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n° 12616Fiche technique11520 caractères11520
Temps de lecture estimé : 8 mn
04/06/08
Résumé:  "Lors de nos passages à la piscine, tous les après-midi, la beauté de ton corps musclé touchait en moi quelque chose que je ne connaissais pas..."
Critères:  hh amour tutu
Auteur : BlueAngel      Envoi mini-message
Bleu, le ciel

Bleu…


Bleu, le ciel…

Bleue, l’eau de la piscine.


Mais surtout, bleu de toi, qui es reparti ce matin avant l’aube pour la capitale. Bleu, aussi, de cette nuit sans fin que, peut-être, nous aurions mieux fait de passer à dormir…


Comme prévu, tu as quitté la maison avant mon réveil. Sans doute est-ce mieux ainsi ? Les adieux qui traînent, c’est dans les films, c’est dans les romans…


Je suis seul sur la terrasse de cette villa que j’ai louée pour un mois… Un pied dans l’eau… Elle est bonne ! Je plonge. Mes mains tendues fendent la surface aquatique. Je nage. J’y mets toute ma force, toute mon énergie ! L’énergie du désespoir ! Combien de longueurs ? Je ne sais, mes pensées sont ailleurs !



oooOOOooo




Dans la fragile lueur de ma lampe de chevet, je te revois, gracieux, debout dans l’encadrement de la porte de ma chambre. Tu viens de prendre ta douche, je ne t’ai pas entendu arriver. Ta chemise ouverte me laisse entrevoir ton abdomen musclé. Le bouton de ton short n’est pas attaché. Et le V que forme cette braguette à moitié fermée me trouble… une fois de plus.


Une fois de plus ? Oui, car cet émoi n’est pas neuf ! Cela fait deux semaines que je l’ai découvert, que je le ressens, que j’essaie de l’apprivoiser. Lors de nos passages à la piscine, tous les après-midi, la beauté de ton corps musclé touchait en moi quelque chose que je ne connaissais pas. Quelque chose d’enfoui tout au fond de mon cœur… un petit peu au-delà de l’amitié…


Sans bruit, tu t’avances. Silencieusement, tu t’approches du grand lit où je suis étendu, un livre à la main. Le signet replacé, je le laisse tomber sur le parquet. Lentement, tu t’assieds à mes côtés. Je te regarde, vaguement interrogateur. L’index sur les lèvres, tu murmures :



Avec des gestes lents, tu retires l’oreiller contre lequel mon dos est appuyé. Je recule pour te faire de la place et tu t’étends près de moi. Ce n’est pas la première fois que nous nous retrouvons ainsi côte à côte.


Lors des nombreuses balades qui ont mené nos pas de vacanciers dans la nature environnante, nous nous sommes souvent étendus ainsi après avoir marché. Couchés sur des matelas de mousse ou de sable doux, les yeux perdus dans les hauteurs, nous avons parlé, refait le monde, imaginé l’avenir. Sans nous regarder… Peut-être le ballet des nuages dans le ciel ou le mouvement imperceptible des cimes d’arbres secouées par le vent facilitaient-ils ces discussions intimes ?


À aucun moment, cependant, je ne t’ai confié les émotions fugaces que cette proximité me causait. Mais à chaque fois, mon cœur battait la chamade… Il est possible que tu l’aies entendu…


Ce soir, dans ton regard, dans ton silence, je sens que quelque chose a changé. C’est notre dernière soirée puisque, demain, tu reprends la route. Ton nouveau job t’appelle loin de l’Europe et j’ignore quand nous pourrons nous revoir.


