n° 13073 | Fiche technique | 47195 caractères | 47195Temps de lecture estimé : 29 mn | 21/12/08 corrigé 01/06/21 |
Résumé: Une rencontre anodine, un samedi soir, en boîte de nuit, avec une fille dont je m'aperçois, avec le recul, qu'elle m'a profondément marqué. | ||||
Critères: fh hplusag extracon inconnu boitenuit hdomine vengeance fellation cunnilingu pénétratio fsodo | ||||
Auteur : Xavier2 Envoi mini-message |
Je l’ai repérée tout de suite en arrivant au Midnight. C’est ma tactique le samedi soir, quand je viens seul. Je salue les amis, m’assieds au bar, commande un gin-tonic, et je regarde la salle. Là, honnêtement, le choix n’a pas été difficile. D’abord, il n’y avait pas grand monde, vu qu’on était un samedi de janvier. C’est plus animé les vendredis, avec les copains du rugby. Mais comme Henri, le patron, est un ancien du club, le type qui va chez lui le samedi soir sait qu’il aura droit à une soufflante de son entraîneur le lendemain en entrant dans le vestiaire, et qu’il a plutôt intérêt à être bon sur le terrain…
Moi, hélas, je n’ai plus ce souci ! Un mauvais plaquage, la jambe en porte à faux, le genou qui casse : depuis deux ans, je suis un retraité du rugby. Dommage, j’étais pas mauvais, dans le genre premier centre physique. À 18 ans, je jouais dans l’équipe junior du comité, j’aurais même pu signer à Dax ou à Bayonne, les deux gros clubs du coin. C’est le président qui m’a retenu : une petite prime, un bon boulot dans sa scierie. Et son discours tenait la route : j’aimais trop faire la fête, je n’avais pas assez d’ambition pour réussir à haut niveau. Une carrière, c’est aléatoire, tandis qu’en restant à Soustons j’avais mon avenir assuré à la scierie.
Finalement, j’ai bien fait de l’écouter, avec ce qui m’est arrivé au genou. Je vais bientôt passer contremaître, et comme j’entraîne les gamins du club le mercredi, ça arrondit ma paye. En plus, maintenant, je peux sortir le samedi soir. Enfin, un samedi sur deux, parce que l’autre, il y a Carine, ma régulière. Elle est infirmière stagiaire à Toulouse, et vient tous les quinze jours.
Bon, je me suis écarté. Ce que je voulais dire, c’est qu’au Midnight, je suis chez moi. « Je joue à domicile », comme on dit au rugby. À partir du printemps, et surtout l’été, c’est bourré de gazelles : des Françaises, des Allemandes, des Espagnoles aussi, qui ne sont pas les moins chaudes. Mais l’hiver, c’est calme. Et puis, je connais tout le monde. Alors, cette fille, je la piste rapidement. Elle danse avec trois copines. Il me semble vaguement en avoir déjà vu une. Sans doute des étudiantes en virée sur la côte, car elles ne sont pas des habituées. Assez jeunes, environ 20 ans. Je choisis la plus jolie. Un peu trop mince à mon goût, mais grande, avec des bottes pointues à talons hauts, un jean serré, un joli cul rebondi, une chemise dont les bords relevés et noués au-dessus du nombril laissent voir un ventre plat. En plus, elle bouge bien. Ses copines aussi d’ailleurs, car elles font un peu les folles toutes les quatre sur cette piste à moitié déserte. Mais elle, elle a quelque chose en plus : elle est bien dans le rythme, et vraiment sexy.
Dans la salle, j’ai aussi repéré deux filles que j’ai déjà baisées. Dont une, Nadine, plusieurs fois. Je sais donc que de toute manière, je ne finirai pas la nuit sans avoir tiré mon coup. Mais pour Nadine, rien ne presse. C’est la solution de repli. D’abord, la jolie inconnue au ventre plat. Je la fixe un moment, assis sur le tabouret du bar, tourné vers la piste et verre en main. Elle finit par voir que je la mate. Ça ne l’empêche pas de continuer à se déhancher. Alors, je pose mon verre et je glisse un mot à Christophe, le DJ. Il connaît la consigne : encore un jerk, un rock lent, un rock rapide, et puis un slow.
Je vais danser devant elle, en lui souriant. Elle répond à mon sourire, puis continue à danser comme si je n’étais pas là. Mais ses copines s’écartent en rigolant. Comme ça, les choses sont claires : elle sait que je la drague. Sans me vanter, je fais de l’effet sur les femmes. Même si je me suis un peu épaissi depuis que j’ai arrêté le rugby, à 28 ans ça me va bien. Je ne suis pas très grand, mais large du haut, avec de solides épaules. J’aime bien ma gueule, qui fait canaille avec mes cheveux blonds que je teins un peu et porte assez longs. Et moi aussi, je sais danser. Plusieurs filles m’ont dit que mes mouvements étaient sensuels.
