Variation sur la chanson Sur la route de Louviers
Sixième Couplet
Le lendemain par arrêté (bis)
Fut nommé chef cantonnier (bis)
Parc’ qu’il baisait, parc’ qu’il baisait,
Parc’ qu’il baisait comme un voyou
Au lieu d’casser les cailloux.
Marie-Amélie entre sans frapper dans le cabinet du préfet. Celui-ci rapproche précipitamment sa chaise de la table de travail. Des dossiers ouverts sont étalés sur la nappe qui descend jusqu’au sol.
- — Qu’y-a-t-il de si urgent, ma chère ? Vous savez que je n’aime pas être dérangé.
- — Si c’était le cas, Charles-Édouard, vous devriez fermer la porte à clé. Comme promis, je viens vous rendre mon rapport sur la visite d’inspection des routes du département.
- — Je vous remercie.
Elle jette un coup d’œil autour de la pièce et sourit en voyant des habits masculins sur une chaise. Elle s’avance vers la table de travail et y pose un dossier.
- — Voilà ! dit-elle en tapant du poing sur la liasse de papier. Ce n’est pas brillant. Vos routes sont dans un état déplorable et vos services de voirie incompétents. Il est temps que vous preniez des mesures énergiques.
- — Soyez tranquille, ma chère. J’étudierai votre rapport avec soin et je verrai quelles dispositions sont à prendre.
- — C’est tout vu ! Vous devez créer un poste d’inspecteur départemental des travaux routiers. J’ai déjà un candidat qui a le profil parfait. J’ai préparé l’arrêté de nomination, ajoute-t-elle en présentant une feuille à l’en-tête officiel, vous n’avez qu’à signer, là.
Marie-Amélie prend le porte-plume et le présente à son mari. Celui-ci regarde la feuille, la tourne dans tous les sens.
- — Qui est ce dénommé Louis ? A-t-il les qualités requises pour le poste ?
- — Tout à fait, mon cher ! J’ai pu en juger hier pendant mon inspection. C’est un des rares à faire correctement son travail et avec en plus une conscience professionnelle remarquable.
- — Encore un de vos gigolos, si je comprends bien. On sait ce qu’il faut pour attirer votre attention. Des rumeurs circulent dans les couloirs de la préfecture.
- — Voyons, Charles-Edouard, réplique-t-elle, nullement impressionnée, nous sommes tous deux au-dessus de ces ragots. Pures calomnies, je vous assure. Vous signez ?
- — Cela ne peut-il attendre la prochaine réunion du Conseil Général ?
- — Non, mon cher, la situation est suffisamment catastrophique pour ne pas tergiverser.
Le préfet examine le document.
- — Je lis que le nouvel inspecteur se voit attribuer un logement de fonction…
- — Un appartement de l’aile sud est libre.
- — … Et disposera d’un véhicule.
- — C’est indispensable pour sa mission.
Avec un soupir, le préfet appose son paraphe. Marie-Amélie reprend la feuille de nomination.
- — Merci. Vous ne le regretterez pas.
- — Quand votre protégé prendra-t-il ses fonctions ?
- — Ce matin. Je l’ai convoqué pour onze heures.
- — Je ne pourrai pas lui fournir de véhicule avant une semaine.
- — Ce n’est pas grave, j’ai vu sur le tableau de service du chauffeur qu’il est libre ces prochains jours. Si vous le permettez, j’accompagnerai le nouvel inspecteur dans ses premières tournées.
- — Je vous l’interdis !
- — En quel honneur, je vous prie ?
- — Euh… Inutile d’alimenter les ragots.
- — Mon cher, déclare Marie-Amélie qui s’appuie de deux mains sur la table et avance le torse l’air menaçant, vous n’avez rien à m’interdire. Personne, je dis bien personne, pas même vous, ne peut se vanter de m’avoir surprise dans une situation embarrassante. Il n’en est pas de même pour vous.
- — Je vous en prie, mesurez vos paroles, moi non plus je ne fais rien en public qui prête le flanc à la critique.
- — Et ça ? réplique Marie-Amélie en désignant les affaires sur la chaise. Ne serait-ce pas par hasard les habits de votre secrétaire ? Que fait-il sous la table sans ses vêtements ?
Elle soulève la nappe. Le jeune homme tapi entre les jambes du préfet ôte précipitamment de sa bouche le sexe de son patron.
- — Mon cher Henri-Paul, je dépose l’arrêté de nomination sur votre bureau. Monsieur Louis viendra à onze heures précises, vous lui donnerez les premières instructions. D’ailleurs je l’accompagnerai.
La jeune femme lâche la nappe qui retombe et tourne les talons avec élégance.
- — Vous semblez plus en forme qu’hier au soir, ma chérie, lance le préfet, qui tient à se réconcilier. Vous m’avez proprement éconduit.
- — J’étais très fatiguée par mon inspection, mais après une bonne nuit de repos j’ai retrouvé ma vitalité.
- — J’espère que ce soir…
- — Je n’ai rien à vous refuser, très cher. À tout à l’heure, Henri-Paul !
