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n° 12785Fiche technique18434 caractères18434
Temps de lecture estimé : 11 mn
18/08/08
Résumé:  Jérôme découvre en lui une envie de petits jeux où domination et plaisir se mêlent. Jennifer s'y prête.
Critères:  fh extracon inconnu telnet fsoumise hdomine cérébral voir intermast nopéné jeu attache -fsoumisah
Auteur : Professeur Calard      
Fallait-il le faire ?

«  C’est bon, la Golf noire est dans le bon sens », me dis-je.

J’étais au bas de l’immeuble et le fait de voir cette voiture sombre garée dans le sens du départ signifiait que je pouvais monter. Mon cœur se mit à battre, devais-je y aller ? Mais il était trop tard, il me fallait tenir ma parole vis-à-vis d’elle et aussi de moi. Il faut être honnête dans ses choix et les vivre en entier. La liberté est un acte qui se vit.



* * * *



Je m’appelle Jérôme, j’ai 41 ans, une vie réglée, tranquille, peut-être ennuyeuse sur le plan de la libido. J’avais toujours envie d’aller un peu plus loin dans mon couple sans m’en donner les moyens, de peur de casser une mécanique que notre entourage admirait.

Mais là, suis-je allé un peu trop loin ?


Tout avait débuté six mois auparavant sur un de ces sites des rencontres sérieuses sur le net, une « déconnade » suite à une discussion avec un copain. Il m’avait branché sur un site de célibataires, qu’il utilisait pour faire des rencontres et que lui-même qualifiait d’efficace en attendant de trouver l’âme sœur.

À chaque fois, il rencontrait une femme avec laquelle il faisait l’amour avant de découvrir qu’ils n’avaient rien de commun. La vie à l’envers. La liaison ne durait pas mais le niveau des rencontres et leurs conclusions au lit avec des femmes plutôt jolies me donnèrent l’envie de m’y mettre sans trop y toucher. Un petit jeu, c’est tout.



* * * *



J’arrivai devant la porte du numéro trois, un bâtiment d’habitations assez luxueux datant des années 70 avec une entrée faite de marbre sombre, de plantes vertes et des grandes glaces près des boîtes aux lettres. Je tapai le code d’accès A1216, le sésame moderne, et une pulsion électrique délivra la porte. Je la poussai d’une main moite. Le code d’accès comme la voiture faisaient partie du scénario mais je ne vais pas anticiper sur celui-ci, qui nous avait donné beaucoup de travail.


Le standing du bâtiment m’étonna. Dans mon esprit, Jennifer était une personne moins riche. Avec sa voiture et son appartement elle semblait bien se débrouiller. Cela me prouvait que nous ne nous connaissions pas. Tout jusqu’à ces instants n’était qu’imaginaire. Nous plongions dans la réalité avec un élan sans origine.



* * * *



Mes débuts sur la messagerie furent modestes, cela provenait certainement de ma timidité, mais surtout d’un manque de volonté de concrétiser. Les quelques mots qui apparaissaient sur un écran à côté d’un prénom féminin me suffisaient. Ces dernières décennies nous ont appris à nous complaire dans un monde virtuel, le cerveau serait-il tout puissant sur le reste du corps ?

Puis je reçus un message anodin.


Jennifer souhaite discuter avec vous.


Je trouvai le prénom ridicule, le pseudo vulgaire. Je lui répondis donc rapidement.


OK, mais c’est moi qui fais la règle du jeu !


Ce type de réponse, en général, calme beaucoup et la personne d’en face passe à un autre interlocuteur. Pourtant, des mots apparurent lentement :


Pourquoi pas ? Il y a des règles dans tous les jeux et j’ai l’habitude de les suivre.


Ce fut dans la surprise que je répondis.


Les règles permettent en effet de mettre en place des relations mieux définies. Jennifer, êtes-vous prête à rentrer dans mon jeu ?


  • — Oui. On y va ?


Je pris cette réponse avec amusement mais j’aurais préféré « Allons-y » qui aurait signifié une personne d’un meilleur niveau. Néanmoins, je n’avais rien à craindre.


Je vais vous poser deux questions : Comment faites-vous pour que les hommes vous regardent et vous désirent ? Quelle est la différence entre soumission et respect dans le lien homme-femme ? J’attends des réponses spontanées où vous ne vous cacherez pas et où votre conscience sera mise à nu.


