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Temps de lecture estimé : 20 mn
12/02/08
Résumé:  M'acharner à la rendre folle, c'est une tâche impossible. Cette humaine est si stupide qu'elle ne pense à rien d'autre qu'au sexe, et elle ne devine rien de mes agissements, de ma présence.
Critères:  ff fhh intermast facial fellation 69 -fantastiq -humour
Auteur : Dr Lamb  (Vivre, aimer, rire..)      Envoi mini-message
Une mission impossible

Suspendu par les pieds au lustre du petit salon, le Scobone-Scobone se lamentait sur son triste sort. Voila bientôt huit mois qu’il était prisonnier de cet appartement insignifiant, condamné à la solitude.

Pire que tout, il devait s’acquitter d’une tâche impossible.

Il poussa un gémissement en regardant la jeune habitante des lieux, nue, vautrée sur son canapé, tandis qu’une amie à elle était accroupie, la tête enfouie entre les cuisses ouvertes, visiblement très occupée.


Misérables humains.



Il releva la tête et regarda son sexe difforme durcir étrangement sous le spectacle qu’il était forcé de suivre.

Melissa vivait depuis maintenant sept mois ici. Le Scobone-Scobone en venait à regretter le mois qu’il avait passé ici, seul, à attendre que cette garce emménage. Et ne vienne pourrir sa misérable existence.

La radio posée sur la petite table basse diffusant une affreuse musique de rap, les bouteilles vides entassées sur la moquette, le carton de pizza vide, tout cela exaspérait le démon jusque dans ses entrailles.

Frustré, il se laissa tomber au sol et se reçut mal : il fit exploser une bouteille de scotch en atterrissant dessus. De colère, il se remit sur ses pieds et shoota de toutes ses forces dans le sac à main de la jeune femme, et le fit atterrir contre le mur.

Aucune des deux lesbiennes ne remarqua quoi que ce soit, trop prises par leur activité.

Le démon soupira et quitta la pièce.


Aussi jeune qu’il fût, à peine cent deux ans, le Scobone-Scobone avait toujours eu une vie fascinante, bien remplie et exaltante : il avait assisté au naufrage du Titanic, avait été présent sur les deux guerres mondiales, avait même été à quelques centimètres de la tête de ce président assassiné dans sa voiture.

Il avait vu les humains s’aimer, se détruire, se voler et se faire la guerre, il avait vu leurs mœurs étranges, perverses, il avait étudié leurs vies, leurs souffrances et leur joies, toujours invisible à leurs yeux.

Jusqu’à ce que, l’an passé, On le charge de cette mission : rendre folle Melissa Haubert et la pousser au suicide.

Il avait accepté immédiatement (il se doutait bien n’avoir pas vraiment le choix, on ne discute pas les ordres, surtout lorsqu’ils viennent de Belzébuth en personne !) et n’avait jamais regretté son choix, songeant déjà qu’il aurait le luxe de souiller une âme humaine, de pervertir un esprit, de salir un cœur.

Il s’en délectait d’avance.

Il vit la jeune femme déménager, il put admirer son physique extraordinaire : les cheveux bruns bouclés, les grands yeux noirs, la bouche pleine, sensuelle et bien dessinée, les seins lourds et fermes, les fesses rebondies, les longues jambes.

Ah, si seulement il avait été capable de se masturber pour faire retomber la tension érotique qui l’habitait lorsqu’il regardait la jeune femme !

Désirer une victime n’avait jamais été interdit par le Conseil des Démons.


Il vit la jeune femme venir emménager ici, dans ce petit appartement douillet.

La veille de son arrivée, il avait brisé les quelques miroirs, démonté toutes les portes, fait fuir les canalisations, riant sous cape, songeant déjà au faciès de cette garce lorsqu’elle verrait l’étendue des dégâts alors qu’elle s’apprêtait à vivre ici.

À sa grande surprise, Melissa ne manifesta aucune émotion lorsqu’elle franchit le seuil de la porte.

