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Temps de lecture estimé : 23 mn
08/11/07
Résumé:  La colonie des rescapés du Blue Royal tente de s'installer sur l'île. Est-ce que la prophétie est vraie ? Trop de coïncidences !
Critères:  fh grp fbi hagé fagée jeunes couleurs asie frousses extraoffre grossexe forêt campagne fête voir fellation cunnilingu anulingus pénétratio double sandwich fsodo échange partouze aventure -aventure -initiatiq -groupes
Auteur : Apv            Envoi mini-message

Série : L'Exil et le Royaume

Chapitre 07
Les 101

J’engage les lecteurs à lire les chapitres précédents.


L’Exil et le Royaume




Partie 2 : Le Royaume




Chapitre 2 : Les 101


Il faut, selon nos principes, rendre les rapports très fréquents entre les hommes et les femmes d’élite.


Donc, nous instituerons des fêtes, là nous rassemblerons fiancés et fiancées, avec accompagnement de sacrifices et d’hymnes que nos poètes composeront en l’honneur des unions célébrées. Pour ce qui est du nombre d’unions, nous laisserons aux magistrats le soin de le régler de telle sorte qu’ils maintiennent le même nombre d’hommes - eu égard aux pertes causées par la guerre, les maladies et autres accidents - et que notre cité, dans la mesure du possible, ne s’agrandisse ni ne diminue

Platon






Les yeux de Kellian observaient la scène macabre qui se déroulait à une centaine de mètres. À ses côtés, tapis dans la forêt qui jouxtait la plage, Julie et Jacques respiraient encore rapidement de leur course folle. Harris était également venu avec une jeune Africaine lorsqu’il avait entendu les hurlements. Les chasseurs, menés par Kellian, composaient le reste de la bande. Bien cachés dans les branchages, tous considéraient le spectacle qui se déroulait devant leurs yeux.


Quatre indigènes, à moitié nus, attachaient une jeune fille de leur tribu à des pieux plantés solidement dans le sable. Les restes d’ossements à l’abandon indiquaient que ce rituel se répétait depuis de nombreuses années. Un sacrifice à quelques dieux primitifs.


La jeune fille se débattait comme une folle. Entièrement nue, ses longs cheveux noirs collaient à sa peau brune. Ses seins, petits et en poire, s’étiraient à cause de l’écartèlement de ses bras. Ses tortionnaires avaient finalement ligoté ses quatre membres aux pieux. L’un d’eux prit une machette et commença à danser en regardant le soleil sans considération aucune pour les lamentations de sa jeune proie.



Ils se regardèrent tour à tour et Jacques prit une décision :



Le sauvage levait dangereusement son arme et c’est à ce moment-là que Julie sortit de la forêt en hurlant comme une démente, sa longue chevelure rougeoyante dans l’air. Les quatre indigènes suspendirent leur sinistre rituel. Il n’avait jamais vu d’habitant sur cette île. Jamais, en tout cas, une femme blanche aux cheveux de feu, à moitié nue. L’un d’entre eux commença à courir vers elle.


Rapide et agile, Jacques surprit le bourreau. Du tranchant de la main, il asséna un coup vif et puissant sur la carotide de ce dernier qui s’effondra d’un coup. Puis, le karatéka se retourna afin d’éviter le coup de poing d’un autre sauvage. Mais Harris lui sauta dessus par derrière et, aidé de deux autres hommes, ils l’assommèrent.


Il en restait deux. Ils brandirent leur machette avec une dextérité qui ne laissa aucun doute sur leur capacité guerrière. Kellian s’était déjà élancé vers le poursuivant de Julie. Toute la plage vibrante de soleil se pressait derrière lui. Le sauvage ne bougeait pas. Malgré tout, il était encore assez loin. Peut-être à cause des ombres sur son visage, il avait l’air de rire. Kellian avançait et l’indigène leva sa machette qu’il présenta dans le soleil. La lumière a giclé sur l’acier et c’était comme une longue lame étincelante qui atteignit le front de Kellian. Puis, le coup de machette. Le corps du jumeau tomba. Et quatre coups encore dans le corps inerte où la lame s’enfonçait sans qu’il y parût.



Il esquiva une coupe et il asséna un coup de pied dans le genou du sauvage qui s’affala dans le sable. Le Suisse éprouvait une rage énorme et percuta la tête de l’indigène sous les oreilles avec le bout de ses doigts. La prise de karaté fut efficace ; crane fracassé, le sauvage mourut sur le coup, un filet de sang coulant de son oreille.


La bande rentra au camp après avoir ensablé les corps des quatre sauvages morts. Ils ramenèrent la jeune fille qui était toujours apeurée.



