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02/11/08
Résumé:  Chaque année, la vieille bande de copains se réunit pour les vacances, mais cette fois-ci, il ne faut pas plus de quelques litres d'eau pour que la situation dérape...
Critères:  fh extracon copains fépilée vacances noculotte fellation cunnilingu pénétratio jeu -vacances
Auteur : Nerval            Envoi mini-message

Série : Les règles du Jeu

Chapitre 01
L'odeur de la garrigue



Chaque année c’était la même chose. C’en était devenu un rituel à force. Un passage obligé. Chaque année, le premier jour des vacances, notre merveilleuse hôtesse Laurence piquait une colère dont elle seule avait le secret. Pour les autres c’était un sujet de plaisanteries, et même un jeu. « Celui qui parvient en premier à faire piquer sa crise à Lau… » S’en suivait toujours une récompense quelconque allant de la reconnaissance de son courage à une bonne bouteille, voire plusieurs.


Chaque année, tous se tordaient de rire à la vision de cette jeune fille à la peau blanche – début de vacances oblige – en bermuda et tongs, un chapeau fermement vissé sur la tête, rouge pivoine, écumant presque de rage tout en essayant de rester la plus hospitalière possible. Très vite, elle lâchait prise et arrêtait la confrontation, de peur d’exploser sans doute. À ce moment, commençait ce que certains baptisaient la « cérémonie du Boudage », durant laquelle Lau bougonnait à seulement quelques centimètres des autres sur les abrutis qu’elle avait encore invités, qui passaient leur temps à lui pourrir les vacances et la vie. Elle jurait haut et fort qu’on ne l’y reprendrait plus.


Si tu as le soleil tapant dur dans le coup, le mistral caressant tes tempes et la cérémonie du Boudage bourdonnant dans les oreilles, c’est bon, tu es en vacances, disait l’un de nos proverbes en vogue.


Mais elle nous réinvitait. Une vieille bande de copains de lycée. Lau disait que c’était la meilleure façon de ne pas se perdre de vue. Elle invitait donc tout le monde avec chiens et bagages dans sa villa du sud, pour un mois entier. Et traditionnellement après un voyage de nuit particulièrement inconfortable, les plus motivés devaient faire les courses, pendant que les autres exténués, s’endormaient tout habillés dans leurs chambres, ou alors, moins exténués, goûtaient les joies de la piscine.


Lau faisait toujours partie des motivés et moi des faux-exténués. Elle nous avait donc retrouvés en maillot dans une folle partie de water-polo et n’avait pas apprécié ma petite remarque sur le menu du soir. Néanmoins par tradition, il fallait que je poursuive ma rengaine.



Ça, c’était Manu. Une fausse-exténuée qui avait eu la décence de s’allonger quand même, mais sur un transat, et pas avant d’avoir troqué ses fringues de ville pour un petit maillot rose deux pièces. Voyant que tous se liguaient contre elle, probablement énervée aussi par les rires incessants dans son dos, Lau rugit :



L’une des deux fut la phrase de trop. Lau balança les sacs qu’elle portait en hurlant.



Et elle partit en bougonnant vers la cuisine. La cérémonie du Boudage avait commencé. Aussitôt Arnaud rugit d’un grand cri « C’est les vacances ! », et commença à décapsuler des bières aux autres.



Dans la confusion que provoque habituellement une distribution de bière plus ou moins fraîche, je n’avais pas vu Manu approcher du bord de la piscine.



L’espace d’une seconde ses yeux se firent mauvais. Sa voix descendit dans les aigus pour répondre :



Un bon quart d’heure plus tard, armés d’un magnifique tuyau d’arrosage comportant un réservoir à savon et, je le souhaitais en tout cas, du savon, et parés de deux magnifiques brosses, nous nous enfoncions dans les bois.


Le barbecue ne désignait pas… un barbecue mais bien une terrasse carrelée au bout du domaine. Un magnifique barbecue bâti y était adossé. Tables, chaises, et parasols, bref le strict nécessaire à une soirée bien réussie était entreposé là-bas indépendamment du mobilier de la villa. Le tout ayant été réalisé pour pouvoir profiter au maximum du point de vue unique et magistral sur la vallée et plus loin, sur la Méditerranée.


