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n° 12111Fiche technique15019 caractères15019
Temps de lecture estimé : 9 mn
23/12/07
Résumé:  Un jeune homme tombe dans les filets de l'amour fétichiste.
Critères:  fh fplusag magasin cérébral voir lingerie délire humour -fplusag -magasin -vêtements
Auteur : Valentin du Pressoir  (Homme qui aime les femmes qui aiment les bas nylons vison)      
Madame Nylon

Madame Nylon



Quelles qu’en soient les conséquences, ses jambes en furent mon geste et pour le reste, à vous de l’aimer ou pas.




Un matin tranquille pareil à l’arrière-saison du temps qui passe, j’allais remonter une pendule d’un clocher si haut qu’un ciel le caressait. L’idée d’offrir une paire de gants m’était venue en passant devant la vitrine d’une boutique artificielle. Remontant la rue de Courcelles, sans idées préconçues mes pas me dirigèrent, une fois l’avenue de Wagram passée, rue des Renaudes, rue que je ne prenais pas souvent, sinon la tête ailleurs.


De mauve peinte, « Chez Christine », la façade attira mon regard par la présentation désuète des articles présentés. Un chemisier aérien maintenu par quelques fils de nylon, des écharpes tournicotées savamment éphémères dans des sens insensés, des frous-frous, aussi des gants dépourvus de bras mais qui avaient une façon de vous tendre la main, le tout batifolant dans une myriade de petits riens du tout de couleurs scintillantes.


Contemplant cette fanfare vestimentaire, mon regard accrocha celui d’une dame aux yeux noirs. Un frisson me parcourut sans rapport avec le temps pourtant frisquet. Tel un gamin, je baissai les yeux, faisant mine d’observer particulièrement une paire de bas dont les circonvolutions vison m’envoûtèrent. Sentant une présence, je relevai discrètement le visage pour me retrouver happé par les yeux de cette femme inquisitrice. Mince, que m’arrivait-il ? Quoi de plus normal d’être l’attention d’une vendeuse, en somme, puis la voilà qui me sourit et moi, benoîtement, aussi.


Elle penche légèrement la tête de côté, opine-t-elle ? Voilà que je me fais un film. Je n’ai plus froid du tout et j’ai furieusement envie de rentrer dans cet endroit qui me met à l’envers. Fuis, mon vieux, aucune raison d’y mettre les pieds et puis les articles sont super chers et puis… J’entends un tintement et dans l’encadrement de la porte apparaît l’élégance faite femme.



Merci, pourquoi j’ai dit merci ? Et puis me voilà, zombiesque, qui d’un pas mécanique franchit le seuil de la boutique. La porte se refermant, un parfum capiteux m’enivre quand Madame Christine regagne son comptoir. Le talon de son escarpin racle le damier du carrelage. Du coup j’aperçois son pied gainé d’un bas couture ardoise et la marbrure du renfoncement du pied. Sa robe rouge-gorge au-dessus du genou balance au rythme de son fessier large et rebondi. Malheur d’envoûtement, une petite érection me gagne et ma queue, fraîche comme une ablette sortie du ruisseau, brûle ma jambe cotonneuse. Son dos dessine une courbe sinueuse dessous un chemisier de coquelicot si léger qu’un souffle pourrait le soulever. Son col en papillon ne cache pas un cou fragile qu’entoure son cheveu blond coupé au carré. Ralenti des neurones, je vous décris tout ce qui m’arrive comme hypnotisé, opiomatisé. Ses lèvres s’ouvrent sur des « Ô » des « U », des lèvres carmines qui veulent me réveiller, et me voilà près d’elle en fin de phrase.



Elle eut un sourire complaisant délivrant des dents nacrées de croqueuse et me fixant d’une attention amicale.



Tout à mon fantasme, j’avais interverti les couleurs. Devant mon silence elle reprit d’un ton espiègle.



Pris au dépourvu, ma réponse avait fusé sauvagement accélérant du même coup le sang dans mon braquemart, le mettant en position à l’équerre réglementaire et saillante.



