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Temps de lecture estimé : 22 mn
09/12/07
Résumé:  L'Arizona, une cavale, des flics, une cave, Polly et moi mal barrés... Une plongée dans le gore, la violence et la série Z. Ames sensibles s'abstenir !
Critères:  fh couple bizarre sales amour exhib entreseins facial fellation pénétratio fsodo policier fantastiqu -policier -roadmovie -amouroman
Auteur : Maldoror      

Série : Cum, blood and bullets

Chapitre 04 / 13
Camp Valley

Cum, blood and bullets



4. Camp Valley




« … cauchemar cauchemar cauchemar fin du rendez-vous avec mon contrôleur judiciaire une semaine de liberté file chez Lalin rasta peu fréquentable il a des plans des plans pour se faire du blé me connaît ça devrait aller je sonne une blonde short en jean un piercing dans le nez et le nombril m’accueille Lollypop elle s’appelle m’en tape me guide jusqu’à lui défoncé camé total cramé merde merde merde ça pue la trouille gorge nouée sueur rampante respire respire Lalin et ses dreads qui tombent sur ses hanches robe de chambre de flanelle le caleçon baissé un pétard au bec en train d’enfiler Polly sur le divan elle en tee-shirt du Tche accoudée au dossier les genoux sur les coussins et le cul en l’air offert le menton dans ses mains la moue boudeuse pendant qu’il la saute elle bâille s’emmerde grille une cigarette lui une main enroulée autour de sa chevelure jouant au rodéo Polly Polly j’ignore qui elle est à ce moment baisée à fond défoncée elle s’en fout subit les coups de boutoir sans broncher la télé allumée sans le son obscurité bougies pour atténuer la forte odeur d’herbe Lollypop à la cuisine une poubelle à la recherche de bières fraîches « Hey man, regarde comment je casse le cul de cette poufiasse ! » Lalin enfoiré salaud « Vas-y installe-toi mec » il dit en s’enfonçant en elle je pose mon cul Lollypop me tend une Corona « J’ai du taf pour toi mec » je ne réponds pas allume une clope sirote ma bière mon regard sur elle le visage maintenant tourné dans ma direction ses yeux dans les miens elle baisée qui m’allume Lalin prend tout à coup la queue dans sa main tire Polly par les cheveux la force à s’agenouiller décharge en râlant deux longs jets qui s’éparpillent sur son visage, ses lèvres, ses cheveux fourre sa queue dans sa bouche « Avale sale pute ! » ce qu’elle fait en me dévisageant Lalin se retire une nouvelle fois lui colle une baffe « Va t’essuyer salope ! » elle tire sur sa Kôhl se lève lui rajuste son caleçon s’installe sur le divan jambes repliées tête sa bière prend un taf sur son joint « Ah putain s’cuse mec mais cette nana est une superfuckeuse » je t’emmerde Lalin je voudrais te crever sale type sale mac sale mac ordure il vide sa Corona d’un trait Polly qui revient du foutre sur son tee-shirt au niveau des seins le Tche remaquillé au sperme de Lalin pauvre vieux Lalin bouche bée Polly un Colt Python Silver Snake en pogne elle le braque « Le deal est terminé, t’as eu ce que tu voulais, enfoiré ! » elle dit lui comprend pas se fait dessus les lèvres tremblantes elle appuie sur la gâchette une fois fait éclater son torse Lollypop détale en hurlant Polly s’approche du corps parcouru de soubresauts vise la tête deux fois une giclée de cervelle s’étale contre le mur avance vers moi « Je m’appelle Polly et si tu veux bien de moi, je t’appartiens jusqu’à la fin des temps » elle me déboutonne sort ma queue déjà dressée s’empale aussitôt me chevauche on baise baise baise fort loin bon je jouis en elle sous l’œil du cadavre la mâchoire arrachée… »



Je me réveillai en hurlant, le cœur prêt à déchirer ma poitrine. Un grondement sourd obstruait mes tympans tandis que les rayons du soleil, plus puissants que jamais, transperçaient le pare-brise pour chauffer à blanc le tatouage d’EraserHead sur mon torse. Il devait être aux environs de midi. Mon estomac criait famine et j’avais une soif du tonnerre. Je rêvais d’un immense steak potatoes accompagné d’une Bud glacée. Pour ne pas changer, j’étais totalement à poil, une forte odeur d’urine dans les narines en prime. Mes cheveux semblaient collés par un liquide poisseux qui avait séché en me laissant quelques croûtes. Répugnant ! Il me fallait impérativement prendre un bain dans les heures à venir. Tout ce sang, cette crasse et ce foutre, je n’en pouvais plus.