Aucune surprise, aucune colère, aucune peur ne vint la secouer. Elle déposa le carton qu’elle tenait dans les bras et s’épongea le front en disant :



Stupéfait, le Scobone-Scobone, suspendu au lustre, l’avait regardée ranger ses affaires, sortir ses habits, ne pouvant se détacher des seins lourds qui ballottaient sous le t-shirt blanc qu’elle avait revêtu et qui bientôt fut presque trempé de sueur sous l’effort.

Il la regarda empiler les cartons, sortir la vaisselle, il la regarda donner ses indications aux deux déménageurs qui l’accompagnaient ; il surprit même le regard de l’un deux sur le cul de Melissa.

En fin de journée, c’était terminé.

La jeune femme leur donna un chèque et leur offrit deux verres d’eau bien fraîche.

Le démon la regarda ensuite leur dire :



Les deux humains se regardèrent, interloqués, lorsque Melissa s’agenouilla devant eux et défit leurs braguettes.

Le Scobone-Scobone sentit son sexe durcir dangereusement. Incrédule, il regarda la belle brune sucer l’un après l’autre les pénis dressés, il regarda la langue agile passer d’un membre à l’autre, il envia les deux visages crispés par le plaisir et l’effort de retenir l’éjaculation pour mieux savourer.



Rapidement, sous la surprise et le plaisir de la situation, le premier homme ne sut se contenir plus longtemps, et le sexe tendu à bloc, le poignet vif, il aspergea le visage de la jeune femme de cinq jets de sperme laiteux.

Le deuxième homme tint un peu plus longtemps, mais il ne parvint plus à le faire lorsque Melissa téta le gland écarlate. Il hurla, s’accrocha à son collègue par le bras, et ferma les yeux. De ses oreilles démoniaques, le démon entendit la jeune femme déglutir plusieurs fois.


Cet événement stupéfia le démon. Il avait donc été envoyé ici pour rendre folle une jeune femme aux mœurs légères. Il ne comprenait pas trop mais entendait bien mener sa mission avec succès.

Alors, un planning aussi effroyable que déprimant se mit en place.


Le matin, lorsque Melissa se réveillait, cela commençait : le démon se matérialisait quelques secondes sous la forme d’un spectre asiatique, une femme blafarde au visage masqué par des cheveux bruns crasseux. Il se tenait assit au bord du lit et contemplait la jeune femme.

La première fois, il était sûr de la faire hurler de peur. Mais elle se réveilla, ouvrit les yeux et ne manifesta rien. Aucune surprise, aucun hoquet, rien. Elle haussa les épaules et murmura :



Elle resta au lit cinq minutes puis attrapa la télécommande et la télévision se mit à diffuser un film pornographique. Le démon se leva du lit, ébahi, et regarda l’écran où une jeune femme se faisait sucer les seins par une belle blonde, tandis qu’un homme la pénétrait vigoureusement.

Melissa se mit alors à se caresser, rejetant les draps qui tombèrent aux pieds de la créature, devenue folle de désir envers cette humaine visiblement érotomane.

Il contempla les mains agiles qui allaient et venaient sur le corps souple et ferme, il regarda les doigts titiller les mamelons dressés. Il aurait donné n’importe quoi pour pouvoir passer sa langue fourchue sur les pointes, pour les mordiller sauvagement ; en gros, le Scobone-Scobone se rendit compte qu’il voulait tringler cette salope.

Mal à l’aise, il quitta la chambre et se suspendit au lustre, le faisant se balancer doucement.


Puis Melissa se rendait sous la douche. Le Scobone-Scobone la suivait dans la baignoire, se tenant tout près d’elle, exercice dangereux au possible, car il lui était absolument interdit de toucher sa proie. Interdit !

Il était si près qu’il voyait les pores de sa peau, il sentait son odeur, il voyait l’eau et le savon cascader sur ce corps magnifique et si plein, qui le rendait malade de désir. Il contempla à loisir les fesses bombées, songeant comme il y serait agréable d’y glisser la langue.

Il murmura des atrocités à l’oreille de la jeune femme, des suggestions de crimes, de meurtres, des mots ignobles.

Ceux-ci rentraient par une oreille et sortaient par l’autre. Ils glissaient sur elle comme l’eau glisse sur les roches.

Incroyable ! Elle n’entendait rien, occupée à savourer les caresses de ses mains sur son corps.

