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Temps de lecture estimé : 40 mn
10/10/08
corrigé 01/06/21
Résumé:  Un bureaucrate qui veut draguer sa patronne, faut pas rêver.
Critères:  fh collègues amour fellation cunnilingu pénétratio init mélo -amourdram -consoler
Auteur : Bertrand D  (Rêveur solitaire)            Envoi mini-message
Malentendu

Le grondement d’une moto folle dans la rue tire Nicolas de ses pensées. Refermant le dossier sur ses genoux, il se décide enfin à aller se coucher. Il est deux heures, et bientôt il va falloir se lever, retourner au boulot.

Pourtant, dans le lit, le sommeil ne vient pas. Ce qu’il vient de lire, les photos qu’il vient de regarder l’ont bouleversé.


Hier au soir, en rentrant de travailler, le concierge lui a remis un colis expédié en express.

Rentré dans son appartement, il a mis une pizza à dégeler et réchauffer dans le four à micro-ondes et a décidé d’ouvrir le paquet en attendant.

Le four est arrêté depuis longtemps, la pizza est froide à l’intérieur, mais Nicolas est plongé dans le courrier qu’il vient de recevoir. Son visage semble se décomposer au fur et à mesure qu’il progresse dans le dossier.


Le téléphone sonne, insiste. Excédé, mais aussi intrigué, Nicolas décroche.



Et elle raccroche. C’est trop tard, il l’a ouvert.



-oOo-



Obtenir sa licence en droit à vingt-trois ans n’a rien d’exceptionnel, mais Nicolas s’en moque, tout va pour le mieux. Quand on est grand, sportif, bien foutu, et qu’on a un emploi stable, la vie est belle. Pendant deux ans, il a fait des stages dans une compagnie d’assurances, elle l’embauchait un mois chaque été. Et lors de son dernier séjour, le directeur du personnel lui a offert de l’engager en CDD de six mois, en lui laissant entrevoir un CDI par la suite si tout se passait bien. Et tout s’est bien passé.


La vie lui a accordé toutes les facilités, il a du succès auprès des filles, mais il n’est pas particulièrement dragueur. Certes, il ramène parfois une compagne, mais il déteste celles du genre collant. Pendant quelque temps, ils se voient puis se séparent, restant parfois amis.


Depuis trois ans, il est heureux à son boulot, dans le bureau, il s’entend bien avec ses collègues, son travail lui plaît. La gent féminine est bien représentée, surtout par quelques jeunes, dont certaines très jolies. Son chef d’agence, qui l’apprécie, lui a conseillé de ne surtout pas mélanger drague et travail. Et il l’a écouté.


Ce soir, vendredi, c’est le dernier jour de service de ce patron. L’ensemble de ses employés a tenu à fêter ça. Un pot de départ, l’occasion de lui offrir un cadeau. Le directeur régional se déplace pour lui remettre la médaille d’honneur du travail. Cela risque de durer et n’arrange pas trop Nicolas qui doit justement retrouver la fille du dernier week-end. S’il la fait trop attendre en boîte, elle est capable de partir avec un autre.


Chacun veut dire un mot au futur retraité en attendant l’arrivée des autorités. Brusquement, le brouhaha cesse et apparaît le directeur, suivi d’une femme jeune, grande, belle, robe sobre, la classe.

C’est la liturgie classique, panégyrique du partant. À écouter ce discours, chacun se demande pourquoi il n’a pas eu plus d’avancement. Remerciements du retraité à tous, même à la direction. À la fin de son discours, le directeur se retourne et fait avancer la femme derrière lui.



Puis il invite l’assistance à partager le verre de l’amitié.

Nicolas est impressionné. Certes, il a déjà vu des grosses têtes, mais de cet âge et surtout d’une telle beauté, c’est rare : du genre plutôt sportif, un mannequin pour magasin de sport, avec tout de même ce qu’il faut pour la distinguer des hommes. Le sein haut placé, pas très volumineux mais suffisamment, la fesse paraît dure et nerveuse, ce qu’apprécie Nicolas.


Rapidement, le directeur s’est éclipsé. Mais il a laissé sa compagne. Le retraité la guide parmi les employés et les lui présente un à un. Quand vient le tour de Nicolas, ce dernier ne sait qu’énoncer des banalités. Elle le regarde, sent sa gêne et esquisse un sourire au coin de la lèvre. Puis passe au suivant.


Nicolas a pu quitter la réunion assez tôt et récupérer de justesse sa conquête de la semaine précédente qui, déjà, écoutait avec intérêt un baratineur.


Le lundi, en rentrant dans le bureau, comme la plupart de ses collègues, il attend de voir le comportement de leur nouvelle patronne. Elle est déjà là, sort de son bureau, robe sobre, cheveux en chignon. Souriante, elle s’avance au milieu de la salle. Le silence se fait rapidement.



Elle s’avance vers le plus proche, l’interpelle par son nom. Facile, elle a choisi celui dont elle se rappelait. Mais surprise, elle va de l’un à l’autre et les reconnaît tous. Cette démonstration laisse ses subordonnés pantois.



Maintenant, au travail.


Cette entrée en matière en a surpris plus d’un, et chacun se demande quel est ce nouveau type de patron.

Dans la matinée, par téléphone, elle demande à Gérard, le plus ancien, de venir dans son bureau. Chacun attend de connaître comment s’est déroulé l’entretien.

Gérard est sorti souriant, décontracté. Aux interrogations de ses collègues, il dit qu’ils ont parlé de tout et de rien, du bureau, de sa famille. Elle lui a même demandé s’il connaissait un restaurant proche où elle pourrait déjeuner. Il lui a indiqué La Cantine. C’est ainsi qu’ils appellent un boui-boui sympathique où quelques-uns d’entre eux mangent bien et pas cher.


À midi, elle est sortie avec eux, les a suivis jusqu’au restaurant.

Ici, chacun a sa table, sa place. Nicolas est avec la collègue qui l’a formé et une autre jeune embauchée. La quatrième chaise est en principe libre. Leur patronne demande si elle peut se joindre à eux.

Au début, la conversation traîne un peu, puis Nicolas se décide et taquine sa jeune collègue qui lui répond, on ne se préoccupe plus de la nouvelle arrivée. À un moment elle sourit à une plaisanterie, fait une remarque, entre dans la discussion.

Les employés ont vite adopté leur nouveau patron. Elle se révèle pas embêtante du tout, au contraire, répond très gentiment, avec compétence, aux petits problèmes qui se posent. Et à midi, elle a sa place à table.


Un soir, une pluie diluvienne inonde la ville. Sur le pas de la porte de l’immeuble, tous calculent comment rejoindre leur véhicule sans trop se mouiller. Nicolas laisse partir tous ses collègues, espérant une accalmie qui ne vient pas, et se retrouve en dernier avec sa patronne.



