n° 11785 | Fiche technique | 9560 caractères | 9560 1633 Temps de lecture estimé : 7 mn |
02/10/07 |
Résumé: Entre érotisme et pornographie, n'y a-t-il que des mots ? Pornographie soft ou érotisme hard ? Les mots d'une soirée folle de sexe et de débauche entre amis vous apporteront peut-être une réponse... | ||||
Critères: fhh fist pénétratio sandwich fdanus fsodo hdanus hsodo partouze exercice -poésie -groupes -bisex | ||||
Auteur : Louise Gabriel Envoi mini-message |
Poésie |
Porno ou Érotico ?
Le préférer pornographique plutôt qu’érotique, je ne suis pas sûre de savoir la différence, de sentir l’exacte nuance. Il s’agit pour moi de parler de la même chose. Après, il reste la dialectique, la mise en forme des mots, leur choix et rien d’autre, un angle de prise de vue, faire dans le flou, ou bien dans le surexposé. Certains aiment les images nettes précises, les autres les choisissent plus dentelées, plus ciselées.
Parce qu’il me faut parler de cul comme je respire, parce que je trouve ça plus beau que tout, j’ai sans doute le besoin de l’enrober dans de jolis mots, de faire un paquet cadeau parfois un peu trop complexe, de friser l’irréel dans un domaine où tout est des plus palpable. Mais il y a de la magie, de l’inexplicable : comment dire le langage de la peau ?
Alors peut-être vous servir une autre soupe, un breuvage un rien plus épicé en mots. Ne pas se contenter des bulles du champagne, rajouter ce soupçon de vodka, mon cocktail favori, doux, aérien et sévèrement enivrant sans s’en rendre compte tout à fait.
Parce qu’il me faut m’adresser à quelqu’un, il est obligatoire, l’interlocuteur. Sans lui, je ne suis rien. Alors, vous qui vouliez une histoire un poil plus pornographique je vais essayer de vous satisfaire, sans être sûre de réussir. Si c’est raté, je recommencerai.
C’est une soirée à mille autres pareille, un de ces soirs dédiés au cul, au plaisir de la chair et rien d’autre, tout le reste n’est que décoration, parce qu’elle ne peut pas décemment sauter sur ses compagnes et compagnons de soirée dès qu’ils passent le pas de la porte, bien que cela lui soit maintes fois passé par la tête. Il lui faut rester dans un brin de civilité, un être humain presque normal, jouer les maîtresses de maison, récupérer leurs vestes, leurs manteaux, les guider dans le salon, leur offrir un verre. Elle déteste et elle aime tout à la fois ce moment-là.
Tout le monde sait pourquoi il est là, mais il y a aussi une sorte de gène, de regards ambigus, de recherche, savoir à qui l’on a affaire, et elle adore les surprises, la timidité de certains se meut en une exubérance débridée, ceux qui faisaient un peu les fanfarons se révèlent hésitants, un poil timorés. L’alcool a des vertus, la musique aussi, les conversations s’emballent, les gestes s’étirent, les corps se délient.
Vodka, champagne, des bulles plein la tête qui entament leur danse volatile au fond de son cerveau, la musique qui devient plus forte, à en oublier tous les autres sons. Uniquement le rythme qui entre par tous les pores de sa peau. Elle a la perception de chaque note qui ondule à l’intérieur d’elle. Elle les laisse s’immiscer, s’infiltrer, avec délectation. Elle commence déjà à faire l’amour, en quelque sorte, juste avec quelques sonorités qui laissent s’enfuir le corps. Elle n’écoute plus personne, ou alors d’une oreille si distraite. Elle danse, chaloupe ses hanches sur les tambours africains, s’amuse à balancer ses longs cheveux, ils lui caressent le dos, la nuque, elle rit, sourit à tout le monde, la transe de la séduction entame son chemin.
Il est assis, tranquille, presque angélique, avec sur le visage une sérénité tout à fait étonnante au milieu ce tumulte d’alcool et de musique. Il est lumineux et solaire comme à l’habitude, son compagnon de jeux. Finalement, l’idée des réjouissances futures maquille toujours son visage de cette façon-là.
Et arrive le moment où tout bascule dans d’autres perspectives, où son corps devient terroriste absolu, où elle ne souhaite plus qu’une seule chose, sentir, respirer, se gaver de queue, sans que plus rien ne puisse freiner cette pulsion devenue obligatoire et insupportable. L’envie court sous sa peau, la titille doucement au début puis devient de plus en plus présente, de plus en plus lancinante, exaspérante.
Tous ses vides au fond d’elle deviennent gigantesques.
Être dans la nécessité de se repaître de chair, de peau, être prédateur et proie tout à la fois.
Alors elle lui prend la main. Il est resté paisible comme un enfant bien sage, sachant que son heure allait arriver, que sa patience serait récompensée de la meilleure manière qui soit. Il aime la multiplicité, et elle aussi.
Elle aime les belles queues, et lui aussi. Il aime les mains qui glissent dans les endroits humides et chauds, et elle aussi.
