Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 12292Fiche technique37075 caractères37075
Temps de lecture estimé : 22 mn
16/02/08
Résumé:  Après avoir quitté Anita, Marc Audebert veut se rendre à Ambert mais une suprise l'attend sur le trajet. Au matin, Claire et Louis s'éveillent dans le même lit de l'auberge de la Dore.
Critères:  fh hplusag jeunes bizarre hotel amour hdomine voir intermast mélo policier fantastiqu sorcelleri -fantastiq -prememois -initfh
Auteur : Musea      Envoi mini-message

Série : Les sorcières de Saint Amant

Chapitre 16
Drames, enquête et fiançailles

Marc Audebert venait de repartir de Saint-Amant, troublé par les récits d’Anita. Cette jeune fille n’aurait-elle rien inventé ? Si encore elle avait cédé à son désir… mais elle l’avait repoussé, prétextant qu’elle était déjà fiancée à un autre. Alors pourquoi lui aurait-elle menti ? Mais pourquoi lui avoir raconté une telle histoire avec sorcellerie et malédictions à la clé ? Pour mieux lui faire peur ?


Marc savait que chaque village dans la région regorgeait de récits de ce genre. De ces secrets inavouables et inavoués qu’on se raconte aux veillées sous l’emprise de l’alcool ou du désir. Sorte de contes horrifiques peuplés de monstres, de fées et de magie. Sa première réaction avait été un quasi rejet : trop d’étrangeté, trop de circonstances, trop de drames noués les uns aux autres avec toujours, comme dénominateur commun, cette vieille femme chez qui frappait le comte Desgrange.



Anita sourit :



Anita avait souri tristement.



Le jeune avocat avait soupiré et il avait quitté la jeune fille après un dernier baiser. À présent qu’il roulait pour rejoindre l’hôtel du Pont à Ambert, il se demandait ce que faisait Anita. Était-elle couchée ou bien pensait-elle à lui ? Elle lui plaisait et il discernait, malgré ses préventions, une nature ardente chez cette jeune fille, nature qu’elle s’efforçait de dompter par une dose de pragmatisme forcené. Un peu plus tôt, pour tenter de fléchir sa volonté de se refuser à lui, il lui avait dit :



Marc Audebert avait souri devant tant de réalisme et d’entêtement et il avait répondu avec amusement :



Et pour conclure cet entretien, elle avait ri :



Marc Audebert avait ri aussi avant de prendre congé d’Anita. Et il souriait encore au volant de son automobile lorsqu’il fut dépassé, aux abords du Monestier, par une Delage gris perle roulant à vive allure.



Il ralentit en arrivant au hameau, vit la Delage obliquer vers la route des crêtes, hésita à la suivre mais la curiosité était trop forte. Il attendit que la voiture de Desgrange soit hors de vue pour monter à sa suite. Mais lorsqu’il arriva aux abords de la falaise, il ne vit plus personne. Où donc le sorcier avait-il pu passer ? Il stoppa son véhicule sur la route étroite et sortit pour observer les environs. Les dernières étoiles brillaient dans le ciel de juillet et l’aube s’annonçait déjà par les chants des oiseaux. On apercevait à peine le modelé des collines et le Forez était encore velouté d’ombre et de brume.


Une odeur de brûlé portée par le vent vint chatouiller les narines du jeune avocat. Inquiet, pensant à un accident, il longea la falaise avant d’apercevoir une lueur en contrebas : la Delage du comte Desgrange brûlait. Le comte était-il blessé ? Marc Audebert se pencha en avant mais il ne vit personne, ni dans le véhicule, ni à proximité. Cependant, le feu avait gagné les broussailles et risquait de se répandre jusqu’au hameau. Il fallait appeler les pompiers de Saint-Amant et prévenir aussi la gendarmerie d’Ambert.


Le jeune homme revint rapidement sur ses pas et il s’apprêtait à regagner sa voiture lorsqu’un bruit sec lui vrilla les tympans. Il s’écroula sur l’herbe rase et lorsqu’il aperçu le visage cruel de Desgrange penché sur lui, il sut immédiatement quel destin le sorcier lui avait préparé. Il tenta de sourire mais un poids énorme déformait sa mâchoire et il bascula dans le néant avant même de se rendre compte que le sorcier l’aspergeait d’essence.



ooooo0000ooooo


Marius Pauvert ne s’était guère attardé à l’auberge, afin de pouvoir interroger ceux qui avaient été convoqués à son bureau. En laissant seuls Claire et Louis, il les regarda avec émotion. Ce jeune couple, si frais, si amoureux, était déjà en butte à des épreuves que peu de gens arriveraient à surmonter. Et il leur faudrait encore bien du courage pour faire face aux dangers qui les attendaient, en cas de non arrestation du sorcier.



Ce matin du 15 juillet s’était levé dans de magnifiques couleurs d’aurore. Marius, les yeux creusés par l’insomnie et l’inquiétude, contemplait les derniers nuages roses effilochés d’orange vers l’est. Une belle journée s’annonçait et il l’espérait plus chanceuse que la nuit qui la précédait. Il avait interrogé son père assez longuement, mais aussi Madame Jacquemin, la loueuse. Hélas, peu de choses nouvelles avaient été portées à sa connaissance. Le sorcier avait donné un faux nom à la vieille dame. Et il avait, comme pour le poignard, payé rubis sur l’ongle. La jeune fille en rose, encore trop bouleversée par l’agression de son cavalier, n’avait pas voulu témoigner. Il la solliciterait plus tard.


Il examina les objets recueillis par ses aides dans la petite chambre. Le poignard encore taché de sang y figurait. Marius constata que la lame avait été comme plongée dans un liquide jaunâtre. La coupe que le sorcier avait partagée avec la jeune Claire ? Impossible, Desgrange avait utilisé du vin rouge pour sa potion : il faudrait l’avis et les analyses du docteur. L’odeur du cadavre d’aigle lui soulevait le cœur. Il décida d’aller l’enterrer, ne voulant pas, s’il était ensorcelé, qu’un malheur arrive.


Il s’engagea, un sac sous le bras, en direction de la rue où était garée sa voiture pour se rendre sur le bout de jardin de ses parents qui se trouvait à proximité de la gare de Brioude. Il vérifierait si le sorcier n’avait pas finalement choisi de prendre le premier train du matin pour rejoindre une destination connue de lui seul. Tout en roulant pour sortir du centre-ville, il repassait les évènements et l’enquête qu’il avait déclenchée après approbation du commissaire Drossart.


Il avait prévenu Clermont et Ambert. Des patrouilles de gendarmes étaient parties à Saint-Amant Roche Savine et des policiers en civil dans le quartier central de la capitale auvergnate. La seule chose qui inquiétait Marius, c’était que le suspect était de noble famille. Petite noblesse, certes, mais les Desgrange étaient connus sur Clermont et il serait par conséquent très difficile d’obtenir des informations sans se heurter à des pressions ou à un avocat.


Il ralentit aux abords du passage à niveau, avant de continuer sur l’avenue de la gare. L’odeur de l’aigle devenait pestilentielle. Il fallait qu’il s’en débarrasse au plus vite.



L’inspecteur venait à peine de se garer devant la maison que sa mère accourait.



En disant cela, Marius prit la bêche du cabanon de jardin et se dirigea vers le carré de compost. Il y fit un large trou et y déposa le sac en papier contenant l’aigle avant de recouvrir le cadavre. Sa mère murmura une prière et il sourit :



ooooo0000ooooo



Ce fut Louis qui ouvrit les yeux le premier. La douleur de sa blessure mais aussi le rai de soleil qui filtrait à travers les volets de bois sur le lit l’avaient éveillé et son premier mouvement fut de tourner son visage vers Claire qui, après une ultime crise de larmes, s’était enfin endormie dans ses bras. Elle respirait doucement, tournée sur le côté. Ses cheveux dénoués éparpillés sur l’oreiller caressaient le coude gauche du luthier. Il avança sa main droite pour effleurer les mèches tièdes et soyeuses.



Un gémissement plaintif lui répondit. Louis sourit. Sa main caressa la chevelure puis les épaules de Claire. Dans quelques jours, elle serait sienne pour toujours. Et il avait su la persuader de porter plainte, malgré la peur. Pauvert avait promis une escorte discrète jusqu’au village et il avait demandé à Claire d’accueillir Louis et deux de ses hommes chez elle jusqu’à ce que le sorcier soit arrêté.



La jeune femme avait acquiescé, encore trop bouleversée pour s’opposer. Le luthier l’avait attirée dans ses bras et c’est blottie contre lui qu’elle s’était endormie, encore tremblante malgré la tisane brûlante et le verre de cognac.


Un soupir… La jeune fille se retourna dans le lit, ses paupières se soulevèrent et brusquement, elle poussa un cri.



Et ce disant, il lui prit la main et la baisa avec émotion. La jeune femme ouvrit les yeux. Et tourna son visage vers son compagnon.



Claire sourit tandis que le luthier caressait doucement son visage.



La jeune fille baissa la tête embarrassée, hésita puis chuchota :



Le luthier sourit. Puis, se rapprochant d’elle, il murmura :



La jeune fille rougit et baissa les yeux. Louis lui prit à nouveau la main et la porta à ses lèvres. Il effleurait à peine les doigts, remontait au creux du poignet avant de continuer de poser des baisers de plus en plus doux sur le bras, l’arrondi de l’épaule. Claire frissonnait. De désir et d’appréhension.



