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Temps de lecture estimé : 9 mn
29/05/08
Résumé:  Retrouvailles après un amour d'enfance.
Critères:  fh extracon hotel fellation pénétratio fsodo tutu -amourcach -extraconj
Auteur : Célia      Envoi mini-message
Un jour à Paris

Le texte qui va suivre, et que je propose de vous faire partager, n’est pas un récit fictif. Il s’adresse au départ à un homme qui fut un tendre ami d’enfance ; nous nous sommes perdus de vue pendant vingt-cinq ans, puis il m’a retrouvée grâce au net. Nous habitons très loin l’un de l’autre. Mariés chacun de notre côté, et n’ayant aucune intention de chambouler nos vies respectives, nous sombrons néanmoins depuis quelques semaines dans un merveilleux bouleversement des sens…




Mercredi, 10 H 30. Nous voici à la date et à l’heure prévues. Après deux mois de retrouvailles écrites, nous allons nous connaître en chair et en os. Ma voiture est garée au parking le plus proche, je suis sur l’esplanade de Notre-Dame. Et je te vois qui arrive. Souriant. Tu es probablement aussi noué que moi à l’intérieur. Je viens à ta rencontre. Et ce qui devait se produire arrive. Plus nous avançons, plus nous nous apercevons que nous ne nous approchons pas de la personne que nous avons imaginée, mais de quelqu’un d’autre. Une personne nouvelle. Elle a des points communs avec les photos échangées, mais nous y avons tellement associé nos visions personnelles que nous sommes déstabilisés. Et on le sait. C’est très étrange, même si nous nous y étions préparés. Alors se mêlent le plaisir de ces retrouvailles complices et le malaise de cet inconnu, en face, qui va obliger chacun de nous à faire le deuil de ses délires égoïstes. Je suis très troublée et je sens bien que tu l’es aussi.


Nous voilà à un mètre l’un de l’autre. On a le même réflexe : pas de baiser sur la bouche, trop décalé dans ces circonstances ; pas d’affreuses bises sur les joues, tellement débiles après ce qu’on connaît l’un de l’autre. Alors on se prend dans les bras, à l’anglo-saxonne. Ça fait du bien tout à coup, ce premier contact au corps à corps. Mais l’étrangeté persiste. Nous aurions dû nous en persuader davantage, les vraies personnes que nous sommes nous étonnent. Bon. Il va nous falloir un petit moment de flottement pour prendre cette nouvelle donne en compte. Et pour savoir ce que, du coup, on attend de cette journée. En même temps nous sommes intelligents et nous ne voulons pas passer à côté de cette rencontre. Alors je ne sais plus lequel de nous deux propose de faire une promenade autour de l’île, mais nous voilà partis. Nos corps bougent, ce qui laisse le temps à nos cerveaux de se recaler et de s’adapter à cette situation.


On est côte à côte mais on ne se touche pas. Et on se raconte. Tu me parles de toi, de ton travail, de tes filles, de ta maison. Je te parle de moi, de mon chat, de ma région. Et puis on se met à parler de sujets communs, la guitare, nos souvenirs d’enfance, les excuses trouvées pour notre escapade d’aujourd’hui, certaines envies frustrées qui font écho en l’autre, quelques moments forts partagés à distance ces derniers jours. On se sent finalement, peu à peu, redevenir complices. Et, à reparler de sujets qui nous ont titillés, on retrouve en nous le délire commun de ces semaines passées. On échange des sourires qui sont de moins en moins convenus. La chaleur revient en nous.


Un peu plus loin, un parapet nous invite à faire une pause. Tu t’accoudes dessus, tout en continuant à parler de je ne sais plus quoi, mais ça n’a plus tellement d’importance. Je te rejoins, je m’appuie sur la pierre à ta droite. Mais sans le vouloir, je me suis peut-être un peu trop rapprochée de toi. Mon avant-bras frôle le tien. Par réflexe, je bafouille un « pardon » et m’apprête à m’écarter un peu. Par réflexe, ta main gauche vient retenir mon bras. On se regarde, on se sourit à peine, mais on sait que le mal est fait. Tu te penches légèrement, je me rapproche encore. Nos lèvres se touchent. D’abord timidement, puis en pilote automatique. Que c’est bon. Nous nous sommes retrouvés.


