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n° 12092Fiche technique124497 caractères124497
Temps de lecture estimé : 68 mn
17/12/07
Résumé:  Antoine reçoit des calendriers dans sa boîte aux lettres, dans lesquels les jours où il s'adonne à un plaisir solitaire et où il met une femme dans son lit sont cochés. Commence alors un jeu avec une inconnue qui le mènera au delà de ses propres désirs.
Critères:  fh init conte fantastiqu -initiatiq
Auteur : Myhrisse            Envoi mini-message
Antoine

Antoine se redressa sur les coudes et tourna la tête vers la porte de la salle de bain depuis laquelle provenaient des bruits d’eau. Il soupira d’aise puis se recoucha, enfouissant sa tête dans l’oreiller moelleux de cet hôtel de charme. Il adorait ce moment où il se sentait tellement bien. Quand il avait joui, il avait l’impression d’être le roi du monde. Il avait l’habitude de voir cela comme des vases communicants. À mesure que ses sacs se vidaient, son bien-être emplissait son esprit et il devenait un homme, un vrai. Il sourit à cette idée. Évidemment qu’il était un homme, quelle question ! Cependant, le sexe le lui faisait encore plus sentir. Comme il aimait labourer une femme et la remplir. C’était un tel plaisir. La porte de la salle de bain s’ouvrit enfin et la jeune femme qui l’occupait en sortit. Antoine ne la trouvait pas extraordinaire, mais elle avait au moins le mérite d’exister. Il lui sourit, mais elle ne lui accorda pas même un regard. Elle mit ses chaussures, ramassa son sac et se dirigea vers la porte.



La jeune femme se tourna vers lui, le regarda enfin puis souffla d’une voix froide :



Antoine accusa le choc avec difficulté. Même si elle n’avait pas été parfaite, il avait tout de même bien apprécié cette soirée. Il fit la moue, mais la jeune femme ne s’en préoccupa nullement. Elle ouvrit la porte et disparut dans le couloir.



Il se leva, se lava rapidement puis sortit. Après avoir payé la chambre – une note qu’il trouva plutôt salée pour la seule heure qu’il l’avait utilisée –, il rentra chez lui. Il alluma immédiatement l’ordinateur et lança le chat qui lui avait permis de rencontrer Ary, la jeune femme qui venait de le quitter plutôt abruptement. Désireux d’avoir des explications, il lui envoya un message auquel elle ne répondit pas et pour cause, elle le bloquait. Il jura sur son siège.



Il maudit ces femelles stupides qui n’expliquaient même pas leurs raisons. C’était à chaque fois la même chose. Elles lui parlaient volontiers, acceptaient de le rencontrer puis de le rejoindre dans une chambre d’hôtel après la discussion préalable et ensuite, une fois l’acte fait, elles partaient sans dire un mot et refusaient de lui adresser la parole. Non, décidément, il ne comprenait pas. Lui n’avait qu’une hâte : recommencer. Ces soirées étaient toujours géniales, mais visiblement, l’autre partie n’était pas de cet avis. Il contacta Lucie, une amie de Ary, via le chat afin de lui demander des explications.



Antoine se retint avec justesse de ne pas exploser son écran qui n’y était strictement pour rien si ses pixels avaient formé ces mots. Antoine se leva, fit les cent pas, sentant une rage profonde pénétrer ses entrailles. Pas doué au lit ? N’importe quoi ! Il était très fier de son canon qui était d’une taille plus qu’enviable. Comme une femme pouvait-elle ne pas apprécier ? C’était ridicule, tout simplement ridicule ! Antoine tourna en rond, cassa un verre qu’il dut ensuite ramasser avec précaution pour ne pas se blesser puis partit prendre une douche froide histoire de se calmer. Finalement, il se coucha de mauvaise humeur et dut prendre un calmant pour parvenir à trouver le sommeil.

Le lendemain, au travail, il fut d’une humeur exécrable, surtout après que Harry, son collègue de bureau, lui ait lancé :



Il n’avait pas pu terminer, car Antoine lui avait envoyé son bloc note à la figure. Harry s’était donc tu, mais un petit sourire n’avait pas quitté son visage de toute la journée. Au restaurant de l’entreprise à midi, Antoine vit Harry en grande discussion avec d’autres collèges qui le désignaient et lui lançaient régulièrement des petits regards moqueurs. Antoine se maudit d’avoir une fois parlé à Harry. Comme il regrettait aujourd’hui de s’être confié à cet abruti, permettant à son collègue de le couvrir de ridicule à la moindre occasion. S’il s’était décidé à lui parler quelques mois plus tôt, c’était parce que Harry, bien que marié, avait de nombreuses maîtresses qui semblaient l’adorer et le réclamaient avec ardeur. Antoine avait cru trouver de l’aide auprès de lui, mais il n’avait gagné que mépris et moqueries. Le soir venu, il fut heureux de retourner chez lui, même si c’était pour retrouver un appartement miteux au septième étage. Il s’installa devant l’ordinateur, se connecta sur le chat et discuta jusqu’à minuit, s’étant arrêté à peine trente secondes pour aller faire chauffer un plat tout prêt dans le micro-onde et l’avoir avalé en lui portant si peu d’attention qu’il aurait été incapable de dire ce qu’il avait mangé.

Le lendemain matin, en passant devant la boîte aux lettres, il avisa que cela faisait trois jours qu’il n’avait pas vérifié son contenu. Il l’ouvrit donc et des lettres, nombreuses, tombèrent sur le sol. Trois jours ? Hum, plutôt deux semaines. Enfin, tant pis, se dit Antoine. Il ramassa le tout, le fourra dans sa mallette et n’éplucha le tout qu’une fois installé dans le bus. Il trouva une facture d’électricité ainsi que sa lettre de rappel. Il soupira en l’ouvrant. Après avoir signé à l’emplacement prévu à cet effet, il mit le tout dans une enveloppe qu’il timbra. Il avait en effet toujours avec lui tout le nécessaire à courrier, étant habitué à régler ces problèmes dans le bus. Il mettrait ensuite les enveloppes dans la boîte à courrier de son entreprise et s’éviterait ainsi de devoir trouver une boîte aux lettres – il vivait dans cet appartement depuis plus de cinq ans, mais ignorait toujours où se trouvait la plus proche. Il continua à trier son courrier. D’autres factures – eau, téléphone, gaz, Internet – suivirent, entrecoupées de publicité qu’Antoine posa sur le siège libre à côté de lui. Dans le lot se trouvaient deux calendriers très simples en carton. Il les regarda à peine et les posa sur le siège « publicité ». Une fois arrivé, il les jeta dans la première poubelle venue avec le reste puis partit travailler.

Pendant deux semaines, Antoine dut se contenter de sa main, car aucune fille n’accepta de le rencontrer. Apparemment, Ary avait prévenu tout le monde. Résigné, Antoine changea encore une fois de chat et passa une soirée entière à draguer sans trop de résultats. Lorsqu’il regarda le courrier le lendemain dans le bus, il remarqua deux autres calendriers et lança à voix haute :



Il les jeta donc avec les autres pubs.

Deux semaines plus tard, ils étaient encore là et cette fois, Antoine s’énerva tout seul.



Il les retourna – l’un était de l’année passée et le second de l’année en cours –, mais il n’y avait pas d’expéditeur. Plus surprenant encore, ils n’affichaient aucune marque. Qui essayerait de refiler des calendriers sans même en donner la raison et encore moins annoncer le nom de la société le faisant ? Le but de distribuer gratuitement des choses était de se faire connaître. À quoi bon si on ne disait pas qui on était ?



Le lendemain, en passant devant sa boîte aux lettres, Antoine s’arrêta et regarda l’objet en fer avec suspicion. Il l’ouvrit et se retint de lancer une injure bien sentie en voyant les calendriers trôner à l’intérieur. Il s’en saisit et les déchira avec rage avant de partir travailler. Mardi, ils étaient encore là. Mercredi, jeudi, vendredi, impossible de s’en défaire. Samedi, il attendit le facteur pour lui demander qui lui envoyait ces calendriers et fut estomaqué de constater qu’il ne lui apportait rien. Pourtant, lorsqu’il ouvrit sa boîte aux lettres, les calendriers s’y trouvaient. L’expéditeur se déplaçait donc lui-même pour apporter ces « cadeaux ». Antoine, bien décidé à mettre un terme à tout cela, frappa à la porte de sa concierge, qui lui annonça n’avoir jamais vu personne d’autre que le facteur déposer quoi que ce soit dans sa boîte. Antoine soupira puis remonta chez lui, les calendriers à la main. Alors que son ordinateur s’allumait, il regarda les calendriers. Il remarqua alors que certains jours étaient cochés. Il ne l’avait jamais remarqué, jusque-là, n’ayant pas vraiment eu envie de s’attarder sur ces objets de peu d’importance. Sur celui de l’année passée, presque tous les jours avaient été cochés et certains avaient même été entourés. Antoine secoua la tête. On lui donnait un calendrier déjà marqué ? C’était vraiment n’importe quoi. Toujours l’année passée, deux mois affichaient une différence. Là, aucune coche mais presque tous les jours entourés. Sur celui de cette année, chaque jour était coché et certains – dans un aléatoire apparent – étaient entourés. Dernier entouré : avant-hier, et aujourd’hui n’avait pas été coché. Antoine regarda cela avec un désintérêt total, jeta les calendriers sur son lit depuis son siège d’ordinateur et se connecta à un chat.