Ma spécialité, c’est le rock, et il n’y a pas beaucoup de monde à le danser bien. Alors, quand Christophe enchaîne, cette fille je l’invite. En vérité, je ne lui laisse pas vraiment le choix. Je lui prends la main en l’interrogeant du regard et en commençant à battre le rythme. Elle me sourit, et c’est parti. Le secret du rock, c’est que l’homme doit faire pivot, en bougeant très peu les jambes pour être bien sur ses appuis, et la fille tourner autour de lui. Pas la peine de se lancer dans des passes acrobatiques. Je fais toujours les mêmes, mais je les fais bien.
Au début du rock, je dis à la fille de se laisser guider et de suivre ma cadence. Comme le rock est lent, on s’entend tout de suite bien. Une pression du bras, avec tout mon poids en arrière, et son corps vient contre le mien. Ce contact furtif me fait bander, surtout quand je lui passe le bras autour de la taille avant de la relancer pour la prochaine passe.
Comme convenu, le morceau suivant est plus rapide. Mais comme on s’est réglés pendant le premier rock, j’assure et ne rate pas une seule fois sa main. Il n’y a plus que deux autres couples sur la piste. Ils dansent moins bien que nous, alors toute la salle nous regarde, notamment ses copines, et je suis sûr que ça la flatte. On est quand même essoufflés à la fin de ce rock. Christophe enchaîne sur le slow au moment où la fille est contre moi, sur le côté, mon bras autour de sa taille. Je maintiens ma pression et lui dis :
Elle accepte, ses bras se posent sur mes épaules, mais elle précise aussitôt :
Elle rit :
Pendant ce slow, je me conduis en gentleman. Un peu serré afin de sentir son corps souple et chaud contre le mien, mais pas trop, et les mains sagement posées sur ses reins sans chercher à lui caresser le dos. En trois minutes, je sais presque tout d’elle : Maude, étudiante en troisième année de droit à Bordeaux, 21 ans, vit avec son copain étudiant en médecine, veut être avocate ou juge pour enfants, vient de terminer ses partiels et est venue passer un week-end entre filles pour fêter ça chez une de ses copines de fac dont les parents ont un maison de vacances à Léon, à 12 kilomètres au nord du Midnight en remontant la côte.
Enchanté, moi c’est Patrick, exploitant forestier (c’est mieux qu’employé dans une scierie), un peu seul le samedi soir car ma copine travaille à Toulouse et mes copains préparent leur match de rugby de demain, je ne joue plus depuis que je me suis blessé au genou, ça me manque un peu, bien sûr, mais je fais avec et puis j’aime mon métier, ça compense. Je suis dans la forêt, je la sens vivre, je la protège, je la soigne, j’ai le sentiment d’être utile, même si vous, les citadins, vous ne vous en rendez pas compte…
Le couplet de l’homme blessé sur un terrain de rugby, du défenseur de la nature, de la sentinelle qui veille sur les forêts, je l’ai déjà servi cent fois, toujours à des touristes ou à des étudiantes. Il marche à tous les coups : l’authenticité et la profondeur du rural, opposées à frivolité du citadin… Maude mord à l’hameçon. Elle ne dit plus un mot pendant que je lui débite ma ritournelle : elle écoute. Quand le slow s’arrête, elle s’écarte un peu de moi pour me regarder plus attentivement. Le DJ enchaîne sur un nouveau slow. Je préfère m’arrêter là, pour lui montrer combien mes intentions sont pures :
Elle fait un crochet par l’endroit où sont assises ses copines pour prendre ses cigarettes et me rejoint au bar. Elle en allume tout de suite une pendant que Marco, le barman, nous amène deux gin-tonic. Marco connaît la combine. Quand je lui fais un clin d’œil en lui demandant « deux gin-to », il met une petite rasade de gin pour moi, et une large pour madame… Ça peut toujours faciliter les choses, surtout s’il y a deux tournées.
Je ne sais pas si c’est l’effet « gin-to », ou parce qu’elle veut être avocate, mais la petite est intarissable. Je l’ai envoyée d’emblée sur la bonne piste en lui disant que les Landes ont besoin de gens comme elle, parce que seule la loi pourra préserver l’équilibre de la forêt littorale de la convoitise des promoteurs immobiliers. Le sujet lui plaît beaucoup, c’est exactement comme si elle se découvrait une mission qui est l’exact complément de la mienne. Elle s’échauffe en parlant, et je la trouve vraiment mignonne. Elle s’exprime bien, d’une voix douce. Ses traits sont réguliers, elle a de jolies dents. Jeune, bien sûr, mais déjà de la classe, avec son long corps. Et des mains fines, qui doivent savoir gentiment caresser une bite. En plus, discrètement, j’aime regarder son ventre nu.
Au bout d’un moment, ses copines viennent la chercher pour rentrer. Je sors le grand jeu :
Tout le monde rit. Je promets que je serai sage, que je ramènerai Cendrillon dans mon carrosse dès qu’elle en manifestera le désir. Nouveaux rires, qui signifient acquiescement de ses copines. Je me retourne vers Maude :
Ses copines parties, elle est à moi. Pas encore à ma merci, mais presque. Nous revenons sur la piste. Série de jerks, en dansant face à face, comme l’un pour l’autre. Puis un rock, qui me permet un compliment à double sens :
Un petit signe dans son dos à Christophe, qui nous regarde. Il connaît son métier, et enchaîne sur un slow. Maude vient plus près de moi que la première fois. Je sens son ventre, ses hanches, ses seins, et aussi l’odeur de son parfum dans son cou. Nouvelle rafale de « gin-to » au bar, light pour moi, tassé pour elle. Maude a du mal à finir le sien, preuve qu’elle est à point. Alors, royal, je paye les consos et sonne le signal du départ.