Et aussitôt il court à son véhicule, revient rapidement, entrouvre la portière. Elle se précipite à l’intérieur.



Il se révèle que ce n’est pas très loin de l’appartement de Nicolas. Pendant le trajet elle s’essuie avec son mouchoir, bouge un peu et sa robe remonte, dévoilant de très jolies jambes.

Arrivé devant un grand immeuble moderne, il s’arrête. Elle le remercie, part en courant.

Le lendemain il se demande quelle sera son attitude, si elle y fera allusion. Lui ne dira rien. Dans la matinée elle l’appelle. Il était l’un des rares avec qui elle n’avait pas eu encore d’entretien.


Dès son arrivée, elle le remercie pour la veille. Il répond que c’est normal, inutile d’en parler. Elle sourit, reconnaissante de sa discrétion. Puis conversation comme pour les autres employés. À la fin, elle lui demande quels sont les endroits champêtres intéressants dans les environs afin de sortir le week-end. Ils discutent, Nicolas la renseigne et se permet de lui proposer de la guider. Elle sourit, ne dit rien, mais ne refuse pas vraiment.

Maintenant, Nicolas ne la regarde plus de la même façon. Elle commande, certes, mais elle est surtout une femme très belle. Son allure est fascinante. Il rêve parfois de pouvoir la draguer comme une fille normale, mais faut pas rêver.


Quelques jours plus tard, le temps est aussi mauvais et il pleut à torrent. Nicolas, s’armant de courage, va frapper au bureau de sa patronne et lui propose de la raccompagner. Elle sourit, visiblement heureuse de son initiative, accepte. Afin de ne pas se faire remarquer, il sort le dernier, tarde dans le couloir et arrive à la porte cochère alors que tous ses collègues sont déjà partis. Un bruit de pas derrière lui, elle arrive. Quand sa voiture vient s’arrêter devant la porte, elle bondit littéralement jusqu’à la portière. Ils se regardent, sourient.

Lorsqu’il s’arrête, elle l’invite à continuer jusqu’à une place de parking réservée.



L’appartement au deuxième étage est très beau, meublé avec goût. Nicolas se trouve un peu intimidé devant tant de classe. Elle l’invite à s’asseoir, s’éloigne quelques instants, revient en robe légère, ballerines, les cheveux dénoués sur les épaules, ce n’est plus la même femme, elle retrouve son âge que masquait son costume strict. Le visage de son invité laisse percer son étonnement, ce qui la fait sourire.



Ils plaisantent ainsi quelques minutes pendant qu’elle sert à boire. Revenant sur un sujet qui l’intéresse, elle l’interroge sur les lieux champêtres dans les environs. Il lui cite les classiques, puis indique que, natif de la région, il en connaît d’autres, différents, plus intéressants à son avis. Mais il faut les connaître.

Buvant et grignotant des biscuits, ils parlent librement et bientôt Nicolas se détend, s’adresse à elle comme à une femme ordinaire. Dans le feu de la discussion, inconsciemment, il la tutoie. Réalisant son impair, il bafouille, s’excuse, mais elle part d’un grand rire.



Elle lui propose de manger une pizza avec elle, ce qui lui évitera de préparer son repas.

Quand il la quitte à dix heures, elle l’embrasse sur les deux joues. En arrivant chez lui, il se demande s’il n’a pas rêvé. Sa patronne l’a invité chez elle, il l’a tutoyée et en partant elle l’a embrassé ! Mais quand même, elle lui a fait clairement comprendre que c’était son côté privé et que rien ne changeait dans le travail. Peu importe, il est heureux.

La météo prévoit un week-end ensoleillé en ce mois d’avril. Le vendredi, Christine, c’est le nom qu’elle lui a révélé l’autre soir, l’appelle dans son bureau.



L’entretien a duré à peine une minute, et la plupart des collègues se demandent s’il ne vient pas de recevoir une réprimande. Lui jubile en son for intérieur, mais indique aux autres qu’il lui faut terminer un dossier rapidement.

Il réfléchit longuement à l’endroit où il pourrait l’emmener. S’ils veulent être tranquilles, ils peuvent aller à la Baume, c’est peu connu, et nécessite une assez longue marche. Ou bien un coin agréable, proche d’un restaurant, mais moins discret.

La sonnerie du téléphone vient l’interrompre dans ses réflexions. C’est ELLE qui lui demande quelle est leur destination du lendemain, comment elle doit s’équiper. Il lui explique son embarras, lui citant les différentes options. Elle choisit la Baume, se charge du repas.


Nicolas s’est garé devant chez elle, à l’emplacement qu’elle lui a indiqué la dernière fois, ce doit être le sien. Il ouvre la portière, regarde, et voit une main à la fenêtre du deuxième étage, comprend l’invitation et monte rapidement. La porte est entrouverte, elle est penchée sur un sac qu’elle finit de remplir.



Il obéit, ouvre le coffre de la voiture et range son colis. Elle est là, pose un deuxième sac et monte rapidement. Il comprend qu’elle ne tient pas à être remarquée.

Il n’avait pas eu le temps de l’examiner en haut. Aujourd’hui c’est la randonneuse : jean, polo, chaussures de marche, et ça lui va bien.


La voiture est garée sous les arbres, Nicolas a pris le sac tyrolien, le plus lourd. Elle se saisit de l’autre. Il sent qu’ils viennent de franchir une étape. Raccompagner sa patronne, c’est un service rendu. Mais partir avec elle en ballade, surtout quand on a le même âge, c’est autre chose.



Pendant le trajet, ils n’ont pas échangé beaucoup de paroles. Sortant des taillis de chênes verts, apparaît une aire rocheuse qui domine la rivière. Au pied de la falaise, elle est adossée à un genre d’auvent dans le rocher. Nicolas adore cet endroit. Il se retourne et voit l’étonnement dans les yeux de sa compagne.



Pendant qu’il range les sacs, elle quitte ses chaussures, tombe son jean et son polo. Il est estomaqué, il savait qu’elle était belle, mais à ce point-là ! Son maillot deux pièces assez clair se remarque à peine sur sa peau blanche, on la croirait nue. Voyant son air ébahi, elle sourit, lui demande :



Il ne sait que répondre, à son tour il se met en maillot.



Ils ont déballé tout leur attirail et petit à petit, ont repris la conversation. Mais Nicolas regrette de ne pouvoir, comme les autres filles, la baratiner, tenter sa chance. Ils sont descendus à la rivière, se sont mouillés les pieds, mais l’eau est quand même trop froide. Ils sont allés manger. Elle a préparé un festin royal, jamais ils ne parviendront à liquider toute la nourriture.