Puis elle s’habillait, préparait ses affaires et partait au travail, pour rentrer à dix-huit heures du soir.

Soit une journée complète de solitude pour le démon.

Il restait figé à la porte entrée, entendant les pas des voisins, les cris des enfants et le bruit de la vie dehors, la vie ! Quel son odieux !

Lui qui avait passé son enfance à entendre les gémissements, les lamentations, les cris, les supplications en enfer, le voilà coincé dans l’appartement d’une salope en puissance, condamné a écouter la vie !

Il passait ses journées, affalé dans le canapé, à échafauder des plans pour terrifier la jeune femme, mais tout ce qu’il essayait demeurait un échec.


Il essaya tout.


Lorsqu’il éventrait les sacs de courses, elle disait :



Lorsqu’il s’amusait à faire tomber le linge propre étendu sur le séchoir, elle disait :



Lorsqu’il retournait son lit, elle disait :



Lorsqu’il débranchait la télé en plein milieu d’un film, elle se levait calmement pour la rebrancher, même au bout de la quatre cent sixième fois.

Le Scobone-Scobone craquait toujours avant elle.

Il perdait pied. Il ne parvenait pas à l’effrayer, ni même à la faire sursauter.

À part le cul, rien ne semblait l’intéresser, cette salope ! Ah çà ! pour appeler ses copains et organiser des orgies, il y avait du monde ! Alors là oui, pas de problème ! Mais, pour prêter un peu d’attention au démon qui avait une tâche à accomplir, là, c’était trop demander !

Ah çà ! pour sauter le livreur de pizza avec une copine, pas de souci ! Mais manifester ne serait-ce qu’un peu d’intérêt pour les bizarreries qui se produisaient autour d’elle, nada !


Malade de désir, il passait son temps à la regarder s’envoyer en l’air, avec hommes ou femmes. Il la regardait rentrer du boulot, sauter sur son agenda à la recherche d’amants ou de maîtresses. C’était tout ce qui l’intéressait. En plus, avec son physique de bombe sexuelle, jamais elle ne passait une nuit seule. C’était toujours les mêmes nanas ou les mêmes mecs. Visiblement, elle baisait avec ses amis, car les visages ne changeaient jamais.

Quelle pute !

Ce qui était étrange, c’est que jamais les visiteurs ne remarquaient sa présence. Jamais. Ils semblaient aussi vides que la propriétaire des lieux. Obsédés par le cul de Melissa et par rien d’autre : ni par les coussins du canapé qui décollaient subitement, ni par la télé qui s’allumait toute seule, ni par les visages monstrueux qui apparaissaient dans la glace de l’armoire de toilette de la salle de bains.


Pour la première fois en cent deux ans, Le Scobone-Scobone songea que la victoire était impossible.


Le Scobone-Scobone se matérialisa en prenant la forme de la créature du film Alien.

Aucune réaction, à part :



Il était pourtant une heure de l’après-midi et il n’y avait aucune ombre ! Melissa replongea la tête dans l’assiette de riz qu’elle dégustait.

Le démon prit les formes les plus atroces possible, les plus effrayantes, de celles qui auraient fait mourir de peur le plus téméraire des aventuriers.

Mais Melissa Haubert n’avait pas peur. Elle n’avait pas peur.

Rien que de l’indifférence, ou une crétinerie hors du commun. C’était donc ça, la jeunesse ?

Le pire, c’est que le démon ne pouvait se matérialiser qu’une minute grand maximum, et que cette opération le vidait de ses forces, et il restait deux bonnes semaines sans rien pouvoir faire d’autre, tandis que cette salope accumulait les plaisirs charnels.

Il était coincé.

Coincé dans cet appartement merdique. Coincé, fantasmant sur une érotomane imperturbable.

D’un coup, son existence de démon lui parut bien fade. Il était bien loin, le temps où il s’incarnait dans des jeunes filles pour rendre fous les parents et les exorcistes qui s’acharnaient à tenter de le vaincre.

Le voilà maintenant coincé ici, à observer Melissa, à tenter de percer son esprit, de vaincre la couche de stupidité qui masquait ses faiblesses, qui faisait de sa santé mentale un fort impénétrable.


