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Temps de lecture estimé : 9 mn
12/12/07
Résumé:  Il s'agit d'un rêve que j'ai fait. Notre tout premier rendez-vous, dans une salle de cinéma. Tu m'as demandé d'écrire ce rêve : c'est chose faite !
Critères:  fh cinéma amour revede pénétratio -amourpass -couple -lieuxpubl
Auteur : Fisherman            Envoi mini-message
Elle et moi dans une salle obscure



Je m’empare du vêtement et nos regards se croisent brièvement. J’enregistre l’éclat de ses pupilles, l’aisance de son sourire. Elle semble heureuse de se retrouver ici et maintenant en ma compagnie.


Nous prenons place sur les sièges en velours rouge, les yeux machinalement braqués sur le grand écran. Nous nous sommes instinctivement placés en retrait, dans les hauteurs de la salle, dos au mur, sans même nous consulter. À voix basse, nous convenons que nous sommes au meilleur endroit. Je la regarde à la dérobée éteindre consciencieusement son portable avec une moue appliquée. Je suis décidément accro à cette allure juvénile, cette simplicité, ce charme franc qui émane d’elle. Il faut croire que je la regarde intensément car, lorsqu’elle lève les yeux, elle me décroche le plus désarmant des sourires.


Les lumières s’abaissent graduellement et la salle est soudain plongée dans le noir. Twentieth Century Fox, musique sourde, générique… Pendant dix bonnes minutes, nous n’osons nous parler, à la fois absorbés par les débuts du film et cette proximité nouvelle générée par l’obscurité de la salle, à laquelle nous n’étions pas préparés. Elle croise et décroise nerveusement les jambes à plusieurs reprises, cherchant sans doute une position plus confortable. J’adopte une attitude blasée, un bras négligemment posé sur l’accoudoir commun.


Sa voix résonne soudain à mon oreille, me faisant légèrement frissonner :



Je m’exécute à tâtons, trouve mon butin, lui tend la petite pochette plastique de Kleenex. Je sais qu’elle prend ses précautions : ne visionnons-nous pas une comédie romantique ?


Pour me remercier sans doute, elle pose une main sur ma cuisse, d’une pression qui se veut chaleureuse. J’esquisse un sourire à mon tour, mais mes yeux s’agrippent à l’écran comme un naufragé à son radeau.


Sa main est restée, rien ne va plus. De la pointe des doigts elle me frôle délicatement la jambe à travers le tissu de mon jean. J’essaie de me persuader que c’est un geste amical, sans autre signification. Elle m’a toujours assuré qu’elle avait beaucoup d’affection pour moi. Cela ne peut être autre chose…


Et pourtant elle persiste, continuant à me caresser nonchalamment, un peu comme elle flatterait un chat ronronnant à ses côtés. Elle alterne pressions douces et mouvements circulaires, qui me picotent de manière délectable. Ma gorge se serre, je déglutis avec peine.


Sa main, comme mue par une intelligence propre, progresse maintenant sur la totalité de ma cuisse, épousant la forme du quadriceps, comme si elle cherchait à en éprouver la conformation. Mon cœur bat la chamade tandis qu’elle remonte vers le pli de l’aine, le frôle avec accentuation. Un bref coup d’œil vers elle me permet d’évaluer qu’elle demeure imperturbable, le regard rivé à l’écran. Un petit sourire crispé, à peine remarquable, la trahit.


Je respire plus fort, tandis qu’un doigt aventureux plonge entre mes cuisses et s’y attarde. Le moment semble durer des heures tant le contact reste minime, indéfini. Elle semble hésiter à effectuer ce geste ultime qui nous fera inexorablement basculer… Je perçois maintenant son souffle devenu court. Elle n’attend qu’une approbation de ma part, sans doute.


Je me laisse aller en arrière avec un soupir nerveux, étend les jambes, me cambre légèrement. Dans cette position, mon bassin se trouve naturellement à sa portée. Sa main en coupe se pose délicatement sur mon sexe qui commence à enfler sous mon pantalon trop rêche. Elle n’hésite pas à le frôler tout d’abord, pour finir par accentuer le contact en un massage prolongé. Elle se fait inquisitrice, en explore les contours à travers l’épais tissu.


Le trouble qui vient de m’envahir est délicieux. J’ai subitement chaud, un battement sourd s’amplifie dans mes tempes. C’est le cœur au bord des lèvres que je me tourne vers elle et me décide à happer les siennes. Lorsque nos bouches se rencontrent, elles s’accueillent, se reconnaissent d’une façon inouïe. Nos souffles se mêlent, le contact de sa langue m’électrise littéralement lorsqu’elle vient frôler la mienne. Nous faisons durer ce baiser à l’infini, plongeant voluptueusement l’un dans l’autre. Mes mains s’égarent sur son corps tandis qu’elle précise ses caresses sur mon sexe, maintenant à l’étroit sous l’étoffe.


