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Temps de lecture estimé : 36 mn
15/01/09
Résumé:  Vincent et Francine s'aiment d'amour tendre, mais...
Critères:  fh jeunes école 69 pénétratio init
Auteur : Bertrand D  (Rêveur solitaire)            Envoi mini-message
En ce matin de juin...

En ce matin de juin, le soleil déjà chaud illumine la salle de classe, incitant à la paresse. Mais les élèves n’y prêtent pas attention, ils écoutent le professeur de mathématiques qui leur donne les derniers conseils avant le bac.



Ils sont sortis, se rassemblant par affinités, formant déjà les groupes. Vincent, un garçon assez grand, sait avec qui il va bosser. Francine, déjà sortie, le regarde arriver en souriant. Enfin maintenant ils vont pouvoir se retrouver à la vue de tous, ce sera normal.


Ils se sont connus à leur entrée en seconde. Tombés tous deux dans la même classe, il a vite remarqué cette fille assez mince, avec un visage sympathique. D’un naturel timide, ne faisant pas de bruit, restant discrète. Elle avait le même type de caractère. Du fait de leur timidité, ils n’ont jamais osé se parler, se rapprocher, n’ont échangé que des propos anodins.


Vincent ne voyait qu’elle. Mais il ne trouvait pas le courage de lui dire ce qu’il éprouvait. Discrètement, il est allé voir du côté de sa maison. L’arrière est bordé par un chemin piétonnier permettant d’accéder sans danger à l’école primaire voisine. Une haie de cyprès cachait la villa des parents de son amie. Pourtant, en prêtant attention, il a remarqué qu’entre les pieds des arbres existait un trou qui pourrait permettre à un animal ou à quelqu’un d’habile de pénétrer dans le terrain.


Comme par hasard, il en a fait la remarque à Francine qui n’y a pas prêté attention.


Le dernier été, pendant les vacances, il a cogité, réfléchi : c’est leur dernière année ensemble, il devait se jeter à l’eau. Le jour de la rentrée en terminale, il a pénétré le premier dans la classe, a posé sa serviette sur la place à côté de lui, indiquant que l’endroit était réservé. Quand Francine a franchi la porte, elle a vu le regard de Vincent qui semblait la chercher. Elle s’est dirigée rapidement vers lui, qui a immédiatement libéré l’endroit. Elle s’est assise, ils ont souri. Quand Bruno, son voisin habituel, est arrivé, il leur a dit :



En souriant, Bruno s’est éloigné.

Le lendemain, Francine est venue en jupe, tenue assez inhabituelle dans leur classe. Vincent a été heureux de voir ses jambes. En s’asseyant, par inadvertance, elle a remonté l’étoffe bien au-dessus des genoux, chose qu’il a remarquée, lui adressant un sourire de remerciement.

Quelques instants après, son crayon est malencontreusement tombé. Se baissant pour le ramasser, il a appuyé ses lèvres sur la peau douce découverte, s’y est attardé un instant. Quand il a voulu se relever, un coude l’a maintenu en place quelques instants de plus.

Personne dans la classe, sauf sa voisine, n’a remarqué combien il était rouge quand il a enfin émergé. Son cœur battait à tout rompre.

À la sortie, Francine lui dit, innocemment :



Vincent a compris l’invitation, il allait vérifier s’il pouvait passer.

Le soir, il a emprunté le chemin et s’est glissé par la petite brèche, a avancé la tête, craignant d’être surpris. Face à lui, assise adossée à un mur, sa copine, un livre à la main, lui a fait signe de venir. Rapidement, sans faire de bruit, il l’a rejointe.

Elle a souri en le voyant si craintif.



Pour toute réponse, il a pris sa tête à deux mains et l’a embrassée comme il l’a lu dans les livres, avec la langue. C’était la première fois pour lui, et au comportement de sa partenaire il a compris qu’elle non plus n’avait aucune expérience en la matière.

Longtemps ils se sont bécotés. Elle a dû apprécier, car elle lui a indiqué comment ils pourraient se retrouver.



