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n° 12941Fiche technique28463 caractères28463
Temps de lecture estimé : 15 mn
21/10/08
corrigé 01/06/21
Résumé:  Pensez-vous que la pratique des activités sexuelles soit exempte de tout danger ? Madame, Mademoiselle, Monsieur, détrompez-vous !
Critères:  délire humour -humour -articles
Auteur : John Dough

Collection : Pour en finir une bonne fois pour toutes avec le sexe
Pour en finir une bonne fois pour toutes avec le sexe (T.2)

Intromission :



Il est grand temps que ça cesse ! Pourquoi en effet faudrait-il s’extasier face à toutes ces choses dégoûtantes ? Parce que c’est bon ? Parce que c’est rigolo ? Parce que ça fait du bien ?

Faut-il vraiment accepter tous les inconvénients de la pratique sexuelle sous prétexte de jouissance ?

Halte-là ! Permettons-nous quelques petites mises au point, en nous penchant attentivement sur les risques inconsidérés que l’être humain en arrive à courir rien que pour satisfaire à ses plus vils penchants.


Et, une bonne fois pour toutes, finissons-en avec tout ça !





Pour en finir avec l’échangisme.


Bien que, par définition, l’échangisme consiste à échanger, entre couples, les partenaires sexuels, nombreux sont les spécialistes qui prétendent qu’il s’agit là d’un fantasme essentiellement masculin.

Sans doute, mais, à moins de toucher à l’homosexualité ou à des pratiques violentes, reconnaissons que l’exercice de l’échangisme implique l’adhésion de partenaires des deux sexes ; alors, peut-on encore parler de fantasme essentiellement masculin ? Les mêmes spécialistes préciseront que, s’il demande l’adhésion de partenaires des deux sexes, l’échangisme répond à une demande avant tout masculine. L’homme a le goût de l’aventure, de la découverte, alors que la femme se montre habituellement plus prudente et réservée.

« On sait ce qu’on a, mais on ne sait pas ce qu’on peut avoir », diront les plus inhibées.


Soit. Permettons-nous néanmoins de refroidir l’un ou l’autre enthousiasme au moyen de quelques exemples des plus simples.


Ex. 1 : Supposons que votre partenaire, oh ! gros(se) veinard(e), soit particulièrement séduisant(e), compétent(e), sympa et tout et tout, en plus d’être une véritable affaire au lit. Aurez-vous envie d’en faire profiter votre voisin(e), un copain ou une copine, voire un(e) illustre inconnu(e) ? Et si oui, dans quel but ? Pour l’épater ? Provoquer sa jalousie ? Lui donner envie de tenter de vous le(la) chiper ? Ferez-vous ça ? Vraiment ? Pardonnez-nous d’être aussi direct, mais, dans ce cas, vous êtes cinglé(e) ! Voilà.


Ex. 2 : Supposons que votre partenaire soit un chieur (ou une chieuse), nul(le) au plumard, et que vos voisins soient un couple à faire bander (mouiller)… Aurez-vous envie de pratiquer l’échange ? Certes, oui, plus que probablement ! Mais vos voisins auront-ils envie de collaborer ? Certes, non ! Dans le cas contraire, ils rejoignent l’exemple 1, n’est-ce pas ?


Ex. 3 : Supposons que votre partenaire soit quelconque au plume, et que vos voisins ou un couple de copains ne soient pas vraiment de bonnes affaires non plus, mais que pour varier les plaisirs, vous souhaitiez tenter l’échange. Voilà qui peut marcher, et éventuellement relever un peu la libido de tous, avec le risque toujours présent, évidemment, que les deux moins mauvaises affaires se tirent ensemble et laissent les deux autres sur le carreau ; ce qui revient à dire, en fin de compte, que les deux femmes risquent probablement de devenir lesbiennes et que les deux mâles n’auront plus qu’à se consoler comme ils peuvent… Est-ce cela que vous voulez ?


À la lumière des trois exemples ci-dessus, vous en arriverez certainement à la même conclusion que nous : l’échangisme est essentiellement pratiqué par des cinglés ou des peine-à-jouir. Vous qui lisez ces lignes, estimez-vous pouvoir vous inscrire dans ces catégories d’individus ?

CQFD.






Pour en finir avec la sexualité de groupe.


