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n° 12869Fiche technique20235 caractères20235
Temps de lecture estimé : 12 mn
25/09/08
Résumé:  Les hauts et les bas de la correspondance amoureuse entre Philippe et Marie-Gisèle.
Critères:  fh amour dispute nonéro lettre délire humour -humour -lettres
Auteur : John Dough
Morceaux choisis

Morceaux Choisis












Chère Marie-Gisèle,


Je vous prie humblement de bien vouloir me pardonner mon audace, mais si je vous écris et débute en ces termes, c’est pour vous exprimer à quel point vous êtes devenue chère à mon cœur, et combien le désir de vous revoir hante mes jours et mes nuits depuis que nous avons passé ensemble cet après-midi enchanteur.

Je pense sans cesse à vous, et lorsque je me regarde dans la glace, c’est votre doux visage qui m’apparaît, spectacle infiniment plus gracieux, charmant et agréable que la vue de mon pauvre reflet.

J’ose espérer, chère Marie-Gisèle, que je ne vous suis pas totalement indifférent, et que vous me ferez l’immense joie d’accepter de nous revoir bientôt, à l’endroit et à l’heure qui vous siéront.


Votre dévoué,


Philippe












Mon cher Philippe,


Les mots me manquent pour vous dire à quel point votre charmante lettre m’a profondément touchée. Je garde un souvenir ému de l’après-midi partagé en votre très agréable compagnie, et, pour autant que cette date soit à votre convenance, je me ferai un plaisir de vous accueillir dimanche seize en début d’après-midi, à cet endroit que vous connaissez déjà, près de l’embarcadère, où nous avions profité de la splendeur du soleil couchant.

J’attends impatiemment de recevoir votre prochaine lettre, avec l’espoir que vous m’indiquerez l’heure précise à laquelle vous me ferez l’honneur d’être à nouveau près de moi.


À très bientôt,


Marie-Gisèle












Très chère Marie-Gisèle,


Quelle merveilleuse journée avons-nous passée ! Vous fûtes absolument délicieuse, douce, exquise, ravissante, spirituelle… les mots me manquent pour vous exprimer tout mon trouble, toute mon émotion. C’est la mort dans l’âme qu’il m’a fallu me résoudre à m’arracher à votre bouleversante emprise, mais hélas ! le devoir m’appelle loin de vous.

Quelques heures à peine se sont écoulées depuis qu’il m’a fallu prendre le chemin du retour, et déjà je tourne comme un ours en cage. Attendre dimanche prochain va prendre des allures d’éternité !

J’emmène avec moi l’enivrante saveur de vos doux baisers, et toute la suavité de votre troublant parfum de femme. Vous êtes absolument ravissante, et je suis complètement sous le charme de votre gracieuse et troublante féminité. En votre compagnie, les heures s’enfuient à toute allure.

Afin que nous puissions nous voir plus souvent, je mets en œuvre tous les moyens dont je dispose en vue d’obtenir le plus rapidement possible ma mutation dans un service proche de chez vous.

Le temps me semblera long, sans vous pendant une longue semaine, mais la certitude de vous revoir au bout de cet effort de patience assurera la survie de mon cœur qui ne bat désormais que pour vous.


Je vous aime.


Philippe












Mon Philippe,


J’ai sous les yeux votre très charmante lettre, et bien que je l’aie lue et relue à de nombreuses reprises, l’immense gentillesse de votre prose me met à chaque fois dans un indescriptible émoi. Vous êtes trop indulgent, de m’attribuer tant de qualités ! Vous êtes l’être le plus merveilleux, le plus attentionné, le plus tendre, le plus exquis et le plus drôle que j’aie jamais rencontré.

L’avez-vous remarqué ? Votre jolie voiture décapotable porte mes initiales : M.G. Comme cela est charmant ! Serait-ce un signe du destin ?

J’espère que votre demande de mutation sera rapidement acceptée. Si vous le désirez, j’en parlerai à mon père bien-aimé, afin qu’il fasse intercéder en votre faveur l’une ou l’autre de ses relations.

En attendant impatiemment dimanche, je penserai chaleureusement à vous. Vous êtes tellement chic et distingué, et maman est d’ores et déjà séduite par votre sourire et votre humour.


Vous avez conquis mon cœur et mon âme, et j’espère que mon amour sera digne du vôtre.


Marie-Gisèle












Mon petit cœur,


C’est d’une main frémissante que je t’écris ces quelques lignes. Je garderai de ce dimanche un inoubliable souvenir. Nous étions si bien, assis sous le grand chêne, et la douceur de tes baisers m’avait donné une telle fièvre que, rien que d’évoquer ces instants, ma plume s’agite comme la feuille au vent.