Elle claque la porte en sortant.
- — Qu’allons-nous faire ? demande le secrétaire, dont la tête émerge entre les cuisses du préfet.
- — Elle a raison. Vous ne devriez pas laisser traîner vos vêtements. Allez les chercher et revenez terminer ce que vous aviez entrepris.
Le secrétaire sort tout nu de dessous la table, ramasse ses habits et s’engouffre sous la nappe. Il s’installe entre les jambes du préfet et reprend la sucette interrompue…
oooOOOooo
Onze heures moins cinq. Louis, assis sur un banc, attend d’être convoqué. Il est un peu inquiet. La belle dame, la veille, lui a bien promis de l’avancement, mais avec les femmes on ne sait jamais. Il ne faudrait pas qu’elle ait changé d’avis. Il aurait bonne mine devant Antoine qu’il a envoyé paître ce matin, quand le chef d’équipe lui refusait une journée de congé. Même Lisette lui battait froid, preuve qu’elle n’avait pas confiance dans les promesses de la belle dame et s’était réconciliée la nuit avec le chef d’équipe. À son arrivée au poste de garde, le planton semblait être au courant de sa venue et l’a conduit au bureau du secrétaire particulier du Préfet. Cela l’a rassuré. Mais maintenant que l’heure fatidique approche, ses craintes ressurgissent.
- — Ah ! voilà notre cher cantonnier, pardon notre nouvel IDTR. Comment allez-vous, monsieur Louis ?
Celui-ci se lève précipitamment et s’incline devant Marie-Amélie.
- — Euh… très bien, merci, balbutie-t-il en triturant son béret entre les doigts. Euh… Comment vous m’avez appelé ?
- — IDTR ou, en clair, Inspecteur Départemental des Travaux Routiers. Faudra vous y faire. Ici, dans l’administration, il est de bon ton de n’employer que des sigles pour désigner les fonctions.
Louis est abasourdi. Quel est ce poste qu’on lui propose ? En quoi cela consiste-t-il ? Bah ! Laissons venir, décide-t-il. Un inspecteur départemental, ça ne devrait pas avoir besoin de se servir souvent d’une pelle ! Marie-Amélie regarde l’horloge dans le couloir.
- — Onze heures, il est temps. Ne faisons pas attendre notre cher Henri-Paul. Entrons.
Elle pousse la porte sans frapper, une habitude. Le secrétaire cache vivement un papier dans un sous-main.
- — Monsieur le secrétaire particulier du Préfet je vous présente monsieur Louis, que vous avez nommé au poste d’Inspecteur Départemental des Travaux Routiers.
La jeune femme s’amuse de la figure que fait le pauvre Henri-Paul devant l’énumération des titres.
- — Entrez, entrez… euh… Prenez place, s’empresse-t-il d’ajouter en voyant Marie-Amélie s’asseoir sans y être invitée.
Louis s’installe sur le bord de sa chaise, le béret entre les mains.
- — Ainsi vous êtes monsieur Louis (Coup de tête approbateur du bonhomme) et vous étiez précédemment ouvrier cantonnier. Qui vous a donné l’idée de postuler pour cet emploi nouvellement créé ?
- — Laissons ça, interrompt Marie-Amélie. Nous avons déjà discuté des références de Monsieur. Veuillez poursuivre.
- — Hum… euh… Bon… Vous serez chargé de la surveillance des équipes de cantonniers et veillerez à ce que le travail soit correctement exécuté et…
- — Ça veut dire que je pourrai les engueuler s’ils font mal leur boulot ?
- — Euh… oui… euh… Vous logerez dans un appartement dans la préfecture. Voici les clés.
- — Un appartement pour moi tout seul ?
- — Votre épouse peut vous y rejoindre.
- — Je suis pas marié. Une… euh… parente peut habiter avec moi ?
- — Pas de problème, s’empresse Marie-Amélie prévoyant une réponse négative du secrétaire.
Celui-ci fronce les sourcils mais ne fait aucune remarque. Il poursuit.
- — Hum… Pour vos inspections, vous aurez à votre disposition une voiture. Malheureusement celle-ci ne sera libre que dans une semaine. Donnez-moi votre permis, que je l’enregistre.
- — Euh… Je sais pas conduire.
- — Ah ! C’est embêtant, très embêtant, se réjouit le secrétaire.
- — Monsieur Louis a une semaine pour trouver une solution, intervient la jeune femme. D’ici là, monsieur le Préfet lui prête la voiture de fonction.
- — J’en ai une, de solution ! s’exclame Louis. Lisette… euh… j’en parle d’abord avec Madame, s’interrompt-il après avoir remarqué la ride profonde qui barre le front de la préfète.
- — Bon, je crois que c’est tout. Signez là. N’hésitez pas à venir me voir si vous avez des problèmes.
Louis gribouille un graffiti. Il ne peut décemment apposer une croix ! Marie-Amélie prend congé du secrétaire et sort, suivie du nouveau IDTR.
