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Temps de lecture estimé : 7 mn
05/09/08
Résumé:  Achille venait tous les jours installer sa serviette non loin de nous. Sans le savoir, il était devenu le principal sujet de nos conversations... et aussi le principal fantasme !
Critères:  fh extracon inconnu vacances plage revede voir pénétratio -plage
Auteur : Esox43            Envoi mini-message
La cabine de plage

Chaque jour à la même heure, il venait s’installer non loin de nous sur la plage.


Il arrivait, pieds nus sur les rochers, de cette démarche souple, athlétique et chaloupée qu’ont les Africains. Sac à dos en bandoulière, casquette en alcantara beige, bermuda et chemise blanche en lin largement ouverte sur un torse musclé dont la couleur cuir contrastait magnifiquement, il ne manquait jamais de nous saluer toutes, poliment, d’un sourire doux et sincère, découvrant de magnifiques dents ivoire qu’un regard gris-vert rendait irrésistible.


Il s’installait à quelques mètres de nous, nous faisant nous pâmer comme des adolescentes prépubères devant la dernière icône pop star…

Il ôtait ses vêtements fluides, s’enduisait d’un peu d’huile, et s’étendait sur sa serviette, offrant son corps luisant au soleil. Il se plongeait alors dans des manuels de kinésithérapie, ce qui nous avait fait subodorer qu’il s’apprêtait à épouser la profession.


D’après sa gourmette, il s’appelait Achille.


Nous étions pour notre part un groupe de cinq anciennes copines de fac, pour les unes mariées avec ou sans enfants, pour les autres encore célibataires, et nous avions décidé pour nos quarante ans de nous octroyer des vacances de catherinettes en guise de cadeau d’anniversaire.


Nous avions planté maris et enfants pour quinze jours de « vie de filles », et pour toutes, ce célibat improvisé était tout aussi revivifiant pour notre libido que l’air marin et iodé pour nos poumons pollués de citadines.


Nos journées combinaient shopping le matin, plage l’après-midi et sorties en tous genres, plus particulièrement en boîte, le soir venu.

Mais au fil des jours, l’attention s’était focalisée sur les retrouvailles d’Achille à la plage.


Viendrait-il encore aujourd’hui ? Serait-il une nouvelle fois installé à quelques mètres de nous ? Remarquerait-il plus particulièrement l’une d’entre nous ? Il était devenu pour nous toutes un objet de fantasme absolu.


Chaque jour, il devenait à nos yeux plus ravissant, plus troublant. Sa plastique parfaite, d’un brun cuivré, nous le faisait paraître magnifique en comparaison des ventripotents blancs-becs qui paradaient sur la plage, ventre comprimé à mort, slip de bain ridiculement vide, et laissant traîner des yeux sans discrétion sur le corps des filles.


Au gîte, Achille animait donc nos soirées, de blagues, d’allusions coquines, dont les plus grivoises d’ailleurs venaient immanquablement des femmes mariées dont j’étais, et dont la fantasmatique était curieusement bien plus riche que celle des trois célibataires du groupe.

Si nos maris avaient su !


Tout tournait autour de lui, et j’en suis sûre aujourd’hui, sans qu’il l’ait jamais su, il avait dû certains soirs animer quelques doigts agiles et enfiévrés sous les draps de nos couches.



* * *



Les jours s’écoulaient ainsi, Achille, sans le savoir, étant le sixième membre du groupe.

Il nous paraissait même qu’il se plaisait à être notre voisin de serviette. Nos commérages, qui tenaient souvent plus du caquetage déluré que du débat intimiste, semblaient même l’amuser.


Ainsi, feignant d’être plongé dans ses bouquins d’anatomie, il écoutait, je le savais, nos discussions. Il se dessinait parfois même sur son beau visage, de discrets sourires qu’il n’avait pu contenir…


Le premier contact que j’eus avec lui, en dehors des salutations d’usage, fut le fruit d’un parfait hasard.

Une bourrasque fit un jour s’envoler son marque-page, un ticket de métro, qui cabriolant sur le sable vint échouer à la lisière de ma serviette.


Achille, comme un félin, se leva et récupérant le petit coupon violet s’excusa auprès de moi dans un sourire à faire s’évanouir une none tribade. L’espace d’un instant, je l’avais en contre-plongée debout face à moi, et il me parut immensément beau et fort.

Son ventre sculpté d’abdominaux géométriques, ses épaules de nageur olympique, ses cuisses de statue antique, il incarnait l’esthétisme.


Malgré moi, dans cet examen visuel, mes yeux s’accrochèrent plus longuement sur le slip de bain. Mon Dieu qu’il était rempli… Fort heureusement, mes lunettes de soleil masquèrent cette œillade indécente mais ne purent pas dissimuler le fard qui venait de cramoisir mes joues…


Vertes de jalousie, et ayant perçu mon trouble, mes quatre comparses qui n’en avaient pas manqué un morceau, me charrièrent la demi-heure qui suivit, et je ne dus mon salut qu’à l’arrivée du vendeur de beignets, sur lequel nous nous jetâmes. Bien moins pour son bob Ricard et sa moustache que pour les grasses friandises qu’il prêchait d’une voix automatique.



* * *



Une fin d’après-midi, alors qu’il se changeait, ôtant son slip de bain avant de quitter la plage, je feignais de m’être assoupie, et j’aperçus dans l’entrebâillement de la serviette qu’il avait nouée à sa taille, le sexe le plus magnifique qu’il m’ait été donné de voir.