Enfer, à force de m’appeler jeune homme, je l’appelais madame. Sans un mot, elle se retourna se dirigeant vers sa remise dissimulée par un rideau pourpre et disparut. Longeant le comptoir je la suivis, me dégageant de la protection du meuble afin de profiter de son déhanchement élastique. Assez grande, sa démarche provoquait un bruissement de nylon où devaient s’accorder tous les nœuds de ses jarretelles tirées d’une guêpière, d’un corset qu’encadrait une culotte parfumée d’intimité. Ses bas plissaient légèrement, donnant des accents moirés aux mollets tendres que barrait le zigzag de la couture.


Rapidement, je pris ma tige gonflée d’envie qui déformait mon pantalon, essayant de lui donner un peu de place quand le rideau s’écarta, laissant le temps à la vendeuse d’observer mon érection anarchique. J’effectuai un demi-tour et mis la main dans ma poche puis revins vers elle, ma bandaison à l’étroit dans un slip qui demandait grâce.



Je restai interdit. Tout se passait très vite et cela ne me déplaisait pas du tout. Madame Christine donna un tour de clef et s’accroupissant, j’entrevis un clair-obscur entre ses cuisses. L’étoffe s’étirant, des petits boutons fermant sa jupe tendue à l’extrême laissaient entr’apercevoir sa peau blanche au-dessus du bas. À l’échancrure, j’apercevais la dentelle d’une nuisette, peut-être saumon.


Qu’insinuait-elle par « l’heure du goûter ; une petite faim » ? Se retrouvant face à moi, mon regard se troubla à la vue de sa magnifique poitrine qui me frôla le bras à son passage. Elle tint le rideau écarté, m’invitant à la suivre et, d’un pas fébrile, je la suivis dans un corridor qui menait à une petite pièce très à l’anglaise, style boîte à bonbon. Un divan mauve coussiné occupait l’angle gauche de la pièce en vis-à-vis d’un fauteuil bas, fatigué, lustré. Quelques tulipes électriques sur un tabouret de rotin et un abat-jour de satin rose d’antan qui tombait du plafond noir comme un abattoir, son disque de lumière découpait la table basse d’une pleine lune laissant autour d’elle une opacité opiacée.


Disparaissant au fond de la pièce, elle me conseilla de m’installer dans le fauteuil et de me mettre à l’aise. Je notai sa voix de gorge qui prenait des accents graves pour, l’instant d’après, se cristalliser. Nerveuse, excitée ? Bleu électrique, flash de la mer, elle entra dans un réduit laissant la porte bâiller. Lui tournant le dos, je m’affalai littéralement, happé par le confort dudit fauteuil m’empêchant de me tourner pleinement vers elle quand j’entendis le claquement de ses escarpins. En retrait de la table, mais les jambes éclairées, elle se faufila près de moi et lentement se plia, les jambes droites afin de disposer le plateau sur la table qui me semblait être plus basse qu’à mon arrivée. Elle s’était reparfumée, mince !


Et puis je suis tombé dans le puits d’une fébrilité d’adolescent. Ses talons renforcés sont exquis de finesse sous la caresse des nylons droits qui remontent le long de ses mollets aux attaches de tibias fragiles, fragilité des bas étirés, rosis, transparents. Par endroits ils plissent légèrement d’avoir été frottés en marchant, s’asseyant, croisant les jambes distraitement quand elle lit Chantal Thomas. Voilà, je serre les accoudoirs et entre en apnée. Puis elle s’incline, arrive sa robe à la lisière de ses bas tendus par des porte-jarretelles blancs. J’aperçois l’ovale du haut de la couture étirée par la jarretelle, tendue à l’extrême. Le gris de ses genoux est floconneux, le nylon distendu, flotte, rose, gris souris et le charnu si plein, qu’une culotte transparente enfoncée dans son minou imberbe m’apparaît. Insensé ! j’ai baissé la tête un coup sec afin d’apercevoir ses fesses et j’ai vu Botticelli en vrai.


Puis elle se redresse et parlant pour elle-même – une paire vison et aussi des caramels et des gris bleu – puis elle disparaît pour réapparaître sur ma gauche, s’asseyant les jambes en oblique et replaçant les coussins de petites claques énergiques. Je sens son corps, la violette et le rhum. Bien sûr elle me sourit, se penche et me sert. Sa robe remonte sur ses jambes qui apparaissent dans la lumière et je me verse du grog brûlant sur la cuisse, oh pas beaucoup mais assez pour qu’elle réagisse étonnamment vite, comme attendant par là même une occasion ? Je suis coincé dans le fauteuil !