Il discutait avec une fille lorsqu’il eut une illumination. Il se leva et alla chercher les calendriers. Les deux mois différents l’année passée faisaient maintenant écho à ses souvenirs. À ce moment-là, il était avec Mireille, la seule femme avec qui il avait passé plus d’une soirée. C’était une folle, une nymphomane et une maso. Au début, Antoine avait apprécié, mais plus le temps avait passé et plus ça avait été compliqué et il l’avait finalement larguée. C’était d’ailleurs la seule femme avec qui il ait rompu, les autres l’ayant toujours devancé. Il regarda ensuite le calendrier de l’année en cours. Avant-hier, entouré et ensuite, un mois et une semaine avant de retrouver un autre jour entouré. Entre temps, tous les jours avaient été cochés. Avant-hier, il avait couché avec Madon, une femme rencontrée via un site de rencontre – inutile de préciser qu’elle était partie en courant une fois l’acte terminé – et un mois et une semaine auparavant, c’était Ary. Antoine n’en croyait pas ses yeux. Ainsi, quelqu’un le surveillait, le suivait et notait les jours où une femme le rejoignait dans un lit. Il sut immédiatement quoi faire. Il prit son manteau, mit ses chaussures, emporta les calendriers et se rendit immédiatement au commissariat.



Antoine attendit une petite demi-heure avant de voir arriver un policier en uniforme d’une trentaine d’années. Il se leva et le suivit jusqu’à un bureau où une de ses collègues l’attendait. La femme policière, âgée d’une quarantaine d’années, imposait le respect à quiconque l’approchait. Antoine s’assit lorsqu’on le lui proposa.



Antoine regarda la femme policière. Cela le gênait d’en parler devant elle.



Les deux policiers examinèrent les calendriers et s’envoyèrent un regard légèrement moqueur.



Les policiers ne répondirent rien, mais leurs regards le firent pour eux.



Antoine sortit du commissariat furieux en insultant copieusement, mais silencieusement les agents des forces de l’ordre. Il rentra chez lui dépité et dégoûté. Il lui semblait incroyable que ces policiers ne l’aient pas pris au sérieux. Les preuves étaient pourtant nombreuses ! Il était parfaitement évident qu’il était surveillé et pourtant aucun des deux n’avait montré le moindre intérêt pour son histoire. Il claqua la porte en rentrant, décidément énervé. Il s’installa devant son écran, mais ne se trouva pas l’envie de chatter. Il avait l’impression d’être surveillé et préféra lire un livre.

Il tint quatre jours avant de se remettre à draguer sur le net. Antoine avait été surpris de ne pas recevoir de calendriers le lendemain, mais en fut ravi. Cela lui prit onze jours pour obtenir un rendez-vous avec une chatteuse et deux de plus pour l’amener dans son lit. En voyant son canon, elle sembla réellement impressionnée et ses yeux se mirent à briller. Pourtant, un quart d’heure plus tard – après avoir pris une douche, elle quitta la chambre sans un mot, comme les autres. Antoine n’en revenait pas. La jeune femme était délicieuse, sublime, intelligente, raffinée. Elle lui aurait beaucoup plu, mais elle l’avait fui. Antoine était dépité. Il rentra chez lui, sincèrement déçu. Il avait eu l’orgasme désiré, mais ce n’était visiblement pas le cas de cette jeune femme. Il secoua la tête et s’endormit.

Le lendemain soir, il ne chatta pas. À quoi bon baiser si ses partenaires n’aimaient pas ? Il fallait s’y résoudre. Il se contenterait de sa main, qui, elle, ne se plaignait pas. Il ne supportait plus les regards noirs de ces femmes avec qui il avait été seul à avoir du plaisir. Pendant deux semaines, il lut chaque soir et ne dragua pas sur Internet. Le 17 avril, il trouva un calendrier dans sa boîte aux lettres. Les jours étaient correctement cochés. Antoine se demanda comment le prendre. Il se sentait triste ces derniers temps et ne parvint même pas à se mettre en colère. Il rangea le calendrier et continua à lire.


Mi-mai et mi-juin, il reçut à nouveau un calendrier. Il se contenta de les ranger dans un tiroir sans même les regarder. Le sexe lui manquait, mais il ne voulait plus avoir à subir les rejets des filles qu’il côtoyait. Le jeudi 5 juillet, en rentrant chez lui, il trouva un bout de carton plié en deux accroché à sa porte. Il regarda autour de lui, mais il était seul. Il décrocha la carte et la déplia.

« Bonne fête, Antoine. »

Il regarda l’objet avec stupéfaction. Cela venait-il d’un voisin ? Ça serait bien la première fois. Il entendit le téléphone sonner chez lui et se dépêcha donc d’entrer.



Ils discutèrent, sa mère lui demandant des nouvelles puis il parla avec son père. Enfin, il reprit sa mère et lança :



Il embrassa sa mère puis raccrocha, interloqué. Qui pouvait bien lui avoir envoyé cette carte et pourquoi cette personne n’avait-elle pas signé ? Antoine se demanda un instant si ce n’était pas Mireille puis mit cette idée de côté : ce n’était pas son style du tout. S’il y avait eu un fouet et des menottes sur la carte, pourquoi pas. Mais là, elle était bleue sans aucun motif. Il y avait différents tons de bleu, mais ni dessin ni symbole. Rien ne pouvait désigner un expéditeur. Antoine se demanda soudain si… Il regarda les calendriers. Eux non plus n’avaient pas d’expéditeur. Il comprit alors que l’absence de signature en était une. La personne qui le surveillait venait de faire un pas de plus. Antoine regarda la carte. C’est une délicate attention, se dit-il. Lui qui avait toujours désiré voir quelqu’un d’autre que ses parents lui offrir ce genre de carte ne put pas ne pas sentir un pincement au cœur. Oui, cette carte lui faisait vraiment plaisir. Il la posa sur sa table de chevet et soupira. Il s’assit sur son lit et enfouit son visage dans ses mains. Il ne comprenait pas. D’abord, quelqu’un lui annonçait qu’il était surveillé, lui fichant la peur de sa vie et maintenant, cette personne se montrait agréable, très agréable. Qui que ce soit, l’inconnu venait de toucher un point faible et Antoine en était retourné. Il dut prendre un somnifère pour trouver enfin le repos ce soir-là.

Le lendemain soir, en rentrant du travail, il trouva un petit sachet de velours noir accroché à sa porte. Il entra et l’ouvrit une fois seul à l’intérieur ; il contenait un petit émetteur-récepteur. Il était muni d’un interrupteur permettant de l’éteindre et de l’allumer. Bien que petit, l’objet n’en parut pas moins ingénieux à Antoine. Que cette merveille de technologie soit capable d’envoyer et de recevoir du son à des kilomètres à la ronde ne l’étonnerait pas. Il l’alluma et attendit, mais rien ne se produisit. Timidement, il lança :



Il n’eut aucune réponse. Il le posa près de son lit et partit prendre une douche. Une heure après, il avait complètement oublié sa présence et encore plus lorsqu’il éteignit pour se coucher.



Antoine sourit à la douce et magnifique voix de femme qui l’appelait. Il était en plein rêve érotique. Il voyait une splendide rousse aux mensurations parfaites lui faire signe de le rejoindre dans le lit doux et moelleux dans lequel elle était déjà couchée et offerte.



Antoine bougea légèrement, contrarié par ce bruit et soudain, il se rendit compte que la voix était réelle. Il se réveilla en un instant et se retrouva assis sans même l’avoir consciemment demandé.



Antoine regarda autour de lui. La lumière filtrant par les rideaux lui apportait une clarté largement suffisante pour voir correctement, preuve qu’il devait être près de dix heures. Il était seul dans la pièce. Était-il en train de rêver tout éveillé ?



Antoine se rendit alors compte que la voix sortait du petit appareil posé sur sa table de chevet. Il le prit dans ses mains, n’en croyant pas ses yeux et ses oreilles. Le son était parfait, tellement qu’on avait l’impression que l’interlocutrice était là, juste à côté de lui. Il accepta rapidement ce fait puis décida de réagir.



Antoine sentait que son interlocutrice se moquait de lui et il n’appréciait pas du tout.



Antoine tendait la main lorsque la femme lança :



Antoine attrapa l’appareil et l’éteignit avec rage. Qu’elle ose se moquer de lui était la cerise sur le gâteau, la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Il ouvrit les rideaux et sortit sur le balcon. Il allait lancer l’émetteur-récepteur lorsqu’il se figea. Comment savait-elle ce qu’il portait ? Ses rideaux étaient clos, elle ne pouvait donc pas le regarder par des jumelles ! Il y avait donc des caméras chez lui. Il rentra et ralluma l’appareil.



Antoine capta le charme dans la voix et cela l’énerva encore plus.



Antoine sortit et retourna au commissariat. Il fut reçu par les deux mêmes policiers.



Antoine réfléchit un instant avant de lancer :



Sur ces mots, Antoine quitta le commissariat et nul ne tenta de l’en empêcher. Il ne retourna pas chez lui, faisant d’abord un détour par un vendeur de matériel électronique. Il fut cordialement accueilli.



Le vendeur hocha la tête, s’en saisit et utilisa un petit tournevis pour l’ouvrir. À l’intérieur, il n’y avait rien d’autre qu’un bout de métal alourdissant l’objet, probablement pour faire croire qu’il contenait quelque chose.



Antoine réfléchit puis hocha la tête. Le vendeur s’exécuta.



L’homme lui en montra de nombreux et Antoine opta pour l’un d’eux. Il testa minutieusement chaque millimètre de son appartement, du sol au plafond en passant par les murs, sans rien trouver. Finalement, il ralluma « l’appareil ». Immédiatement, une voix s’éleva :



Antoine hocha la tête. Il avait donc un moyen très simple de la faire partir. Il sourit et décida de continuer à jouer un peu. Elle l’intriguait et sa curiosité l’emportait.



