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Temps de lecture estimé : 9 mn
23/10/07
Résumé:  Pourquoi ne serais-je pas heureux ?
Critères:  amour revede -amourpass
Auteur : Patrik  (Carpe Diem Diemque)            Envoi mini-message
Heu-reux

Heu-reux !


Pourquoi ne serais-je pas heureux ?


Tout va bien depuis que j’ai rencontré ma nouvelle compagne, que je peux qualifier de femme de ma vie. Je sais, j’ai déjà utilisé par deux fois ce qualificatif, mais, très objectivement, je suis sincèrement persuadé que c’est parfaitement approprié. Surtout quand je compare à mes ex ! Ne leur en déplaise…


Il est toujours difficile de faire la « promotion » de celle qu’on aime. La première raison en est qu’on manque souvent d’objectivité, l’être aimé étant paré de mille vertus. La seconde est la crainte que la publicité soit tellement bien faite, que, par conséquence de la trop bonne réussite de l’entreprise, des myriades de concurrents s’en viennent se presser auprès de celle qu’on adore et fassent le siège de la tour où réside la belle princesse, qui, ma foi, ne déteste pas tout le remue-ménage qu’elle suscite…


C’est toujours très flatteur, n’est-il pas ?


Moi, je suis flatté que ma belle soit à mes côtés. J’ai un petit côté ostentatoire et donc, fier de ma bonne fortune, je m’exhibe auprès de ma douce. Parfois, pour être plus franc, c’est plutôt moi qui exhibe ma douce. Surtout ses rondeurs et ses appas !


C’est toujours très flatteur, n’est-il pas ?


Comment décrire ma bien-aimée sans tomber dans le panégyrique ? Sans mentir, elle est magnifique, à sa façon : une bien belle femme mûre, grande, aux longs cheveux qui m’accrochent le cœur, d’admirables yeux sombres dans lesquels je pars me noyer, une adorable bouche rosée à croquer…


Non, c’est trop dithyrambique !


Mais réaliste !


C’est vrai que ses yeux sont sombres comme la nuit, nos nuits qui sont plus belles que vos jours ! Nos jours qui sont nettement plus beaux que vos nuits. C’est vrai aussi que ses lèvres tendres m’attirent au plus haut point et que je n’ai de cesse de vouloir les embrasser, les dévorer ! C’est vrai aussi que j’adore sa longue chevelure si soyeuse, l’éclat de ses mèches au soleil, les fins fils qui voltigent au vent…


Sa bouche, son nez, ses yeux, ses joues, sa figure, tout ça qui me fait fondre, que je veux garder à moi jalousement mais que je suis si fier d’exhiber à la face du monde, car je sais, au fond de moi, que cette magnifique femme est mienne !


Car c’est toujours très flatteur, n’est-il pas ?


Si j’ose m’aventurer plus bas, je sens que je vais faire saliver plus d’un homme, car sa poitrine forme deux monts idéaux sur lesquels j’adore m’attarder et me reposer ! Deux seins, ni trop gros ni trop petits, deux seins à la fois lourds de désir, à la fois légers de délicatesse, aux pointes acérées et sucrées.


Ah ces seins ! Ah ses seins ! Si beaux, si magnifiques, si adorables, si appétissants, si… si tellement tout ça !


Rien que d’y songer, j’en ai l’eau à la bouche ! Cette femme me fait décidément un effet incroyable. Pourtant, elle n’est pas la première de ma vie, mais j’espère bien qu’elle sera la dernière, l’ultime !


J’ai une fascination pour le décolleté tout en rondeur de ma compagne. D’ailleurs, elle sait très bien quels avantages elle peut tirer de ses avantages, et elle sait admirablement mettre en valeur cette partie particulière de son anatomie. D’autres parties aussi… Toujours est-il, que même si elle ne se considère pas comme étant belle, elle sait pourtant se mettre en valeur, surtout du côté du balcon. Comment comprendre les femmes ? En les prenant, diront le sage et le cynique.


En valeur ? Je le vois nettement quand nous nous promenons ci et là, aussi bien en ville, dans les magasins, dans les foires et autres marchés aux puces, dans tous les endroits publiques. Femme publique ? Non, ex-femme pudique qui découvre son corps des années plus tard et qui découvre aussi le plaisir d’être belle à travers les yeux d’autrui… les miens surtout. Je suis jaloux, un peu, beaucoup parfois !


Mais c’est toujours très flatteur d’être avec une si belle femme, n’est-il pas ?