~~nOe~~



Quelques jours passèrent. Jacques partait de longues heures dans la forêt pour y réfléchir. La mort qui rôdait autour de lui l’attristait. Bien qu’il sache que les événements s’enchaînaient irrémédiablement, il ne pouvait guère ne pas se sentir responsable. Les larmes de Kriss lorsqu’ils ramenèrent le corps de son frère avaient définitivement altéré le moral du Suisse.


Il relisait son livre sans arrêt ; le Livre V de Platon et les exégèses sur la prophétie des 101… Tout cela, il ne l’avait jamais cru pour de bon. Mais tout y était.


Alors qu’il était parti depuis plusieurs heures dans la forêt dense, il entendit des pas s’approcher de sa retraite.



La Française avait lâché le mot en regardant l’homme droit dans les yeux. Visiblement, elle avait tout à fait pris conscience que la prophétie se réalisait. Elle prit la main de Jacques et ajouta :



La main de la femme se fit douce sur la joue mal rasée du Suisse qui était encore absorbé par la prophétie. Les doigts s’enfoncèrent dans la chevelure hirsute du brun.


Puis la bouche de Catherine s’approcha avec précaution. Elle savait le moment décisif. Jacques était un homme aux appétits qui ne supportaient guère la disette et, de plus, leur union était inéluctable. Toute l’histoire de l’humanité avait convergé vers ce moment unique. Tout y concourrait. Catherine savait l’instant inévitable. Pourtant, elle discerna une faiblesse en elle. Une indécision surprenante. Toute sa formation au sein de la secte du Nouvel Éden l’avait néanmoins préparée à ce moment.


La bouche de Jacques vint faire taire les atermoiements de la blonde qui s’abandonna dans les bras robustes. Ils s’enlacèrent doucement comme de vieux amants dont la tendresse a pris le pas sur la fougue des premiers jours. Une main de l’homme prit un des seins volumineux de Catherine qui se pâma de plaisir. Ses tétons durcissaient sous la caresse. Les doigts titillèrent avec agilité les extrémités dures.


La Française se redressa et se blottit contre le corps de l’homme qui se serrait contre son dos et enfouissait son visage dans sa chevelure pour inhaler l’odeur de sa peau. Les deux mains puissantes emprisonnèrent les deux globes. Les hanches vigoureuses de la femme se rencognaient contre le bas-ventre de son amant qui bandait déjà.


Depuis leur arrivée sur l’île, Jacques n’avait guère eu le temps de batifoler. Une rapide "altercation" avec Julie MacDowell n’avait assouvi que faiblement les besoins du Suisse, habitué à pléthore de sexe. Se retrouver seul avec cette femme dont les talents amoureux l’avaient déjà amplement comblé… Jacques bandait. Et puis, toute sa formation au sein du Nouvel Éden l’amenait à cet instant. Tout tendait vers cela. Même son sexe.


Les doigts fins de Catherine palpaient avec minutie l’entrecuisse du brun qui malaxait fiévreusement l’opulente poitrine. Seuls au beau milieu de la forêt, rien ne viendrait les déranger. Un hululement s’éleva. Tranchant et clair, il perfora le silence.


La verge était à présent entre les mains expertes de Catherine qui se retourna pour la mettre dans sa bouche. Suceuse de talent – car gourmande de la queue – la Française voyageait sur toute la longueur de la hampe avant de s’attaquer au gland vermillon qui piaillait d’impatience. Jacques observait la longue chevelure blonde s’abaisser régulièrement sur son bas-ventre.


Puis, il entreprit la belle aux larges hanches – la bouche avide corrompait son flegme. Il la bascula en arrière à même les feuillages et la mousse abondante. La blondeur des cheveux s’immisçait sur le sol verdoyant. Les seins à l’air, Catherine rit de la fougue soudaine de son amant et s’enorgueillit de son opérante fellation. Mais déjà le bougre s’engouffrait entre les cuisses écartées et le pauvre short en haillon de la Française ne résista pas longtemps. La langue vorace darda sur-le-champ le clitoris. La blonde se raidit puis s’assouplit lorsque la bouche embrassa, avec douceur, ses lèvres déjà humides.


Catherine gémit sous les assauts de la langue fougueuse, jouant avec ses lèvres et son clitoris osant même quelques détours par son anus. Elle restait un moment ainsi à recevoir égoïstement ce plaisir qu’il lui offrait ; gémissant de la langue qui écartait ses lèvres jusqu’à les pénétrer. Jamais elle n’avait connu de plaisir aussi intense. Malgré l’abondance de ces orgies, malgré le nombre incommensurable de ses amants, jamais l’instant fut aussi entier. Un instant total. Une finalité. Jamais elle n’avait eu autant envie d’en donner. Jacques se penchait sur elle et continuait l’exploration de sa grotte.



