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Temps de lecture estimé : 13 mn
13/12/07
Résumé:  Carine rentre fatiguée du travail. Elle va retrouver son petit mari.
Critères:  fh voisins pénétratio
Auteur : Bertrand D  (Rêveur solitaire)            Envoi mini-message
Une soirée agitée

Une pluie fine, collante s’accroche aux grands bâtiments sombres. Les allées de la ZUP sont désertes, seuls les lampadaires parviennent à percer la nuit froide. Une voiture pénètre dans le sous-sol obscur. Elle s’arrête devant un portail métallique. Une femme descend, l’ouvre, remonte au volant. Elle manœuvre, avance, recule semble hésiter.



Carine, la tête tournée vers l’arrière tâtonne, essaie de placer la 206, mais c’est difficile de se guider dans l’obscurité malgré le faible éclairage du local et les feux de recul. Enfin, elle est garée. Plus qu’à basculer le portail et monter chez elle. Elle n’aime pas traîner seule, dans ce sous-sol, le soir. La journée a été dure, de quatorze à vingt heures, un samedi, hôtesse de caisse comme on dit maintenant, avec des clients impatients, grognons, du bruit, les packs d’eau ou de lait à faire glisser, c’est l’enfer. Heureusement, elle rentre, va retrouver Thierry son petit mari. Enfin petit, pas tant que ça, près d’un mètre quatre-vingt, et drôlement costaud. Il a abandonné le rugby quand ils se sont mariés il y a trois ans, mais il en a gardé les muscles, et même un peu de graisse. Mais il est beau comme ça, même si son visage et ses oreilles ont un peu souffert dans les mêlées. Et puis surtout sa petite Myriam. Six mois, mignonne tout plein, sauf quand elle pleure, mais enfin, c’est rare. Avec Thierry ils en sont fous. Ils l’ont voulue, et elle est née en juin, ils ont pu en profiter pendant les congés d’été. Ce matin, elle a fait le ménage, préparé un petit repas pour ce soir, ils vont passer une soirée en amoureux. Thierry pendant la grossesse puis après la naissance de la petite a été privé de câlins quelque temps et maintenant il se rattrape. Cet après-midi, il y avait le tournoi des six nations et il a dû le regarder tranquille pendant que la petite dormait. Et comme la France a gagné, il sera émoustillé et en forme. Ça va être une soirée merveilleuse. À la sortie de l’ascenseur, elle n’a que quelques pas à faire. Elle entre et dans le couloir perçoit une drôle d’odeur. La fumée de cigarette. Pourtant Thierry s’est arrêté dès qu’elle a été enceinte. Du bruit dans la salle de bain : Thierry encore en train de laver la petite ?



Carine s’avance vers la salle de séjour. Elle reste plantée, médusée. Une brume de fumée de cigarette, une atmosphère irrespirable. Elle qui a passé sa matinée à mettre de l’ordre, tout ranger, astiquer, il y a maintenant des boîtes de bière partout, au sol, sur les meubles, des ronds de liquide sur sa table basse, des cendriers qui débordent de mégots. Les fauteuils, les chaises en désordre, le bordel quoi, comme dit Thierry. Et dans la cuisine, même pagaille, l’évier plein de vaisselle sale. Le frigo a été pillé, plus de bières, presque plus de saucisson, de fromage, ni de pain. Et surtout l’assiette d’amuse-gueule qu’elle avait préparée a disparu ! Folle de rage, elle retourne vers la salle de bain où son mari s’impatiente.



Elle entre, le gifle à toute volée, lui crie :



Elle reprend son sac, jaillit sur le palier, claque la porte. Folle de colère elle appuie sur le bouton d’appel de l’ascenseur, insiste, rien ne vient. Littéralement déchaînée, elle se lance dans l’escalier, six étages à pied, ça la détendra.



***




Une jeune femme sur le palier du troisième attend la cabine, vocifère après un homme.



Elle s’engouffre dans l’ascenseur et disparaît. Le garçon reste immobile devant les panneaux qui se sont refermés sur elle.


Quand elle a entendu la dispute, Carine s’est immobilisée dans l’escalier afin de ne pas les gêner. Dans sa colère, elle comprend qu’elle n’est pas la seule à être malheureuse. Malgré elle, elle sourit, puis reprend sa descente. Le bruit de pas a tiré l’homme de sa torpeur. Voyant le visage amusé de l’arrivante, il secoue la tête, se retenant pour ne pas l’envoyer bouler, lui dire de se mêler de ce qui la regarde.