L’accoudoir me dérange, je me redresse tant bien que mal et, de mes doigts fébriles, déboutonne son chemisier. Je dois m’y reprendre à maintes reprises, comme un collégien. La tâche est d’autant plus ardue que nos bouches ont du mal à se quitter. Elle glisse une main derrière ma nuque, fouille mes cheveux tandis que sa langue s’active, vient me réclamer plus profondément. Lorsque je touche enfin sa gorge dénudée, un long frisson la parcourt et je la sens gémir dans ma bouche.


Sa peau est douce. Elle me donne immédiatement envie de la goûter. Je glisse mes lèvres dans l’entrebâillement du chemisier, pars à la recherche de sa poitrine dont je ne peux qu’apprécier la générosité. Elle me maintient contre elle, comme si elle redoutait que nous puissions perdre contact. Elle sent divinement bon, elle est brûlante. À travers le faible rempart de tissu de son soutien-gorge, j’embrasse, mordille, agace la pointe de ses seins, qui ne tardent pas à s’ériger. Ses soupirs s’intensifient, elle bascule un peu en arrière pour me faciliter la tâche. Mes bras se croisent derrière son dos et je parviens sans peine à dégrafer son sous-vêtement. Lorsque j’atteins enfin mon but et aspire délicatement le mamelon d’un sein enfin libéré, il me semble qu’elle perd pied. Son trouble en devient si palpable qu’il décuple le mien.


C’est elle qui guide, peut-être sans en avoir réellement conscience, ma main entre ses cuisses. Ma paume s’attarde sur le renflement de son sexe, le cajole, le masse, jusqu’à ce que mon médius se fasse inquisiteur, bravant le pantalon de lin. Ses jambes s’entrouvrent de façon impudique tandis que je m’enfouis dans sa fente, dont l’étoffe me révèle une moiteur saisissante. Avant même que nous en ayons eu conscience, le pantalon vole, se retrouve en boule à ses pieds, dans l’allée. Qui de nous deux en a pris l’heureuse initiative ? Mystère.


Elle jette ses bras autour de moi, enfouit son visage dans mon cou tandis que je poursuis une exploration plus voluptueuse de son sexe. D’un index entreprenant, je joue maintenant avec l’entrée de son vagin trempé, glisse entre ses petites lèvres, les étire entre mes doigts, balaye son clitoris de petits frottements ciblés. Cette caresse la rend folle. Elle se laisse aller contre moi, gémit doucement en remuant des hanches. J’ai envie d’aller bien plus loin, bien sûr, mais la peur que nous soyons surpris m’en empêche.


D’une main déterminée, elle défait la boucle de ma ceinture et fait sauter une à une les incommodantes pressions de mon jean, elle dégage mon membre presque douloureux de l’ouverture du caleçon. Il se dresse instantanément, bat la mesure de mon désir contre mon ventre. De la pulpe de l’index, elle trace légèrement le chemin d’une veine palpitante, remonte là où la peau est plus fine, plus sensible, et s’y attarde. Mon sexe bondit à ce contact insoutenable, m’arrachant un gémissement sourd qu’elle s’empresse de faire taire en insinuant sa langue entre mes lèvres. En même temps, elle se rachète : m’empoignant avec fermeté et douceur elle me fait aller et venir, variant pression et vitesse. Mon corps se tord involontairement sous la caresse, mon plaisir a maintenant pris racine loin, très loin en moi.


Compte tenu mon degré d’excitation il ne m’en faudrait pas plus… Mais j’interromps volontairement ses gestes. Pas comme ça, non. Nos yeux s’accrochent dans la pénombre de la salle, s’interrogent. Nous y lisons le même désir, la même attente.


C’est une folie douce qui s’est emparée de nous alors qu’elle m’enfourche en me tournant le dos. Une fois de plus, nous serions bien en peine de dire qui des deux en a eu l’idée. Nous agissons de manière instinctive, mus par une envie quasi animale de l’un et de l’autre. En contrebas, les spectateurs sont tout entiers au film, dont l’intrigue a largement eu le temps de progresser. Il suffirait qu’ils se retournent, il suffirait que l’écran nous éclaire, et que verraient-ils alors ? Un couple d’amoureux, tendrement enlacés sans doute, rien de plus. La seule chose qui pourrait nous trahir serait nos regards éperdus, affolés.


Penchée en avant, les paumes bien à plat sur mes genoux serrés, elle s’empale sur mon membre rigide avec délectation, happe mon sexe tout entier, l’engloutit jusqu’à la base, avant de franchement s’asseoir, de se laisser aller contre moi. Mes bras l’encerclent, l’une de mes mains trouve naturellement ses seins tandis que l’autre vient entre nous, là où notre plaisir prend source.


