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n° 13014Fiche technique33585 caractères33585
Temps de lecture estimé : 25 mn
21/11/08
corrigé 01/06/21
Résumé:  Abjection, jalousie, envie et autres comportements humains ordinaires.
Critères:  f fh collègues voir fmast fgode humour -humour
Auteur : Patrick D            Envoi mini-message
Sale journée de comptables

Pas de sucre. Saleté. Je déteste le café sans sucre. Déjà le café de distributeur, mais en plus sans sucre… Fait vraiment chier. Abdel pourrait s’arranger pour remplir cette foutue machine avant qu’on arrive, il est plus de huit heures. Troisième fois cette semaine que je tape dix cents dans cet appareil de malheur pour un café dégueu. La journée commence bien.


Ben tiens, le courrier sur mon bureau maintenant. C’est pas mon tour, merde. Qui l’a flanqué là ? Quelle galère. Ça plus le café, ça démarre fort.



Mais qu’est-ce qu’elle fout là déjà, elle ? C’est pas son heure. Purée, j’ai le cœur qui bat à cent à l’heure ! On n’a pas idée de ficher une trouille pareille aux gens, non plus.



Ah non, elle va pas remettre ça avec son poids. Si je la laisse aller, j’en ai pour une heure à me farcir ses jérémiades. Si elle bouffait pas des crasses à longueur de journée, elle se débarrasserait vite fait d’une bonne partie de l’excédent de bagage.



Ben voyons. Si c’est monsieur Olivier qui l’a demandé. Même par personne interposée ce type parvient à m’emmerder.



Gnagnagna. Bien entendu qu’il est sympa, monsieur Olivier. Bien entendu qu’il est souriant, monsieur Olivier. Et grand, et sportif, et charmant. Et peut-être même beau aussi tant qu’on y est, non ? N’hésitons pas, parlons franc, nous sommes entre amis.


Je le déteste. Et puis, toi aussi Nadine, tu commences à me courir sur le haricot. Sérieusement. Avec tes faux airs de sainte-nitouche indignée.



Posé. Vaut mieux entendre ça que d’être sourd ! Et élégant avec ça !


J’ai des envies de meurtre. Je voudrais te le coincer dans un recoin le bellâtre. C’est même pas un playboy, c’est naturel chez lui, il attire les foules. Je suis convaincu que même les chiens doivent le suivre dans la rue en remuant la queue. Ras-la-casquette de ces mecs à qui tout réussit, toujours à l’aise partout, et devant qui elles tombent toutes en pamoison.


Marre, mais marre !


Tiens, je l’imagine bien la Nadine en train de se tripoter le bouton le soir :



Ce type est mon Belzébuth. Le mien, attitré. Tout dévoué à faire de ma vie un enfer.



Quand on parle du démon…



J’hallucine. Dégoulinant de mièvrerie. La dodue doit se sentir promue d’un coup au rang de Miss Ronde 2008 ! Purée, le phare qu’elle se pique. Elle doit se liquéfier sur sa chaise ! Effarant.



J’ai la mine que je veux.



Un miracle. Dieu, je t’en prie, envoie-moi un miracle, maintenant. Une météorite qui l’aplatisse devant mes yeux. Ou bien alors un coup de tonnerre. Oui, voilà, un bon coup de foudre de derrière les fagots qui le pulvérise. Atomisé l’adonis. Qu’il ne reste plus que ses pompes anglaises fumant sur la moquette !


Je ne fais plus de rêves érotiques, je rêve que ce type trépasse, c’est bien plus jubilatoire !



C’est complet. Si la Nadine fait un commentaire sur sa générosité, je l’étrangle avec son foulard Hermès.


Quelle mouche le pique, n’empêche ? Il ne nous invite jamais. J’aime pas ça. Ça sent la mauvaise nouvelle.


Tous les quatre… tiens, c’est vrai, où est Trudy ? Elle devrait déjà être là, il est passé neuf heures.


Elle va arriver, je le sens, mes mains deviennent moites. Mon sixième sens ne me trompe pas.