Avant d’y arriver, depuis la villa, on devait parcourir un peu plus de deux kilomètres dans une sapinière qui entoure la maison. Les quelques dernières centaines de mètres se faisaient à découvert sur la colline, couverte de buissons épineux, avant d’arriver sur la terrasse.


Manu et moi nous engageâmes sur le chemin avec autant d’entrain que des écoliers en vacances, simplement satisfaits de nous retrouver et d’être en vacances.


Emmanuelle de son prénom, je l’avais connue presque huit ans plus tôt. Une jeune fille timide, à peine majeure, qui était sortie avec mon meilleur pote, Corentin. Ce dernier faisait partie de la caste des exténués qui avaient conduit toute la nuit. Il dormait du sommeil du juste dans la villa.


J’avais été surpris d’apprendre que Manu et Corentin s’étaient mis ensemble, parce qu’il m’avait semblé que la timide Emmanuelle me tournait autour depuis quelques mois déjà à l’époque. Puis, au fil de leur relation, je m’étais étonné de sentir de temps en temps son regard courir sur mon corps. Et qu’elle se mette à rougir violemment quand je la prenais en faute. Souvent, nous avions des contacts physiques non justifiés et ils se prolongeaient. Je me rappelle d’une main sur ma cuisse au cinéma, d’un genou collé au mien dans un bus, et de mouvements pouvant s’apparenter à des caresses.


Peut-être avais-je rêvé, peut-être pas. Je n’y pensais que rarement. Cela faisait partie des zones d’ombres à ne pas trop explorer, du moins c’était ma politique.


D’ailleurs sur cette route, aucune de ces idées ne me traversa l’esprit. Je détaillais son corps par acquit de conscience. Ses cheveux châtains étaient noués en queue de cheval et une casquette les protégeait du soleil trop agressif. Un petit visage expressif, ni trop beau, ni trop laid. Des yeux bruns rieurs, de petites fossettes, un cou gracile, une peau douce, elle avait de petits seins accueillants et un ventre plat, les jambes et le cul magnifique comme souvent chez celles qui pratiquent la danse. Manu n’aurait pas été mon premier choix, mais j’aurais eu du mal à dire que cette fille n’était pas désirable.


Après avoir traversé la sapinière en riant des jurons de Lau, nous nous dirigeâmes vers la terrasse, sifflant d’admiration pour le paysage. L’ampleur de la tâche avait été, comme d’habitude, amplement exagérée par Lau puisqu’il suffisait d’éliminer les épines tombées et les herbes grimpantes d’un coup de brosse. Ensuite de passer un coup d’eau savonneuse pour que la terrasse retrouve un lustre et une hospitalité dignes de nos souvenirs.


Il y a des recettes qui ne ratent jamais. Plaçons deux personnes avec une mentalité de huit ans, un soleil radieux et un tuyau d’arrosage et il ne faut pas deux minutes pour que la situation dégénère. Ce qu’elle fit.


J’avais branché le tuyau après avoir donné un premier coup de brosse, tout en évitant les coups dans le dos que ma camarade m’assénait volontiers, prétextant me faire travailler plus vite. L’eau savonneuse commençait à peine à se répandre sur la terrasse que je repérai un moment d’inattention de ma compagne. La demi-seconde lui coûta d’être trempée. Elle hurla comme un animal blessé avant de se jeter sur moi pour m’arracher le tuyau des mains. La bataille dura quelques minutes se terminant par un cessez-le-feu stratégique.

Manu fit quelques pas, histoire de reprendre son souffle, et se retourna vers moi.



Sous le tissu mouillé de son débardeur blanc apparaissaient, sans aucune pudeur, deux jolies pêches, rehaussées d’une cerise à chaque bout. Elle n’avait qu’à suivre mon regard, qui soudain s’était fixé, pour comprendre l’étendue du désastre. Le tissu traître, transparent, laissait entrevoir la peau comme s’il était inexistant. La poitrine de Manu était dévoilée à toute la garrigue.