La sexualité de groupe, c’est l’échangisme à grande échelle, celui qui mène à l’organisation de ce qu’on appelle plus trivialement « une partouze ». Certains considèrent qu’à trois ou quatre, on est déjà un groupe, et cette opinion est défendable. Pour notre part, nous préférons considérer que la notion de groupe implique au minimum cinq personnes, nous appuyant sur cette célèbre phrase de Maître Georges Brassens :


« Le pluriel ne vaut rien à l’homme et sitôt qu’on est plus de quatre on est une bande de cons. »


Une bande de cons. Est-ce à ce point ? Nous allons voir que oui.



« Je l’ignorais », nous confie monsieur Yvan de la Serge, chercheur à l’université de Trifouilly-les-Oies, « jusqu’à ce que j’en fasse moi-même la cruelle expérience. »


« Cela commença par un courriel, que je découvris un soir en ouvrant ma messagerie :



Bonjour,


Félicitations ! Vous comptez parmi les quelques privilégiés ayant été spécialement sélectionnés pour participer à la grande soirée annuelle du club « FYLA », qui aura lieu à Sensenruth le 31 juin prochain. Comme chaque année, repas champagne gratuit au programme, cotillons, danseurs et danseuses nues, serveuses topless et ambiance chaleureuse garantie, le tout sous l’égide de notre Grand Prêtre Vaudou.

Confirmez-nous vite votre participation, l’adresse et le plan d’accès ainsi que le programme complet des festivités et les quelques derniers détails pratiques vous parviendront par retour de courriel.

Votre participation à cette fête annuelle, entièrement gratuite nous vous le rappelons, n’est assortie que de deux conditions : la première est que vous veniez en couple, la seconde est que vous ameniez avec vous un couple d’amis aux idées larges.


Ne détruisez pas ce message, ne l’ignorez pas ! Ne faites pas comme Ovide R., qui le plaça directement à la corbeille, l’an dernier, et qui vit ensuite le monde s’écrouler autour de lui lorsque sa belle-mère vint s’installer à la maison. Il est actuellement en clinique, suite à une tentative de suicide.

N’imitez pas Kelly D., qui répondit à l’invitation, mais ne se présenta pas le jour de la fête, et nous écrivit ensuite pour se plaindre de sa soudaine et incompréhensible frigidité !

Et ne croyez pas, comme Bob O., que notre Grand Prêtre Vaudou vous a jeté un sort parce que vous êtes venu sans votre couple d’amis, et que c’est à lui que vous devez vos problèmes d’érection.


Répondez vite ! Et venez vous éclater, dans la joie et - pourquoi pas - dans la négresse, avec les membres du Fuck You Later Alligator Club et leurs amis aux idées larges !


À bientôt ! »



Yvan de la Serge répondit donc favorablement à l’invitation, reçut tous les renseignements utiles, et se rendit à Sensenruth avec son épouse Yvonne (ça ne s’invente pas !) et un couple d’amis aux idées larges, Albert et Sarah Khlette.

Laissons Yvan nous relater brièvement sa soirée.



« C’était vraiment bien organisé. Je veux dire que pour un foutoir, c’était un beau foutoir. Et pour commencer, le prétendu Champagne était un « méthode champenoise » venu d’on ne sait où ! J’aurais pu m’en offusquer, et c’est ce que j’ai fait dans un premier temps, mais une serveuse topless – du genre vieille peau – m’a aimablement expliqué que pour ce que les gens allaient en faire, c’était bien suffisant.

Nous étions environ une soixantaine, ce qui m’a paru peu, dans un premier temps, mais en fin de compte, c’était mieux ainsi, parce que quand ça a dégénéré (assez rapidement, d’ailleurs), j’ai trouvé que nous étions vraiment très nombreux. C’est incroyable ce qu’une assemblée de gens à poil peut être impressionnante !

On ne voit plus que des bras, des jambes, des seins, des sexes ; au point qu’on se demande parfois si on va pouvoir retrouver les siens !

« Embrasse-les tous, Dieu reconnaîtra les siens », disait Maître Georges B., mais il ne parlait pas vraiment de ça.

Et je vous passe la description des odeurs, lorsque tout colle avec la bouffe, le mousseux, la salive, la mouille et le sperme. Je ne vais pas tout vous expliquer, ce serait fastidieux, mais sachez qu’à l’issue de cette soirée, j’ai rassemblé mes souvenirs et pris quelques notes dans un carnet. Je vous les livre, en vrac :


1) Où avaient-ils été chercher ce foutu mousseux de merde qui m’a fait gerber ?

