n° 11763 | Fiche technique | 16749 caractères | 16749Temps de lecture estimé : 11 mn | 26/09/07 |
Résumé: Récit initiatique et spirituel. | ||||
Critères: ff ffh fbi couple inconnu plage bain nudisme 69 pénétratio fsodo init mélo | ||||
Auteur : Restif de labranlette (Höteur de côchônnerîes) |
Je viens de passer l’agrégation de math avec ma colocataire. Jusqu’ici il n’était pas question de nous distraire. Le boulot avant tout. Notre devise « le cul d’accord, la fac d’abord ». Nous attendons les résultats et j’écris ce récit, qui me tient à cœur depuis longtemps, pour elle et pour occuper le temps.
Cette aventure m’est arrivée alors que j’étais encore étudiante. Une histoire que je n’ai jamais racontée à personne. Et surtout pas à mes copines qui sont de vraies pipelettes et j’ai encore bonne réputation à la fac, sans prétention.
Petite, j’allais en vacances chez mon grand-père en haute Provence, le pays de Giono, de l’eau et des rochers. Il habitait une grosse bâtisse au milieu d’un pré. Bien sûr, pas de TV, un robinet sur la pierre d’évier de la cuisine, un puits dans la cour, les WC au fond du jardin ; voilà pour le confort moderne. Le restant estampillé « rustique » pour ne pas dire rustre mais toujours propre et plein de charme parfumé au foin et à la cendre du foyer.
Mon jardin secret a grandi là, dehors, dans le jardin fleuri, dans les prés avec les quelques enfants qui résidaient pour l’été comme moi au village.
Mes premiers pas au milieu des fleurs plus grandes que moi, les arbres fruitiers dans lesquels je me gavais de cerises, de prunes. Les vaches paisibles qui rentraient seules à l’étable le soir, quand nous traversions le village pour faire les quelques commissions pour le repas du soir et le lait frais que l’on achète directement à la ferme.
J’y ai vécu le bonheur simple d’être aimée par mon grand-père et mes parents. Grand-mère m’ignorait, comme elle ignorait tout le monde. Du soir au matin, pas un mot.
Dès que j’ai pu marcher, grand-père m’a emmenée en promenade à travers les champs et la montagne. Elles ne sont pas bien hautes, ces montagnes, mais pour mes petites jambes c’était chaque fois comme grimper le Mont Blanc que l’on voyait au loin les jours de vent…
Là-haut grand-père était le plus heureux des hommes. Il rayonnait d’une grande sérénité. Assis sur un rocher il m’expliquait la vie en me racontant la sienne, en contemplant l’horizon et les nuages. Avec sa patience il m’a appris la nature, les oiseaux, les hommes, les luttes, les guerres, la bêtise humaine et le temps qui ne change rien à l’affaire. C’était un bon homme qui avait élaboré sa propre philosophie qu’il exprimait par des métaphores, des apophtegmes, des énigmes à la manière des sages bouddhistes.
Lui qui ne croyait pas en dieu.
Une fin d’été, j’avais huit ans, grand-père m’a emmenée deux jours de suite en montagne pour aller voir un ami berger d’une autre vallée. Sur le chemin du retour nous avons longé une falaise profonde qui commençait comme une fissure au milieu d’un pré en pente. Les lèvres des falaises s’élargissaient rapidement puis, plus loin, se refermaient abruptement sur une falaise faisant barrage et passerelle, construisant ainsi un puits, un gouffre, bordé d’herbes folles et d’arbustes avant de reprendre leur expansion naturelle jusqu’à la vallée plus bas. Au fond de ce trou luisait une eau limpide, secrète, inaccessible au milieu des fougères. Une onde pure et fraîche qui appelait nos gorges sèches.
Grand-père avait facilement compris mon désir d’enfant. Il me dit :
Et :
Il désigna le bord de la falaise en aval de la « passerelle ». Il se tenait droit au bord du précipice quand moi j’étais pétrifiée par la vue du vide qui m’attirait comme dans mes pires cauchemars.