En attendant ce repos bien mérité, j’étais posé sur le siège avant d’un 4x4 Cherokee sans rien comprendre. Polly était au volant du véhicule, nue mis à part ses platform boots lacées sur ses chevilles, une clope aux lèvres et un flingue entre les cuisses. Il s’agissait d’un Desert Eagle 50 AE, une arme d’origine israélienne d’une capacité de sept coups. Je remarquai également plusieurs zébrures de sang coagulé sur son dos et ses épaules. Des cicatrices. Ce salaud de flic avait dû continuer à se servir de sa cravache et Polly avait certainement connu l’enfer.



Elle serra la mâchoire.



Malgré tous mes efforts, je ne comprenais rien à ce qu’elle venait de dire. Incapable d’aligner deux pensées cohérentes. J’avais un marteau-piqueur dans la tête.



Elle esquissa un sourire.



Je me redressai d’un bond.





* * *




L’arsenal dont nous disposions était plutôt limité. Un Desert Eagle et un fouet ne suffiraient pas à faire la guerre aux forces de l’ordre, généralement bien fournies côté armement. Nous courions à la catastrophe. Mais Polly était décidée. Rien n’aurait pu enrayer cette fureur qui guidait maintenant notre destinée. Dans ces moments-là, je m’apercevais qu’elle avait soif d’une violence inouïe, beaucoup plus importante que celle qui s’était emparée de moi au cours de mes anciens braquages. Comme elle avait tiré pour tuer le flic qui nous avait pourchassés, elle partait ici avec la ferme intention de « nettoyer la place », animée par une volonté de venger l’honneur qu’elle pensait peut-être avoir perdu dans ce cachot sordide. Je ne savais pas ce qu’elle avait enduré et préférais peut-être ne jamais en connaître la teneur, tant la perversité du sadique qui nous servait de geôlier avait dû être importante.


Je la rejoignais toutefois sur un point. Si ce qu’elle racontait était vrai, ces types étaient des ordures semblables à celles qui avaient hanté mon cauchemar. Lalin avait eu ce qu’il méritait et il y avait bien longtemps que nos coups de feu avaient eu raison de la morale. Au fil de nos errances, nous avions tissé nos propres règles, de la même manière que les flics de Camp Valley avaient créé leur petit jeu morbide. Je n’avais donc aucun scrupule à participer à cette opération qui rétablirait un peu l’équilibre dans ce monde pourri jusqu’aux entrailles. En agissant ainsi, Polly et moi, nous faisions plus que survivre, nous nous apprêtions à exterminer une vermine qui devait gangrener l’âme des habitants. Une œuvre d’utilité publique en somme.


Je commençais à gamberger ferme sur le moyen de parvenir à nos fins sans trop de casse lorsque nous pénétrâmes dans le bled. Une vraie ville fantôme, du genre de celles qu’on peut rencontrer au fin fond du Texas ou dans le désert du Mexique. La pancarte qui annonçait Camp Valley était faite d’un bois vermoulu aux lettres peintes en rouge, maladroitement tracées. Une piste de sable ocre servait d’avenue principale autour de laquelle de petites masures de bois noir envahies par de fines couches de poussière avaient poussé comme des champignons. Visiblement inhabitées. Des touffes d’herbes sèches subissaient les assauts de petits tourbillons brûlants de part et d’autre de la rue. On nageait en plein western. C’était ça, le Far West du XXIème siècle.


Polly rétrograda en écarquillant les yeux à son tour. Aucune voiture à l’horizon, si ce n’étaient quelques carcasses de berlines incendiées. Les bâtisses que nous longions se trouvaient dans un état de délabrement avancé, portant les stigmates d’éclats de balles sur les murs, ou encore arborant des fenêtres et portes cassées. Le tout croulant sous le poids d’une chaleur étouffante. C’était incroyable, Polly avait dû se tromper.



