Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 12656Fiche technique44272 caractères44272
Temps de lecture estimé : 25 mn
18/06/08
Résumé:  Deux collègues de bureau croient résister à la tentation l'un de l'autre.
Critères:  fh extracon collègues lunettes amour exhib fellation
Auteur : Alex et Anne  (Deux ex-amants s'écrivent des textes érotiques que voici !)      Envoi mini-message
Impardonnable !

16h00, je suis seul à mon bureau. Et comme souvent, je n’ai pas de travail à faire. Je surfe donc sur Internet. Mais bien vite, j’ai fait le tour de ma messagerie, de mes comptes bancaires. Une idée coquine me vient : et si je faisais livrer de la lingerie fine à ma femme ! Alors me voilà sur quelques sites de lingerie érotique. Grâce aux merveilles de la technologie, je consulte les tenues d’une boutique comme je feuilletterais un catalogue. Je suis absorbé tantôt par une guêpière aux couleurs chatoyantes tantôt par un discret tanga. Épluchant le catalogue, j’accède à une section plus amusante et rigole devant une tenue de CatWoman. Si cet ensemble prête à sourire au premier abord, la scène n’en est pas moins excitante ! Je reconnais volontiers que j’adorerais voir ma femme la porter. Quelque inconfort dans mon pantalon trahit d’ailleurs mon excitation.


Soudain un bip se fait entendre. Le signal d’ouverture des portes de l’ascenseur annonce l’arrivée de quelqu’un. Je veux fermer mon navigateur, mais c’est toujours dans ces moments-là que l’informatique vous lâche et ne répond plus. Trop tard, la porte de mon bureau donne sur l’ascenseur et je découvre Anne qui approche. Pour éviter tout danger, je laisse tout en plan, j’éteins le moniteur et me retourne pour faire semblant de me concentrer sur un dossier important.


Juste à temps ! La démarche légère, elle entre dans notre bureau. Quelle tentation cette femme ! C’est chaque jour le même plaisir de la contempler, une jeune femme superbe, plutôt élancée et dans des tenues très tendance, très cintrées et dans des pantalons qui moulent ses délicieuses fesses… Son visage fin, ses yeux noisette, ses cheveux bruns, ses seins,… je m’égare… je suis subjugué et inattentif. Avec un drôle de regard, elle attend une réponse à ses salutations que je n’ai pas entendues.



C’est bien moi ça ! Une superbe femme me fait coucou de la main en voiture, et moi, pauvre piéton absorbé par ses pieds, je rate tout ! Sur ce, mon téléphone portable sonne. C’est la communication que j’attendais. Cet appel étant privé, je m’éclipse discrètement.


À mon retour, je la retrouve assise à mon bureau, penchée sur mon ordinateur. Merde, mon PC ! Téléphone portable à la main gauche, elle se lève de mon fauteuil.



On se fait alors la bise, elle arbore un grand sourire ! Oui, je suis sûr qu’elle a vu quelque chose sur mon PC. Elle reprend aussitôt son portable, rentre dans l’ascenseur et reprend avec son interlocuteur :



À la porte de mon bureau, je la regarde s’en aller. Pas moyen de décoller les yeux d’elle. Elle est magnifique dans son jean moulant, avec sa séduisante chemise blanche qui lui dessine une taille de guêpe. Elle entre dans l’ascenseur. Il bipe, mais ne me fait pas réagir pour autant. Les portes commencent à se refermer. Anne lève les yeux se sentant observée, me regarde, me fait un clin d’œil et me mime silencieusement une bise. Ouah ! Ai-je rêvé ? Non aucun doute ! Les portes sont fermées mais l’image reste gravée dans ma tête. Mais en quel honneur ? J’hallucine ! Trop cool ! Mais au fait, mon PC… Je me jette littéralement sur mon clavier ! Mon cœur bat la chamade sous l’adrénaline.