Je volai cette image à son insu et pour tout dire, j’en fus troublée pour le reste de la journée, jusque dans mon bas-ventre… J’aurais voulu garder cette image intacte et nette, et que mes yeux en eussent pris la photo pour me la repasser inlassablement.


La réputation des Africains n’était définitivement pas usurpée. J’avais entrevu l’espace de quatre à cinq secondes une hampe de chair de la grosseur d’un manche de pelle, battant jusqu’à mi-cuisse et se terminant comme une fleur au bout d’une tige, par un gland rose carné de la taille d’un abricot…


Le soir même, dans mon lit, je dus me caresser en silence, délicieusement hantée par cette image impudique volée à Achille.



* * *



Jamais je n’aurais imaginé que de nous sept, ce fût sur moi qu’il porterait son dévolu ce jour là. Les filles étaient toutes à la baignade, plus bruyantes qu’une colonie entière.

Achille se leva soudain, et passa juste à côté de moi. Le petit ticket de métro déjà récupéré quelques jours auparavant échoua une nouvelle fois sur ma serviette.


Mais si la première fois cela avait été par l’heureux hasard d’une rafale de vent, il s’agissait bien là d’une volontaire maladresse. Sa main s’était discrètement ouverte lorsqu’il était passé à proximité de mon emplacement. Était griffonné à son envers : si tu le veux, cabine de plage n°11…


La chose se passa vite et intensément.


Quand j’entrai dans la cabine, Achille se tenait debout dans la pénombre, un sourire presque timide sur le visage. Je me glissai tremblante au fond du réduit et dans le croisement de nos deux corps, je le trouvai plus immense encore. Il émanait de lui des fragrances mêlées de musc et d’huile de monoï, et son corps était chaud de soleil.


Nous nous fixâmes dans la semi-clarté, de longues secondes, cependant qu’à l’extérieur les bruits de la plage résonnaient sur les quatre pans de planches aux couleurs chamarrées.


Les yeux rivés dans les miens, et toujours sans un mot, Achille tira son slip de bain sur ses chevilles. Un bâton de chair se déplia et se détendit en direction du plafond comme une branche enfin soulagée de ses trop lourds fruits.

Cette scène était proprement magnifique, et fut l’instant le plus érotique de ma vie…


Cet attribut disproportionné, assorti de deux grosses bourses de cuir, conférait un côté animal à Achille. Comme nous l’avions tout autant fantasmé que deviné de nos yeux fureteurs, le membre d’Achille était énorme et dans la pénombre de la cabine, je ne voyais que cette protubérance incroyable, simplement éclairée par quelques planches mal jointes, par lesquelles les enfants aiment à lorgner pour s’encanailler.


J’étais tremblante devant tant de beauté, de bestialité. Avec douceur, et sans un mot, il me fit mettre de dos, m’intima de me pencher en avant, les mains jointes et fermement cramponnées à la patère au fond de la guérite.


Il voulait me prendre debout, en levrette. Je me laissai faire, hypnotisée, fascinée d’être entre les mains de l’homme sur lequel tout l’objet des fantasmes avait porté depuis plus d’une semaine.


Il glissa une main entre mes jambes flageolantes qu’en réflexe j’écartais comme pour une fouille au corps. À l’échancrure de ces dernières, il écarta lentement, sur le côté, le tissu élastique de mon maillot une pièce, dégageant l’ouverture de mon sexe, et se collant à mon oreille, il me demanda, comme on tient un rideau entrebâillé, de retenir ainsi le tissu jusqu’à ce qu’il me prenne…


De sa main droite il effleura mes seins par-dessus le maillot, je ne pus réprimer un frisson qui m’électrisa l’échine. Il vint alors déposer un baiser dans mon cou et dans le même temps je me sentis envahie, d’une unique et lente poussée, par la chose la plus grosse et la plus brûlante qui m’ait jamais pénétrée.


Achille me prit ainsi de longues minutes, saisissant ma taille de ses larges mains. Il me prit en butée au fond de mon ventre, avec douceur et virilité mêlées.

Jamais je ne fus ouverte ainsi. Mon orgasme fut terrassant et se perdit au milieu des cris des enfants à l’extérieur.


Mes jambes en furent coupées et l’espace d’un instant Achille me retint uniquement de son membre fiché en moi.


Dans un soupir rauque, il laissa éclater son plaisir épais et blanc, sur les planches sableuses de la guérite…



* * *



« Pourquoi moi ? » avais-je demandé avant de le quitter. J’étais loin d’être la plus belle des sept, et sachant pertinemment qu’il aurait pu avoir un rendez-vous avec n’importe laquelle d’entre nous, je voulais savoir pourquoi il m’avait choisie.



Ce furent nos seuls mots dans la cabine.


Je ne le revis plus jamais. Le lendemain même, il était parti, au désespoir de mes amies. L’emplacement sur la plage était désormais occupé par un couple de petits vieux fripés et brûlés par un excès de soleil. Si elles avaient su…


Sûrement aujourd’hui a-t-il fini ses études, ouvert un cabinet quelque part en France, et ses doigts puissants et doux parcourent-ils d’autres corps à des fins plus médicales.


Longtemps en tout cas, je garderai en mémoire l’odeur de bois peint de la cabine de la plage…