Soudain, ta main cherche la mienne… Je m’étonne de n’être pas surpris et mes doigts s’unissent aux tiens. Tu bascules de mon côté. Avant celle de ta main, c’est la caresse de ton regard que je sens s’attarder sur mon visage. Je tourne les yeux vers toi…


Que tu es beau ! Tes yeux gris-vert sont en partie cachés par ces mèches de cheveux châtains que tu laisses pendre sur ton front. Ta barbe d’un jour me fait penser aux mannequins des magazines : ce petit côté négligé souligne la perfection de tes traits fins…


Tes doigts dans mes cheveux… sur mon front, sur mes joues. Mes lèvres les rejoignent, se posent sur eux. Tu te penches vers moi. Une dernière hésitation… Nos bouches s’unissent. Enfin je connais le goût de la tienne. Nos langues se touchent. Ma respiration s’emballe. Mon cœur s’affole, il bat à tout rompre, jusqu’au bas de mon ventre.


Délicatement, tu retires le drap qui recouvre mon corps nu. Je ne le retiens pas. Je t’enlève ta chemise, dévoilant les muscles saillants de tes épaules et de ton torse d’athlète. Tu fais valser ton short. Oh, tu ne portes rien dessous…


Mes tétons reçoivent tes baisers. Ils durcissent. Comme nos sexes qui se dressent fièrement, pleins de vie… Tes lèvres sont maintenant sur mon ventre. J’écarte légèrement les jambes. Ta main empaume mes bourses et ce contact m’électrise. Tu les masses délicatement. J’aimerais que cela dure indéfiniment.


Ton visage se perd alors dans ma toison. Ta bouche cherche l’arbre unique de cette dense savane. Elle le trouve, elle en suit le tronc sur toute sa longueur. Ta langue lape la première gouttelette de mon plaisir. Elle s’enroule autour de mon gland que tu viens de décalotter. Je me laisse aller à la langueur de cette caresse chaude et humide… Je ferme les yeux. C’est si bon… c’est si bon !


Tes lèvres entament un subtil mouvement de va-et-vient autour de ma hampe fiévreuse. Mes mains cherchent ta tête et commencent à fourrager dans les mèches éparses de tes cheveux mi-longs. Mon plaisir ne cesse de croître. Le désir est si grand que je me sens venir. Non ! Pas maintenant ! Je ne veux pas que, déjà, ça finisse !


Je me dégage, je te force à te coucher sur le dos. C’est mon tour, à présent, d’explorer les horizons nouveaux de ton corps que je découvre. Mais tu m’attires à toi et tes bras m’emprisonnent dans une étreinte fougueuse. Nos lèvres se retrouvent. Le sang rythme de ses battements nos sexes écrasés entre nous.


Doucement, je défais le nœud de tes bras. Tu me laisses faire. Tu places tes mains sous ta tête. Ma langue entame une longue promenade : ton cou, tes seins, ton ventre, ton nombril… Je te sens frémir à mon contact. Mes mains ne restent pas inactives non plus. J’entame un long massage de ton corps tout entier. Le torse, les épaules, l’abdomen… Les cuisses, les mollets… Sous mes baisers, ta peau est douce, elle goûte le soleil et le vent.


De temps en temps, j’effleure ton gland pour un petit arrêt bisous. Ton membre ne perd rien de sa vigueur. Mais je ne m’attarde pas trop à lui : son tour viendra quand tu n’en pourras plus ! Le grain de ta peau devient plus apparent, des frissons en parcourent toute la surface… Ton regard se perd dans un paysage que tu es le seul à voir…


Mes lèvres happent tes bourses, font rouler tes testicules. Je fais coulisser ton prépuce. Ta sève monte, mes doigts s’en imprègnent… Ils tournent et glissent autour de l’extrémité de ton sexe qui se tend. Je t’entends gémir faiblement.


Tout à coup, tu n’y tiens plus. Des deux mains, tu guides ma tête vers ta verge dressée. Mes lèvres s’entrouvrent et avalent en douceur ton gland tout mouillé. Le goût de ta liqueur est un peu salé. Je sens que tu te cabres, ma bouche entame un lent mouvement. Tout doux ! Les meilleures choses sont celles qui ne meurent pas trop vite…


Ta respiration ralentit. Tes mains m’appellent. Elles m’invitent à venir me placer au-dessus de toi, un genou de part et d’autre de ton cou. Nous voilà bientôt partis pour un soixante-neuf effréné. Mais, bientôt, les sommets sont atteints ! Presque en même temps, nos corps se libèrent en plusieurs longues saccades.