Sitôt franchie la porte du Midnight, la morsure du froid la fait frissonner. Galant, je pose ma veste en cuir autour de ses épaules. Quand elle s’assied dans ma Golf, je tends le bras en me penchant devant elle pour saisir sa ceinture de sécurité. Son visage est tout près du mien. Je l’embrasse. Elle répond à mon baiser, tandis que ma main s’égare sur son sein droit, avant de se poser à plat sur son ventre.
Là, elle se raidit et me retire ses lèvres, dernière réaction de pudeur d’une fille qui sait qu’elle va céder :
Et je l’embrasse de nouveau, avant de démarrer. On a dix kilomètres à faire avant d’aller à Soustons. Je la sens nerveuse. Maude allume une cigarette, recommence à me poser des questions sur la forêt qui nous entoure, comme si c’était l’objet du débat maintenant. En lui répondant, je pose ma main sur sa cuisse, sa tête glisse vers mon épaule. Parfait.
Il y a un truc auquel je tiens et qui impressionne toujours les filles, c’est la propreté. L’appartement de célibataire qui sent la sueur avec des chaussettes sales qui traînent, c’est pas mon genre. Chez moi, tout est nickel. Un peu comme un appartement de poupée, mais version mec. Avec une grande photo de moi au mur, en noir et blanc, prise le jour de la finale du championnat junior du comité. Je souris avec toute la pureté d’un type qui vient de gagner la coupe et qui a encore ses deux genoux. J’ai l’arcade ouverte, du sang a coulé le long de mon œil. Ça fait donc viril aussi. En entrant, Maude a regardé la photo quelques secondes. Ça tombe bien, elle est là pour ça…
Je la débarrasse de ma veste en cuir, l’enlace et l’entraîne vers ma chambre, dont le lit est fait. Je la sens toujours nerveuse, et ce qui n’arrange rien, c’est que je dois enlever ses bottes. La transition est quand même plus facile l’été, quand les filles n’ont pas grand-chose sur elles : on peut les coucher directement sur le lit. Là, je préfère éteindre la lumière avant de la déshabiller, pour qu’elle soit plus à l’aise. Dès qu’elle est nue, elle glisse comme un poisson sous les draps. Je me dessape et la rejoins. J’attends un moment, en la tenant serrée dans mes bras. Puis une fois la chaleur arrivée, je commence à l’embrasser en descendant progressivement ma bouche sur son corps : lèvres, cou, épaule, aisselles, seins, ventre. Le chemin classique qui mène au paradis. Elle se laisse faire, passive, peut-être un peu effrayée par ce qui lui arrive. Les filles comme ça, la première fois, je sais qu’un bon « cuni » les aide à démarrer. J’ouvre ses jambes, et je plonge ma bouche dans son minou.
Il sent bon, il sent frais, mais n’est pas franchement humide. Je dois même batailler un peu avant que son sexe ne commence à s’agiter sous ma langue, et son clito à durcir. À partir de là, ça va vite. Elle pose une main sur mes cheveux, je la sens s’ouvrir, s’apaiser et monter. Elle jouit dans un petit cri de souris, sans doute étouffé par son autre main, puis se recroqueville et se tourne sur le côté, ses jambes serrées ramenées sous son ventre. Je refais le chemin inverse en remontant son corps de ma bouche et des mains. À chaque caresse, elle frissonne.
Je la remets à plat dos sur le lit, déplie ses jambes et m’allonge sur elle. Je veux qu’elle sente tout mon poids, notamment celui de mon gourdin sur son ventre. Elle écarte les cuisses. De la main, je place ma bite à l’entrée de sa chatte, et je la pénètre, lentement. Je n’ai pas un sexe très long, mais il est large. Alors, je vais doucement, au début. Elle reste un peu crispée pendant que je la pénètre. Puis, une fois que je suis au fond, se détend. Son sexe est chaud, plutôt étroit. Je la travaille un peu en commençant lentement, en lui tenant les mains derrière la tête et en lui embrassant les aisselles et le cou. Quand son bassin commence à venir à la rencontre du mien, je passe la vitesse supérieure. Je m’agenouille, pose ses mollets sur mes épaules, de chaque côté de ma tête, la prends par les hanches, et je la pistonne, profondément, jusqu’à aller en butée à chaque fois.
Le changement de rythme la surprend. Elle pose sa main sur sa bouche pour ne pas gémir trop fort, sa tête roule doucement sur le coussin. Cinq minutes de ce régime, et Maude est mûre pour le grand voyage : toutes ses barrières sont tombées. Je repose ses jambes et m’allonge de nouveau sur elle, pour la finir en missionnaire. D’elle-même, elle place docilement ses mains au-dessus de sa tête pour mieux m’offrir son cou et ses épaules. Ses jambes viennent autour de mes reins pour mieux épouser le rythme de mon bassin. Mes pénétrations sont toujours aussi profondes, mais plus lentes, un mouvement un peu circulaire, en remontant et en variant parfois les angles pour visiter sa chatte à fond. Quand son corps se tend, je relève ma tête et lui prends les mains pour les immobiliser : je veux l’entendre jouir. Elle a un très bel orgasme, long, mélodieux, avec son corps qui se détend et se contracte autour de ma bite. C’est le moment que je préfère quand je baise. J’ai le sentiment du devoir accompli, je peux me laisser aller. Je la finis presque violemment, à grands coups de queue, et je lâche la purée, la grosse dose puisque que je n’ai pas baisé depuis une semaine.