Catherine se dressa. Ce n’était pas l’innocence. Non ! À quatorze ans, l’innocence est un don. À quarante c’est un désastre. Non ! C’est juste que…



Amusée par la requête quelque peu surprenante de son amant, Catherine obtempéra avec une soudaine allégresse et tendit ses fesses rondes contre la tige tendue. Jacques entra doucement entre les fesses de la femme qui râla divinement sous la pression soudaine dans son ventre.


La sodomie avait toujours eu sur cette femme un effet particulier. Elle jouissait quasiment chaque fois sans toutefois en déterminer l’origine. Ces orgasmes clitoridiens, elle les maîtrisait, les commandait même. Mais là ! Toujours le même sentiment d’indécision et d’incompréhension.


Jacques allait et venait avec régularité en se cramponnant avec force aux hanches vigoureuses de Catherine dont les râlements envahissaient le silence de la forêt.


La verge coulissait entre les fesses détendues de Catherine qui fut bientôt prise d’une furieuse envie de hurler. Sa tête éclata. Elle jouissait à nouveau par son postérieur et, tendu derrière elle, Jacques percutait toujours avec fougue la blonde qui ne tarissait pas de plaisir.


Il se souvenait de son initiation à Bern, en présence de sa tante. Du haut de ses vingt ans, le pauvre avait perdu ses moyens lorsque qu’une femme vint se présenter à lui et qu’on lui demanda de la sodomiser. La femme, d’un certain âge, pas vraiment vieille, mais plus vraiment dans la fleur de l’âge, s’était accroupie sur une table basse et écartait les cuisses dans une pose insolente. Le jeune homme défaillit totalement lorsque sa propre tante vint lubrifier l’anus offert. D’un coup, il éjacula à longs jets et aspergea la femme à quatre pattes qui attendait et sa tante qui en fut presque ravie.


Catherine s’allongea dans la mousse fraîche et accueillit son confrère dont l’érection trahissait l’état d’avancement de son excitation. Les jambes sur les épaules musclées de Jacques, la Française accusa la pénétration ferme de son partenaire qui la soulevait presque de terre. Puis en quelques coups de reins, Jacques éjacula au fond du vagin de Catherine qui pleura de plaisir.



~~nOe~~



Les événements des sauvages avaient marqué les esprits. Des éclaireurs avaient découvert un passage pour atteindre les plateaux. La voie était ardue mais tous les 101, d’un même corps s’investirent dans ce déménagement titanesque. En effet, le Blue Royal avait été totalement désossé. Il fallait tout transporter.


Greg Blackman et Harris accompagnèrent la veuve Elga et un géologue pour déterminer le lieu le plus adéquat pour installer la colonie. Ils traversèrent sans trop de difficulté la forêt. Un sentier à travers des fougères et les arbres commençait à apparaître à force de passages. Ils arrivèrent au pied des falaises dont la roche dure et ciselée ne laissait guère de voie facile aux quatre explorateurs. Il fallut faire montre de pugnacité pour se frayer un itinéraire. Greg et Harris durent parfois tailler la roche pour y ménager un semblant d’escalier. Plus tard, les travaux des 101 permirent d’aménager un passage formé de goulotte, de marches et de rambardes en bois.


Quand le groupe parvint au sommet de la falaise et qu’il traversa la bande étroite d’arbres, il déboucha sur un panorama tout à fait inattendu pour une île du Pacifique. Une immense lande formée de bosses, de petits vallons et le tout entouré à l’orient d’arbres. À l’occident, imposante, altière, une montagne rocheuse, parsemée de petits sapins faisait s’écouler de nombreux ruisseaux qui fusionnaient en une rivière qui dévalait lentement sur le plateau avant de se jeter du haut des falaises en une immense cascade.


De suite, le géologue et Harris comprirent que ce plateau était une manne. Plat et dégagé, il ne demanderait pas une déforestation coûteuse en temps et en énergie. L’accès aux arbres qui ceignaient le plateau fournirait d’une part un matériau de construction facile d’accès et, d’autre part une protection naturelle.



Les trois hommes la regardèrent avancer dans son short en lambeau et acquiescèrent en admirant l’harmonie du paysage. Elga chanta un chant norvégien en arpentant le plateau qui se perdait à l’horizon.


Ils s’établirent au meilleur endroit, pas très loin de la rivière.



~~nOe~~



Greg Blackman se prit d’amitié pour la jeune sauvage que le groupe avait sauvée. La jeune indigène avait mis plusieurs jours pour sortir de la terreur. Le grand black l’avait rassurée. Elle s’était elle-même confectionné un pagne avec des feuilles qu’elle avait trouvées dans la forêt. Elle déambulait les seins nus dans le village et quelques femmes nourrissaient quelque jalousie à la vue de son habit. Tout le monde était vêtu de haillons informes.