Je m’assois sur le parapet, et me voici à ta hauteur. Tu viens te glisser, debout, entre mes jambes. Pas de souci, à cet endroit-là nous sommes très tranquilles, loin des touristes et des badauds. Personne ne s’offusquera. Tu passes tes mains autour de ma taille, les miennes viennent autour de ton cou. Nos bustes se collent et cette fois nous nous sentons bouillants. Bouche à bouche, langues qui s’emmêlent, baisers dans le cou, peaux qui frissonnent, mains qui se promènent d’abord timidement puis plus librement. Nos yeux qui se perdent les uns dans les autres, cette fois échange de sourires hilares et de tendresse infinie. Nous sommes ensemble, prêts à ne faire plus qu’un. Longues minutes de corps à corps. Mais quelque chose manque tout à coup. Pas assez d’épiderme disponible. Alors je descends du parapet et, sans rien se dire, main dans la main, nous partons à la recherche de notre but soudain, dans les rues voisines. On ne sait jamais. Un petit hôtel de rien, discret, tranquille. Juste quelques heures.


On le trouve en peu de temps. Il fallait vraiment le voir. Petite entrée toute simple. Pile ce qu’il nous faut. Incroyable, on n’a même pas de gêne en entrant. Le petit monsieur, qui a dû en voir bien d’autres, n’est pas étonné. Tu échanges deux mots avec lui, précises : « jusqu’à 15 heures », il te donne une clé. Nous payons puis nous montons. À peine la porte fermée, tu me colles à elle. On a déjà lu ça quelque part. Cette fois les mains se font frénétiques. Tu ôtes mon chemisier, j’enlève ton sweat. Ton tee-shirt et mon soutien-gorge les rejoignent. Contacts électrisants. C’était ça qui nous manquait depuis tout ce temps. Ta bouche s’occupe très vite de mes seins, je ferme les yeux tant c’est bon. Mes doigts se perdent dans tes cheveux. J’ai très envie de tant de choses, mais plus que tout j’ai envie que tu diriges le cours des événements.


Un peu après, je me sens pourtant frustrée de ne faire que subir. Alors, délicatement, je t’éloigne un peu et mes mains accèdent à ton pantalon. Tu souris. Je pose la main, là, et je sens déjà une bosse qui s’assume. J’ouvre le zip, je pose ma main. Réaction. Je te rassure, tu n’es pas trop vieux, semble-t-il. Ton pantalon disparaît, puis rapidement plus aucun tissu ne reste. Tu me redresses pour ne pas te sentir seul dans cette situation. Tu m’aides à tout ôter à mon tour. On aurait pu prendre plus de temps mais il y a urgence. Alors on va sur le lit, juste à côté. On s’allonge, on se regarde d’abord sans rien faire, histoire de se dire : eh oui, on y est. Et on en meurt d’envie.


À ce moment précis nous sommes seuls au monde. Je pose ma main sur ton sexe, qui tressaille et réagit. Alors je descends un peu, posant mes lèvres sur ton torse, ton ventre. Mes seins viennent caresser ton sexe. De tes mains, tu les enserres autour. J’adore cette vision et je reste comme ça un moment en faisant de tout petits va-et-vient, tu regardes aussi et tu ne sembles pas indifférent à ce spectacle. Puis ma bouche va se poser sur ton sexe. Un baiser, un autre. Puis ma langue. Je t’entends déjà soupirer d’aise. Tu poses ta main très légèrement sur mes cheveux, tu sais que j’aime ça, mais tu me laisses faire. Je pars à la découverte de cette partie de ton corps. Lentement mais sûrement, je te lèche, je te suce, je t’avale. Je prends mon temps. Tu ne sembles pas détester. Au bout de quelques minutes de ce traitement, tu me murmures, l’air presque surpris, que tu ne vas pas résister très longtemps ; histoire de me laisser le choix ? J’ai entendu, mais je ne bouge pas. Je continue. D’accord. Ma main droite vient caresser ton torse, te titiller. Alors ta main se fait plus pesante dans mes cheveux, tu commences à m’indiquer ton rythme. Je te suis. Ça dure, ça dure. Et puis tu soupires plus fort, encore plus fort. Te voilà. Je t’accueille au plus profond de ma gorge. Quel plaisir. Laisse-toi aller. Grand moment de bien-être.