Pas de salutation pour moi. Même pas un regard. J’ai l’habitude. Qu’ai-je fait pour devenir à ce point incolore, inodore, insipide ? Peut-être l’ai-je toujours été, au fond… peut-être un truc dans les gènes…



C’est là tout le drame de ma vie. Toujours dans un mauvais angle.




oooOOOooo



Mon Dieu quel stress ! Encore heureux que je sois venue plus tôt. Si j’osais… Oh et puis zut ! je file le courrier à Bertrand. C’est pas pour ce qu’il y a. Quoique… Avec son caractère, celui-là… Mais tant pis, je suis trop sous pression. Sans ça, je n’arriverai jamais à sortir les résultats pour monsieur Olivier.


Allez, aujourd’hui, je m’y tiens. Pas un bonbon avant dix heures ! Et pas de chocolat. Pas le moindre petit bout ! Ma petite Nadine, on va prendre ce régime à bras-le-corps et perdre ces foutus kilos, ok ? Il faut que j’en informe Trudy, qu’elle puisse me surveiller.


Une méthode révolutionnaire. Maigrissez tout en mangeant à votre faim !


Moui, enfin, la pub peut dire ce qu’elle veut. Non, allez, je ne dois pas être négative. Ça va… non, ça doit fonctionner ! Oh, j’espère, j’espère !


Bertrand a sa tête des grands jours. Pourquoi cet homme est-il toujours d’humeur aussi maussade ? Mystère… Tellement renfrogné qu’il ne m’a même pas vue. Hum, il a repéré le courrier. Ça risque de le mettre encore plus en pétard.



Oups, quel sursaut !



Allez-y, détournez les yeux, Bertrand. Je sais bien que je vous dégoûte, je le sens. Pas besoin de me le dire


Ne pleure pas, Nadine, ne pleure pas.



Zut, le courrier ! C’est parti, début des hostilités. Par pitié, Bertrand, ne soyez pas désagréable, ce n’est pas le moment.



Ouf. L’orage est évité, dirait-on. Mais pourquoi s’en prend-il de nouveau à monsieur Olivier ? Ce besoin viscéral qu’il a de le critiquer est barbant, mine de rien.



Allez, Bertrand, pourquoi dites-vous cela ? Lâchez le morceau, en avant ! Si vous entendiez ce que me raconte ma copine Françoise sur son chef, je vous prie de croire que vous réviseriez votre jugement. On n’est vraiment pas à plaindre.



Mais… non ! Ça, ça a le don de me mettre en pétard ! Il faut absolument que vous le dénigriez, hein ! Pourquoi êtes-vous aussi négatif ?



Et vlan ! Dans vos gencives, Bertrand ! Prenez-en plutôt de la graine, accrochez-vous un sourire au visage et soyez moins bougon, vous y gagneriez, réellement. Et puis, si vous cessiez de vous habiller dans les grandes surfaces bon marché, on pourrait aussi dire de vous que vous êtes élégant. Peut-être même séduisant, tiens.


Bon, du calme Nadine, ça n’en vaut pas le coup. Pourtant… c’est vrai que si cet homme faisait un effort…



Enfin un être humain civilisé dans la place.



Je rougis, je sens que je rougis. J’ai horreur de ça. C’est gentil, c’est vrai, mais je n’en demandais pas tant ! Il aurait pu s’abstenir. Qu’est-ce qu’il a besoin de me sortir ça ? C’est un jour spécial ? Il est franchement de bonne humeur.



Alors, là, c’est certain, il se passe quelque chose…



oooOOOooo



Pas d’offense Trudy. Bien sûr que non, voyons, pensez-vous. Je suis ravi. Vraiment. Ça ne fait jamais que trois ans que nous travaillons ensemble et que j’en bave des ronds de chapeau de vous intéresser autant qu’une crotte de chien sur le trottoir d’en face. C’est un délice. Où puis-je signer le renouvellement de bail ?


