double sens évident sur son appétit sexuel du moment. Elle envia l’éclat de rire complice de l’autre, consternée du même coup par la chaleur qui envahit tout autant son visage que son ventre ; son pâle sourire devait faire bien peu d’effet comparé à la sensualité naturelle et franche de cette femme idéale. Ses pensées furent balayées par le brouhaha que l’ouverture du salon d’accueil laissa échapper. En un quart de seconde, elle sentit l’adrénaline affluer dans ses veines. Elle oublia instantanément cet aléa sensuel pour plonger avec autant d’impatience que d’appréhension au milieu de cette faune bureaucrate.



Le jeune cadre dynamique


Dès que la porte s’ouvrit, il sentit sa collègue se transfigurer. Elle se redressa et son regard se teinta d’une vitalité conquérante. Il n’avait que très peu travaillé avec elle, mais avait pu remarquer, la veille au soir, qu’elle était décidée et dynamique dans le travail. Elle leur avait exposé avec clarté et concision le rapport sur la firme qu’ils devaient racheter ; y ajoutant même de façon futile quelques idées personnelles sur la marche à suivre qui ne démentaient pas l’instinct du patron quand il l’avait embauchée. Elle n’avait guère d’expérience dans le secteur des finances, mais il avait décelé en elle une force tranquille qui, disait-il, saurait en désarmer plus d’un. Il est vrai qu’on se méfie beaucoup moins d’une tendre gazelle que d’un loup aux dents longues. Il la regarda s’enfoncer dans la foule et ne douta pas qu’il serait sûrement plus difficile que prévu de la détourner de sa mission. Et le fait est que la journée passa sans qu’elle semblât faire cas de sa présence. Elle était assise auprès du patron et lui passait avec efficacité tous les documents dont il avait besoin pour mener la réunion. Elle ne se démonta pas lorsqu’il lui demanda à brûle pour point son opinion sur le démantèlement d’une succursale à Bruxelles ; elle tint même un discours digne d’un maestro de la finance. Lui avait beaucoup plus de mal à se concentrer et son intervention fut nettement plus confuse ; surtout lorsqu’il croisa son regard à elle : elle semblait l’encourager avec tendresse, comme s’ils se connaissaient depuis des lustres. Cela le troubla bien étrangement… et il se surprit à laisser s’épanouir en lui le désir de la prendre dans ses bras, d’enfouir son visage dans ses boucles pour en respirer la légèreté et sentir la douceur de son cou parfumé au jasmin.



Le chauffeur


La journée passa sans qu’il pût cesser de penser à elle. Plus il repensait à la courbe de ses joues, à la longueur de ses cils soyeux, à la rondeur de ses mollets, mieux il imaginait la chute moelleuse de ses reins, le chaloupement discret de ses hanches, la moiteur de ses cuisses collées l’une contre l’autre entre la lisière des bas et celle de sa petite chatte intime. Son sexe aussi y songeait et il avait épuisé les draps de sa chambre en fantasmes torrides. Il aurait aimé être seul avec elle dans la limousine. Tout aurait commencé comme ce matin, par de simples regards dans le rétroviseur, d’abord timides et gênés puis souriants et complices et enfin fiévreux et impatients. Il s’arrêterait alors dans un petit chemin de campagne, passerait à l’arrière, l’allongerait sur la luxueuse banquette, remonterait la jupe bordeaux sur son ventre et laperait sans retenue son miel d’amour. Elle se laisserait faire, l’encouragerait même par des gémissements et des soupirs, se caressant les seins par l’entrebâillement de son chemisier fripé. Puis il l’aurait sucé avec plus de gourmandise, la menant inexorablement vers l’ orgasme. Les reins enflammés, les cuisses tremblantes, elle s’accrocherait à sa tête pour le maintenir jusqu’au bout au creux de son intimité trempée. Il avait éjaculé avec force en imaginant le petit clitoris gicler entre ses lèvres et le sexe inondé convulser de plaisir.



