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Temps de lecture estimé : 12 mn
03/04/08
Résumé:  Un enfant malformé est mis en quarantaine. Son frère aîné finit par le découvrir.
Critères:  nonéro mélo
Auteur : Vivien            Envoi mini-message
L'enfant maudit

Il devait avoir onze ou douze ans. Il ne savait ni parler ni se tenir debout, et on ne lui avait jamais appris à lire et à écrire. Il déambulait à sa fantaisie entre les salles de l’immense demeure sans croiser quiconque. Trois fois par jour, il se rendait à une pièce qui avait un guichet à charnières par lequel on lui passait un plateau. Il ne voyait jamais personne. Le soir, il se couchait sur une literie qu’on renouvelait quelquefois.


Toute la façade nord de la bâtisse était à lui ; il s’y déplaçait à quatre pattes d’un pignon à l’autre. Il ne lui était pas permis de quitter ce périmètre. D’ailleurs, aucune évasion possible : les portes étaient scellées, les fenêtres armées de barreaux, les escaliers murés. Il vivait avec la lumière naturelle du soleil. Quand le crépuscule étendait ses voiles, il se recroquevillait dans un coin, solitaire et silencieux. Il entendait le grincement familier du guichet qui annonçait le repas. Il mangeait, buvait, replaçait le plateau dans le tour, et quelqu’un le reprenait.


De temps en temps des bruits de voix lointaines lui parvenaient. Il se dressait sur les talons en s’aidant de ses bras, collait son oreille contre la paroi et tâchait de discerner ce que c’était. Mais il ne percevait qu’une vague rumeur aussitôt ensevelie par son propre écho. Il avait des terreurs. La nuit, il se réveillait en hurlant. Des ombres autour de lui se mouvaient, les murs semblaient se rapprocher puis s’éloigner, et de ce ballet fantasmagorique naissaient toutes sortes de visions effrayantes. Alors, il appelait, il appelait encore, de son timbre rauque qui ne rendait que des sons inarticulés. Mais personne ne répondait, les pierres restaient sourdes. Cela durait jusqu’à l’aube. Quand un peu de lueur perçait les ténèbres, il s’endormait enfin en se disant que ces monstres ne vivaient que la nuit, et qu’il aurait voulu qu’il fît jour tout le temps.


Il apercevait souvent, à travers les fenêtres condamnées, des silhouettes qui se promenaient dans un grand jardin fleuri dont s’exhalaient de délicieuses odeurs. Il s’accrochait aux barreaux, se cabrait, ruait, criait, vociférait : les silhouettes l’apercevaient et pressaient hâtivement le pas. Une fois, une petite boule de plumes était venue se poser sur le rebord d’une croisée. Elle était jolie, la petite boule, pas plus grosse que son poing, et toute multicolore avec un drôle de nez pointu dont elle martelait la pierre et en poussant de petits sifflements aigus. Mais s’il allait vers elle, la boule s’en allait d’un seul coup en s’élevant promptement dans l’air. Il ne savait pas ce que c’était que ces créatures lestes et bariolées qui venaient lui rendre visite, mais il était ravi de leur présence.

Parfois, la lumière du dehors était si brillante, si claire, si fraîche qu’elle jetait dans ses appartements une resplendissante clarté. Dans ces moments-là, il se sentait joyeux et sautillait partout en glapissant. Il sentait bien que ce glapissement le gênait, que sa bouche et sa gorge étaient constituées pour produire des sons plus harmonieux, comme les silhouettes qui se promenaient dans le jardin. Il essayait régulièrement de les imiter, mais sans succès.


Il restait souvent de longues heures à ne rien faire. C’était surtout le soir, à l’heure où tout s’assombrissait autour de lui. Les monstres nocturnes le hantaient et il voyait avec épouvante se profiler le spectre de la nuit. Il se couchait bien vite, rabattait les draps au-dessus de sa tête, et ne bougeait plus. Son cœur battait à se rompre, son corps tremblait, il haletait, éperdu d’une invincible peur panique.