Mais comment ses parents ont-ils pu affubler une si jolie femme d’un prénom aussi tarte ? À se demander où ils avaient la tête. Si j’étais elle, je les assignerais en justice pour souffrances morales. Ça ne doit pas être rose à porter tous les jours. Enfin, avec le physique qu’elle a, elle pourrait encore s’appeler Gertrude que tout le monde trouverait ça charmant.


Quelles jambes, mes aïeuls, quelles jambes elle a !


Qu’est-ce qu’elle m’a dit qu’elle voulait la Nadine ? Merde, je ne sais plus. Tant pis, café au lait comme tout le monde. Allez hop !


Prénom tarte ou pas, le pôle Nord aura fondu avant qu’elle pose les yeux sur moi.


Je sais. Je vais tenter le tout pour le tout. Pendant le déjeuner, je l’invite au ciné. Je trouverai bien un moyen de glisser ça dans la conversation.


Purée ! Toujours pas de sucre !



oooOOOooo



Ah ah ! trop bon ! Supplantée la dodue ! À moi la place en face de Trudy. De toute façon, je suis convaincu que ça l’arrange. Comme ça elle se retrouve face à l’apollon. Elle va pouvoir sortir toute sa panoplie de minauderies et s’en donner à cœur joie.


Resto Italien, pas très original, monsieur Olivier. Pas grave, j’aime ça. Et puis c’est toujours mieux que de se retrouver dans un endroit tendance à bouffer de la cuisine macrobiotique à base d’algue, ou dans un restaurant japonais à sucer des morceaux de poisson cru. Et qui sait, avec un peu de chance, monsieur Olivier commandera une pizza aux anchois. On a déjà vu des gars s’étouffer avec un anchois. Sûrement, ça doit arriver. Yerk Yerk Yerk.



Ah mais c’est que pour un peu, je le trouverais presque sympathique !


À moins que ce ne soit un piège… oui, possible ça… fort probable même… tu veux me faire passer pour l’alcolo de service, hein ? M’en vais te le contourner, moi, ton piège grotesque. Non mais.



Et voilà, aussi simple que ça.



Champagne ? Alors ça… Alors ça ! Mais qu’est-ce qui lui prend ? Il me vire et ça lui fait tellement plaisir qu’il tient à fêter ça ?



oooOOOooo



Oh là la ! quelle journée ! mais quelle journée ! J’en suis encore toute retournée ! Flute, je ne parviens même pas à suivre le feuilleton. C’est qui maintenant celui-là ? Il va s’évader avec eux ou pas ?


La porte est restée entrouverte…


Bon, Nadine concentre-toi, sans ça tu vas être complètement larguée sous peu. Ah Bellick quel salopard ! Pourquoi ne l’ont-ils pas sorti de la série ?


Pourquoi tu n’irais pas juste jeter un œil ? Un simple petit coup d’œil ?


Bon, il me faut quelque chose à boire.


Mais oui, comme ça tu passes près de la porte de ta chambre… un petit coup d’œil, juste pour t’assurer qu’il dort bien…


Bon, ça suffit maintenant. Un bon verre d’eau et la suite de Prison Break.


Mais tu t’en fiches espèce de gourde, tu l’enregistres ton satané feuilleton ! Mais lui, demain, il sera parti, plus moyen de te repasser la scène. Alors, vas-y satanée cruche, ne rate pas ça ! Tout à l’heure quand Olivier l’a déshabillé, tu l’as aperçu non ? son « beau petit cul » comme vous disiez avec Sonia en reluquant les garçons dans la cour de récréation. Hein ? Tu as détourné les yeux mais ça t’a excitée, non ?


Oh non ! ce n’est pas vrai, pitié, pas ça, j’étais inquiète, je regardais si tout se passait bien, c’est tout…


Allez, allez ma grande, c’est naturel tu sais. Réfléchis bien, les occasions sont rares…


Mais… non… je ne peux pas… il dort… et puis c’est un collègue… c’est… c’est complètement immoral !


Mais tu vas cesser tes états d’âme, oui ? Il dort, la belle affaire, il ne se rendra compte de rien. Tu ne vas pas lui laisser des brûlures sur la peau en le regardant. Personne n’en saura jamais rien, même pas lui. Ça fait combien d’années que Charles t’a quittée ? Hein ? le seul homme de ta vie, et encore, tu parles d’un homme ? ça fait combien de temps que tu n’as pas regardé un corps d’homme de près, en vrai ? Et celui-ci est drôlement mieux foutu que Charles ! Allez Nadine, vas-y ! VAS-Y !


Oh ! et puis zut, après tout…


Doucement la porte, doucement… Oh purée je tremble !


Ça empeste l’alcool ! Mais bon dieu Bertrand, encore une fois, qu’est-ce qui vous a pris de vous mettre dans des états pareils ? Bon, il ne ronfle pas, c’est déjà ça.


Si je me mets à genoux au bord du lit, ça devrait aller pour tirer la couette. Ah mon dieu, il s’est complètement enfoui en-dessous !


Délicatement Nadine, délicatement !


S’il se réveille, je suis foutue !


Ça ne risque pas, avec tout ce qu’il a ingurgité. Ils dorment comme des souches dans ces cas-là, souviens-toi de Charles quand il avait bu…


Saletés de tremblements !


Punaise ! il est sur le dos ! je ne peux pas continuer ! non, ça je ne peux pas !


Et pourquoi ça ?


Mais… si je tire encore… non, je ne peux pas… si je tire, je vais voir son… enfin… sa…


En voilà une pudibonderie ! « si je continue je vais voir son… sa… » eh bien tant mieux ! Tire donc espèce d’empotée ! Tu vas même voir ses… ! La vie est courte, profites-en !


Mais non, c’est pas bien, j’avais dit juste un œil sur ses fesses…


Tu m’énerves !


Bon d’accord, allez, mais juste un petit coup d’œil, alors ! Après je remonte la couette et fini !


Ah non ! Voilà ma respiration qui s’accélère ! Je suis folle, ce n’est pas possible ! Dites-moi que ce n’est pas vrai ! Dites-moi que je ne suis pas en train de faire ça !


Centimètre par centimètre, prudence Nadine.


Ouf ! Déjà le torse de passé.


Vous avez un joli torse Bertrand. Vous devez certainement faire du sport, vos pectoraux sont finement dessinés…


Ouh là là ! Je tremble de plus en plus !


Ah ça oui Bertrand, vous faites du sport ! Certaine cette fois. Pas possible autrement… pour avoir des abdos qui ressortent comme ça…


Mais, ce n’est pas possible, je suis déjà arrivée si bas ? Tout ça n’est pas sérieux Nadine, arrête, je t’en prie…


Ils sont bien courts les poils de votre pubis, Bertrand. Vous les taillez ma parole !


Allez ma petite Nadine, une dernière traction sur la couette… allez, un peu de courage !


Oh non ! Voilà ! Ça y est, je l’ai fait ! Seigneur, dites-moi que ce n’est pas vrai ! Je vais fermer les yeux, oui, voilà ce que je vais faire ! Ou plutôt, non, je vais me tourner et m’enfuir à toutes jambes de cette maudite chambre ! de ce maudit appart !


Mais qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui m’arrive ? Je suis pétrifiée là ! J’ai les yeux rivés sur ce sexe, je ne parviens plus à bouger, à respirer. Pourtant, il est tout mou, tout rabougri, même pas disproportionné ! Pour un peu, je lui trouverais un air malheureux, abandonné lâchement sur ses deux testicules ratatinés. On dirait un naufragé sur une île déserte, recroquevillé, attendant que la faim et la soif l’emportent pour de bon !


Mon pauvre Bertrand votre appareillage est pitoyable ! Oui Bertrand, vous avez le sexe pitoyable ! Et dire que je me suis donné tout ce mal pour… pour ça !


Mais pourquoi je ne parviens pas à détourner les yeux ?


Et à quoi t’attendais-tu Nadine ? Tu t’imaginais tomber sur quoi ? Une trompe d’éléphant ? L’obélisque de la Concorde ? Un de ces acteurs que tu reluques parfois sur ces chaînes cryptées en compagnie de Gizmo ?


