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n° 11795Fiche technique11045 caractères11045
Temps de lecture estimé : 8 mn
04/10/07
Résumé:  Lorsqu'ils sont seuls, des hommes font d'étranges rêves érotiques.
Critères:  fh inconnu bizarre revede pénétratio tutu conte -fantastiq
Auteur : Macapi            Envoi mini-message

Concours : Concours "Les tutus"
Un bien triste travail

De Jean à Isabelle


Tu es venue me visiter cette nuit, je le sais, je sens encore ta présence sur mon sexe. Pourtant je ne me rappelle de rien. Une partie de moi sait bien que c’est impossible. Tu es en vacances à Londres, loin, trop loin de moi. Mais je suis certain de ne pas me tromper. Mon corps sait qu’il t’a fait l’amour cette nuit.


Oui, j’ai visité Jean la nuit dernière. Oui, je l’ai baisé. Parce que c’est le mot qu’il faut utiliser, puisque le plaisir n’était pas au rendez-vous pour moi. Il ne me connaît pas et pourtant, comme chaque fois, il a eu l’impression que sa copine était venue lui apporter ce plaisir intense. Il faut dire que j’avais bien choisi mon moment…


Isabelle était partie en vacances depuis une semaine déjà et Jean ne s’était pas masturbé. Était-ce pour lui rester fidèle, même par la main ? Toujours est-il que ses bourses étaient pleines de sa semence, qu’il était temps pour moi d’effectuer cette opération délicate. Je suis venue un peu après minuit. Je me suis assuré qu’il dormait profondément. J’ai pu vérifier qu’il était effectivement nu sous les draps que j’ai relevés doucement. J’ai alors lentement soufflé sur sa verge et son érection n’a pas tardé à venir. Je me suis ensuite empalée en prenant bien soin de n’entrer en contact qu’avec son sexe et j’ai entamé les va-et-vient nécessaires pour sentir sa semence en moi. Ensuite, je n’ai plus eu qu’à retourner à mon atelier parachever mon ouvrage.


De Pierre à Karine


Karine chérie, j’ai senti ton corps sur le mien quand je dormais. Je crois que je rêvais, mais je n’en suis pas sûr. Tu n’as pas la clé, comment aurais-tu pu entrer chez moi ? En tout cas, je dois te dire que je me sens formidablement reposé ce matin. Même dans mes rêves, tu me fais du bien.


Karine n’était pas si heureuse que ça en couple. Son copain Pierre ne désirait pas s’engager réellement. Elle avait beau essayer de lui en parler, il ne voulait rien savoir. Elle ne savait plus quoi faire, alors que moi…


Je suis venue une nuit, certaine que Karine ne viendrait plus sonner à la porte de son amoureux. J’ai attendu longtemps que Pierre s’endorme. Je savais qu’il était du type couche-tard, mais je ne croyais pas devoir attendre jusqu’à trois heures du matin. Pour m’assurer qu’il dorme nu, j’avais monté le chauffage sans qu’il s’en aperçoive. Et lorsqu’enfin il est tombé dans les bras de Morphée, je piaffais d’impatience.


Je n’ai pas eu à tirer le drap. Le beau Pierre avait bien trop chaud pour se couvrir. J’ai déposé quelques doux baisers sur sa poitrine en m’attardant sur ses tétons si sensibles. Il n’a pas tardé à bander et j’ai pu rapidement me positionner sur lui et le chevaucher langoureusement. Il gémissait et murmurait des paroles incohérentes d’où le nom de Karine ressortait parmi cinq ou six autres noms. Il avait effectivement besoin de moi pour le remettre dans le droit chemin.


Sa jouissance a été rapide, je l’avais voulu ainsi. Il ne méritait pas que je m’occupe longuement de lui. Il ne méritait même pas cette Karine, mais le travail est le travail. Je fais ce pour quoi on me paie. Je suis retournée dans mon antre et j’ai allumé le feu. Il était temps.