Le Scobone-Scobone hurla de frustration. Pleura sur son triste sort.

Les jours se ressemblaient et se suivaient. Le même vide lorsqu’elle partait au travail. La même bataille vaine pour la terrifier, pour la rendre folle.


Pour la première fois de toute sa longue vie, Le Scobone-Scobone souhaita cesser d’exister.


Il connut une semaine un peu moins morose lorsqu’une délicieuse jeune femme asiatique emménagea en face. La charmante demoiselle, d’origine japonaise visiblement, passait et repassait devant sa fenêtre, nue, dévoilant son corps superbe, bien qu’un peu maigre. Mais elle avait des seins magnifiques, et les plus belles jambes que le démon ait jamais vues. Cela réveilla en lui le souvenir d’une famille japonaise qu’il avait rendue folle, de la grand-mère au nouveau-né, en 1936. Oh, que c’était loin, tout ça !

Néanmoins, le démon passa la semaine à observer la jeune femme, bandant dur comme fer, ravi qu’aucune présence ne vienne gâcher le spectacle, ni lui prendre la jeune femme sous ses yeux ! Oh, il ne l’aurait pas supporté. Heureusement que cette garce de Melissa ne fermait jamais ses volets ni rideaux. De fait, le Scobone-Scobone avait une vue imprenable sur la voisine.

Mais sans jamais pouvoir la toucher, quel supplice !


Mais il dut reprendre le contrôle de lui-même. De plus, bander à mort comme ça sans pouvoir éjaculer lui faisait mal, à force. L’unique doigt crochu dont il disposait à chaque main était bien peu pratique pour se masturber.

C’était peut-être fait exprès, se dit-il après réflexion.


Ce soir-là, Melissa rentra chez elle comme tous les soirs et, comme tous les soirs, le démon tenta de l’avoir, tout d’abord en l’empêchant de tourner la poignée de la porte pendant cinq bonnes minutes, mais à force d’acharnement il perdit patience et abandonna, d’autant plus que le visage impassible de cette salope l’exaspérait au plus haut point, à tel point qu’il avait peur de perdre le contrôle de lui-même et de lever la main sur elle, ce qui aurait été fatal.

Elle finit par rentrer et jeta négligemment son sac à main sur le canapé, enjamba les cartons de pizza et les sacs en papier, et s’empara de son téléphone.

Et c’est reparti, songea le démon perché au lustre, la tête en bas, se régalant de la vue qu’il avait sur le chemisier de Melissa.

Qu’il aurait aimé défaire ce vêtement, déborder les seins lourds du soutien-gorge pour les téter et les sucer avidement !

Elle aurait aimé ça, cette chienne, il en était sûr ! D’autant plus qu’elle n’avait sûrement jamais été tétée par une bouche démoniaque.



Le démon reporta son attention sur la jeune femme. La dénommée Fatiha, il la connaissait, c’était une collègue de boulot de Melissa, une belle Marocaine aux formes pleines, aux longues jambes, elle venait souvent, et pas seulement pour boire un verre.



Melissa éclata de rire, et ce son crispa les oreilles si sensibles du démon. Le rire, c’était un son odieux !



Joviale, la jeune femme raccrocha le téléphone et alluma la télé, qui diffusait « La Roue de la Fortune ».

Elle se rendit dans sa chambre et prit des vêtements propres dans sa commode, ne prêtant pas une seule seconde attention au démon, qui s’était métamorphosé en petite vieille rabougrie et ricanante, telle une sorcière.

Elle osa même lui claquer la porte eu nez, en soupirant contre « Ces ombres à la con qui commençaient à l’exaspérer ! ».

Exaspérée ? C’était tout, après des mois de travail ?

Le démon hurla de rage, sortit tous les vêtements de la commode et de la penderie, brisa la fenêtre de la chambre, défit les draps du lit, se traîna à la suite de la jeune femme qui s’était dévêtue, le nez presque collé à son cul, imitant le bruit d’une chose glougloutante et traînant le pied.

Rien.

Melissa prit une longue douche chaude et en sortit plus belle et désirable que jamais.