- — Lisette ? interroge-t-elle d’un air glacial. C’est la jeune fille qui vous accompagnait lorsque nous nous sommes rencontrés ?
- — Oui. Elle a passé son permis de conduire le mois dernier.
- — C’est mal me récompenser du mal que je me suis donné pour vous faire octroyer cette place.
- — Oh ! Mais elle sera très discrète, je vous assure.
- — C’est bien parce que c’est vous.
- — Je vous en remercie. De plus, elle me sera très utile comme secrétaire. Je… euh… j’ai des difficultés à rédiger des rapports, avoue-t-il. Puis, pensez à votre chauffeur, le pauvre. Il aura besoin de compagnie pendant que nous… euh…
- — Nous inspecterons ?
La jeune femme, désarmée, accepte en riant.
- — C’est d’accord, va pour Lisette. Cet après-midi, nous irons la chercher. Mais au fait, où logera-t-elle ?
- — Euh… c’est une parente… euh… éloignée.
- — Une parente désargentée que, dans votre bonté, vous accueillez dans votre grand appartement. Vous êtes une belle âme, monsieur Louis.
Le brave homme, insensible à l’ironie, ne relève pas. Marie-Amélie se dit que la fréquentation des gens frustes comporte quelques inconvénients. Enfin, que ne ferait-elle pas pour s’assurer la jouissance, même non exclusive, d’une si belle queue !
- — Bon, pour la galerie, nous la présenterons comme votre nièce. À tout à l’heure, je vous attends dans la cour à deux heures. D’ici là, faites connaissance avec votre nouveau logis.
oooOOOooo
À deux heures de l’après-midi, Marie-Amélie descend dans la cour. Hubert et Louis sont en grande conversation.
- — Bonjour Hubert, re-bonjour monsieur Louis, nous pouvons partir ?
- — Tout est prêt, déclare le chauffeur en s’inclinant et ouvrant la portière arrière.
La jeune femme s’installe sur les coussins.
- — Où allez-vous, Louis ? Montez derrière avec moi.
- — C’est que…
- — Quoi ? Vous refusez ?
- — Nous avons discuté Hub… Monsieur Hubert et moi. Comme vous le rappelez de ses congés, je pensais que… euh…
- — Que voulez-vous dire ? Dépêchez-vous !
- — Ben… euh… il serait équitable qu’il soit le premier à… vous me comprenez ?
- — Ta, ta, ta, ta ! Montez avec moi… sans discussion.
Louis s’exécute la tête basse. Il lui répugne de commencer sa collaboration avec Hubert sur un malentendu.
- — Vos scrupules vous honorent, Louis. Soyez sans crainte, Hubert n’aura pas à regretter de vous laisser la primeur. Je pense que tout à l’heure, en arrivant à votre village, vous mettrez un certain temps à convaincre mademoiselle Lisette - votre nièce, ne l’oubliez pas - de vous accompagner à la ville. Il saura me faire patienter. En route !
Louis referme la portière et la voiture démarre d’un bond. Déséquilibré, il tombe sur Marie-Amélie. Elle le repousse en riant.
- — Ne soyez pas si pressé, Louis ! Nous avons le temps. J’aimerais auparavant contrôler que vous avez conservé les flatteuses dispositions dont vous avez fait étalage hier après-midi.
Louis la fixe les yeux ronds, la bouche ouverte.
- — Vous n’avez rien compris ? Pas grave… Montre-moi ta grosse quéquette !
Ce langage-là, Louis le comprend à merveille. Il baisse le pantalon et sort son engin.
- — Ah ! Oui ! Elle est toujours aussi jolie !
Marie-Amélie la prend à deux mains.
- — Approche, ma toute belle, approche.
Elle se penche et lèche le bout du gland.
- — Tu es trop grosse pour que je te suce correctement. Ah ! Rien n’est parfait, c’est dommage.
Elle lâche l’engin, se renverse sur les coussins et soulève la robe sur son ventre nu.
Louis s’avance la queue pointée. Un cahot le projette contre Marie-Amélie. Il s’enfonce plus vite qu’il n’aurait voulu. La jeune femme ne lui en tient pas rigueur.
- — Aaah ! Je sens que nous allons bien nous amu… Non, travailler nous deux… pardon, nous trois, ajoute-t-elle en captant le sourire du conducteur dans le rétroviseur.
- — Nous quatre, corrige Louis. Vous oubliez Lisette.
Marie-Amélie ne répond pas, absorbée à jouir de la présence de la grosse queue. C’est aussi bien que la veille, mieux si c’était possible, car les cahots de la route ajoutent à son plaisir.
oooOOOooo
Lisette est assise au bureau où Antoine, jaloux de ce qu’il a soupçonné la veille, a consigné la jeune fille. Elle rédige les rapports du chef d’équipe en tirant un bout de langue et suçant son crayon lorsque Louis débarque, suivi par Marie-Amélie, flanquée de Hubert. La jeune fille ne veut pas croire à la brusque promotion du cantonnier et il faut que l’épouse du préfet la lui confirme en personne.