Tu es encore plus belle, encore plus douce que je ne l’imaginais dans mes rêves les plus fous ! Le rose de tes joues quand, le souffle court, nous nous sommes regardés après ce baiser passionné, alors que je sentais sous mes doigts la fraîcheur troublante de l’arrondi de ton genou, reste une image délicieusement émouvante.

Je vois encore ta poitrine se soulever au rythme précipité de ta respiration, et il me revient avoir accompli un formidable effort de volonté pour me retenir d’y poser une main impatiente.

Mais tu avais raison : nous ne devons pas brûler les étapes ! Je découvrirai tes trésors cachés au rythme qu’il te plaira de me les révéler.

Tu es la plus merveilleuse des choses qui me soit jamais arrivée.


Je t’envoie, mon ange, un bateau de baisers sur un océan d’amour.


Ton Philippe












Mon Philou adoré,


Quelle charmante lettre je viens de recevoir ! Tu y débordes de gentillesse, et je suis heureuse d’apprendre que ta demande de mutation a été acceptée et qu’il ne nous reste plus qu’à attendre que tu puisses être, très bientôt j’espère, affecté à ton nouveau poste.

En attendant, je me languis de toi. Je sens encore sur ma poitrine palpitante la douceur brûlante de tes doigts, et si nous n’avions été raisonnables, Dieu seul sait jusqu’où nous nous serions follement aventurés ! Est-il possible de ressentir un tel émoi au plus profond de sa chair ? Si maman savait ! Et papa, donc ! J’en frémis et le rouge me monte au front !

J’ai tellement envie d’être près de toi ! Reviens-moi vite, mon amour, ta présence m’est aussi indispensable que l’air que je respire.


Je t’envoie mille baisers passionnés.


Ta Gigi












Ma toute belle,


C’est la troisième fois que je recommence cette lettre, tant l’émotion me submerge. Le souvenir brûlant de nos ébats dans l’appentis me hante jour et nuit ! Quel dommage que ta mère nous ait appelés pour le dîner ! Je ris encore en pensant au détour que nous avons accompli afin de la laisser dans l’ignorance de l’endroit exact où nous nous trouvions !

Bon Dieu ! Que tu es belle, avec ta chevelure d’ange, ton cou gracile, tes fines épaules, tes yeux merveilleux et tes lèvres pulpeuses ! Ma bouche rêve encore de la douceur de ta peau, lorsque mes lèvres se sont audacieusement aventurées dans l’échancrure de ce chemisier dont mes doigts tremblants ont défait ensuite un à un les boutons.

Je ne saurais décrire mon degré d’excitation lorsque j’ai pu goûter au parfum sucré des fraises gourmandes de tes merveilleuses pommes d’amour. J’entendais des petits soupirs s’échapper de tes lèvres, et j’ai vu ton ventre à la peau de pêche se soulever et s’abaisser au rythme rapide de ta respiration. Je n’en pouvais plus !

Las ! L’heure du dîner est soudain venue doucher notre enthousiasme. Quel dommage…


Vivement dimanche !


Ton Philou



P.S. : Grâce à l’intervention de ton père, ma demande de mutation est en de bonnes mains.












Amour de ma vie,


Je suis toute remuée. C’est bien simple, je n’en ai point fermé l’œil de la nuit. Je posais les mains sur ma peau, nue sous la couette, en pensant que c’étaient à nouveau les tiennes qui enfiévraient mon corps alangui. C’est donc ça, l’amour ? Que c’est beau ! Et que tu es beau ! Lorsque tu es venu en moi, j’ai cru défaillir, tant j’étais comblée par le bonheur de sentir contre ma poitrine ton cœur qui battait si fort !

J’ai finalement jeté le préservatif que j’avais tenu en coquin souvenir, l’odeur qui s’en dégageait, même collé avec du sparadrap sur l’envers du tiroir de ma table de nuit, aurait fini par attirer l’attention et les soupçons de maman. J’espère que tu ne m’en voudras pas !

Je suis sincèrement navrée si mon petit frère a heurté ta susceptibilité, au cours du repas du soir, avec ses fines allusions. Charles-Henri est tellement taquin ! Ici, nous sommes tous très étonnés qu’à treize ans à peine il soit si éveillé et attentif aux choses de la vie (je me demande si je ne devrais pas discrètement contribuer à une légère augmentation de son argent de poche). Il nous faudra nous montrer prudents, à l’avenir.

J’espère réussir à dormir quelque peu d’ici dimanche.


Doux baisers partout où tu voudras.


Ta Gigi qui t’aime.












Mon trésor,


Tu ne peux imaginer à quel point je suis un homme heureux ! Chaque semaine me semble si longue, mais le dimanche que nous vivons ensemble rachète tout !

