Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 13082Fiche technique17258 caractères17258
Temps de lecture estimé : 10 mn
26/12/08
Résumé:  En montant ce matin dans l'ascenseur bondé, Mireille ne se doute pas qu'elle va entreprendre une ascension vers le sommet de la jouissance.
Critères:  fhhh inconnu ascenseur fsoumise massage pénétratio -occasion -fhhh -lieuxpubl
Auteur : Fantasio      
L'ascenseur

Il est 8h55. Mireille se glisse au milieu du groupe compact qui attend devant les portes de l’ascenseur.


D’habitude, elle arrive beaucoup plus tôt au travail. Pour éviter le trafic, le métro bondé et, comme en ce moment même, l’ascension des 82 étages de la Seal Tower dans une cabine d’ascenseur transformée en boîte à sardines. Mais ce matin, un rêve humide l’a retenue trop longtemps dans ses filets fantasmatiques.


Les portes s’ouvrent enfin et le troupeau se glisse en silence dans la cage d’acier, chaque agneau docilement aligné, épaule contre épaule, poitrine contre dos, le regard fixé sur les portes qui se referment.


Mireille est presque au fond de la cabine. Pas très grande, elle ne distingue que les dos et les épaules qui l’entourent. Il lui semble que l’ascenseur n’est occupé que par des hommes. Jeunes et moins jeunes cadres plus ou moins dynamiques, costumes sombres et attaché-case au bout du bras. Quelques-uns tiennent péniblement le journal du matin plié en huit, collé à dix centimètres de leur nez. D’autres agitent la tête avec nonchalance au rythme d’une musique qui coule silencieusement de leur lecteur mp3. Encore heureux que les téléphones mobiles ne fonctionnent pas dans ces ascenseurs, pense-t-elle.


On peut accéder à la Seal Tower sur quatre niveaux distincts. Ce qui explique que durant les trois premiers arrêts, d’autres « costumes » viennent se joindre au banc de poissons, compressant encore davantage les rangs de moins en moins alignés. Lorsque les portes se referment pour la quatrième fois, l’ascenseur entame enfin sa montée directe jusqu’au 80e étage pour un voyage de près de deux minutes.


Mireille a posé son sac à ses pieds et croisé les bras devant elle pour éviter que sa poitrine ne s’écrase sur le dos du voyageur placé devant elle. En ce matin d’été, elle porte un simple tee-shirt sous lequel flottent librement ses jolis seins et elle préfère ne pas tenter le diable en faisant durcir ses tétons contre le dos d’un inconnu. Elle ne peut cependant rien contre le contact pressant du passager derrière elle. Ses vaines tentatives pour avancer le bassin ou se glisser un peu de côté, ne font qu’augmenter la pression qui grandit au creux des fesses.


L’ascenseur vient à peine de démarrer. Mireille sent soudain un frôlement furtif sur l’arrière de sa jambe droite. Elle porte une petite jupe d’été descendant à mi-cuisse et la caresse est remontée du creux de son genou jusqu’au bas de la jupe. Elle tourne immédiatement la tête, mais l’homme situé à son côté ainsi que tous ceux qu’elle peut distinguer, regardent fixement devant eux sans lui prêter attention. Alors qu’elle continue à dévisager les passagers sur sa droite, un second frôlement, identique au premier mais plus soutenu, parcourt l’arrière de sa jambe gauche. Elle se tourne immédiatement vers la gauche cette fois. Mais c’est pour contempler le même tableau de visages neutres, comme en état d’hibernation ascensionnelle.


Une bouffée de chaleur traverse soudain son corps. Si le premier contact a pu être accidentel, le second ne laisse aucun doute sur l’intentionnalité du geste. Pour pouvoir caresser ainsi ses deux jambes, l’homme doit être placé juste derrière, pense-t-elle. Bousculant les passagers qui l’entourent, elle essaye de se retourner pour défier du regard le pervers qui vient de la caresser à deux reprises, mais son angoisse monte encore d’un cran en constatant que l’homme tient un journal plié devant lui et qu’un attaché-case pend de son autre bras. Coincés comme ils le sont, jamais il n’aurait eu le temps de la caresser et de reprendre sa position sans attirer l’attention.