Je la retourne sur le flanc et me mets derrière elle, ses fesses contre ma bite, en lui entourant le torse de mes bras et en posant mes mains sur ses seins. Je lui embrasse la nuque, sa poitrine monte lentement au rythme de sa respiration. Je suis bien, très bien même. C’est elle qui parle la première :
Elle a eu un petit rire :
Maude commence à ronronner, toujours collée à moi. La chaleur de ses fesses, son odeur, je bande de nouveau. Le chemin est facile à trouver. Sa chatte, ouverte, trempée, est juste devant ma bite, j’ai juste à suivre la raie de son cul. Je mets la main par plaisir, je n’en ai même pas besoin pour me guider. Je ne la pénètre pas, nous nous emboîtons. C’est doux, c’est même tendre, ses fesses bougent, son vagin vient s’empaler sur ma queue. Je la tiens serrée contre moi, je lui pince un peu les seins. J’ai rarement baisé comme ça. Je descends ma main vers son clito et le décapuchonne, pour hâter sa fin. Mes doigts pleins de mouille et de sperme viennent maintenant au-dessus de ses lèvres : je veux qu’elle sente cette odeur. Après, je force sa bouche avec mes doigts pour qu’elle les lèche. C’est comme ça qu’elle jouit, bouche pleine, en serrant ma bite dans l’étau de son vagin contracté par l’orgasme. Je la suis. Je l’entends vaguement dire qu’il faudrait se lever, qu’elle doit rentrer. Je lui demande si elle en a vraiment envie. Elle répond que non. J’aimerais que ma bite reste en elle toute la nuit. Quand sa chatte l’expulse, je crois que Maude dort déjà.
C’est elle qui se réveille la première. Il est 10h45. Elle est gaie, elle m’embrasse, mais inquiète aussi :
La chaleur de ses lèvres, celle de ses seins contre mon torse, son odeur… Ma bandaison matinale se réveille aussi. Je repousse les draps pour lui montrer mon désir. Je sais que j’ai un beau torse, large, avec des abdos encore bien dessinés. Elle baisse le regard vers ma bite tendue, marque un temps d’arrêt, puis y porte lentement les doigts. Ça ne me suffit pas. Cette nuit, elle ne m’a pas touché. À mon tour, maintenant. Je fais pression sur sa nuque pour qu’elle descende la tête. Maude ne résiste pas, et gobe mon gland. Elle ne suce pas très bien, rien à voir avec Carine. L’âge sans doute, le manque d’expérience. Carine est une sauteuse. Celle-là est d’un genre différent. Mais c’est excitant aussi, la maladresse, chez une fille de bonne volonté.
Sa pipe est un peu mécanique, comme si elle me branlait dans sa bouche. Elle ne sait pas mettre ses mains ailleurs que sur ma verge. Il ne lui a pas appris, son étudiant en médecine ? Je n’ai pas le temps pour ça, pas vraiment envie non plus. Je lui mets les deux mains sur la tête, pour lui donner le rythme, et l’accompagne de mes coups de reins. Quand j’éjacule dans sa bouche, je lui presse les mains sur la tête, pour être sûr qu’elle avale. Elle est sans doute un peu surprise, mais comme je maintiens ma pression, je la vois déglutir.
Bon, moi aussi, je suis pressé. Je déjeune chez un couple d’amis. Et puis, il y a match cet après-midi. J’aime bien voir jouer la réserve, qui entre sur la pelouse à 13h30. Un petit baiser sur ses lèvres pour la récompenser, un coup d’œil plus appuyé sur son corps, que je n’avais pas encore vraiment vu. Très joli corps, une fausse maigre en fait, de longues jambes, des seins petits mais mignons et plantés hauts, des attaches fines, un cul ferme bien dessiné, bien cambré, une peau blanche et une toison de rousse, pas très fournie, un peu transparente, aux poils longs. C’est pas fréquent, les vraies rousses dans le sud-ouest.
Maintenant, il faut y aller. Un dernier baiser et je sors du lit pour aller prendre ma douche. Elle m’y rejoint, encore câline. Mais moi, j’ai eu ce que je voulais d’elle. Je sors le premier de la douche et vais me rhabiller. Maude me rejoint peu après, l’air un peu gêné. De toute manière, elle va partir, alors pourquoi prolonger la nuit ? Aujourd’hui est un autre jour.