- — Allez vous préparer, Mademoiselle. Pendant ce temps, Hubert me… euh… me fera visiter les environs. Je reviens dans… euh… trois quarts d’heure ?
Le chauffeur secoue la tête, l’air implorant.
- — Disons une heure. À tout à l’heure.
Abasourdie par la révélation, Lisette les suit des yeux.
- — Qu’est-ce qu’elle a voulu dire quand elle disait de me préparer ?
- — Ben, tu nous accompagnes à la ville, j’ai besoin de toi.
- — Pour quoi faire ?
- — Ben, pour conduire ma voiture tout d’abord et…
- — Une voiture ? Tu auras une vraie voiture ?
- — Oui, je l’aurai dans une semaine.
- — Et c’est moi qui la conduirai ?
- — Tu veux pas ?
- — Oh si ! C’est donc vrai que tu as un poste important ?
- — Je te crois ! J’inspecterai tous les cantonniers du département.
- — Même Antoine ?
- — Surtout Antoine. Il a pas intérêt à mal faire son boulot, celui-là !
- — Et je t’accompagnerai dans tes inspections ?
- — Tu conduiras l’automobile ! Puis, j’aurai besoin que tu me serves de secrétaire.
- — Ta secrétaire ?
- — Oui. Tu comprends, j’ai des difficultés avec les rapports.
- — N’insiste pas, je sais que tu sais pas lire ni écrire. Antoine non plus, d’ailleurs. Je t’aiderai du mieux que je peux.
- — T’es une brave fille, ajoute-t-il en tapant sur le postérieur. Allons chez toi chercher tes affaires puis nous passerons chez moi prendre mon baluchon.
Sur le chemin, Lisette s’inquiète.
- — Où je vais coucher ? Je connais personne en ville.
- — Si, moi… euh… On m’a donné un grand appartement.
- — Oh ! Ce serait pas correct, toi et moi ensemble. Qu’est-ce qu’ils vont dire, les gens ?
- — Madame la préfète dit qu’en te présentant comme ma nièce…
- — Ta nièce ?
- — Oui, ça suffirait à faire taire les ragots.
- — Si madame la préfète le dit… Et t’as l’intention de te comporter en véritable oncle ?
- — Euh… Une fois les portes fermées, on sera plus obligés de faire semblant.
- — Et tu t’empresseras de me baiser ! T’as pas honte, espèce de gros vicieux ?
- — Je te promets de pas exagérer. Tu me dois bien ça, pour cette magnifique promotion.
Lisette soupire, plus pour taquiner Louis que par conviction. Cette promotion, comme dit son nouveau patron, est inespérée. Finie la vie étriquée du chef-lieu de canton, finies les caresses écœurantes d’Antoine, qui profitait lâchement de son poste de chef d’équipe. Louis s’apprête bien à en faire autant mais, se justifie-t-elle, elle y gagne au change sur tous les tableaux : l’emploi, la position sociale et… la grosseur de queue !
- — Qu’est-ce qu’il va dire, Antoine, quand il me verra pas ce soir ?
- — Antoine, on s’en fout !
Sur cette parole définitive, il l’entraîne vers la soupente où le chef d’équipe la confine lorsqu’il en a assez de la baiser. Pendant qu’elle rassemble ses hardes, il tente de l’enlacer et de la basculer sur la paillasse. Elle le repousse.
- — Voyons, Tonton ! T’as pas honte ? Avec ta nièce !
- — Euh… c’est seulement pour la galerie, et ici…
- — Tst ! Tst ! Tst ! Tu es et tu restes mon oncle jusqu’à ce que les portes de NOTRE appartement soient fermées !
- — T’es dure avec moi !
- — C’est ça ! Plains-toi par-dessus le marché !
Ils vont chez Louis prendre son sac et retournent au bureau des cantonniers attendre l’automobile. Celle-ci n’est pas longue. Hubert charge les sacs dans la malle, Louis rejoint Marie-Amélie et Lisette monte à côté du conducteur. Ils passent à proximité du petit bois.
- — N’est-ce pas ici, Louis, que nous nous sommes rencontrés ?
- — Si, si ! Ça me fait penser que j’y ai oublié ma bouteille dans le ruisseau, et ma musette.
- — Ce serait dommage de les perdre. Hubert, voulez-vous vous arrêter ? Mademoiselle Lisette vous conduira au ruisseau.
- — Bien, Madame.
La voiture immobilisée, Marie-Amélie fait signe au chauffeur de s’approcher de la vitre.
- — Si vous ne trouvez pas la bouteille tout de suite, ce n’est pas grave, vous me comprenez ?
- — Parfaitement. Mais si mademoiselle Lisette insiste pour revenir ?
- — Vous avez le choix des moyens pour la retenir.
- — Ce sera fait comme Madame le désire.
Le chauffeur entraîne la jeune fille. Marie-Amélie se retourne vers Louis.
- — Et si nous continuions la conversation que nous avions en début d’après-midi, avant de nous séparer ?… Baise-moi ! traduit-elle devant la mimique d’incompréhension de Louis.