2) Où s’étaient-ils procuré ces capotes de merde qui se déchiraient deux fois sur trois ?

3) Je n’ai pas retrouvé mes chaussettes.

4) J’ignore toujours si ma copine Sarah est un bon coup. Mais elle gueule quand on la sodomise, ça oui, j’ai vu et entendu.

5) Jamais je n’aurais imaginé qu’un jour j’allais tailler une pipe à un inconnu (et le sperme, c’est pas bon).

6) J’aimerais casser la gueule au salaud qui m’a mis un doigt dans le cul sans m’en demander l’autorisation.

7) Ma femme Yvonne refuse de me dire combien de mecs l’ont baisée au cours de la soirée.

8) Le recteur de l’université de Trifouilly-les-Oies a une petite bite, mais je lui ai promis de ne le dire à personne, alors, ne le répétez pas.

9) 80 % des gonzesses se rasent le minou.

10) 14,17 % des mecs se rasent les burnes.

11) La blonde aux gros seins avec un papillon tatoué dans les reins est un bon coup, mais je me demande si ce n’est pas elle qui m’a refilé la chtouille.

12) Qu’est-ce qui m’a pris de répondre à cette putain d’invitation ? J’aurais mieux fait d’imiter Ovide R., quitte à héberger ma belle-mère.


Une certitude, néanmoins : plus jamais ça ! »






Pour en finir avec le sadomasochisme.


Le sadomasochisme est une sorte de sport consistant à faire se rencontrer des personnes aimant faire souffrir autrui par des pratiques cochonnes, et d’autres personnes adorant se soumettre aux pratiques en question, ce qui pourrait s’avérer intéressant si le nombre de sadiques (ceux qui font souffrir) équivalait approximativement celui des masochistes (ceux qui aiment souffrir), ce qui est rarement le cas.

Exception notoire : les geôles de certains pays, où le nombre de bourreaux est généralement inférieur à celui de leurs victimes ; mais si l’on peut parler de sadisme dans le cas des premiers, il serait malvenu de prendre les seconds pour de vrais masochistes.

Cette parenthèse refermée, en quoi les pratiques SM consistent-elles ?

N’imaginons pas qu’elles se réduisent à ce genre – bien connu - de conversation :



Plutôt que de nous lancer dans de longues et fastidieuses descriptions, nous vous invitons, Madame, Mademoiselle, Monsieur, à ouvrir un livre de cuisine. Le langage utilisé dans l’art de faire frémir nos papilles gustatives et activer nos glandes salivaires présente d’étranges similitudes avec le vocabulaire qu’utilisent et mettent en pratique les adeptes du SM pour accroître leur libido.


Est-ce à dire que l’inventeur du SM était un marmiton frustré ? Est-ce prétendre que nos plus grands virtuoses de la poêle à frire et du couteau à éplucher sont des sadiques refoulés ? Ne serait-ce pas là relancer le sempiternel débat de la poule et de l’œuf ?

Restons simples. Si les verbes fouetter, battre, piquer, saisir, lier, barder, ficeler, découper, presser, flamber, mouiller, arroser, cuire, mijoter, réduire, éliminer, débiter, enduire, dresser, couvrir, peler à vif, faire sauter, tenir au chaud, faire suer… ont pour vous une connotation davantage sexuelle que culinaire, vous avez d’incontestables penchants pour le SM. Si en outre ces termes signifient pour vous « faire souffrir » plutôt que « souffrir », vous êtes plutôt « S » que « M », même si votre nouveau sweat-shirt affiche « XL » !


Enfin, pour réfréner les éventuelles ardeurs de ceux qui, jusqu’à la lecture de ces lignes, étaient de la caste des tortionnaires qui s’ignorent, est-il encore utile de rappeler que les pratiques sadomasochistes s’exercent entre personnes librement consentantes, ce afin que tout un chacun y trouve son plaisir ? Si, contrairement à ce que croit ou prétend le sadique, le masochiste n’en est pas réellement un, ces pratiques sont rigoureusement interdites par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et, pire encore, sont complètement Hors Charte ! Et ça, c’est vraiment très vilain.






Pour en finir avec le kamasutra.


Nous ne voudrions pas passer pour des attardés ou des dégénérés en prétendant que la position dite « du missionnaire » soit la seule à pratiquer lors de la copulation. Mais faut-il pour autant en arriver, sous prétexte de liberté, d’égalité et de débilité, à l’excès inverse ?

