Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 11865Fiche technique14091 caractères14091
Temps de lecture estimé : 9 mn
21/10/07
Résumé:  Un rendez-vous dans un bar, après avoir chaté sur un site de rencontres.
Critères:  fh inconnu caférestau voiture intermast fellation nopéné humour -voiture -internet
Auteur : Smolian      
Champagne



Sur mon tabouret, dans cette ambiance tamisée, il se trouve que oui, c’est une Sophie que j’attends et tiens, en voilà justement une qui se présente devant moi : joliment gainée dans une robe fourreau noire, des chaussures à talons noires, des collants (des bas ? sont-ce des bas ? J’aurai la réponse) noirs. Mais si, il reste de l’espoir, comme vous allez voir !


Une cascade de cheveux blonds et un sourire tout aussi lumineux viennent éclairer une tenue qui, pour sombre qu’elle soit, est très élégante. La pénombre de ce bar lounge n’empêche pas d’apprécier une silhouette qui allie finesse et courbes dans un équilibre auquel seul le Bon Dieu pouvait parvenir. Beau boulot. Dommage qu’il nous ait lâché par la suite. Une belle fille, quoi. Soulagement, puisque c’est un blind date (c’est de l’anglais, ça le fait non ?), frisson tâtonnant que nous nous procurons après avoir chaté pour la première fois cet après-midi même sur le fameux site de rencontre, vous savez, celui qui vous annonce que les règles du jeu ont changées. Il me paraît effectivement que si je dois a posteriori comparer la tonalité de la première rencontre que je vais vivre avec celle qui a dû présider il y a quelques décennie de cela à la destinée de mes grands-parents, alors oui : les règles du jeu ont changées.



Du vous au tu en deux phrases, finalement c’est un raccourci aussi rapide que celui qui va me mener d’un clic sur ma souris cet aprèm à mes doigts au fond de son sexe accueillant dans trois heures.


Eh oui ma jolie, ça va bien faire quinze minutes que je poirote au bar, et je ne suis pas un modèle de patience. Mais tu peux me croire : je te vois, et l’irritation qui commençait sérieusement à me titiller s’évanouit. Marrant non ? La version édulcorée servie à la jeune femme était que non, j’étais là depuis peu, et ravi de la rencontrer.



Voila qui aurait été dommage.


Je la suis donc à la table qu’elle occupe, et où elle m’attendait donc, dissimulée dans un recoin de ce lieu branché du septième arrondissement, déco tendance, en sirotant, tiens, déjà ? une coupe de champagne.



J’apprécie. On peut être mec et avoir nos coquetteries, non ? Je commande un mojito, une spécialité tendance du lieu : mojito à la pomme, sans alcool. Vous vous demandez à quel moment ce subtil détail ressurgira dans la suite du récit, permettant à celui-ci de connaître un rebondissement spectaculaire. Vous ne devriez pas. C’est une simple information informative.


Lorsque mon verre arrive, accompagné de la seconde coupe de champ de ma commensale, sont venues s’ajouter aux informations glanées cet après midi sur le Net (trente-quatre ans, parisienne du quinzième, ex-libertine, jolie, disent mes amis) les suivantes : divorcée, un jeune fils, travaille pour un média, très littéraire, relit actuellement Les Misérables. Mon regard s’étant baladé avec un minimum de discrétion - ce qui, me connaissant, fut certainement un échec - entre ses beaux yeux bleus et son décolleté. J’ignore à ce moment que la bouche qui babille aimablement me prodiguera dans une anglaise garée devant l’École Militaire une pipe gourmande bien qu’un peu acrobatique, parce qu’il n’est pas évident dans cette petite caisse de nénette de se faire sucer tout en pelotant un petit cul ferme, l’idée générale étant tout de même de conserver un minimum de dignité sous les fenêtres de l’austère bâtiment administratif.


Je le jure : tout comme tout à l’heure sur le Net, ce n’est pas moi qui maintenant, alors que notre tête-à-tête entre peinardement dans sa seconde demi-heure, aborde le sujet du cul. Je ne me souviens plus exactement comment est arrivée cet après-midi sur le chat sa phrase, mais je me souviens de celle-ci : Je ne suis pas libertine, je l’ai été. J’avais dû je crois, très innocemment, laisser entrevoir ma grande ouverture d’esprit. L’ouverture, quoi qu’il en soit, elle s’était engouffrée dedans. Si je dis aux messieurs qui lisent ces lignes qu’évidemment mon intérêt pour l’anonyme en fut instantanément décuplé et que je l’ai trouvée immédiatement intéressante, je ne crois pas surprendre grand monde.