Puis elle éclata de rire, devant mon air mi-sérieux, mi-gêné.



Elle commença un mouvement vers moi, mais s’arrêta net, et marcha comme si de rien n’était pour se placer dos à moi, dans un élan, gracieux et délicat, de pudeur.



Ce fut l’air un peu dépité qu’elle m’avoua :



J’ai toujours pensé par la suite que tout ce qui était arrivé ce jour-là était à imputer à cette fâcheuse habitude de Corentin de s’endormir sur des bagages quand il est exténué.



Se retournant vivement, elle retira le débardeur mouillé.



Elle rosit littéralement mais essaya tout de même de sourire.



Tout mon être était en ébullition. Voir cette jeune fille, torse nu, ses bras délicats croisés sur des seins qu’on devinait sans peine. Pouvoir pratiquement en goûter la texture. Suivre du regard les mouvements de ces pêches qui gesticulaient à la suite de leur propriétaire et puis descendre vers ce short qui lui arrivait à mi-cuisse, ce fin tissu derrière lequel se cachaient tant de choses…


Mon émoi avait pris la forme d’une violente érection, que je n’arrivais à masquer pour l’instant que grâce aux pans de ma chemise. Était-ce pour cela, ou bien pour voir jusqu’où la situation était capable de dégénérer que je me crus obligé de répondre :



Il y avait une lueur qui s’était allumée depuis quelques instants déjà. Un mélange de peur et de jeu, mais aussi de quelque chose de moins discernable, une sorte d’impression qu’elle savourait l’instant. Cette lueur me conforta dans ma décision.



Elle s’était rapprochée pas à pas pendant l’échange. Ma dernière phrase la fit réagir à une vitesse qui me surprit quelque peu. Elle me bondit dessus avec la vélocité d’un guépard.



Abandonnant toute pudeur, elle avait entrepris de déboutonner mon vêtement, le bassin bien calé sur mon entrejambe. Moi je me débattais de mon mieux pour l’empêcher de parvenir à ses fins, mais surtout pour prolonger ce contact jouissif. J’avais maintenant la chemise ouverte et Manu tentait de la faire passer au-delà de mes épaules qui s’opposaient à ce mouvement. Dans la manœuvre, ses seins frottaient contre mon torse, et même contre mon visage. De son bassin, elle donnait des coups cadencés auxquels mes hanches répondaient naturellement.


Il fallait que je m’extirpe de cette position au plus vite. C’était très beau de jouer, mais je sentais la situation échapper totalement à mon contrôle. D’une contraction de l’ensemble de mes muscles, certains participant plus que d’autres, j’éjectai ma partenaire. Elle se retrouva à un mètre, membres, torse et seins plus ou moins emmêlés, alors que moi j’étais déjà debout.


J’allais me maudire pour la violence disproportionnée de mon geste quand, plus à quatre pattes que réellement debout, elle se rejeta sur moi. Elle avait serré les bras autour de mes cuisses, enfouissant la tête vers mon entrejambe. Sous la violence de l’impact, je m’effondrai à nouveau, presque sonné.

Sans comprendre ce qui m’arrivait, je me retrouvai soudain short et caleçon baissés, le sexe tendu vers le zénith. Manu, le regard voilé, le souffle légèrement rauque, la bouche entrouverte, en éprouvait le tranchant du bout du doigt, comme s’il s’agissait d’une arme.



Sans attendre ma réponse, elle sortit sa langue et me lécha sensuellement sur toute la longueur de la hampe. Elle finit en posant un petit bisou sur le gland. Un frisson merveilleux me parcourut, étouffant ma réponse qui, vu les conditions, n’aurait pu que tomber à plat.



Tout à l’écoute de mon corps, électrisé de mille sensations de bien-être et d’interdits, faisant taire toute pensée cohérente, je n’étais plus capable que d’émettre un léger grognement, expression simpliste à la fois de mon contentement sexuel et de ma désapprobation morale.