Il ne se le fait pas répéter.
oooOOOooo
Lisette retrouve la bouteille. Elle est presque vide.
- — C’est pour ça qu’on s’est arrêté ? Ça valait pas la peine !
Elle décroche la musette y place la bouteille et retourne vers l’automobile. Hubert la retient par le bras.
- — Asseyons-nous.
- — Ah ! Ta patronne et Lo… pardon… mon oncle… euh… n’ont pas besoin de nous ?
- — Tu as tout compris.
- — Bon, ben, asseyons-nous en attendant.
Elle se baisse pour se relever immédiatement en regardant sa robe.
- — Tu as peur de la tacher n’est-ce pas ? C’est pour ça que tu l’avais quittée, hier après-midi.
- — Euh… oui. Tu comprends, j’ai que celle-là de bien, je ne voudrais pas l’abîmer. Ça te gêne pas ?
- — Pas du tout !
- — Aide-moi, s’il te plaît.
Hubert s’empresse de dégrafer le dos. Lisette fait passer le vêtement par-dessus la tête et le suspend à la branche morte de la veille. Elle s’assied en ramenant avec les bras les genoux contre la poitrine.
- — T’es pas jaloux de la venue de Lou… mon oncle ?
- — Pas du tout. Marie-Amélie…
- — Ah ! Elle s’appelle Marie-Amélie ? Quel joli nom !
- — Marie-Amélie a de grosses exigences et nous ne serons pas trop de deux…
- — Plus son mari, le préfet.
- — Oui, plus son mari, pour la satisfaire. Et toi, ça ne te fait rien qu’elle et Louis…
- — Mon oncle ? ricane-t-elle. Il peut faire ce qu’il veut, ça me regarde pas.
- — Et de ton côté ?
- — J’aimerais bien voir qu’il m’interdise de m’amuser !
Ils se regardent, les yeux brillants. Hubert approche les lèvres de la bouche entrouverte, Lisette ne recule pas. Elle retrouve la douceur du baiser qui l’avait enchantée la veille. Les mains du chauffeur ne restent pas inactives, ni celles de Lisette. Les deux amants se retrouvent allongés sur l’herbe sèche, intimement liés.
- — Aaaah !… Ouiii !… Vas-y !… Baise-moi… Aah !… Comme hier… Ouiiii !
Elle frappe de ses talons le postérieur de Hubert, que l’étreinte avec sa patronne n’a pas entièrement vidé. Il est fier de faire jouir cette jeune fille qui a tout pour plaire à un homme. Heureux celui qui l’épousera. Il la comble de puissants coups de reins en rêvant qu’il est l’élu. Pour l’instant, la jeune fille se tortille, aiguillonnée par l’éperon de la jouissance.
- — Aaaah !… Ouii ! … En… Aah !… Encore !… Ouii !… Aaaaah !
Hubert ne se retient plus et éjacule sa semence.
- — Ouiiiiii !… Oooh… Ouiiiiiii !… AAAaaarrrggghhh !
Comme la veille, elle s’arc-boute et retombe quasi inanimée. Il se dégage, s’allonge à ses côtés et la caresse doucement. Elle lui sourit.
- — Tu baises bien, toi.
- — Mieux que Louis ?
- — Oh ! T’as pas honte de dire ça ? C’est mon oncle !
- — Ne fais pas l’idiote, nous sommes seuls. N’oublie pas que je t’ai vue, hier.
- — Hier… C’était la première fois… Je t’assure, la première fois avec Louis et… on n’a pas pu finir.
- — Je sais, c’est notre faute.
- — Oh ! je regrette pas, tu sais.
Ils restent quelques minutes allongés à se caresser. Hubert réagit.
- — Habille-toi, je crois qu’il est temps. La patronne va bientôt m’appeler.
Il reboutonne la robe quand Louis les rejoint.
- — Aah ! Pour une bonne baise, c’est une bonne baise ! Et vous, z’avez pas trouvé le temps long ?
- — Pas plus que toi, tonton !
- — Tant mieux.
Louis sort son sexe détendu et pisse contre un tronc d’arbre.
- — Aah ! On se sent mieux ! Dis, Hubert, la patronne te réclame.
Le chauffeur s’empresse. Louis et Lisette retournent à petits pas vers le véhicule.
- — Alors ? Les inspections te plairont ? demande-t-il.
- — Elles seront toutes pareilles ?
- — Pourquoi pas ? Bien que… euh… Il faudra pondre quelques rapports pour justifier notre position.
- — Je suis là pour ça, non ?
- — Merci, je savais pouvoir compter sur toi.
Il grimpe à côté de Marie-Amélie tandis que Lisette s’installe sur le siège avant.
- — En route, Hubert, commande la préfète. Non, bas les pattes, intime-t-elle à Louis qui fourrageait sous la robe.
Devant l’air étonné du bonhomme, elle consent à expliquer.
- — Mon mari a insisté pour me rejoindre ce soir dans ma chambre. Par égard pour ce qu’il m’a accordé aujourd’hui en créant ton poste, je ne pouvais refuser sa venue. Aussi dois-je rester en forme pour justifier ma réputation auprès de lui et ne pas me fatiguer comme hier.