Une bouffée de rage s’empara d’Antoine. Il hurla :



Antoine envoya l’appareil valser dans la pièce. Il s’explosa contre le mur et éclata en morceau. Antoine n’en croyait pas ses oreilles. De quel droit lui parlait-elle de cette façon ?



Il alluma l’ordinateur et une femme tomba très vite dans ses griffes. Il parvint à obtenir un rendez-vous le jour même. Ravi, il se rendit au dîner sans s’être changé. Le repas fut délicieux, mais lorsqu’il proposa à sa rencontre de le rejoindre à l’hôtel, celle-ci refusa poliment.



Elle sembla chercher ses mots puis lança :



Antoine en eut le souffle coupé. Il y eut un petit silence gêné puis Antoine, reprenant constance, s’écria :



Il rentra alors chez lui et serra les dents en constatant qu’un nouveau sachet de velours noir contenant un faux émetteur était accroché à sa porte. Il l’emmena à l’intérieur avec lui, alluma l’appareil puis s’écria :



La femme se contenta de rire aux éclats. Antoine envoya à nouveau l’appareil s’exploser contre le mur, ses restes allant rejoindre ceux de son précédent et infortuné collègue. Antoine avala ensuite deux somnifères et s’endormit tout habillé. Il passa son dimanche enfermé, seul, à remuer de sombres pensées. Lundi matin, il se leva, avala un rapide café fait la veille et réchauffé au micro-ondes, attrapa son manteau gris puis se dirigea vers la porte. Il allait l’ouvrir lorsqu’il remarqua qu’une petite carte y était accrochée. Il la saisit en ouvrant de grands yeux terrorisés. Pour la première fois, elle avait prouvé qu’elle était en mesure d’entrer chez lui. Il déplia la carte.

« Tu as oublié de te laver et de te changer. »

Sa peur se transforma immédiatement en haine. Il déchira la carte en mille morceaux en ayant l’impression d’entendre son inconnue éclater de rire derrière lui. Il détestait cette façon qu’elle avait de se moquer. En arrivant au travail, il entendit Harry lui lancer :



Antoine tenta de lui envoyer son poing en pleine figure, mais Harry fut plus rapide et ce fut lui qui se retrouva à l’infirmerie quelques minutes plus tard, le nez en sang. Il reçut un blâme de son directeur et un avertissement. Son agressivité risquait de lui coûter son poste s’il ne réagissait pas rapidement. On lui conseillait au mieux un cours de yoga et au pire un psy. Le trajet de retour fut sombre. Antoine ne trouva même pas la force de s’énerver en voyant le sachet de velours noir accroché sur sa porte. Il entra, s’assit sur le lit et alluma l’appareil sans même savoir ce qu’il désirait : qu’elle parle ou qu’elle se taise. Elle décida de parler.



Antoine ne répondit rien. Son nez était douloureux et il était fatigué.



Antoine éteignit l’émetteur sans un mot et la voix disparut. Antoine se coucha et s’endormit comme une masse, éreinté par sa longue journée. Le lendemain, il fut réveillé bien avant son réveil par une violente douleur dans son nez. Il prit un anti-douleur puis, conscient qu’il ne parviendrait pas à se rendormir, alluma l’émetteur puis lança :



La femme ne répondit rien. Antoine attendit un instant avant de trouver la force d’annoncer :



Antoine portait les mêmes habits que le week-end passé. Il ne les avait même pas enlevés pour dormir.



Antoine haussa les épaules et se leva. Il trouva un petit sachet en papier contenant un anti-douleur beaucoup plus fort à l’intérieur. Il regarda la posologie avant d’avaler un cachet.



Antoine soupira puis hocha la tête. Elle n’avait pas tort. Cela faisait longtemps que le jeune homme prévoyait de faire cela mais par fainéantise, n’avait jamais trouvé le temps de le faire. Il se rendit donc dans la salle de bain et ouvrit la porte de la douche. Le calcaire et la saleté régnaient en maître. Il soupira, dégoûté.



Antoine réfléchit puis haussa les épaules avant de lancer :



Antoine s’exécuta et la commande fut rapidement passée.



Antoine fut émerveillé en entrant. La petite pièce était propre du sol au plafond. Les carrelages cassés l’étaient toujours, un tuyau n’avait pas cessé de fuir, mais l’endroit était propre. Antoine put donc se prendre une longue douche chaude et apprécia l’absence de calcaire sur la pomme de douche. Il se changea ensuite entièrement, mettant un nouveau jean, un tee-shirt propre et un pull non tricoté par sa grand-mère. Les chaussettes et le caleçon étaient propres et il passa même un coup de brosse sur ses baskets.



De toute la semaine, Antoine et la femme ne se parlèrent pas. Samedi, à neuf heures du matin, la machine à laver fut livrée et montée. Lorsque les ouvriers sortirent, Antoine lança :



Elle ne répondit pas. La douche fut installée à dix-neuf heures et Antoine l’essaya immédiatement. Bien qu’elle fut petite – l’appartement l’était également – il la trouva très bien. Il se sécha, laissa traîner la serviette par terre puis se rendit nu dans sa chambre pour changer de vêtements alors que la machine tournait pour la troisième fois de la journée. Antoine se saisissait d’un caleçon lorsqu’une remarque lui traversa l’esprit.



Antoine sourit à cette remarque. Il s’habilla enfin et une fois caché des yeux coquins de l’inconnue, il s’assit sur le lit et lança :



Antoine hocha la tête.



Le jeune homme baissa les yeux et regarda obstinément ses pieds. Finalement, il les releva et lança avec une pointe de haine dans les yeux :



Antoine fit la moue puis hocha la tête.



Antoine ne se le fit pas dire deux fois. Il se rendit au bar désigné où il rencontra une sublime blonde au corps tellement parfait qu’il était difficile de croire qu’il put exister. Antoine se montra charmant, galant et attentif envers la jeune femme. Elle avait un fort accent de l’est et probablement pas plus de deux neurones dans le cerveau, mais on ne lui demandait pas de parler. À vingt et une heures, Natacha lui proposa de monter et il accepta volontiers. Elle l’amena dans une chambre dans laquelle il était évident que des dizaines d’hommes devaient passer tous les jours.



Alors que la blonde disparaissait dans la salle de bain, Antoine commença à ôter ses chaussures. Lorsqu’elle reparut, Antoine s’était confortablement installé sur le matelas assez peu tendre. C’était peu dire que Natacha était à ses aises. Elle n’avait gardé que de la lingerie : soutien-gorge, string, porte-jarretelles et bas, le tout en noir. Elle avait lâché ses longs cheveux et s’était remaquillée. Elle était sublime. Antoine avala difficilement sa salive et sentit le désir monter rien qu’à cette vue idyllique. La jeune femme s’avança d’une démarche féline et vint directement se placer à califourchon sur Antoine. Le jeune homme n’avait qu’une envie : se retourner et la prendre, là, tout de suite. Cependant, il avait promis de ne rien faire qui n’ait été demandé et se força donc à ne pas bouger. Natacha ouvrit un flacon qu’elle tenait caché dans son dos et recouvrit ses mains de son contenu avant de les poser sur le dos du jeune homme et de commencer à le masser. L’huile parfumée délassa Antoine à un point qu’il n’aurait cru possible. Il se sentait bien, reposé, calme et en forme. Elle lui massa le dos, les épaules, la nuque puis les fesses – Antoine trouva cela très agréable – puis les jambes. Lorsqu’elle lui pétrit les pieds avec professionnalisme, Antoine retint quelques gémissements de plaisir. Oui, c’était vraiment très agréable. Elle lui demanda alors de se retourner et Antoine ne se fit pas prier. Natacha entreprit de lui masser le torse, les bras, les mains et les jambes et finit à nouveau par les pieds. Une fois le massage terminé, elle partit se laver les mains et rangea le flacon d’huile puis revint.

Elle s’assit à côté d’Antoine sur le lit alors que ce dernier la dévorait des yeux tant elle rayonnait. Elle lui passa une serviette tiède et humide sur le corps afin d’ôter les restes d’huile qui n’avait pas pénétré l’épiderme. Puis, elle retourna dans la salle de bain pour y déposer le tissu éponge et revint se placer à côté du jeune homme dont le regard ne s’éloignait pas d’un cheveu d’elle. Il n’attendait qu’une chose : qu’elle s’offre et lui propose de la prendre. Cependant, elle ne fit rien de tel. Elle s’assit près de lui et approcha son visage de lui. Il pensait qu’elle allait l’embrasser, mais elle posa sa bouche sur sa poitrine. Sa main droite lui caressa le ventre tandis que la gauche lui permettait de se tenir. Elle était douée, car en quelques coups de langue et de lèvres, Antoine se mit à frissonner. Il n’avait jamais ressenti une telle sensation. Natacha continuait ses caresses. Ses lèvres s’enroulèrent autour de ses mamelons. Elle les lécha, les suça et les mordilla même. Personne n’avait jamais fait une telle chose au jeune homme. Au début, il trouva cela étrange, voir même choquant, mais rapidement, il se détendit et commença à profiter des caresses très professionnelles. Elle ne caressait que le haut de son corps et même si sa main droite descendait assez souvent assez bas pour faire sursauter Antoine, elle se contenta du haut. Lorsque ses lèvres quittèrent les mamelons pour remonter et embrasser la gorge d’Antoine, sa main droite descendit caresser l’aine du jeune homme et Antoine gémit de plaisir. Son sexe était déjà fièrement dressé, mais il ne sentait pas l’envie de « labourer » sa partenaire, comme à son habitude. Il appréciait de se laisser faire et de ne pas agir, pour une fois. C’était tellement reposant de recevoir le plaisir sans avoir rien à faire sinon apprécier.