Elle ne remarqua rien.

Cinq minutes plus tard, Fatiha sonnait à la porte et la jeune femme s’empressa d’aller ouvrir. Elles se sautèrent au cou :



Se préparant à devoir subir encore une fois les ébats de Melissa, le démon serra les dents et se percha au lustre, prenant son mal en patience, guettant une faille qu’il n’espérait plus voir se manifester.


La première partie de la soirée fut calme : les deux femmes dînèrent tranquillement en regardant la télévision, se régalant de plats mexicains réchauffés au micro-ondes, une infamie ! Le Scobone-Scobone avait passé dix ans au Mexique sans pouvoir goûter à la cuisine. Il en avait salivé, ça oui !

Puis, laissant les plats sur la table, sans prendre la peine de débarrasser, elles s’installèrent dans le canapé, enfin, elles se blottirent l’une contre l’autre et mirent un DVD.

Le démon les regarda faire, écœuré, fatigué, se sentant à peine la force d’entreprendre quelque chose.

Car il savait que ce serait en vain.

Au bout d’un moment, Fatiha enleva son t-shirt, sans même prétexter une chaleur quelconque, et se retrouva en soutien-gorge. Nonchalamment, elle posa la tête sur l’épaule de Melissa, qui lui caressa le dos du bout des doigts.



Les doigts de Melissa se glissèrent sous la bretelle du soutien-gorge noir et le défirent. Fatiha esquissa un sourire lorsque le vêtement tomba sur ses cuisses. Melissa se pencha un peu pour caresser la poitrine offerte de sa copine, sans gêne ni honte, face au regard furieux et invisible du démon.



Melissa se pencha davantage, jusqu’à avoir la tête face à la poitrine de la Marocaine. Elle pointa la langue et vint titiller les mamelons, doucement, délicatement, les tétant, les aspirant, délicate caresse qui fit gémir la jeune femme.



La bouche de Melissa fit prisonniers les tétons à tour de rôle, les pompant avidement.

Les mains de Fatiha voguaient sur le dos de sa compagne.

N’y tenant plus, Melissa vint s’asseoir à califourchon sur les genoux de Fatiha, qui passa ses mains sous le chemiser pour caresser la poitrine prisonnière.



Melissa poussa un gémissement. D’un geste vif et adroit, la Marocaine fit sauter tous les boutons du chemiser, l’ouvrit en grand et enfouit sa tête dans le soutien-gorge.



Elle posa la bouche sur un des tétons encore prisonnier et le téta à travers le sous-vêtement, avant d’enlever ce dernier. Melissa le fit tomber par terre d’un coup d’épaule. La poitrine pleine et haute se dévoila aux yeux du Démon, qui bandait déjà fort. Il gémit et se laissa tomber au sol pour se rapprocher, sentant l’odeur de sueur des deux lesbiennes. Une odeur exquise et enivrante. Les mains de Melissa se glissèrent sous la jupe de sa compagne et cajolèrent les cuisses fuselées, remontant jusqu’au string noir. En un clin d ‘oeil, les deux lesbiennes se retrouvèrent nues et avachies sur le canapé, tandis que la télévision diffusait un film qui n’intéressait plus les trois formes de vies présentes dans l’appartement.

Melissa suça son majeur, puis l’enfonça loin dans le vagin de son amante. Celle-ci gémit, les yeux clos, attirant la jeune femme contre elle, seins contre seins, cuisses contre cuisses. Melissa l’embrassa dans le cou, la faisant frémir.

Le Scobone-Scobone était au supplice : les fesses de Fatiha n’étaient qu’à quelques millimètres de lui, il n’avait qu’à sortir sa langue…

Il se reprit. Hors de question.

Mais il n’en pouvait plus !

C’était trop dur, et trop injuste ! Qu’avait-il fait pour hériter d’une aussi ingrate mission ?

Le démon était à court d’idées. Il resta donc planté là, invisible, à regarder les deux femmes s’ébattre entre elles.

Et ce fut lorsque les deux jeunes femmes, installées en soixante-neuf, s’approchaient de l’orgasme, qu’il sut soudain quoi faire. Même si c’était risqué, il ne pouvait plus rester dans cette situation sans fin.