Faut-il se tordre popol en pratiquant, mode d’emploi à la main, une gymnastique qui amène à se demander qui se fait niquer, sinon le niais qui a acheté le bouquin ? Une bonne levrette, ça ne suffit pas ?

Certes, toutes les positions décrites permettent, en tenant l’illustration dans le bon sens et moyennant un minimum de souplesse et une longueur décente de l’engin, de réussir une pénétration. Nous ne prétendrons pas le contraire. Si la pénétration est tout ce que vous souhaitez, allez-y sans crainte, ça marche ! Toutes les positions devraient le permettre.

Si par contre, une fois popol bien au chaud, vous souhaitez également le faire bouger dans un mouvement de ça-va-ça-vient plus ou moins sauvage, préparez-vous à de sombres désillusions : sorties intempestives, crampes et courbatures diverses, débandade anarchique, miction involontaire ou émission de flatulences… telle est la liste non exhaustive des problèmes qui vous guettent sournoisement.


Quel intérêt peut-il y avoir à se compliquer la vie à ce point ? La recherche de la performance ? La curiosité ? Si vous décidez malgré tout d’essayer diverses positions acrobatiques, nous ne saurions que trop vous conseiller de joindre l’utile au désagréable : mettez le caméscope sur trépied et filmez vos ébats, ou mieux : faites-vous filmer (mais pas par un mineur d’âge). Toutes vos tentatives ratées vous apprendront les choses à éviter par ceux qui veulent se garantir une vie sexuelle harmonieuse ; et le témoignage en images vous permettra de passer d’excellents moments devant la télévision – en les partageant entre amis lors des longues soirées d’hiver, pourquoi pas ? - et de vous rappeler si besoin est que non seulement le ridicule ne tue pas, mais qu’un moment de honte est vite passé.


Alors, la levrette : oui ! Le kama… le kamama… le kanana matra : non !






Pour en finir avec les M.S.T..


À l’intention de ceux et celles qui rentreraient tout juste d’un long séjour en orbite d’Uranus, commençons par préciser que M.S.T. est l’abréviation couramment utilisée pour l’expression « Maladies Sexuellement Transmissibles », à ne surtout pas confondre avec le groupe de rap féminin MST (Mes Seins Tombent).

Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, autorisons-nous à vous rappeler cette recommandation pétrie davantage de bon sens que de poésie : « Pas de sexe sans latex », et qui donne en anglais : « No safe sex without latex », ce qui n’est pas plus élégant mais néanmoins tout aussi explicite.

L’Italien dira « Copulo si, ma cappuccino » (sortez couvert), l’Espagnol « No olé olé senza el capota » et l’Allemand « Kein Ein Tzwei ohne Kapf ». Quant à ce que dira l’Inuit, on s’en fiche, puisque de toute façon ses nuits sont souvent beaucoup trop longues pour que ça ne sente pas le caoutchouc brûlé.


De nos jours, une MST (le SIDA, disons-le trou net) éclipse toutes les autres, et pourtant, elle n’est pas si fréquente qu’on ne le pense. Par contre, elle ne se repère pas aisément à l’œil nu, ni au sexe nu. Si vous vous dites, Monsieur (ou Madame, ou Mademoiselle), juste avant d’entamer un cunnilingus : « C’est quoi, ces petits boutons ? » ou « Est-ce bien normal, ces pustules, ces rougeurs ? », même s’il ne s’agit pas du SIDA, il est quand même prudent de renoncer. Ou d’enfiler un préservatif, ce fameux latex qui vous assure le « safe sex » ! Vous nous direz qu’une capote sur la langue, c’est loin d’être évident, même si vous la choisissez goût banane, mais que voulez-vous ? S’il faut en passer par là pour préserver sa santé ! Hmmm ? Ce qui ne vous empêchera pas de vous humidifier les lèvres, le menton, le nez… avec des sécrétions de nature peu recommandable.


Mais dites-vous bien que ce n’est pas parce que votre partenaire ne présente ni boutons, ni pustules, ni rougeurs qu’il est parfaitement sain à l’intérieur. Croyez-en nous.

Alors ? Faut-il renoncer ? Ou se rincer systématiquement et immédiatement la bouche, le sexe et toute autre zone ayant pu être en contact avec une MST, avec une solution antiseptique ? Bof… Si l’on excepte ce que nous nommons communément « le cocktail russe » (vodka à 90° dans laquelle ont longuement macéré des piments rouges), sachez que tous les prétendus remèdes miracle sont de la bibine aussi efficaces en ce domaine que le coïtus interruptus l’est dans celui de la contraception !