Un événement insolite se produisit : un soir, l’angoisse lui serrait tant la gorge que ses yeux se mouillèrent. Cela lui fit du bien. C’était la première fois qu’il ressentait ce soulagement. Cela venait surtout quand son cœur était le plus oppressé.


Et puis, il y eut le visiteur.


C’était au cours d’une de ces interminables et affreuses nuits qui le laissaient exsangue. Il était terrorisé, d’horribles chuchotements d’outre-tombe semblaient se coaliser autour de lui, des entités rôdaient dans sa cellule, elles allaient le prendre, elles allaient le dévorer, et personne pour lui porter secours ! Ses larmes coulaient, il était désespéré, quand tout à coup un rayon troua la pénombre. Il se redressa assis, ses yeux rencontrèrent d’autres yeux. Toute peur s’évanouit comme par instinct. Une créature qu’il distinguait à peine s’avança vers lui. Quand elle fut à ses pieds, elle s’accroupit en manipulant un drôle d’objet qui jetait des phosphorescences dans la pièce. La créature posa l’objet sur le sol, s’agenouilla, leva les mains, le prit dans ses bras et lui caressa doucement la joue. Alors, il éprouva quelque chose de si apaisant que ses paupières se ferment et qu’il s’endormit. Quand il s’éveilla, c’était le matin, la créature avait disparu.


Elle se représenta le soir même, puis les soirs suivants, à heures régulières. Dès que son pas résonnait dans le corridor, c’était une joie, un bonheur inexprimables. Elle effleurait son front de ses lèvres et de ce contact naissaient des myriades de petites particules qui l’irradiaient d’une merveilleuse sensation de plénitude. Son souffle versait dans sa poitrine des trésors de bien-être ; il collait sa joue à la sienne en soupirant, passait sa main dans ses longs cheveux crépus, lui chatouillait la nuque et l’embrassait avec ferveur.


Un soir, l’être l’avait rejoint et, assis à ses côtés, lui parlait en lui tenant la main. L’enfant ne comprenait pas ce qu’il disait, mais il écoutait comme une musique les paroles qui enveloppaient son âme d’un baume de félicité. Tout à coup, la porte s’ouvrit avec fracas, une voix stridente hurla, l’être bondit sur ses jambes et s’en alla en courant. Il ne reparut plus. L’enfant eut beau l’attendre, il ne revint pas. Alors, il enfouit sa tête dans entre ses jambes repliées, ne bougea plus et refusa de manger. Le plateau arrivait, il n’y touchait pas. Il songeait à ces étreintes, à ces baisers qui l’avaient comblé d’un bonheur trop vite évaporé ; il sentait que c’était fini, que cette trop courte parenthèse heureuse dans son existence était refermée pour toujours.


Bientôt après, une autre personne se présenta. Ce n’était pas le visiteur bienveillant, c’était une créature au visage dur avec une expression hautaine et dégoûtée, qui voulut le forcer à manger. L’enfant se débattit, l’intrus se montra menaçant ; le premier le mordit rageusement à une main, le second se sauva en poussant des cris de douleur. Dans sa hâte, il avait mal rabattu la porte ; celle-ci entrebâillait. L’enfant fit une reptation vers elle, hésita quelques secondes, la poussa et demeura cloué de stupeur. Il était sur le seuil d’une vaste pièce où ruisselait un soleil généreux par de grandes baies à travers lesquelles on découvrait à perte de vue un immense jardin fleuri. Partout, des meubles qui répandaient une odeur agréable. L’enfant hasarda quelques pas à l’intérieur. Il était fasciné par la magnificence et le luxe de ce qui se trouvait autour de lui. Il s’arrêtait, contemplait les objets, les touchait parfois, avec une espèce de timidité effarouchée qui venait peut-être du sentiment intuitif d’avoir abordé à un endroit où il ne lui était pas permis d’aller.