Pardonnez-moi Bertrand, je ne sais pas ce qui m’a pris… L’exaltation du moment, mon imagination, vraiment, je ne sais pas… pardonnez-moi. Votre sexe est très bien, vous savez, vous êtes honorablement pourvu, rassurez-vous. Je suis sincèrement désolée, je me suis montrée tellement injuste.


Touche !


Quoi ?


Touche-le !


Non !


Bah pourquoi ? pose juste le bout de tes doigts dessus, il ne sentira rien…


Mais… non ! je ne peux pas faire ça ! ce serait… complètement dingue !


Au point où tu en es… c’est déjà pas mal dingue comme ça, tu ne trouves pas ? T’es à genoux en train de reluquer le zizi d’un collègue complètement bourré, écroulé sur ton lit. Ça se pose là comme situation tordue, tu ne trouves pas ? Alors, un peu plus, un peu moins…


Oui mais… non ! C’est… c’est interdit ! Il n’est pas consentant, il n’en sait rien, ce serait comme… comme un viol !


Tout de suite les grands mots ! C’est pas en effleurant son sexe du bout des doigts que tu vas risquer cinq ans de prison ! Et tu crois vraiment que ça le gênerait ? C’est un homme Nadine, tu les crois vraiment si farouches ? T’en connais beaucoup qui refuseraient qu’une femme leur caresse un peu l’engin ? Vraiment ?


Non, je ne peux pas faire ça… ils ne sont pas tous comme ça… ça va me donner mauvaise conscience !


Souviens-toi comme c’est doux, chaud au contact…


Non !


Juste un effleurement… le bout de tes doigts…



Une toute petite caresse, juste quelques instants de douceur, de plaisir…



À la bonne heure… vas-y…


Oh là là mon cœur ! il va exploser ! Faites que ma main ne tremble pas trop, calme-toi Nadine, calme-toi !


Oh Bertrand, je vous demande pardon, c’est plus fort que moi…


Dieu c’est vrai que c’est doux, c’est chaud… ça faisait si longtemps… j’avais presqu’oublié…


Aaaah mais… mais… quelle horreur ! Mais Bertrand, mais… vous… vous bandez !


Bon ça suffit comme ça !


Ah oui ?


Oui ! Assez ! ça devient indécent… dégoûtant !


Ah bon ? pourtant, à en croire tes pointes de seins, ça n’a vraiment pas l’air de te dégoûter tant que ça !


C’est purement physiologique ! Un réflexe, voilà tout.


Et ce qui est en train de tacher ta chemise de nuit entre tes jambes, c’est un réflexe ?


Mais… oh là là ! qu’est-ce que j’ai fait ? qu’est-ce que je suis en train de faire ? il faut que je trouve la force de cesser ce jeu.


Hum. Et si tu trouvais plutôt la force de le continuer ? Maintenant que ça devient réellement intéressant. Ne serait-ce pas le bon moment pour aller chercher Gizmo ?


Cette fois c’est clair, je suis bonne à enfermer !


Un peu de folie ne tue personne. Imagine-toi, tu seras tellement bien, nue, allongée à côté de Bertrand, les yeux sur son sexe dressé – pas mal, entre nous soit dit – et Gizmo entre tes jambes.


Oh non, non ! Mais pourquoi je pense à des trucs comme ça ? Je vous en prie, il faut que ça cesse !


Allez, vas-y, va chercher ton Gizmo, va chercher ce gode, enlève ta chemise de nuit et allonge-toi.



oooOOOooo



Ouch ! ma tête ! Je suis réveillé là ?


Tout tangue ici ! Bordel, pourvu que je ne dégueule pas !


Oui, je suis réveillé, merde, je suis malade comme un chien ! Mon crâne va exploser.


Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Faut que je fasse un effort de mémoire.


On était au resto…


Mais pourquoi ça vibre ici ? C’est quoi ce truc ? Je suis où ? On dirait qu’il y a un peu de lumière. Je vais tenter d’ouvrir un œil… Doucement… faut pas que la lumière me pète un vaisseau sanguin non plus, dans l’état où je suis…


Bon dieu, c’est vrai, on était au resto… mais pourquoi j’ai picolé comme ça ?