Refroidi par le ton de ses paroles, il répond :



Discussion, sieste, petite balade, une journée merveilleuse le problème de drague étant réglé. Et en effet, il remarque que même dans les passages difficiles, elle ne lui tend que la main, ne s’appuie pas sur lui.


De retour chez elle, elle l’a invité à monter. Soirée agréable qui s’est terminée assez tard.

Nicolas est intrigué par les révélations de Christine. Elle est peut-être lesbienne, ou bien elle a eu une expérience malheureuse avec un homme.


Le lundi matin, elle est venue, l’a appelé dans son bureau. Il y est allé, un dossier à la main. Aucune allusion à la sortie du week-end, elle est redevenue la patronne.


Quelque temps après, elle l’a appelé dans son bureau, lui a demandé ce qu’il faisait le week-end, l’a invité à venir prendre un verre chez elle le vendredi soir. Enchanté, il a accepté. Pour tous ce n’était qu’un entretien professionnel.


Quand il a sonné, la porte s’est ouverte immédiatement et elle l’a embrassé. Cet accueil lui a confirmé son amitié. Après quelques instants de conversation, elle a attaqué le point qui intriguait Nicolas.



Ensemble, ils ont regardé un DVD. Assis dans le canapé, à la fin de la soirée, la tête de Christine reposait sur l’épaule de Nicolas. Le film fini, elle n’a pas remué. Le bras de Nicolas s’ankylose, il a bougé. Elle s’est écartée, il dégage son bras, le pose sur le dossier. Elle revient se reposer contre son aisselle.



Elle s’est allongée dans le canapé, la tête a glissé sur la cuisse de Nicolas. Ils sont restés longtemps silencieux, il se faisait tard.



Elle s’est levée, ils ont déplié le canapé pour lui. Elle est allée se préparer pour la nuit. Quand elle est revenue l’embrasser, il a failli défaillir. Elle avait une nuisette transparente et la lumière du couloir détaillait son corps comme dans un film érotique. Elle voit son regard et comprend.



Elle l’a embrassé, est partie.

La nuit a été longue pour Nicolas. À quatre heures, il consulte encore sa montre. Puis il plonge dans un sommeil peuplé de rêves érotiques où Christine est toujours présente et inaccessible. Le songe tourne au cauchemar. Elle lui tord le bras, se colle à lui, le nargue et se refuse, c’est atroce. Mais la douleur est bien réelle. Il ouvre les yeux : elle est là, de dos, endormie près de lui, la tête sur son bras. Il n’ose se dégager, de peur de la réveiller et surtout de faire cesser cette intimité. Pourtant il le faut, il le tire, parvient à le sortir, ne manque plus que la main, elle est coincée. Impossible de s’en sortir. Christine se redresse, pivote et le regarde.



Ils se sont levés, elle est toujours en nuisette. Son caleçon est tendu par les sentiments que provoque ce spectacle. En se retournant, elle constate la situation. Elle éclate de rire, part en courant, revient avec un peignoir bien fermé.



Toute la matinée, ils ont tourné dans l’appartement comme un couple normal. Nicolas a remarqué qu’à l’occasion, elle le frôle. Il joue le jeu, fait comme s’il ne remarquait rien. Elle est allée se doucher, mais a laissé entrouverte la porte de la salle de bain. Il y a vu une invitation, a profité du spectacle. Il voudrait bien la décoincer, lui faire accepter son contact. Pour le moment elle apprécie son regard, elle s’essaie à toucher le corps masculin, mais acceptera-t-elle la réciproque ?


Après le repas, ils ont pris le café, assis dans le canapé. Nicolas a mis son bras sur le dossier. Elle est venue se réfugier contre son épaule et a rabattu le bras masculin contre elle. La main est venue frôler un sein. Surprise, figée, elle n’a pourtant pas réagi. Lui n’a pas bougé, maintenant le contact. Quelques minutes immobiles, puis, tentant le tout pour le tout, du bout des doigts il a frôlé le mamelon. La respiration féminine s’est bloquée un instant, puis a repris. Elle a tourné la tête vers lui, visage interrogatif. Elle a promené sa main sur le torse de son compagnon, la glissant entre deux boutons de la chemise, caressant les poils du torse.

Et par mouvements très doux, ils commencent à s’effleurer. À chaque initiative féminine, il répond pareillement. Nicolas peut apprécier le sein qu’il a en main. Il frôle le bouton sans réaction négative.

Elle se relève, se dégage, défait un bouton de la chemise de Nicolas, l’écarte. D’une main, elle peigne les poils du torse. Nicolas a posé son autre main sur la taille, comme pour la maintenir. Elle baisse la tête, ferme les yeux et vient poser ses lèvres fermées contre celles de Nicolas. Les mains de ce dernier remontent dans le dos. Elle plaque son torse contre la poitrine masculine.

Nicolas entrouvre les lèvres et sa langue mouille la bouche féminine. Elle résiste un instant puis se laisse pénétrer. Un long moment, blottis l’un contre l’autre ils échangent un baiser timide.

Brutalement, elle s’arrache à cette étreinte, part en courant dans la salle de bain. Nicolas, abasourdi, l’entend gémir et pleurer. Remettant un peu d’ordre dans sa tenue, il s’approche pour la consoler.



Nicolas se rend compte que tout est foutu, il n’y parviendra pas. Il range un peu le désordre de sa tenue, se dirige vers la porte. Il se retourne, elle est là, dans le couloir, enveloppée dans un peignoir, figée.



Il sort, tire la porte qui se verrouille. Il lui semble entendre un appel : « Nicolas »… Mais ce n’est qu’une illusion.


Le lundi, il revient amer, au travail. Attitude froide à son égard. À midi, à table, dans la discussion, à aucun moment ils ne s’adressent la parole directement. À tel point que sa vieille collègue, plus tard, lui en a fait la remarque :



Nicolas a repris ses habitudes antérieures, sortant les week-ends, ramenant des filles sans histoires. Mais au fond de lui, un sentiment amer le ronge. Depuis un mois la patronne ne l’a plus appelé dans son bureau. Ses collègues commencent à s’en étonner. D’autant qu’aucune erreur ou faute professionnelle ne peut justifier cette attitude.

Un dossier sensible est en instance de règlement, la signature de sa patronne est nécessaire, elle le sait. Il n’ose pas aller frapper à son bureau, attend un geste. Un matin, elle ouvre sa porte et l’interpelle :



Tout le personnel a ressenti qu’il y avait de l’orage dans l’air.

