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n° 12235Fiche technique10947 caractères10947
Temps de lecture estimé : 7 mn
30/01/08
corrigé 31/05/21
Résumé:  Comment survivre après l'invasion de ces étrangers venus de l'espace ? Comment même avoir goût à la vie ?
Critères:  fh hplusag jeunes frousses inconnu sales odeurs fellation nonéro sf -sf -occasion
Auteur : Skratsch      Envoi mini-message

Série : Chroniques de Vulcain

Chapitre 01
Inhumain

Ce texte n’a pas pour but d’être excitant, érotique ou pornographique malgré des scènes de sexe explicites. C’est avant tout une réponse à tous ceux qui considèrent que « si c’est non humain, tout est permis », et qu’on peut donc sans problème écrire des scènes de viol si la victime est un ange ou une nymphe, faire passer en douce un texte à tendance pédophile en faisant intervenir des extraterrestres ressemblant en tout point à des enfants de douze ans, ou mettre en scène des lutins nécrophiles (et certaines de ces situations sont déjà apparues sur le site). Je vous préviens tout de suite, seul des frustrés frigides catholiques moralisateurs et asexués peuvent apprécier ce texte, les autres feraient mieux de passer leur chemin s’ils ne veulent pas lire un truc chiant et glauque qui leur donnera envie de me lapider en place publique et de jeter mon corps dans une fosse d’aisances.





Lora s’effondra de tout son long dans la boue, provoquant l’hilarité d’une bande de gamins qui jouait à proximité. La jeune fille jura en se redressant et passa une main dans sa longue chevelure rousse pour les empêcher de lui bloquer la vue. Combien de temps cela fait-il qu’elle ne les a pas coupés ? Elle se souvient d’une vie où elle adorait aller chez le coiffeur. À cette époque, elle aimait aussi sortir avec les copines, faire les boutiques, regarder à la télé des gens qui vivaient de terribles drames sentimentaux. Elle était jeune, alors. Ses yeux étaient vert émeraude. Maintenant, elle avait vingt-deux ans, se sentait vieille, et ses yeux étaient vert pâle. Elle avait vu des gens mourir. Elle en avait vu d’autres pour qui cette solution aurait été préférable. Elle avait vu des êtres sans bras ni jambes, sans yeux ni oreilles, et qui un jour avaient été ses amis. Elle avait vu des gens dévorer leurs morts durant les famines. Elle avait vu ses propres mains couvertes de sang et les avait léchées parce qu’elle avait soif.


Elle s’efforça de ne pas y penser, retourna sur ses pas et enfonça ses mains dans la boue, à la recherche de la chaussure qu’elle venait d’y perdre et qui avait causé sa chute. Après plusieurs minutes de sondage inutile, elle se redressa, résignée, arracha une bande de tissu de sa veste et s’en servit pour se faire un bandage autour du pied, maigre protection si jamais elle marchait sur un clou rouillé ou un tesson de bouteille, puis elle reprit sa route.


Elle posa un regard terne sur la rue devant elle : des cahutes faites de plaques de tôle se soutenant entre elles, des chiens faméliques qui se battaient avec des enfants en haillons pour un rat crevé et dix bons centimètres de boue et de vase. L’histoire de sa vie…


Elle aperçut un peu plus loin un homme avec un vieux blouson en cuir et un bonnet en laine, une barbe de trois jours qui lui mangeait le visage et des cheveux grisonnants, qui tentait de se réchauffer auprès d’un feu improvisé avec du bois humide tout en s‘accrochant désespérément à une flasque d’alcool de céréale. Elle s’approcha et demanda d’une voix laconique :



Il guida la jeune fille derrière la masure à laquelle il était adossé et défit sa ceinture alors qu’elle s’agenouillait à ses pieds. L’homme puait un mélange de boue, d’alcool et de matières organiques. Lora fit abstraction de l’odeur, elle-même ne s’était pas lavée depuis un certain temps. Elle fit abstraction du goût, elle avait connu pire. Elle s’activa sans passion et sans émotion. Au bout d’un moment, l’homme se mit à haleter, alors elle le retira de sa bouche et déclara :



L’homme acquiesça. L’occasion devait être suffisamment rare pour qu’il sacrifie un blouson.


Lorsque enfin il éjacula, Lora cracha dans la boue et s’essuya la bouche avec la manche de sa veste. Elle repartit avec une chaussure trop grande et ouverte à l’avant, une flasque d’alcool écœurant et un vieux blouson rapiécé. Au moins ce soir elle aurait moins froid et pourrait un peu oublier le monde dans lequel elle subsistait.


Elle n’avait pas beaucoup avancé dans ses réflexions et il lui restait le quart de la flasque quand elle entendit quelques heures plus tard une voix appeler son nom. Elle se retourna et vit une jeune fille rousse comme elle qui s’approchait sans se presser.



La question était posée sur le ton de la demande d’information. Julia avait constaté qu’elle était en vie, elle se demandait vaguement comment ça se faisait.



Lora n’était pas surprise, et elle avait épuisé son stock d’émotion pour le moment. Peut-être que, d’ici quelques années, elle pleurerait en y repensant, mais à l’heure actuelle elle n’était plus capable que d’éprouver une pointe de regret.



Le silence s’installa pendant quelques minutes, puis Julia dit :



Elle suivit donc sa sœur jusqu’au tas de tôle qu’elle appelait « chez elle » et elles s’allongèrent côte à côte pour contempler la rouille du toit, en se faisant de temps à autre passer la bouteille pour en boire une gorgée.



Elles restèrent silencieuses un long moment.



Le lendemain, Lora repartit sans avoir échangé un mot avec Julia.


Ses parents, qui avaient toujours été incapables de comprendre qu’elle grandissait ou que la mode c’est important…


Son grand frère, Pablo, si exaspérant…


Sa petite sœur, Maria, qui passait son temps à pleurer et à distribuer des bisous…


Il ne lui restait plus que Julia, avec qui elle passait autrefois son temps à se disputer.


Elle aurait donné n’importe quoi pour ne jamais les avoir perdus. Évidemment, quand ce qu’on possède de plus cher est une chaussure à sa taille, il est difficile de convaincre le destin de retourner en arrière.


Cette pensée lui arracha un faible sourire au coin des lèvres. Elle gratta sa crête d’une de ses griffes abîmées et reprit la route.



* * *






Alors ? Est-ce que le sort des Vulcaniens est normal ? Bien sûr que oui, ils ne sont pas humains et même pas réels, ils ne sont là que pour donner à l’auteur un moyen d’écrire ses pires fantasmes sans choquer la critique.


À moins que…