Louis s’incline et se cale dans son coin. Tout à coup, il se penche en avant.
- — Lisette, pendant que j’y pense, quand tu auras ton auto, il faudra que tu me conduises là où nous sommes passés en début de l’après-midi. Ils savent pas combler les nids de poule par-là.
- — Euh… Je sais pas où vous étiez, moi, se désole la petite.
- — Hé, hé ! On dirait que monsieur Louis prend son nouveau rôle au sérieux ? s’amuse Marie-Amélie.
- — C’est pas pour ça que j’ai été nommé ?
- — Si, mon gros, si. Hubert se fera un plaisir de nous y conduire demain, n’est-ce pas, Hubert ?
- — À vos ordres, Madame.
- — Je pourrai venir avec vous ? interroge Lisette.
- — Bien entendu, approuve la préfète. Nous travaillerons toujours en équipe, n’est-ce pas, Louis ?
- — Oui, Madame. En équipe.
Hubert sourit intérieurement. Ces inspections promettent de joyeux moments. Il n’est pas fâché que Louis s’occupe de sa patronne. Il préfère se consacrer à divertir la secrétaire. Il pose les doigts sur le genou de sa passagère. Celle-ci recouvre la main de sa robe. Ils se sourient…
Dernier couplet
Dans la vie pour arriver (bis)
Il faut baiser, il faut baiser,
Il faut baiser comme un voyou
Les bell’ dam’ qui ont des sous.
À son grand regret, lorsque l’auto promise fut affectée, Marie-Amélie dut renoncer aux inspections. Ce n’est plus qu’épisodiquement, lors de promenades soi-disant innocentes en compagnie d’Hubert, qu’elle retrouve Louis et Lisette, à qui le chauffeur a donné rendez-vous dans un village du département. Elle s’amuse même à initier la jeune fille aux plaisirs lesbiens lorsque les deux mâles se reposent pour reprendre des forces.
Elle est fière de son protégé, dont l’action commence à se faire sentir. En effet Louis, entre deux baises, donne de bons conseils aux cantonniers tout prêts à écouter un ancien collègue qui sait de quoi il parle, à l’inverse des Parisiens envoyés par le ministère qu’ils avaient l’habitude de subir. Le bon état des routes départementales fait l’admiration du ministre des transports, que la rumeur a attiré.
- — Mon cher Charles-Édouard, je vous félicite, vous au moins, vous savez motiver vos troupes. Ce n’est pas comme certains de vos collègues. Je vais en parler en haut lieu. Attendez-vous à une agréable surprise.
À quelque temps de là, la nomination du préfet à la tête d’une importante préfecture le comble d’aise. Ce n’est pas l’avis de Marie-Amélie, qui regrette de quitter sa province où elle avait pris ses habitudes.
- — Je ne suis pas mécontent de vous arracher à ce milieu, jubile Charles-Édouard. Tous ces provinciaux ont eu une mauvaise influence sur vous, en particulier votre protégé, cet inspecteur des routes inculte. J’ai eu honte quand il a parlé au ministre. Quel rustre ! Je me demande ce que vous lui trouvez de bien.
- — N’oubliez pas, très cher, que c’est grâce à lui que les routes de notre département sont si belles et vous ont valu votre promotion.
- — Euh… J’admets.
- — Aussi ne verrez-vous pas d’inconvénients à ce que je fasse en sa compagnie une dernière tournée d’inspection dans le véhicule de la préfecture, que vous laisserez obligeamment à ma disposition.
Charles-Édouard se sent plein d’indulgence. Il vient d’apprendre que son secrétaire particulier, son cher Henri-Paul, l’accompagne dans son nouveau poste.
- — D’accord, mais soyez prudente, je ne voudrais pas que notre séjour ici se termine par un scandale.
- — Vous ai-je donné lieu à vous plaindre ?
- — Non, en effet. Je vous fais confiance.
Cette dernière tournée est épuisante, surtout pour Hubert et Louis. Les deux femmes ne leur laissent aucun répit, jusqu’à ce qu’épuisés, ils crient grâce. Durant le trajet du retour, Louis laisse avec soulagement la place à côté de l’insatiable préfète à Lisette, tout heureuse de partager avec elle des instants tendres.
- — Vous me manquerez, tous les trois, assure Marie-Amélie. J’ai passé en votre compagnie de bien agréables moments, que malheureusement je ne pense pas retrouver dans le nouveau poste de mon époux.
Hubert regrette le plus le départ du couple préfectoral. L’épouse du nouveau préfet, certes jolie et charmante, ne lui accorde qu’une attention polie et surtout il n’a plus le loisir d’accompagner Lisette dans les tournées d’inspection. La jeune fille lui manque cruellement, plus que Marie-Amélie, et ce ne sont pas les quelques rendez-vous clandestins qu’il obtient en cachette de Louis, dont il se méfie, qui le satisfont pleinement.