Mais… pourquoi j’ai l’impression d’être allongé dans un shaker ?


Ouais, on était au resto, ça je me souviens. Il y avait Nadine, Olivier et Trudy bien sûr…


Mais comment j’ai atterri ici ? Et pourquoi je bouge comme ça ? Ça me fait jamais ça quand j’ai bu normalement… Faut vraiment que j’ouvre un œil !


C’est pas mon plafond. Ni ma fenêtre. Je suis dans un li… Awh ! Putain ! Il y a une femme à côté de moi !


Milliard mais c’est Nadine ! Putain c’est quoi ce merdier ?


Elle est à poil en plus ! Et moi aussi ! Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ?


Mais, ma parole, c’est elle qui nous fait vibrer ! Mais… j’hallucine, elle est en train de… Oh purée ! c’est démentiel, elle se masturbe ! Avec un gode en plus !


Et… oh non ! Quel cauchemar ! Je bande par-dessus le marché !


Aïe ! Nadine, fais gaffe, tu me colles ta tête dans le cou. Bon, c’est déjà ça, elle s’est couchée trop bas, elle ne peut pas voir que j’ai les yeux ouverts. Bouge pas Bertrand, bouge pas.


Nom de Dieu, qu’est-ce qui s’est passé pour que je me retrouve au pieu à poil avec Nadine ? Il FAUT que je me souvienne !


Bon, Olivier a payé le champagne, ça me revient.


Est-ce que ? Non, non, non. Pas possible. J’ai jamais eu envie de Nadine. Même bourré, j’aurais pas fait ça tout de même.


Quoique…


Nan, nan. Je m’en souviendrais. Et puis, elle n’aurait jamais voulu, non ? Une sainte-nitouche pareille.


Enfin, sainte-nitouche, je suis moins convaincu, là, maintenant. Elle y va bon-train avec cet engin, dis donc !


Pour un peu, ce serait même excitant, tiens.


Elle est pas si grosse finalement. Ben non, je comprends pas pourquoi elle en fait tout un drame. À vue de nez, je ne vois même pas de cellulite. Et pas de ventre avachi, il a l’air plutôt ferme.


C’est sûr, c’est pas Trudy, mais bon, faut pas comparer un monospace familial avec une Ferrari non plus.


Trudy… oui, Trudy était face à moi au resto… et j’allais l’inviter au cinoche… j’allais tenter un truc, ça je me souviens…


Étonnant tout de même, j’ai un mal de tête qui me fend le crâne et je continue à bander. C’est la faute à Nadine aussi. Ses seins ballotent bien là ! Et ses pointes sont vachement dressées !


Ils tiennent la route ses seins. Ouais, z’ont l’air vraiment pas mal, bien fermes, bien ronds ! M’étonne qu’elle les touche pas… Oui, bon, elle tient le gode à deux mains, ça laisse pas des masses de liberté.


Trudy et Olivier… Olivier et Trudy… Argh ! Oui, ça y est ! je me souviens ! C’est à ce moment-là que j’ai commencé à déconner ! Quand ce type a ruiné ma vie ! Merde monsieur Olivier ! Tout ce qui est arrivé est de votre faute !


Saloperie de chienne de vie ! Tout me revient maintenant ! Les deux tourtereaux vont se marier ! C’était pour ça le déjeuner et le champagne ! Pour nous annoncer la bonne nouvelle ! Tu parles d’une bonne nouvelle ! Ma vie anéantie en deux, trois mots. Merde. Et ce crétin qui a en plus eu le culot de me demander si j’allais bien quand j’ai blêmi !


C’est pour ça que j’ai fini tout le repas à picoler ! Les brumes se dissipent. Et quand j’ai plus pu me lever, c’est Olivier qui m’a sorti du resto et flanqué dans sa bagnole. Et c’est Nadine qui a proposé de me ramener chez elle. Oui, c’est ça, tout est limpide maintenant. Puis Olivier m’a fichu à poil sous la douche froide avant de m’allonger dans ce lit !