Sur un dernier baiser, ils se sont séparés.

Dès le lendemain, il est revenu. La porte arrière du garage était entrouverte, Francine l’attendait derrière. Après le baiser, les mains de l’intrus sont parties à la recherche des trésors cachés. Il a caressé cette poitrine tant admirée et a voulu la débarrasser de son carcan. Il a fallu l’intervention de Francine pour y parvenir. Ses mains ont pu enfin toucher les seins. Elles ont également palpé les fesses enfermées dans un jean serré. Il avait touché le corps d’une fille.

Ils ont attendu quelques jours avant de se donner rendez-vous, il ne fallait pas prendre trop de risques. Un jour, en classe, elle lui a discrètement suggéré de venir le soir. Il s’est faufilé, est rapidement entré dans le garage obscur. Elle l’attendait en robe de chambre. Lorsqu’elle l’a ouverte, il a eu la divine surprise de la sentir nue. Estimant qu’ils perdaient trop de temps à se débarrasser de toutes les contraintes, elle avait préféré prendre les devants.

Ainsi, ils ont progressé dans la connaissance sexuelle commune. Il a découvert le goût de son intimité, elle en a d’abord ressenti le plaisir, puis elle a apprécié la saveur des lèvres de son partenaire. Il lui a enseigné comment, en agitant son sexe, elle pouvait le mener au ciel.


Mais tout cela ne les a pas empêchés de travailler au lycée, se glissant subrepticement des renseignements lors des interrogations. Ils veulent poursuivre des études, même s’ils doivent provisoirement se séparer. Vincent a décidé d’aller suivre une prépa puis une école d’ingénieur à Toulouse où habite sa sœur. Elle le logera, elle possède un appartement suffisamment grand. Francine ira en fac. Toutefois ils se retrouveront le plus souvent possible.

Maintenant, le professeur leur a donné l’occasion de se rencontrer ouvertement devant les parents qui n’y verront aucun mal, sauf… sauf qu’il existe un problème. Et c’est la raison qui les empêchait d’afficher publiquement leur amitié.


Vincent est un garçon au visage aimable, brun comme beaucoup de gens du midi. Mais il s’appelle Ben Soussan. Son grand-père a été mobilisé à 18 ans, en 1943 en Algérie. Il a participé à toutes les batailles : débarquement d’Italie, Monte Cassino, toute la campagne de France jusqu’au Rhin. Et là, il a été grièvement blessé. Rapatrié sur un hôpital de Belfort, il a survécu grâce aux soins attentifs d’une jeune infirmière. Ils se sont plu, se sont mariés et ont eu quatre enfants. Le dernier d’entre eux, le père de Vincent, après un BEP est descendu dans le midi. Embauché dans une entreprise de travaux publics, il a travaillé sur divers chantiers. Et c’est sur l’un deux qu’il a rencontré son épouse, une Ardéchoise. Vincent n’est donc qu’un quarteron, mais il a hérité du nom patronymique. Il n’en rougit pas. Mais…


… Mais Francine Hernandez est de famille pied-noir. Son père, encore gamin, a eu l’esprit marqué d’une façon indélébile. La veille de leur départ pour la métropole, son père a été assassiné dans la rue, devant chez eux. Sa mère n’a même pas pu s’occuper de l’enterrement. Depuis, il voue une haine féroce aux Nord-Africains. Il a juré qu’aucun d’eux n’entrerait jamais chez lui.


Les deux amoureux ont décidé qu’ils iraient l’un chez l’autre, simplement Francine ne citerait que le prénom, Vincent, bien français.


Le mercredi après-midi, il est allé chercher Francine chez elle. La maman l’a reçu gentiment, enchantée de voir un jeune homme aussi poli, et beau en plus, être l’ami de sa fille.


Chez Vincent, pas de problème. Il avait expliqué à ses parents dans quelle situation il se trouvait, et ceux-ci ne voyaient pas d’inconvénient à cette relation. Aussi, quand tous deux sont arrivés, ils ont été bien accueillis par la maman qui a embrassé Francine. