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Temps de lecture estimé : 12 mn
20/03/08
Résumé:  Une soirée banale qui met le feu aux poudres.
Critères:  fh extracon danser voir lingerie humour -extraconj -voyeuract
Auteur : Ldcc  (ni pire, ni meilleur: humble)            Envoi mini-message

Série : Quand l'adulte erre...

Chapitre 01 / 03
Premier dérapage

Quand l’adulte erre, cela finit souvent par l’adultère. Ici, les errances commencent par la danse.


Lors d’une soirée dansante, l’épouse du couple d’amis qui nous a invités et véhiculés demande à la mienne de s’occuper de son mari, Laurent, qui fait grise mine. Sans doute s’étaient-ils disputés avant de venir ? Objectif : le sortir de sa bouderie, danser et bavarder avec lui, bref le faire revenir à une attitude plus conviviale. Sandra, ma femme, prend donc les choses en mains et invite illico le ronchon pour une danse.


En fin de soirée, mission accomplie et réussie sans doute plus que ne l’aurait souhaité notre amie. Au retour, dans la voiture, c’est elle qui fait une figure d’enterrement.


Il faut reconnaître que la relation entre ma Sandra et Laurent s’établit sans coup férir et que les enlacements, sur la piste de danse, de ce couple improvisé par les circonstances deviendront vite assez tendres, sinon chauds. J’en suis le premier surpris. Moins de la chose elle-même, somme toute humaine, que de son intrusion inattendue dans cette sortie banale entre copains. Je n’aurais jamais imaginé que Sandra, mon modèle de fidélité conjugale, puisse s’enticher à l’impromptu, et si vite, de notre ami Laurent pour lequel elle n’avait jamais auparavant manifesté d’intérêt particulier. C’était, jusqu’à présent, le mari d’une copine, un garçon par ailleurs sympa, une relation amicale et agréable, sans rien d’autre à signaler. Précisons que, physiquement, il n’est pas mal du tout.


Ils se scotchent l’un à l’autre toute la soirée, sans plus s’inquiéter de quiconque. Quelle bonne (?) fée, armée de quelle baguette (?) euh… magique (?) est passée par là ?


Je ne suis pas un fan de danse et, de plus, je suis harassé par une journée de travail bien remplie. Sagement, à l’écart, j’observe les convives, la piste, les danseurs, dont ma femme et le sien, lorsque mon attention est attirée par un détail. Les mains du cavalier. Elles s’égarent – je n’ose pas dire : sans avoir l’air d’y toucher - en des endroits que les convenances peuvent bannir, mais que l’obscurité relative de la salle autorise : la nuque, le dos, les hanches et… suprême audace, le côté d’un sein ! Je n’en reviens pas. De ma place, je ne peux certes pas tout voir, mais une longue caresse insistante dans le dos de la cavalière ne m’échappe pas. Ma femme, que je croyais toujours si conventionnelle, attentive à ce qui se fait et ne se fait pas, semble flotter sur un petit nuage. Plaquée contre son danseur, elle ne manifeste aucune réticence, bien au contraire.


Tout cela, sous ma vue, et sans complexe aucun. Je suis partagé entre stupéfaction et hilarité. Elle l’enlace autour du cou, tête sur son épaule et, à l’occasion d’un slow, lui caresse la nuque. Eh bé ! De plus en plus intrigué par le tour que prend le cours des choses, je ne cesse de les observer à la dérobée. Hors de question d’en prendre ombrage. Je suis incapable d’être jaloux, et ne vais pas reprocher à ma femme ce que je me serais volontiers autorisé moi-même. Ma tendre se permet des libertés ? Eh bien soit. Avouons-le aussi : une malsaine curiosité pour ce comportement, venant d’elle d’ordinaire si prude, vient pimenter la sauce. Je suis curieux, aussi, de voir la suite.


Un comportement qui provoque la réaction pincée d’Agnès, la femme de Laurent. Elle m’apostrophe en aparté :



Elle sourit piteusement et nous entamons une série sur la piste. Notre proximité fugace calme un peu les ardeurs des délinquants. Pas longtemps. Les égarements reprennent dès que je me rassois. J’ai pour le cours des choses le regard de l’entomologiste. La situation m’apparaît de plus en plus intéressante et cocasse. Je ne suis pas au bout de mes surprises : ils s’éclipsent en douce à la fin d’une danse ! Leur culot m’estomaque car ils prennent là de gros risques par rapport à Agnès et aux autres connaissances présentes à la soirée. Une absence qui ne dure pas. Le temps d’une cigarette, peut-être ? Enfin… une cigarette, je le suppose ! Agnès, ne s’aperçoit de rien, grâce au ciel. Le jeu reprend de plus belle entre les tourtereaux qui ne se lâchent plus jusqu’à ce que la soirée s’achève.


Ma femme m’annonce, le lendemain midi, en m’enlaçant avec un sourire radieux et en déposant une bise sur mes lèvres :



Je comprends que j’ai laissé passer là, pour cause de fatigue, une belle occasion d’ébats enflammés, et je me rattrape dans l’après-midi. L’ouragan, je n’en dis pas plus ! Nonobstant, je ne mesure pas encore l’étendue du mal - du mâle ? Je ne perds rien pour attendre…


Quelques semaines passent, dont je tais la chronique. Je relève que Sandra s’intéresse de plus en plus à son nouvel ami. Elle me parle de lui souvent, et le moindre rien est prétexte à lui téléphoner ou à le rencontrer. Dans ces cas-là, l’imagination regorge de trésors. Je sens la pression monter sous le couvercle de la marmite.


Un vendredi soir de novembre, vers 22 heures 30, après une réunion d’association au village, je propose à Laurent de venir boire un dernier pot chez moi – en fait, pour évoquer un point précis soulevé durant la soirée. Quelle n’est pas ma surprise, alors que nous entamons la bière et la discussion, de voir débarquer ma tendre au coin séjour où nous sommes installés, elle qui, à l’étage, est sensée dormir à poings fermés.


Faut-il qu’elle ait le sommeil léger, et comme par hasard cette nuit-là, pour se réveiller. Faut-il qu’elle ait l’oreille sélective pour s’y retrouver dans des bribes de voix qui peuvent monter jusqu’au premier. Faut-il enfin qu’elle soit motivée pour quitter la chaleur de son lit douillet et descendre nous retrouver – enfin, je dis "nous"… – et qui plus est dans le simple appareil d’une beauté que l’on vient d’arracher au sommeil. Le soir, d’ordinaire, en chemise de nuit et pas encore couchée, elle porte un long kimono qui cache tout. Cette fois-ci, nenni ! Elle apparaît vêtue d’une simple nuisette de coton blanc qui descend difficilement jusqu’à mi-cuisses. Et sous la nuisette… rien, j’en suis sûr, rien pour protéger ce qui se laisse imaginer ! Certain, aussi, que mon invité en arrive aux mêmes conclusions. Je hasarde, non sans hypocrisie :



Elle ne fait ni une ni deux. Ses mains saisissent le tissu des deux côtés et, dans un seul mouvement rapide le relèvent et le rabattent en moins d’une seconde. Elle n’a pas menti : rien. Nous en restons tous deux, les hommes, muets de saisissement.


Elle s’approche pour me faire une bisette gentille. Lorsqu’elle se penche contre moi, je peux entrevoir en partie ses seins nus dans l’échancrure de la chemise. Ronds, veloutés, lourds et chauds. J’ai envie d’y mettre la main, mais elle s’esquive en direction de Laurent pour lui faire à son tour la bise. Elle se presse contre lui beaucoup plus longtemps et beaucoup plus fort qu’il ne faut, sans se préoccuper de ma présence. Je n’existe plus.


Ensuite, elle se redresse, souriante, droite, campée face à notre invité, comme si elle voulait lui offrir le temps de la déshabiller des yeux. Les mains de Laurent doivent en être malades de jalousie. L’étoffe du vêtement tombe mollement depuis les pointes saillantes de ses seins. Sous la nuisette on devine les courbes. L’enfer pour une honnête libido d’honnête homme. Sandra est bien faite, j’en témoigne. Elle a un corps pulpeux mais délié, une taille souple, des hanches évasées sans excès, une peau blanche très fine, un ventre mignon, une fine toison blonde sur un mont de vénus bombé, de très belles cuisses au grain tendre, admirablement dessinées et bien écartées de part et d’autre du sexe.


C’est la première fois à ma connaissance qu’elle apparaît en petite tenue devant un étranger à la maison. Incontestablement, il y a là une manière de provocation délibérée pour affoler le mâle en face d’elle et lui passer un message clair : Je te veux ! Mais aussi m’en passer un à moi. Et je ne pressens que trop lequel : Je le veux ! Mon pauvre Laurent éprouve de la peine à conserver une attitude retenue. Je ne puis m’empêcher de rire sous cape. Il me fait penser au loup de Tex Avery, condamné à un rôle de statue. Figé sur sa chaise, il semble fasciné par ce spécimen de femelle rayonnante.


La tension monte encore d’un cran. Ils se fixent mutuellement. Leurs pensées ont pris la fuite ailleurs. On les sent embrasées, collées au même sujet inavouable, à cent lieues des banalités qu’ils échangent pour échapper à un silence embarrassant. Puis elle s’assied à sa gauche, entre lui et moi, rapproche sa chaise de la sienne et lui demande à quoi nous sommes occupés. Passant son bras sur son dos, elle se penche vers lui jusqu’à poser sa joue sur son épaule et son sein contre son coude, avec le seul rempart de sa nuisette, pour faire mine de consulter le document posé sur la table. Elle se redresse, me fixe deux secondes dans les yeux, m’accorde un sourire éclatant et termine, triomphante, avec un baiser muet dans ma direction, assorti d’un clin d’œil. Ensuite, elle remet sa tête contre l’épaule de Laurent. Et voilà pour lui, et voilà pour moi.


Les banalités verbales reprennent, comme pour meubler l’attente d’un évènement inespéré mais "si tellement tant" désiré. Je vois bien que je suis de trop. Peut-on se conduire à la fois en grand seigneur et en pousse-au-crime ? Certainement ! Je prends ma décision sur le champ.



Et, à l’adresse de Sandra :



Je quitte la pièce sans refermer la porte derrière moi, afin leur permettre de m’entendre revenir et leur accorder, le cas échéant, le temps de sauver les apparences. Je mets la lumière dans le couloir, m’éloigne, disparaît de leur vue, ouvre puis referme en la claquant la porte de la cave. Mais sans y pénétrer. Mon robinet de jardin est purgé depuis deux jours.


J’ai autre chose en tête. Quand le chat est parti, les souris dansent, dit l’adage. À mon avis, elles vont danser, et j’ai à cœur de le vérifier. Je fais le tour du rez-de-chaussée sur la pointe des pieds et pénètre sans bruit dans le salon que je traverse en direction du coin séjour. Avant de quitter celui-ci, j’avais noté que la porte qui sépare les deux pièces est un peu entrebâillée, laissant un jour vertical de quatre centimètres entre elle et le chambranle. Largement de quoi voir l’intérieur de la pièce illuminée, sans être vu dans l’obscurité de celle où je me tiens.


Les souris dansent, c’est peu de le dire : c’est le bal du comte d’Orgie… Quel tableau ! Plus aucune retenue. Waterloo dans l’armoire à confitures de la fidélité conjugale. La faim s’est donnée les moyens, les affamés ont rapproché leurs chaises et s’étreignent. Laurent, penché sur ma femme, l’embrasse à bouche que veux-tu, pétrissant un sein après l’autre à travers la nuisette, le bras gauche passée sous sa nuque. Sandra s’accroche des deux mains à sa tête, aspirée par le baiser.


La main droite de Laurent quitte les seins pour attaquer la cuisse gauche mi-couverte de la femelle. Il tire le tissu vers le haut, mais celui-ci reste coincé sous elle. Elle se lève pour lui faciliter la tâche. Il fait de même et, debout tous deux, il la colle contre lui pour l’embrasser à nouveau.


Enfin, il saisit la nuisette sur les côtés et la remonte. Pas à la hussarde, bien au contraire, il prend tout son temps, en la regardant dans les yeux. Les pouces passés sous le tissu, ses mains remontent lentement le long des cuisses, puis sur les hanches, en une caresse appuyée qu’il prolonge jusqu’à la taille. Il s’écarte et baisse son regard pour admirer le trésor dévoilé et savourer le spectacle. Une nudité affirmée, dans toute sa splendeur, une magnifique intimité blonde, saine et arrogante, en pleine lumière. Droite comme un i, les mains sur les épaules de son homme, Sandra rayonnante accorde à l’élu le moment sacré du triomphe sur sa pudeur. Et sur sa vertu, j’imagine, ou sur ce qu’il en reste.


Je suis trop éloigné pour saisir les mots d’admiration, ou les mots troubles qu’il lui chuchote à l’oreille et la font sourire et ouvrir les lèvres. Il poursuit sa quête en remontant la nuisette jusque sous les aisselles pour libérer la poitrine. Les mains de Sandra quittent les épaules de Laurent et plaquent le tissu contre elle, au-dessus de ses seins. Elle coince encore sous ses aisselles les bourrelets du vêtement enroulé. Dans cette position, c’est l’abandon du corps entier au bon vouloir de son partenaire.


Je suis fasciné par la vision des mains d’un autre homme sur le corps de ma femme. Elles explorent une géographie que je connais par cœur. Les rondeurs, les plaines, les collines et les sommets, la vallée, le creux révélateur, où l’œil et la langue vont s’abreuver d’ineffables douceurs. Le corps de Sandra, c’est le pays du miel. Ces mains le parcourent et dévorent sa nudité sans en omettre une parcelle. Sandra conserve un port déterminé sous l’invasion. Laurent englobe les seins nus pour en apprécier le volume et le poids, et en caresser l’épiderme velouté. Je l’envie. Des doigts, des lèvres et du bout de la langue, il agace les tétons durcis. Je sais qu’elle adore cette caresse. Elle rejette la tête en arrière, les yeux fermés. Pour ma part, je crois que je vais mourir : une partie de moi est déjà toute dure.


Ils changent de position sur une légère rotation. Je vois maintenant ma femme de trois quart arrière, presque de dos. Paume bien ouverte, doigts écartés, la main droite de Laurent caressa la nuque, les épaules, descend la colonne vertébrale, flatte les hanches puis pétrit les fesses. Un doigt s’aventure dans le sillon. En frissonnant, ma femme plaque son bassin encore plus fort contre lui. Le majeur de Laurent se crispe et atteint une cible précise, Sandra frissonne derechef.


La main gauche prend la relève, tandis que la droite abandonne le dos et, paume tournée vers le ventre de Sandra, disparaît entre les deux corps joints. Elle n’a aucun mal à se frayer un chemin vers le bas, et comme je le devine, atteint son but lorsque je vois ma biche tressaillir. Ses genoux plient un peu ; elle semble s’affaisser, mais se redresse et se colle à lui avec plus de fougue encore. Je peux sans peine imaginer ce à quoi les doigts de Laurent sont occupés, d’autant plus que son coude et son avant bras, partiellement visibles, entament un discret mouvement de va-et-vient.


Peu à peu, sous l’effet de la caresse, un balancement chaloupé s’empare des hanches de Sandra. Elle se trémousse. J’entends un gémissement étouffé. Puis surprends quelques mouvements involontaires de son bassin venant cogner contre celui de Laurent qui la fixe contre lui de sa main libre plaquée sur la chute des reins. Laurent accélère le mouvement, je crois même entendre comme une succion, presque inaudible. Sandra doit être trempée. Je sais que nous arrivons à l’apothéose lorsqu’elle se met à trépigner sur la pointe des pieds. Des frémissements et des tremblements courent à l’intérieur de ses cuisses, ses fesses se contractent de manière saccadée. Les mouvements brusques du bassin s’amplifient. Elle se tétanise, lâche un cri rauque, en restant agrippée à son partenaire. Enfin, elle se relâche, suspendue à son vainqueur comme une poupée de chiffons. Je ne lui avais jamais vu d’orgasme debout et de dos ! Et n’aurais pu imaginer qu’il soit si intense.


Il est temps de retourner à la civilisation. Je reviens sur mes pas, ouvre et claque bruyamment la porte de la cave, rallume la lumière du couloir et vais les rejoindre. Les innocents m’accueillent avec le sourire, sagement assis sur leur chaise, comme si de rien n’était, même si la nuisette de Sandra accuse quelques plis. Je joue à l’imbécile, pour briser le silence :



Sandra rit :



Mais Laurent doit se sentir dans ses petits souliers. Il regarde sa montre et lâche à regret qu’il est temps pour lui de rentrer. Il doit être salement frustré, mais je suppose qu’il a son compte d’émotions pour aujourd’hui ! Il quitte la maison et s’enfonce dans la nuit. Moi, eh bien moi, dans ma femme… Quel feu d’artifice !


La grande question – mais est-ce vraiment encore une question ? - est de savoir s’il y aura une suite, et quelle sera cette suite. Car aux émotions d’aujourd’hui succéderont alors celles de demain.