Rougissante, Claire se rapprocha de son compagnon qui passa son bras gauche sous la tête de la jeune fille avant d’encercler ses épaules et de l’attirer doucement à lui. Elle posa ses mains sur le torse poilu du luthier et ce contact le fit frémir. Il plongea son regard dans celui de Claire et lui sourit avec tendresse.



Le luthier sourit.



Et, l’attirant un peu plus contre lui, il lui donna un baiser empli de passion, qu’il fit durer de longues minutes. Sa main droite caressait le dos, les hanches, la taille de Claire par dessus la combinaison blanche qui lui avait servi de chemise de nuit. Et malgré la douleur de sa blessure, il sentait son désir bien vivant, et celui de sa compagne tout aussi fort. Lorsque leurs lèvres se quittèrent, Claire soupira. Et blottit sa tête plus avant dans le cou du luthier. Elle tremblait, sentait l’appel du corps de son amant de manière si intense que son ventre lui faisait mal.



Claire rougit, et plus encore lorsque Louis lui prit la main et la guida jusqu’à son membre turgescent.



Claire émue, retira sa main. Elle était tremblante d’avoir senti palpiter, au creux de sa paume, le sexe de l’homme qu’elle aimait. Elle comprenait le désir de Louis, ressentait le sien et avait peur de chavirer. Louis caressa ses cheveux et murmura :



Claire releva la tête vers lui et le trouble qu’il lut dans ses yeux l’emplit de bonheur. Il était signe qu’elle serait bientôt une amante aussi passionnée qu’il le souhaitait. Et pour achever de la troubler tout à fait, il fit glisser sa main de ses épaules à ses hanches avant de descendre à ses cuisses, remonter de la paume le coton fin de la combinaison pour caresser doucement, peau à peau, les fesses rondes de la jeune femme. Un gémissement de volupté échappa à Claire lorsque la main de l’homme glissa à la naissance de ses cuisses et il la sentit frémir, tel un feuillage agité par la brise.



Un baiser. Puis un autre. Une douce chaleur filtrait par les volets de bois sur la couverture de laine qui les enveloppait. Cette présence solaire se communiquait à leurs corps, blottis, éperdus. Un moment, leurs yeux se prirent et les caresses de Louis, un instant suspendues, recommencèrent avec une douceur apaisante qui apprivoisait le corps de Claire.


Peu à peu, les mains de Louis dessinèrent un chemin jusqu’à son intimité sans qu’elle s’en défende. Son souffle s’était juste un peu plus avivé au gré du plaisir qu’elle découvrait. La bouche du luthier recueillait les gémissements et les soupirs de la jeune fille, et les accompagnait de baisers et de paroles tendres. Sa main gauche enlaçait les reins de Claire tandis que sa main droite partait à la rencontre du velours des cuisses et de la douce fourrure humide du sexe. Lorsque ses doigts trouvèrent la fourche mouillée du désir féminin, Louis soupira de bonheur. Il s’attarda par de tendres effleurements sur le mont de Vénus emperlé, puis descendit le long de la fente moite. Claire gémissait sous la caresse. Ému, il murmura :



Claire desserra ses jambes doucement, laissant les doigts de Louis continuer leur chemin. Elle gémit plus fort quand il écarta les lèvres de son sexe et effleura le bouton rose de son intimité mouillée de cyprine. Et lorsqu’il s’y attarda, guettant sa réaction, elle ferma les yeux pour mieux savourer la caresse exquise et se cambra pour mieux s’offrir. Le luthier sourit, baisa les yeux de sa compagne avec passion et lui murmura :



La pression de ses doigts sur le clitoris de la jeune femme se fit plus appuyée, plus enveloppante. Le médius de l’homme traçait des cercles étroits sur le petit bouton de chair, l’agaçait de douces tortures, lentes, puis de plus en plus rapides. Claire gémissait sans retenue, portée par les vagues de plaisir qu’elle découvrait, émue, tremblante et avide. Ses reins épousaient les caresses de Louis, leur rythme et leur intensité, et son ventre tendu témoignait du désir qui l’habitait. L’amant attentif observait sa jeune maîtresse avec passion, perdu d’envie de la prendre, le sexe douloureux à force de tension. Sa blessure lui interdisant tout mouvement vif, il voulait au moins que sa fiancée s’abandonne totalement à ses caresses, il voulait la combler, faire surgir l’indicible d’elle. Une manière d’éloigner la malédiction. Mais aussi d’enrayer la peur de Claire vis à vis de l’acte sexuel.


Et il était heureux de voir qu’elle restait réceptive malgré le drame de la nuit. Ses joues étaient roses. Elle avait fermé les yeux tandis que le luthier, repoussant les draps, remontait sa combinaison, dévoilant le ventre tendu de la jeune femme et le triangle noir ruisselant et soyeux.