Je sentis une lame de fond, naître dans mon bas-ventre et envahir tout mon corps. Mes mains se posèrent naturellement sur sa tête, pour l’encourager et la cajoler tandis qu’elle commençait un lent et savoureux va-et-vient. Goulûment, elle avala l’objet de son désir avec de plus en plus d’assurance, répandant consciencieusement de la salive. Sa langue experte vint à son tour se mêler à la danse, soulignant certains de ses passages, en ignorant d’autres, apportant par de petits coups précis des sensations toujours plus fortes.


En quelques secondes à peine, je me sentis prêt à exploser. Mon pénis avait grossi, et le gland commençait à se contracter violemment. Manu arrêta soudainement son office et m’ordonna :



Je me relevai d’un acte réflexe, pendant qu’elle prenait soin de descendre mes vêtements au niveau de mes chevilles.



Agenouillée devant moi, elle offrait à mon regard sa poitrine menue et délicate. J’aurais aimé la toucher du bout des doigts, mais déjà ma partenaire passait sa tête entre mes jambes pour lécher l’intérieur de mes cuisses. Doucement, comme si le temps lui appartenait, elle explorait mes testicules de petits baisers langoureux tout en caressant, tantôt mes cuisses, tantôt ma tige de ses mains.


Puis posant ses mains sur mes fesses, comme pour bien se caler, elle présenta sa bouche entrouverte à mon engin et d’une pression assurée, me força à la pénétrer moi-même. Mon sexe s’enfonça dans cette bouche durant une éternité, provoquant des sensations jusque-là inconnues pour moi. Ses lèvres se distendaient et elle émit un petit hoquet mais sa volonté semblait indétournable et elle continua sa progression jusqu’au bout de ma verge. De ses yeux grands ouverts, elle me lançait des petits coups d’œil, semblant vérifier ma satisfaction quant à son niveau technique. Mais au fond de ceux-ci, je lisais surtout un émoi sans bornes et une excitation qui ne cessait de grandir.


Elle me serra encore plus fort les fesses comme si elle allait m’avaler tout entier. Elle griffa et la douleur rayonna comme le plaisir.


Semblant chercher furieusement quelque chose, elle recommença à s’exciter le long de mon membre, une main venant masser délicieusement mes bourses tandis que l’autre accrochait la base du pénis pour préciser encore le mouvement.


Je n’en pouvais plus. Voilà un petit temps déjà que j’émettais un râlement en continu, augmentant en intensité d’instant en instant.



Ma partenaire, au summum de son excitation, ne sembla se rendre compte de rien. Rassemblant ce qu’il me restait de force et de volonté, je l’écartai doucement de moi. Elle me lança un regard dépité, mais ne put se résoudre à quitter des yeux l’objet de sa convoitise.



Elle vint à la rencontre de mon corps, caressant mon torse de ses seins. Je l’accueillis d’un baiser profond, vibrant de gratitude et d’émotion. Mes bras l’enserrèrent et la soulevèrent tandis que notre baiser se poursuivait. Ma langue fouilla sa bouche, remercia à sa manière sa camarade si zélée.


J’avisai une table de pierre sur la terrasse et y déposai doucement ma promise. Elle accepta de me lâcher et se laissa choir, reprenant doucement son souffle.


Directement, je commençai à lui embrasser le cou tandis que mes mains jouaient sur son corps, avides d’exploration et de la douceur humide de sa peau en sueur. Puis très vite, ce fut ma bouche qui fureta sur son corps offert, arrachant des soupirs d’aise à chaque fois qu’elle se posait.


De ses mains, elle poussa ma tête vers l’endroit de son désir. Je fis glisser d’un geste le short inutile, l’accompagnant de mon regard pour retarder encore de quelques secondes la vision de son orchidée en fleur.


Elle apparut. Toute lisse, déjà ouverte et luisante. Pour marquer son impatience, Manu écarta encore plus largement les jambes. Je me plongeai sans attendre au cœur de son jardin secret. Ce fut avec prudence que je commençai mon office, par quelques coups de langue discrets qui la firent frémir. Puis doucement, je remontai son sillon sacré depuis le vagin jusqu’à frôler son clitoris, lui arrachant un cri aussi vif que sincère.