Elle prend mon verre, le pose et, m’attirant par les mains, m’expose sa merveilleuse poitrine. Blanc pigeonnant, transparent, frou-frou discret où sur la pointe du globe une rose violacée s’épanouit. Une rose ? une framboise, plutôt. Dingue ! c’est carrément son téton. Énorme.


Je deviens très léger et me retrouve poussé vers le divan. Déjà la voilà qui dégrafe mon pantalon vitesse éclair. Pardon ?


– Faut enlever tout çà et mettre de la glace pour la brûlure et pour détacher en même temps, glissa-t-elle.


S’agrippant à ma ceinture, elle descend mon fute tant et si bien que mon slip suit allégrement le déballage. Oh là ! c’était oublier mon étendard qui, sous l’envoûtement de ses lolos crémeux accroche le tissu et prend un angle bizarre. Je crochète mes souliers et d’un geste fluide elle me tire les jambes en l’air ainsi que le derrière, prêt pour le talc, m’extirpant le pantalon encore fumant. Je suis du coup, brûlé, en slip et chaussettes et ma bite hurle à la mort. Ses mouvements sont fluides et elle se met à souffler sur mon corps aux endroits qu’elle pensait rougis donc brûlés. J’ai l’impression que son haleine chaude dégage des poisons parfumés. C’est une courtisane, plantureuse certes, mais sa façon de se couler, d’aller, venir, disparaître et se lover avec distance me charmait. Elle vient s’asseoir près de moi et son regard se fige sur ma cuisse. Elle pose une poche de glaçon improvisé d’un mouchoir à ses initiales qui s’appuie sur une couille tandis qu’au passage, mon gland dans sa cage effleure son bras. Concentré, le corps se relâchant après l’ébouillantage, son visage descend imperceptiblement vers moi, scrutant attentivement ma cuisse et soufflant par à-coups tout en marmonnant.



Du coup elle s’applique, arrondissant les commissures de ses lèvres en un ovale brillant et se rapprochant prend appui sur mes cuisses, les siennes s’entrouvrent progressivement et l’éclairage direct rend brillant la trame de ses bas qui se révèlent dans le crissement de son jupon pêche. Puis naturellement elle ôte la glace et s’approchant, se remet à souffler sur la rougeur d’où roule de l’eau. Je sens le souffle de sa bouche sur mon aine, le haut de mes cuisses et mes bourses frissonnent. Mon gland vient d’une saccade de mon ventre lâcher un filet de sperme qui forme au bord de mon slip beige, un petit rond liquide de nacre, de nitro, devrais-je dire. Juste le début du frein s’étire, tendu à la limite de l’élastique. Elle retient sa respiration, ses cuisses s’écartent et, dans l’intimité de sous sa robe, les attaches qui tendent ses bas apparaissent timidement, imprimés dans la chair de ses fesses blanches. Son souffle se rapproche, congestionnant mon bout d’homme. Si elle me donne un coup de langue, j’hurle !



« Tsitsitsi » fait-elle entre ses dents et elle se met à me couvrir de nuisettes qu’elle tire de derrière le divan. Contente du résultat, elle me tend mon verre qu’elle réajuste de rhum et, dans un sourire étrange cerné de vermeil, elle susurre « pour nous donner un coup de fouet ». Puis elle détache deux-trois boutons du bas de sa jupe, dépose un peu de crème entre mon nombril, ma hanche et mon aine et commence à tournoyer lentement ses doigts en tirant une langue rose claire, les yeux brûlants fixés sur ma tige gonflée de crainte.






L’odeur m’a rendu sourd au temps…

Baisers sous l’oreille

Sentiment d’être aimé

Sa main, nos mains

Vol des poussières, taffetas

Poubelles qui passent, pigeons bleus, violettes d’azur

Son téton tout tiré

Ma bitounette qui ronfle.

Matin rêvé peupliers

Dans ces jaunes multipliés

Tes bras effeuillés, tournicotés

Je m’envole







Madame me pria d’être à l’aise, effectivement, dans sa bouche, je fondis. Évidemment, tout ne s’est pas passé aussi vite. Tout d’abord le ballet des bas commença et de toutes les couleurs, elle me fit des douceurs ensuite nous eûmes de la visite et de là, je suis devenu un « otage à dames ».



À bientôt.

Valentin du Pressoir