Elle pénètre dans le même type d’appartement. Même disposition des pièces, elle n’a aucune peine à se retrouver.



Elle s’est débarrassée de son manteau et l’a suivi. En effet, c’est un véritable repas d’amoureux, et même avec des bougies. Cela lui rappelle les premiers temps de leur mariage. Il l’a sert comme un maître d’hôtel. Cela l’a fait rire, détend son compagnon.



Et ainsi, ils devisent tout en mangeant, chacun parlant de son boulot, de l’immeuble, des voisins, et enfin de leur couple. Peu à peu, ils retrouvent leur calme.



Elle est à l’évier, il lui porte la vaisselle. Pour cela il se glisse derrière elle, occasion de frôler ses fesses, ce qui n’a rien de désagréable. En dix minutes la cuisine est nette.



Bien au chaud, installés côte à côte, ils continuent de parler de leurs problèmes personnels. Ils sont dans la même situation, tous deux déplorent le peu d’attention que leur prête leur partenaire. Mais peu à peu, ils conviennent qu’eux aussi ont peut-être une part de responsabilité.



Carine prend alors la tête de son partenaire et avec toute sa science, frôle les lèvres, les caresse, puis de la pointe de la langue s’introduit doucement. Elle déploie toute sa science, jusqu’au baiser passionné. Bernard, immobile, au début, s’est laissé faire. La sensation lui a été nouvelle, mais il y a pris rapidement goût. Aussi quand elle s’arrête, il se trouve frustré, attendant plus.



Les rôles s’inversent, en élève appliqué, il met en pratique la leçon, découvre une nouvelle manière et surtout un plaisir plus lent, mais beaucoup plus intense. C’est Carine qui doit se séparer, car elle en vient à oublier qu’il s’agit d’une leçon, commence à se prendre au jeu.



Carine est à la fois choquée et attirée par la demande, car la suite sera obligatoirement plus érotique et elle ne voudrait pas se laisser piéger. Mais l’attitude de Thierry l’a révoltée et elle décide pour se venger, de prolonger un peu son enseignement.



Le bras de Bernard vient entourer le cou, il reprend le baiser. La main glisse doucement sur la poitrine, mais ne s’attarde pas. Carine lui saisit le poignet et lui fait comprendre que c’est insuffisant. Il s’applique, sent les bouts durcir. Bientôt c’est elle qui en désire plus. Elle desserre sa main et son partenaire comprend qu’elle attend une suite. Il a saisi la technique de l’approche. Ses doigts glissent sous le polo, reviennent sur les seins, sans hâte. La paume enveloppe le globe par-dessus le tissu. Il prend de plus en plus goût à la chose et ne veut surtout pas que sa compagne interrompe le processus. Quand il sent la pointe vraiment tendue, il se permet de glisser sous la dentelle, appréciant la tiédeur du mamelon. C’est elle qui machinalement remonte son polo et son soutien-gorge. Pour lui, c’est l’autorisation d’aller plus loin. Quittant la bouche, ses lèvres viennent prendre la relève de ses doigts. Ces derniers libérés descendent doucement le long du corps, le long de la jambe. Quand il sent la tiédeur de la chair nue de la cuisse, Bernard immobilise un moment sa main, hésitant. En l’absence de réaction, il entreprend l’ascension de la jambe sous la jupe. Carine ne dit rien, elle a perdu pied, elle est tellement bien sollicitée. Les doigts rencontrent la culotte. Pensant aux conseils reçus, il frotte doucement dessus. Son index se recroqueville un peu et gratte le haut du triangle, sans appuyer vraiment. Ce chatouillement est bien accueilli, Carine laisse échapper une légère plainte. Enhardi, son doigt se glisse sous le tissu et vient en contact direct, rencontre une petite excroissance dressée. Il en fait le tour, la pince légèrement puis reprend la caresse. Le résultat ne se fait pas attendre, une tâche humide imprègne le tissu. La main tente une manœuvre en principe interdite, elle baisse le dernier rempart. Le travail lui est facilité, les fesses féminines décollent du canapé. Alors, lentement la bouche abandonne les seins et vient remplacer l’index, celui-ci se positionnant plus bas, pénétrant dans un antre humide. Avec beaucoup de précautions, il continue la manœuvre. Mais une main vient appuyer sur sa tête, exigeant un traitement plus sérieux. Alors, au diable les recommandations, le naturel revient au galop. Il butine d’abord, puis mange carrément cette figue bien mûre. Les gémissements se sont transformés en petits cris de bonheur et les mains féminines attirent la tête vers elle.