L’ancien cantonnier, lui, ne se plaint pas. Sa réputation est intacte et lui attire autant de succès auprès des femmes des villages traversés. Il prend soin de faire annoncer sa visite par le bureau local des cantonniers, ce qui explique qu’il trouve toujours à un détour de route de quoi satisfaire sa boulimie de sexe. Lisette le seconde en faisant profiter les conquêtes de son patron de l’expérience lesbienne acquise avec Marie-Amélie. Elle et Louis évitent de baiser ensemble pendant la tournée, pour ne pas déflorer l’aura de respectabilité qu’ils ont su construire en se conduisant en public comme nièce et oncle irréprochables. Louis se rattrape dans l’appartement, une fois les portes fermées sur leur intimité.
Il a une tendresse particulière pour son village d’origine et pour les dames qu’il y a laissées.
- — Aaaah ! On regrette que vous ne veniez pas plus souvent, soupire Suzon, lorsque Louis, après avoir éjaculé, se retourne sur le dos. N’est-ce pas, Marthe ?
Celle-ci, tête-bêche avec Lisette, approuve avec chaleur. Ils sont tous les quatre couchés sur l’herbe, près du ruisseau.
- — Oh oui ! Le nouveau cantonnier n’est pas un bon remplaçant. Il est bien mignon, mais ne semble pas comprendre ce qu’on attend de lui.
- — Bah, laissez-lui le temps. Il est encore jeune.
- — Ou alors complètement bouché, râle Suzon.
- — Qu’est-ce que t’en penses, Lisette ? interroge Louis.
- — Je crois surtout qu’il est timide. Il n’ose pas approcher une femme, pourtant ses yeux en disent long.
- — Comment ça ? demande Marthe.
- — T’as pas remarqué comme il te regarde, les yeux brillants ?
- — No… non. Je ferai plus attention la prochaine fois.
- — À ta place, je ferais le premier pas.
- — Je t’aiderai, s’empresse Suzon.
- — Non ! l’interrompt Lisette, pas toutes les deux à la fois, vous le feriez fuir, le pauvre. Quand vous l’aurez déniaisé, peut-être, mais pas avant.
- — Tout cela est bien joli, mais je t’ai pas baisée, Marthe. Viens ici tâter de ma queue, regarde comme elle est impatiente, poursuit Louis en secouant son sexe redevenu rigide. Puis on vous quittera, mesdames : Lisette et moi, on n’a pas fini notre tournée.
Il se couche sur Marthe qui écarte les cuisses pour mieux le recevoir.
Lisette se jette sur Suzon qu’elle embrasse à pleine bouche…
oooOOOooo
Louis traverse la cour de la préfecture en compagnie de sa secrétaire, qui marche avec déférence un demi-pas en arrière à ses côtés. Hubert prépare l’automobile du préfet. Il échange un salut avec Louis tandis que Lisette lui adresse un baiser du bout des doigts.
- — Monsieur l’inspecteur !
La femme du nouveau préfet se penche à la portière. Louis s’approche et ôte sa casquette pour saluer.
- — Oui, Madame, qu’est-ce qu’il y a pour votre service ?
- — Je… euh… Je suis une amie de Marie-Amélie, oui, l’épouse de l’ancien préfet. Elle… euh… elle m’a beaucoup parlé de vous et m’a conseillée de faire plus ample connaissance.
- — Je suis à votre disposition. Si vous voulez, je peux vous emmener en inspection.
- — Euh… pas aujourd’hui… Mais demain, c’est possible, ajoute-t-elle. Nous prendrons la voiture de la préfecture. Cela ne vous gêne pas, monsieur Hubert ?
- — Oh ! pas du tout ! déclare le chauffeur, ravi de passer une journée en compagnie de Lisette.
La première partie de la tournée laisse Louis sur sa faim. Odile, comme se nomme la femme du nouveau préfet, élude toutes ses tentatives, sans pourtant le décourager. Il est sur des charbons ardents. Après le repas pris sur l’herbe, Hubert demande la permission de se promener. Lisette propose de l’accompagner. Odile leur donne l’autorisation.
- — On dirait qu’ils s’entendent bien, mon chauffeur et votre nièce, monsieur l’inspecteur.
- — Appelez-moi Louis, s’il vous plaît. Oui, du temps de l’ancien préfet, nous partions assez souvent en tournée d’inspection dans la voiture de la préfecture.
- — Avec Marie-Amélie ?
- — Avec l’épouse du préfet, oui.
- — N’avez-vous pas peur pour la vertu de votre nièce, monsieur Louis ?
Sa vertu ! Il manque de s’étrangler !
- — No… non… euh… ils sont bons amis… (Il se rapproche d’Odile) puis, ils sont jeunes… (Il pose la main sur la jupe étalée) Je n’y vois pas de mal… (La main glisse sous le tissu) Il fait beau, la nature est belle… (La main atteint le genou).
- — Oh ! monsieur Louis, que faites-vous ? s’exclame Odile, qui protège sa poitrine comme si c’était elle qui était attaquée.