L’hôtesse


Elle avait échafaudé avec un plaisir secret, tout au long de la journée, un plan implacable ! Nul l’ayant croisée n’aurait pu imaginer quelles pensées et quels desseins lubriques l’animaient. Elle aimait voir s’étirer le temps jusqu’à n’en plus finir pour sentir l’impatience et le désir prendre possession de son corps. Elle avait alors conscience que sa sensualité se décuplait et que tout homme passant sur son chemin s’en trouvait perturbé. Mais, pour la première fois aujourd’hui, elle avait manqué de maîtrise. À cette pensée, elle réajusta sa tenue, vérifia sa coiffure dans le miroir de l’entrée et claqua la porte de la chambre derrière elle. Le petit groom qui s’éloignait dans le couloir n’était pas prêt d’oublier cette inimaginable étreinte. Elle l’avait cueilli dans le grand hall alors que son ventre bouillait d’appétit sexuel. Cette satanée petite secrétaire la hantait et elle rêvait de la voir jouir dans les bras de son top modèle de collègue. Elle avait alors eu besoin de se défouler. Elle avait traîné le groom dans sa suite personnelle, sous un prétexte fallacieux et avait commencé à l’allumer dans l’ascenseur. Ses doigts s’étaient d’abord négligemment promenés le long de son cou, avaient soulagé sa nuque tendue ; gestes qu’elle accompagnait de légers soupirs qu’elle intensifiait par un regard de braise. Le pauvre jeune homme ne pouvait la quitter des yeux et faillit s’étrangler lorsqu’elle plaqua sa main ferme sur le renflement précoce de son pantalon. Elle avait alors bloqué l’ascenseur avec son passe, puis s’était agenouillée devant lui, l’avait déboutonné et sucé. Entre terreur et excitation, il avait rapidement éjaculé et elle s’était abreuvée goulûment de cette jeunesse. Mais, loin d’être rassasiée, elle l’avait ensuite précipité dans sa chambre et l’avait chevauché avec autorité. La jupe de son tailleur remontée sur ses hanches, la sueur collant son corsage à ses seins tendus, elle avait été surprise par sa propre jouissance qu’elle avait admirée dans l’immense miroir qui faisait face à son lit.



La secrétaire


L’eau chaude envahissait ses épaules et dévalait son dos, la délassant des tensions de la journée. Le sourire que dessinaient ses lèvres était pourtant empreint de sérénité. Elle repensait avec fierté à son intervention au pied levé pour laquelle le patron l’avait chaleureusement complimentée. Au souvenir de toutes ces paires d’yeux fixées sur elle, d’abord abominablement machistes puis de plus en plus professionnelles, elle soupira d’aise. Elle les avait tous épatés, elle en était sûre et avait réussi à leur faire oublier son 95D ! Elle avait discrètement surveillé les réactions de son collègue de trajet et son sourire s’épanouit à la pensée de le retrouver ce soir, persuadée qu’elle était de le surprendre à nouveau. Elle inonda sa main d’un savon liquide nacré et suavement parfumé au jasmin puis parcourut ses épaules, sa nuque, sa poitrine, son ventre, ses fesses, ses jambes et ses pieds. Elle s’attarda un instant entre ses cuisses, ses doigts soyeux glissant sans peine entre ses lèvres ouvertes. Elle se perdit en douces et longues caresses intimes qui la firent soupirer. Les images se bousculaient et la menaient inexorablement vers plus de volupté. Elle finit par glisser le long du carrelage froid et se retrouva assise au fond du bac, les genoux repliés et la chatte offerte à ses propres désirs. La faïence lisse irisait ses fesses et son dos de mille frémissements. Ses reins se creusaient, comme pour inviter ses doigts à plus de profondeur. Elle repensa alors à tous ces hommes qui pourraient la satisfaire et ses fantasmes dérivèrent vers une scène torride où deux d’entre eux la feraient jouir d’un même élan. L’un l’enlacerait par derrière, pétrissant ses seins et fouillant sa chair de son sexe tendu ; l’autre, accroupi devant elle, laperait son miel. Par moment, une fugace image féminine s’immisçait : boucles brunes, regard de braise…