De Claude à Julie


Tu me surprendras toujours ! Je pensais avoir tout découvert sur ton compte et pourtant tu trouves encore le moyen de me surprendre, dans mon sommeil en plus ! Je croyais faire un rêve érotique comme j’en fais souvent. Mais je sentais ton sexe glisser sur le mien. Alors je sais que ce n’était pas juste un rêve. Je n’ai pas osé ouvrir les yeux pour vérifier, j’ai supposé que tu préférais que je les garde fermés, pour mieux apprécier ta surprise. Merci de ce beau cadeau et n’hésite pas à revenir la nuit prochaine.



Julie m’avait suppliée de faire cela pour elle. Je ne comprenais pas trop pourquoi elle en avait besoin. Claude l’adorait sur tous les plans. Je suppose qu’elle avait besoin d’être rassurée. Il faut dire qu’elle était encore toute jeune et ne connaissait pas encore très bien la manière de penser des hommes.


Je me suis alors glissée dans la chambre de Claude à la nuit tombante. Comme il se levait habituellement très tôt le matin, il se couchait également très tôt. J’ai rapidement pu constater que la tâche n’allait pas être facile. Il portait un boxer. Cette Julie était si jeune et naïve, comment avais-je pu lui faire confiance pour les détails ? Le fait qu’il dorme nu en sa présence n’était d’aucune indication pour les autres jours. Elle n’était définitivement pas prête à vivre à temps plein avec cet homme qu’elle connaissait si peu.


J’espérais qu’au moins elle ne s’était pas trompée sur son sommeil profond. J’ai doucement tiré le drap au pied du grand lit. Puis, j’ai caressé son buste, ses cuisses, son entrejambes. Lorsqu’il a commencé à désirer plus que ces simples caresses, il m’a été relativement facile de lui faire soulever le bassin pour lui enlever son slip.


Il a tenté de m’attraper en m’appelant Julie. Je l’ai enfoncé en moi à temps et il n’a pas longtemps résisté aux pressions de mes muscles intimes. Il s’est vite laissé retomber sur le lit en tournant la tête d’un côté ou de l’autre, fou de plaisir. Cet homme était vraiment fait pour le sexe. J’ai cru un instant qu’il réussirait à se contrôler, même endormi. J’ai été soulagée de le sentir gicler puissamment en moi. J’ai resserré mon orifice pour ne pas que le précieux liquide coule et je suis sortie de cette chambre à toute vitesse.


Une fois devant le feu, j’ai pu laisser s’écouler dans le chaudron la semence nécessaire et m’attaquer à ma tâche principale.



De Jacques à Sandrine


Ma chérie, tu ne devineras jamais à quoi j’ai rêvé ? Tu étais sur moi et tu me baisais. Je t’ai toujours demandé de venir sur moi et tu ne l’as encore jamais fait, mais dans mon rêve c’est arrivé. C’était génial. Tu devrais le faire dans la réalité, ce serait bien. Ça me ferait tellement plaisir. Je crois même que j’ai éjaculé en toi. J’ai même l’impression d’avoir éjaculé pour de vrai, comme quand j’étais adolescent, sauf que le lit n’était pas mouillé.


Je sais bien que ce n’était qu’un rêve, mais ça semblait si réel. Es-tu sûre de ne pas être revenue cette nuit après notre soirée ?



Pourquoi toutes ces filles font-elles appel à mes services ? Ne sont-elles pas capables de séduire correctement leur homme ? Est-il si compliqué de nos jours de faire tomber un homme en amour ? Peut-être sont-elles tellement insécurisées par d’anciennes relations qu’elles ne savent même plus reconnaître l’amour vrai quand elles le rencontrent.


Encore une autre, Sandrine cette fois. Elle m’a même demandé si elle pouvait assister à l’exécution. J’ai refusé, bien sûr. Je sais trop bien l’effet psychologique de voir son homme baisé par une autre femme, même si c’est pour une bonne cause.


J’ai demandé à Sandrine de partir avant que Jacques ait joui. Je lui ai dit de trouver une excuse, n’importe laquelle. Elle m’a écoutée, c’est pour cela qu’elle me paie.


Elle venait donc de partir précipitamment en prétextant une migraine subite et une pilule miracle qui ne se trouvait que chez elle. Jacques était encore à moitié bandé. Il ne comprenait rien, le pauvre.