Et merde ! lancé-je. Le navigateur est toujours ouvert. Il affiche les pages jaunes où elle vient de rechercher les coordonnées de son hôtel. Le drame ne s’arrête pas là, le site de lingerie fine est présent dans l’onglet précédent, et CatWoman est toujours là, menaçante avec son fouet…



—o[]o—



Le surlendemain, en arrivant, pas mal de monde est déjà arrivé, dont ma si séduisante collègue. En m’approchant du bureau, je ne manque pas de remarquer son superbe chemisier noir, taille toujours cintrée, mais un décolleté plus profond qu’à son habitude. Elle n’a pas une opulente poitrine, mais on s’y laisserait facilement piéger le regard ! D’ailleurs je reste persuadé que ce pendentif qui plonge dans son décolleté n’est rien d’autre qu’un subtil appât. Heureusement, je relève les yeux avant qu’elle ne m’ait vu ! On se fait la bise, elle me conte sa difficile journée de la veille et son déplacement, mais je n’arrive pas à m’enlever de la tête ce merveilleux clin d’œil, sans oublier ce baiser lancé à la sauvette. J’oublie encore moins qu’elle m’a surpris à consulter un site de lingerie. Et quelle lingerie ! Par contre, elle ne semble pas affectée, aucune gêne, aucune remarque sur le sujet. Du coup, la conversation se poursuit en toute logique sur le thème du travail.


Cette semaine, Anne et moi travaillons ensemble sur un projet d’échangeur routier. Les différents plans sont étalés sur la grande table en véritable ronce de polyester. Nous gravitons autour pour vérifier chaque détail du projet. Et chaque fois que nos corps s’effleurent, une véritable vague d’adrénaline submerge mon corps. Je culpabilise des sentiments que je ressens. J’aime ma femme, mais ma collègue accapare de plus en plus mes pensées.


Nous réfléchissions à l’implantation de la signalisation verticale quand le feutre d’Anne lui glisse des doigts et roule sur la table. Anne se penche alors et se retrouve quasiment allongée sur la table de réunion. Trop rapide, son espiègle stylo roule jusqu’à moi. Je le rattrape mais mon regard ne peut résister et plonge dans son décolleté. Ses seins, compressés contre la table, m’offrent un saisissant spectacle. Mon indiscrétion a été remarquée, mais je réagis rapidement comme pour éviter toute remarque :



Je lui tends alors son feutre, nos doigts s’effleurent une éternelle seconde. La réaction est immédiate, l’adrénaline porte mon sang à ébullition. Je me surprends alors à lui proposer :



Ma nuit et ma journée de demain vont me paraître bien longues à attendre ce rendez-vous !



—o[]o—



Je passe pas mal de temps à me préparer ce lendemain soir. Je change plusieurs fois de tenue pour finalement opter pour un pantalon noir et une chemise blanche de grande marque. J’ai prévenu ma femme que je rentrerais tard car je sortais avec des collègues de bureau. Je ne lui mens pas sur la forme. J’omets juste de préciser que nous ne serons que deux. Mais, je ne parviens pas à me mentir. Ce que je suis en train de faire me donne honte. Pour me calmer, je rejette tantôt la faute sur nos fréquentes disputes, tantôt sur la passion qui s’efface avec le temps. Mais ça ne marche pas. Au contraire même !


Anne est absente aujourd’hui. Elle avait demandé congé à notre directrice pour un rendez-vous personnel. Elle m’a néanmoins précisé par mail l’heure du rendez-vous.


Le soir, j’arrive donc au point de rendez-vous à l’heure fixée. Le bar diffuse une agréable musique. Le décor de style médiéval est plutôt déconcertant. Anne n’est pas encore arrivée. Connaissant la tradition écossaise, je vais au bar pour me commander une bière en attendant Anne. Ce bar me plaît déjà, il offre de nombreuses variétés de bières pression. J’interroge la barmaid sur ce qu’elle a comme pression. Malgré la répétitivité de cette tâche, c’est d’un ton très accueillant qu’elle me vante les saveurs d’une liste de bières allant de la blanche à la noire.


C’est alors qu’à mon oreille, on me souffle :



Je me retourne et me retrouve nez à nez avec Anne. Je souris et allais l’embrasser quand la barmaid me demande :



Enjoué de retrouver Anne, je la regarde à nouveau et lui fais la bise pendant que la barmaid sert les bières. Elle est magnifique et je ne peux m’empêcher de la contempler en détail. Elle est perchée sur des bottines à hauts talons, un pantalon marron, mais c’est sa chemise en soie qui me plaît le plus. Une chemise de couleur chocolat avec un haut col légèrement ouvert. Mes yeux remontent à son visage fin. Son regard plein de force me fixe et me trouble. Consciente de ce que je viens de la dévisager, elle me dit alors, pleine d’assurance :



Déstabilisé, je lui retourne la question :



Sur ce, Anne s’éclipse. J’attends nos bières, règle la note et la rejoins.