Je m’exécutai et aperçus des traces de pneus sur le sable qui serpentaient le long d’un vieux bâtiment qui portait l’insigne du shérif. À l’évidence, quelqu’un vivait encore ici. Polly rétrograda encore pour rouler au pas et finit par se ranger sur le côté en silence.



Je cédai à son caprice tandis qu’elle prenait le fouet en main.



Et elle descendit. Une odeur de putréfaction avait envahi l’habitacle depuis notre arrivée en ville. J’en devinai très vite l’origine lorsque je quittai le 4x4 à mon tour, laissant la portière ouverte au cas où il faudrait détaler en catastrophe. C’était la même raison qui avait poussé Polly à laisser ronronner le moteur.


Malgré la fournaise qui envahissait mon visage sous le masque et les difficultés pour respirer, je vis, sanglé sur le toit du 4x4 Cherokee, le cadavre putrescent d’un colosse en uniforme de flic, le ventre ouvert. Notre tortionnaire. Une partie de ses entrailles avait coulé le long de la portière, laissant une traînée de sang noir absolument immonde. Une vision de cauchemar qui témoignait de la rage de Polly et de ce qu’elle avait dû subir.


Mais pour elle, cet épisode n’était plus qu’un souvenir refoulé dans un coin de sa mémoire déjà copieusement encombrée d’horreurs. Elle était maintenant en route pour l’enfer, ses deux oreilles de lapin blanc dodelinant au-dessus de sa tête comme les bunnys de Playboy. Je la rejoignis très vite en jetant un œil au passage sur son joli p’tit cul qui dansait sous ses hanches, à quelques centimètres des cicatrices. Son épaisse chevelure perlait au creux de ses reins comme une parure d’or. Se retrouver nus, elle et moi, affublés d’un attirail pour prendre d’assaut le bureau du shérif, m’excitait au plus haut point. Depuis notre cavale, j’aimais regarder Polly, nue et armée jusqu’aux dents. C’était là, me semblait-il, sa vraie nature. Polly n’était jamais plus puissante que lorsqu’elle était nue, elle en avait encore fait la preuve. Si bien que j’espérais qu’elle adopterait cette tenue d’Ève pour toujours. Furieuse et terriblement bandante, c’était ma Polly.



Puis je vis ma petite lapine aux lèvres et pommettes roses détaler à l’angle de la maison, le fouet lové autour du bras, tel un serpent prêt à mordre. À peine avait-elle disparu, je me hâtai à la porte. Il me fallait faire vite. Agir avant qu’elle ne pénètre à l’intérieur, quasiment désarmée. Je savais les risques qu’elle était capable de prendre pour moi, aussi avais-je toujours peur pour elle dans ces moments-là.


Le dos contre le mur, je tendis l’oreille, observant quelques secondes de silence pour mieux écouter. Rien. La pièce semblait déserte, ce qui n’empêchait pas l’adrénaline d’envahir chacun de mes muscles endoloris par les coups. Alors je fis coulisser la poignée et exécutai une roulade à l’intérieur, le flingue en poigne. Je me trouvai maintenant dans le hall de l’entrée, braquant au hasard, au cas où quelqu’un aurait l’idée de surgir du couloir qui s’étirait vers la droite, à quelques mètres de l’accueil. Deux sièges rouges en similicuir, disposés contre les murs, et une antique machine à café garnissaient le hall sur des lattes de bois tapissées par une nappe de poussière. Des éclaboussures de sang séché s’éparpillaient aléatoirement sur le sol et les murs. L’un des sièges était éventré, renversé, l’autre accueillait une pile d’une dizaine de revues porno. J’y jetai un œil sans cesser de braquer l’accueil. Après tout, un flic pouvait s’être accroupi derrière le montant en bois et attendre le moment opportun pour balancer la purée. La couverture offrait une blonde aux gros seins d’une fadeur absolue. Mais c’était moins la qualité du magazine qui m’intéressait. La revue datait d’il y a trois mois.