Aidé par Mikyo et Kwun, il l’avait intégrée progressivement aux tâches de la communauté et elle commença à produire des pagnes pour les femmes. Cette activité l’intégra totalement et elle commençait à communiquer avec quelques mots.



Ils marchaient sur le plateau depuis des heures en contournant les petites bosses. Ils étaient déjà loin du village.



Le sourire de Greg réjouit la petite.



La jeune indigène aux seins en poire s’allongea dans l’herbe et respira profondément. Le ciel était bleu comme d’habitude. Greg s’assit et pensa qu’elle devait bien être heureuse ici plutôt qu’avec ses congénères.



Avec l’impétuosité de sa jeunesse, Tiki bondit et, debout face au noir, elle ôta son pagne, découvrant un pubis fourni. Greg la regarda avec étonnement. Une légère culotte de cheval soulignait une taille fine et ferme.



Et avec beaucoup de hardiesse, Tiki fit l’amour au noir dont le membre herculéen qui se dressa bientôt fut une aubaine pour la jeune sauvage dont l’appétit sexuel était formidable.



~~nOe~~



Doucement un village se construisit. On amena les matériaux. On coupa des arbres. Un premier bâtiment s’éleva pour accueillir tous les enfants. L’éducation de ses derniers était dévolue aux personnes les plus douces et les plus calmes.


Encadrés par Kwun, qui avait pris la position de sage de la colonie, les adultes chargés des enfants étaient les précurseurs d’une société nouvelle. Comme il y avait beaucoup d’orphelins, il n’y avait plus de parents attitrés. C’est la communauté dans son entier qui en avait le rôle.


Les enfants, à mesure qu’ils naîtront, seront remis entre les mains de personnes chargés d’en prendre soin, hommes, femmes, ou bien hommes et femmes réunis ; car les charges sont communes à l’un et à l’autre sexe. Platon, avait lu Catherine.


La plage, le sentier des fougères, l’accès aux falaises, la rocaille accidentée, le plateau aux mille collines, la vallée aux ruisseaux limpides et le village : bientôt ces lieux deviendraient le mantra de leur vie.


Les bâtiments en bois se construisaient rapidement. Jacques avait indiqué qu’il n’y aurait pas de maison individuelle. Des alcôves étaient toutefois réalisées pour les couples désireux d’avoir quelque intimité.


Tous les matins, Kwun menait une méditation collective sur une petite colline à côté de la communauté, face à l’imposante montagne. Le soleil levant dorait par touches successives les roches et les arbres du versant est. Chaque matin, de plus en plus de personnes venaient s’asseoir et suivre les indications avisées de la Coréenne. L’ancienne nonne bouddhiste délivrait les méthodes de méditation tout en indiquant les fondements de la philosophie du Bouddha. Un sentiment d’appartenance naissait au cœur de la communauté.


Jacques enseignait ensuite les arts martiaux pendant environ une heure. Vladimir et Kriss avaient insisté pour que tout le monde puisse avoir des rudiments de combat. L’incursion des sauvages montra la légitimité d’un tel entraînement. Les plus vieux de la communauté et les enfants n’étaient pas soumis au cours de karaté.


Quelques-uns des plus doués s’entraînèrent un peu plus longtemps auprès de Jacques. Ils n’étaient donc plus d’astreinte de travaux. En quelques semaines d’instruction, ils furent à même d’entraîner des groupes à leur tour.


Jacques commença également à mettre au point des armes avec l’aide d’un ingénieur. Des arcs surtout. Il détermina un entraînement spécifique que Kriss suivit avec beaucoup d’assiduité.


Le déménagement avançait difficilement. La tâche était titanesque. Déplacer les lourdes et encombrantes plaques d’acier se révéla extrêmement pénible. Cette besogne dura un mois et demi.


Pourtant, les 101 s’alimentaient sans peine. L’île était généreuse. La pêche donnait une quantité suffisante de poissons et de crustacés tandis que la chasse permettait des appoints non négligeables de viande.


Le noir américain Greg Blackman et Kriss, qui s’occupaient de la chasse, avaient capturé des espèces d’oies qui donnaient des œufs très comestibles. On construisit des enclos pour les élever et les faire se reproduire. On tenta également de domestiquer des cochons sauvages mais la tâche fut plus ardue.


La chasse et la pêche demandaient quelques efforts mais la cueillette des fruits et des légumes fut un jeu auquel les enfants s’adonnèrent chaque matin. Avec les indications expertes d’un botaniste et d’une ancienne ingénieur agricole, tous les enfants descendaient par une voie à présent praticable, pour rejoindre la forêt et cueillaient les provisions pour la journée.