Tu remercieras encore une fois ton amie Émilienne, qui s’est montrée doucement complice de notre escapade et nous a permis de faire l’amour dans un grand lit, tout à notre aise, sans avoir à craindre l’arrivée impromptue de tes parents ou de ton petit frère. Surtout celle de ton petit frère, passé expert semble-t-il dans l’art de nous espionner… Charles-Henri a beau être taquin, il commence à me les briser menu ! L’éraflure dans l’aile arrière de ma M.G. avec la poignée de freins de sa bicyclette a failli être la goutte qui fait déborder le vase ! Si un jour je sors vraiment de mes gonds, il se retrouvera nanti des oreilles de Dumbo et du nez de Pinocchio !

Daigne pardonner mon emportement lorsque je parle de lui, alors que je me languis de toi, de ton corps de reine, de tes yeux de biche et de ton enrichissante conversation.

Ah ! Cette mutation qui se fait attendre… Et ce dimanche qui est long, si long à venir.


Je t’aime à la folie.


Ton homme pour la vie.












Mon lapin,


C’est vrai que les dimanches sont longs à venir. Il m’a semblé par contre que tu venais assez rapidement, lors de notre petite séance coquine près du moulin. Peut-être était-ce dû au stress d’être découverts le cul nu en pleine nature ? N’empêche que ça m’avait drôlement excitée, au point que le repas du soir m’a paru fade – il est vrai que j’avais encore en bouche la saveur salée de ce que tu m’as fait avaler bien avant l’heure des zakouskis !

J’ignore pourquoi tu m’appelles assez fréquemment « mon trésor » et que tu trouves ma conversation si enrichissante. J’espère que tu n’en veux pas à mon argent… Te fâche pas, je plaisante ! Je sais à quel point tu m’aimes et tiens à moi.

Reviens-moi vite !


Mille baisers.


Marie-Gisèle, à toi pour toujours.



P.S. : Je suis sincèrement navrée pour ton pantalon. Charles-Henri m’a promis de ne plus faire de blagues idiotes.












Ma poule,


Je ne m’étendrai pas sur Charles-Henri. Il n’en vaut pas la peine. Je préfère – sans te choquer – m’étendre sur quelqu’un d’autre !

Excuse-moi pour le coup du lapin, mais tu m’excites tellement et je t’aime si fort qu’il m’est parfois dur de résister. D’ailleurs, ce dimanche-ci, ce fut différent, non ? Nous étions plus à l’aise, une fois encore grâce à ta copine (je me demande si elle ne s’est pas rincé l’œil discrètement, parce qu’elle avait un drôle d’air quand on est repartis). Je te remercie de m’avoir permis de jouir entre tes seins : ils sont si merveilleux, avec leur blancheur crémeuse et leur peau de velours… Je mourais tellement d’envie de faire ça, et je suis tellement heureux de l’avoir fait, que je ne sens presque plus la douleur au frein de la langue (Je te promets de me raser plus soigneusement dimanche prochain, ceci dit en passant). J’espère que la commissure de tes lèvres va mieux, et que tu ne ressens plus les effets de ta crampe à la mâchoire.

Rassure-toi, je te répète que je n’en veux pas à ta fortune. Je veux juste être le plus possible près de toi, pour que je t’appartienne et que tu sois tout à moi toi aussi.


Des bisous et des léchouilles partout,


Ton Philou.












Mon Philippe chéri,


Je me demande si nous ne nous y prenons pas déraisonnablement. Après les événements d’hier, papa était absolument furieux, et si je n’étais majeure je suis sûre qu’il refuserait que nous nous voyions encore. Après que tu fus parti, il s’est exclamé : « Et sa mutation, il peut se la mettre au cul, ce petit enfoiré ! ». Pardonne-moi d’être si directe, mais ce sont les termes qu’il a utilisés.


Maman doit se douter de quelque chose, car elle parle de toi comme d’un « bouc en rut ».

Je suis profondément attristée de cette situation, et je crains que nous ne puissions nous voir ici, chez moi, dimanche prochain (rendez-vous chez Émilienne). Il n’empêche que la paire de gifles à Charles-Henri était de trop, et que tu aurais pu te retenir là aussi (te retenir, c’est vraiment un problème chez toi).

Par moments, je me demande si tu ne penses pas seulement à mon cul. D’ailleurs, est-ce vraiment indispensable de faire ça de ce côté-là également ? Déjà qu’à ta demande, je me sois rasé le minou… Parfois, je me demande si tu n’abuses pas un peu. Pourtant, quels instants merveilleux nous avons vécus ensemble ! Donne-moi vite de tes nouvelles, que nous puissions réagir en toute confiance et oublier ces heures difficiles.


