n° 11784 | Fiche technique | 19733 caractères | 19733Temps de lecture estimé : 13 mn | 02/10/07 |
Résumé: Venir bosser ici, ça n'intéressait pas grand monde. Personne en fait. À part moi. Depuis un an environ, j'explore les contours de mon homosexualité, et qu'à Marseille, avec la famille et les amis, je n'arrive plus à respirer. Alors Constantine, oui ! | ||||
Critères: hh jeunes hépilé hsoumis hdomine facial fouetfesse -hhomo | ||||
Auteur : Mario Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : De Constantine à Marseille Chapitre 01 | Épisode suivant |
Je suis arrivé il y a une semaine à Constantine. J’aime la ville, ses gens, leur générosité. J’aime me balader dans les rues le jour, le soir, la nuit parfois. J’aime les odeurs et les bruits de Constantine.
Je découvre, un peu fourbu, ma chambre dans cette pension que m’a recommandée mon ami Abdel. La journée a été crevante. Je dois rester deux mois dans cette ville, avec comme objectif de tenir la réception d’un hôtel de la chaîne pour laquelle je bosse depuis un peu plus de deux ans… C’est mon premier job depuis l’École, et ma première mission à l’étranger. J’ai pas eu de peine à l’avoir, cette mission. Venir bosser ici, ça n’intéressait pas grand monde. Personne en fait. À part moi. Parce que depuis un an environ, j’explore les contours de mon homosexualité, et qu’à Marseille, avec la famille et les amis, je n’arrive plus à respirer. Alors Constantine, oui !
Je vais avoir 24 ans, et j’ai bien dû avoir cinq relations durables avec des filles. Sans compter celles, sans lendemain, avec les filles aussi, au hasard des soirées et des teufs chez les uns ou les autres. J’étais un garçon qui ne se posait pas de questions à ce sujet, pour parler franc, enfin pas trop ! Pourtant dans ma bande de copains et de copines, on parle très librement, de sexe, d’amour, de telle copine qui nous dit avoir essayé avec telle autre.
Et puis bien sûr, il y a eu Kévin. Kévin avec qui j’étais déjà à la maternelle, et qui compte beaucoup pour moi. Kévin que l’on ne voyait jamais sortir avec une fille, Kévin que l’on a charrié, un peu, gentiment quand même, à ce sujet, et qui a bien essayé de nous donner le change un soir en sortant avec une fille, la seule fois, il y a longtemps. Et puis un soir, chez moi en fait, Kévin s’est méticuleusement beurré la gueule pour se donner le courage nécessaire, et nous a dit que… ça y est, qu’il jetait l’éponge, et nous a annoncé avec courage qu’il n’aimait pas les filles… qu’il avait essayé pourtant, mais que ça ne donnait vraiment rien. Et qu’il sortait depuis deux semaines avec un garçon, et que c’était… génial ! Qu’il était fait pour ça et que pour ça ! Et qu’il fallait l’aimer quand même ! Bien sûr qu’on a dit oui.
Le coming-out de Kévin… Un grand frisson dans la tête pour moi ! Mais comme un boxeur, même si j’ai été sonné par le coup, je n’étais pas encore au tapis… mentalement. Simplement tout se bousculait, je me posais des questions que je ne m’étais jamais posées avant. Le corps d’un garçon ?! Le contact d’un garçon ?! L’idée ne m’écœurait pas ! J’étais tout de même curieux ! Le seul avec qui j’en ai parlé, c’est Kévin. Il m’a bien laissé parler, puis il m’a dit là où il en était passé lui aussi. Comme ça le faisait chier toutes ses années où il était mal, où ça le gavait franchement de sortir en boîte avec nous.
J’ai eu une première relation avec un de ses amis. Pas terrible. Puis une autre, mieux. Puis encore une autre. Depuis six mois, je ne couche plus avec les filles. Et ça ne me manque pas, c’est sûr ! Les mecs, c’est devenu mon truc.
Avec Kévin ? Non, pas possible ! Ça ne m’est même pas venu à l’esprit. Je crois qu’on n’a pas vraiment d’attirance l’un pour l’autre.
Et puis, il y a encore des tas de choses de coincées dans ma tête. Les copains ne sont pas au courant. Ni ma famille ! Et bien sûr que ça me fait chier. J’ai l’impression de me cacher. Je n’ai pas l’impression, JE me cache ! Et puis les mecs, mon ami ! Les mecs ! Qui sont beaux, masculins, virils ! Pfff ! Je rigole, parce que je n’aurais pas écrit ça il y a quelque temps ! Mais c’est vrai que de plus en plus, je me suis surpris à regarder quelques beaux mecs dans la rue. Les latins, les noirs, les Arabes, les typés quoi, ceux chez qui on devine ou on voit qu’ils ont ce qui faut là où il le faut ! Et à Marseille, c’est pas ce qui manque ! Et je peux dire que chaque fois, j’ai cette sensation inexplicable, cette gorge plus sèche, cette émotion, le cœur qui bat plus vite… de plus en plus vite à chaque fois !
Un an environ après cette discussion avec Kévin, j’ai eu cette proposition de passer de l’autre côté de la Méditerranée. J’ai pas mis beaucoup de temps à dire oui.
Enthousiasme à cause du challenge professionnel, mais aussi soulagement à accepter ce départ vers l’Algérie, à cause de ce que je suis devenu, et que je n’arrive pas à dire aux autres. En plus, l’Algérie, à Marseille, ça ne nous fait pas peur. En fait, on la côtoie tous les jours. Elle est présente partout. Qui a sa famille, ses copains. Qui envoie ses mandats. Qui t’invite à manger la Chorba. Lorsque j’ai été à Alger, la première fois, j’ai trouvé des différences, sûr ! mais pas tant que ça !
Je veux écrire ce qui s’est passé pendant cette année qui a précédé mon départ.
Au fil des mois, si je cachais mon homosexualité aux autres, j’ai tout de même décidé de ne pas me la cacher à moi-même. C’était la moindre des choses, non ?! Et de savoir exactement où je voulais en venir avec cette envie imprécise des hommes. Tout d’abord, au fil des relations avec les mecs, j’ai commencé à comprendre que je préférais subir, enfin je veux dire : être passif, plutôt qu’actif. Et puis, ça a commencé à se préciser en discutant avec les copains de Kévin. Les gays, je veux dire. Certains sont d’authentiques folles avec lesquelles je me sentais peu de points communs, mais avec lesquelles néanmoins j’aimais parler.
L’un d’eux, Éric, m’a avoué qu’il adorait se maquiller, prendre soin de son visage bien sûr, mais aussi du reste de son corps, pour offrir le meilleur de lui-même tant à son ami qu’à son miroir. Un jour, il m’a proposé de passer chez lui. J’y suis allé. Si nous nous sommes caressés et embrassés, c’était plus par amitié qu’autre chose. L’un et l’autre vibrions davantage pour être pris que pour prendre. On en est restés là.
Par contre, Éric m’a dit qu’il avait tout de même flashé sur moi, car il trouvait que j’avais des traits féminins. En fait, il était presque jaloux, m’a-t-il dit parce qu’il trouvait les siens plus grossiers, à côté. Moi, je le trouve pas mal.
Ce jour-là, a été un grand jour pour moi.
J’ai dit oui. Oui à son gommage, son massage facial, son épilation de sourcils puis un léger maquillage.
Pendant qu’Éric s’activait, je regardais mon visage qui changeait. Et j’aimais ça. Tout de même, au début, j’étais inquiet je dois dire. Comme si je poussais une porte interdite. Comme si pour moi c’était moins engageant de faire l’amour avec des garçons, moins compromettant que… de devenir femme.
Enfin j’en étais pas là, encore ! Mais tant que je suis resté à quelques kilomètres de la maison paternelle, jusqu’au départ pour l’Algérie en fait, l’instinct de culpabilité ne m’a jamais quitté.
Je me souviens de cette après-midi chez Éric :
J’étais en slip dans sa salle de bains, devant un grand panneau miroir mural.
Il y avait du boulot. Éric en a convenu.
Il m’a planté là dans la salle de bains. J’en ai profité pour me griller une blonde. Je ne fume pas souvent, sauf lorsque je suis angoissé. Quand il est revenu, avant d’entrer il a lancé :
Et lorsque je les ai rouverts, il était devant moi, nu. Alors j’ai vu la différence. J’ai compris aussi le pas qu’il me restait à faire. Du boulot ! Beaucoup de boulot !
Éric, en tournant sur lui-même au ralenti, tel un danseur de ballet, exhibait devant mes yeux un corps totalement imberbe ! Pas un poil sur tout son corps !
Je ne sais pas s’il s’est mépris sur mon étonnement, car tout de go, il m’a répondu :
Il m’avait déjà montré un rameur dans une pièce à part de son appartement.
On a rigolé un bon moment, puis il m’a expliqué qu’il avait commencé à se raser il y a deux ans :
Je voyais. J’avais rencontré Mehdi à plusieurs reprises et on avait sympathisé. Sans plus.
Éric a changé de pose et a dit d’un ton très fier et avec un geste précieux de la main :
Je l’ai laissé venir. Il est venu assez vite :
Il reprend souffle :
J’étais vaguement au courant du système. Une de mes copines et ma mère aussi en étaient déjà passées par là.
Éric était lancé dans son histoire :
Éric a repris le fil de l’histoire :
On a ri comme des bossus à sa sortie.
Oui, je connaissais, un bar gay parmi tant d’autres.
Et Éric est de nouveau parti dans un grand éclat de rire. Tout de même, j’en revenais pas :
Gentil Éric et ses mines de folles ! Il me fait rire, et même beaucoup. Et il est super gentil. Mais jamais je serai tenté ou poussé à ce comportement… que je respecte, qu’on ne s’y trompe pas, mais qui est un comportement de folle, quoi !!
Pour ce qui est des épilations, j’ai eu très envie ! Et puis Éric a pas mal insisté aussi !
Quelle n’a pas été ma surprise, la première fois que j’ai passé le pas du cabinet du dermato, de découvrir que celui-ci, qui s’appelle Barthélémy, est plus noir que noir ! … de Côte d’Ivoire. J’ai rien contre les noirs, au contraire, je rêve d’être tout contre, mais je ne m’y attendais pas, c’est tout.
On a commencé par le sexe. Avant, il faut se raser ! Lorsqu’on s’est mal rasé, on sent passer les séances de laser !
J’ai sympathisé avec Barthélémy. Pas mal, même ! D’abord, j’étais recommandé par Éric. Donc il savait que je savais et lycée de Versailles. La première fois, je lui ai tout de même proposé de payer la séance. Il n’a pas voulu. Éric m’avait prévenu. Il m’avait dit aussi qu’il n’était pas jaloux pour un sou. Et que si son dermato me tentait, il n’avait rien contre. Et, c’est parti comme ça. Très rapidement. Comment dire ? Pour faire bref, près chaque séance, un grand pieu noir s’enfonçait en moi, et c’est dans son cabinet que s’est développée cette sensation insidieuse d’être femme chaque fois un peu plus, et garçon chaque fois un peu moins.
Il savait tout ça, Barthélémy ! Il était homme, très homme. Et j’aimais tellement ça. Et lui aimait tellement que pour lui je sois un peu femme. Quand il me recevait, dans son cabinet du centre-ville, il portait une sorte de sarreau de chirurgien, ainsi qu’un pantalon de toile verte. Et dessous, rien ! Pendant qu’il travaillait, je regardais sa virilité s’affermir et il me regardait le regarder, et ça nous faisait sourire, l’un et l’autre. Sourire seulement. Ni lui ni moi n’avons vraiment beaucoup discuté. Cela faisait partie un peu de nos conventions. Ce qui suivait après l’épilation n’en perdait rien en force et en virilité, au contraire. Comme si le silence transportait l’ambiance de la domination. C’est un peu ça, je crois.