Le jeune cadre dynamique


Accoudé au bar avec quelques collègues, il en était déjà à sa troisième coupe de champagne et les bulles avaient fini d’évacuer sa nervosité. Même le jogging et la douche froide qu’il avait prise n’avaient pas réussi à calmer sa fureur. Il avait continué à ressasser sa médiocrité. Il participait donc volontiers au pugilat ambiant : chacun y allait de sa grosse vanne crapuleuse sur la nouvelle chouchoute du boss qui avait eu le culot de les recaler au rang de simples spectateurs. Il ne se sentait pas particulièrement fier de déverser ainsi sa bile rancunière alors qu’au fond il reconnaissait la valeur professionnelle de la jeune femme. Ce qui le consternait le plus en réalité c’était l’attrait qu’elle exerçait sur lui. De la petite prude effarouchée qu’il avait imaginé pousser dans ses retranchements, il n’y avait plus trace et il avait le sentiment que c’était elle qui pourrait bien se jouer de lui. Il n’avait pas l’habitude d’être charmé, mais de charmer et cette nouvelle donne le hérissait tout autant qu’elle l’attisait. Cette confusion s’évapora lorsqu’elle entra dans le salon. D’ailleurs tous les autres en restèrent cois également et les railleries fondirent comme neige au soleil ; car nul doute que chacun aurait donné sa chemise pour avoir la faveur d’un seul regard de la pulpeuse chouchoute du boss ! Elle portait une robe de fin velours noir qui moulait sa poitrine puis s’évasait à la taille pour aller s’épanouir au-dessus du genou. Le décolleté dévoilait largement les épaules et le haut du dos et soulignait la blancheur de la peau. Les cheveux relevés en chignon laissaient apparaître un fin tatouage dans la courbe du cou que quelques mèches rebelles rendaient encore plus gracieuse. Même la rondeur des hanches et du ventre qui tendait le velours attirait le regard, tant le mélange d’assurance et de timidité qui se dégageait de sa tenue débordait de sensualité. Personne ne pensa même à sourire lorsque son talon dérapa et qu’elle dût se retenir en catastrophe à la rampe ; et le rouge qui empourpra ses joues fit monter d’un cran les baromètres masculins. Le grand patron s’avança alors et lui offrit galamment son bras pour la mener jusqu’à sa table. À ce moment ses doigts se crispèrent sur le fin cristal et une envie de meurtre se mêla à son trouble.



L’hôtesse


Elle s’affairait autour du buffet pour inspecter les derniers détails, lorsqu’elle sentit une vague de silence parcourir l’assistance. Elle se retourna et comprit que tous ces vaillants travailleurs avaient suspendu leur discussion pour s’ébahir devant la jolie assistante du boss. Celle-ci avait fait une très bonne impression lors de la réunion et semblait vouloir confirmer ses atouts ce soir. Elle était absolument délicieuse dans sa robe noire qui amenuisait ses formes sans en gâter la générosité. Le grand patron lui-même fut conquis et la mena prestement à sa table, condamnant du même coup ses employés dépités à reprendre leurs conversations. Les six hommes qui partageaient la table du chef suprême furent d’emblée au petit soin pour la jeune femme ! Ils n’avaient qu’à bien en profiter, car elle ne tarderait pas à la leur ravir! Il était d’ailleurs temps d’entrer en scène. Elle s’avança donc lentement vers la tablée, ondulant avec grâce entre les canapés et les fauteuils. Elle se délectait des regards appuyés qui la suivaient, passant au ras des tables, ce qui l’obligeait à un déhanchement très évocateur quant à la souplesse de son corps félin. Elle avait choisi sa tenue avec soin : une robe fourreau en laminé vert d’eau qui soulignait son teint hâlé et épousait la ligne parfaite de sa poitrine, de sa taille, de ses hanches et de ses cuisses. Sa coiffure et son maquillage sobres complétaient cette mise élégante et sensuelle, mais en rien provocante. Elle s’appuya au dossier du canapé, juste au-dessus de la star du jour qu’elle gratifia d’un bonsoir chaleureux et qui dut renverser sa tête en arrière, offrant à la vue de tous un cou laiteux et soyeux. Elle y glissa presque ses lèvres pour la complimenter sur sa robe, accompagnant ses paroles d’une main négligemment posée sur l’épaule nue. Puis elle prit congé, laissant ses doigts effleurer le dos frémissant et son regard s’amuser de l’intérêt porté par les hommes. Elle aimait semer ainsi le doute et le trouble par des gestes à peine esquissés qui ne faisaient qu’exciter l’imagination des sens. Et elle s’en donna à cœur joie, revenant régulièrement prendre des nouvelles de ces hôtes de marque et affichant ouvertement sa préférence pour la jeune femme dont les pommettes s’épanouissaient sous l’effet de l’alcool et, l’espérait-elle, de ses œillades aguicheuses. Entre chacune de ces petites visites malicieuses, elle travaillait au corps le beau gosse du matin, avec un aplomb et une transparence à faire fondre un iceberg.