La blonde agit alors de concert : tandis que sa bouche suçait avec sensualité le lobe de l’oreille gauche d’Antoine, sa main droite caressa les testicules du jeune homme et Antoine se cambra de plaisir. Les mordillements de son oreille lui envoyaient des décharges de plaisir absolument sublimes alors que la main de sa partenaire entreprenait de le masturber avec douceur d’abord, puis plus fortement. Antoine remua ses reins et sa partenaire s’aligna sur ses mouvements au plus grand plaisir du jeune homme. Antoine se rendit compte qu’il grognait maintenant plus qu’il gémissait. Il avait l’impression d’être une bête aux mains d’une experte et il ne voulait qu’une chose : qu’elle continue. Il ne désirait plus du tout la prendre, juste être à elle et qu’elle ne cesse jamais. Bientôt, il se sentit submergé, car les caresses de la belle étaient vraiment extraordinaires.



Antoine se laissa aller et bientôt, il jouit dans les mains de sa partenaire. Elle continua à caresser gentiment son sexe qui ramollissait lentement puis cessa. Elle lui nettoya avec un chiffon très doux puis s’assit près de lui, le laissant reprendre son souffle.



Antoine eut un léger regret qu’il oublia rapidement, car cette soirée avait vraiment été sublime. C’était la première fois qu’en présence d’une fille, il prenait du plaisir sans la pénétrer et il avait adoré. Il obéit donc sans rechigner et rejoignit son appartement.



Il l’entendit tousser légèrement. Il sourit alors vraiment et lança :



Antoine comprit que l’inconnue ne voulait plus parler. Il hocha donc la tête, se prit une douche puis, comme prédit, dormit d’un lourd sommeil sans qu’aucun somnifère n’ait été nécessaire.

Antoine partit travailler le cœur léger ce matin-là.



Harry n’insista pas et Antoine regretta immédiatement cette réplique. Son inconnue lui avait demandé de ne plus être autant agressif et de cesser de prendre la mouche et il faisait exactement l’inverse. Or, il avait envie de lui faire plaisir, rien que pour les cadeaux qu’elle pourrait lui faire. Contre une douche et une machine à laver, il avait obtenu sa soirée avec Natacha. Que lui réservait l’avenir s’il parvenait à faire disparaître sa colère ? Il s’en réjouissait d’avance. Il passa une excellente journée, le souvenir de la veille lui revenant régulièrement en mémoire. Lorsqu’il rentra ce soir-là, il lança :



Antoine n’en croyait pas ses oreilles. Il se figea, abasourdi.



Antoine ouvrit et ferma plusieurs fois la bouche, sans trouver quoi dire. Finalement, il lança :



Antoine passa une soirée morose. Le lendemain, il sourit à son collègue qui ne lui envoya aucune pique. Alors que la journée avait été parfaite, Antoine se fit accoster par un chômeur lui demandant de l’argent. Antoine détestait ce genre de racolage. Il envoya donc méchamment promener le demandeur. En rentrant, l’inconnue ne répondit même pas à son appel. Elle le méprisait, en toute simplicité.



Antoine se rembrunit puis lança un petit « Moui, bon, peut-être » dégoûté.



Antoine fit la moue. Il aurait vraiment aimé une nouvelle soirée sympathique. Il était déçu par lui-même. Il se promit d’être plus calme. Le lendemain, cependant, il eut une autre crise de violence lorsqu’une comptable lui renversa par mégarde un verre d’eau fraîche sur la chemise. Il l’avait copieusement insultée malgré le peu de répercussions de la mésaventure. En rentrant, Antoine était vraiment désespéré. Son moral tomba encore plus bas lorsque son inconnue refusa obstinément de lui adresser la parole. Cependant, il retrouva le sourire en trouvant une carte sur la table de la cuisine.

« Le yoga aide à calmer les nerfs. »

Antoine ne se le fit pas dire deux fois. Il prit rendez-vous sans attendre. Pendant un mois complet, il prit des cours de relaxation et se sentit plus calme et enfin capable de se maîtriser. Tout ce temps, son inconnue n’avait pas reparue et Antoine s’était contenté de se donner seul du plaisir, ne voulant pas draguer une nouvelle fille avant d’avoir reçu les cours adéquats. C’est pourquoi il sentit son cœur bondir en entendant la douce voix de son inconnue en entrant ce soir-là chez lui après son cours de yoga.



Le jeune homme fit la moue et grogna, mais ne répliqua rien, acceptant la sentence. Il se débrouilla donc tout seul puis s’endormit sans somnifère, le yoga lui ayant appris à se calmer suffisamment pour trouver le sommeil de manière naturelle. Le lendemain, il n’eut rien et il sut qu’il n’avait pas intérêt à se plaindre. Même s’il avait fait ce qu’elle attendait de lui, il sentait qu’il allait lui donner de bien meilleures preuves de sa soumission. Soumission ? Oui, il lui semblait que c’était bien cela que cette femme attendait de lui. Il se sentait étrangement fébrile à cette idée. Il n’avait jamais laissé les rênes à une femme, lui qui avait toujours commandé, guidé, mené.



Antoine réfléchit puis ne trouva rien à redire. En fait, il était surtout surpris qu’elle soit en mesure de décrire avec autant de précision ses relations sexuelles. D’où tenait-elle sa vision des vases communicants ? Il ne se souvenait pas en avoir jamais parlé à quiconque. Il soupira puis lança :



Antoine hocha la tête. À priori, le programme lui convenait. Laissez des femmes s’occuper de lui, ça présageait bien.

Vendredi soir, son inconnue refit parler d’elle, à la plus grande joie de son élève qui trouva sur son clavier d’ordinateur un petit mot écrit sur une carte qui commençait à lui être familière.

« Demain, tu as rendez-vous à 19 h au restaurant « Le cigalon » avec Irène, une jeune femme que tu devras séduire (elle, je ne l’ai pas payée. Je lui ai juste promis une agréable soirée avec un charmant jeune homme, alors, ne me fais pas mentir). Ensuite - à toi de faire en sorte qu’il y ait un ensuite - tu devras la laisser agir et ne rien tenter de ton propre chef. »

Antoine ne tenta même pas de s’opposer à l’idée. Il passa une nuit pleine de rêves et passa le lendemain à se préparer. D’habitude, il ne faisait rien de particulier avant de rencontrer une fille draguée sur le Web. Seulement maintenant, il voulait prouver à sa belle inconnue qu’il était capable d’être parfait quand le besoin s’en faisait sentir. Il ne voulait surtout pas la décevoir. Il prenait cela comme un défi, comme un combat qu’il ne comptait certainement pas perdre. Bientôt, les femmes se jetteraient à ses pieds et le supplieraient de les prendre, encore et encore. Et partout dans la rue, il voulait qu’on parle de lui. Que les filles soient nues et qu’elles se jettent sur lui, qu’elles l’admirent, qu’elles le tuent, qu’elles s’arrachent sa vertu. Que toutes les nuits, essoufflées dans leur lit, elles trompent leurs maris, dans leurs rêves maudits. Il se voyait déjà entouré des plus belles femmes que la Terre ait jamais portées, jalousé des uns, désiré des autres. Il s’imaginait dans une marée de femelles en chaleur et la vision le fit sourire, surtout parce qu’il savait parfaitement que c’était totalement imaginaire et qu’il n’aurait jamais cela. Non, en fait, il espérait surtout qu’une femme, rien qu’une, l’aimerait et accepterait de partager sa vie avec lui, car, avant toute chose, Antoine se sentait terriblement seul. Il savait bien que cette Irène ne serait pas celle-là, mais il espérait que ses « cours » avec celle qui donc, tout naturellement, était sa « maîtresse », lui permettrait de trouver, de séduire et surtout de garder la femme de sa vie.


Il s’était donc lavé, changé, coiffé et avait même mis du déodorant. Il avait fait des efforts remarquables, à ses yeux, pour en arriver là et était donc satisfait. Il sortit et rejoignit le restaurant désigné par la carte et remarqua avec joie qu’une table avait été réservée et qu’une femme y était déjà installée. Elle se leva à son approche et lui fit deux bisous en guise de bienvenue. Elle était banale. Brune, les yeux marrons, un visage commun, un corps classique, rien d’extraordinaire, mais rien de repoussant non plus. Elle portait un gilet mettant légèrement en valeur sa poitrine sans toutefois trop en dévoiler. Sa jupe longue ne laissait apercevoir que ses chaussures à talons. Ses petites lunettes fines ne l’enlaidissaient pas, au contraire, elles lui allaient à merveille. Ses cheveux longs ne semblaient pas spécialement coiffés et retombaient au gré de leurs envies sur le dos de la chaise contre laquelle elle s’appuyait à peine, gardant son dos bien droit. La soirée fut très agréable, Irène ayant, contrairement à Natacha, un cerveau normalement constitué. Une fois le dessert terminé, Irène proposa à Antoine de la rejoindre dans une chambre. À peine entrée, elle lança :



Antoine ne se fit pas prier. Cependant, il garda avec soin la remarque dans son esprit et se promit de demander des explications à sa maîtresse en rentrant. En attendant, il évacua rapidement le souci en ôtant toute trace de tissu. La jeune femme avait allumé quelques bougies pendant qu’il obéissait à son ordre et lorsqu’elle se retourna, il était dans le plus simple appareil.