Il pénètre dans l’antre du chef, ferme soigneusement la porte. Le dossier est traité, Nicolas a fait correctement son travail, rien ne peut lui être reproché, elle le sait. Il ne manque que son paraphe. Elle signe, il referme la chemise et se lève.



Le tutoiement en cet endroit le surprend. Si elle déroge à leur règle c’est que la situation est grave.



Et il est sorti, le visage fermé. Tous ont compris que l’explication a dû être orageuse, ils n’en connaissent heureusement pas la cause.

Le travail a repris dans le bureau, les relations sont redevenues normales entre eux. Il est reçu dans le bureau comme tout un chacun, mais à aucun moment il n’est fait allusion à leur défunte amitié.

Ce vendredi, Nicolas a amené chez lui une fille magnifique, qui ne brille certes pas par son intelligence. Pour ce qu’ils veulent faire, cela n’a pas d’importance. À cinq heures du matin, épuisés, ils profitent tous deux d’un repos bien mérité après les performances réalisées au cours de la nuit.

La sonnerie du téléphone vient les tirer de leur repos.



Et la communication s’arrête, sans que le téléphone soit raccroché. Il réalise que c’est Christine qui l’appelle, et au ton qu’elle avait, ce doit être grave.

Abandonnant sa compagne endormie, il s’habille, file chez son amie. La porte de l’appartement n’est pas verrouillée, mais quelque chose bloque derrière. Il pousse fortement et parvient à se glisser dans l’embrasure. Le corps de Christine est à terre, inanimé, à demi dénudé.

Il dégage le corps, trouve une boîte de médicaments vide près du lavabo. Aussitôt il appelle le SAMU leur précisant qu’il s’agit d’une tentative de suicide, renseigne sur les médicaments. La malade est emmenée à l’hôpital.

Pas moyen d’obtenir des nouvelles, elle est en réanimation, on lui dit de revenir au matin.


Le matin, après avoir raccompagné sa compagne d’une nuit, Nicolas va à l’hôpital. L’interne de service le renseigne : Christine a subi un lavage d’estomac, et maintenant il semble qu’elle devrait s’en tirer sans trop de dommages. En principe elle pourra sortir le lendemain soir, c’est-à-dire dimanche.


Le lendemain, Nicolas est allé chercher des vêtements chez elle avant d’aller la recueillir. C’est une loque. Il doit la soutenir. Pâle, elle lui dit simplement « Merci ». Il la ramène chez elle, s’installe pour la nuit, malgré ses protestations. Au matin, elle est un peu moins mal, il la laisse au lit avec consigne de ne pas bouger.

Au bureau il annonce que la patronne vient de lui téléphoner qu’elle n’est pas bien et qu’elle reviendra demain ou après demain.


Le soir, il retourne chez Christine. Affalée dans le canapé, elle a pâle figure. Il la rassure sur le plan professionnel, la dorlote et le lendemain matin lui ordonne de rester chez elle. Le soir, elle est à peu près remise. Pourtant il tient à rester. Le matin, ils partent ensemble. Elle prétexte une gastro-entérite pour justifier son absence.


La semaine s’est bien déroulée. Leurs relations professionnelles sont excellentes, mais pas un mot sur l’incident. Le vendredi après-midi, elle l’appelle dans son bureau.



Il cède pourtant, se rend chez elle. Cette fille lui plaît énormément, mais elle a trop de problèmes et il ne veut pas subir les conséquences de son attitude anti-hommes.

Il n’a pas le temps de sonner qu’elle a déjà ouvert la porte. Pourtant elle ne l’embrasse pas comme les autres fois. Il s’est installé dans le divan et attend.




Assise dans un fauteuil face à Nicolas, fermant les yeux, elle commence…


Je suis un enfant naturel, c’est-à-dire que, officiellement, aucun homme ne m’a jamais reconnu. Pourtant je connaissais bien mon père. Je l’ai aimé, et lui aussi m’a beaucoup aimé.

Ma mère, après son bac, avait été embauchée dans notre société. Elle était jeune et très belle. Elle est devenue la maîtresse de son patron, un homme puissant, bien placé dans la finance, mais qui avait quarante ans. Il était marié, bien marié même, avec des enfants, une position dans le monde. Ma mère s’en moquait, ils s’aimaient. Quand elle s’est retrouvée enceinte, elle a voulu me garder, quitte à perdre son emploi. Mais son amant a approuvé sa décision. La famille légale a été mise au courant de cette situation. Dans ce milieu, on tolère ça, pourvu qu’il n’y ait pas de scandale. Mais par contre, scandale a été chez mes grands-parents, mais ma mère a tenu bon.

Son amant est alors venu vivre avec elle


Sa famille légale résidait en province, lui travaillait à Paris. Toute la semaine il vivait avec nous, s’absentait presque tous les week-ends. Nous ne passions qu’une semaine de vacances ensemble. Malgré cela, nous avions une vie heureuse. Cependant je ne l’appelais pas papa, maman ne voulait pas. Pour moi, c’était Jacques.

Il était généreux, avait offert à maman l’appartement dans lequel nous vivions. Il m’adorait, m’a appris à lire et écrire avant mon entrée en primaire, ce qui m’a fait sauter le cours préparatoire et ainsi gagner une année, avance que j’ai toujours conservée.

Maman travaillant sous ses ordres, avait un emploi très bien rémunéré, bref, le bonheur.


Un soir, en rentrant de l’école, j’avais neuf ans, j’ai trouvé maman en pleurs : papa venait de décéder suite à un infarctus du myocarde. Nous n’avons pas pu assister à ses obsèques.

Nous avons été très tristes, surtout maman, elle perdait son amour. Fort heureusement, il avait prévu un tel cas. Dans la compagnie, il avait souscrit une assurance vie nous garantissant la tranquillité matérielle. D’autre part, un autre contrat pourvoyait aux frais de mes études jusqu’à vingt-cinq ans, ce qui m’a permis d’arriver au point où j’en suis maintenant.


Maman était jeune, belle. Mon père ayant disparu, certains commencèrent à la courtiser. Elle résista plus d’un an, puis accepta la demande de mariage d’un homme de son âge, un compagnon de travail, Henri, célibataire, sérieux. Le mariage fut célébré rapidement. Je trouvais un beau-père à dix ans. Il proposa de me reconnaître, mais maman refusa.

C’était un homme très doux, gentil avec maman. Moi, je l’aimais bien, du moment qu’il rendait maman heureuse. Car, par ailleurs, je n’avais pas beaucoup de relations familiales. Après ma naissance, les liens entre mes grands-parents et maman s’étaient distendus. Une fille, mère célibataire, en province, c’est mal vu. Pourtant ils nous recevaient maman et moi, je connaissais mes cousins, aimais bien mon grand-père, homme grand et bourru guère plus âgé que Jacques, qu’ils n’ont jamais voulu connaître. Mais c’est surtout à cause de ma grand-mère qui considérait sa fille comme une traînée et moi comme une bâtarde et me le faisait sentir.