Le chauffeur


Il entra le cœur battant dans la grande salle de réception. Le bruit et la fumée l’agressèrent et il faillit faire demi-tour. Mais un regard de braise l’arrêta net. Il souffla un bon coup et s’élança dans l’arène. Il passa devant elle sans même la regarder et se dirigea directement au bar. Le sang battait à ses tempes et il sentait son estomac au bord de la crise de nerfs ! C’est cependant avec un aplomb surprenant qu’il interrompit la conversation en cours :



L’autre le dévisagea avec mépris, s’excusa auprès de ses collègues et le devança vers l’extérieur. Alors seulement il chercha son regard à elle ; mais elle était déjà à pied d’œuvre auprès de sa propre victime. Elle chuchotait à son oreille, la main posée sur le bras dénudé. Il lisait la surprise dans le regard de l’autre et un frisson d’appréhension le parcourut en pensant aux événements à venir. Ce séminaire serait vraiment à graver d’une pierre blanche ! Il avait cru tomber en syncope lorsqu’il avait ouvert sa porte, en fin d’après-midi, et qu’il l’avait trouvée négligemment appuyée au chambranle. Il était tellement tétanisé par sa sensualité qu’elle avait dû lui forcer le passage pour entrer. Elle lui avait débité son plan sans préliminaires, avec une telle fougue et une telle détermination, qu’elle semblait ne pas douter un instant de sa participation. Il faut dire que la récompense était des plus alléchantes, au vu de l’avance qu’elle lui avait faite. Mais à présent qu’ils étaient en plein cœur de l’action, une boule d’angoisse étreignait sa gorge et il se demandait bien comment il allait tenir son rôle jusqu’au bout.



Le jeune cadre dynamique


Il sortit de la salle avec mauvaise humeur. Alors que la soirée prenait enfin une tournure agréable, il avait fallu que ce maudit chauffeur fasse du zèle avec son modulaire ! Après avoir observé du coin de l’œil le grand patron et ses acolytes faire les beaux devant leur midinette, il s’était lamentablement réfugié dans le champagne et les discussions graveleuses de faux potes en manque d’inspiration. Puis, alors que tout indiquait qu’il finirait au fond de son lit avec un bon mal de crâne, la sublime propriétaire des lieux les avait rejoints au bar et lui avait fait, sans aucune discrétion, un rentre-dedans acharné. Nul n’était dupe de ses coups d’œil allumeurs, ni de ses allusions provocantes. Elle allait et venait entre les différents groupes, mais revenait régulièrement vers lui. Au départ, elle se mêlait à eux, mais au fur et à mesure elle prenait place près de lui ; il pouvait même sentir son coude faire de l’appel au sien. Elle avait carrément fini par se plaquer à son dos pour lui murmurer à l’oreille qu’il était sexy en diable et qu’elle se sentait toute prête à l’aider à monter dans sa chambre si le champagne le rendait un peu trop fébrile. Au lieu de quoi, il se retrouvait à crapahuter dehors, sous un ciel de suie brumeuse qui imprégnait déjà son costume de marque. Le chauffeur le suivait de loin et il dut l’attendre pour savoir où était garée la limousine. Il le laissa le précéder derrière le château puis dans les allées du parking bondé de voitures de luxe. Tout à coup le bougre fit volte-face et lui déclara qu’il avait oublié les clés dans sa chambre. Avant même qu’il puisse réagir, le type cavalait en direction de la porte de service. Il s’apprêtait à lui emboîter le pas, au moins pour se mettre à l’abri de la pluie qui commençait à se faire plus drue, quand un « psitt » attira son attention vers la droite. Il resta bouche bée devant la bombe qui le toisait sans vergogne, nonchalamment adossée à une Chevrolet rutilante. Elle l’attendait sans aucun doute et l’attirait comme un aimant. Il s’approcha ; elle se mit aussitôt à chalouper, caressant ses fesses sur la tôle mouillée, glissant ses mains sur ses seins dont les tétons pointaient au travers de la robe. Il avançait lentement, hypnotisé par cette surprenante apparition, savourant l’excitation qui emplissait son pantalon. Lorsqu’il fut tout près d’elle, elle renversa sa tête en arrière et se mit à soupirer, à l’implorer de la caresser, de l’embrasser, de la lécher. Tant d’audace l’électrisait et l’intimidait à la fois et c’est presque avec retenue qu’il posa ses mains sur les hanches veloutées. Il remonta peu à peu la robe, tout en dévorant le cou qui lui était si savamment offert. Il effleura du bout des doigts une dentelle toute légère qu’il n’eut aucun mal à écarter pour découvrir une toison douce et déjà débordante de désir. Tandis que ses doigts se faisaient plus téméraires, ses lèvres dégustaient le menton, les joues pour enfin s’approprier la bouche et la langue chaude de son intrépide maîtresse du clair de lune.