Antoine entendit cela comme un reproche et apprécia. C’était la première fois qu’une femme lui disait clairement ce qui n’allait pas et cela lui permettait de changer en mieux. Il hocha la tête et intégra le nouvel élément.



Antoine s’avança et se laissa embrasser, sans oublier de lui rendre sa charmante attention. Lorsqu’il posa les mains sur les boutons du gilet pour le lui ôter, elle s’éloigna et s’exclama :



Il fit un vrai air de chien abattu qui fit sourire la jeune femme. Comme elle ne disait toujours rien, Antoine insista et s’il avait été un chien, nul n’aurait pu ne pas s’apitoyer sur le sort de ce pauvre malheureux. Irène se mit à rire et souffla :



Antoine reprit un air séducteur et charmeur et s’approcha, ravi d’avoir gagné cette bataille. Irène l’embrassa avec douceur et le lécha. Antoine ne bougea pas et se laissa entièrement faire. Les mains de la jeune femme étaient très précises, douces et fermes quand il le fallait. Elle le masturba longuement, sachant quand s’arrêter pour faire durer le plaisir encore plus longtemps puis le prit en bouche. Elle n’hésita pas à l’enfoncer jusque dans sa gorge et Antoine se raidit, de peur qu’elle ne se fasse mal, mais se calma en constatant qu’elle semblait au contraire apprécier cela. Finalement, il s’abandonna et accepta les caresses et sucions avec plaisir. Il regretta cependant que sa partenaire ne se soit pas dévêtue. Il aurait aimé pouvoir mater ses formes qu’il devinait jolies, mais n’en dit rien. Il se contenta d’observer son visage fin allant et venant sur son membre bien dressé. Elle était vraiment douée. Mireille lui avait déjà fait des fellations, mais elles ne valaient certainement pas celle-là. Lorsqu’il sentit la main d’Irène lui caresser les fesses, il sursauta d’abord de surprise puis se laissa aller : c’était tellement bon. Elle suivait ses mouvements de reins, léchait et suçait avec délectation. Antoine sentit alors un doigt doux et tendre écarter ses fesses et suivre la raie jusqu’à l’anus, avant de le caresser gentiment. Antoine n’avait jamais pratiqué un quelconque sexe anal et n’était pas sûr de beaucoup apprécier. Il se raidit et se crispa alors qu’Irène, à genoux devant lui, le regardait d’un air disant « détends-toi, tout va bien ». Antoine ne parvint cependant pas à trop se relaxer, car le doigt forçait de plus en plus l’ouverture sans toutefois le faire souffrir. Elle y allait doucement, mouillant de temps en temps son doigt en le léchant d’un geste langoureux. Antoine, bien que gêné, finit par se relaxer, car Irène était très douée. Totalement dominé par le plaisir provenant de son membre fier, il ne se rendait presque plus compte de la main qui caressait son anus. Lorsque le doigt explorateur entra enfin dans l’endroit tant désiré, Antoine sursauta et se contracta et l’importun ressortit. Irène n’abandonna toutefois pas et après beaucoup de patience et de douceur, elle parvint à lui faire accepter cette présence étrangère. Enfin, il fut suffisamment en phase pour qu’elle puisse finir cette fellation.



Tandis que sa main gauche lui caressait les testicules, le majeur de sa main droite entra dans le colon d’Antoine et titilla sa prostate très proche. Antoine en hurla de plaisir et ne put retenir l’orgasme et l’éjaculation qui l’accompagnait. Totalement pris par surprise, il en fut secoué, surtout par le fait qu’il n’avait pas pu prévenir Irène. Lorsque, quelques minutes plus tard, il fut à nouveau en mesure de parler, il s’excusa.



Antoine en fut rassuré. Il hocha la tête. Elle lui lança un clin d’œil puis s’exclama :



Ils se quittèrent ainsi, après que Antoine ait remis ces vêtements qui avaient tant semblé déplaire à Irène. Antoine se coucha dès qu’il fut rentré. Il était exténué. Les questions furent remises au lendemain.



Il avala avant de continuer :



Antoine resta silencieux une seconde puis s’exclama :



Antoine haussa les épaules puis souffla :



Antoine ne rentra chez lui qu’en milieu d’après-midi, les bras chargés de paquets. Il lui fallut deux heures pour ranger sa penderie – il dut trier tous ses vêtements. Ensuite, il partit donner les habits inutiles à des bonnes œuvres puis revint chez lui pour faire un brin de ménage. Une fois l’aspirateur rangé, il s’affala sur le lit, éreinté. Il passa la soirée seul à se reposer et en fut ravi. Il se regarda un film puis s’endormit avec bonheur. Le lendemain, en sortant le café de son placard, il trouva une carte posée près de lui. Cela le fit sourire. Il s’assit avant de la déplier.

« Un colis s’impatiente sur ton paillasson. »

Ah bon ? Pensa Antoine en souriant. La tournure de la phrase l’avait fait tiquer. Un colis impatient ? C’était étrange. Il s’attendait donc à voir un être humain, une femme, peut-être, mais fut déçu de constater que ça n’était qu’une tournure littéraire, car il s’agissait bel et bien d’une boîte sans vie. Curieux, il ferma la porte en la poussant du pied, trop concentré par son cadeau pour se préoccuper du boucan que fit la porte en claquant. Alors que sa machine à café lui préparait sa boisson chaude du matin, Antoine ouvrit le paquet et son contenu exacerba plus sa curiosité qu’il ne la contenta : des menottes. Il les sortit et les regarda en souriant.



Antoine n’insista pas, mais il n’en pensait pas moins. Il était transparent qu’elle était sa maîtresse. Il sourit tout le reste du petit déjeuner. Lorsqu’il eut fini, il partit se laver les dents puis regarda ses placards remplis de ses nouveaux vêtements. Il se choisit un pantalon, une chemise, une paire de chaussettes noires – comme le pantalon, puis se regarda dans un grand miroir collé aux portes d’un de ses placards.



Antoine la sentit tiquer à ce titre puis il crut l’entendre rire, mais n’en fut pas certain.



Antoine profita donc de son temps libre pour se promener dans un jardin puis dans les rues. Il put constater que de nombreuses femmes se retournaient sur son passage et il apprécia. Il déjeuna dans une petite brasserie puis rentra pour surfer sur le Web. Il attendait le soir avec impatience et il arriva plus tôt qu’il ne l’aurait cru. Il sursauta lorsqu’on sonna à sa porte et sourit en trouvant une carte sur son paillasson.



Antoine hocha la tête à cette remarque pleine de bon sens.

« 10 rue de la Patience. Prends mon cadeau avec toi. »

Antoine partit immédiatement, le bras alourdi du colis contenant les menottes. À l’adresse indiquée, deux charmantes créatures lui ouvrirent la porte. Il les suivit à l’intérieur d’une chambre sublime et les deux sirènes furent bientôt rejointes par une troisième non moins délicieuse. Il se fit déshabiller sans qu’aucune d’elles ne lui dise quoi que ce soit et il ne lutta pas. Elles l’obligèrent à s’allonger puis l’attachèrent au lit. Enfin, l’une d’elle prit la parole :



Antoine en sourit d’avance et sentit son désir monter, à la plus grande joie de ses dames.



Elles étaient en effet vêtues d’un soutien-gorge et d’un short très court et très moulant qui mettaient en valeur leurs corps sublimes. Antoine sourit à l’idée. Quelque temps auparavant, il en aurait conclu qu’il n’aurait aucun plaisir. Aujourd’hui, il voyait les choses très différemment. Il était convaincu que le plaisir serait au rendez-vous. Il se demanda un instant quoi demander à ses trois déesses puis opta pour la facilité :



Les trois filles se regardèrent en gloussant, mais ne bougèrent pas.



Sous leur regard insistant, il finit par admettre qu’il ne jouait pas correctement et céda :



Elle obéit immédiatement.



Elle s’exécuta et Antoine trouva difficile de donner des ordres à la dernière qui attendait, apparemment avide de recevoir sa demande qui, elle s’en doutait, porterait sur l’anatomie avantageuse du jeune homme.



Antoine sursauta de plaisir sous les actions coordonnées des sirènes blondes et brunes. Il dut attendre un peu avant d’être en mesure de commander la rousse.



Elle agit immédiatement. Antoine était aux anges. Il regardait agir ses déesses avec une délectation magique. Il eut un premier orgasme entre les mains de la rousse qui nettoya avec un linge propre avant de continuer ses œuvres et le membre d’Antoine retrouva rapidement sa raideur. La blonde lui lançait régulièrement des petits regards aguicheurs. La brune lui titillait les tétons avec un mélange de douceur et de brutalité qui faisait qu’Antoine ne savait jamais à quoi s’attendre d’elle et il adora cela. Lorsqu’il regarda la rousse, il remarqua qu’elle semblait déçue. Il supposa qu’elle désirait le sucer. Lorsqu’il voulut parler, il s’en trouva incapable. Son cerveau était tellement embrumé qu’il n’y parvenait pas. Il avait envie de crier « Oh ! Une seconde de répit, je voudrais bien demander à la rousse de me faire une fellation, mais vos caresses divines m’en empêchent ». Usant de toute la volonté dont il pouvait faire preuve, il se força à faire fi de la brune et de la blonde, juste le temps de lancer :



En réponse, ses yeux pétillèrent de joie et elle s’exécuta sans attendre. Antoine rugit de plaisir et ne put retenir son orgasme de venir.



Les deux jeunes femmes lui envoyèrent une moue haineuse puis rirent en s’éloignant.



Antoine reprit ses esprits. Allait-il vraiment être en mesure de tenir une troisième séance ? Il l’espéra, car il voulait vraiment profiter au maximum de ce temps auprès de ces sublimes sirènes.