La sensation est voluptueuse, divine, les parois de son vagin me serrent comme un gant. Nous éprouvons un moment de perfection à ressentir combien nos sexes semblent faits l’un pour l’autre. Elle m’inonde de son nectar, je le sens ruisseler contre ma peau. J’en veux encore et toujours plus. Je la caresse sans relâche. Elle tourne la tête vers moi, nos lèvres se soudent une fois de plus. Nous nous dévorons avec délice. Largement ouverte, je ne pourrais la pénétrer plus profondément. Je sens mon sexe la fouiller, je suis attentif à la moindre de ses vibrations. Elle cherche son plaisir et le mien, me donnant de petits coups de bassin. Je commence à perdre la tête. Le jeu est dangereux, une plainte sourde monte en moi, plainte que j’ai beaucoup de peine à réprimer. Dans l’état où nous sommes, il s’en faut de peu pour que notre plaisir explose. Je la prends fermement aux hanches, ma bouche vient se plaquer contre son oreille et je lui murmure :



Il ne s’agit pas d’un ordre. C’est une nécessité. Le moindre mouvement nous propulserait à un orgasme démentiel, que nous ne pourrions assumer en public. Il nous faut user de discrétion si nous ne voulons pas être repérés. Et pourtant nous ne pouvons ignorer ce qui se passe là, en nous. Enraciné dans les tréfonds de son ventre, sa chaleur m’irradie tout entier. Nous ne pouvons être plus attentifs l’un à l’autre puisque nous ne sommes devenus qu’un. Tendus comme des arcs, nos corps réclament maintenant grâce. L’attente nous est un supplice. Elle gémit, perd le nord, la tête posée sur mon épaule, elle mordille mon cou, suffoque. La petite musique de son plaisir me gagne, se propage en moi, grimpe le long de mon échine. Je suis au bord de l’explosion et elle aussi.


C’est alors que je la sens. Je la sens comme jamais je n’ai senti et n’en sentirai aucune autre. Elle s’est décidée à prendre les choses en main. Ses muqueuses si douces se contractent autour de moi, comme si elle voulait m’engloutir, me digérer, me phagocyter. Sans remuer d’un millimètre, elle fait jouer son sexe, ses parois me pressent délicatement, me relâchent, pour mieux m’aspirer ensuite. C’est une lente constriction des muscles de son vagin autour de ma colonne de chair tendue à l’extrême. La folie nous gagne. Mon regard se trouble et pourtant je l’aperçois, les yeux mi-clos, elle se délecte de mon épaisseur, elle jouit de ma force, de ma rigidité, de mon désir pour elle. Son sexe agit comme une bouche avide, cherchant à me boire, à me vider jusqu’à la dernière goutte. Elle se renverse avec force contre moi tandis que les contractions s’intensifient, se précisent, se multiplient. Je la serre pour ne plus la perdre, ou peut-être pour ne pas me perdre moi-même.


Nous sentons la vague arriver, grandir, grandir sans cesse en nous, sans éclater, atteignant un niveau jusqu’alors inconnu. Je manque d’air, ma tête bascule involontairement en arrière, je creuse les reins tandis que ses spasmes m’entraînent avec elle, Je ne suis plus qu’un sexe, un sexe qui va explose de plaisir… Je consens à tout donner, à mourir de jouissance s’il le faut.


La vague gigantesque déferle, lui tétanisant le ventre dont je peux maintenant sentir les moindres détails. Je l’accompagne, la laissant me vider de mon sang blanc. Je crois qu’un cri nous échappe, alors que nous basculons dans le néant, soudés l’un à l’autre. Nos regards se croisent à ce moment précis, ses yeux magnifiques et profonds ont pris une teinte douloureuse. Ma main balaye son visage, s’attarde sur sa joue, avec une infinie tendresse. La sienne se perd dans mes cheveux d’un geste presque maternel…


Nos souffles calmés, nos corps apaisés, nous nous sommes rhabillés, réajustés, avant de filer par la sortie de secours. Non pas que nous ayons peur d’affronter le regard de la foule, après ce que nous venions de vivre. Je pense que dans le fond, nous venions de prendre conscience que nous n’avions besoin de rien d’autre que d’être ensemble. L’idée de nous mêler à quiconque, après cette expérience unique, nous aurait semblé totalement saugrenue.


Nous sommes allés flâner sur les bords de la Seine, avons dégusté une glace sur un banc, face aux péniches, en regardant le jour mourir. Nous avons choisis les endroits les plus désertés qui soient. Ce jour-là, nous ne voulions personne entre le soleil et nous.