En cet instant, une singulière silhouette se profila tout à l’autre bout de la pièce. Cette silhouette était toute noire, et marchait comme lui sur ses quatre pattes, mais avec une tête bizarre, espèce de museau prolongé par un faisceau de petits poils, des yeux brillants, une longue queue, et surtout une taille infiniment plus modeste que la sienne. La silhouette s’était figée en arrêt devant lui. L’enfant la vit rentrer sa tête dans son cou et l’entendit siffler de ses naseaux. Tous deux se dévisagèrent, immobiles et méfiants.


Par degrés, l’attention de l’enfant s’était monopolisée sur un objet insolite qui trônait à la gauche de la créature. Cet objet était ovale et reposait sur un large socle de bois. Chose étrange, il paraissait reproduire l’image de la bête : chaque fois que celle-ci remuait, son reflet remuait aussi, mais inversé. L’enfant n’avait jamais vu un tel prodige : la créature allongeait-elle une patte ? La patte s’allongeait dans l’objet. Le phénomène se répéta à plusieurs reprises. Soudain, la créature émit un miaulement strident et s’enfuit à toute course.


L’enfant ne démêlait rien à un tel prodige, mais il en éprouvait une terrible excitation. Une petite voix lui chuchotait qu’il n’était pas au bout de ses surprises et qu’en continuant de cheminer dans la salle, il y découvrirait bien d’autres sujets d’étonnement. C’est pourquoi il fit quelques enjambées vers l’étrange objet où l’image de la créature s’était reproduite à l’envers. Sa curiosité était piquée au vif, une inexplicable démangeaison de savoir s’était emparée de lui : pour la première fois de sa vie, il éprouvait une impression de liberté. Rien n’était plus exaltant : tout ce qui l’environnait avait l’air de l’inviter à un voyage d’exploration. Il parvint ainsi, de plus en plus intrigué, tout auprès de l’objet. Il y parvint latéralement et le toucha du bout du doigt. Aucune image ne s’y dessina. Pourquoi et surtout comment avait-il réfracté celle de la bête noire ? Cette énigme, décidément, était palpitante. Il sentait qu’il était sur le point de pénétrer des secrets inouïs et qu’il ne tenait qu’à lui de les débrouiller. Il tenait maintenant l’objet, toujours de profil, et essayait de le bouger sur son socle.


Subitement, l’objet eut une oscillation d’avant en arrière. L’enfant fit un saut de côté en rugissant. Puis, il s’en rapprocha de nouveau, plus fasciné encore qu’apeuré, dépassa son angle latéral, pointa un doigt sur la surface brillante et s’aperçut que ce doigt apparaissait dans la matière translucide. Lentement, il se déplaça en face de l’objet. Un long frisson d’effroi lui ruissela dans le dos, ses prunelles s’ouvrirent démesurément, sa bouche se déforma, il voulut hurler, aucun son ne sortit, il voulut s’enfuir, ses muscles ne répondirent pas. Puis, tout à coup, sa gorge éructa un cri mort-né et alors il courut à travers la pièce, grimpa en hâte sur l’entablement d’une énorme armoire à corniche, s’y allongea, prostré, éperdu d’horreur, et demeura là, pétrifié, jusqu’à la fin du jour.


Il était si consterné qu’il remarqua à peine qu’une agitation s’était manifestée dans la grande salle. Il songeait. Ce qu’il avait vu à travers l’objet translucide, qu’était-ce ? Qu’était-ce que cette chose abominable, cet amas grotesque de chair informe qui ne ressemblait à rien, qui avait l’air d’un cauchemar vivant ? Qui avait engendré cette difformité ? Quel créateur avait donné naissance à cette épouvantable négation de la vie ? Tandis qu’il entendait des pas et des voix résonner à travers la demeure, il tremblait que le monstre ne surgît d’un angle de la salle et qu’il ne le lacérât de ses griffes, sans doute aussi horribles que l’était sa face. Ce monstre, d’ailleurs, n’était-ce pas le rôdeur invisible qui le hantait pendant ses nuits ? C’était donc là qu’il habitait, dans cet objet transparent, soupirail d’on ne savait quel monde innommable. Pourquoi, dès que le jour s’éteignait, se glissait-il jusqu’à sa cellule ? Que lui voulait-il ? S’en prenait-il de même manière à tous les habitants de la maison, ou avait-il jeté son dévolu exclusivement sur lui ?