Alors que l’esprit de la jeune femme est traversé d’une tempête de pensées inquiétantes, l’ascenseur s’arrête brusquement au niveau du 40e étage, plongeant l’habitacle dans la pénombre. Sous la faible lumière bleutée de la veilleuse de sécurité, les passagers commencent à s’agiter, murmurent quelques jurons, consultent nerveusement leur montre. Au bout de quelques secondes, une voix féminine grésille dans l’interphone :



Plongée dans ses pensées, Mireille n’entend pas grand-chose de l’annonce. Seules les caresses qu’elle vient de subir occupent son corps et son esprit. Elle n’a d’ailleurs pas le temps de s’interroger sur le contenu du message car, dès que la voix s’est tue, les mains baladeuses ont repris leur exploration. En effleurant d’abord doucement sa peau de plus en plus brûlante, puis en saisissant ses chairs avec plus de fermeté.


Mireille n’ose plus bouger. Son cœur bat à tout rompre. Ses yeux s’agitent fiévreusement comme une biche prise au piège et tentant vainement d’identifier son chasseur. Mais dans la pénombre qui baigne la forêt de corps, tout est immobile. Elle réalise qu’elle est entourée d’un mur infranchissable de costumes noirs dont certains viennent de la choisir pour partir à la découverte de ses territoires les plus secrets.


Tout en restant discrètes, les mains inconnues deviennent plus audacieuses, se glissant sous la jupe, effleurant le repli sensuel qui marque le début des fesses. Elles vont et viennent comme en terrain conquis, s’arrêtant parfois pour apprécier la fermeté de la chair moite et chaude, se faisant ensuite plus légères pour suivre du bout des doigts le délicieux arrondi du petit cul offert à leur convoitise.


Mireille serre nerveusement ses bras contre sa poitrine, écrasant douloureusement ses seins. Ses tétons sont durs et dressés, et elle ne peut rien contre cette excitation qui prend peu à peu le contrôle de son corps. Elle transpire, et les gouttes de sueur coulent le long de son cou, entre ses omoplates, entre ses seins, sur son dos et sur son ventre pour finalement glisser entre la raie des fesses et se perdre au cœur de la végétation brûlante dissimulant l’entrée d’un volcan prêt à exploser.


Dans l’apparente indifférence des voyageurs pressés autour d’elle, Mireille ne peut réprimer un sursaut de surprise accompagné d’un petit cri aigu lorsqu’une main ferme vient lui saisir la fesse droite. Dans l’instant qui suit, c’est la fesse gauche qui subit le même sort et voilà que toutes deux se font consciencieusement pétrir, comme la pâte dont on fait le bon pain. Chaque main malaxe amoureusement son appétissante miche, emballée dans un écrin de coton blanc. De temps en temps un doigt aventurier se glisse entre les deux globes, comme pour vérifier la température et le degré d’humidité qui règnent au cœur du four brûlant dans lequel se consume la passion de Mireille.


Tandis que les mains boulangères poursuivent leur labeur, une troisième vient glisser doucement sur le dessus de la cuisse gauche, suivie d’une quatrième qui s’occupe de la droite. Ces deux nouveaux visiteurs se mettent immédiatement au travail, parcourant méthodiquement les deux muscles tendus et luisant de sueur, caressant à chaque visite le voile de coton blanc qui ne masque plus rien des chairs humides et frémissantes qu’il protège encore.


Les vingt doigts ont pris possession des cuisses et du cul de Mireille. Ils sont chez eux et s’y promènent librement comme des insectes colonisateurs dont chaque patte conduirait ses propres escarmouches avant de rejoindre la troupe pour de nouveaux assauts concertés. Comme en cet instant même, où les quatre mains s’allient pour tenter d’écarter les cuisses blotties l’une contre l’autre, pathétique protection face à un sort désormais inéluctable.


