Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 12020Fiche technique12870 caractères12870
Temps de lecture estimé : 8 mn
01/12/07
Résumé:  Dans cette boîte incongrue, nichée au rez-de-chaussée d'un immeuble bourgeois dans un quartier idoine, nous enterrions les nuits, à ce moment où la conscience, exilée enfin dans la réalité, n'attend plus grand-chose.
Critères:  fhhh hbi inconnu copains boitenuit noculotte cunnilingu fgode hsodo champagne exercice -occasion -fhhh -boitenuit
Auteur : Bordaldea
Lucie in the sky

C’est chez Mo que le feu enflamma la nuit. Nico et Paul avaient lâché l’éponge. Éric, plus gaillard, m’avait soutenu de bord en bord, jusque chez Mo.


Dans cette boîte incongrue, nichée au rez-de-chaussée d’un immeuble bourgeois dans un quartier idoine, nous enterrions les nuits, à ce moment où la conscience, exilée enfin dans la réalité, n’attend plus grand-chose. Ce qui nous poussait montait du fond des entrailles, évitant toute connexion directe avec les synapses. Comme si le sang commandait au sang, la chair à la chair. Se finir chez Mo tenait du rituel sacrificiel. Dans cette atmosphère délétère, moite et odoriférante, l’électricité des fantasmes crépitait drue. Cosmétiques et sueur formaient une gangue épaisse, palpable, qui aiguisait les appétits. À touche-touche, les yeux se dévoraient. Et faussement se dérobaient. Fossoyeurs de la nuit, nous embaumions la tentation. Sur la frontière indécise d’un entre-deux, ivres morts souvent, nous nous tenions pour initiés : subtiles complexions de sens et de nerfs, phéromones en éveil.


Il suffit de peu pour que tout bascule. Pour que le regard un peu long que vous échangiez avec une fille, à la fois distrait et interrogateur, dérive vers un sourire explicite, une invite dans les yeux. Fascinante dérive. À l’époque, pas grand-chose à faire d’autre pour remplir nos vies. Aucune journée pour nous satisfaire vraiment ! Mais tard dans la nuit, la faille s’ouvrait. Sur le fil du rasoir, nos pas de funambules entamaient la gigue nocturne. C’était notre messe des fous, notre cavalcade : saoulés de lumières artificielles, éphémères impatients voletant, tournoyant autour de qui portait jupon. Pour ce peu de rien : sentir exploser dans la chair l’adrénaline qu’une pâle journée avait comprimée le jour durant. Elle irradiait d’un coup. Sur un regard, un frôlement plus appuyés. Conscience derrière la conscience.


Éric ne dansait pas. Observez un mec qui joue de l’harmonica. C’est rarement un danseur. Il se tient droit, roide presque, son instrument qu’il avale, qu’on devine à peine derrière ses doigts réunis en corbeille. Nul ne sait s’il veut, derrière ses doigts, exalter la musique ou la retenir, la contenir pour la livrer plus puissante. Parfois, les doigts s’ouvrent pour une envolée plus tonitruante, sonore, évadée. Mais l’harmoniciste a la musique intérieure. Peut-être l’instrument qui fait ça, si insignifiant, si dérisoire, si prêt d’être confondu avec rien… avec ses doigts qu’il suçoterait pour en tirer de la musique. Éric, à l’image de ses semblables, ne dansait pas sinon d’un rythme contenu, intérieur. Éric tenait le bar, me regardant danser.


Je ne dansais pas comme eux. Dans ces années 80, la New Wave nous était tombée dessus, avec son fatras de Gothic, Dracula blafards, tous poils hérissés, l’œil cerné de bistre et de khôl. Musique aux vagues ondulations : les bras des gothics mimaient le flux et le reflux des marées. Éric avait la musique intérieure. J’avais mon rythme, tout aussi intérieur, qui s’accordait si mal avec l’environnement. Cette nuit-là, l’intérieur ne commandait plus suffisamment aux membres pour esquisser le moindre pas de danse. Seules me tenaient en éveil les basses puissantes et les mimiques de Mo, agrémentées de trois ou quatre crudités, qui nous en promettaient de belles pour la nuit. Beaucoup de monde était là à danser mais il y avait surtout cette longue blonde habillée de court, tout à côté de nous, que Mo, la mine réjouie, me désignait du coin de l’œil.