L’ankylose, la faim, la soif commençaient à tirailler l’enfant, mais comment retourner dans sa geôle sans courir le risque de rencontrer quelqu’un ? Car l’agitation, loin de diminuer, n’avait cessé de s’accroître : à travers les hiatus des moulures qui sommaient l’armoire, il voyait passer de drôles de personnages vêtus de blouses blanches, d’autres qui furetaient dans tous les coins des bâtiments, d’autres encore, à l’extérieur, accompagnés de créatures qui ressemblait à la bête noire, mais plus corpulentes et poussant des cris désagréables, brefs, sonores et saccadés.


La nuit vint, les allées et venues cessèrent, l’éclairage de la pièce fut éteint, l’enfant décida de quitter sa cachette. Comme il était souple, cela lui fut aisé. Une fois par terre, il hésita : s’il regagnait sa cellule, le monstre l’y attendait. S’il restait ici, il mourait de faim et de soif. Que faire ? Soudainement, une lumière troua l’obscurité de la salle. L’enfant eut une commotion d’animal pris au traquet. Il fit volte-face et aperçut quelqu’un qui avançait vers lui. Il ne le distinguait pas entièrement, mais son approche l’emplissait d’une telle panique qu’instinctivement il arma ses ongles, acérés comme des couteaux. Presque immédiatement, la panique s’effaça comme un souffle dans l’azur, un baume d’une douceur inconcevable coula dans sa poitrine. L’être était arrivé à sa hauteur et, à genoux, lui tendait les bras. L’enfant reconnut celui qui naguère l’avait visité à plusieurs reprises. Une vague d’un inexprimable bonheur le submergea. Les bras l’attiraient à lui, il s’y fondit avec délices ; il avait l’impression qu’on inoculait dans ses veines un élixir qui pénétrait la moindre de ses fibres. En même temps, il entendit ces paroles qu’il ne comprit pas :


– Mon petit frère…


Le visage qui baisait le sien était beau. Il avait des yeux de la même couleur que l’herbe, une bouche rose qui souriait, des mains blanches aux beaux ongles coupés court, et surtout un regard rempli d’un tel amour qu’on eût dit un flambeau céleste. L’être l’emporta dans ses bras. L’enfant se laissa faire. Il sentit bientôt qu’on le déposait sur quelque chose de souple et de moelleux. L’être s’assit près de lui, noua ses doigts aux siens, et alors de ses lèvres s’échappèrent de merveilleux sons mélodieux et flûtés. L’enfant se laissa bercer, ses paupières papillotèrent, il s’endormit.


Quand il s’éveilla, l’être était à ses côtés et sommeillait encore. L’enfant approcha son visage de sa joue et, le cœur battant, y déposa un baiser. Il fit cela pour la première fois de sa vie, comme guidé par un irrésistible attrait. L’être ouvrit les yeux, un immense sourire illumina son visage, il posa son front sur sa poitrine et lui parla. L’enfant n’entendait rien à ce qu’on lui disait, mais il devinait confusément qu’il ne vivrait plus reclus dans une geôle, que son calvaire prenait fin aujourd’hui, qu’il avait un compagnon désormais, et que ce compagnon serait toujours à ses côtés.