Antoine, bien qu’éreinté, fut en mesure d’atteindre une troisième fois la jouissance, mais il sortit sur les genoux. Il s’endormit à peine rentré, incapable même de se changer avant.

En arrivant au travail ce matin-là, il avait une mine affreuse.



Le soir, les cheveux encore mouillés après sa douche, il s’assit sur le lit et lança :



Antoine réfléchit un instant puis souffla :



Antoine entendit son interlocutrice rire aux éclats.



Antoine ne voyait vraiment pas.



Antoine ne la contredit pas là-dessus.



Antoine se sentit triste et misérable. Il n’avait jamais voulu faire souffrir personne, mais si effectivement c’était le cas alors il comprenait qu’elles soient toutes parties sans demander leur reste.



Antoine releva la tête, regarda le bout de plastique censé relayer la voix de son interlocutrice, fronça les sourcils et souffla :



Antoine fit la moue, mais comprit qu’elle ne voulait pas en dire plus et n’insista donc pas. Cependant, le lendemain, avant de sortir, il lança :



Antoine hocha la tête et sortit rassuré. Il préférait cela. De toute la semaine, elle ne refit pas parler d’elle. Antoine l’imagina avec son amant, lui racontant les progrès de son protégé et cela le fit sourire. Il attendit le week-end avec impatience, se doutant qu’elle attendrait ce moment de liberté pour lui faire part de la suite du programme. Samedi matin, il reçut ses nouvelles instructions sur une carte, cette fois déposée sur le paquet de biscottes.

« Jusqu’à nouvel ordre, ton « canon » t’est réservé à toi seul. Tu recevras des lieux de rendez-vous régulièrement. À chaque fois, une femme t’attendra et tu devras lui donner du plaisir sans en recevoir d’elle physiquement. Dans ton ordinateur, tu trouveras un nouveau dossier contenant une sélection de divers sites Web pouvant t’aider dans ce but. Potasse bien et ensuite, tu auras des rendez-vous. Les premières femmes seront très directives et te diront clairement ce que tu devras faire. Au fur et à mesure, ce sera à toi de prendre les initiatives. La récompense sera de revoir les trois déesses, mais il te faudra les mériter. Elles attendent que tu les remercies à la hauteur du plaisir que tu as reçu et tu comprendras très vite que satisfaire trois femmes en même temps n’est pas à la portée de tout le monde. »

Antoine fit la moue. Cela, il n’en doutait pas. Il se demanda s’il serait un jour en mesure de les remercier comme il se devait.


Antoine compulsa les différents sites. Il reçut de temps en temps des livres par courrier, tous offerts par un expéditeur anonyme. Enfin, après un mois de lecture acharnée, il reçut son premier rendez-vous. La première femme s’appelait Samantha et elle lui dit clairement ce qu’elle attendait de lui. Antoine parvint plus ou moins à lui donner ce qu’elle demandait, mais ressortit mécontent du plaisir moyen que sa partenaire avait eu. Pendant trois mois, il eut cinq femmes à satisfaire, mais jamais ensemble. L’inconnue n’avait pas menti : le temps passant, il avait pris de l’assurance, de la maturité, de l’expérience. Désormais, il était capable de savoir ce que voulait sa partenaire sans qu’elle ne le demande. Le samedi 22 décembre, il ne put s’empêcher de hurler de joie en recevant une carte annonçant :

« Les trois déesses t’attendent au 10 rue de la Patience ce soir à partir de dix-huit heures. »

Elle le considérait donc comme prêt. Il en exultait de joie. Il fut excité comme une puce toute la journée. Il passa un long moment à se préparer et à se bichonner. Maintenant, il savait faire. Vêtements, parfum, coiffure, propreté, tout y passait. Il repassait même ses vêtements et y passait un certain temps, désireux d’être parfait, et ce, même s’il devait retirer sa chemise à peine entré. Il prit un goûter nourrissant à seize heures trente afin d’être sûr d’avoir l’énergie nécessaire et enfin, un peu avant dix-huit heures, se rendit à l’endroit désiré. Il était aussi excité qu’un adolescent, mais se forçait à rester calme, car le défi était haut. Il allait devoir faire plaisir à trois femmes en même temps et cela lui semblait mission impossible. D’habitude, il n’y en avait qu’une et déjà, il avait du mal, mais là, c’était carrément inimaginable. Il espéra qu’elles le guideraient un peu, car s’il devait en plus les comprendre, il se savait perdant. Après tout, lui les avait guidées, elles lui devaient bien ça ! Enfin, il arriva devant la porte des sirènes et ce fut la blonde qui lui ouvrit en lui envoyant un sourire sublime. Elle était légèrement maquillée et encore habillée. Sa robe violette moulante la mettait remarquablement en valeur. Dans la cuisine, il salua la brune qui préparait de la citronnade et ce fut dans la chambre qu’il retrouva la rousse, indéniablement sa préférée des trois. Il lui envoya un sourire charmeur auquel elle répondit volontiers sur le même ton. Le cœur d’Antoine battait à mille à l’heure. Ce n’était pas le moment de flancher. Sa maîtresse lui offrait un cadeau en même temps que ce qui lui semblait être la dernière bataille à livrer. D’habitude, avec les autres femmes, il était confiant. Depuis plus de trois semaines il parvenait à toutes les faire jouir sans difficulté, seulement, les autres, ils les connaissaient. Ces trois merveilles, il ne les avait jamais touchées. Il allait falloir tout refaire, tout trouver. Cela l’excitait, mais le terrifiait également. Il espérait être à la hauteur. Il ne voulait à aucun prix décevoir sa maîtresse. Il s’approcha de la rousse qui était allongée sur le lit, l’embrassa avec douceur et elle se laissa faire. Il s’assit près d’elle, la posa contre lui et lui caressa les cheveux et le visage. Elle se cala plus confortablement, appréciant visiblement sa douceur. Il y a quelque temps, dix minutes après être entré, Antoine aurait déjà terminé. Aujourd’hui, il savait prendre son temps et retirer du plaisir de cette attente. La rousse se laissa câliner en ronronnant comme une chatte. Lorsque la brune entra et qu’elle vit Antoine avec sa copine, elle regarda la blonde et fit la moue. La blonde haussa les épaules. Apparemment, elles avaient compris qu’elles ne seraient pas aussi choyées que leur amie et l’acceptaient. Elles ne pouvaient pas lui demander de les apprécier si ce n’était pas le cas. Antoine, lui, était aux anges. Oui, la rousse lui plaisait vraiment beaucoup. Cependant, elle avait quelque chose qui faisait qu’il ne pourrait pas rester avec elle. Pour le sexe, oui, pour la vie, non. Il n’aurait su définir pourquoi, mais il savait que ça ne marcherait pas. Il décida donc de profiter au maximum de cette soirée et de donner à ses splendides déesses ce qu’elles attendaient de lui.

Elles ne semblaient pas spécialement pressées, appréciant également l’attente et la douceur de ces retrouvailles. Antoine fit signe aux deux autres de l’approcher et elles le firent. Il les embrassa chacune avec tendresse puis avec fougue et leurs yeux en pétillèrent de plaisir. Antoine se tourna alors vers la rousse et lui souffla :



Il la poussa doucement et elle se dégagea à contrecœur. Elle s’assit au bout du lit avec un petit air boudeur. Antoine avait toujours été comme ça. C’était comme dans un repas : il gardait le meilleur pour la fin. Sa petite chérie allait donc devoir attendre, car Antoine savait se montrer reconnaissant et ne comptait pas décevoir les deux autres sirènes. Il les regarda et choisit la blonde. Elle sembla ravie d’être choisie en premier et pourtant, cela signifiait qu’elle était la moins plaisante à ses yeux. Seulement, elle l’ignorait et prit donc cela pour une marque d’attirance. Alors que la brune s’écartait un peu, Antoine s’approcha de la blonde et tout en apposant des milliers de petits baisers sur son corps, lui retira sa robe. La déesse aux cheveux d’or gloussait maintenant de contentement. Elle accepta de s’allonger et Antoine prit son temps. Il caressait sa poitrine lorsqu’elle lança :



Antoine sourit. Ainsi, elles comptaient bien l’aider un peu. Il en sourit de contentement et ne se fit pas prier. La blonde en gémit de plaisir. Il continua à prendre soin d’elle, avec douceur parfois et fermeté à d’autres moments. Il titillait son clitoris tout en lui embrassant les seins lorsqu’il remarqua que sa petite chérie aux cheveux écarlates avait la main dans la culotte. Il la regarda dans les yeux et souffla d’une voix ferme :



La rousse retira sa main, boudant d’avoir été réprimandée de la sorte et la brune en eut un fou rire, qui, bientôt, fut contagieux. La rousse le suivit ainsi que la blonde, mais très vite, cette dernière dut cesser de rire, car Antoine, la tête entre ses jambes, lui apportait un plaisir sans nom. Lorsqu’elle eut un orgasme, il prit soin d’elle, la câlinant puis lui demanda d’aller se mettre à l’écart et elle obéit, ravie. La brune reçut le même plaisir et elle se montra elle aussi directive quant à ses désirs, différents de ceux de la blonde. Enfin, Antoine fit signe à la rousse de venir et ses yeux en brillèrent. Ils furent en phase. La rousse n’eut presque pas à le guider et après son premier orgasme, Antoine fit signe à la brune de revenir et il prit soin des deux en même temps, leur faisant avoir un orgasme quasiment en même temps alors que la blonde semblait plus excitée que jamais par le spectacle qui s’offrait devant elle. Antoine proposa à la blonde de prendre la place de la brune et il recommença. Ainsi, la rousse eut droit à un orgasme de plus que ses copines, mais nul n’osa s’en plaindre. Enfin, ils s’allongèrent ensemble sur le lit, se câlinant simplement. La brune partit chercher à boire et chacun put se rafraîchir.