Bisous.


Ta Marie-Gisèle












Ma chérie,



Mais non, je pense pas qu’à ton cul. Dans les moments où je n’en veux pas à ton argent, je pense aussi à ma bite ! Hahaha ! Je plaisante, je plaisante… Moi aussi, je sais être taquin.

Je crains que ce ne soit compliqué de nous voir ce dimanche, car je n’ai qu’une confiance limitée en ton amie Émilienne. Si ça continue, elle va prendre des photos de nos ébats ! À quand le chantage ?

Me rendre encore chez toi, ce n’est effectivement plus possible dans l’état actuel des choses. Et puis, décidément, je finirais par coller au mur ce petit con de Charles-Henri !

Quant à tes parents, j’aime autant ne pas en parler. À mon avis, il serait temps que ta mère se fasse un peu dérider les fesses, mais si elle ne doit compter que sur ton père pour y parvenir, autant compter les cailloux du désert !

Je m’emporte… je m’emporte… Excuse-moi, s’il te plaît, je ne veux pas te froisser. Tu es merveilleuse.

J’essaie de trouver un point de chute pour nous revoir, et je te fais savoir dès que possible ce qu’il en est.


Je t’embrasse où tu veux.


Phil.












Philippe,


Je me demande si tu m’aimes vraiment. J’attends de tes nouvelles depuis plus d’une semaine, et ne vois rien venir (Ma mère est aux anges, tu penses bien !). Est-ce si difficile de trouver un lieu de rendez-vous ? Ou laisses-tu passer cette semaine tranquillement rien que parce que tu sais que j’ai mes clopes ? Tu n’en es pas à ce point, j’espère ! Et ta mutation ? Je sais que mon père ne pousse plus à la charrette, mais ça devrait suivre son cours, non ?

Fais l’effort de m’écrire, s’il te plaît. Rassure-moi, car je doute de tout.


Marie-Gisèle












Ma pauvre Marie-Gisèle,


Je vais quand même t’écrire, en souvenir des bons moments passés ensemble.

J’ai demandé l’annulation de ma demande de mutation. Il n’est plus question que je me balade encore dans ton village de dégénérés. J’espère que tu as compris que nous ne nous verrons plus. Je ne vais pas me taper encore tous ces kilomètres pour tirer un coup en cachette une fois par semaine – même si c’est bon – et devoir me contenter de me satisfaire à la main le reste du temps. Tu comptes encore sur moi ? C’est bien dommage. Je suis sur un meilleur coup.


Adieu.


Philippe












Petit minable,


Grâce à toi, j’aurai au moins appris ce qu’est exactement un petit branleur. Je ne pensais pas que ça existait – naïveté de la jeunesse – mais à présent je sais.

Si tu as trouvé bon de me crachouiller dedans et dessus avec ta petite quéquette de misère, n’espère pas m’avoir fait connaître le plaisir. À force d’attendre le facteur tous les jours, j’ai fait plus ample connaissance avec lui. Un homme, un vrai, qui me fait connaître l’extase et en comparaison duquel tu n’es que ce que tu es : un petit branleur handicapé de la braguette. Tu es sur un meilleur coup ? Tant mieux pour toi. Un coup, c’est tout ce dont tu es capable.


Va t’astiquer le manche.


MG












Grosse pouffe,


J’allais t’écrire d’aller te faire mettre, mais c’est probablement déjà fait. Ton facteur est peut-être membré comme un âne, mais il doit en avoir la cervelle, pour se satisfaire d’une petite bourgeoise pisseuse dans ton genre. Quand il t’aura bien ramonée par tous les orifices et qu’il verra tout comme moi ce qu’il en tire comme satisfaction, il regrettera d’avoir trempé là-dedans.

C’est la dernière fois que je gâche un timbre à ton intention.


Va au diable et emporte ton crétin de frère et tes vieux débris avec.


Ph.



P.S. : je te pisse à la raie.












Ducon,


C’est aussi mon dernier timbre pour toi, et je ne l’ai même pas payé. C’est ça les relations !

Si ça t’amuse de m’insulter, vas-y. C’est une satisfaction basse de plafond digne d’un sous-nœud dans ton genre. Un conseil : sers-toi de ta bagnole pour draguer, parce que si tu ne dois compter que sur ta cervelle de moineau, ta tronche d’évêque et tes couilles de mite, autant faire tout de suite vœu de chasteté.

Quand j’arriverai chez Lucifer, je cracherai sur tes cendres si on ne les a pas déjà mises aux ordures.


MG



P.S. : je t’emmerde. (J’emmerde aussi le P.S., mais ça n’a rien à voir.)











Etc.