L’être s’était redressé en levant son index comme quelqu’un qui vient d’avoir une idée et qui va la mettre à exécution. Il sauta à bas du lit et en fit le tour. En face, se trouvait un grand meuble rectangulaire posé sur quatre pieds massifs de couleur brune. Au centre de ce meuble, un autre objet également rectangulaire, inscrit dans le premier, et qui ressemblait à celui par lequel était apparu le monstre. L’être passa devant, son image s’y dupliqua. L’enfant eut d’abord un geste d’effroi ; cela ne dura pas : c’est que l’image inversée de l’être lui singeait des petits signes joyeux d’une manière comique. L’enfant comprit alors que l’objet n’était pas du tout de même facture que l’autre, qu’aucune figure hideuse n’y logeait, et qu’il n’avait rien à redouter.


Cependant, son compagnon s’en était allé, non sans lui avoir adressé un signe rassurant de la main. L’enfant resta seul. Il contempla tout autour de lui avec des yeux éblouis. Il mit pied sur le plancher, bondit jusqu’à la fenêtre, la franchit et se retrouva sur une grande terrasse semée de cailloux. L’air du dehors entrait dans ses poumons, un vent délicieux lui fouettait le visage, il avait envie de sauter partout, tant il était léger et joyeux. Il revint dans la chambre et avisa l’armoire au centre de laquelle était l’objet transparent.


Tout à coup, son cerveau lui représenta une idée qui, d’abord informe, s’était précisée peu à peu sans qu’il s’en fût vraiment rendu compte. Il songea à son compagnon dont l’image dans l’armoire lui avait adressé des grimaces si rigolotes. Il se dit que s’il se plaçait exactement là où celui-ci s’était placé, il se verrait lui-même, comme il avait vu la bête noire se copier dans l’autre objet transparent. Il était trop plein de confiance et d’allégresse pour songer à l’infernale vision qui l’avait tant épouvanté. Tout joyeux, il se traîna jusqu’à l’objet translucide et regarda dedans.


Dehors, Benjamin, dix-sept ans, ramassait des fraises au jardin. Il allait les préparer pour les donner à manger son jeune frère. Ce frère était difforme de naissance. On n’en parlait jamais. Sujet tabou. Une nuit, Benjamin avait transgressé les ordres de ses parents de ne jamais chercher à voir celui qu’ils appelaient l’enfant maudit. Il déroba les clefs de la porte secrète par laquelle on accédait sa cellule, entra, distingua une ombre qui tremblait sur sa couche, dirigea sa lampe vers elle, constata sa difformité et là où tous avaient poussé des cris d’horreur, lui sentit chavirer son âme sous un souffle de tendresse infinie.


Il décida alors de le soustraire à l’innommable souille où il croupissait depuis douze ans. Ce frère hideux était devenu pour lui le plus beau des enfants. Il l’aimait, et rien eu monde n’aurait pu le dissuader de lui faire l’oblation ce que ses parents lui avaient refusé, son cœur. C’est à cela qu’il songeait en collectant les fraises. Avec du sucre et de la crème Chantilly, il ferait bien plaisir à ce petit être solitaire et délaissé qui inspirait tant de répugnance à tout le monde. Et puis, il le mènerait à l’étang qui était dans la propriété, il jouerait avec lui, il lui apprendrait à parler, à se tenir sur ses deux jambes ; il lui apprendrait aussi à regarder les étoiles, à écouter le silence de la nuit, à…


En cet instant, il se dressa debout, comme frappé d’apoplexie. À voix haute, il se dit :


– Mon Dieu, et s’il allait se regarder dans la glace de l’armoire…


Il avait à peine prononcé ces paroles qu’un hurlement déchira le silence de ce matin ensoleillé. Le hurlement provenait de la terrasse du troisième étage. Benjamin, glacé d’effroi, distingua une silhouette échevelée qui se ruait en direction du parapet.


Le parapet aurait dû l’arrêter ; la silhouette l’ignora, sauta d’un seul élan par-dessus et retomba dix mètres plus bas. On entendit un cri étouffé, aussitôt suivi du bruit mat d’un corps qui se fracasse contre le sol.