Il était tout fier de montrer son secret. Derrière ses sourcils gris et épais, ses yeux bleus pétillaient d’amusement mêlés de tendresse, comme toujours à mon égard. J’ai gardé de lui un immense amour qui comblera pour toujours le gouffre profond de mon avenir. Je me suis baigné dans ses sourires moustachus. De ses mains calleuses je faisais mon oreiller quand je m’endormais dans ses bras. Sa veste de grosse toile protégeait mieux mes rêves de petite fille que toutes les peluches de mon petit lit.
Grand-père est mort l’hiver, suivant sa femme de deux semaines. Sans rien dire il a fait sa toilette, s’est couché pour toujours après avoir retiré du mur le crucifix qui l’emmerdait depuis cinquante ans.
Papa a loué la maison pour les touristes. Bon prétexte pour n’y remettre les pieds que le moins souvent possible. Evitant la rencontre de souvenirs trop forts, trop lourds.
En dix ans le village s’est vidé de ses vieux habitants avant d’en trouver d’autres venant de plus loin, du côté de Londres.
Pour moi, papa n’a pas vendu la maison. Il me l’a donnée.
J’ai gardé le goût des marches dans les alpages et les sommets enneigés du monde entier ont élargi mon horizon.
Un été j’ai cherché les sentiers de mon enfance, perdus, oubliés entre les replis de ma mémoire… J’ai suivi inconsciemment les sentiers de grand-père. Mon souvenir guidant mes pas sur les itinéraires du passé. Mes pieds reconnaissant les embûches sur l’instant de la chute, mes cuisses les longs efforts d’autrefois, je retrouvais la montagne du paradis de mon enfance parmi les fleurs et les horizons hauts perchés.
Je me suis vite aperçue que je pouvais parcourir la région sans consulter les cartes. Je fis un jeu de me perdre dans la montagne pour ensuite retrouver mon chemin à l’instinct. Bien souvent ma peau cuite par le soleil, les épaules endolories par les bretelles du sac, j’ai senti que grand-père était encore à côté de moi.
J’ai marché plus d’une fois émue jusqu’aux larmes, le cœur gros de son absence. Les larmes coulant calmement, tristement le long de mes joues jusqu’au jour où j’ai retrouvé ce gouffre insondable qui, avec mes yeux d’adulte, a perdu beaucoup de sa prestance terrorisante. Sans pour autant être plus facile d’accès. J’ai retrouvé la même sensation de fraîcheur secrète, le même appel de l’eau fraîche dans ma bouche sèche et dans ma gorge en feu sous le soleil de l’été torride.
La parole de grand-père m’est revenue pour m’aider à surmonter ma peur du vide alors que j’hésitais entre le renoncement et l’aventure.
À quatre pattes au bord du gouffre, j’ai cherché le passage avec la trouille au ventre. Au bout d’un moment, j’ai remarqué que certains rochers faisaient une succession de petites plateformes dans la paroi, que l’on pouvait désescalader sans trop de danger. J’ai franchi les premières vires sans regarder en bas, concentrée sur l’exercice plutôt facile si l’on ne considère pas le vide qui est en dessous. C’est au milieu de la paroi que j’ai commencé à me bloquer. En cherchant mon itinéraire pour franchir un passage moins facile, j’ai imaginé la chute, je me suis vue en train de tomber puis en train de geindre seule, sans espoir de secours au pied de la paroi. Ce cinéma m’a immobilisé un bon moment, inhibant toute action, tout geste que ce soit pour descendre ou pour monter.
J’étais là, conspuant mon grand-père, lui disant ses quatre vérités et d’autres certainement moins aimables. Je me suis surprise à le détester, à le haïr de m’avoir conduite dans une pareille situation. Je finis par éclater en sanglots, accrochée à la paroi.
Mes muscles se tétanisaient douloureusement tandis que la sueur de mes doigts et mes paumes rendait glissantes les prises. Je pris conscience qu’il fallait que j’arrête de m’apitoyer sur mon sort et que je me bouge pour sortir de là avant de me mettre réellement en danger.