Je m’approchai alors en silence, le cœur battant et jetai un œil dans le corridor. Quatre portes. Deux sur la gauche, une sur la droite, et la dernière au bout du couloir, entrouverte. Puis je me glissai derrière l’accueil, le doigt sur la détente. Un vieux téléphone à cadran et un registre recouvert d’une fine pellicule de poussière grise reposaient sur le bureau. Une chaise renversée, et le cadavre blanc d’un homme nu. Un cadavre de plastique. Un mannequin.


Qu’est-ce que c’était que ce bordel ? Où avait-on fourré les pieds ? Je me dépêchai alors de gagner le bout du couloir en évitant de faire craquer les planches de bois. La porte entrouverte me semblait propice à inspecter en premier lieu. Je la poussai de la plante du pied et tombai sur les toilettes. Mais le problème, ce n’était pas les chiottes. C’était la fille qui, les mains liées à la tuyauterie, reposait sur un trône qui dégageait une infecte odeur d’excréments et de vomi. Assez jeune, les cheveux noir de jais, elle portait un bandeau sur les yeux et un bâillon de Chatterton. Elle était inconsciente, sa tête reposant sur son épaule comme un jouet d’enfant. Son corsage déchiré libérait un sein laiteux rond et ferme et, dévalant la pente de ses cuisses sous sa minijupe kaki, une culotte blanche était abaissée sur ses genoux. Sa cellule ressemblait à une antichambre de l’enfer, maculée de sang, d’os et de chair, dévorée par les entrailles des âmes trépassées. Car on ne pouvait survivre longtemps au milieu de ces miasmes de mort.


Je la contemplai ainsi quelques instants, m’attardant sur sa poitrine qui se soulevait à chacune de ses respirations. Elle était bien vivante. Il n’était pas trop tard.


Lorsque.

Un craquement derrière moi.


Je tournai subitement la tête avant de recevoir une crosse de fusil à pompe en plein visage, éclatant mon nez en une gerbe écarlate. L’individu qui se tenait devant moi n’avait rien d’un homme. Cette créature d’à peine un mètre soixante possédait un visage difforme à la peau craquelée. Derrière ses yeux noirs, s’écoulait un vice qui transpirait sur son épiderme sous la forme d’un liquide suintant. Sa chair meurtrie rappelait celle d’un lépreux en phase terminale, un malade habité par le mal. Il portait un uniforme poisseux de policier constellé de taches d’hémoglobine et de gras. Malgré la violence du coup, j’eus le temps de remarquer ses ongles chargés de crasse. La créature ne possédait que quatre doigts.


Je tombai aussitôt à la renverse, des étoiles plein les yeux, essayant vainement de récupérer, les paumes en appui sur le sol et la respiration haletante sous ce putain de masque. Je sentais la merde et les croûtes de sang sur mes doigts, tels des vers cherchant à s’insérer dans chacun des pores de ma peau. J’ignorai si j’avais encore le flingue dans ma main. Je reçus un nouveau coup de pied en plein dans la mâchoire et m’écroulai sur les cuisses de la jeune captive, un bruit assourdissant dans la tête et une douleur frontale en prime. L’homme riait, manifestant une joie stridente et insane. J’étais pris d’une trouille bleue, sachant qu’il pouvait à tout instant décider de m’achever sans que je puisse réagir.


C’est à cet instant que je compris que Polly était mon ange gardien. Le claquement d’un fouet chassa le désespoir qui martelait mon crâne. Je levai alors péniblement ma tête de lapin et aperçus le type valser vers l’arrière, le fouet enroulé autour du cou. Le flic échappa son fusil à pompe au moment où il percutait le sol dans un bruit flasque et mou. Polly se tenait dans le couloir, à environ cinq mètres, faisant danser le fouet dans les airs malgré le petit espace. Elle porta sa deuxième morsure. Puis une autre, et une autre encore, sous les glapissements de sa victime qui gisait sur le sol et peinait à se relever. De sa chemise déchirée pointait une peau presque animale, tapissée de touffes de poils hirsutes.