- — Écoutez les oiseaux… (Les doigts du séducteur atteignent la culotte fendue) Entendez comme ils chantent l’amour… (L’index plonge dans la moiteur du sexe).
- — Aah ! Vous… vous n’êtes pas raisonnable, monsieur Louis.
Dérisoire défense. De son autre main, Louis libère son sexe.
- — Aah ! s’exclame Odile, fascinée par l’apparition.
Elle rêvait de cet instant depuis que Marie-Amélie lui en avait vanté les dimensions. Elle avance la main.
- — Oui, tu peux toucher, ça mord pas.
Il se bat avec la jupe, découvre les cuisses. Odile positionne elle-même le gland, il n’a qu’à donner un léger coup de reins pour pénétrer.
- — Ooooh !
- — Je ne vous fais pas mal ? s’inquiète-t-il.
- — No… non… Aah ! … J’ai… Aah !… jamais… Aah !
- — Jamais baisé… Han !… avec une si… Han … grosse queue ! complète-t-il.
- — Nooooon !… Aaaah !… Ouiiii !
Une de plus, se réjouit Louis. Et celle-là est drôlement gironde, en plus ! Autant que Marie-Amélie. C’est un plaisir que de la baiser. Il alterne les coups de reins rapides avec d’autres plus profonds. Odile ne sait où elle en est. L’énorme grosseur qui distend son ventre lui fait un bien fou.
Un premier orgasme la secoue.
Cela n’interrompt pas Louis qui amplifie ses va-et-vient. La jouissance renaît dans le ventre de la jeune femme. Elle noue les talons sur les fesses de Louis.
- — Ouiii !… Enco… Aah !… Encore !
Les jets de sperme déclenchent une nouvelle secousse. Elle serre le bonhomme contre elle. Il a de la peine à donner les derniers coups de reins.
- — Aaaaah… Ouiiiii !… C’est… Ouiiii !… C’est boooon !
Elle retombe, quasi inanimée, psalmodiant sous l’emprise de la jouissance.
- — Que c’est bon ! Que c’est bon ! Que c’est bon !
Louis se rajuste et la regarde, attendri. C’est beau une femme qui vient de jouir ! Odile ouvre les yeux et rencontre le regard souriant. Elle reprend brusquement ses esprits. Elle tente de rétablir l’ordonnance de ses vêtements.
- — Mon Dieu, qu’avons-nous fait ?
- — Ben, s’étonne Louis, on a tiré un bon coup. C’était super, je vous assure.
- — Oh ! Taisez-vous ! Comment pouvez-vous parler ainsi ?
La pauvre Odile éclate en sanglots.
- — Ce n’est pas possible ! Que va dire mon époux ?
- — Pourquoi lui dire ?
- — Je ne l’ai jamais trompé… snif… Je n’oserai pas… snif… me présenter devant lui.
- — Mais si, mais si. Laissez-le dans l’ignorance. Je suis sûr que ce soir, dans le lit, vous saurez lui donner le change.
- — Vous êtes un monstre !
- — Mais non, mais non.
Odile renifle. Un sanglot soulève ses épaules.
- — Pourtant, avoue-t-elle, je n’arrive pas à regretter.
- — C’est gentil ce que vous me dites. Tenez, dit-il en présentant une serviette. Essuyez-vous les yeux, votre chauffeur et… euh… ma nièce vont arriver.
- — Vous croyez qu’eux aussi…
Louis sourit.
- — Ça m’étonnerait pas.
- — Pourvu qu’ils ne disent rien.
- — Je suis sûr qu’ils seront muets comme des carpes.
À ce moment, Hubert et Lisette, main dans la main, viennent à leur rencontre. Odile se lève d’un bond.
- — Monsieur Hubert, pouvons-nous partir ?
- — Tout de suite, Madame.
- — S’il vous plaît, rentrons à la préfecture. Cela ne bouleverse pas trop votre programme, monsieur Louis ?
- — Pas du tout.
La jeune femme, perturbée par le plaisir intense éprouvé, plaisir tellement plus fort qu’avec son époux, a besoin de réfléchir. Elle prie Louis de s’installer à côté du chauffeur, craignant de ne pouvoir retenir les élans de son corps si près de cette magnifique bête de sexe.
oooOOOooo
Louis et Lisette prennent congé.
- — J’espère que vous ne m’en voulez pas, monsieur Louis.
- — Moi ? Pourquoi ? s’étonne-t-il.
- — D’avoir écourté votre tournée d’inspection.
- — Pas du tout.
- — Vous savez… euh…
- — Vous voulez me dire quelque chose ?
- — Accepteriez-vous que je vous accompagne pour une nouvelle inspection ?… Avec mademoiselle votre nièce, évidemment.
- — Je suis, pardon, on est à votre entière disposition, Madame.
Lisette et Hubert échangent un regard de triomphe. Louis les épie du coin de l’œil.
- — Ils ont l’air de bien s’entendre, ces deux-là, murmure-t-il. Faudrait pas que ça se termine par un mariage… Au fait, pourquoi pas ? Du moment que ça change rien entre nous…