Même pas envie de lui faire un café. Je m’arrête le prendre chez Nono, un ancien du club, qui tient le café du centre. Si je me suis arrêté, c’est aussi pour montrer Maude aux copains. Une victoire est encore plus belle quand elle est homologuée. J’aime bien les sourires complices qui me saluent quand j’entre chez Nono. Maude boit son thé rapidement. Ensuite, pas beaucoup de paroles dans la voiture. Je suis comme ça le matin, pas vraiment d’humeur pour la parlotte. Sa tête se penche quand même sur mon épaule, sa main vient sur ma cuisse. Elle me guide à l’entrée de Léon, vers un lotissement tout neuf dont les maisons se ressemblent. Je n’aime pas les adieux. Je ne sais jamais quoi dire. Alors autant se taire. Je m’arrête à 50 mètres de la maison qu’elle me désigne. Je lui donne un vrai baiser, pour lui montrer qu’on reste bons amis, et je provoque son départ en me penchant sur elle pour ouvrir sa porte. Souvent, les filles, après une première nuit, elles aiment bien qu’on leur demande leur numéro de téléphone. Ça les rassure. Elle, elle réagit bien. Pas de paroles inutiles, pas de questions. Elle descend, me fait au revoir de la main, et se dirige dignement vers la maison de sa copine, sans se retourner. Je fais demi-tour et reprends la route de Soustons. Je me sens bien. J’ai les couilles vides. Hagetmau-Soustons, c’est une belle affiche. Ils ne courent pas très vite, en face, mais ils sont rugueux. Adieu Maude, mes amitiés à ton futur médecin et actuel cocu.
La semaine se passe lentement. Soustons a perdu. Ça me contrarie. Une défaite idiote : notre ouvreur n’en a pas mis une entre les perches. J’appelle Carine tous les soirs. Ça pèle au boulot. La routine. Ça sentait quand même encore le sexe quand je suis rentré à l’appartement le dimanche soir. J’ai mis un moment avant d’ouvrir les fenêtres. Là, j’aurais aimé que Maude soit encore là, elle dont l’odeur flottait encore dans l’air. Ce n’était pas vraiment un bon coup, cette petite, mais j’ai aimé quand même. Elle avait du potentiel. Et puis j’ai aéré, et j’ai oublié. Il avait peut-être raison mon patron, quand il m’avait dit pour me retenir à Soustons que je manquais d’ambition pour faire carrière dans un grand club. Mais ma vie me plaît comme elle est. Je ne suis pas un garçon compliqué.
Le jeudi soir, la secrétaire m’appelle dans son bureau : un coup de fil de Nono. Tiens, bizarre ! Pourquoi il me téléphone ? Nono parle à voix basse :
Maude chez Nono ? Je sens venir les ennuis, Carine arrive demain.
Là, je suis coincé, puisque ce crétin de Nono m’a appelé devant elle. Je n’aime pas ça :
Quelques secondes d’attente. Elle prend le combiné, elle aussi parle à voix basse, j’entends d’autres conversations autour du bar. Elle ne veut sans doute pas être entendue.
Sa voix est triste, comme résignée. Bizarrement, ça provoque en moi un début de bandaison. Elle n’était pas mauvaise au lit, finalement, avec sa chatte étroite. Et puis, c’est quand même flatteur pour moi qu’une étudiante revienne me voir depuis Bordeaux en plein hiver, après juste une nuit. En fait, elle ne vient pas me voir, elle vient s’offrir. Et ça c’est bon, parce que ça peut ouvrir des perspectives intéressantes. C’est ça au fond qui me fait bander. Mais il ne faut quand même pas qu’elle se fasse d’illusions.
Et elle raccroche.
Je n’en ai pas pour une demi-heure au boulot. Je débauche dans dix minutes. Mais je ne veux pas qu’elle me voie avec mon bleu de travail. Il faut que je repasse chez moi pour me changer et prendre une douche. Je rappelle ensuite Nono. Au téléphone, il prend des mines de conspirateur :
Il n’a pas inventé la poudre, Nono, mais c’était un bon talonneur, vaillant, et il est sympa.
Je passe la prendre dans la foulée. Maude m’attend, droite dans la nuit, silhouette découpée par la lumière qui vient du café, un sac de voyage posé à ses pieds. Un coup de klaxon, un salut de la main pour remercier Nono, je repars. Maude regarde droit devant elle à travers le pare-brise de ma Golf.
Je la laisse retomber dans son silence. De toute manière, on est presque arrivés. Je lui prends son sac pour monter chez moi. Elle me suit, sans un mot. Dans l’appartement, elle regarde attentivement le salon, comme pour se remémorer les lieux, ce qui s’y est passé, et s’arrête de nouveau devant la photo des mes heures glorieuses sur les terrains.
J’acquiesce. Quand Maude ressort de la salle de bains quinze minutes plus tard, j’ai un choc. Elle porte une jupe serrée bleu marine qui s’arrête à mi-cuisses, et un débardeur blanc à fines bretelles. Elle a vraiment de belles jambes, fines, longues, bien formées. Les talons de ses escarpins font rebondir son petit cul. Son polo moule son ventre et sa poitrine. Je n’avais pas gardé un aussi joli souvenir d’elle.