—o[]o—



En bas des escaliers, je remarque que les seules lumières proviennent des spots directionnels placés juste au-dessus de chaque billard. Leur faible hauteur et leur orientation ne projettent la lumière que sur le tapis des billards. La salle se retrouve plongée dans une très agréable pénombre. Je balaie la pièce du regard à la recherche d’Anne. Elle s’est installée tout au fond, sur le billard le plus éloigné de l’escalier. J’ai tout le temps de la contempler en m’approchant. Elle me tourne le dos et, sans gêne, j’en profite pour mater son petit cul. Je me surprends moi-même à penser en termes aussi crus alors que je me veux toujours respectueux et galant. Quand j’arrive, Anne me gratifie d’un grand sourire de ses fines lèvres illuminées grâce à un subtil gloss rose. Aucun doute, je suis sous le charme.


Je lui tends sa bière, elle me tend en retour la queue de billard qu’elle a choisi. Je remarque qu’elle a choisi deux des plus fines queues parmi celles à disposition. J’ai bien peur que ce soit une bien bonne joueuse. Je ne mets d’ailleurs pas trop de temps à comprendre que mes craintes sont fondées. Bon, il va falloir que je mette ma fierté et mon esprit de compétition de côté. J’espère juste ne pas passer pour un manche.


Mes espérances volent vite en éclats, nous avons déjà fait quelques parties et je n’en ai pas gagné la moindre. Mais la tristesse me gagne, nous jouons sans vraiment prendre le temps de parler. Je n’arrive pas à lancer le moindre sujet de discussion intéressant. J’imagine alors aisément la suite de la soirée… Nous allons jouer, commencer à nous lasser, nous faire la bise et rentrer. Je me sens comme dans une série Z, incarnant le boutonneux de service, lourd mais gentil qui tient la compagnie de la pin-up en attendant que le héros débarque.


Non, Lex, pensé-je, prends ton courage à deux mains bon sang, et titille-la un peu. Après tout tu n’as rien à perdre, elle a accepté un rendez-vous seule avec toi. Allez lance-toi merde !


À force de me motiver ainsi, je parviens à me lancer :



Mon cœur bat la chamade. Je remarque facilement qu’Anne est déstabilisée, elle n’a pas raté son coup, mais la bille blanche ne s’est pas replacée comme elle le souhaite. J’espère ne pas avoir été trop loin. En tout cas la rupture entre le joueur passif et cette réplique est plutôt violente. Mais je suis vite rassuré par son sourire et son pétillant regard.



J’ai touché juste. Cette fois, elle rate totalement son coup. Je me lève, passe juste à côté d’elle. Elle est encore penchée sur le billard et semble hésiter. Je me penche et lui chuchote que je ne suis pas du genre à divulguer un secret, que cela restera entre nous deux. Je la sens apaisée, je l’espère plus confiante et plus confidente.



Je prends position pour jouer un coup très simple. Anne s’est assise en face de moi et termine son verre. Tandis qu’elle porte son verre à sa bouche, je ne peux m’empêcher de fixer sa poitrine. Des seins magnifiques dans sa chemise de soie si aérienne !


Je fais le tour de la table, et prépare le coup suivant quand Anne me demande des explications. Je ressens facilement le soupçon d’ironie dans sa voix. Me voilà piégé à mon propre jeu. Tant pis, j’en ai trop dit ou pas assez dit. Il ne me reste plus qu’à foncer.



Devant son silence, je cherche une solution pour enchaîner, mais j’ai hésité trop longuement. Anne doit être embarrassée par la tournure de la conversation. Elle change de sujet et me demande :



Pendant qu’elle remonte au bar, je joue et rate volontairement mon coup. En son absence, les questions fusent. Que comprendre ? Veut-elle changer de sujet ? Souhaite-t-elle éviter cette conversation ? Veut-elle remettre de la distance ? Mais dans ce cas, pourquoi aller chercher à boire ? Elle aurait pu s’absenter aux toilettes. Le doute me gagne à nouveau.