Osé, non ? Il devait être tard et je ne pense pas avoir bien pris conscience de cette phrase. J’ai plutôt un style doux. En fait, je pensais avoir un style doux, mais il n’en est rien.


La réponse fut franche :


Pour qu’un homme me désire il faut que je le désire moi-même. Dans ce cas tout est possible, même la soumission la plus totale.


Nous entrions dans le vif du sujet. Jennifer répondait au jeu plus que je ne l’aurais pensé. J’aurais pu lui demander si elle avait déjà désiré un homme dans ces conditions, mais alors elle m’aurait raconté ses amours ou ses phantasmes et rien de concret n’en serait sorti. Ainsi parti sur ma lancée, je continuai :


Si vous avez envie de me désirer prenez votre carte d’identité, cachez les données que vous ne souhaitez pas me dévoiler, scannez-la et envoyez-moi le fichier dans la boîte-mail d’échanges du site. Si vous le faites avec suffisamment d’informations je vous enverrai, à mon tour, des éléments vous prouvant que je suis un homme honnête et intéressant qu’il est bon de désirer. À bientôt j’espère, Jennifer.


Ce faisant, je fermai les connections. Finalement je n’étais pas allé très loin.

« Encore une femme qui cherche à se faire des sensations », ai-je pensé.

Pourtant, le lendemain, un mail m’attendait, datant d’une heure après notre conversation. Jennifer m’avait envoyé sa carte d’identité sans rien cacher. Elle mesurait 1 mètre 67 et la photo n’était pas désagréable : une femme aux cheveux clairs avec de grands yeux. Elle avait 36 ans et son prénom était vraiment Jennifer.


L’affaire se corsait, il fallait à mon tour donner des preuves. C’est là que j’ai compris une chose, je ne voulais pas que Jennifer puisse me reconnaître, tout allait se focaliser autour de ce fait. Il en résulterait une excitation provenant d’un jeu où le sexe se mêlerait à la peur de l’inconnu dans une mise en scène très stricte. Je répondis :


Merci Jennifer. À mon tour de vous donner des gages. Je m’appelle Jérôme et ne suis pas un homme désagréable. Vous m’avez fait confiance dans notre jeu et je suis certain que vous allez l’aimer. Je pose les deux règles suivantes : la première, tout doit être en harmonie et totalement désiré. La seconde, vous ne me connaîtrez pas et tout ce qui pourrait concourir à me faire connaître doit être exclu du jeu. Je vous propose que nous rédigions ensemble un scénario qui sera celui de notre rencontre, il devra respecter nos deux règles.


Cette rencontre doit être très agréable et vous apporter un moment que vous conserverez comme délicieux dans votre intimité.


Pour débuter : où doit-on se rencontrer, dans un hôtel, chez vous, autre part ? Qu’aimeriez-vous faire avec un homme que vous ne pourrez pas découvrir ?


La poste virtuelle fit le reste. Jennifer était très attentive à sa boîte-mail car la réponse ne tarda pas :


Le jeu me plait, j’adhère aux règles mais je me demande comment je pourrai respecter la seconde règle si nous passons un moment ensemble. Sinon j’ai vos deux réponses : La rencontre pourra se faire chez moi, vous avez mon adresse sur ma carte d’identité. J’aime qu’il y ait une grande intimité et suivre les « recommandations ».


À mon tour de vous poser une question : comment allez-vous rester un inconnu pour moi ? Si nous nous rencontrons, je vais vous voir !


La question semblait délicate et c’est là que je suis le meilleur.


Jennifer, il faut en effet que vous ne puissiez pas me voir. Pour cela un simple bandeau autour des yeux suffira. Avez vous d’autres idées ? En ce qui concerne les recommandations nous allons les construire ensemble dans notre scénario.


Nouvelles questions :


1 - Doit-on se rencontrer dans votre chambre, ou dans le salon ?

2 - Comment serez-vous vêtue ?


Je suis certain que nous allons avoir un moment que nous ne regretterons pas.


Le jeu me plaisait beaucoup, je commençais à élaborer des petits détails sous forme d’un recueil que j’écrivais car, désirant ne pas être reconnu, il fallait convaincre et donner une totale confiance à Jennifer. Pour cela il me fallait m’engager sur un scénario précis que je respecterais précisément, en posant comme règle qu’elle puisse avoir la possibilité de me reconnaître en cas d’écart de ma part.