Je pris alors appui sur le mur et me relevai en chancelant, la tête aussi lourde qu’une enclume. Me débarrassai de ce masque si pesant. Quand je remarquai le Desert Eagle gisant sur le sol et m’empressai de le saisir en tremblant, les hurlements incessants de la créature dans la tête. Mais à peine m’étais-je hissé sur mes deux jambes, je vis une silhouette derrière Polly, à l’autre bout du couloir. Une forme longiligne, dotée du même uniforme de flic, fondait sur ma bienfaitrice, une machette dans la main.




Polly comprit aussitôt. Elle s’accroupit tandis que je pointai le canon du flingue vers cet assassin sorti des ombres.


Tirai. Une fois. Deux fois. Vidai le chargeur dans le couloir, à hauteur d’épaule. Déchiquetant au passage l’une des oreilles de lapin de Polly. Ma main tremblante et ma perte de repère dans l’espace me firent tout d’abord rater ma cible jusqu’à ce que je la voie violemment projetée vers l’arrière. L’autre créature avait également encaissé quelques projectiles puisque je la vis s’écrouler face contre terre, le dos criblé de balles. Un filet de sang s’écoulait de sa bouche. Polly se releva en arrachant son masque pour se précipiter sur moi et je défaillis immédiatement dans ses bras.



Je restai ainsi quelques instants, couvert par ses baisers, les jambes aussi fragiles que des pailles. Puis je parvins à me redresser, une main en appui sur le mur.



Je sentais le sang s’écouler de mes narines en miettes.



Elle examina le cadavre qui se trouvait près de moi.



Elle ramassa l’étoile de shérif qui ornait l’uniforme de sa victime et me la tendit.



Le second cadavre était lui aussi difforme. Plus grand, il n’avait que la peau sur les os et semblait posséder une charpente hors norme, déstructurée. L’un de ses bras était plus grand et il ne possédait qu’un œil valide, l’autre ayant été atteint d’une tumeur globuleuse, sans aucune pupille. Un pied-bot terminait sa jambe gauche. Il me semblait l’avoir vu boiter lorsqu’il s’était précipité dans le couloir.

Polly se plaqua contre moi avant de m’enlacer. La chaleur de son corps sur ma peau semblait régénérer mes cellules. Je sentais d’ailleurs poindre une érection au contact de sa toison. Mon excitation ne lui échappa aucunement puisqu’elle caressa mon membre avec la paume de sa main.



Pour réponse, je l’embrassai à pleine bouche. Notre étreinte dura plusieurs longues secondes, lorsqu’elle décida d’y mettre fin.



J’en profitai pour aller jeter un œil dans les autres pièces, à la recherche de notre fric. C’était la raison de notre présence ici. Mais après avoir tout retourné, rien, nada. Sur un autre point cependant, je ne fus pas déçu. Une porte menait à une salle commune qui devait jadis permettre de faire un briefing lorsque les vrais flics vivaient encore ici. Rien de notable, contrairement aux cellules. L’autre porte s’ouvrait en effet sur un petit couloir bordé par plusieurs cachots. Deux mannequins de même facture que celui de l’accueil y agonisaient en silence. Il s’agissait d’un couple, disposé selon une posture sexuelle des plus explicites. Au coït, s’ajoutait la violence qui devait caractériser ces sauvages puisque l’homme tenait dans sa main le cou de sa partenaire. La dernière pièce enfin, était le bureau du shérif, une sorte de cuisine réaménagée. Elle était dotée d’un réfrigérateur taché d’empreintes de sang. J’osai l’ouvrir et y découvris l’horreur. Des membres humains et une tête d’homme tuméfiée, déformés par la chaleur, reposaient là, de manière désordonnée. Je claquai la porte d’un coup de pied et vomis aussitôt, crachant mes tripes pour tenter de me laver de ce que je venais de voir. Des cannibales. Ces sauvages étaient des cannibales…


Je dégueulai ainsi ma bile dans l’évier situé à côté du garde-manger. Puis après quelques secondes de purge, je fis couler un filet de rouille qui, fort heureusement, parvint à se transformer en eau claire. J’y engouffrai ma bouche et nettoyai mes plaies sur tout mon corps, parvenant à faire oublier cette désagréable odeur qui me collait à la peau. J’aperçus enfin un épais carton débordant de fripes des plus étranges dans un coin de la pièce. Costumes et masques de clown, harnachement sado-maso, tenue de soubrette, sous-vêtements de femme, citrouille d’Halloween, peau d’ours, ou encore étui de maquillage formaient une curieuse garde-robe dans ce lieu de chaos. J’y dénichai toutefois un Stetson sur lequel j’épinglai l’étoile de shérif que m’avait donnée Polly, une sorte de trophée qui rappelait ceux des guerriers primitifs, et passai un jean élimé, délavé jusqu’à la racine. Je mis enfin la main sur de vieilles tennis blanches, un luxe pour un type dans ma situation.