À son retour, elle tient triomphalement deux verres. La liqueur est transparente et baigne dans des glaçons. Dans chaque verre, une tranche de citron vert.



Anne rigole et regarde le jeu. Je m’installe dans le fauteuil face au coup qu’elle devrait jouer. Anne joue la bille que j’attendais. Elle s’allonge alors sur le billard, face à moi. Son regard se porte sur moi. Je me sens fébrile et des frissons courent le long de mon échine. Je range ma timidité de côté et choisis de ne pas la lâcher du regard. Plus elle se penche et plus il m’est aisé de contempler son décolleté. À mon grand désarroi, son col n’est pas beaucoup déboutonné et mes yeux parviennent à peine à profiter de la scène. Je suis sûr qu’elle a compris mon manège. Elle aussi soutient mon regard et joue sa bille sans trop regarder le jeu. Ce coup très simple, elle le rate.



Anne prend alors son verre et en descend une autre gorgée. Je me place contre le billard à mon tour et juste avant de jouer Anne me souffle dans l’oreille. Déstabilisé, je rate complètement mon coup et réalise une fausse queue. En tout cas, ça la fait bien rire.



Seulement sa phrase ne me fait pas rire. Je ne veux absolument pas tomber dans le même travers que son petit ami. Je saisis la perche qu’elle me tend pour rebondir et enfin, je sors une réplique dont je suis fier.



Anne entre apparemment de bonne grâce dans mon jeu. Je sens que la situation va m’échapper, mais après tout, n’est-ce pas ce que je recherche… Anne reprend alors la bille blanche et la replace exactement où elle était. Elle se retourne, fait le tour du billard et se place face à moi. Puis elle me met au défi de réussir mon coup.



Je remets un peu de bleu sur ma queue, je bois une gorgée de vodka et reviens au billard. Anne me fait face. Je m’avance pour jouer ce coup qui mine de rien est assez aisé, même pour moi. Quand je me penche pour jouer, Anne en fait autant. Bras tendus, elle s’appuie sur ses mains de chaque côté du trou où je compte rentrer ma bille. Elle se penche vers moi et chuchote :



Elle se penche un peu plus, et je remarque qu’elle a déboutonné un bouton de son chemisier. Si son chemisier est sombre, la lumière des spots se réfléchissant sur le tapis ne me prive pas d’une imprenable vue sur sa poitrine. Ses seins sont merveilleux, deux pommes prises dans un écrin de satin de cette même couleur chocolat que celle de son chemisier. Je mets bien deux bonnes secondes à relever les yeux. Anne me congratule d’un clin d’œil et répète :



L’équivoque de cette phrase me déconcentre. J’essaie néanmoins d’aligner ma queue sur le trou pour y rentrer calmement mais sûrement cette bille. Si je la rentre, elle sera obligée d’aller plus loin. Je m’applique au mieux, mais mes yeux déjà me trahissent et replongent dans son décolleté. Anne le sait et ne bronche pas. Je me concentre sur le trou et joue mon coup. La bille blanche part mal. Certes, elle vient pousser la jaune qui roule à son tour. Mais elle se dirige trop sur la gauche. Anne sourit de mon échec. Mais elle déchante vite. Par la plus insolente des chances, la bille jaune vient toucher une autre bille et se dirige droit vers le trou pour y tomber en douceur. Anne est médusée.



Je m’approche de la table pour finir mon verre. Anne qui peste encore un peu devant mon sourire ironique, porte alors la main à son chemisier. Non, elle ne va pas le reboutonner ? Ah non, ce n’est pas ce que je voulais. Ce n’est plus vraiment moi qui agis, alcool ou hormone, je vois alors ma main se déposer sur la sienne pour l’interdire de toute action.



Anne s’empourpre enfin, hésite et me fait une proposition que je ne peux refuser.