Ah si, toi, Marco, tu es surpris ? Désolé, je ne peux pas t’aider. La suite n’arrangera rien à ton cas, tu ferais mieux de laisser tomber tout de suite. Bref, l’ex-libertine blonde, jolie et délicieusement carrossée, et là encore pardonnez-moi d’oublier quelle perche j’ai bien pu tendre pour ferrer un tel aveu, me dit maintenant que côté cul, elle est très curieuse. C’est une chose très pénible à entendre. On vit dans un monde âpre, égoïste, le prix de l’essence n’arrête pas d’augmenter, j’ai mal au dos, et il faut en plus que je me retrouve devant une poupée blonde comme les blés et aux yeux pétillants de champagne qui m’annonce, ceux-ci plantés dans les miens, qu’elle aime le cul et sans tabous. Chienne de vie.


Vous avez comme ça dans la vie des choix cornéliens qui s’offrent à vous. Venger mon père/Garder ma chérie - Fromage/Dessert - Boire/Conduire - Aller voir la belle-mère/Faire ceinture. Celui qui se présente à moi est corsé : Parler de cul/Commander un deuxième mojito. Je suis un faible, je n’ai pas su choisir.


Lorsque mon verre arrive, avec une troisième coupette de champagne, (c’est qu’elle siffle bien la demoiselle), elle est en train de se plier de très bonne grâce à cette injonction : me décrire certains fantasmes encore non réalisés. Cet ange blond dont j’ignorais ce matin l’existence est en train de m’expliquer que voilà, elle serait extatique si un homme s’asseyait sur son visage, qu’elle puisse ainsi lui lécher le cul pendant que le susdit se branlerait fort. Elle veut des couilles lourdes sur son menton, un anus mâle sur le nez, puis des gouttes de sperme qui viennent s’échouer sur sa poitrine, on ne peut quand même pas lui en vouloir.


Marco, si t’es toujours là, tu peux comprendre que je me suis vu accroupi au-dessus d’un séraphin nu ? Que voulez-vous, j’ai parfois des fulgurances, je me suis approché de l’oreille de la demoiselle, qu’elle avait sexy (à ce stade elle avait tout de sexy, sa luette, sa rate, ses ménisques, son intestin grêle) pour y glisser suavement ces mots doux :



La salope, alors que je m’écarte pour recueillir sur son visage les effets de mon audacieuse synthèse (quitte ou double : la baffe, la coupe de champ. Dans la gueule, ou bien…) opte avec une ravissante spontanéité pour le « ou bien ». Les joues rouges (ah ces timides, dès qu’on les flatte… et puis aussi trois coupes de champagne, quand même…), se mordant mignonnement la lèvre inférieure, les yeux brillants plantés dans les miens (c’est quoi d’ailleurs, ce champagne ?), hoche vivement la tête pour approuver.


Voyons, je suis joueur, je pousse mon avantage, ça passe ou ça casse :



Un simple, gentil, émouvant fantasme, quasiment adolescent. Tout de même, c’est troublant, reconnaissez-le car : ça passe. Ma charmante compagne manœuvre discrètement pour ne pas éveiller la convoitise des tables voisines, avance légèrement son bassin sur le fauteuil de cuir, relève discrètement le bas de la courte robe, écarte les cuisses : un string noir, puis la peau pâle des cuisses, qui rejoint la lisière ajourée des bas. On ne se lasse pas de ces petits jeux :



Sa bouche :



À ce stade, vous pouvez sérieusement vous interroger. Je ne suis pas nécessairement un type verni et, quoiqu’on lise ici où là, et ici est ici, les probabilités pour que, surfant distraitement un samedi après-midi oisif sur un site de rencontres tout public, vous vous retrouviez le soir même dans un bar sélect en compagnie d’une jolie blonde littéraire pas conne qui vous montre gentiment sa culotte, ne crache ni sur le champagne ni sur le sperme, sirotant le premier à la coupe mais qui vous avouera quelques minutes plus tard qu’elle adore prélever le second à sa source et s’en tartiner le visage, sont relativement faibles.