Alors, franchement, plutôt que d’utiliser le préservatif et autres pis-aller (rien à voir avec les vaches) pour vous préserver des Maladies Sexuellement Transmissibles, abstenez-vous. Car sans le sexe, plus de MST ! Et ça, c’est une évidence.

CQFD, encore une fois.






Pour en finir avec la masturbation.


Il circule sur la pratique de l’onanisme plusieurs idées reçues. Vérités ou mythes, nous avons voulu en avoir le cœur net, en organisant un débat auquel nous avons convié un panel de spécialistes issus de divers milieux et aux idées bien arrêtées, afin de confronter leurs divers points de vue.


Nos invités :

Madame Maggy Tarembois, sexologue,

Mademoiselle Annick Botte, élue Miss Trifouilly-les-Oies 2007,

Mademoiselle Solange P., prostituée,

Monseigneur Doudissandmore, qu’on ne présente plus,

Monsieur Marcel Van Paard, chauffeur routier,

et Monsieur Jean Wisser, militaire de carrière



RVB : Madame, Mesdemoiselles, Messieurs, soyez les bienvenus sur RVB, et merci d’avoir répondu à notre invitation. Alors, pour entrer tout de suite dans le vif du sujet, nous aimerions savoir si vous considérez la masturbation comme un phénomène de mode.


Maggy Tarembois : Vous plaisantez ? Qui dit phénomène de mode sous-entend le caractère éphémère de la chose ; or, dans le cas qui nous occupe, reconnaissons que le procédé n’a strictement rien d’évanescent, et…

Marcel Van Paard : Qui ?

Jean Wisser : Éva Nessent. Je la connais pas.

Maggy Tarembois : La pratique ne date pas d’hier. Rappelons-nous Onan…

Marcel Van Paard : (bas, à Jean Wisser) C’est qui, lui ?

Jean Wisser : (même ton) Sais pas. Le frère à Eva, peut-être.

Solange P. : (qui a entendu) C’est l’inventeur de la branlette, les mecs !

Monseigneur Doudissandmore : (choqué) Mademoiselle, je vous en prie…

Solange P. : Ah ben, Monseigneur, si vous aimez pas entendre parler de branlette, fallait pas venir !

Maggy Tarembois : (qui insiste) Non, le phénomène est de tous temps. Dès que l’homme a découvert qu’il avait un sexe, il a remarqué que ça lui faisait plaisir de le toucher.

Solange P. : Et la femme, non, peut-être ?

Maggy Tarembois : (soupir agacé) Je disais l’homme au sens large. L’être humain.

Annick Botte : C’est que les hommes qui font ça, quand même !

Solange P. : Et pas les femmes ?

Annick Botte : Ben, non.

Solange P. : Ouah ha ha ! On croit rêver ! (à Van Paard) Elle sort d’où, elle ?

Marcel Van Paard : Elle a sans doute jamais vu le tram ! Ouah ha ha !

Monseigneur Doudissandmore : Je vous en prie…

Maggy Tarembois : Vous-même, Monseigneur, ne nierez pas que Adam et Ève eux-mêmes avaient notion de la chose.

Jean Wisser : (bas, à Marcel Van Paard) Ah ! J’avais compris Éva, mais c’est Ève. Ève Anessent. Je savais pas que Adam s’appelait comme ça.

Monseigneur Doudissandmore : Ah, mais pas du tout, madame Tarembois. Il n’est nulle part précisé que Adam et Ève se livraient à cette pratique. Les Saintes Écritures…

Maggy Tarembois : Ce n’est pas un ouvrage de référence en matière sexuelle.

Solange P. : Si Adam et Ève n’avaient pas joué à touche-pipi, on serait pas ici pour en parler, ça c’est sûr !

Jean Wisser et Marcel Van Paard : Wouah ha ha ha !

Monseigneur Doudissandmore : Allons, Messieurs, je vous…


RVB : … Je vous en prie, en effet ! Merci, Monseigneur, de nous rappeler à l’ordre – sans jeu de mots, n’est-ce pas ! Bon, eh bien, poursuivons, poursuivons… Certains prétendent qu’un excès de masturbation rend sourd. Un avis sur la question ?