Les personnes les plus âgées furent chargées d’élaborer les premières cultures. Les sols étaient riches et avec le climat clément ; tout pouvait pousser.


Le déménagement terminé et les premières installations achevées, une fatigue générale s’abattit sur la communauté. Jacques et Catherine comprenaient bien cette lassitude mais il restait encore beaucoup de choses à faire. Des bâtiments manquaient encore : des réserves pour la nourriture, un système d’écoulement d’eau, un bâtiment pour manger tous ensemble lorsqu’il pleuvrait…


Un matin, deux femmes s’insultèrent violemment pour une vague histoire de vêtement. Kwun, qui marchait non loin de là, les calma et leur expliqua que tout était en commun et que la colère n’engendrait que la colère. Elle demanda à Tiki de leur montrer comment confectionner des pagnes.


Un autre jour des hommes en vinrent aux mains. Des incidents mineurs se multipliaient. Un jour Catherine vint voir Jacques.



Au cours du repas du soir, Jacques prévint qu’une grande fête aurait lieu le lendemain à la lumière de la lune. La surprise fit place à la joie. Pourquoi n’auraient-ils pas le droit à une fête ?


Tout le monde se coucha ce soir-là dans l’excitation du lendemain. La promiscuité de l’unique bâtiment prévu pour le couchage n’engageait guère les ébats. Seuls les couples, dissimulés dans leur petite alcôve, osaient parfois s’adonner au sexe. Pourtant, sur les ordres de Catherine, une vaste cabane avait été construite pour les enfants, bien à l’écart de celle des adultes.


Dans la diffuse clarté bleu nuit, Jacques discernait l’avènement futur de la prophétie.



~~nOe~~



Le lendemain, avec Vladimir et Kriss, le Suisse délimita un espace non loin du village. Au creux de trois collines, le lieu était discret. Il n’était pas visible des bâtiments.


Le vieux Russe tenta bien plusieurs fois de percer les projets de Jacques. Il sentait bien que leur chef avait une idée très claire pour cette fête.


Du bois fut amené et un grand bûcher fut préparé au centre de l’espace. Des victuailles également furent acheminées et dressées sur une table de fortune. Jigoro revint de la pêche avec son groupe et prépara le poisson en fin de journée. Le groupe de chasseurs, mené par Harris, apporta beaucoup de viande.


On coucha les enfants et lorsque le soleil disparut derrière la montagne et que la lumière diminua, une procession s’organisa en direction du lieu prévu pour la fête. La lune devint l’unique éclairage et les adultes progressèrent entre les collines pour arriver dans un creux assez vaste.


Ils devaient être environ soixante-dix ou quatre-vingts, de tous âges, de toutes cultures. Ils s’amassèrent calmement autour du bûcher éteint, érigé au centre, et se regardèrent, attendant l’arrivée de Jacques. Sur les tables, des victuailles à profusion les attendaient. Qu’allait-il se passer ?


Malgré la pleine lune, il faisait assez sombre. Une légère fraîcheur s’installait. Les derniers finirent la ronde et le murmure s’intensifia. On s’interrogeait. Puis il se calma et se tut lorsque Kwun et Catherine approchèrent du centre précédées par le grand et beau Jacques. Ils étaient vêtus d’une longue toge en un léger tissu ocre. La Française tenait un flambeau qui perçait la nuit.



Jacques parlait fort et distinctement. Le silence était lourd. Éclairé par l’unique source de lumière, le Suisse devenait vraiment le chef. Jamais aucune de ses décisions n’avait été prise en faute. Jamais son autorité naturelle n’avait été discutée ou jalousée. Il était le chef.



Et c’est à ce moment-là que Kwun prit le flambeau que tenait Catherine. Elle recula d’un pas. La blonde s’approcha de Jacques. Tout le monde regardait ; les Jotsu, Greg et Tiki, Harris, Elga la Norvégienne, Kriss, le Russe hirsute Vladimir, les M’Vondo, les vieux, les plus jeunes, les femmes, les hommes, toute la communauté observait avec appréhension la scène qui se déroulait à la clarté du flambeau. La fraîcheur de la nuit tombée sur les collines les tétanisait un peu.


Jacques ôta la toge de Catherine. La pâleur de sa peau soulignait ses formes généreuses. La blonde retira l’unique tissu qui habillait le chef. Sa musculature se raidit sous le coup de la fraîcheur nocturne. Distants d’un bon mètre, ils tendirent leur bras et se prirent les mains.