Ils vont ouvrir le bal des festivités, son petit côté exhibitionniste s’en trouve tout à fait satisfait, cela l’excite déjà. Il aime avoir un public averti qui saura l’apprécier dans un art où il excelle, et ils vont aimer à n’en pas douter. Elle est plus pudique, en somme, mais il sait la convaincre à chaque fois, d’une simple caresse. Sa peau est trop demandeuse pour ne pas oublier instantanément toutes les réticences. Elle aime l’idée de toutes ces queues qui vont se dresser au premier regard, de ces chattes qui vont devenir minaudantes et suppliantes.
Ils se déshabillent à la hâte, jettent aux quatre coins de la pièce leurs vêtements. Plus de barrières, plus rien que la nudité brute, vivante et chaude.
Il se glisse au fond de ses fesses sans aucun préambule, tout de suite au creux de son intime, dans la presque précipitation, parce qu’elle ne sait plus attendre, elle a besoin de la pénétration pour se calmer un peu, pour s’apaiser, au moins un instant, après il pourra prendre tout son temps dans son va-et-vient. Elle ne parle plus, n’émet que des mots devenus incompréhensibles.
La sodomie, tout de suite, sa fulgurance électrique, cette sensation au creux des reins ondulant le long de la colonne vertébrale pour soumettre le désir dévorant.
Il sait qu’elle aime ça, qu’elle a besoin de l’urgence sans aucune prévenance. Elle aime leurs yeux posés sur eux, sur leur danse venue d’un autre monde. Elle sait aussi qu’il voudra faire entrer d’autres jolies bites, d’autres peaux dans la danse, que lui, à l’intérieur d’elle, voudra sentir la même chose, avoir ce même plaisir, se faire enculer lui aussi.
L’excitation brise beaucoup de barrières, il suffit de tendre une main un peu indécente, caresser avec un peu plus d’attention le membre tendu de celui du premier rang, du plus curieux, pour qu’il se joigne à eux, à lui. Il lèche ses fesses mortes de désir, il continue à profiter de chaque pli et repli jusqu’à ce que, n’y tenant plus, il positionne de sa main cette raideur ensorcelante à l’entrée de son cul et s’empale jusqu’à la garde dans un grondement rauque. Elle sent les vibrations sensuelles de leur propre fusion.
Elle se retourne, parce qu’elle n’aime rien moins que contempler son regard lorsqu’il prend du plaisir, et elle lui offre son sexe brûlant et humide, attrape sa queue et l’enfourne aussitôt. Et le ballet continue, inlassablement.
Un autre, peut-être un peu plus timide au départ, se révèle des plus audacieux et vient prendre la place laissée vacante. D’abord sa timidité le freine un peu, il veut prendre son temps. Il suce le bout de ses doigts, les humecte de sa salive, les glissent doucement, si doucement, au bord de son anus, l’élargit de nouveau tranquillement. Sa lenteur lui devient exaspérante. Il introduit un doigt, un autre puis un autre encore, les retire tous d’un seul coup, revient du bout de la langue titiller l’entrée quémandeuse, la glisse à l’intérieur toute entière.
Il apparaît plus souverain, plus empressé, plus excité, il y met tous les doigts cette fois-ci. Sa main est plutôt fine pour une main masculine. Lorsqu’elle franchit dans sa totalité la barrière de chair, elle hurle son plaisir, elle chavire, les entrailles bouleversées, malmenées, embrochée sur cet avant-bras. Il coulisse avec délice, elle cambre ses reins, il bande à n’en plus finir, le jeune homme, de voir sa main ainsi engloutie, prisonnière, il se caresse la bite, le regard capturé par les ondulations de ces fesses féminines si voraces.
Il la retire, précipite sa bouche sur le trou béant, lèche, lèche encore les chairs enivrées qui se resserrent doucement autour de sa langue indécente. Il continue de se branler, mais il veut la chaleur humide autour de sa queue, il l’encule sans plus trouver aucune réticence, juste le suave, la moiteur, la langueur des entrailles qui épousent sa bite. Elle adore par-dessus tout son corps agent de liaison, sa peau feuille de papier pour écriture multiple.
Elles deviennent incandescentes, les pénétrations, son cul et sa chatte empalés sur des bites somptueuses – elles le sont toujours dans ces cas-là.
Quand ils se branlent de concert au travers d’une fine, si fine paroi de chair, qu’ils font monter leur plaisir, qu’ils sentent leur va-et-vient respectif, le bout de leur bite se caressant l’un l’autre, elle est aux anges, dans un paradis envoûtant.
Ils s’embrassent, ils se sourient, ils ne se disent plus rien. Ils ne sont plus qu’une chorale chantant la mélodie du plaisir, plus qu’un amas de corps qui dessine une des multiples versions de l’extase.
Elle aime l’odeur de toutes ces peaux mélangées, le parfum musqué des perles de sueur.
Elle aime ce chant commun de la volupté, ils sont plusieurs et ils sont seuls, tout à la fois.
Elle aime se vautrer, s’éparpiller, dans toutes ces mains, se sentir clouée, presque prisonnière de ces queues plantées au fond d’elle, ne plus pouvoir fuir ses désirs, mais les laisser s’évanouir au fond de soi et partir en mille particules, s’évader de soi à la violence de leurs éjaculations respectives. Et conserver un peu de conscience pour voir dans ses yeux l’abandon, sentir une queue jouir au fond de son intimité au moment où il se répand en elle.
Et s’endormir au petit jour, fatiguée de trop d’amour, le corps et l’âme en paix.