De la parole au geste, il n’y a qu’un pas et déjà Mo lui remontait la jupe jusqu’au nombril posant d’autorité ma main sur son sexe. Elle y resta l’espace d’une seconde mais s’y trouva vite déplacée. Mon bras, mû par un gauche instinct, souvenir de culpabilité judéo-chrétienne comme seuls les bras qui se sont tendus vers l’hostie peuvent en avoir, la ramena derechef sur ma cuisse, où elle se mit à trembler, brusquement moite et glacée. Mo, enjôleur et narquois, me pressait de glisser un doigt dans la fente de la fille.


Moins farouche, Éric lui en mit deux.


La boîte était vide. Sur la table devant nous, du champagne et de vagues restes dans les verres. Tous quatre assis sur les banquettes ; Vickie, la jupe toujours en l’air et Mo à nous encourager. Ces choses-là n’arrivent pas dans la vraie vie. Dans les fantasmes et les pornos, elles pleuvent dru. Dans la vraie vie, le passage à l’acte est un long dérapage.


Éric dérapait bien, et ses doigts avec, enfouis dans la chatte de la fille. À en juger par ce que Vickie tenait en main, l’exercice ne le laissait pas indifférent. Comme elle se penchait pour le sucer, la main d’Éric glissa. Revenu de mes fausses pudeurs, j’enfonçai un doigt, puis deux et trois en plein milieu de sa touffe. Les poils gluants et un peu rêches frottèrent contre ma peau. Une odeur de viande faisandée monta à mes narines, envahissant ma tête entière, asservissant tous mes organes sensoriels. Black out total ! Je ne respirais plus : je la sentais, je la mangeais, je la mâchais. Sur les papilles, sur le palais, sur mes doigts que je léchai avant de les enfourner de nouveau au plus profond de sa moule. Ce n’était pas de l’ivresse mais une rage forcenée. Sex addict ! Sur les parois de son vagin raclaient mes doigts fébriles, à la recherche de leur dose. Halluciné de sexe, submergé depuis belle lurette par cette connerie de désir. Trop facile, trop propre sur soi, le désir. Avec le désir, on ne fait que l’amour et des gosses. Avec la mouille de Vickie, qui me dégoulinait aux commissures des lèvres, je passais le mur du son. Le désir, c’est la petite cantate du dimanche. Vickie me balançait en plein concert des Stones. Un vrai trip bien déjanté, avec des riffs de guitare suraigus et grinçants. Ce halètement saccadé : ma respiration, à la mesure de la frénésie qui torturait chacune de mes cellules impatientes d’entrer en transe. Chairs malaxées pétries de part en part, son corps tendu comme un cri strident, happée par mille doigts inquisiteurs, Vickie ne s’appartenait plus : saccades et staccato ses hanches menant à corps perdu son sexe à la rencontre de mes mains, sur la banquette des culs des seins des bouches une explosion sans queue ni tête.


J’avisai la bouteille. Son con ruissela de champagne. Juste le temps de colmater la brèche : le long gémissement de Vickie à la morsure froide du goulot contre ses lèvres, entre ses lèvres, au beau milieu de ses lèvres, glissant maintenant à l’intérieur de sa chatte, se laissant happer dans ses profondeurs. L’intruse au tiers avalée, froidement verte entre ses cuisses blondes. Alors des deux mains, secouant la bouteille. Qu’elle la sente bien. Presque plus froide, déjà elle l’a réchauffée. La retirant un peu, qu’elle ne s’habitue pas trop à sa présence. Mais qu’elle la sente. Pleine matière brute, pleine et dure, impossible à soumettre ni à épuiser. Elle crie. Je le vois dans ses yeux. Elle crie. Je n’entends rien que la plainte de ses yeux embués. Je n’écoute que mes mains sur la bouteille : plus fort ! plus loin ! Encore ! Encore un peu. Un dernier effort. Mon imagination voit pour moi. Le sexe dilaté, la peau qui se tend qui ne sait pas si elle pourra encore, mais elle peut. Elle, crucifiée, cuisses ouvertes, soumise à mon bon plaisir. Plaisir ? Délire ? Je ne sais plus. J’ai des lucioles plein les yeux : sarabandes de flashs. Seins. Ballottement spasmodique des seins. Fermes, mais pris dans la gigue infernale qui secoue tout son corps. Bouche. Ouverte toute grande. Les lèvres n’y dessinent plus de sourire. Le son est coupé. Les mains, les bras. Les mains au bout des bras lacèrent en vain l’air moite et étouffant. Les doigts. Nerveux, quand ils s’arriment à la naissance des cheveux. Comme elle est belle, les mains dans ses cheveux. Baudelaire. Les yeux pleins de lucioles, j’ai des lubies plein la tête : ce soir, Moule au champagne ! La bouteille que j’arrache de son antre. Sous la violence de l’élan, ma lèvre explose contre son pubis. Le goût du sang. Le sien ? Le mien ? Je m’en fous. Je n’ai goût que d’elle. Ses fesses dans la coupe de mes mains, de force elle vient à moi. Ce baiser inouï de nos lèvres sirupeuses. L’irrésistible pulsion de m’engloutir en elle, bouche nez menton langue barbouillés de sang et de mouille forcent frénétiquement l’entrée de son sexe. Le front cogne obstinément au pubis mais pas moyen d’entrer. Alors de dépit presque, trois doigts dans son cul fourragent, agacent l’infime paroi qui les sépare du vagin. La voilà qui hurle. Pas moyen de s’y tromper. Un rugissement fauve qui naît dans les entrailles. Pas ce juste cri qui libère les cordes vocales. Non ! Un hurlement qui libère tout le corps, le vide, le laisse rompu et martelé. Mais vide. Un hurlement d’apaisement. Elle hurle et mes doigts s’enfoncent plus loin pour l’aider à éteindre ce vagissement. Quand c’est fini, elle se redresse. Elle attrape à pleines mains ma tête, ses yeux autoritaires rivés dans les miens :