Lentement j’ai retrouvé les gestes qui m’ont conduit à la plateforme inférieure. Je pensais pouvoir y récupérer des forces avant de remonter, abandonnant sans vergogne ce projet absurde. Tant pis pour grand-père, d’ailleurs sa cote d’amour était en baisse depuis quelques minutes.
Son rire m’est revenu à l’esprit. Son rire chaleureux et goguenard parfois qui sonnait quand je me faisais prendre à ses farces, comme aujourd’hui : des barreaux de fer étaient scellés dans le rocher pour former une échelle facile à parcourir.
« Pourtant il suffit de surmonter sa peur, de suivre son envie, de trouver le courage d’aller au-delà de ce que l’on pense possible, de croire en sa chance, de risquer de perdre ce que l’on aime, de se perdre soi-même et de perdre l’aisance de son innocence pour rejoindre l’eau belle quand on passe par là. »
La phrase est revenue clairement dans mon esprit ; émergeait directement de mon souvenir. L’ultime leçon de grand-père. La transmission du savoir de toute une vie.
Toute joyeuse et émue de cette ultime rencontre avec mon aïeul j’ai parcouru cette « via ferrata avant l’heure » d’un seul souffle. Les pieds dans le torrent je remontais le cours d’eau. Il jaillissait d’une grotte dans laquelle je rentrais courbée en deux, trouvant mon chemin à tâtons. Dix ou quinze mètres de spéléo dans un boyau d’un mètre cinquante de haut amènent au bord du petit lac caché par les parois du gouffre. Aucun vent ne vient troubler l’onde translucide. Un délicat rayon de soleil s’attarde sur un rocher où je dépose mes affaires avant de me baigner nue dans l’onde froide et tonifiante.
Le soleil m’a réchauffée pendant une heure encore, allongée sur une pierre plate. L’ombre gagnant tout l’espace, je remontai sans problème vers le sentier du retour.
Durant cet été là, j’y suis retournée souvent pour goûter la fraîcheur de l’endroit. Je pouvais compter sur 4 ou 5 heures de soleil intense au milieu d’une fraîcheur parfaite. La solitude ne me pesait plus comme avant, chaque visite était un bonheur renouvelé qui nourrissait amplement mon imaginaire, mes mains faisant le reste. C’est moins bien qu’à deux mais la monosexualité est aussi intéressante que l’hétéro ou la bi.
Toutefois, un matin je fus surprise par l’arrivée d’un couple. Je suis sortie immédiatement de l’eau, dès que j’ai entendu leurs voix, pour me cacher nue derrière un rocher. Loin de mes petites affaires restées de l’autre côté de l’eau. Je suis conne parfois faut dire.
Le couple avait l’air familier de l’endroit et ils se sont installés au soleil avant de rentrer directement dans l’eau sans faire de manières, moi qui met une demi-heure avant de rentrer complètement. Ces corps nus dans l’onde pure étaient beaux comme la nature minérale et aquatique de ce site. Ils rejouaient une scène primitive d’éternelle suave sauvagerie.
Eux aussi ont perçu l’aspect primitif du moment et ils n’ont pas été longs à rejouer la guerre du feu. Il l’a prise tout de suite en levrette sans autre préliminaire que le malaxage d’un sein et d’une fesse ronde et blonde pendant qu’il vérifiait rapidos, chez sa partenaire, les plombages du fond avec sa langue.
Elle n’avait pas l’air de s’ennuyer du tout. En bonne cochonne elle s’est retirée pour qu’il jouisse dans sa bouche. Une petite baignade et ils ont remis ça, mais moins dans l’urgence que tout à l’heure. Des bisous partout et dans toutes les positions; quelques classiques incontournables et d’autres plus inventives. Le spectacle n’avait rien de rédhibitoire et, pour lutter contre le froid, je m’astiquais fortement la fente avec la main droite et l’anus avec le majeur gauche. J’avais déjà bien chaud quand l’homme, plein de nouvelle vigueur, a installé sa compagne dans la position sans équivoque de celle qui va se faire enculer. Ce qu’il fit après avoir feuille-de-rosé puis doigté l’œil délicat. Moi je n’en pouvais plus, mais elle n’en a jamais rien su jusqu’à ce que je me redresse, debout, le corps tendu par la jouissance voyeuriste et masturbatoire.