Le silence était total. Pas de vent. Même la nature semblait être en suspens. Un calme absolu. Tous les regards fixaient les deux corps éclairés par le flambeau que la sage Coréenne brandissait. Catherine s’approcha de Jacques et au moment où leurs peaux se touchèrent, au moment où la volumineuse poitrine de la Française frôla le torse musclé du Suisse, au moment où leurs bouches s’unirent, Kwun lança le flambeau au milieu du bûcher qui s’enflamma d’un coup, faisant résonner tout autour d’eux un claquement retentissant. Le feu monta haut dans le ciel et éclaira soudainement toute l’assemblée. Une vague de chaleur irradia.


Certains s’exclamèrent mais tous restèrent fixés sur les deux corps qui s’étreignaient. Les mains du chef palpaient les fesses vigoureuses de la femme dont une jambe entourait la taille de l’homme. Sa toison presque imberbe se frottait sur la verge à demi tendue et déjà sa main caressait les testicules velus. Les lueurs intenses du brasier sculptaient leurs corps nus.


Une douce chaleur s’immisçait dans les rangs et la danse du feu éclairait doucement le trou où toute la communauté s’était regroupée.


Une femme d’un certain âge, aux cheveux grisonnants, avança et retira ses hardes, dévoilant un corps maigre. Elle rejoint le couple au centre qui l’accueillit avec chaleur. Jacques l’embrassa tendrement tandis que ses mains la palpaient avec envie. Catherine continuait à se frotter sur son pénis.


Vladimir rejoignit la Coréenne et la déshabilla. Sa toge au sol, la Coréenne sourit tendrement au Russe qui avait si bien su la rasséréner quelque temps auparavant sur le navire en perdition. Elle s’agenouilla devant lui et, après s’être débarrassée du short de fortune, elle prit la verge du vieux Russe dans sa bouche et le suça avec une extrême tendresse.


Dans un mouvement quasi instantané, une boule de chaleur monta dans le cœur de chacun, comme s’ils faisaient tous partie du même corps. Ils détachèrent leur regard du centre et se tournèrent vers leur voisin. La chaleur bienfaisante du bûcher aidant, ils se déshabillèrent mutuellement et s’étreignirent sans aucune gêne. Kriss se retrouva dans les bras d’une vieille femme aux cheveux blancs dont les seins fripés se collèrent à sa peau. De l’autre côté du cercle, Elga déshabillait Harris qui caressait la jeune Africaine qui ne le quittait plus.


La lune donnait au ciel une douce pâleur qui servait de dôme à cette orgie réconciliatrice. Le silence était impressionnant. Quelques hululements parvenaient de temps en temps à le percer. Le craquement du feu. L’odeur des victuailles commençait à monter et à envahir la poche dans laquelle l’orgie avait été préparée. La viande cuite embaumait et le poisson grillé agaçait les narines.


Évidemment certains reculèrent. Les M’Vondo ne voulurent pas participer. Ils se dirigèrent vers la viande et se régalèrent du jus succulent qui en coulait. Un homme approcha d’Ella et lui caressa les épaules. Mais cette dernière se refusa gentiment, sans méchanceté. Elle l’embrassa toutefois avant qu’il ne reparte. Elle sourit à son mari qui ne savait pas trop comment réagir.


D’autres, souvent des couples, prirent de la nourriture et montèrent un peu sur les collines qui cernaient l’autel de l’orgie pour s’asseoir et admirer la fraternelle union qui se déroulait sous leurs yeux.


Jigoro et Mikyo se regardèrent silencieusement un moment avant de se déshabiller en s’embrassant, et comme le Japonais fut accaparé par une magnifique jeune femme aux cheveux blonds, sa femme se retourna vers le centre et rejoignit Jacques qui s’était agenouillé et caressait lentement les corps de Catherine et de la femme aux cheveux grisonnants. La Japonaise, au corps si petit, si délicat, s’agenouilla également et se blottit contre le corps tout chaud du Suisse qui ne savait plus qui caresser. Il la regarda un instant en lui souriant gentiment et l’embrassa. Il sentit les petites mains de l’Asiatique se mêler à celles de l’autre femme sur son bas-ventre et dont le tâtonnement n’avait pour but que d’atteindre le sexe en pleine érection.


Catherine regardait la Japonaise qui tantôt embrassait Jacques tantôt examinait son époux aux prises avec une blonde visiblement très entreprenante. La Française rejoignit Jigoro en souriant de loin à Mikyo et derechef prit la verge tendue du Japonais pour la sucer.


Le brasier chauffait les peaux. Il illuminait la scène et procurait une certaine forme d’intimité. Jamais on aurait pu imaginer cela. Autant de monde rassemblé se donnant mutuellement du plaisir pour communier ensemble à l’édification de leur jeune communauté.