Il s’éloigna et retourna se suspendre au lustre, attendant le lendemain, lorsque l’appartement serait désert…


Melissa et sa compagne passèrent la nuit sur le canapé, s’éveillèrent de bonne heure, se préparèrent et quittèrent l’appartement à huit heures pour se rendre au travail. Ce qui parut une éternité au Scobone-Scobone.

Dès que la clé tourna dans la serrure, il sauta du lustre et se rendit dans la chambre de Melissa. Il fixa le miroir au-dessus de la commode, ferma ses cinq yeux et entonna une prière :



Ces mots incompréhensibles à l’oreille humaine sonnaient étrangement dans sa bouche, et pour cause : c’était la première fois qu’il osait les prononcer.

Le miroir se mit soudain à onduler, comme lorsqu’on jette un pierre dans un lac : l’eau se trouble quelques instants. Toutes les portes restées ouvertes claquèrent.

Un visage difforme et abominable se dessina sous les yeux apeurés du Scobone-Scobone.

Il venait d’invoquer son maître, Belzébuth en personne. Il était à moitié Tarentule, à moitié Rhinocéros. Terrifiant.



Terrifié, le démon recula d’un pas.



Belzébuth fronça les sourcils et le démon prit peur.



Belzébuth ne termina pas sa phrase.



À ces mots, Belzébuth poussa un cri de rage qui fit exploser soixante têtes au nouveau Mexique.



Mais c’était trop tard. Belzébuth avait disparu.


Neuf jours s’écoulèrent, aussi ternes que d’habitude. Aucune réaction. Sexe tous les soirs. Le Scobone-Scobone se demanda alors s’il pouvait être retiré de sa mission pour dépression nerveuse.


Puis, un matin, il se passa quelque chose.

Melissa sauta hors de son lit et, joviale, se lança dans un grand ménage, la musique mise à fond. Elle aéra toutes les pièces, sourire aux lèvres. Elle changea les draps du lit et sortit de la cave deux matelas gonflables.

De la visite ! Cette pute recevait de la visite !

Elle partit faire des courses, revint chargée de trois sacs, blinda le frigo, prépara du café frais.

Quelque chose allait se passer. Curieux, le Scobone-Scobone sauta du lustre et se figea lorsque le téléphone sonna. Melissa était sous la douche. Au bout de la troisième sonnerie stridente, le répondeur s’enclencha : « Bonjour, vous êtes bien chez Melissa Haubert, je ne peux vous répondre pour le moment, mais laissez-moi un message avec vos coordonnées et je vous contacte dès que possible. Merci et bonne journée ! »



Sous l’excitation, le démon se mit à courir au plafond. Les sœurs de Melissa venaient ici ? Alors il restait peut-être une infime chance de convaincre la salope que quelque chose de pas clair se passait ici. En espérant que les sœurs ne soient pas aussi crétines et érotomanes que l’aînée !

Le démon était si joyeux qu’il reprit soudain goût à la vie.

S’il pouvait le faire, il entendait bien rendre folles de terreur les deux sœurs de cette salope, rien que par vengeance. Ensuite, il verrait Melissa craquer à son tour. Oh oui, elle ne pourrait plus rien faire d’autre que hurler, et se pisser dessus quand le démon en aurait fini avec cette garce qui lui empoisonnait la vie.


Elles arrivèrent un quart d’heure plus tard, ponctuelles et heureuses de vivre. L’appartement fut envahi par des cris de joie et des éclats de rire, ce qui rendit le démon malade.

La mélodie du bonheur ? Non, la mélodie de l’horreur !

Melissa sauta dans les bras de ses deux cadettes, qui chamboulèrent en un clin d’œil la vie monotone du Scobone-Scobone, envahissant son espace de vie, déposant ça et là leurs affaires, jetant négligemment leur chaussures.

Elles ne s’étaient manifestement pas vues depuis un mois environ, et ces trois salopes avaient des choses à se dire.

Nancy, la plus jeune, avait seize ans, et le même visage magnifique que Melissa, les cheveux bruns et raides, les grands yeux noirs et rieurs. Des vêtements à la mode. Un téléphone portable dernier cri, dont elle se servit pour faire voir des photos à sa sœur.