Marcel Van Paard : Quoi ?

Jean Wisser : Kèskidi ?

Marcel Van Paard : (à Jean Wisser) Hahaha ! Tu la connais aussi, hein !

Jean Wisser : (à Marcel Van Paard) Ah oui, hahaha ! Je réponds toujours ça quand on pose la question !

Monseigneur Doudissandmore : Messieurs, je vous en prie…

Marcel Van Paard : Faites pas le saint, Monseigneur. Je parie que vous avez de la tendinite aux poignets…

Monseigneur Doudissandmore : Oh ! Je ne vous permets pas !


RVB : Ne nous écartons pas du sujet, s’il vous plaît.


Maggy Tarembois : Je n’ai pas de clients atteints de surdité précoce.

Solange P. : Moi non plus.

Maggy Tarembois : Je voulais dire « des patients », mademoiselle. Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes.

Solange P. : Torchon vous-même, madame ! Contrairement aux vôtres, mes clients n’ont pas à se montrer patients. Ils en ont toujours pour leur argent.

Maggy Tarembois : C’est un scandale !

Annick Botte : Absolument. Un scandale. Je me plaindrai auprès de l’évêché !

Solange P. : Il est là, ma petite. Ne vous gênez pas !

Monseigneur Doudissandmore : Mesdemoiselles, je vous en prie !

Solange P. : Je vous en prie, je vous en prie… Vous faites pas un peu d’excès de zèle, sous votre habit ?

Monseigneur Doudissandmore : Oh !

Solange P. : (à Marcel Van Paard) D’ailleurs, il a pris l’habit parce que… sacerdoce !

Marcel Van Paard : Sacerdoce ?

Jean Wisser : (qui le pousse du coude) Mais oui ! Sacerdoce ! Sa-ser-doce ! Hahaha !

Marcel Van Paard : Ah ouais ! Elle est bonne tiens ! Hahaha !

Annick Botte : Ils sont d’un vulgaire !

Solange P. : Non, mais… écoutez-moi cette gourgandine !

Annick Botte : Gourgandine ? Vous parlez à Miss Trifouilly-les-Oies 2007, mademoiselle !

Solange P. : Tu parles d’une carte de visite ! Miss d’un patelin de dégénérés !

Annick Botte : Vous en arpentez les trottoirs, espèce de passe à deux sacs !

Solange P. : (qui file un aller-retour à Annick Botte) Voilà toujours une passe à deux claques, pour vous apprendre !

Annick Botte : Aïe !

Monseigneur Doudissandmore : Mesdemoiselles !

Marcel Van Paard et Jean Wisser : (hilares) Je vous en prie !


RVB : Madame, Mesdemoiselles, du calme, s’il vous plaît.


Maggy Tarembois : C’est une honte ! Un scandale !

Solange P. : Oh, ça va !

Maggy Tarembois : Vous, retournez derrière votre vitrine !

Solange P. : Dites donc, la scientifique, vous en voulez aussi, de la salade de phalanges ?


RVB : Du calme ! Du calme ! Écoutez-moi…


Maggy Tarembois : Essayez voir !

Annick Botte : Oui, essayez voir, espèce de brute !


RVB : C’est pas un peu fini ?


Solange P. : Oh, toi, la miss, on t’a pas sonné. Va t’acheter un gode.

Monseigneur Doudissandmore : Mon Dieu ! Mon Dieu ! Satan l’habite !

Marcel Van Paard et Jean Wisser : Ouaaah hahaha ! Ouh ! Hahaha !


RVB : Je peux en placer une, oui ou non ?


Annick Botte : Retenez-moi, ou je lui crève les yeux !

Solange P. : Tu veux m’attaquer avec tes petits ongles ?

Maggy Tarembois : Mais arrêtez, bon sang !

Marcel Van Paard et Jean Wisser : Hahaha ! Hihihihi ! Ouuuuh ! Hahaha !


RVB : VOS GUEULES, NOM DE DIEU !


Solange P. : …

Annick Botte : …

Maggy Tarembois : …

Marcel Van Paard : …

Jean Wisser : …

Monseigneur Doudissandmore : …


RVB : Merci… Ainsi se clôturait notre débat à propos de la masturbation.



À la lumière des événements qui précèdent, si nous ne déconseillons pas formellement la pratique de la masturbation, nous nous permettons néanmoins de vous adresser cette mise en garde : n’en parlez pas. Surtout pas.