Le mail suivant devint plus précis, elle me répondait ainsi :


Vous avez réponse à tout. Soit, j’aurai un bandeau sur les yeux et nous nous retrouverons dans ma chambre puis dans le salon mais je vous laisse décider. Pour ce qui est des habits c’est à vous aussi de décider…


Je devais donc donner les consignes. Les questions/réponses ne semblaient plus lui plaire. Je devais prendre le jeu totalement en main. Je m’attelai au scénario en lui posant des questions pratiques comme le plan de son appartement, la présence de voisins qui pourraient voir à l’intérieur, où se trouvai son lit…

Trois semaines après nos premiers échanges, je lui envoyai le fichier contenant la description de notre rencontre. La réponse fut comme d’habitude brève et directe :


OK pour moi, Quand ?


À laquelle je répondis :


Je serai en bas de votre immeuble samedi à 17 heures 30. Votre voiture garée dans le sens du départ m’indiquera de monter.


Tout était prêt après presque un mois de préparation.



* * * *



Me voilà donc devant l’ascenseur, je montai au troisième étage. Le palier donnait accès à trois portes. Celle de gauche était légèrement entrouverte, ce qui permettait d’éclairer la pénombre et d’indiquer le chemin jusqu’à Jennifer. Je poussai la porte et la refermai presque sans bruit. L’entrée faisait office de couloir, en face se tenait le salon/salle à manger, à gauche, au fond, la chambre.


Je fis quelques pas pour me retrouver devant la porte de cette chambre. Frapper aurait été ridicule, mais entrer brusquement lui aurait peut-être fait peur. Je frottai donc ma main sur le bois en la poussant doucement. La chambre se découvrit dans une sorte de pénombre chaude. Les murs étaient recouverts d’une couleur ocre, les volets étaient fermés à moitié.


Elle était là, exactement comme je l’avais écrit : allongée sur son lit, sur le ventre et portant son bandeau autour des yeux, vêtue uniquement d’un collant clair et de chaussures à talons. Rien d’autre.

Elle m’avait proposé de mettre des bas, mais j’avais réservé cela pour une nouvelle rencontre. Il fallait graduer. Elle n’avait pas voulu cacher ses seins mais dans la position actuelle je ne voyais que ses fesses rondes dans le flou du collant. Elle les fit osciller, ce que je pris pour une invitation ou un accueil de bienvenue. Elle avait un joli dos satiné, ses cheveux blonds étaient attachés en queue de cheval. Je ne distinguais pas ses mains cachées sous ses cuisses.

La règle était claire, le scénario précisant tout : il n’y aurait pas de paroles, le seul sens que nous utiliserions serait le toucher.


Sa respiration rythmait lentement son buste. Je m’agenouillai devant le lit à hauteur de sa tête. Je passai ma main devant ses yeux pour constater l’efficacité du bandeau qui n’était pas en tissu mais d’une matière élastique brillante. Je me penchai et lui soufflai un peu d’air chaud dans le cou. Elle frissonna et sourit de ses lèvres peintes d’un rouge lumineux. Je débutai un léger massage en partant des épaules rondes, glissant sur les bourrelets, en haut des bras. L’effet fut immédiat car ses jambes se desserrèrent, les deux talons se séparant.


Je continuai en descendant, arrivant dans le creux des reins et le début du collant. Nous l’avions choisi ensemble. Après lui avoir indiqué ce que je voulais, je lui avais précisé que je ne savais pas s’il existait un tel produit. Elle fit quelques essais, m’envoyant des photos et j’avais choisi celui qui offrait le plus de transparence. Je ne fus pas déçu, rien ne vaut le contact de la peau mais la maille même tendue était fine, lisse et brillante, accentuant les rondeurs.


J’explorai ensuite ses fesses. Il est difficile d’exprimer la sensation que cela me fit. Je pense que cela fut partagé par Jennifer, qui se mit à respirer par la bouche quand ma main vint jusqu’à la naissance de ses cuisses. Je sentais qu’elle se retenait, les muscles de ses bras se bandaient, la soulevant un peu. Elle avala sa salive, mêlant le bruit de la déglutition avec celui du frottement de ma main sur le tissu synthétique.