Je crois que c’est à la quatrième ou cinquième séance, qu’il a fait les fesses. La fois suivante, juste après la séance, alors qu’il s’apprêtait à me pénétrer, à m’enculer (excusez-moi, mais j’aime bien ce verbe !) à sa façon habituelle, c’est-à-dire assez vite because les clients qui attendent, assez brutalement aussi je dirais, il a suspendu son geste.
Pour l’occasion, j’étais allongé à quatre pattes sur le lit de travail, les jambes très écartées, la taille cambrée pour que mes fesses et mon petit trou lui soient facilement accessibles. Il a commencé par admirer son travail épilatoire, a commencé par caresser mes fesses, m’a demandé si j’étais satisfait. J’ai répondu par l’affirmative.
« Ben ouais », ai-je pensé sans répondre. « Ça fait tout de même une heure que je suis à poil. C’est peut-être normal qu’elles soient pas chaudes comme la braise. »
Et puis j’ai compris.
Il a commencé par de petites tapes timides, comme pour faire gentiment revenir sang et couleurs. Je ne disais toujours rien. Il alternait les caresses de la main droite avec des tapes régulières de la main gauche. Et puis les tapes sont devenues de moins en moins gentilles. J’ai failli dire stop. Mais je ne l’ai pas fait. J’ai voulu savoir comment je réagirais au final de cette nouvelle pratique. Ce n’était pas insupportable après tout.
Lorsqu’il a eu mis comme à son habitude, une généreuse rasade de gel lubrifiant, et qu’il a commencé à introduire son membre, mes fesses… étaient bien réchauffées. Tout a été progressif. Plus il s’enfonçait en moi et plus ses tapes régulières se faisaient violentes. Régulières, car chaque fois qu’il me pénétrait, j’avais droit au plat de sa main. Je savais quand exactement la claque allait venir. J’attendais la douleur. Je ne crois pas que je la souhaitais. Mais je trouvais juste que Barthélémy me tape si son désir pouvait s’en trouver augmenté. J’avais mal, mais j’aimais bien ce sentiment de domination complète. Lorsqu’il n’a plus pu se retenir, Barthélémy s’est retiré, m’a retourné sans ménagement aucun, a pris mes longs cheveux à pleines mains, me faisant mal à nouveau et a éjaculé abondamment sur mon visage, en gémissant très bruyamment. Puis il m’a introduit son membre encore jutant dans la bouche pour que je finisse… le travail !
Comme à chaque fois, pendant qu’il se douchait, je suis allé me branler dans le lavabo, pour calmer mon feu intérieur. La première fois, après son orgasme, je lui avais demandé de me branler, mais il n’avait pas voulu le faire. Négatif… d’un simple mais définitif hochement de tête. À mon tour je me suis douché rapidement pour calmer aussi le feu sur mes fesses ! Et pour la première fois après l’amour, il m’a offert de trinquer d’un petit malt hors d’âge. Il avait envie de parler. Rare pour un homme pressé. Sa cliente suivante avait dû se décommander. Il m’a demandé si ça m’avait plu. Sans préciser quoi. Mais lui et moi savions qu’il parlait de ce qui avait accompagné la partie.
J’avais assimilé une fois pour toutes que j’étais heureux dans la soumission. Par contre les coups en eux-mêmes ne m’ont jamais excité. Je confirme et je signe, ils m’ont fait mal.
À partir de ce jour, la seule chose qui ait changé, c’est qu’avant les séances avec lui, je me mettais de l’huile de calendula pour adoucir un peu.
Suite à venir