Pour tout acquiescement, je lui donne ma queue de billard et rejoins le comptoir pour y chercher des boissons. Je rêve alors de déposer mes lèvres sur les siennes si délicates, d’enlacer de mes bras sa taille de guêpe, de la serrer contre moi avant de l’embrasser à pleine bouche. C’est avec une passion dévorante qu’elle me rend mon baiser. Je succombe. Mon corps s’électrise, ma main libre reprend l’initiative et se balade d’abord sur ses fesses. À son tour, sa main vient se glisser dans la poche arrière de mon pantalon pour mieux m’agripper. Ma main remonte alors le long de son chemisier et mes ongles viennent frôler sa gorge avant de remonter le long de son cou. Anne laisse s’échapper un soupir de plaisir. Ma main se saisit de sa nuque et notre baiser devient fusionnel. Anne se recule pour me réclamer alors :



J’étais dans un état second. Essayant vainement d’atterrir, je rejoins Anne. Son chemisier est toujours légèrement entrouvert. En me rapprochant, je souffle un bon coup pour me détendre. Mais c’est peine perdue. Mes yeux la dévisagent sans gêne de la tête aux pieds. Je succombe en admirant ses cheveux relevés et sa tenue qui lui donne un look de femme d’affaires inébranlable. Anne est l’incarnation même de mes fantasmes. Légèrement appuyée sur le billard, elle ne me quitte pas des yeux pendant que j’approche avec les vodkas. Je suis si déstabilisé, qu’elle est obligée de me rappeler que c’est à moi de jouer.


La suite de la partie est un des rares moments où un homme et une femme savent qu’ils se plaisent mutuellement, nos doutes sont levés. Anne multiplie les coups m’offrant une vue superbe sur son décolleté ou sur ses fesses. À chaque seconde, je jouis de l’instant présent en m’interdisant de la toucher. J’aimerais lui rendre la pareille, mais elle ne rate quasiment aucun coup. Nos verres se vident rapidement et finissent de nous enivrer. L’une des rares fois où je joue, en clair, quand je casse le jeu, Anne passe derrière moi et son corps frôle mes fesses. Si déstabilisé, je rate ce casse. Les billes sont à peine éparpillées sur le billard. Seule la noire se retrouve juste devant un des trous. Comme je n’ai rentré aucune bille, c’est à Anne de reprendre la main. Anne joue en m’offrant à nouveau une vue imprenable sur sa poitrine. Mais pour une fois mon regard ne faiblit pas et reste plongé dans le sien. Elle joue et je ne sais comment, elle faute en rentrant la noire. La partie est perdue pour elle. Volontairement, je ne sais pas, mais il y a de fortes chances ! Je la regarde et lui propose d’aller faire un tour. Anne sourit. Visiblement, elle aussi n’a plus envie de jouer à ce jeu.



—o[]o—



Dehors, nous décidons de rentrer et marchons tranquillement vers son appartement. Le ton est léger et nous discutons de son entretien. Une société de forte renommée l’a contactée et s’intéresse à son profil. Au fil de notre promenade nocturne, je comprends que cet entretien s’est très bien passé.


Une quinzaine de minutes plus tard, nous arrivons sur le perron de son immeuble. Nous y discutons encore cinq bonnes minutes, quand un bruit de fenêtre interrompt Anne. En fermant ses volets, un voisin nous témoigne son agacement dont l’origine est bien sûr nos bavardages. Anne me prend alors la main et m’invite à la suivre. Nous passons sous le porche d’entrée et rejoignons une grande cour intérieure. Entourée d’arcades dans le style Art Nouveau 1900, cette cour éveille ma curiosité d’ancien architecte.



Curieux, je suis Anne sous les arcades qui courent le long de l’immeuble Renaud. Nous arrivons sous un porche qui aboutit sur une autre cour, plus petite celle-ci. Sous le porche, Anne m’arrête pour me dire :



Regardant autour de nous, je ne remarque aucune statue. Je cherche encore une dizaine de secondes avant de comprendre l’idiot que je suis.