Je continuai la descente quand le premier morceau de musique arriva à sa fin. Nous avions convenu d’accompagner notre rencontre d’une musique électronique très simple et sans paroles. Le but était de permettre de bien se détendre mais aussi de rythmer notre rencontre. À chaque fin de morceau, je pouvais partir et Jennifer pouvait mettre fin à notre rencontre en faisant le signe non de la tête à deux reprises.


Elle n’en fit rien, s’abandonnant à mes caresses, écartant ses cuisses pour mieux accueillir mes doigts dans un endroit intime et chaud sous la mince pellicule du collant.


Le scénario précisait que le retour de la musique mettait en place la seconde phase de la rencontre. Jennifer dégagea ses mains et les mit dans son dos, en bas des reins. Comme prévu, elle portait autour du poignet droit un gros élastique, je le pris, le mis en huit et plaçai le poignet gauche dans le second anneau. Les deux mains de Jennifer étaient donc attachées dans son dos. Elle avait les yeux bandés, les mains entravées et je pouvais continuer.


D’un geste lent je la fis basculer et lui soulevai le buste pour qu’elle se retrouve assise au bord de son lit. Je découvris son visage, son cou qui lui donnait un port de tête élégant, ses épaules rondes, ses seins qui étaient dressés en raison de ses mains dans le dos qui la cambraient, son nombril percé.

La pression du collant mettait en valeur la rondeur de ses hanches. Je m’agenouillai devant elle pour l’admirer puis, la saisissant par le bas des hanches, je m’approchai d’elle et l’embrassai longuement dans le cou.


Le fait qu’elle soit privée de vision et les mains entravées allait rendre difficile la nouvelle manœuvre. Je pris donc Jennifer par le haut des hanches et la mis debout sans la lâcher pour qu’elle puisse retrouver un peu d’équilibre. Puis je passai derrière elle et m’assis doucement sur le lit. Enfin je la repris par les hanches et la fit asseoir sur moi. Mes mains prirent ses seins, pinçant délicatement leurs bouts entre le pouce et l’index. Ma main droite descendit, tourna autour du piercing du nombril mais ne put résister à continuer la descente. Je lui écartai amplement les cuisses de manière à bien ouvrir son sexe et rassemblant mes doigts je caressai le mont de Vénus en petits gestes circulaires.


Cela eut un effet immédiat, Jennifer augmenta mon geste en faisant osciller son bassin. Au début c’était à peine perceptible mais plus je m’approchais de ses lèvres, plus elle augmentait son mouvement pour que tout son sexe participe. Assez vite, ses ondulations devinrent irrégulières et saccadées, guidées par une envie de plaisir animale.

Je dus, pour mieux contrôler la situation, la plaquer contre moi avec mon bras gauche. Elle se releva en poussant sur ses cuisses. Le frottement de ses fesses avait durci mon sexe que je sentais comprimé. J’étais partagé entre l’effort que je devais faire pour la maintenir et cette sensation délicieuse dans mon sexe.

Jennifer mettait une grande énergie à son plaisir, puis elle émit un cri en faisant trembler son bassin pour que mes doigts puissent entrer dans un contact plus intime avec son sexe, que je sentais ouvert à travers les mailles mouillées.


C’est alors que je sentis qu’elle reprenait ses esprits. Elle détacha ses mains de l’élastique. Ce n’était pas prévu dans le scénario mais je la laissai faire. Elle s’avança un peu pour ne plus être plaquée contre moi puis elle ouvrit ma braguette et sa main experte se faufila dans mon pantalon.

Ce fut très doux, elle allait et venait, me caressant à travers le nylon de mon boxer comme pour me remercier de ces instants. Elle s’attardait sur les endroits où les hommes prennent du plaisir, me faisant comprendre son expérience.


Le scénario n’avait pas prévu explicitement de contact direct sur nos sexes. Le plaisir devait être pervers et devait donner une suite possible. J’ai le sentiment que nous avions envie d’aller plus loin mais nous nous réservions.

Il fallait donc que je mette fin à ma visite. Je fis basculer Jennifer sur son lit pour lui faire prendre la position qu’elle avait quand j’étais entré. Elle se laissa faire. Je me levai et repris le chemin du retour en fermant la porte d’entrée.


De la cour de l’immeuble, en me retournant, je vis le rideau d’une fenêtre du troisième étage s’ouvrir.


Rentrant chez moi je découvris un mail :


J’attends le deuxième chapitre du scénario. Nous ne pourrons pas réutiliser mon collant, il est filé. Jennifer.