Les charmes de ma mie, j’en passe et des meilleurs. Quoique… Non, je ne puis résister à ce plaisir délicatement pervers et masochiste de continuer… Je poursuis donc mes cours d’anatomie, pas besoin de partir ailleurs.


Si son buste est des plus avenants, surtout à mes mains et à ma bouche, son ventre est une plaine légèrement bombée sur laquelle j’aime flâner et lutiner. Une plaine aucunement morne, un paysage doux et reposant, qui palpite, qui vit. Une plaine telle un oreiller, une plaine où se baladent mes mains sur sa peau soyeuse, ses tendres chairs souples, molles mais si apaisantes. En son centre, un petit puits peu profond, prélude d’un autre plus bas et aussi d’un autre plus lointain et sombre.


Plus bas, après la plaine, un faible mont dédié à une ancienne déesse. Peu m’importe les déesses antiques puisque j’ai la mienne, celle que je vénère chaque matin et chaque soir de la plus douce façon qu’il soit. Sans compter les offices du jour, quand je le puis… Un mont parfois boisé, luxurieux, parfois lisse, doux…


Par delà cette hauteur, commencent une vallée étrange, un sillon suave, un gouffre mystérieux mais tellement tentateur. Tout un vallon parfois masqué sur une végétation suave, parfois luisant au soleil, tout en plein et en délié, rose de plaisir, brillant de promesses, au fin goût un soupçon salé. Un gouffre dans lequel je sombre, un abîme sans retenue, plein de sensations fortes, d’oubli de soi, d’explosions des sens, toujours plus, encore plus…


Rien qu’à moi, tout à moi !


Je sais aussi que, certains jours, la brise caresse ce vallon sous sa jupe, qu’il suffirait peut-être d’un coup de vent preste pour que se dévoile au grand jour ce qui fait le délice de mes nuits. Je sais surtout que ça l’amuse et qu’elle en use et abuse. Sous le frôlement d’un zéphyr, la chair rebondie et nacrée de ses seins en union avec la chair ultra tendre de son intimité…


J’imagine, je rêve, je fantasme… et j’en ai des sueurs froides !


Dans ces conditions, il est très difficile d’être malheureux ! D’autant que si j’ai une petite baisse de régime, ma douce mais exigeante compagne se fait un plaisir de me rappeler que je lui dois le minimum syndical, et ce dernier place la barre particulièrement haute ! Mais je ne vais pas me plaindre, bien des hommes remueraient ciel et terre pour bénéficier d’une faible part de mon paradis…


Parfois, je me demande ce que le ciel réclamera de moi comme paiement de tout cet Éden dont je bénéficie sur terre. Peut-être, j’irais me tordre dans les flammes de l’enfer, du premier, tandis que je me vautre dans celui du septième ! Je commence à comprendre les démons, surtout Lucifer, le porteur de lumière… il y a beaucoup de félicités dans le côté obscur de la femme et aussi de l’homme, beaucoup de passions inavouables dans le côté sombre de l’amour…


Pour l’instant, je contemple la croupe rebondie de mon amante, celle que je sais sans culotte, à la merci d’une saute de vent, ou qu’elle se penche juste un peu de trop… Éclair de sa chair blanche, de ses rondeurs, de ses sillons au soleil et à la vue de tous… Cet éclair qui me donne un coup au cœur…


Pourquoi elle et pourquoi moi ? Pourquoi l’ai-je rencontrée ? Avant ma vie était calme, comme l’eau d’un lac, comme une plaine. Puis elle est venue, j’ai découvert avec elle les torrents, les fleuves impétueux, les chaînes montagneuses et leurs cimes hautaines. J’ai découvert qu’en altitude, il y a par delà les collines, il y a d’autres plaines, des forêts, des déserts, même des océans qui mènent vers d’autres continents. J’ai découvert d’autres sensations, d’autres plaisirs, d’autres façons d’être, aussi d’autres personnes en moi.


C’est sans doute cet aspect qui m’étonna le plus, je n’étais pas unique, j’étais double, triple… j’ai découvert que j’étais comme un dé à jouer, mais je me contentais d’une seule face alors que j’en avais cinq autres. Puis un jour, j’ai eu connaissance qu’il existait aussi des dés à huit, dix, douze, vingt faces. On me parla même de cent… Un défi à mon imagination et à ma libido !


Cent faces… Cent personnes, cent moi-même à aimer la même femme… Un harem inversé en quelque sorte… Un grand jeu dans lequel on jette parfois les dés mais où l’on choisit la combinaison la plus plaisante, la plus excitante et la plus fantasque !