Sa dernière phrase m’émeut. Depuis un moment je culpabilise à l’idée des sentiments que j’éprouve pour elle. Je culpabilise à l’idée même de tromper ma femme. Mais, Anne, elle éprouve le même tourment. Je cherche une solution, pour que tout finisse bien. Et la solution que je choisis, la lâcheté du moment présent, ne sera sans doute pas la bonne… Je dépose mes mains sur les hanches d’Anne. Un frisson parcourt son corps, mais elle s’avance d’un petit pas. Encouragé, je dépose mes lèvres sur les siennes en humant les délicieux effluves de son parfum. Sa main glisse et remonte le long de mon dos et enlace ma nuque avec une douceur divine. Notre baiser devient fusionnel, nos langues se mêlent et s’enlacent à leur tour. Mon cœur s’emballe, comble mon corps d’une chaleur bienfaitrice. Délaissant ses fines lèvres, ma bouche court le long de son cou et mes dents mordillent ses trapèzes. Sa peau est si fraîche. Anne laisse échapper un soupir de plaisir avant de m’embrasser le lobe de l’oreille. Des frissons parcourent son corps. Comme pour la réchauffer, mes mains glissent dans son dos et se rejoignent pour mieux l’étreindre. Quant à ses mains, elles dégagent les pans de ma chemise et viennent griffer de leurs ongles mon dos. La décharge d’adrénaline me libère. Agrippant Anne par les fesses je la plaque contre le mur, mais elle n’est pas femme à se laisser faire. Voulant conduire la danse, elle me saisit à son tour, dans une harmonieuse valse, je me retrouve à mon tour dos au mur. Anne contre moi, entrouvre ma chemise et m’embrasse le torse.


Ses dents mordillent mes seins pendant que ses mains libèrent mon phallus de sa prison. Il perle déjà du feu qui nous brûle. Le saisissant, elle commence à le caresser. Ses lèvres remontent à mon oreille où Anne me susurre :



Orgueilleux, je souris et la provoque en pariant sur plusieurs minutes. Quel idiot !



Quand la sensation du premier coup de langue sur le frein remonte, je commence déjà à regretter de ne pas m’être contenté de relever le défi… La culpabilité des premiers instants s’évanouit quand mon regard croise le sien. Son regard me me défie plus, il me conquiert. La force qui s’en échappe me désarçonne. Et quand, entre ses doigts, elle me se saisit, je me prépare déjà à ma défaite et me contente de savourer le plaisir qui m’est offert. Sa bouche passionnée avale enfin mon gland, que ses joues enserrent. C’est au tour de sa langue de le narguer en roulant autour.


Son regard est trop envoûtant pour que je le soutienne sans défaillir. Plaquant ma tête contre le mur, je regarde autour de moi, recherchant une bulle d’oxygène. Serait-ce une ombre sous une des arcades ? Serait-ce une branche d’un de ces buissons, ou un chat que nous perturbons dans sa chasse nocturne ? Non, il y a bien quelqu’un qui nous épie. Anne redouble d’effort et pompe vigoureusement ma bite totalement gorgée de sang.


Anne tourne légèrement la tête. Elle aussi semble avoir perçu l’ombre. Va-t-elle s’arrêter ? Non ! Nos regards se croisent, elle m’apostrophe d’un clin d’œil. Cette complicité m’achève et je me sens venir. J’ai même peine à retenir quelques râles tant l’extase me transporte. Consciente que mon orgasme approche, Anne relâche son étreinte et me lance alors :



Anne me saisit entre ses doigts et continue de me branler en jouant avec sa langue sur l’extrémité de mon gland, la bouche grande ouverte pour m’avaler. Le spectacle est digne des plus belles salopes de films porno, je n’y résiste pas une seconde de plus et des jets de sperme s’échappent. Et ils signent la perte de mon pari. Anne pour asseoir sa victoire me reprend en bouche et m’essuie de mes dernières perles.


Quelques secondes plus tard, Anne se redresse. Je la prends dans mes bras. Nous espérons que le spectacle a plu à notre invité. Mais l’ombre, déjà, a disparu. Je veux remercier Anne d’un baiser, mais elle me l’interdit pour me demander :




—o[]o—



Ce n’est pas sans une certaine culpabilité que je suis Anne. Sortant de son sac à main une lourde clef, elle ouvre la porte d’entrée. D’un sourire, elle m’invite à entrer dans son appartement au semblant très accueillant. Anne me débarrasse de ma veste et la pose sur un portemanteau en acier griffé. Pendant ce temps, j’entre dans le salon toujours plongé dans le noir. Les reflets de la lune rendent par la large baie vitrée du balcon une atmosphère particulièrement calme. De magnifiques arbustes se dessinent dans les rayons et donnent une vie onirique à son appartement en estompant l’effet spartiate du mobilier. Anne allume la lumière. L’appartement, ancien, a été profondément remanié, une cuisine américaine, vieille mode des années quatre-vingt-dix, donne sur ce salon.