Dingue comme ça me revient. J’ai plus du tout envie de bander, tiens. Ça se dégonfle, c’est déjà ça.


Il me reste un doute… Qu’est-ce que j’ai fait avec Nadine ? Comment est-ce qu’elle s’est retrouvée à poil sur le lit avec moi ?


Mais… mais qu’est-ce qu’elle fait ? Mais elle tend la main vers ma… Non, Nadine, NON !



oooOOOooo



Hmmm, c’est trop bon ! Mille fois meilleur que devant la télé ! J’en frissonne de partout ! Et mes seins, je ne les avais jamais sentis pointer autant ! Oh ! Bertrand, Bertrand !


Tout ça c’est grâce à lui ! Oh oui ! Si il savait que je reluque sa…


Allez, dis-le…


Heu, non, je ne sais pas dire ces choses-là…


Essaye. Tu le sens que ça va t’exciter encore plus, non ?


Oui… mais j’ose pas…


Enfin Nadine… t’es déjà nue en train de te goder près de lui, t’as déjà osé ça, lâche la bride voyons, il est peut-être temps d’assassiner la mijaurée que tu feignais être, non ? Et puis, personne t’entend, tu sais, c’est que dans ta tête.


Oui, c’est vrai mais… Oh et puis flute : Bertrand, je reluque votre queue ! Voilà, je l’ai dit ! C’est fait ! Queue, queue, queue, QUEUE ! Oh que c’est bon ! Hmmm, Gizmo, allez, encore plus profond !


Hi ! Hi ! Hi ! Et si je lui trouvais aussi un petit nom à sa queue ? Hmmm, ce mot m’excite ! Je suis certaine que ça amuserait Bertrand de savoir que j’ai surnommé mon gode Gizmo. Ça l’amuserait sûrement aussi que je donne un petit nom à sa queue. Awh ! Quel mot puissant !


Popaul ? Roger ? Hum, non, trop conventionnel…


Brutus ? Hum, non plus, puis j’en sais rien, faudrait l’essayer… Hi ! Hi ! Hi ! Oh, Nadine, t’as pas honte ?


Minus ? Arf, non, pas gentil ça… Et pas vrai en plus, je la trouve très bien, moi, pas trop petite, pas trop grande…


Oh oui, je sais : Bobby ! Ouiiii ! Bobby, comme mon nounours quand j’étais petite ! Hmmm Bertand ! Je pourrais cajoler Bobby toute la nuit !


Mais… Mais… il débande… Oh non… Quel dommage… J’étais tout près de venir… Zut !


Ben… aide-le un peu…


C’est vrai qu’il dort comme une souche… ça a marché tout à l’heure… tout doucement, ça va le raviver…


Hmmm ! Délicieux.


Touche un peu ses testicules… Sens comme ça roule sous la main !


Bon, non ?


Siiiiiiiiiiii !!!


Branle-le un peu, doucement, il dort, vas-y !


Hmmm ! C’est trop bon, TROP ! Gizmo dans une main, Bobby dans l’autre, ouhhh ! Je vais partir bientôt !




oooOOOooo



Si, elle le fait ! Elle me caresse ! J’en crois pas mes yeux !


Qu’est-ce que je fais ? Je m’enfuis à toutes jambes ?


Ben tiens, voilà qu’elle attaque mes couilles maintenant ! Faut pas se gêner Nadine !


Aaaaah je bande de nouveau en plus ! C’est vraiment pas le moment ! On a raison de dire qu’on est toujours trahi par les siens.


Bon Bertrand, faut réfléchir ! Qu’est-ce que tu vas faire là ? Concentre-toi ! Reste pas figé !


Oui mais Nadine, si tu te mets à me branler, ça va pas m’aider à réfléchir, non plus !


Merde, elle se débrouille bien, c’est bon !