Son goût légèrement amer me semblait délectable et ce fut sans plus de retenue que je me goinfrai de sa mouille. Ses cris augmentaient, en cadence et en volume. On aurait dit que toute la vallée pouvait nous entendre. « Mon Dieu, et si on nous entend ? »


À ce moment, je n’en avais cure, mordillant amoureusement ses grandes lèvres luisantes, léchant délicatement les petites, titillant son clitoris de coups de langue agiles, uniquement guidé par les cris de ma partenaire. Je m’amusai à caresser l’entrée de son vagin, tandis que du pouce, je lui massai le périnée. Quand l’envie m’en prenait, je délaissais subitement sa grotte pour embrasser à pleines dents ses cuisses musclées.


Ses cris continuèrent à prendre en intensité, pendant que désespérément, elle tentait, de ses mains, de m’obliger à renforcer la pression sur son bourgeon en feu. Subitement son corps se tendit, ses cris s’arrêtèrent et un spasme violent lui traversa tout le corps.


Émergeant à peine de l’orgasme qui venait de la foudroyer, Manu semblait insatiable.



Ayant envisagé quelques instants de la prendre debout, je changeai d’avis et montai à mon tour sur la table, guidé par le besoin de sentir son corps contre moi. D’un mouvement, elle s’aligna sur le cap indiqué par mon phallus et plongea son regard dans mes yeux.


Son visage semblait heureux, apaisé, nulle trace de remords ne grimaçait ses traits. Une sorte de résolution l’habitait.


Je m’enfonçai doucement en elle. Aussitôt elle recommença à haleter pendant que son bassin roulait pour m’accompagner. Elle se planta confortablement dans mes épaules. Son corps frémit, alors que je la labourai avec de plus en plus d’assurance. Elle redressa légèrement les épaules pour venir m’embrasser. Le sac et le ressac de nos corps en fusion firent voleter ses cheveux partout autour de nous.


Elle recommençait à crier sous mes coups de boutoirs. Je la pénétrais de toute la longueur de ma queue, aguiché encore par les mouvements sensuels de ses hanches. Elle plia les jambes, puis finit par les croiser autour de moi.


Un orgasme arrivait, sans pour autant arrêter l’accélération de notre cadence. La table, qui au premier coup d’œil m’avait paru fort massive, crissa avec nous. Manu chantait une litanie folle. J’haletais comme un marathonien.


Puis soudain, elle me repoussa et s’écria :



Les sons commencèrent vaguement à s’assembler pour former quelque chose, tandis que dans le même temps, la route du paroxysme de mon plaisir m’apparaissait clairement.



C’est dans une quasi-panique que je traduisis sa pensée au moment même où je me sentais sur le point d’exploser. Je me dégageai de son vagin juste à temps pour décharger une giclée de sperme sur son torse. Elle fut suivie par plusieurs autres pendant que je criais ma jouissance.


C’est Manu qui reprit en premier sa lucidité : elle contemplait sa poitrine et son ventre maculés avec une moue faussement désapprobatrice.



Mais d’un coup d’œil vers moi, elle comprit qu’elle n’était pas prête à recevoir une réponse. En effet, exténué, j’essayais vaguement de reprendre mon souffle, toujours en proie aux dernières vagues de mon plaisir.


Manu voulut s’agiter, mais la présence de ma semence sur elle sembla la troubler au plus haut point. Elle finit par fixer le ciel d’un air fermé.


Peu à peu, je repris mes esprits. Qu’avais-je donc fait ? Je me retournai vers la petite amie de Corentin, allongée nue sur la table, maculée de sperme, souillée par moi. Elle me lança un petit sourire. Je compris enfin.



La douche froide improvisée calma nos ardeurs. Sans jeu, sensuellement, j’approchai le jet calme et Manu m’exposa chaque partie de son corps. Ses seins d’abord où l’eau chassa les traces de l’outrage avant de souligner et la forme parfaite et les tétons durcis, îles imprenables par des flots si faibles.