Je rejoignis ensuite Polly au chevet de la jeune fille, toujours inconsciente. Ma princesse était occupée à lui chuchoter quelque chose à l’oreille.



Et tandis que je partais la déposer dans le 4x4, son cœur battant pratiquement dans mes mains, je vis Polly passer la porte du bureau. J’espérais qu’elle n’aurait pas la mauvaise idée de fouiner dans le réfrigérateur.


Au dehors, le silence était toujours aussi pénétrant. L’état de la ville renforçait la sensation de solitude qui nous avait envahis à notre arrivée. Et pourtant, il y avait bien quelqu’un qui vivait ici. Nous nous trouvions au bout du monde, au bout du bout, là où l’humanité avait refusé de s’attarder. Un lieu oublié de tous, dangereux, habité par les bêtes. Car ces deux créatures et celle qui reposait sur le toit de la bagnole n’avaient rien d’humain.


Après m’être assuré que personne ne traînait dans les parages, la sensation d’être épié étant totalement absente, je filai à l’intérieur, avec la ferme intention de récupérer Polly. Juchée sur ses chaussures à semelles compensées, elle fouillait dans le carton, le corps humide et la chevelure ruisselante. Elle aussi avait dû procéder à une toilette de fortune.



Elle me gratifia d’un sourire plein de sous-entendus. Un sourire que je connaissais bien et qui ne tarda pas à faire son effet. Je sentais la naissance d’une érection tendre la toile de mon jean.



Et elle s’approcha en balançant des hanches. Avant de reprendre :



Elle roulait des lèvres comme pas possible. J’avais envie d’elle. À perdre la raison. De manière inexplicable, mon désir était toujours plus fort dans les situations les plus stressantes. Un peu comme la fois où nous avions baisé sur le bas-côté alors que nous avions les flics au cul. Même l’arrivée du routier n’avait pas suffi à couper nos ardeurs.



Pour réponse, je la pris dans mes bras et passai une main sur sa nuque délicieuse tandis que j’effleurais la raie de ses fesses du bout des doigts. Je laissai ensuite couler ma langue à l’intérieur de sa bouche pendant qu’elle déboutonnait mon pantalon pour le faire glisser sur mes cuisses. Mon menton caressait ses épaules et son cou, glissant sur le relief des cicatrices, lorsque je remarquai quelque chose d’anormal. La crevasse de souffrance qui épousait sa nuque semblait avoir une forme géométrique.


Sans cesser de l’embrasser dans le cou, je la retournai pour coincer ses petits seins dans la paume de mes mains. Polly, elle, s’abandonnait à mon emprise, la tête rejetée vers l’arrière, sur mon épaule, et les mains sur mes fesses. Elle pressait son cul contre mon entrejambe en gémissant, les paupières closes. Je pris alors l’un de ses tétons entre mes doigts et commençai à le titiller en même temps que je soulevais son épaisse chevelure de miel.


Et sans que j’en devine la raison, j’eus tout à coup une trouille bleue. Une spirale noire qui n’avait rien d’une cicatrice était tracée sur sa nuque. Mais ça n’était pas un tatouage, il s’agissait plutôt d’un étrange renflement, comme si la spirale était en train d’émerger de sous sa peau à la manière d’un iceberg. La tache, telle une ecchymose, paraissait s’insinuer sous l’épiderme pour y prendre racine.