Mélanie avait dix neuf ans et semblait promise à un brillant avenir, vu le récit saoulant de ses études, dont elle abreuvait Melissa.

Le Scobone-Scobone ne l’avait d’ailleurs jamais vue aussi heureuse, joyeuse, de la présence de ses sœurs. Elle riait à gorge déployée, ses yeux pétillaient. Bref, elle vivait l’instant présent.

Il y avait donc bel et bien un espoir de gagner. Il fallait frapper vite et très fort.

Le Scobone-Scobone s’empara des chaussures de Mélanie et les fit voler dans la pièce. Celle-ci regarda ses Converse traverser le salon en lévitation et poussa un hurlement lorsque les chaussures s’écrasèrent contre le mur. Alors résonna un rire démoniaque. Nancy se leva d’un bond, comme si on lui avait planté une aiguille dans le cul. Seule Melissa resta inerte, au désespoir du démon. Il était néanmoins curieux. Curieux de voir quelle explication elle allait fournir à ses deux sœurs.

Mais il ne lui en laissa pas le temps. Il alluma la télé, fit voler les magazines et claqua toutes les portes.

Épouvantées, Nancy et Mélanie s’étaient recroquevillées dans un coin, jetant des yeux épouvantés aux objets animés d’une vie propre.

Et Melissa qui restait inerte n’arrangeait pas les choses.



Mélanie poussa un hurlement de terreur : un visage monstrueux venait d’apparaître dans le mur ! Un visage démoniaque, qui évoquait les pires créatures de l’enfer !



Alors Melissa se leva soudain du canapé et regarda ses sœurs avec un sourire rassurant :



Le Scobone-Scobone cessa de faire claquer les portes et se retourna lentement vers sa victime.

Il sentit quelque chose se passer en lui…

Sa raison qui s’enfuyait.

À ce moment précis, la lutte, la bataille acharnée pour l’âme de Melissa Haubert prit fin.

Il se matérialisa enfin sous sa vraie forme, chose absolument interdite par le conseil des Démons.

Il poussa un hurlement, vite rendu par les deux filles qui n’avaient jamais vu une horreur pareille ailleurs que dans leurs pires cauchemars.



À ces mots, le démon fondit sur elle avec un cri aigu de rage, n’en pouvant plus, ne rêvant que d’une chose : égorger cette humaine, lui bouffer les tripes, propulser ses yeux hors de leur orbite.



Ce fut sa plus grossière erreur. Attaquer sa victime signifiait le bannissement.

Le démon se retrouva au sol, en proie à une douleur atroce, alors que sa chair devenait réelle, consistante, dans un drôle de bruit d’eau en train de bouillir.

Le tapis du salon en paya les frais.


Lorsqu’il parvint à lever les yeux vers elle, le démon se rendit compte qu’il sentait le sol contre lui.

Il était devenu réel. Mortel.

La défaite !

Melissa le surplombait de toute sa hauteur. Et, chose incroyable, elle souriait.



Le Scobone-Scobone se redressa tant bien que mal mais se retrouva assis par terre. Ses membres devenus réels lui faisaient faux bond.



Il ne comprenait pas. Ou plutôt, il ne voulait pas comprendre. Derrière, les deux sœurs ne hurlaient plus. Elles souriaient aussi.



Il hocha la tête, honteux, peureux.

Abandonné du monde occulte à la seconde même où il avait renoncé à sa mission…



Le démon poussa un gémissement. Il s’était fait avoir comme un démon de bas étage à peine sorti de l’œuf.



Il se tut.



Elle haussa les épaules.



Le Scobone-Scobone se releva.



Melissa se rassit sur le canapé, suivie de ses deux sœurs, et se servit une tasse de café avec un nuage de lait.



Melissa haussa les épaules de nouveau et but une gorgée.



Elle fit un clin d’oeil au démon.



Les trois jeunes femmes éclatèrent de rire. Alors, parce qu’il ne pouvait rien faire d’autre, le Scobone-Scobone se mit au travail, sous le regard bienveillant de sa nouvelle Maîtresse.



FIN