Comme une crêpe, elle me retourne sur le dos. Dégrafe mon jean. Ma queue jaillit qu’elle s’enfonce jusqu’à la garde. Elle monte et descend sur ma queue à un train d’enfer. Chaque fois qu’elle retombe dessus, je la sens buter au fond de son con. Elle y met une hargne presque effrayante. Une application toute mécanique et régulière qui m’arrache des cris. Alors elle s’arrête. Elle se lève, me tire par un bras, m’obligeant à l’imiter :



Elle s’agenouille sur la banquette, ses mains agrippant le dossier, elle tourne la tête du côté d’Éric :



Elle l’attire à elle, le tenant par les couilles et enfourne sa queue dans la bouche tandis que je l’enfile en levrette. Je lui rends la monnaie de sa pièce. Serrant convulsivement ses fesses, je me retire pour la pénétrer tout au fond d’un violent mouvement de bassin. Elle crie, éjectant Éric, tendant aussitôt la main pour le ramener à elle. Mais je continue. Rien à foutre d’Éric. C’est entre elle et moi. Je veux qu’elle hurle encore. Mais différemment. Que son hurlement implose en elle, qu’elle soit traversée par un bombardement d’électrons, chaque parcelle de son corps laminée, percée d’une multitude de trous d’épingles, que les pointes de ses seins se hérissent, que son cœur batte une insensée chamade. Sa poitrine serrée dans un étau, qu’elle crève de plaisir ! L’idée me taraude – qu’elle en crève, la salope ! – et me donne du cœur à l’ouvrage. Je la pilonne. Mon ventre claque avec un bruit sec contre ses fesses. Mais elle résiste. Jusqu’au moment d’une subite poussée qui lui enfonce les épaules dans la banquette et m’arrache un cri. Mo m’encule. Je suis coincé entre la chatte de Vickie et la queue de Mo. Pas moyen d’en sortir. Je sens ma queue durcir. Vickie aussi, qui donne de violents coups de reins pour m’enferrer sur la bite qui fouille mon cul. Je suis au-delà de la douleur, pris dans un engrenage, bien forcé de suivre le mouvement. Un grognement d’Éric : Vickie tourne vers moi un visage aspergé de sperme. Ses yeux espiègles et ses mots haletants :



Comme pour lui clore le bec, Mo m’envoie d’un grand coup de bite la ramoner à fond. Ça nous fait tous crier. Je sens dans mon cul son sperme tout chaud, alors que l’autre continue de s’agiter comme un forcené. Je crie. Nous mugissons. Hors de tout contrôle. Vickie, moitié gémissements moitié rire, hulule branlant sa chatte par en dessous. Ses mains cherchent mes couilles. Mo hurle :



C’est la grande débandade. Vickie se trémousse comme une petite furie, emprisonnant ma queue entre les parois de son vagin qu’elle serre comme une folle.


Et soudain, ce moment tout blanc où les lucioles dansaient devant mes yeux. Cette certitude que de la main je pourrais les capturer.