L’inconnue rit puis lança :



Antoine hocha la tête, se doucha et s’endormit à peine couché. Le lendemain, il sourit en trouvant une carte dans le tiroir avec les petites cuillères.

« Demain, il y a une soirée au « Chat perché ». Sois-y à 20 h précises. »

Antoine se renseigna sur ce club. Il repéra la route ainsi que le style de vêtement requis : habillé, mais pas trop. Le smoking n’était pas de rigueur, à sa plus grande joie. Il se choisit un ensemble beige classique, mais qu’il trouvait lui aller à merveille. Toute la journée, il tenta de s’imaginer cette soirée de réveillon de Noël et cette perspective l’enchantait. Il n’avait jamais vraiment cherché à aller en boîte. Le lendemain, alors qu’il finissait son petit déjeuner, il entendit la voix de sa maîtresse retentir.



Il obéit promptement. Il se trouva un foulard dont il couvrit ses yeux avec soin et attendit debout au milieu du salon. De la musique emplit l’air et il sentit quelqu’un lui prendre la main. Il sourit puis, d’un ton mutin, lança :



Antoine hocha la tête et, les yeux bandés, reçut un cours de danse. Elle était très douée, mais plus que tout, Antoine s’enivra de son parfum subtil et envoûtant, de ses mains fines et délicates, de sa voix enchanteresse. Il se doutait, au toucher, qu’elle portait une robe fine contenant probablement de la soie. Lorsqu’elle déclara qu’il était suffisamment prêt pour ne pas trop avoir l’air d’un pingouin sur la piste, il souffla :



L’inconnue rit doucement avant de déposer un tendre baiser sur la joue du jeune homme.



Antoine hocha la tête.



Il le fit et fut déçu – mais pas surpris - qu’elle soit déjà partie. Il se prépara puis partit pour le chat perché. L’homme qui lui proposa de garer sa voiture lui tendit deux cartons en échange de ses clefs. Antoine s’en saisit. Le premier était l’invitation à cette soirée, nécessaire pour entrer. Le second était plus familier.

« Les femmes aux robes rouges sont de bonnes danseuses. Profites-en. Dix danses minimum dans la soirée. »

Antoine sourit. Un plan drague ? Cela ne lui ressemblait pas. D’habitude, elle lui livrait les filles sur un plateau. Il haussa les épaules. Après tout, pourquoi pas ? Cela ne lui faisait pas peur. Il entra dans le club et découvrit les décorations de Noël, démesurées, comme toujours dans ce genre de club. Il tenta de faire abstractions des boules et des guirlandes bien trop nombreuses et se concentra sur les personnes présentes. Hommes et femmes en grand nombre se pressaient, parfois en couple, parfois en groupe et parfois seuls. Au bar, Antoine repéra un certain nombre de femmes seules. Sur la piste de danse, des couples s’activaient au son d’une musique entraînante. Il se commanda un apéritif au bar et découvrit que les boissons étaient payantes. Il fit la moue puis régla sa première boisson. Lorsqu’un serveur lui proposa de la nourriture, il lança :



Antoine avala les petits fours puis rechercha des partenaires de danse potentielles. Robes rouges, robes rouges, ah ! En voilà une. Il s’avança et elle accepta volontiers son invitation, mais refusa une seconde danse et s’éloigna. Antoine fit la moue. Il n’était guère doué dans cet art. Sa maîtresse faisait-elle exprès de le forcer à se mettre en danger ? Antoine en invita six autres, mais elles partirent toutes après la première danse. Il se reposait au bar lorsqu’il remarqua un couple sur la piste : l’homme dansait à merveille, mais la femme, en robe rouge, semblait peiner à le suivre. Enfin ! Avec elle, j’ai ma chance ! pensa-t-il. Il attendit qu’elle soit revenue au bar et que son accompagnateur s’en aille pour s’approcher. Il se rendit compte qu’elle observait la décoration et lança donc :



Elle se tourna vers lui. Elle était mignonne et bien maquillée, pas comme ces femmes qui ont l’air de porter des peintures de guerre sur le visage. Elle avait un sourire charmant.



Il sourit à cette perspective. Une de plus, mais il espéra qu’elle en accepterait d’autre. Ne voulant pas la décevoir, il prévint :



Antoine sourit. Il était ravi. Elle accepta trois danses, terminant ainsi son quota de la soirée. Sa maîtresse serait contente. Maintenant, il pouvait se concentrer sur autre chose que la danse et cette charmante jeune femme était très prometteuse. Il lui proposa de la rejoindre à une table et elle accepta volontiers, tout comme elle ne refusa pas de se faire offrir une boisson. Ils discutèrent longuement et Antoine fut ravi de découvrir un esprit bien fait et une femme pétillante. La conversation fut charmante et bientôt, les deux êtres se dévoraient des yeux. Antoine n’avait qu’une envie, que cette soirée ne s’arrête jamais. Pourtant, la jeune femme finit par demander :



Antoine regarda sa montre et ouvrit de grands yeux en voyant ce qu’elle affichait.



Elle sembla aussi surprise que lui et surtout très fatiguée.



Antoine pouvait donc la ramener. Parfait. Il fit mine de se lever, mais la jeune femme lui toucha le bras. Il plissa le front et se rassit, ne comprenant pas pourquoi elle agissait de la sorte.



Antoine ne cachait pas sa surprise alors que Marion semblait gênée.



Antoine remarqua qu’elle s’en moquait éperdument. Pourquoi voulait-elle un verre si son contenu ne lui importait pas ? Il décida de ne pas chercher à comprendre. Avec les femmes, mieux vaut simplement laisser faire.



Tout ça pour un jus de fruits ! Enfin, au moins, elle n’avait pas choisi la boisson la plus chère et heureusement, car elle l’avala tellement vite qu’il était évident qu’elle n’avait pas eu la possibilité d’en sentir le goût. Enfin, elle se leva et Antoine la suivit dehors.

Sous le vent froid, elle frissonna et Antoine en profita pour la réchauffer de ses mains et elle ne refusa pas ce contact. Il la ramena ensuite chez elle et découvrit une grande maison avec jardin. Rien à voir avec son appartement miteux. Lorsqu’elle sortit, il lui tendit une carte contenant ses coordonnées et elle fit de même. Il ne fut pas surpris qu’elle ne l’invite pas à entrer. D’abord parce qu’il était très tard et ensuite parce qu’elle semblait désireuse de prendre son temps et ce n’est pas Antoine qui allait la contredire. La patience, sa maîtresse lui avait appris à en avoir et il appréciait la simple compagnie de cette femme sans vouloir la prendre sur-le-champ. Il ne se priva toutefois pas de lui mater les fesses lorsqu’elle s’éloigna.

En rentrant, il lança :



Aucune réponse. Il regarda la table de chevet et remarqua que le faux émetteur ne s’y trouvait plus. C’était donc fini, elle était partie. Jalousie ou fin d’apprentissage, il l’ignorait, mais se sentait triste. Cependant, il la comprenait. Elle avait son propre homme à contenter et Antoine était prêt. Cependant, il aurait aimé qu’elle lui dise au revoir d’une façon un peu moins froide. Sa simple disparition ne lui convenait pas. Il prit sur lui et s’endormit les pensées retournées.


Le lendemain, il se leva avec un mal de tête énorme. Marion et lui s’étaient donnés rendez-vous, mais maintenant, il se dit que ça n’avait pas été une idée aussi excellente qu’elle l’avait semblé. Devoir se lever à neuf heures alors qu’on s’est couché à quatre n’est pas la proposition du siècle. Il se prépara tout de même, utilisant des produits de beauté pour homme afin d’effacer au maximum les marques de sommeil et se rendit chez la jeune femme. Elle ne lui proposa encore pas d’entrer, sortant simplement lorsqu’il sonna. Le déjeuner fut excellent. La conversation était intéressante et le regard brillant de Marion fit fondre Antoine. Elle était vraiment délicieuse.

Vendredi 28 décembre, un de ses amis d’école d’ingénieur l’invita à passer la soirée de réveillon chez lui. Antoine accepta volontiers, annonçant deux personnes. Marion accepta l’invitation avec joie et cette soirée fut magique. Il l’embrassa pour la première fois et adora son petit goût de miel, probablement du aux gâteaux disponibles lors de cette soirée. Ils restèrent collés le reste de la soirée et Antoine comprit qu’il ne pourrait plus se passer d’elle. Le lendemain, ils décidèrent de ne pas se voir, l’expérience du lendemain de Noël ayant porté ses fruits. Il proposa donc de déjeuner ensemble mercredi midi et elle accepta, le prévenant qu’ils ne seraient pas seuls. C’est ainsi qu’il rencontra M. Paul, un vieil homme, ami de la famille de Marion. Elle lui parlait souvent de ce septuagénaire et il était réellement ravi de faire sa rencontre. Assis à l’intérieur, bien au chaud près d’un radiateur, Antoine sursauta en entendant M. Paul lancer :



Antoine la regarda. Elle semblait vraiment gênée et M. Paul murmura qu’il n’était qu’un vieil imbécile, mais c’était trop tard, le mal était fait et Antoine sentit sa curiosité piquée.



Marion montra clairement qu’elle ne comptait pas répondre, mais M. Paul s’en chargea à sa place, au plus grand plaisir d’Antoine.