Louis était ému. Claire gémissait tandis que les doigts de l’homme frottaient son clitoris gonflé. L’annulaire du luthier descendit et effleura la grotte trempée, encore inviolée. La jeune femme tressaillit à ce contact et rouvrit les yeux avant de resserrer ses cuisses. Louis, la main droite emprisonnée, continua de caresser l’entrée vaginale tout en cajolant le clitoris dressé, tandis que son regard enveloppait de tendresse sa compagne :



Un gémissement fut la seule réponse dont était capable la jeune fille, tant son émoi était grand. Claire découvrait cette double caresse qui était encore plus intense que la première. Et, comme pour en augmenter l’écho voluptueux, Louis ajusta sur un même rythme les caresses tant sur le clitoris que dans l’entrée vaginale. Une plainte longue, continue, résonna dans la chambre tandis que les cuisses de Claire s’ouvraient encore, renforçant l’emprise de l’homme sur son intimité ruisselante. L’annulaire du luthier s’enfonça très légèrement dans la petite grotte vierge sans la forcer. Elle était douce et gonflée, brûlante et humide. Le luthier massa le pourtour sans forcer l’hymen, amenant sa compagne à gémir plus fort. La jeune fille se tordait dans le plaisir, repoussant et appelant d’un même geste l’anéantissement.


Louis la regardait s’abandonner progressivement tandis qu’il accélérait ses caresses, se retenant de la déflorer mais brûlant lui aussi d’un désir qui asséchait sa bouche et avivait son souffle au rythme de celui de Claire. Il savait qu’elle ne tarderait plus à jouir. Ses gémissements se faisaient plus aigus, ses cuisses s’ouvraient et se resserraient au rythme des caresses qui lui étaient prodiguées. Ses seins, que moulait parfaitement la combinaison de toile, étaient tendus par le désir. Louis sourit tandis que Claire, submergée par la passion, tentait vainement de repousser la main de son amant. Elle se sentait emportée, barque fragile sur un océan déchaîné. Et cet océan était son corps, arqué sous les caresses de son fiancé, ouvert et consentant, soumis… Il aurait pu faire d’elle n’importe quoi, tant sa volupté était grande. Une vague de plaisir plus forte que les autres lui fit jeter un cri aigu, bouleversant. Tel un jeune arbre foudroyé sous l’orage, elle s’abandonna totalement à l’homme qui la caressait, la tête roulant sur les oreillers de dentelle, les larmes aux paupières, perdue dans la plus extrême volupté.


Le luthier, ému, resserra contre lui le jeune corps chaviré de plaisir, tandis que son regard embué fixait tendrement l’éclat rose des joues de sa compagne, empourprées par les derniers soubresauts de l’orgasme. Doucement, il remonta sa main trempée du plaisir féminin, et la porta à sa bouche pour en connaître la saveur. Elle était douce, à la fois sucrée et salée, avec une pointe d’épice. Il aimait ce goût de femme comblée, et frissonna du désir de la prendre. Mais la douleur de sa blessure le rappela à la réalité. Ce ne serait pas pour aujourd’hui : alors, il caressa le visage bouleversé de Claire avant de baiser sa bouche.



Doucement, la jeune fille reprenait conscience. Ses reins ressentaient encore l’écho du plaisir qu’elle avait reçu, mais elle se sentait apaisée en même temps qu’épuisée. Quelques mèches de cheveux humides, son ventre dénudé, son intimité poisseuse et odorante témoignaient de son abandon amoureux. Elle rougit, porta la main à ses joues brûlantes et d’une voix tremblée demanda :



Et il se mit à rire doucement, contemplant son phallus dressé haut et voyant sa compagne rougir à nouveau à cette vue. Il remonta la couverture avant d’ajouter :



Pour faire diversion, il fouilla à sa droite sous le traversin derrière sa tête. Il sourit et fixa sa compagne avec émotion avant de déclarer en se raclant la gorge :



Et il sortit une petite bourse de cuir qu’il ouvrit pour y prendre un anneau d’or assez large serti de cinq petits diamants. Celui du centre un peu plus important mettait en valeur ceux situés de chaque côté. Dans la demi-pénombre, la bague scintillait doucement au creux de la paume du luthier. L’émotion du moment était palpable. Louis prit la main gauche de la jeune fille, la baisa et engagea l’anneau à son annulaire.



Les larmes vinrent aux paupières de Claire lorsque Louis finit de lui passer l’anneau au doigt. Le luthier caressa doucement la joue de la jeune fille et l’attira à lui avant de lui murmurer :



Là, le luthier s’interrompit. Hésita un court moment et, s’enhardissant sous le regard tendre de Claire, continua :