Je sentais ma queue battre dans sa raie, prête à faire subir à Polly tous les outrages. Et tandis que je taquinais son clitoris, je la pressai contre moi pour mieux sentir la chaleur de ses fesses sur mes cuisses. Je percevais une substance âcre couler sur mes phalanges au fur et à mesure que j’explorai sa chatte. J’avais maintenant un doigt dans sa fente et ma paume jouait habilement avec ce qu’elle nommait parfois naïvement son « bouton d’amour ». Polly haletait, le souffle court, sa poitrine se soulevant de manière chaotique, presque hésitante. Ma belle laissait échapper des plaintes de plus en plus pressantes qui ne cessaient de tourmenter ma queue maintenant totalement épanouie. Une fois de plus, j’avais la sensation que mon membre possédait une taille démesurée. J’en fus convaincu lorsque, poussant Polly sur le bureau, je glissai enfin à l’intérieur de sa fente.


Cambrée vers l’avant, les coudes en appui sur le montant, Polly échappa un cri de surprise au moment où, après avoir passé mon gland dans la raie de ses fesses, je m’insérai en elle. Elle tourna d’ailleurs sa tête dans ma direction pour me jeter un regard bienveillant ponctué d’un sourire satisfait.



Puis elle s’allongea de tout son long sur le bureau, les doigts crispés sur le rebord de la table, et plia les jambes en écartant les cuisses. Si bien que j’avais maintenant ses talons hauts à hauteur d’épaule. Je l’empoignai alors par les hanches et commençai mes allées et venues avec douceur, avant d’être pris d’une étrange frénésie. Je voulais la déchirer, qu’elle hurle à la face du monde combien je la faisais jouir, qu’elle soit la femme la plus comblée de l’univers. Et à entendre crier Polly, je n’en étais plus très loin. Sa tête vacillait sous mes coups de boutoir, tantôt dans le vide à l’extrémité du bureau, tantôt rejetant son épaisse crinière sur ses reins chargés de cicatrices. Et bizarrement je trouvais une excitation supplémentaire dans cette singulière constellation.


Je plaquai alors de toutes mes forces la paume de ma main sur son cul et l’agrippai par la tignasse sans cesser de la baiser. Pour la première fois, Polly n’accompagnait ni ne devançait mes assauts, elle les subissait en prenant un plaisir que je ne lui avais jamais connu. Elle était dans un abandon extatique qui me donnait l’impression de la prendre de part en part. Son fourreau étroit ne paraissait plus me suffire. Alors je me retirai subitement après avoir laissé Polly exploser une troisième fois et grimpai à mon tour sur la table pour empaler son cul.



Ce que je fis, l’écume aux lèvres. Ma queue était lubrifiée par la fontaine qui s’était écoulée de sa chatte et je n’eus aucune difficulté à la sodomiser. Polly tourna une nouvelle fois la tête, gémissante, implorante, les larmes aux yeux, tant plaisir et douleur se conjuguaient pour mieux la propulser dans un tourbillon d’orgasmes. Car les cris qu’elle poussait désormais étaient d’une ambiguïté inconnue jusqu’alors, ce qui confirma encore la sensation que ma queue n’était plus la même. Mon dard était devenu un pieu insatiable, avide de sensations neuves, enclin à explorer la totalité du corps et des fantasmes de Polly.


Je continuai ainsi à baiser Polly, le torse en sueur et mes mains écartant maintenant ses fesses, lorsque je déchargeai violemment, déclenchant chez elle un spasme qui lui tira un rictus de plaisir précédé d’un hurlement sauvage et soudain. M’écroulant sur son dos, j’eus la sensation de me répandre totalement en elle, ma queue ne cessant de jouir en un flot presque continu. Je sentais le sperme glisser le long de mon membre pour rejoindre mes couilles. Le foutre collait à sa raie. Nous ne faisions plus qu’un.


Polly, elle, remuait des fesses pour profiter au maximum de notre union. La poitrine haletante, elle poussait régulièrement des plaintes afin de me témoigner son plaisir. Ses cheveux tapissaient maintenant mon palais et, le souffle court, je ne cessais de voir en sa chevelure abondante un délicieux refuge.



Nous restâmes ainsi un bon quart d’heure, en sueur, prostrés, presque béats. Le silence pour compagne. Un silence qui toutefois, était loin d’être muet. Polly et moi, c’était pour la vie.