Une fille plus sûre de ses charmes aurait triomphé en constatant mon émoi. Mais la petite Maude est encore à l’âge où une fille ne sait pas tout. Son regard est fuyant, sa voix sonne faux, sa gaieté semble factice :
Sans attendre ma réponse, elle commence à ouvrir les placards de la cuisine et le frigo. Trouve des tomates et des oignons, me dit que si j’ai de l’huile d’olive, elle connaît une très bonne sauce. Moi, je la regarde faire, de dos. Elle s’affaire autour de la casserole où elle a mis l’eau à bouillir. Elle est quand même bandante. Et excitante par la manière dont elle n’assume pas son désir de séduction : elle s’est habillée comme un paquet-cadeau dont il ne me reste plus qu’à dénouer le ruban. Je savais bien que j’allais la baiser, mais maintenant, en plus, j’ai des idées cochonnes. Nono avait raison : il y a matière à s’amuser. Je me lève, me rapproche d’elle, éteins le gaz sous la casserole et l’enlace par derrière, en insistant sur ses seins et sa nuque.
Maude n’attendait que ça. Elle pousse un soupir, rejette sa tête en arrière sur mon épaule et se frotte contre moi. Elle veut du sexe, l’étudiante ? Très bien, cocotte, tu as frappé à la bonne porte, mais ce sera plus hard que la dernière fois, et lumières allumées. Je dégrafe sa jupe, qui tombe au sol, aussitôt rejointe par son débardeur passé par-dessus tête. Son soutien-gorge suit le même parcours. J’empaume ses seins nus. Maude ondule, mains posées sur le plan de travail de la cuisine. Elle écarte les jambes quand je glisse mes doigts sous son slip pour caresser son clito. J’ai envie de la culbuter là, mais l’éventail des positions est trop limité. Je baisse son string, et l’emmène dans la chambre. Elle enlève ses escarpins, s’allonge sur le lit et me regarde franchement pendant que je me dessape. En quelques jours, elle a vraiment fait des progrès.
Je la baise dans toutes les postures, longuement, sauvagement, en marquant des pauses pour retenir la montée de mon plaisir. Quand je jouis, le lit ressemble à un champ de bataille, mais elle a son compte. Charmant spectacle : Maude sur le dos, yeux fermés, corps couvert de sueur, pointe de ses seins rougis par les succions, bras là où je les ai laissés, c’est à dire relevés au-dessus de sa tête, et surtout, cuisses ouvertes. C’est un truc que j’ai remarqué chez les filles. Souvent, après l’amour, elles referment aussitôt les jambes, comme dans un geste de pudeur un peu tardive. Ce doit être leur éducation : on leur apprend à ne jamais rester jambes ouvertes. Apparemment, Maude a tellement reçu qu’elle l’a oublié : sa chatte luisante et rose baille tranquillement.
Elle finit par se recroqueviller lentement, les yeux toujours clos, avant de descendre vers ma bite et reste là, nez planté contre mon sexe, jambes maintenant repliées. Elle est belle dans l’abandon, comme une femme. Cette vision m’attendrit, mais je me reprends. Je me redresse et la renvoie en cuisine d’une tape de voyou sur les fesses :
Elle s’exécute en riant, pose un baiser sur mes lèvres et quitte la chambre. Je me rhabille. Quand je la rejoins, Maude ne porte qu’un tee-shirt. Pas mal, mais il doit y avoir moyen de faire mieux. Je vais chercher ses escarpins, lui demande de les mettre et d’enlever son tee-shirt. Maintenant, elle est nue, à découper les tomates en dés, dos à moi, mais quelque chose ne va toujours pas. Je lui dis d’enfiler son string. Voilà, c’est parfait. Je vais chercher une bière dans le frigo, et me rassieds sur le canapé. La vie n’est pas toujours rose, alors il y a des moments à ne vraiment pas rater. C’en est un : une fille que tu viens de baiser, et qui te fait à bouffer en string et en talons pendant que tu contemples son cul en t’envoyant une Carlsberg. Franchement, que demander de plus ?
À table, ses jeunes seins bougent face à moi à chacun de ses mouvements. Ils sont moins gros, mais plus fermes que ceux de Carine. Plus émouvants aussi, plus dignes dans leur nudité. Il y a un match de foot à la télé ce soir-là. Je retourne sur le canapé pour le regarder. Maude m’y rejoint. Le match ne m’intéresse pas beaucoup, mais c’est érotique de regarder du foot une fille nue dans ses bras. Faudra que je le refasse avec Carine.
Le foot n’est visiblement pas sa passion. Elle s’allonge sur le canapé, dos à l’écran et tête sur mes cuisses. Elle reste un instant à me regarder, puis commence à taquiner mon sexe à travers l’étoffe de mon jean. Elle le libère en ouvrant ma braguette, lui fait reprendre forme en le caressant des doigts et de la bouche, pose des baisers gentils sur mon gland, le gobe. Elle ne me suce pas vraiment, elle joue avec en le maintenant en tension. De toute manière, je ne veux pas jouir dans sa bouche, pas maintenant, j’ai d’autres projets. Elle doit bien s’en douter puisque je l’ai doigtée pendant qu’elle s’amusait avec mon sexe. Un peu de salive, un doigt, puis deux, de petits mouvements circulaires pour attendrir sa rosette.