Dans un ultime élan de lucidité, Mireille tente une dernière fois de résister. Elle baisse les mains pour les placer devant ce qu’elle a de plus précieux, cette porte magique derrière laquelle bouillonne déjà un volcan de lave en fusion. Mais de nouvelles troupes viennent renforcer les rangs de l’envahisseur. Deux mains lui saisissent doucement les poignets, écartant ses bras qui n’opposent guère de résistance. Elle a rendu les armes et ses jambes s’écartent à leur tour, offrant une nouvelle partition pour un concerto sensuel à quatre mains.


La barrière des bras étant elle aussi tombée, plus aucun obstacle ne protège la poitrine dont les tétons se dressent sous le tee-shirt mouillé de sueur. Sous le fin tissu de coton, deux mains araignées escaladent les flancs de Mireille, progressant lentement vers leur objectif stratégique : une paire de seins généreux et juteux à souhait, qu’elles se partagent comme un butin de guerre. Chaque doigt parcourt nerveusement la chair souple et ferme. Ils la labourent comme une colonie de chenilles cherchant à percer l’écorce d’un melon bien mûr afin d’en faire jaillir un jus rafraîchissant et sucré. On pince, on tire, on vrille les mamelons durcis, et chaque attaque déclenche des éclairs de plaisir dans le corps de Mireille.


Sous la jupe, les quatre premiers explorateurs continuent à couvrir le terrain, glissant, griffant, pétrissant les chairs. Chacun à leur tour, ils remontent entre les cuisses pour recueillir quelques gouttes du jus intime qui commence à percer sous la culotte de coton. Puis ils s’éloignent avec leur précieuse moisson pour l’apporter en offrande salée aux généraux qui les commandent.


Depuis de longues minutes, Mireille a quitté l’ascenseur. Elle a fermé les yeux et son esprit s’est perdu dans son corps enfiévré. Un corps plongé dans un océan de plaisir, ballotté par les vagues et les courants qui l’emportent, livré à la tempête qui fait rage au plus profond de ses entrailles. Elle s’élève. Elle flotte à vingt centimètres du sol, portée par deux nouvelles mains qui l’ont saisie par les aisselles. Le moment est venu pour les envahisseurs de consommer leur proie.


Obéissant à un ordre silencieux, les quatre mains qui s’activaient sur les cuisses se rejoignent autour de la taille de Mireille. Tels des crochets mécaniques, les doigts se glissent sous l’élastique de la culotte et, telle une troupe de corsaires, commencent à baisser lentement le pavillon de coton blanc, symbole de la capture définitive d’une bien jolie goélette. Lorsqu’ils atteignent le cap de « belle opulence » et ses deux collines blanches, un doigt facétieux tire fortement sur l’élastique du slip avant de le lâcher dans un claquement sec, marquant d’une zébrure rouge le point le plus proéminent du territoire conquis. L’oriflamme poursuit sa descente le long des mâts brillants, d’abord ralentie par la moiteur des chairs qui tentent de la retenir, puis enfin libérée, tombant comme emportée par une légère brise de mer jusqu’au sol de la cabine.


C’est au tour du bouton de la jupe de céder sous la manœuvre experte de deux doigts agiles. Puis, de la fermeture éclair qui descend dans un sifflement métallique pour libérer le tissu léger qui s’en va rejoindre la culotte abandonnée sur le sol. Enfin, on remonte le tee-shirt au-dessus des seins dont les mamelons incandescents ressemblent à des feux de détresse au milieu d’une mer démontée.


Mireille est nue de la poitrine jusqu’aux pieds. Elle n’a conservé que ses sandales à lacets et son tee-shirt remonté à hauteur du cou. Une fraîcheur bienvenue caresse son intimité dévoilée. Elle a les yeux fermés comme ceux d’un Christ en croix. Comme lui, elle a quitté la terre des hommes pour rejoindre un autre paradis, où elle s’apprête à s’offrir à ceux qui voudront bien la prendre.


Des mains se posent sous ses cuisses, les soulèvent et les écartent lentement, jusqu’à ce qu’elles se retrouvent à l’horizontale de part et d’autre de son buste. Le sexe de Mireille est ouvert comme une fleur de printemps. Les pétales roses brillent sous les perles d’une rosée parfumée aux embruns de paradis. Libéré de son capuchon, le clitoris étamine dresse fièrement sa tête luisante au-dessus de la grotte humide qui brille de reflets irisés dans la pénombre de la cabine.