Le chauffeur


Il avait pris la direction de la porte de service, mais, après un coup d’œil en arrière, il s’était dissimulé entre deux voitures garées devant la bâtisse. De là il avait une vue imprenable sur le couple qui n’avait pas perdu de temps pour passer à l’action. Après un long baiser fougueux, l’homme s’agenouilla, mit les jambes de la femme sur ses épaules puis se redressa. La femme se retrouva ainsi allongée sur le toit de la Chevrolet, avec entre ses cuisses une bouche ardente qui s’enfouissait dans sa chatte. Il percevait des gémissements de plus en plus excités et sentait son propre souffle s’accélérer. La tigresse se redressa alors et, carrément assise sur le toit de la voiture, elle encouragea son amant de paroles brûlantes, se cambrant avec frénésie pour s’empaler davantage encore sur cette bouche insatiable. Puis il l’aida à descendre et lui fit goûter d’un baiser profond la saveur de son propre plaisir.



Le jeune cadre dynamique


Son excitation était au paroxysme tant cette femme le surprenait par son audace et sa fougue. Il la sentait capable de suivre ses moindres désirs, prête à tous les plaisirs. Lorsqu’il la reposa au sol et qu’il mouilla sa bouche de son foutre brûlant, il déboutonna lui-même son pantalon pour libérer son sexe au bord de l’explosion. Elle le prit dans ses mains, le caressa du gland au pubis, tâta ses testicules tendus, revint sur le gland qu’elle emprisonna entre ses doigts. C’était une véritable torture de retenir le jet impatient du plaisir, mais il ne voulait pas que cette euphorie sexuelle prenne fin si vite. C’est alors qu’elle sortit d’on ne sait où un foulard de soie, qu’elle noua autour de sa tête, le plongeant dans une obscurité totale. Ce faisant, elle lui suçotait le lobe de l’oreille et lui promettait d’une voix chaude mille supplices à venir. Elle le repoussa et lui fit faire quelques pas. Ensuite, avec une lenteur exquise, elle lui ôta ses chaussures et ses chaussettes et fit rouler son pantalon et son slip le long de ses jambes qu’elle irradia de caresses. Là, elle le poussa avec détermination et il sentit ses fesses atterrir sur la tôle froide du capot ! Elle s’arc-bouta sur ses épaules pour l’obliger à s’étendre complètement. Il obtempéra et oublia rapidement la morsure du froid quand il sentit la langue bouillante déverser des milliards de braises incandescentes sur son torse, son ventre, ses cuisses et sa queue qu’elle avala tout entière. Elle la maintint entre ses lèvres et laissa sa langue virevolter tout le long de ce sucre de chair. Son gland glissait et sentait la moiteur du palais. Il poussa un râle de plaisir quand elle enserra ses couilles entre ses doigts habiles et généreux. Puis elle fit valser sa bouche tout le long de son membre en ébullition, aventurant ses mains loin entre ses cuisses. Et tout à coup, elle se dégagea et il l’entendit s’éloigner, ses pas crissant sur le gravier du parking. Il attendit ainsi, étalé sur le capot mouillé, la bite dressée vers la lune, persuadé que le meilleur restait à venir.