Ma princesse de sang finit par redresser lentement la tête, les muscles chargés de courbatures. Je l’imaginai aussi épuisée que moi. Elle planta son regard dans le mien, sondant mon amour niché au plus profond de mes entrailles. Puis, les mèches de ses cheveux platine collées sur les joues et le sourire à la commissure des lèvres.



Je gardai un instant le silence. Elle en voulait encore.



Et nous éclatâmes de rire.




* * *




La suite fut tout aussi torride.


Polly se dégagea de mon étreinte et prit mon sexe flétri dans la paume de sa main. Les bras en croix, les doigts perdus dans sa chevelure, ma nuque reposait sur le bord de la table, laissant choir ma tête dans le vide. Polly bâilla à s’en décrocher la mâchoire et je ne tardai pas à sentir l’humidité de sa bouche enrober mon gland. Polly ne fit pas, comme à son habitude, coulisser ma queue. Elle se contenta de la garder en elle, exerçant de temps en temps une légère pression des joues pour mieux m’exciter. Cette technique ne tarda pas à faire son effet puisque je me sentis rapidement durcir dans sa bouche. La salive qui s’écoulait lentement sur mes couilles y participait activement.


Lorsque je fus de nouveau capable de la satisfaire, elle fit progressivement coulisser mon membre dans sa gorge et commença à me sucer avidement en poussant de petits gémissements étouffés. Sa bouche était presque trop petite pour me gober en entier, mais Polly faisait des efforts pour parvenir à ses fins. Instinctivement, mes mains s’étaient posées sur son crâne tandis que mon bassin suivait le rythme frénétique imposé par sa bouche. La tête toujours dans le vide, je distinguais ses bruits de succion qui m’excitaient au plus haut point et sentais ses mèches de cheveux perler sur mes abdominaux comme une cascade chaude et onctueuse. Régulièrement, Polly passait sa main dans sa chevelure pour mieux nicher ses yeux dans les miens, lorsque de temps à autre, je parvenais à redresser la tête. Elle était belle à crever quand elle me suçait. Terriblement bandante, certes, avec ses mouvements incessants de hanches et ses plaintes, mais aussi radieuse. Elle était semblable au soleil, dans ces moments-là. À la fois proche et lointaine.


À califourchon sur moi, cambrée sur ma queue, les fesses en l’air, une position qu’elle affectionnait, Polly fourrait mon membre au plus profond de sa bouche, plus vorace que jamais. Ma queue cognait contre son palais à n’en plus finir, me donnant l’un des plus délicieux vertiges qu’il m’avait été donné de connaître. J’étais maintenant sur le point d’exploser.


Elle dut s’en apercevoir car elle abandonna subitement mon sexe pour reprendre son souffle, un énorme filet de bave suspendu aux lèvres. Elle posa alors ses mains de chaque côté de ses seins, glissa ma queue au milieu de sa poitrine, et exerça alors une pression qui me propulsa dans un abyme à mon tour. Elle me branlait maintenant avec ses seins, me gratifiant de gémissements à perdre la tête. Elle continua ainsi durant une bonne minute, déposant parfois quelques baisers mouillés sur mon gland, quand je sentis ma nuque défaillir au moment de l’orgasme. Trois longs jets se perdirent sur elle, le premier s’étalant sur ses lèvres, le deuxième s’éclatant au niveau du grain de beauté qui ornait sa joue, et le troisième se perdant dans le creux de ses seins. Je lâchai enfin un râle des plus caverneux au moment où Polly décida d’avaler deux autres giclées qui tapissèrent son palais. Elle me goba alors entièrement pour recueillir le foutre sur sa langue, et rampa le long de mon torse comme un serpent. Son visage était une fois de plus constellé de ma semence et là encore, je ne pouvais m’empêcher d’y déceler une incroyable beauté.


J’ouvris alors la bouche lorsque ses lèvres rencontrèrent les miennes, le goût du foutre sur sa langue. Nous nous embrassâmes longuement, avec passion, ses ongles plantés dans mon cuir chevelu et mes mains sur ses fesses.


Nous étions épuisés. Vaincus. Défaits d’une histoire d’amour qui n’avait plus rien d’amoureuse.