L’offrande est prête. Un phallus brûlant de désir vient se placer entre les fesses largement écartées. Suivant la courbe divine, il passe et repasse plusieurs fois, du bas du dos à la naissance de la toison pubienne. D’abord, il se frotte contre le clitoris dressé comme pour lui délivrer un baiser eskimo. Puis il s’imprègne longuement de l’ambroisie tiède qui suinte de la source de vie. Enfin, il s’arrête au bord du petit disque fripé qu’il dilate patiemment avant d’y passer la tête. Il répète encore et encore ce parcours initiatique, libérant à chaque passage des vagues de frissons profonds qui secouent le corps de Mireille.


Au moment où le serpent cyclope disparaît profondément dans la bouche rougeoyante, un bruit de moteur se fait entendre et l’ascenseur reprend sa vertigineuse ascension dans une lumière aveuglante.


Dans le délire de sa jouissance, Mireille est convaincue que c’est l’énergie de cette queue enfoncée au plus profond de sa chair qui lui permet d’entraîner l’ascenseur et tous ses passagers vers ce septième ciel vers lequel elle s’élève inexorablement. Elle est le moteur d’un vaisseau orgasmique parti à la découverte de plaisirs inconnus. Elle agite les hanches de bas en haut, d’avant en arrière, de gauche à droite. Elle frotte frénétiquement chaque centimètre des parois de son sexe contre le pieu de chair emprisonné en elle, à l’image des tribus indiennes qui font jaillir le feu du frottement énergique d’un morceau de bois dressé.


C’est l’explosion finale. Sous la pression du jet qui vient s’écraser au fond de sa caverne, Mireille jouit intensément et une fontaine de cyprine vient se mêler au sperme tiède qui inonde son alcôve. Comme l’ascenseur commence à ralentir sa course, son visiteur se retire doucement et Marine redescend lentement sur terre.



Seules quelques personnes quittent l’habitacle, mais c’est suffisant pour offrir à Mireille un espace pour reprendre son souffle et ses esprits. Les « costumes » autour d’elle s’écartent discrètement et elle se retrouve appuyée à la paroi de la cabine. Elle n’est pas encore consciente de sa nudité. Un mince filet translucide coule le long de ses jambes et témoigne de l’intensité de la jouissance. Son visage, ses seins, son ventre, son corps tout entier brille comme celui d’un lutteur antique.



Elle aperçoit son sac ainsi que sa jupe et sa culotte abandonnées sur le sol quelques pas devant elle. Rabaissant son tee-shirt sur ses seins gonflés, elle se penche pour ramasser ses vêtements. Elle glisse un pied puis l’autre dans la jupe qu’elle fait glisser rapidement le long de ses cuisses et au-dessus de ses fesses, avant de remonter la fermeture éclair et de refermer le bouton de ceinture. Elle utilise ensuite sa culotte humide pour sécher les traces de sa jouissance le long de ses jambes et jusqu’au creux de son sexe, avant de la glisser négligemment dans son sac.



Sans qu’elle n’ait à solliciter le passage pour sortir de la cabine, les « costumes » s’écartent devant elle comme pour lui faire une haie d’honneur. Lorsqu’elle est enfin hors de l’ascenseur, elle se retourne une dernière fois pour accrocher le regard de l’un ou l’autre de ces hommes qui ont pris possession de son corps et de son âme le temps d’une ascension de 82 étages. Mais c’est peine perdue. Les portes se referment sans qu’elle ait pu lire chez aucun d’entre eux le moindre signe de connivence ou de complicité.



Épilogue.


Mireille continue à arriver au bureau bien avant la plupart de ses collègues. Elle apprécie cette tranquillité qui règne sur la ville avant que les cohortes de travailleurs ne se lancent dans leur course effrénée quotidienne.


Parfois cependant, lorsqu’elle se sent seule ou lorsque son corps commence à tourmenter son âme, elle rejoint le troupeau au pied de l’ascenseur où elle attend avec une excitation tremblante qu’on la fasse monter encore une fois au septième ciel.