Le chauffeur


Surexcité, sa main s’épuisait sur sa verge solitaire. Il bouillait de jalousie, mais savait que son heure viendrait… ou plutôt : reviendrait. Il imaginait sans peine ce que cet homme ressentait dans sa chair, car il avait connu le même sort quelques heures plus tôt. Pas sur le capot d’une Chevrolet certes, mais plaqué contre la porte de sa chambre, le peignoir ouvert sur un orgasme dont la seule pensée le fit éjaculer entre ses doigts. Il pesta contre lui-même intérieurement, fouillant ses poches à la recherche d’un mouchoir. L’arrivée de la deuxième victime le stoppa dans son investigation et il s’essuya distraitement les mains sur le pantalon. C’était le clou de la soirée, l’apothéose de la machiavélique machination. Il vit les deux femmes s’enlacer, devina leurs langues s’embraser. Il ne savait pas ce qu’elle lui avait dit tout à l’heure dans la salle du cocktail pour l’amener à point nommé dans le parking ; toujours est-il que l’autre semblait parfaitement savoir pourquoi elle était là, car elle n’avait pas hésité un instant à se laisser emballer. Il faut dire que leur prédatrice avait su mener rondement son affaire. Il n’était sûrement pas le plus surpris par la tournure des événements. Les deux autres, avec leurs airs supérieurs, ne s’attendaient certainement pas à se faire mener par le bout du nez de la sorte. Les deux femmes s’approchèrent de l’homme dont la virilité exacerbée semblait défier les lois de la nature au beau milieu de cette nuit automnale. La meneuse du jeu invita son acolyte à escalader le corps musclé pour enfourcher la bouche experte qu’elle avait inondée juste avant. Les tenues de gala n’étant pas toujours les plus appropriées au sport extrême, elle dut remonter la robe vert émeraude jusqu’à la taille svelte, dévoilant un petit cul qu’aucune dentelle ne cachait. Elle prit le temps de caresser ce sexe féminin, souvenir lointain d’une adolescence mouvementée. Puis elle aida la majestueuse brune à s’agenouiller au-dessus de la bouche impatiente. L’homme happa la paire de fesses de ses mains puissantes, pour ne rien perdre de cette intimité doucereuse. La femme commença de suite à onduler, le dos cambré, la tête chaloupant. L’autre regarda un instant cette dans sensuelle éclairée par un rayon de lune mouillé. Il se demandait si l’homme avait compris qu’il léchait une autre chatte; avaient-elles toutes un goût particulier ?



Le jeune cadre dynamique


Il n’arrivait pas à identifier les bruits autour de lui. Il avait entendu ses pas se rapprocher, ses soupirs, ses mouvements près de lui. Et enfin elle s’était remise à l’action, escaladant sans vergogne le capot et lui-même pour venir se river à sa bouche. Qu’elle en redemande encore lui fit l’effet d’une bombe et il sentit une toute nouvelle vigueur l’assaillir. Il lui prit les fesses à pleines mains pour s’engouffrer en elle. Il détecta alors comme une anomalie que son cerveau embrumé ne sut identifier… Lorsqu’il sentit sa queue à vif gobée par un tison avide, il comprit qu’il dégustait en fait une chatte inconnue. Et pourtant, il devina sans peine quelle était la femme plantée sur sa langue. Il se laissa alors porter par des torrents de jouissance, cherchant à rendre à l’une ce que l’autre lui donnait.



Le grand patron


Elle était décidément douée pour tout ! Accoudé à la balustrade, les jumelles rivées sur les corps en fusion, il ne perdait rien de ce balai d’orgasmes. Dès leur première rencontre, il avait deviné en elle une femme de poigne et de sang. Sous ses apparences hésitantes et réservées bouillait une lave contenue qu’il avait su libérer. Dès lors, ils avaient vécu une passion secrète dans laquelle s’épanouissaient tout autant ses besoins sexuels à elle que ses désirs de voyeur à lui. Il en avait fait sa secrétaire particulière, très particulière ! Il cessa de penser en la voyant se retourner et s’asseoir sur la tige d’acier de son amant. Elle leva les yeux vers lui, pour lui offrir le visage de l’orgasme.