Sous la douche, les souvenirs fusent et ne font qu’accroître mon sentiment de culpabilité. Mais, Anne, en ouvrant la porte, les balaie de sa simple présence. Je tourne la tête vers elle. Anne a enlevé ses bottines et marche nu-pieds dans la salle de main. Elle me regarde dans le reflet de la glace et me lance :



L’assurance de cette femme m’envoûte. Un brin narcissique, elle s’admire dans le miroir pour vérifier ses lentilles.



Une minute plus tard, elle revient. Toujours de dos, je regarde son reflet dans le miroir qui commence à s’embuer. Elle porte ses lunettes à large monture noire. Dans sa tenue de femme d’affaires, elle me fait penser à une riche avocate, ou plutôt à la brillante présidente d’une multinationale. Elle s’avance vers la glace et me demande :



Alors, elle déboutonne à nouveau son chemisier. Après avoir ouvert les trois premiers boutons de son chemisier, elle s’approche de la vitre de la douche et reprend sa provocation en m’offrant un splendide spectacle :



Ne voulant briser la poésie du moment, je m’abstiens de tout commentaire et profite pleinement de l’instant présent. Quelle femme, bon sang ! Ce corps si magnifique ! Cet esprit si brillant ! Et cette provocation arrogante à souhait ! Un véritable fantasme ! Comment diable une femme comme elle peut exister ? Dans la glace, je remarque que son fin soutien-gorge a disparu. Sa poitrine est ferme, ses seins provocants sont un véritable appel.



Habillée, Anne entre alors dans la douche, malgré la température de l’eau, le spectacle me saisit, un nouveau frisson me parcourt. Sa main droite vient me caresser ma fesse et m’accompagne pendant que je lui fais face. Résistant à la tentation de me jeter sur elle pour assouvir mes penchants les plus bestiaux, je profite du spectacle des gouttes d’eau qui viennent perler sur la soie de sa chemise. Au fil de l’eau, sa chemise se colle à ses seins. Quelle poitrine ! Quel corps ! Tout en finesse ! Les ongles d’Anne remontent le long de mes fesses et m’électrisent. Mon index plonge le long de sa gorge, ruisselle entre ses seins et, dans sa chute, il emporte un à un les boutons restants. La chute en cascade n’épargne pas son pantalon. Il glisse sans fin le long de ses interminables jambes. Sa main gauche revient sur mon torse avant de descendre pour saisir mes bourses. Mon autre main plonge sous sa chemise détrempée pour se saisir de son sein. Imprimant une légère pression, elle soupire, mes ongles roulent alors autour de son aréole. Mes lèvres goûtent alors son cou. La délicieuse odeur de son parfum m’enivre à nouveau, une chaleur oppressante envahit mon corps. Nos lèvres fusionnent dans un plaisir charnel. Rapidement elle se débarrasse de son string, se recolle à mon corps. Inversant nos places, son corps se retrouvent totalement sous les jets d’eau chaude. Enlevant sa monture, je caresse son visage plongé sous cette fontaine. Soupir de plaisir. J’embrasse ses lèvres trempées. Sa jambe se pose dans mon coude, de ses doigts elle guide mon sexe vers son antre. Doucement je la pénètre, résistant de tout mon être au plaisir de cette merveilleuse sensation de soie. Elle aussi commence à vibrer de cette première étreinte, ses yeux se plissent, ses doigts se crispent dans mon dos. Reprenant le dessus et son rôle d’insoumise, elle recule sa tête, me fixe de ses yeux noisette. La pluie de la douche dégouline le long de son visage, descend le long de son corps, chute de ses seins pour venir s’écraser sur nos sexes avant de disparaître.



Hésitant sur la réponse, je n’ai pas le temps de lui avouer que je rêve de cette même nuit, avec le même sentiment de culpabilité. Elle enchaîne trop vite pour me laisser répondre et me souffle à l’oreille :



Agrippant chacune de ses fesses dans mes mains, ma réponse se traduit par un violent coup de reins. L’équilibre précaire ne me permet malheureusement pas de lui témoigner toute ma force. Ma virilité en prend un sérieux coup. Lisant dans mes pensées, elle sourit et me susurre d’attendre. Elle se retourne, se cambre doucement en m’offrant une vue que je ne peux m’empêcher de commenter :



Un clin d’œil accueille mon compliment.