À la mi-temps, j’en ai assez vu. Je la ramène dans la chambre, l’installe en levrette sur le lit, et lui bouffe le cul. Sa rosette frétille, comme pour échapper à cette caresse, mais finit par s’ouvrir sous ma langue. Je me redresse pour la prendre en levrette en caressant son clito de la main. De l’autre, je continue à lui détendre l’anus. Quand elle jouit, j’ai deux doigts enfoncés en elle. Je les enlève, retire mon sexe de son vagin et le repose juste un peu plus haut. Elle ne se dérobe pas et je la pénètre lentement au rythme des contractions et du relâchement de son corps pendant son orgasme, en faisant peser mon poids sur elle. Maude est serrée, le passage de l’anus est un peu douloureux, pour moi et donc pour elle. Mais son corps cède d’un coup et je m’enfonce en elle jusqu’à ce que mon ventre touche ses fesses. Je vois ses doigts se décrisper sur les draps, et je lui travaille tranquillement les fesses en profondeur.
C’est très bon. Ma bite coulisse bien dans son cul étroit. Quand j’arrive en butée, le choc lui fait relever la tête, et elle pousse un petit râle. Je la tiens par les hanches, mais elle prend ma main et la guide vers son clito. Dégourdie, la petite… Je la caresse jusqu’à la jouissance, puis reprends appui sur ses hanches pour la besogner. Quand je me retire après mon orgasme, je profite du spectacle qui me bouleverse chaque fois que j’encule une fille : son anus bien ouvert, formant un « O » tout rond. C’est peut-être idiot, mais dans ces moments-là, j’aimerais m’appeler Olivier. Il y aurait Octave aussi, mais ça le ferait moins bien. Parce que je ne peux pas m’empêcher de penser à la chanson de Zorro : « Il signe son nom d’un O qui veut dire Olivier ».
Je lui prends la main, la pose à l’entrée de son anus dilaté par ma bite, pour qu’elle puisse constater la trace de mon passage. Et je la laisse dans cette position, toujours en levrette, cul levé et main sur l’anus, pour aller me laver dans la salle de bains.
Quand je reviens, Maude est sous les draps, en position fœtale, dos à moi. Je m’allonge contre elle. Elle se retourne et vient gentiment vers moi, sa cuisse ouverte recouvrant mes jambes. Elle semble heureuse, ou tout au moins sereine. C’est drôle comme la sodomie rend toujours une femme tendre, après coup. Je me lève tôt le matin, pour embaucher à 8 heures. Alors je mets le réveil, l’embrasse sur les lèvres et éteins la lumière. Elle n’a que quelques mots :
Elle a laissé la fin de sa phrase en suspens. Elle attend donc que je lui réponde, quelque chose de gentil de préférence. Je ne trouve pas. Les mots pour draguer, pour faire le malin ou pendant le sexe, je les connais. Mais les autres, j’ai toujours eu plus de mal.
Maude a un petit rire gai, qui me semble quand même étrange en de telles circonstances. Tête dans le creux de mon épaule, une de ses mains posée à plat sur mon torse, elle reprend la parole et me dit tout doucement :
Là, je suis plus à l’aise. Je lui parle des couleurs et des odeurs de la forêt suivant les saisons. Lui dis la douleur que j’éprouve toujours, au moment des coupes d’élagage, à choisir les pins qui vont mourir, leur mort étant nécessaire à la croissance des autres, comme un sacrifice. Lui parle du mystérieux tracé des chemins forestiers, qui semble souvent aujourd’hui ne répondre à aucune logique parce que la raison en a disparu dans le temps. À sa respiration régulière, je comprends qu’elle dort. Plus besoin de parler de la forêt. Alors je rejoins Maude dans le sommeil, après m’être dit que son étudiant en médecine ne doit pas être très porté sur la quéquette pour avoir négligé de dépuceler un tel cul.
Le réveil sonne. Je repousse doucement Maude et vais prendre ma douche. Quand je sors de la salle de bains, elle me regarde tranquillement, tête posée sur un coussin. Je crois qu’elle attend que je lui dise quelque chose. Son regard me trouble. Le sexe, je sais faire. Les mots, c’est parfois plus difficile. Je veux quand même être tendre avec elle. Je lui dis de ne pas s’en faire, que la gare routière est à 500 m à pied de mon appartement, qu’il y a un car pour Dax environ toutes les heures, qu’il fait froid dehors, qu’elle se rendorme tranquillement et parte quand elle veut, qu’elle a juste à claquer la porte en partant. Elle ne répond pas. Son silence et ses yeux doux fixés sur moi me gênent. Alors, je l’embrasse rapidement sur les lèvres, et je pars.
Toute la matinée, je ne réussis pas à me concentrer sur son travail. Des images de Maude me traversent l’esprit. Des scènes de cul, bien sûr, mais aussi son regard, ses gestes. Quand je reviens à mon appartement à midi, j’espère un peu qu’elle soit encore là. Elle n’y est pas. Mais je trouve un petit mot, posé par terre, écrit à l’encre verte :
Tu fais très bien l’amour.
PS : Cherche bien, j’ai laissé d’autres mots.
D’autres mots ? Mais je n’en vois aucun ! Je commence à paniquer. Elle n’a quand même pas fait ça, avec Carine qui arrive ce soir… Le deuxième mot, je tombe dessus en changeant les draps. Il est dans le lit, sous un coussin :
Ta peau est douce à embrasser.