Sa queue de belle taille est rentrée d’un coup au fond de ce cul bien préparé et sans doute habitué. Ses yeux à elle ont chavirés et elle a poussé un cri du fond des âges. Plus il allait et venait et plus elle se cambrait et râlait.
Son regard flou à croisé le mien dans une fixité brouillée par le plaisir ; simultanément nous avons eu un orgasme d’une force incroyable. Nous avons hurlé tout les trois dans ce trou de soleil au milieu des alpages. L’écho nous renvoyait nos râles mélangés aux autres en une ultime union, une dernière goutte de plaisir. L’épectase par la bouche et par le sexe, le sublime aux deux bouts du tube digestif pour elle.
La surprise de m’avoir vue jouir alors qu’elle ne m’attendait pas. J’étais apparue comme un lutin hors de sa boîte. D’un seul coup j’étais là, voyeuse et onaniste. Me voir jouir la faisait jouir. La voir jouir me faisait jouir et lui était loin d’être hors circuit quand il lui envoya de longues giclées de sperme dans l’anus.
Il aurait aimé qu’on l’encule aussi à ce moment là.
Je suis rentrée dans l’eau pour calmer le feu de mon con brûlant et dégoulinant. Je n’avais plus rien à cacher maintenant. Elle est venue à ma rencontre et comme deux vieilles amies nous avons papoté au milieu de l’onde. Le plus naturellement du monde nous avons fait le commentaire de notre rencontre. Soulignant les points forts, revisitant les passages les plus mémorables, saluant les performances de l’homme beau et fort.
Elle était là, nue, les seins flottants dans l’eau et la lumière. Sa bouche bien dessinée souriant sur des dents de nacre. Des quenottes. Ses regards profonds. Mes tabous tombés au fond du gouffre, je n’étais plus moi-même et les mouvements de sa bouche humide me fascinaient comme un bébé est illuminé par le sein de sa mère.
Avec sa permission je l’ai doucement embrassée. Je me souviens que je trouvais sa bouche plus douce que celle des hommes, sa langue plus experte que ce que je connaissais. Nous sommes sorties de l’eau et sur la pierre plate nos corps se sont rencontrés et elle m’a fait l’amour avec sa langue, ses doigts, son corps. J’ignorais qu’il restait encore de telles ressources de plaisirs. Elle m’a pénétrée la chatte, l’anus et j’ai goutté son corps dedans et dehors. Absorbée par ma tache je ressentais une plénitude jamais rencontrée avec un homme, j’étais bien, j’étais moi, le plaisir était là, omniprésent.
J’eus un puis deux puis trois orgasmes.
Elle a rentré un, puis deux, puis trois doigts dans ma chatte puis dans mon cul ; allongée sous moi elle m’a maintenue à quatre pattes, les fesses à l’air et tendrement elle m’a dit de me laisser faire. J’ai compris quand la bite de son homme est rentrée doucement dans mon con puis dans mon cul bien ouvert, bien huilé par nos mouilles. La petite douleur a occupé un court instant mon boyau puis s’est transformée en plaisir (il faudra que je recommence me dis-je, pour savoir si ça ne fait mal que la première fois comme disait Desproges)
Son homme me donnait des coups de boutoir pendant qu’elle me branlait la chatte sauvagement. Les couilles tambourinaient mon périnée pendant qu’elle se déchaînait sur mon corps.
La jouissance est arrivée d’un coup, fulgurante, presqu’intolérable. Un orgasme comme jamais. Tellurique. Le pal buttait au fond de mon cul, au fond de mes seins, remontait le long de ma colonne vertébrale pour éjaculer dans mon cerveau. Lui a joui un court instant comme le font les mecs, très intense; nous nous sommes effondrés sur les serviettes; nous avons dormi profondément, enlacés…
Il avait raison grand-père ; ne jamais s’arrêter aux apparences, toujours aller voir plus loin au risque de se perdre, ou de tout gagner.