À ces mots, Antoine posa sa main sur la cuisse de la jeune femme et entreprit de la relever pour caresser ses bas. Marion ne s’y opposa pas. Au contraire, elle écarta légèrement les cuisses sans lui accorder le moindre regard. En fait, ses yeux étaient fixés sur M. Paul, qu’elle foudroyait sur place. Ce dernier ne semblait cependant pas du tout s’en rendre compte et continuait sa description.



Antoine eut l’impression qu’elle ne lui disait pas tout, mais ne lui en tint pas rigueur. Chacun a le droit de conserver son jardin secret. Peut-être un ex en était-il à l’origine et ne voulait-elle pas le blesser. Cependant, la situation le fit sourire et il annonça :



Ni l’un ni l’autre n’avait jamais avoué cela à l’autre. C’était étrange de le faire maintenant, devant M. Paul qui semblait aux anges.



Antoine remarqua le regard du vieil homme. Soudain gêné, il la retira brusquement et rougit en recevant le clin d’œil du septuagénaire. Le reste de la discussion fut plus classique et les mains d’Antoine n’explorèrent plus l’environnement. Finalement, M. Paul annonça devoir retourner au travail et il les laissa. Marion se leva à son tour et Antoine fit de même.



Elle se recula et sembla chercher du courage avant d’annoncer :



Ils s’embrassèrent avec tendresse puis rejoignirent leurs travaux respectifs. Antoine passa par chez lui avant d’aller chez Marion, afin de se changer et de se laver. Sur le trajet, il s’arrêta devant un fleuriste. Roses et bouteille de vin, rien de plus banal, mais de plus apprécié également. Lorsqu’elle lui ouvrit, il constata qu’elle aussi s’était changée. Elle était délicieuse dans cette petite robe bleue mettant en valeur sa poitrine délicate et ses hanches fines. Le dîner fut d’excellente qualité. Elle était apparemment bonne cuisinière – à moins que quelqu’un d’autre n’eut fait ce repas, tout était possible – et la conversation de qualité. Elle lui proposa alors d’aller prendre le café au salon et la perspective de retrouver la jeune femme sur un canapé moelleux lui suffit pour accepter. À chaque lampée dans la boisson chaude, les deux amants se rapprochaient et bientôt, brûlants de désir, ils se retrouvèrent collés. Antoine savait déjà ce qu’il comptait faire. Il ne voulait pas la voir partir et savait maintenant que s’il voulait du plaisir, il fallait commencer par en donner. Désormais, il savait comment faire et offrit à Marion des caresses dignes, il l’espérait, du compagnon de sa maîtresse. Les cris de jouissance de la jeune femme le remplir d’aise et de désir. Il ne demandait rien d’autre. Le lendemain, cependant, elle lança :



Il l’amena à nouveau au septième ciel et fut ravi de l’entendre le guider régulièrement. Cette femme savait ce qu’elle voulait et n’hésitait pas à le dire clairement. Il n’avait pas à deviner. Elle l’amenait droit où il fallait. Il ne faudrait pas longtemps avant d’être en mesure de lui plaire sans qu’elle n’ait plus rien à dire. Il lui fit remarquer et elle en rougit puis souffla :



Il accepta avec joie et le lundi suivant, ils se faisaient prendre un peu de leur sang. Ils eurent rapidement les résultats et dès qu’ils les eurent, Marion montra clairement ses envies et Antoine en explosa de joie. La jeune femme était d’une perversité plaisante. Elle connaissait des positions dont Antoine ignorait jusqu’à la possible existence. Elle bougeait avec aisance. Parfois, Antoine se demanda combien d’amants elle avait eus pour parvenir à un tel résultat, mais préféra autant ne pas demander, peu certain de vouloir le savoir. Elle lui ouvrit ses fesses pour son plus grand plaisir et leur première soirée de sexe complet dura un très long moment et Marion lui proposa de revenir le lendemain soir. Antoine sentit son ventre se nouer. C’était la première fois depuis Mireille qu’une femme qu’il avait dragué lui-même et avec qui il avait couché lui offrait de recommencer. Il se sentit heureux et en même temps triste, car sa maîtresse n’était pas là pour le voir. Toute la soirée, il réfléchit. Il aimait Marion, plus que tout. Il se sentait en phase avec elle. Il était prêt à aller plus loin. Il prit la décision la plus importante de sa vie et la prit seul. Il ne déjeuna pas le lendemain, car il passa une heure chez un bijoutier. Le soir, en rentrant chez lui, il ouvrit de grands yeux en voyant une carte accrochée à sa porte d’entrée. Il l’ouvrit sur le palier, trop pressé pour entrer.

« Mes félicitations. »

Ainsi donc, elle avait été là. Elle ne l’avait pas laissé. Par contre, Antoine le savait, cette carte serait la dernière. Il venait d’accomplir son but. Elle n’avait donc plus de raison de rester. Il sentit une profonde tristesse l’envahir. Il regarda autour de lui. Il n’avait plus le communicateur. Il ne pouvait pas donc pas lui parler. Il aurait tant aimé lui dire adieu. Il s’assit sur le lit, la tête dans ses mains. Il en avait les larmes aux yeux. Soudain, il se trouva idiot. Le communicateur n’en était pas un. Ce n’était qu’un bout de plastique vide. Il alla chercher un bandeau, se rassit sur le lit puis se couvrit les yeux de ce bout de tissu.



Elle devait être juste devant lui.



Antoine avait du mal à ne pas pleurer. Son orgueil le lui interdisait, mais il avait toutes les peines du monde à ne pas montrer son chagrin.



Antoine hocha la tête.



Il sentit alors des lèvres douces se poser sur les siennes. Le baiser fut fugace, tellement qu’Antoine crut l’avoir rêver puis le silence se fit. Il retira son bandeau pour se découvrir seul dans la pièce. Cette fois, elle était bel et bien partie. Antoine sut que plus jamais, il n’entendrait le son de sa voix ni ne lirait ses mots ni ne recevrait ses conseils. Il allait devoir être seul. Il s’assit sur son lit, regardant la carte puis se reprit. Non, je ne suis pas seul. J’ai Marion maintenant et il est temps que je me prépare. Il se leva et une fois dans la salle de bain, regarda la carte qu’il tenait toujours. Il ne voulait pas s’en séparer, mais qu’en faire ? Il ne voulait pas risquer de la voir souillée par l’eau de la salle de bain ! Il alla la placer dans la poche intérieure de son manteau. Ainsi, pensa-t-il, je l’aurai toujours sur moi. Lorsqu’il ouvrit la porte de son appartement pour aller rejoindre Marion, il se retourna et lança :



Lorsque Marion ouvrit la porte, ce fut à peine s’il remarqua qu’elle semblait triste. La soirée fut étrangement calme, chacun des deux compagnons semblant plongé dans ses propres pensées. La conversation s’orienta bientôt sur sa famille. Marion lui avait déjà dit que ses parents étaient morts, lui léguant, entre autres, cette maison et son magasin. Antoine lui expliqua donc que ses parents vivaient à l’étranger. Aimant les voyages, ils créaient sans cesse des circuits touristiques et restaient donc rarement plus de six mois au même endroit. Après deux cafés, Antoine ressentit un besoin urgent et alors qu’il se vidait la vessie, il entendit Marion lancer :



Il l’entendit bouger. Il passa dans la salle de bain pour se laver les mains puis se rendit dans l’entrée, surpris qu’elle ne soit pas encore revenue.



Il se figea instantanément. Marion tenait dans sa main la carte de sa maîtresse et semblait sous le choc. Il se força à garder son calme et bafouilla maladroitement :



Il craignit alors de la perdre. C’était tellement ridicule. Non ! Il ne pouvait la perdre juste à cause de cette carte. C’était impossible. Il l’aimait, mais il ne pouvait décemment pas lui dire la vérité. Il allait chercher à s’expliquer à l’aide d’un autre mensonge, mais elle l’en empêcha d’un geste ferme de la main. Il la vit ouvrir son propre sac à main et lui tendre une petite carte en carton. Antoine la regarda, incrédule. C’était incroyable ! C’était la même carte : ce même dégradé de bleu et la même texture. Il la déplia et lut :

« Mes félicitations. »

Cependant, l’écriture n’était pas la même. Celle-ci était plus masculine, il l’aurait juré.



Antoine regarda alors sa compagne différemment. Combien d’amants avait-elle eu pour parvenir à un tel résultat au lit ? Et si… Antoine n’en croyait pas ses yeux. Pour lui, cela ne faisait aucun doute. Marion avait été « formée » par le compagnon de sa maîtresse. Il sourit, rougit et alors que sa respiration s’accélérait, il souffla :



Le visage de Marion prit également une légère teinte rouge et elle lui proposa de le suivre. Dans un tiroir du bureau, il découvrit de nombreuses cartes et des calendriers. Cela le ramena pas mal de temps en arrière. Il se rappela qu’au début, il les avait jetés sans même les regarder.



Marion hocha la tête et les deux amants se consolèrent de la perte de leur maître respectif dans les bras l’un de l’autre. Après un long moment, Marion chuchota :



Antoine s’éloigna d’elle, la regarda dans les yeux, et répondit :



Antoine sortit la bague achetée à midi et la lui présenta. Il se sentait plus que jamais prêt pour cela. Une larme coula sur la joue de la jeune femme alors qu’elle souffla le « Oui » libérateur. Ils se mirent d’accord pour ne jamais rien révéler de leur apprentissage à l’autre, mais de simplement s’en servir et trente ans plus tard, la veille du mariage de leur fils, Antoine eut une conversation avec lui, une conversation qui transforma la nuit de noces des jeunes époux en apothéose.