Non Marco, rassure-toi, il est quasiment normal que cela ne te soit jamais arrivé, pas de souci. Et donc cela arrivant, je suppute :

1) Je suis victime d’un coup monté par des potes, une caméra cachée, ils vont se pointer dans trente secondes et me griller en se poilant.

2) Quand est-ce qu’elle annonce les tarifs ?

3) C’est beau la vie.


Finalement, ce sera c’est beau la vie car la soirée avance et ni 1) ni 2). Je dois bien dire que ce qui se passe autour, les allées venues du serveur, des clients, la musique, le brouhaha des tables aux environs, tout ça forme une sorte de vague océan au milieu duquel Sophie et moi, sur nôtre île perverse, continuons nos explorations. Voilà quelques minutes que nos langues se rejoignent régulièrement, enfin, se rejoignent avant que la mienne ne soit littéralement avalée dans sa bouche gourmande, aspirée. Elle me mange la langue. Plus bas, je suis sérieusement à l’étroit dans mon jean, et son pied maintenant déchaussé vient s’assurer, en se collant la bosse du tissu, des effets qu’elle produit.


Nous sommes néanmoins des animaux sociaux, je trouve donc décent d’interrompre parfois ces touillages salivaires par des propos urbains et civilisés. Ainsi, je l’interroge, lui montrant l’un de mes doigts :



Réponse silencieuse : elle avance sa bouche vers lui, puis le lèche avec autant d’attention que de gourmandise.


Il faut bien revenir sur terre.



Digne, gentleman :



Elle peut compter sur moi, je commencerais bien d’ailleurs dès maintenant, n’eût été l’environnement.



La messe est dite. Il reste l’épisode du retour, puisqu’elle est en voiture, et j’accepte, bien qu’étant venu à pied et n’habitant pas très loin, son invitation de me déposer en bas de chez moi.


Dès assis dans son anglaise, déjà pas bien spacieuse pour l’usage pour lequel elle a été conçue, il le faut : j’ouvre ma braguette et sors mon sexe tendu, à la limite le pauvre de l’apoplexie. Je me caresse sous son regard brillant, sa main vient rapidement remplacer la mienne, une main petite et chaude et douce, puis sa bouche, sa main sous mes couilles, sa bouche qui tête mon gland, ma main dans ses cheveux puis qui file sur son dos, son cul, soulève sa robe, l’habitacle étroit, la nuit dehors, sa salive sur ma bite, ma main qui écarte la ficelle de son string, mon doigt sur son anus que je sens souple, l’École Militaire au-dessus, les voitures, rares, qui passent, le petit trou de cul serré inconnu ce matin, elle suce bien, sa bouche humide et chaude m’enserre, Paris la nuit, une jeune femme blonde, mon sexe dans une bouche qui m’a dit il y a trois heures Vous attendez une Sophie ? la tour Eiffel à gauche, un site de rencontre, ses jambes douces, son petit cul chaud, je la relève, me branle devant ses yeux, je manipule aussi délicatement que possible le petit corps dans l’anglaise riquiqui, glisse son poids léger sur son siège, pelote les jolis seins ronds, fait bailler la dentelle d’un soutien-gorge, pince un téton érigé, écarte les cuisses blanches, écarte le string noir, une chatte délicieuse, sa chatte, celle de mon inconnue, ourlée d’humidité, totalement rasée, une odeur forte, écœurante et affolante en même temps, immédiatement enivrante, sa chatte qui s’ouvre sous mon doigt, je la branle doucement en la regardant dans les yeux, ses joues rouges, ses cheveux blonds en désordre, son visage qui se tord dans une grimace d’abandon avide, ses yeux qui réclament, son souffle rapide, deux doigts dans sa chatte, plus vite, ma bite sortie, le septième arrondissement endormi, une petite anglaise dans une file de voitures garées, sa fente serrée, douce et chaude, les lèvres écartées, l’odeur de sa mouille qui envahit l’habitacle, plus vite, plus loin les doigts, son bassin qu’elle pousse vers moi, trempés mes doigts, ses gémissement qui s’accélèrent, encore, encore, jusqu’à ce que.


C’est too much (encore de l’anglish) si j’écris qu’au moment où elle a joui, la tour Eiffel s’est mise à scintiller ? Mais en fait c’est faux, il y a eu un décalage, d’exactement deux secondes. Je trouve que je m’en suis quand même pas trop mal sorti.