Peut-être que je ferais mieux de me laisser faire… peut-être que je pourrais la baiser tout compte fait… au point où j’en suis, ça me consolerait un peu… et puis ça me changerait des filles du Club. Elles font ça bien, je dis pas, je les paye assez cher, mais la Nadine, elle m’a l’air déchaînée ! Il se pourrait qu’on passe un fameux moment tous les deux !


Mouais mais elle serait bien du genre à s’accrocher… Je vais plus pouvoir m’en défaire après…


Bah si elle devient trop collante, j’aurai qu’à la larguer… je me suis déjà fait larguer aussi, on s’en remet.


Ah ouais, faut que je suce ces seins ! Putain ça m’excite de les voir se dandiner… hmmm, continue Nadine, lâche pas la barre !


Je suis sûr qu’elle doit avoir un beau cul. Un beau cul accueillant… souriant…


Si seulement j’avais pas aussi mal au crâne… ça risque de tout ficher par terre…


Oui mais la Nadine a sûrement de l’aspirine. Elle fera bien une petite pause en attendant que ça se calme là-haut. Et après, ha ! ha ! Nadine ma grosse, la nuit est à nous !



M’enfin ! Pourquoi elle s’enfuit cette conne ?


Elle a été surprise à ce point ? J’allais pas envoyer un fax pour prévenir que j’allais parler, non plus.


Elle est partie comme une furie ! Elle a même laissé tomber son gode tiens. Pouah, c’est tout mouillé ! C’est malin, il est plein de pluches maintenant. Bah, elle en aura plus besoin quand elle reviendra.


Dingue, je bande toujours ! Elle caresse bien cette conne, elle m’a mis dans un de ces états !


Bon sang, mais qu’est-ce qu’elle fout ? Où est-ce qu’elle est maintenant ?



Eh ! mais c’est un bruit de clef que j’ai entendu !



Je vais aller voir, je vais pas rester planté ici tout seul à poil.


Bon, je ne suis jamais venu dans cet appart. Où est-ce qu’elle peut bien être ?



Y’a personne ici. Sympa le salon. Vachement mieux que chez moi, je ferais bien de lui demander des conseils pour la déco, tiens.


Ah ! du bruit par là ! Elle doit être derrière cette porte-là. La salle de bains, probablement, ou les toilettes.



Ça alors ! c’est la meilleure celle-là.



Ah non ! ça, c’est trop fort alors !



Ouh là là ! ma tête ! ça ne s’arrange pas non plus ! Et je sens qu’on s’enlise, là. J’ai comme l’impression qu’on n’est pas sortis de l’auberge.



Bon, je vais me masser les tempes un instant. Ça devrait aller mieux après. Parce que là, on s’enlise de plus belle.



Qu’est-ce qui se passe ? Elle dit plus rien maintenant, j’entends plus rien…


Ah si, la clef, eh ben voilà, elle va ouvrir. Eh ! Eh ! bien joué Bertrand !


Ben merde alors ! Voilà qu’elle lance mes frusques dans le couloir ! Eh ! mais elle referme, cette conne, en plus !



Alors là, je suis soufflé ! Quelle ingrate ! Non mais, quelle égoïste cette bonne femme ! Allumeuse, ouais !



Ouais, c’est ça, j’me tire. Et compte pas que je revienne ! T’as raté ta chance là ! Parfaitement, ta chance !




oooOOOooo



Brr, il fait un froid de canard par-dessus le marché.


Quelle journée merdique. Trudy qui se marie et cette conne de Nadine… On aurait pu baiser tout de même, ça l’aurait pas tuée. Ça doit pas lui arriver souvent en plus. Purée elle a une fameuse paire, elle m’a mis dans un sale état, je suis bien excité maintenant ! Si j’avais su, je serais resté tranquille, elle aurait continué à me branler…


Pff, j’ai même plus envie de rentrer chez moi…


Tiens, on est pas loin du Club ici… Avec un peu de bol, Jessica sera là, elle aussi a une paire… hmmm ! Il me reste suffisamment de pognon, je pourrai peut-être la sodomiser… elle dit oui des fois. Je me demande s’ils ont de l’aspirine…