J’adorais le collège. J’avais de très bons résultats aux cours, et surtout, je jouais au basket. À treize ans, j’étais un véritable piquet de vigne : plate, grande, un mètre soixante-douze, et habile dans ce sport. Je n’étais encore qu’une enfant n’étant pas réglée, contrairement à toutes les copines.


À la fin de la troisième, fin juin, nous étions heureux, je venais de réussir le brevet avec des notes époustouflantes. Pourtant, le plus important pour moi, c’était que l’équipe du collège, dont je faisais partie, était en finale du championnat d’académie. Et le match avait lieu dans deux jours.

En famille nous avons fêté le résultat de l’examen, on a ouvert une bouteille de champagne et, pour la première fois de ma vie, j’en ai bu une coupe. J’ai trouvé ça délicieux, j’étais légère, légère, j’en aurais bien pris une deuxième, mais maman a refusé, me raccompagnant dans ma chambre car les murs avaient tendance à bouger.


Le lendemain, j’étais fraîche, tout était merveilleux. Pourtant j’ai trouvé maman avec une mine fermée. Inquiète, je l’ai questionnée.



  • — Mamie vient de mourir subitement, on l’enterre demain. Nous allons partir cet après-midi.
  • — Oh ! non, maman ! Demain c’est la finale et je veux la jouer.
  • — Mais, c’est ta grand-mère et….
  • — Tu parles d’une grand-mère qui me traitait de bâtarde !

Maman avait prévu ma réaction, mais ne savait que faire. Henri intervint :


  • — Je reste ici, laisse-la avec moi, demain je l’accompagnerai à sa finale.


Maman a accepté, je l’ai embrassée, ainsi que Henri.

Le lendemain, il m’a amenée au collège, un car nous prenait pour nous conduire à la ville d’à côté. Henri suivait en voiture pour assister à la finale. Ce fut un match terrible : à trois minutes du coup de sifflet final nous étions menées de trois points. Et, je ne sais comment, un miracle, j’ai pu marquer deux paniers coup sur coup et nous avons gagné.

J’ai été portée en triomphe par toute l’équipe et même quelques garçons qui ont vérifié si mes fesses étaient bien fermes.


Après réception, félicitations, remise de la coupe. Puis apéritif, nous avons eu droit à une mini coupe de champagne. Je connaissais ça depuis deux jours et ça me plaisait. J’ai vidé la mienne puis suis arrivé à en prendre discrètement deux à la table des grands.

Au moment du départ, j’étais carrément ivre. Notre entraîneur, en me voyant dans cet état, est entré dans une colère folle. Heureusement, Henri lui a dit qu’il me prenait en charge et me ramenait, ce qui a réglé le problème.


Comment nous sommes revenus, je n’en sais rien. Il a dû me déshabiller et me coucher.

Dans mon sommeil, j’ai ressenti soudain une douleur atroce entre les jambes. J’ai crié, Henri a mis sa main sur ma bouche. Il m’a transpercé, me faisant souffrir atrocement. Je me suis débattue, puis j’ai perdu connaissance.


Un tissu humide sur mon front m’a réveillée. J’avais terriblement mal entre les cuisses. J’ai repoussé la main qui me soignait. La voix de maman m’a rassurée, me parlant doucement. J’étais nue. Maman a préparé un bain et m’a déposée dedans. Elle jurait, elle d’ordinaire si polie. Elle parlait de police, de juge, en me nettoyant doucement.

La sonnette a retenti à la porte. Maman est allée ouvrir.

Elle est revenue quelques minutes après, le visage figé, sans dire un mot. Elle m’a soignée, dorlotée, caressée avec des mots très tendres, m’a recouchée en me donnant un calmant.


Le lendemain, à mon réveil, maman était encore là. Je l’ai questionnée. Certes, je savais ce que Henri m’avait fait, au collège on est au courant des choses du sexe. Maman m’a seulement parlé du moment où elle est rentrée à la maison.



Maman s’est tue : son mari décédé en service, accident du travail, tout était réglé.

Nous avons repris une vie à deux, plus d’homme à la maison, ma mère a compris que je ne pouvais plus supporter leur contact.

J’ai fait des études brillantes, n’ayant d’autre souci que de réussir ma carrière. J’ai abandonné le basket, sport de contact, et pratiqué la natation.

Et depuis cette date je ne tolère plus qu’un homme me touche. L’autre jour, avec toi, je n’étais plus moi-même, j’étais dans un rêve merveilleux, comme lorsque j’avais bu du champagne, jusqu’au moment où je me suis réveillée. Et toutes mes obsessions sont revenues brutalement. D’où ma réaction.

Voilà mon histoire…



Nicolas l’écoute, comprend sa détresse, mais que peut-il y faire ? C’est une affaire de psychiatre.



Il se déshabille dans la salle de bain, éteint la lampe quand il entre dans la chambre, s’allonge sur le bord du lit, lui tournant le dos. À côté, sous le drap, elle est là, respirant trop régulièrement, tendue. La nuit est longue et tous deux ne sombrent dans le sommeil que sur le matin.


C’est la clarté du jour qui le réveille. Ouvrant les yeux, il voit le visage crispé de Christine au-dessus du sien. Elle l’observe. Aucun contact physique, les voilà revenus au point de départ.

Il a dans sa voiture de quoi se changer. Il descend chercher le nécessaire, puis remonte se doucher. À la sortie de sa toilette, elle a préparé un petit déjeuner copieux, l’attend debout devant la table. Aucune parole n’a encore été échangée.

Il se sert une tasse de café, lui demande :



Nicolas est inquiet, il estime cette situation ingérable.



Elle obéit, réapparaît en petite robe d’été légère, une incitation à la débauche. Nicolas ne sait que faire, offre d’aller chercher le pain. À son retour, une musique douce l’accueille et surtout le visage souriant de son hôte. La conversation démarre sur les congés. Manque de chance, lui part en juillet, elle en août. Chacun parle de sa destination, des coins qu’il va visiter.

À midi, l’atmosphère est plus détendue, ils partagent un repas léger, puis s’installent pour une séance de télé. Tâtonnement dans le choix des programmes, mais aucune hésitation sur la position à adopter. Elle est contre son épaule, le bras de Nicolas entoure son cou et la main vient reposer sur le sein, sans insister. C’est elle qui appuie dessus, afin d’affirmer le contact.