On mangeait goulûment en offrant au feu les restes. On examinait l’enlacement des corps, ces imbrications improbables de jambes, de bras, de seins, de sexes, de mains, de cheveux, de langues, de peaux. On riait à gorge déployée en s’embrassant, en se congratulant. Peu à peu, une clameur sourde et grave montait. Ça et là des amas de chair se formaient, se défaisaient. On caressait. On s’amusait. On donnait. Une communion extatique vibrait et grondait prenant chaque être par les tripes et provoquait des démangeaisons qui laisseraient une cicatrice indélébile sur les sensibilités des 101.


Jacques avait pénétré la petite Mikyo avec lenteur, comme pour être en harmonie avec la danse pondérée du feu. Allongée sur le dos, le corps chauffé par le brasier, la Japonaise sentait l’agréable sensation de son étroit fourreau s’écartant sous l’avancée de la verge. Elga, à ses côtés, embrassait le Suisse depuis un moment en flattant sa musculature saillante. Elle pressait son pubis sur la cuisse ferme de l’homme qui s’enfonçait avec rythme dans le vagin de Mikyo qui commençait à lâcher des petits cris aigus.


La parole n’est rien, tout est dans l’action. Ce soir-là, la communauté connut réellement la communion. Ils se dépouillèrent de toutes les hontes dont les années les avaient emmaillotés.


Dans le fourreau de son désir, Jigoro disait des choses qui auraient déchiré le cœur de Kwun à tout autre moment. Allongée sur le ventre, elle appréciait les culbutes énergiques du Japonais qui s’était étendu sur son corps offert. Derrière lui, Catherine lui léchait les testicules et parfois l’anus. Les mains de la blonde ne dédaignaient point quelques incursions vers l’entrecuisse de la Coréenne qui jouissait pour la troisième fois.


Bonaventure mangeait du poisson en écoutant les gémissements monter jusqu’à lui. Ils regardaient, lui et sa femme, le ciel percé par la lune toute ronde et tacheté par la brillance des étoiles. Ils ne participaient pas mais ils n’étaient pas en retrait. À leur manière, ils communiaient avec les autres.


Catherine se leva, laissant Jigoro et Kwun se reposer de leur orgasme. Elle marchait en parlant de temps en temps. Elle se retrouva face à Harris qui regardait sa jeune Africaine prise en sandwich par un vieil Arabe et un homme plus jeune. La blonde se colla au dos de l’ancien capitaine et par-dessus son épaule, elle examina les rugissements de la noire sodomisée.



Il se retourna et embrassa la Française avec une tendresse qui ne lui était guère coutumière. Il enlaça le corps vigoureux de la femme et en se serrant contre elle il déclara :



Mikyo, qui avait laissé Jacques avec la Norvégienne Elga, se joignit à eux.



Ce dernier tendit naturellement sa main vers la petite poitrine de l’Asiatique qui lui sourit. Mikyo avait apporté des provisions et fit manger l’homme qui se délecta de la viande grillée qu’on lui offrait. Catherine prit un fruit dans sa bouche en remerciant la Japonaise et s’inclina vers cette dernière comme pour l’embrasser. Leurs lèvres se touchèrent. La blonde croqua le fruit et déversa le jus dans la bouche de son amante qui le but en gloussant.



Il s’agenouilla aux pieds de ces dames et enfonça deux doigts dans la fente de la Française pendant que sa bouche serrait les lèvres trempées de l’Asiatique.


Cette dernière consentait à l’offrande de la blonde tout en découvrant la lourde et énorme poitrine. Une sensation bizarre s’empara d’elle. Pour la première fois, elle touchait le corps d’une femme, pour la première fois elle embrassait une femme. Sa langue jouait avec celle de Catherine, se rythmait avec celle dans son sexe.


La Française pinçait les petit tétons de Mikyo et jouait avec comme les doigts de Harris s’amusaient avec son clitoris. Elle trouvait qu’il était très compétent avec son petit bouton.


Une femme approcha du groupe. Elle se pencha vers le sexe de l’homme qui débandait un peu. Trop soucieux du plaisir de ses deux amantes, il laissa la bouche avaler sa verge avec beaucoup de vigueur. Mikyo jouit à nouveau en criant. Catherine prit la Japonaise par la main et l’emmena se reposer.


Démuni, Harris se pencha vers la femme qui lui prodiguait une vive fellation. Quels ne furent son étonnement et son ravissement lorsqu’il s’aperçut que l’ample chevelure rousse appartenait à Julie MacDowell.



Harris éjacula sur-le-champ non sans une certaine honte. Julie éclata de rire.