Et comme j’ai le plus beau terrain de jeu qui est son magnifique corps et sa belle âme, alors je joue !


Et je me la joue grand seigneur ou amoureux transi. Plein de rôles qui couvrent toute une palette très large, la totalité des couleurs, par toutes les nuances, les luminosités et les saturations. Je me joue mon grand théâtre sur la scène de ses seins, dans la courbe de son cou, et dans les paysages qu’elle m’offre sans retenue.


Et moi, je me déchaîne sans retenue !


Alors je peux devenir un loup vorace, je mords sa chair si tendre, je contemple ensuite la trace de mes dents sur sa peau, je griffe, je fesse, j’admire les zébrures rouges que je laisse sur elle.


Mes instincts sadiques et de domination remontent à la surface. Cette femme est mienne, personne d’autre ne l’aura. En une fraction, je rejoins mon très lointain ancêtre des cavernes, celui qui se faisait respecter à coup de massue. Le verni civilisé est décidément bien mince devant la concupiscence et le désir primaire de posséder une femme et de la faire sienne.


Tout ce corps est à moi, je suis exclusif, possessif, intransigeant. Tout en elle est à moi, de la tête aux pieds, du bout de ses seins adorables aux rondeurs de son cul accueillant, de ses épaules graciles à son ventre arrondi, de sa nuque à croquer au creux affriolant de ses reins cambrés. Alors je me sers, je déguste sa peau sucrée, je pétris sa chair tendre de mes doigts avides, je serre contre moi son corps si doux et si ferme à la fois.


Son sexe est un fruit dont je raffole, une pêche délicatement fendue dans laquelle ma langue vient boire, dans laquelle mon pieu rigide vient s’oublier, piochant, labourant, ensemençant, toujours et encore, sans répit, toujours plus loin, toujours si excitant, toujours si extraordinaire, sans se lasser, toujours à découvrir de nouvelles sensations si intenses, si oppressantes, si chavirantes, mais tellement sensuelles, subir encore et encore la petite mort du corps et la dissolution de l’esprit après avoir tout vidé en elle, la remplissant, la comblant, elle, cette femme dont je suis fou.


Sa bouche si chaude autour de mon gland en fusion, moi qui renais doucement, moi qui redeviens mon propre héros. Comme Gilgamesh, j’irai dans mille contrées rechercher l’immortalité, défier les dieux et surtout la Déesse. Je revivrai sur son corps dévasté mais si chaud, si accueillant, je revivrai une autre épopée encore plus épique, parcourant tous ses paysages, ses monts, ses grottes. Oh sa langue si caressante, mon membre de chair frémissante dans sa bouche si voluptueuse, je vis ma descente aux Enfers, mon cœur prêt à éclater, mes nerfs à vif, mon cerveau à la limite d’exploser, mon corps devenu une sourde douleur si délicieuse…


Toujours jaillir en elle, sur elle ! La combler encore et toujours, toujours ! Jusqu’à ce que je ne sois plus rien du tout, pas même une outre vide, sans plus un seul atome humide, devenir sec de la rendre si humide, mouillée, trempée, inondée !


Pluie dans le désert, source qui jaillit d’un rocher frappé par un bâton surnaturel, je reviens une nouvelle fois à la vie, comme une salamandre après le feu de ma passion pour elle. Au-dessus de moi le ciel, si lointain et éthéré ; en dessous de moi son corps mystérieux, l’appel de la chair, l’appel de ce trou sombre et interdit. À genoux, je le prie à ma façon, le nez plongé dans ses fesses frémissantes, la langue égarée dans un puits ténébreux. Une dernière fois, une ultime fois, redevenir d’acier, celui qui peut tout, celui qui peut encore, toujours, éternellement. Alors je plonge en elle, me frayant un passage dans ses profondeurs interdites, au plus profond, au plus obscur, ravageur, dévastateur. Victorieux, conquérant, je plante mon drapeau en elle, pour marquer et asservir mon territoire, accaparer ma possession, dire qui est le Maître en ces lieux soumis. Exploser une dernière fois, une ultime fois, me vautrer épuisé sur son corps si doux, si chaud, si voluptueux, si…


Une suprême étincelle de raison, de conscience, la prendre dans mes bras, serrer ce tendre trésor contre moi, cette femme, ma femme, m’endormir auprès d’elle, avec elle et savoir que demain, c’est elle que je verrais me sourire, faisant de moi un homme encore et toujours heureux…