Quelques instants plus tard, je suis de nouveau allongée contre toi. Mes rondeurs, qui m’ennuient si souvent, ne semblent pas tant te déranger. Tes mains partent en promenade un peu partout. Baiser langoureux. Une main s’aventure, plus insistante, entre mes cuisses. Je les écarte. Tu sens à quel point je suis humide, inondée de désir. Là aussi, on pourrait prendre plus de temps, mais on en a tellement envie. Je vérifie que tu es de nouveau très en forme… Tes doigts entrent en moi, d’abord un, puis deux, puis trois. Tu constates que mes gémissements sont proportionnels au plaisir que tu me donnes. Quatre doigts en moi très profondément, le pouce qui excite le reste. Je ne suis pas loin de l’orgasme. Je te gémis que j’en ai envie, maintenant. Alors délicatement, tu me retournes, me voilà à quatre pattes. Les cheveux épars dans le dos. Sans tarder, tu te places derrière moi, tes mains sur mes hanches. Ton sexe arrive là, à l’entrée de mon sexe. Nous soupirons si fort. Tu entres en moi, lentement, doucement. Totalement. Tu es si loin. Tu m’emplis complètement. Va-et-vient délicat puis de plus en plus viril. Je me redresse et pose mes mains à plat sur le mur. Mes fesses sont en contact plus fort avec ton bassin, je me cambre au maximum. Tes mains quittent mes hanches pour venir malaxer mes seins, à ta hauteur. Ta bouche dans mon cou, tu me murmures des mots chauds, des gémissements graves.


Puis doucement, tu me replaces à quatre pattes. J’ai compris. Prépare-moi longuement de tes doigts. C’est important. C’est tellement bon. Ton sexe sort lentement du mien, et vient se placer un peu plus haut. Nous sommes si bien, si détendus. N’hésite pas. Prends ton temps mais viens te caler en moi. Tu entres peu à peu, tu sens le plaisir qui m’inonde déjà. Alors tu t’enfonces dans mes chairs, et tu sembles toi aussi ressentir un grand plaisir. Nous gémissons ensemble. Je me mets presque à crier, sans m’en rendre compte. De véritables décharges électriques me transpercent de plaisir. Tu vas venir, je le sens. Je jouis en cadence et tu me rejoins. Combien de temps cela dure, je ne sais pas. Le temps est suspendu.


Nous sommes de nouveau allongés face à face, les yeux dans les yeux, pas un mot, nous nous remercions du regard et du sourire déjà empreint de nostalgie. Silence, douceur, pénombre des rideaux. Nos cerveaux commencent « déjà » leur travail de mémorisation, en tentant d’appeler déjà cela un souvenir, pour l’aseptiser et en enlever toute sensation de culpabilité. Chacun à notre tour, nous allons prendre une douche. Besoin soudain d’un instant de solitude pour se remettre de ces sensations fortes. Besoin de résister à l’envie de recommencer. Avec « déjà » une forte nostalgie qui monte en nous, nous quittons à regret cette chambre qui restera NOTRE lieu. Il est « déjà » presque 15 heures. « Déjà ». Nous nous retrouvons dans la rue, main dans la main (tu ne penses plus aux gens). Nous allons boire un verre dans un café, mais nous sommes un peu perdus entre le bonheur de ce que nous venons de vivre et la tristesse par anticipation de la séparation qui approche. Nous nous disons que c’était tellement beau, tellement fort, que cela pourrait devenir dangereux à la longue. Dangereux pour nos vraies vies qui nous attendent. Nous sommes totalement sur la même longueur d’onde. À ce moment précis, on se dit qu’il n’y aura sans doute pas de deuxième fois. Pas de nouvelle expérience. Pas de sex-shop. Pas de plug, de gode, de double pénétration, rien de ce que nous avons eu l’occasion d’évoquer et qui nous exciterait tant. Dommage et en même temps plus sage, plus raisonnable. Raisonnable. On se dit que vraiment, on déteste ce mot.


Nous allons jusqu’à ma voiture, je t’emmène à la gare et je me gare en double file dans une rue sur le côté. Moment de flottement lorsqu’on sait bien qu’il faut que tu descendes de la voiture, que je redémarre et que nous reprenions chacun notre route. Mais on vient de sceller un lien très solide entre nos deux corps, nos deux cœurs. Nous ne serons plus jamais comme avant. Nous ne serons plus des étrangers. Nous serons amants dans nos têtes. Et qui sait, peut-être dans quelque temps l’envie de nous retrouver sera plus forte que les raisons de ne pas le faire.


Nous nous regardons une dernière fois pour aujourd’hui, nous nous serrons l’un contre l’autre et échangeons un très long baiser. Aucun de nous deux n’a envie qu’il s’arrête. On frappe au carreau. C’est un policier, souriant, presque goguenard, qui me demande très gentiment de déplacer l’auto par un « allez les amoureux, faut bien que ça s’arrête un jour ». S’il savait à quel point il a raison.


Je te regarde t’éloigner, je remets le contact. Salut Paris. À bientôt, peut-être…