Lasse de toutes ces filles un peu trop sottes, de cette génération d’incapables, j’ai légèrement changé les règles du jeu, très légèrement. Je n’ai pas attendu que Jacques s’endorme. Je suis entrée dans la chambre et il m’a vue. D’un doigt je lui ai intimé l’ordre de se taire.



Et il a bu. Peu d’hommes peuvent résister à mon charisme naturel. Et de toute façon, je l’aurais forcé d’une manière ou d’une autre à boire ce liquide qui ne lui laisserait aucun souvenir de moi. Il croirait à la présence de sa Sandrine, comme tous les autres.


Je me suis vengée de toutes ces années passées à baiser pour le plaisir de ces demoiselles en mal d’amour. Je l’ai laissé me faire réellement l’amour. Je n’ai cependant pas changé ma position et je l’ai chevauché comme une reine. Cette nuit-là j’ai pris un réel plaisir à faire mon travail. J’ai aimé son regard sur mon corps, un peu absent, mais réel quand même. J’ai aimé ses mains sur mes hanches qui m’accompagnaient agréablement. J’ai aimé nos souffles qui s’accéléraient dans un plaisir partagé. Et parce que j’ai aimé, ce fut la dernière fois.


Le corps rempli de son sperme, je suis retournée dans mon territoire secret, en silence. J’ai laissé Jacques seul avec son rêve. Je l’ai laissé le lendemain écrire cette lettre à sa bien-aimée. Et surtout, j’ai terminé ma dernière tâche.


J’ai récupéré sa semence dans mon chaudron. Le mélange avec ma cyprine avait déjà commencé à faire effet. J’ai fait chauffer cette liqueur aux pouvoirs immenses. J’y ai ajouté quelques ingrédients que je préfère garder secrets et j’ai laissé mijoter cette potion pendant exactement quatorze minutes. Les mêmes quatorze minutes qu’a duré notre plaisir illicite. Puis j’ai versé le tout dans un petit flacon que j’ai rebouché soigneusement.


Le lendemain matin, j’ai vu Sandrine à notre lieu de rendez-vous convenu. Elle a pris la petite bouteille entre ses mains, l’a retournée, s’est enquis de son mode d’emploi, puis s’en est retournée vers son amant. Elle devra lui faire boire ce philtre, puis faire l’amour avec lui pendant quatorze minutes exactement. Alors seulement, elle obtiendra ce qu’elle cherche, l’amour de Jacques.


Sandrine était ma dernière cliente. Je ne veux plus créer de philtres d’amour pour des couples qui doutent de l’essence même de l’amour. Dorénavant, mon rôle de sorcière des temps modernes se limitera à la guérison des cors aux pieds et autres choses beaucoup plus simples et plus valorisantes.


Je n’ai pas de regrets, que des souvenirs. La vie n’est facile pour personne. J’aurais simplement voulu, pour une fois, être reconnue pour ce que je suis : une baiseuse de première. J’y ai presque cru lorsque j’ai lu un jour dans le journal cette lettre ouverte :


D’un homme à son rêve


Tu es venue hanter mes rêves. Je ne te connais pas, mais je sais que tu es un jour venue pour moi. J’ai cru que tu étais une autre, mais je sais que ce n’est pas le cas, je sais que tu es unique. Je saurais te reconnaître parmi toutes. J’ai recherché longtemps la sensation de ton sexe qui glisse et s’enroule autour du mien. Jamais je n’ai retrouvé une telle maîtrise.


Toi, chère inconnue, toi qui t’es donnée à moi comme nulle autre, toi qui as su me donner un plaisir que je ne pourrai jamais oublier, si tu te reconnais dans ces lignes, alors fais-moi un signe et j’accourrai.


Depuis ce jour, je me promène souvent la nuit à la recherche d’une fenêtre ouverte, d’un homme seul, endormi et nu. Je me faufile alors parfois dans sa chambre et j’humecte ses lèvres du contenu de ma potion qui ne laisse aucun souvenir et je fais l’amour à cet inconnu, sans laisser plus de traces qu’un rêve érotique ordinaire. J’espère toujours que se révèlera à moi celui qui se souviendra de moi le lendemain, celui sur qui seul mon charme physique fera de l’effet, celui qui me conviendra parce qu’il aura des pouvoirs similaires aux miens.