Se défaisant rapidement, il présente son dard bien dressé et s’enfonce dans ce marécage. C’est un galop rapide et désordonné et qui déclenche un plaisir fulgurant pour Carine. Bernard se dégage rapidement et souille le ventre de sa partenaire.



Elle part, entravée par ses vêtements défaits, va dans la salle de bain, se nettoie et remet de l’ordre dans sa tenue. Elle est bientôt prête, mais culpabilise. Ce n’est pas de la faute à Bernard, c’est elle qui lui a demandé. Mais maintenant, comment le quitter, lui demander d’oublier, lui expliquer que ce n’est qu’un moment de folie. Et surtout, il lui faut rentrer vite chez elle. Comment faire. Elle reste un moment à réfléchir, entend son hôte qui remet de l’ordre. Soudain, un bruit familier, la porte d’entrée qui s’ouvre.



Bernard la prend dans ses bras, l’entraîne dans la salle de séjour. Il est affolé, Carine qui est encore ici ! Pendant qu’il enlace sa partenaire, il entend un claquement discret, la porte d’entrée vient de se refermer. Intérieurement, il pousse un soupir de soulagement.


Carine a pris beaucoup de précautions pour sortir. Elle remonte par l’escalier, honteuse d’avoir perdu la tête, son partenaire a trop bien compris la leçon. Pourvu qu’il ne prenne pas sa défaillance pour une invitation ou une autorisation à recommencer. Arrivée devant sa porte, elle essaie de l’ouvrir, elle n’est pas verrouillée. Sans bruit, elle entre, sans éclairer. Il fait frais dans l’appartement, mais plus d’odeur. Son premier souci, c’est Myriam. Elle entre dans la chambre, la petite dort tranquillement, tout est en ordre. Puis elle se dirige vers la leur. Doucement elle pousse la porte. La légère clarté qui passe entre les volets, lui montre le lit vide. Mon dieu ! Il est parti en laissant la petite seule ! Affolée, elle allume dans la chambre, le couloir, la salle de séjour en pleurant et gémissant. Tout est en ordre, à croire qu’elle a eu une hallucination tout à l’heure. Immobile, dans le fauteuil, Thierry est là.



Il s’est levé, la prise par les épaules. Dans la cuisine, deux bougies brûlent éclairant la table disposée pour un tout petit repas d’amoureux confectionné avec les restes. Elle sourit, même présentation que chez Bernard. Son mari s’est débrouillé pour récupérer de quoi préparer une petite collation.



Alors, il lui quitte son manteau, lui recule sa chaise, comme au restaurant. Elle est émue de voir ce gros pataud faire de tels efforts. Et le cérémonial de l’étage inférieur se renouvelle, mêmes prévenances, même gentillesse, ce qui la fait sourire. Se méprenant, son mari croit comprendre qu’elle lui accorde son pardon. Le repas fini, il la prend par la taille, l’embrasse. Elle se laisse manipuler et ils partent heureux dans leur chambre, se réconcilier sur l’oreiller.



***



Il gèle ce soir. Thierry rentre en vitesse dans le hall, attend l’ascenseur. Un jeune de son âge vient à côté de lui. Il a encore sa salopette de travail avec les références de son entreprise. Thierry l’examine puis lui dit :



Arrivé chez lui, Thierry entre et appelle Carine.



Carine sourit, ça a marché. Ils se sont revus avec Bernard dans l’ascenseur, et se sont expliqués. Tous deux sont conscients qu’ils ont eu un moment d’égarement fort agréable certes, mais sans lendemain, ils aiment trop leur partenaire. Pour que ces derniers fassent connaissance d’une manière normale, il a eu une idée. Il explique à Carine comment bricoler le chauffe-eau afin qu’il fasse du bruit, une tôle qui vibre, sans danger. Quelques minutes plus tard, on sonne à la porte, Bernard et Nadège sont là. La chaudière a été rapidement réparée, Thierry est enchanté. Nadège a fait connaissance de Carine, elle est heureuse de trouver une copine, elle ne connaissait personne dans l’immeuble depuis qu’elle vit avec Bernard. L’apéritif s’est prolongé tard poursuivi d’un petit repas improvisé. Ils se sont quittés très amis, intimes même, Bernard et Nadège les attendent un de ces soirs. Les hommes pourront se retrouver pour suivre les émissions de sport à la télé ou bricoler, les femmes se rencontrer et papoter.