Couchés sur le côté, nous poursuivons nos caresses. Le dos contre moi, tu te blottis dans mes bras. Je t’embrasse les épaules et le cou. Ma main repart à la recherche de ton sexe. Elle le trouve en semi érection, poisseux de ton élixir d’amour. Doucement je te branle en faisant coulisser le capuchon de ton mât… Progressivement, il reprend forme et vigueur.


Mes forces reviennent également et je te sens placer les fesses devant mon épée qui se cherche un fourreau. Passant deux doigts dans ta toison humide de sperme, je les humecte puis j’entreprends de te lubrifier l’anus. Mon pénis durcit. Je te sens te cabrer. D’une main, tu tentes d’écarter tes fesses.


Je me dresse sur les genoux, je te retourne et te relève. Tu te places devant moi, à quatre pattes, le dos creusé. Mon gland mouillé pénètre lentement ton intimité. Quelques mouvements et me voilà entré… Je ne bouge plus, je savoure le moment.


D’une main, passée entre tes cuisses, tu saisis mes deux sacs gonflés de désir, tu les pétris contre tes fesses. Mes deux mains empoignent tes hanches. J’entame un très léger mouvement de va-et-vient… Je sens ton corps se calquer au rythme du mien. Dans la plénitude de nos deux corps emboîtés je t’entends murmurer :



Me penchant légèrement, je glisse mon bras sous ton ventre. Ma main saisit ton membre et l’enserre de son mieux. Tu gémis… Tu te contractes… Je te sens gicler entre mes doigts. Je te lâche. Je me redresse, la tête penchée en arrière… Un dernier assaut me conduit tout au fond de toi. J’éjacule à mon tour tout ce plaisir accumulé…


Nous nous laissons retomber sur le lit. Nos lèvres se rejoignent pour un tendre baiser. Tu tires le drap sur nos corps qui se lovent l’un contre l’autre. La nuit est bien entamée… J’éteins la petite lampe et le sommeil me gagne.


C’est notre première nuit… C’est la dernière aussi…



oooOOOooo




Quand me suis-je arrêté de nager ? Depuis combien de temps suis-je accoudé au bord de la piscine ? Encore englué dans la brume de mes songes, je prends conscience de mon sexe qui se contracte… Le bas-ventre collé au jet chaud qui ramène l’eau filtrée, je sens les prémices d’un plaisir grandissant.


La tête bien ancrée dans mes souvenirs de la nuit, je le laisse monter. Je garde les yeux fermés, je cherche la meilleure position… Petit à petit, le jet d’eau fait son œuvre… Comme lors d’un rêve érotique, je sens mon plaisir déferler.


Puis j’ouvre les yeux, la réalité me rattrape…


Bleu, le ciel.

Bleue… ma solitude.


Lentement, je sors de la piscine et je m’ébroue. Il y a déjà une serviette sur la chaise longue, je m’y étends. Le soleil commence à réchauffer l’atmosphère, ses rayons lèchent ma peau qui tiédit. Seuls mes yeux rechignent à sécher.


Soudain, le bruit d’un moteur. C’est rare par ici. Une portière claque. Des pas dans le gravier. Je tourne la tête. Je n’en crois pas mes yeux : tu es là !


Sans un mot, tu me rejoins. Tu t’assieds près de moi. Tes doigts retrouvent mes cheveux, tu déposes un baiser sur mon front.


Les mots tardent à franchir le barrage de mes lèvres. Au bout d’un long moment, je parviens à articuler :



Mon regard se perd dans l’azur, loin au-dessus de nous…


Bleu…


Bleu, le ciel…

Bleue, la couleur des garçons qui s’aiment.