Les comédiens sur l’écran s’agitent en vain. Elle a quitté le polo de Nicolas, a entrouvert son corsage. Assise sur les genoux de son compagnon, face à lui, la jupe remontée, on sent de sa part une volonté de tout tenter, malgré sa répulsion. Par contre son compagnon, s’il était crispé au début, commence à apprécier ces seins fermes. De la bouche il goûte les fraises qui sont tendres sous la dent. Longtemps tous deux limitent leur exploration à la partie supérieure de leur corps. Mais Christine est de plus en plus gênée par un objet dur qui se développe entre ses cuisses. Nicolas se sent serré dans son caleçon et, oubliant toute prudence, libère l’objet en question. Il jaillit entre les jambes de sa partenaire qui le regarde, un peu effarée par sa dimension. Pour lui donner toute liberté, elle se soulève. La situation s’est figée, l’un gêné par son organe exhibé, l’autre n’osant pas le toucher. Nicolas laisse sa main descendre jusqu’à la culotte de sa compagne, s’arrête à l’élastique. Elle l’écarte invitant à une visite plus complète. Les doigts atteignent les poils, continuent jusqu’à la fente. Ils trouvent vite le petit bouton. Elle tressaille lorsqu’elle sent son intimité atteinte.


Quelques instants il attend un signe l’invitant à poursuivre. Mais devant le blocage féminin, il passe doucement un doigt dessus, essaie de contourner, de caresser. Les jambes se détendent, s’écartent. La main peut continuer doucement. La bouche reprend la caresse des seins, se synchronisant avec la manœuvre du bas. Christine a abandonné toute initiative, ferme les yeux, se laisse porter par ces caresses. Pour Nicolas c’est un travail agréable certes, mais assez frustrant. Elle oublie ses craintes, c’est un rêve éveillé, lui procurant un plaisir intense.


Brutalement les cuisses se resserrent bloquant la main, la tête vient contre le cou masculin, un gémissement jaillit de la bouche de Christine. Attentif, Nicolas cesse son action, effleurant à peine les parties concernées.

Un long moment ils restent immobiles.



Et elle l’embrasse à pleine bouche, sa langue prenant l’initiative. Puis d’un coup elle se relève, regarde l’état de son compagnon, débraillé et surtout avec un gourdin bien dressé.



Sa petite main parvient difficilement à faire le tour de l’objet. Elle reste immobile, estimant la texture, la fermeté de la chair. Mais cela ne saurait suffire à l’homme. Alors, lui saisissant le poignet il commence à lui montrer la manœuvre, la cadence, puis la laisse opérer. Elle a vite compris le principe, mais ignore les finesses de la pratique. D’abord trop lent, puis trop rapide, pressée de voir le résultat. Nicolas ne peut résister longtemps à ce traitement. Le jaillissement du sperme vient éclabousser la main innocente.

Surprise par l’explosion, mais nullement étonnée par le phénomène, elle contemple cette crème laiteuse, se lève pour se nettoyer. Son compagnon la suit.


Ils se sont mis nus, se sont douchés, elle en premier. Quand il est sorti, elle l’a essuyé. Ils ont regagné le divan dans le plus simple appareil. Serrée contre lui, elle examine ce sexe qui lui fait si peur. Pourra-t-elle un jour le prendre en elle ? Pour l’instant, elle avance la main, la passe sur l’organe au repos, couché sur la cuisse comme un bébé. Elle le saisit entre deux doigts, étonnée par sa petite taille compte tenu de ce qu’elle avait vu précédemment. Cette manipulation maladroite ne reste pas sans effet. Dans sa main, l’objet lentement se développe.


Son regard croise celui de Nicolas, amusé de la surprise de sa compagne, mais surtout intéressé des suites que cela pourrait amener. Pourtant, pas question de répéter un épisode malhabile, cette fois-ci il espère des satisfactions plus grandes.

Christine a deviné les pensées de Nicolas, comprend qu’il attend mieux. Tout à l’heure, il lui a parlé des trois possibilités pour lui donner du plaisir. Elle a déjà utilisé la main, pas question de passer au sexe pour l’instant, il ne lui reste que….


Nicolas a compris les hésitations féminines. Il prend l’initiative, allonge doucement sa compagne sur le tapis, entreprend d’honorer de la bouche son intimité. Étonnée par son comportement, elle le laisse agir malgré sa répugnance instinctive, et bientôt, accepte d’être butinée. Passive, elle regarde, puis se détend. Mais la position des corps amène auprès de son visage le démon qu’elle a réveillé. Elle le prend en main, l’approche de ses lèvres, elle y dépose un baiser léger, le lèche doucement. Écartant le prépuce, elle libère la tête toute lisse. Sa bouche maintenant englobe cette partie, la langue en fait le tour. Sa tête descend le long de la tige. Se souvenant du mouvement alternatif qui a provoqué l’explosion, elle le reproduit. Ce travail occupe son esprit, mais elle sent lentement au bas de son corps une sensation nouvelle, inhabituelle. C’est intense, ses jambes s’écartent, elle appuie sur la tête qui lui procure ce plaisir. Simultanément elle s’active sur le sexe qu’elle suce.


Le plaisir mutuel monte, s’amplifie à un tel point que Nicolas s’arrache à ce paradis. Il pivote et vient baiser les lèvres féminines. Leurs sexes se trouvent en contact, la broche devant le pertuis. Pourtant aucun ne réalise l’ultime mouvement. Saisissant le poignet de Christine, Nicolas l’amène à prendre le sexe et à s’en servir comme d’un grattoir sur le clitoris. Cette manœuvre plaît à Christine qui l’exécute en fonction de ses envies. Le plaisir augmente pour les deux partenaires, elle crie en premier, se crispant sur le sexe masculin qui ne peut se retenir d’arroser le buisson.

Enlacés, épuisés, ils restent longtemps au sol. La télévision qu’ils ont oubliée dévide des performances sportives.


La fraîcheur les tire de leur assoupissement. Ils se relèvent lentement, heureux d’avoir récupéré tout le temps gâché. Ils se nettoient mutuellement, chacun œuvrant avec délicatesse sur le corps de l’autre.

Après le repas, sans qu’ils en aient parlé, Nicolas reste. Elle espère qu’ainsi le processus se poursuivra et que, peut-être, seront vaincues les peurs qui la paralysent.