Je l’admire, sa taille est si fine, ses jambes si longues et douces à caresser. De sa main gauche elle empoigne alors la barre de douche, de la droite elle écarte ses lèvres pour mieux m’accueillir. La vue est tellement excitante, voir ainsi ma bite se faufiler en elle… Profitant de la position, excité comme un diable, j’accélère le rythme, je la pénètre de plus en plus fort. Restant néanmoins attentif à ne pas être trop bestial, je déçois Anne car elle se retourne et me lance sauvagement :



Mon orgueil de mâle insulté, je vire au rouge et succombe à ce que je crois être mes instincts les plus fauves. Insultées, mes griffes s’enfoncent dans ses hanches. Vexé, je lui assène de violents coups de reins pour m’enfoncer au plus profond de son être.



Un dernier atome de galanterie me retient de l’insulter. Mais décidément cela ne lui sied guère à cette déchaînée.



Anne sourit de sa réussite, mais je ne m’en rends pas compte. La colère et l’excitation me font perdre le contrôle, je l’insulte de tous les noms, accompagnant mes insultes des plus violents coups de reins. Brûlant mes veines, l’adrénaline décuple mes assauts. Enfin baisée à ses souhaits, Anne accompagne désormais chacune de mes ruées de cris, cris qui se font de plus en plus forts. Elle continue de m’intimer l’ordre de la baiser. Ces ordres maintiennent mon état de rage. Son con, véritable gant de satin, se resserre sur ma bite. Sans prévenir, ma rage explose dans son antre, mes attaques se réfrènent à peine. Anne ne crie plus, elle cherche l’air sous la douche battante. Elle suit de moins en moins mon rythme, concentrée sur son plaisir. Ses yeux son clos, sa bouche grande ouverte. Alors ses genoux commencent à plier. Mon adrénaline se dissipe, mes jambes à leur tour menacent de se dérober. Épuisé, je pose un genou au fond de la douche. Anne aussi s’assied sous la douche, l’eau frappe encore ses seins. D’un geste, elle arrête l’eau. Ma respiration m’empêche de parler.



Essoufflé, vaincu par chaos, je n’en ai pas moins un dernier sursaut d’orgueil.



Anne aussi semble épuisée car elle ne m’invective pas. Elle rigole même mais s’interrompt bien vite en m’avouant qu’elle n’en peut plus, que je l’ai tuée. J’en éprouve une virile fierté… Nous restons un long moment sous la douche. Seul le signal sonore de la machine annonçant le café nous fait émerger de la salle de bain.



—o[]o—



Aujourd’hui, Anne vient de me quitter définitivement. Comme attendu, elle a obtenu ce poste tant convoité et l’a accepté. Mais l’ombre que nous avions aperçue sous le porche n’était autre qu’une connaissance de ma femme. Apprenant la nouvelle, ma femme m’a quitté et notre divorce est en instance.


Aujourd’hui Anne n’est pas plus heureuse. Son petit ami n’a pas voulu quitter son emploi pour la suivre. Loin d’être stupide, il avait d’ailleurs bien compris que les sentiments d’Anne avaient changé à son égard. Il la soupçonnait à juste titre d’adultère.


Aujourd’hui, Anne et moi nous sommes donc quittés sur le quai de la gare. Nos derniers adieux se mêlaient de notre tristesse, de notre culpabilité mais aussi d’un début d’amour, trop récent néanmoins pour survivre à nos destins. Je ne souhaite pas la suivre. Partir loin de mes enfants est trop difficile pour moi.


Aujourd’hui, dimanche, je descends les marches d’escalier et m’enfonce sous la voie ferrée. Au dessus, les rails du train résonnent dans mon cœur et y gravent à jamais le sentiment d’abandon, de solitude et de faute. Mon échec à résister à cette femme me condamne à rejoindre un miteux hôtel, loin d’Anne, loin de ma femme, loin de mes enfants, que je ne verrai plus que quelques week-ends par an. Notre dernier point commun à Anne et moi est notre faiblesse qui a détruit son couple, ma famille, mon mariage. Notre avenir n’est pas rose, mais mon sort n’est-il pas plus enviable que celui de ma famille offensée, trahie, insultée et finalement abandonnée ? Je suis impardonnable…