.
Là, je comprends… La garce ! C’est diabolique de sa part. J’ignore combien de mots elle a cachés. Et je n’ai aucun moyen de la joindre pour le savoir. Alors, je fouille partout. Des mots, j’en trouve six autres. Sous un vase, dans le tiroir des couverts, dans le frigo sous la bouteille de lait, dans la poche d’une de mes vestes, dans la boîte à savon, sous la cuvette des WC. À chaque fois, une simple phrase, très explicite :
J’aime ton sexe.
Tu m’as quand même fait un peu mal aux fesses.
Ton sperme a bon goût.
J’ai ton odeur en moi.
Tu es beau quand tu jouis.
Tu me tiens bien quand tu fais l’amour.
Pour les trouver, je mets l’appartement sens dessus dessous. Mais quand je repars travailler à deux heures, je me demande s’il n’en reste pas d’autres. Et Carine qui arrive ce soir ! Si elle en trouve un… Cette pensée m’obsède tout l’après-midi. Carine débarque au train de 19h40. Je cherche encore une heure après le travail avant de partir la chercher. Et je déniche un autre mot, caché entre deux assiettes dans une armoire :
J’aime avoir ton sexe dans ma bouche.
Je suis mort de trouille en allant à Dax, à l’idée de Carine découvrant pendant le week-end un mot écrit à l’encre verte et me demandant sa signification. En même temps, j’ai pour Maude les pires insultes. Quelle salope ! Mais pourquoi elle a fait ça ? Je me suis bien conduit avec elle, c’est elle qui est venue me chercher. Elle n’avait pas le droit. Elle cachait bien son jeu, sous ses airs de petite étudiante sage. C’est donc ça qu’ils leur apprennent à l’université ? Jamais une fille ne m’avait fait ça !
Ce n’est même pas une vengeance, c’est une torture. Je passe un week-end épouvantable. J’essaie de donner le change devant Carine, mais chaque fois qu’elle se lève, chaque fois qu’elle ouvre un placard, j’appréhende le désastre. Allez baiser la tête libre dans ces conditions ! C’est impossible. En plus, je la trouve un peu vulgaire, Carine. Sa manière de s’habiller, son rire, ses expressions, ses gros seins qui ballottent quand je la prends. Je suis tellement contrarié par cette menace permanente de la découverte d’un petit mot que je compte presque les heures jusqu’à son départ.
La tension retombe quand je la ramène au train de Dax, le dimanche soir. Au retour, je m’arrête chez Nono prendre un verre pour fêter cette catastrophe évitée. J’ai maintenant quinze jours devant moi pour fouiller l’appartement avant le retour de Carine : s’il reste un mot, je le trouverai forcément.
Nono m’attend de pied ferme. Il veut en savoir plus sur cette fille qui est allée se changer dans les toilettes de son bar en m’attendant. Là, je me venge du sale coup que Maude m’a fait. Je dis à Nono que c’est un coup de passage, une étudiante bordelaise, que j’ai tellement régalée la première fois qu’elle est revenue en bus, sans me prévenir. Et que finalement, elle a bien fait de revenir parce que je lui ai cassé le cul avant de la renvoyer à Bordeaux. Bien sûr, je ne dis rien au sujet des petits mots.
Nono est admiratif. Curieusement, pas de moi, mais d’elle :
Oui, peut-être. En tous cas, son avenir ne passera pas par moi. Car elle ne va certainement pas oser se re-pointer à Soustons ou au Midnight après le coup qu’elle m’a fait.
Je n’ai pas trouvé d’autres mots dans mon appartement, ni ce soir-là, ni les jours suivants. L’été est revenu, avec sa cohorte de filles en chaleur se trémoussant au Midnight. Après, un autre hiver. J’ai eu de bons moments, notamment avec deux filles de l’équipe féminine d’Allemagne d’aviron, venues fêter au Midnight avec leurs copines la fin de leur stage sur le lac de Soustons. Des dévoreuses de santé, ces deux-là. Mais je ne sais pas pourquoi, ce n’était plus comme avant. Et comme prévu, Maude n’est jamais redescendue du bus du soir de Dax pour aller trouver refuge dans le bar de Nono. J’aurais dû cacher ses mots plutôt que les déchirer et les jeter comme s’ils portaient la gale. J’aimerais bien les relire aujourd’hui, revoir son écriture verte et un peu enfantine.
Le mois dernier, Carine s’est arrêtée devant une devanture alors qu’on se baladait dans Soustons. J’ai vu notre reflet dans la glace. Et quelque chose m’a sauté aux yeux : non, elle n’est pas vulgaire, en tous cas pas plus que moi avec mes cheveux mi-longs teints en blond, mes boots, mon jean serré et mon blouson en cuir qui m’élargit les épaules. J’ai trouvé qu’on était bien assortis, qu’on se ressemblait. J’y ai bien réfléchi pendant quinze jours. Et puis, je l’ai demandée en mariage. Finalement, mon patron, il se trompait quand il m’avait dit que je manquais d’ambition. Je suis réaliste, c’est tout. Je sais ce que je vaux.