Dans le lit ils reprennent le même schéma que l’après-midi, chacun bien décidé à réaliser leur union. Mais quand Nicolas, dominant sa compagne, présente son sexe face à la fente, il est bloqué par la peur d’une réaction négative. Il bascule de manière à ce que ce soit à elle de prendre la décision. Se redressant, jambes écartées, elle place la queue face à sa fente, lentement se laisse descendre. Elle n’est certes plus vierge, son conduit est lubrifié par son plaisir, mais elle s’embroche avec difficulté. Il fixe son visage, figé, des larmes coulent le long de ses joues. Il reste immobile, ne servant que de poinçon. Quand les pubis se touchent, elle reste immobile un moment, puis lentement entame le ballet de l’amour. Les premiers mouvements lui sont douloureux, mais le mal s’atténue, elle se sent toute fière d’avoir vaincue ses peurs. Serré dans ce con étroit, excité par l’idée qu’il est parvenu à ses fins, Nicolas ne peut tenir longtemps et explose, grimaçant de bonheur. Elle l’a senti dans son corps, elle a vu le visage, tout lui indique que son amant a joui. C’est un bonheur pour elle, mais aussi la fin de sa souffrance. Elle se dégage lentement, retombe à côté de lui.



Totalement détendus, ils parlent de leur plaisir, de la joie d’être parvenus à ce résultat. La journée a été mouvementée, ils sont épuisés, sombrent enlacés dans le sommeil.

Le reste du week-end leur permet de progresser dans leur technique amoureuse.


Rien dans leur comportement au travail n’indique qu’ils sont amants. Ils ne se retrouvent pas le soir en semaine. Quand elle tient à lui dire sa joie, elle l’appelle au bureau d’un ton froid, lui dit rapidement les sentiments qui l’assaillent, puis le renvoie vite.


Fin juin, il y a près de deux mois qu’ils partagent leurs week-ends en combats amoureux. Ce dimanche, c’est leur dernière rencontre avant les congés. Nicolas songe qu’il ne verra plus Christine pendant deux mois et, pour la première fois, sent un pincement au cœur. Analysant la situation, il comprend qu’il est amoureux. Difficile de déclarer sa flamme, surtout quand les situations professionnelles sont si différentes. Ce sera un sujet de réflexion durant le mois de juillet.

Ce dimanche, après le déjeuner ils en viennent à parler de l’avenir immédiat :



Désarçonné par sa réaction, il réagit brutalement :



Nicolas, qui se préparait à déclarer son amour, est choqué, fou de rage.



Et il la quitte.

Toute la semaine ils ne se sont pas parlé en particulier. Relations strictement professionnelles. Le vendredi, en fin de soirée, elle l’appelle dans son bureau.



À cet instant le téléphone sonne, c’est le directeur régional au bout du fil. Discret, il sort.

Elle est toujours au téléphone à l’heure de la sortie. Nicolas salue tous ses collègues et part en vitesse, il va chez un collègue afin de préparer le camping-car qu’ils ont loué, et avec lequel ils partiront le lendemain de bon matin.



La météo du mois de juillet a été merveilleuse, du moins pour ceux qui étaient dans le sud. Avec son ami, ils se sont éclatés, ont dragué, mais peu conclu pour Nicolas. Dans sa tête le problème Christine : que faire avec elle ? Car il s’est rendu à l’évidence : il l’aime.

Avec son ami ils ont profité des congés jusqu’au dernier jour et sont rentrés le dimanche matin, veille de la reprise. Toute la journée ils ont remis le camping-car en état afin de le restituer en fin de soirée. Rentré chez lui, il s’est écroulé sur son lit, renvoyant au lendemain le tri du courrier ou des messages.


Le fait de retourner au travail ne déplaît pas à Nicolas. S’exploser pendant les congés, ça va bien, mais ensuite il faut récupérer. Il va avoir un mois pour réfléchir.

Ce sont les retrouvailles avec les collègues, ceux qui reviennent, ceux qui partiront en septembre. Christine n’est naturellement pas là. Son remplaçant, un homme à peu près de son âge, arrive au milieu d’eux. Sympathique, détendu, il refait le numéro de Christine. Pourtant, arrivé à Nicolas, il hésite un instant :



Nicolas est un peu étonné, pot de départ, comment… Il suit son nouveau patron.

Un quart d’heure après, il sort désemparé. Monsieur Martin, le nouveau chef d’agence, connaît Christine depuis longtemps. Il la remplace, elle est partie définitivement de l’agence. Elle a demandé un congé sabbatique d’un an, probablement pour un cursus universitaire à l’étranger. Elle reviendra probablement dans la société par la suite.

Pour Nicolas, tout s’écroule, finis les rêves qu’il avait échafaudés pendant les congés. Tout de même, elle aurait pu le prévenir avant son départ.



Les médias viennent d’annoncer que le PDG de la société d’assurances dans laquelle travaille Nicolas a eu un très grave accident sur l’autoroute en revenant de Bruxelles. Un véhicule a traversé la barrière centrale, est venu percuter de plein fouet leur Mercedes. Le patron et son adjoint, à l’arrière, ont été grièvement blessés, le chauffeur est mort, la passagère à l’avant, dans un état désespéré.



Le lendemain au bureau, on en parle… Qui va remplacer le boss ? Qu’est-ce qui va changer pour nous ? Nicolas ne se fait pas d’illusion, il s’en fout, il est célibataire et son travail ne le passionne plus.

Et c’est en rentrant chez lui qu’il trouve le colis.



-oOo-



Le dossier qu’il vient de lire lui révèle des faits qu’il connaît bien, d’autres qu’il ne soupçonnait même pas.

Tout d’abord il y avait une enveloppe à son nom. À l’intérieur, une lettre de Christine.


Nicolas, quand tu liras ces lignes, c’est que tout sera fini pour moi. Mais je dois te révéler des choses qui vont te surprendre, te choquer, et surtout t’impliquer.

Le premier jour où je t’ai vu, j’ai été attiré, fasciné. Pourquoi, je n’en sais rien. Aussi, j’ai décidé de commencer un journal, pour pouvoir contrôler a posteriori mes faits et gestes.

Je cherchais à établir un contact avec toi et les circonstances ont voulu que cela se passe assez vite et bien. Après notre sortie à la Baume, j’étais follement amoureuse de toi. Et surtout tu me délivrais lentement de mes obsessions.


Il y a eu ma réaction stupide, ma tentative de suicide, car mon esprit ne pouvait accepter ce que mon corps désirait. Enfin nous sommes parvenus à rétablir nos liens et tu m’as totalement délivrée. Puis le dernier week-end, il y a eu notre discussion, nos réactions stupides. J’ai cru que tu voulais me dominer, me posséder, ce que je ne supportais pas. Et surtout ta réflexion sur les femmes qui se font mettre enceintes pour s’approprier leur mec. Je me savais enceinte, et j’ai eu peur que tu ne voies dans mon état une tentative de mainmise sur toi.


Ce jour-là je voulais te parler, te dire mon amour, ma grossesse. Mais après ton départ j’ai décidé de garder tout cela secret. Pour régler le tout, j’ai demandé dès le lundi une année sabbatique, soi-disant pour poursuivre un cursus universitaire, en réalité pour accoucher en toute tranquillité dans le plus grand secret.