Son ventre ensuite, palpitant et plat, charriant les flots vers son mont de Vénus. Elle m’offrit son dos et ses fesses et je sentis mon excitation revenir à la charge.


Plus tard, ce fut cette image que je gardai en souvenir, bucolique et mélancolique. Celle de la vallée torturée par le soleil, celle de la mer au loin. Au milieu de ce panorama, deux êtres nus, tant assoiffés qu’assouvis, se douchant tranquillement au jet vivifiant d’un tuyau d’arrosage.


Moi je n’osais plus, même si mon désir refluait, même si une érection fantastique se présageait à nouveau, je n’osais plus toucher Manu, de peur de briser l’instant, le tableau, la magie.


Sans même faire attention à moi, elle partit d’un coup et commença à récupérer nos affaires disséminées tout autour de la terrasse. De mon côté, je terminai vivement mes ablutions au tuyau avant d’effacer toute trace de nos ébats.


Contre le barbecue que surplombait la terrasse, il y avait un banc, et c’est là que s’installa Manu, délicatement nue, pour prendre un bain de soleil. Je vins la rejoindre.



Ce nom la fit sursauter.



Emmanuelle se rendit soudain compte que ma démarche pouvait être interprétée de deux manières. Aussi se sentit-elle obligée de rajouter :



Seuls les criquets lui répondirent. Quelques minutes passèrent, le temps pour moi de remettre les éléments en place. Manu semblait très à l’aise de ce qui c’était passé. Par contre, elle commençait à s’inquiéter pour moi. Elle vint se blottir tout contre moi.



Mais elle n’arriva pas à m’arracher un sourire. D’un soupir, elle se détourna.



Elle réfléchit quelques secondes. Puis d’un sourire, elle me lâcha :



Je ne pus m’empêcher de sourire également.



Elle me fit la grâce de se rhabiller face à moi avant rassembler le matériel de nettoyage, sans un mot.




*****




Quelques heures plus tard, alors que l’effervescence gagnait la villa et que, sous la conduite de Lau, on rassemblait, pour se rendre à la terrasse, victuailles, boissons, bougies, crème anti-moustiques et appareils photos, Manu s’esquiva brièvement.


Son geste ne fut pas remarqué : la plupart des gens tentaient de s’esquiver et d’éviter de rejoindre l’armée en bataille, s’apprêtant à un long défilé au pas. Mais Manu ne faisait pas partie de ceux-là. Elle avait disparu après avoir vu passer une silhouette dans le salon. D’un pas résolu, elle la suivit. Arrivée dans le couloir, elle vérifia que les toilettes étaient bien inoccupées avant de monter à l’étage.


Elle aperçut la silhouette au fond du couloir, faillit l’appeler mais se retint vivement. Elle rejoignit la pièce où cette dernière était rentrée et frappa timidement à la porte.



Manu entra, ne pouvant s’empêcher de jeter un coup d’œil suspicieux dans le couloir. Léa était seule, à la vision de Manu, elle s’assit en tailleur sur le lit. Emmanuelle verrouilla la porte et s’approcha fébrilement.



Il n’y avait plus d’éclat dans sa voix, juste un morne ton descriptif. Le visage de Léa se fendit d’un largue sourire.



Les prunelles bleues de Léa pétillaient littéralement.



Un long silence suivit, Manu ne comprenant pas si cette sentence de Léa la libérait, Léa attendant visiblement quelque chose. Finalement Léa se pencha vers sa compagne.



Manu se sentit défaillir.



Le visage de Léa se ferma.



Tout l’entrain de Manu était brisé.



Elle avait crié. Un silence flotta dans la pièce avant que Léa ne reprenne, posément cette fois.



Manu baissa la tête.



Manu se releva péniblement. Une absence plus longue allait finir par être remarquée par Lau et ce n’était vraiment pas le moment que tout le monde sache qu’elle prenait l’habitude de disparaître. Au moment de sortir, Léa la retint :



Et elle quitta la pièce. En retournant vers les autres, elle vit la chambre qui lui avait été réservée, à elle et à Corentin. Elle ne put que sentir les larmes lui envahir les yeux.