Debout près de la table où étaient déposés le poisson grillé et les fruits, le grand Greg Blackman se faisait sucer par Kwun qui gardait un souvenir impérissable de l’énorme gourdin du black. Sa bouche passait et repassait le long de l’épaisse verge. Catherine et Mikyo arrivèrent main dans la main et se joignirent à la Coréenne. Quand elles avaient remarqué la taille impressionnante du membre du noir, elles étaient accourues. Les trois bouches s’occupaient du reptile bandé.


Penché en avant pour admirer les trois femmes qui se démenaient sur son sexe, Greg ne put longtemps tenir et il commença à jouir. Elles bataillèrent pour récolter la semence épaisse et abondante puis se léchèrent mutuellement pour ne pas en perdre une seule goutte.


Ils rirent si fort tous les quatre que tout le monde autour se tourna. Tiki était là avec le jeune Kriss qui la pénétrait sauvagement. Elle regarda Greg avec beaucoup de tendresse. Le corps vigoureux de la jeune sauvage attira beaucoup de monde ce soir-là, comme pour lui signifier qu’elle appartenait bien à leur communauté.


Le vieux Vladimir ne se sentait plus. Il venait de faire jouir une vieille femme d’une soixantaine d’années comme lui et, à présent, il pénétrait la magnifique Julie. La rousse était venue vers lui pour lui offrir à manger.



Julie éclata de rire en expliquant qu’elle pensait à de la nourriture mais elle s’allongea et amena le vieil homme sur son magnifique corps. Ses longues jambes ceinturèrent le Russe qui la pénétra d’un coup. Il embrassait et profitait au maximum de la splendide poitrine de la rousse qui appréciait.


L’orgie se prolongea jusqu’à tard dans la nuit. On s’endormit les uns sur les autres. On baisa encore et encore. Enivré, on tombait de sommeil tout en caressant son voisin.



~~nOe~~



Le lendemain matin, lorsque le soleil se leva, le réveil fut très difficile mais un nouveau sentiment était apparu en chacun des 101. Un sentiment de bonheur intense et de liberté. L’appartenance à la communauté n’avait jamais été aussi forte.


On décida les jours suivants que tout le monde serait habillé par les pagnes de Tiki.


Le soir, à présent, la promiscuité ne posait plus de problème. Ce n’était pas l’orgie. Non. Mais on ne dédaignait pas d’assouvir les désirs de son voisin. Les couples se donnaient plus facilement. Jigoro appréciait beaucoup de regarder sa femme avec d’autres hommes ou d’autres femmes.


Le travail quotidien était facile. On pouvait s’arrêter et partir se promener avec quelqu’un sans pour cela choquer qui que ce soit. Greg appréciait, après une pêche ardue, d’aller se promener avec Tiki ou Kwun sur le plateau aux mille collines pour discuter, pour s’enlacer sans pour cela faire l’amour à chaque fois.



~~nOe~~



Un jour, Jacques demanda à un groupe de venir avec lui pour commencer à explorer la montagne. Ils partirent tôt le matin.


Mikyo et Jigoro, qui accompagnaient le Suisse, furent cernés de pentes verdoyantes, avec des sous-bois broussailleux et des arbres vénérables mais intimidants. Des plantes rampantes bondissaient d’une cime d’arbre à une autre, les attelant ensemble. Les poils sur les bras de Jacques frémissaient. Mikyo était épanouie, son visage rosi, ses yeux brillants. Ils vivaient un moment très spécial et ils le savaient.


Il n’y avait pas de précipices vertigineux, seulement des pentes qui s’écoulaient dans un océan d’arbres, de buissons, de terrasses. Des pentes amicales.


Tout en montant, ils aperçurent une grotte. Ils l’atteignirent quelques minutes plus tard et y pénétrèrent. Mikyo avait vraiment la sensation de retourner dans un endroit familier. C’était à la fois rassurant et perturbant. Ils avancèrent doucement et s’arrêtèrent d’un coup. Là, à quelques mètres d’eux, sur la paroi de la grotte, un immense dessin et des mots.


Des corps enchevêtrés, les uns avec les autres dessinaient une orgie. Puis Jacques commença à lire. Il s’agissait d’une liste. Il blêmit soudain. Devant ses yeux, la liste des 101. Son nom en premier. Catherine en second. Puis tous les noms.


Il se retourna vers le couple qui n’en croyait pas leurs yeux. La scène dessinée ressemblait que trop à l’orgie de la dernière pleine lune.


Mikyo poussa un cri. Tout le monde sursauta. Là au sol, un squelette, les os blanchis par le temps. Et à côté, un sabre et un kimono soigneusement plié. Ce kimono. Le kimono. Mikyo crut défaillir quand elle comprit qu’il s’agissait de Matsuo Haritika, son maître botaniste, son initiateur sexuel.



Suite : Partie 2 - Le Royaume, Chapitre 3 - L’avènement