J’ai attendu toute la semaine la réponse à ma demande. Le vendredi, ne voyant rien venir, j’ai décidé de te parler. Or, la malchance a voulu que le patron m’appelle au moment où j’allais tout te dire. J’ai dû discuter longtemps pour le convaincre de m’accorder cette année. Quand j’ai voulu te parler, tu étais parti. Je t’ai téléphoné toute la soirée, sans succès. Le lendemain matin, je suis allé chez toi, tu n’y étais plus. Impossible de te joindre. La procédure était déclenchée et j’ai eu l’année que je demandais. J’ai organisé un pot de départ, j’ai essayé vainement de te joindre. Le samedi matin je suis allé chez toi, trouvant porte close. Le soir, j’ai quitté la ville.


C’est fini, nous ne nous reverrons plus. Mais je ne peux pas te laisser dans l’ignorance. Tu as un fils. J’ai fait le nécessaire pour qu’il n’ait pas de problèmes matériels. Simplement je te demande de ne pas l’abandonner. Je t’ai aimé jusqu’à mon dernier jour. Adieu.


PS Ma mère a pour consigne de t’envoyer ce colis, dès ma disparition.



Le journal joint donnait la version de Christine de leur relation. Puis, après son départ, relatait tous les évènements, la grossesse, la naissance. Enfin, c’était l’histoire de leur enfant, illustrée de nombreuses photos, bébé, plus grand, seul, dans les bras de sa mère, de sa grand-mère.

Puis, ayant perdu tout espoir de retrouver Nicolas, dans les derniers temps, l’intention de répondre favorablement aux demandes insistantes de mariage, avec un cadre de la société.

La dernière page indiquait qu’elle partait à Bruxelles le lendemain.


Sa mère, la croyant décédée, avait expédié le journal. Mais les médecins avaient réalisé un miracle, elle vivait encore.


Nicolas a scanné toutes les pages du dossier, puis l’a refermé soigneusement sans qu’apparaisse de traces de son ouverture.

Le lendemain, le téléphone a sonné.

La voix de la veille lui a demandé s’il avait le colis, s’il pouvait le renvoyer à l’adresse qu’elle allait lui indiquer. Il a soigneusement noté les coordonnées, celles de la maman de Christine. Mais étant censé ignorer qu’elle avait été victime d’un accident, il choisit de ne pas demander de nouvelles.


Le lendemain il renvoyait le paquet. Mais maintenant il savait où était Christine et son fils.


Dans le bureau, on a appris que c’était l’ancienne directrice d’agence qui avait été blessée. On a eu des nouvelles plus précises et le nom de l’hôpital où elle était soignée. Le soir, Nicolas s’est empressé d’appeler cet établissement pour obtenir des informations, mais consigne était donnée de ne rien révéler.


Le samedi matin, il est parti pour Paris afin de se rendre sur place, espérant obtenir directement ce qu’il recherchait, mais le bureau d’accueil a été intraitable. Le personnel du service dans lequel elle était soignée également. On lui a dit que seuls, la mère et le fiancé pouvaient la voir. Pouvait-il laisser un mot pour la maman ? Une infirmière compréhensive a accepté de déposer cette missive dans la chambre. Sur sa carte de visite, il indiquait qu’il avait appris l’accident et qu’il aurait aimé, si ce n’est de voir la malade tout au moins avoir des nouvelles.


Puis il est revenu dans le hall, attendant toute la journée, parmi tous les proches des malades, les yeux fixés sur la porte du service où était Christine.

Affalé sur la coque servant de fauteuil, il ne l’a pas vue venir.



C’était la femme des photos, tenant son petit-fils dans ses bras. C’était Christine un peu plus âgée. Aucun doute, c’était sa mère.



Nicolas est reparti un peu rassuré. Il l’avait perdue, si elle guérissait, elle allait se marier. Mais au moins elle vivait.

Souvent le soir, le téléphone sonne. C’est la maman qui donne des nouvelles. Brièvement les premières fois : elle est sortie du coma. Puis : elle a perdu la mémoire.


Les conversations se sont prolongées. Il a su qu’on entreprenait de soigner les fractures, qu’elle souffrait moins, qu’elle retrouvait quelques souvenirs. Maintenant, quand il restait plusieurs jours sans nouvelle, c’est lui qui appelait.


Un soir, une voix enfantine a répondu :



C’était son fils, il a parlé à son fils !



La conversation a continué, mais le ton embarrassé de son interlocutrice confirmait qu’il s’agissait bien de son fils.


Un soir, il décide de tenter d’en savoir un peu plus. Il indique à son interlocutrice qu’à l’hôpital on lui a indiqué que seule la maman et le fiancé avaient le droit de lui rendre visite. Christine va donc se marier ? Un silence embarrassé a suivi. Pas pour le moment, compte tenu des circonstances. Il faut que Christine retrouve ses facultés.


Cela fait trois semaines qu’ils se parlent régulièrement. L’état de Christine s’améliore, elle retrouve peu à peu la mémoire, même s’il subsiste des trous. Nicolas indique à la mère qu’il aurait bien aimé voir sa fille si cela était possible, il ferait le voyage durant le week-end.

La réponse de la mère a été évasive. Pourtant le lendemain, comme il renouvelle sa requête, elle lui dit de venir à l’hôpital le samedi après-midi, elle essaiera de le faire rentrer.


Dans le hall d’attente, il fait les cent pas, surveillant les arrivées, espérant que la mère ne tardera pas. C’est une touche sur l’épaule qui le surprend. Elle est là derrière lui, elle sort du service.



Un long couloir, une porte où elle frappe, ils entrent, elle est là. Du moins, un corps est là, la jambe suspendue à des poulies, le bras sur un échafaudage, un visage encore meurtri, mais c’est bien elle.

Leurs yeux se croisent, il reste à distance, bloqué.



Il s’approche, dépose un baiser sur la joue. Un sourire, un peu déformé, montre la satisfaction de la malade. La mère, sur la pointe des pieds, sort de la chambre.



Il sourit, rassuré, elle n’est pas engagée, elle est libre !

Il lui a pris la main encore intacte, la caresse. Elle est heureuse, il est là, il s’inquiète d’elle.



Des larmes coulent le long de son visage, il s’est rapproché, elle a essayé d’appuyer sa tête contre lui. Elle est heureuse.



-oOo-



Depuis deux ans, Christine n’a pas encore repris le travail. Elle va bientôt revenir diriger l’agence où elle a connu le bonheur. Elle rentrera dès qu’elle aura fini son congé de maternité pour la naissance d’une petite fille.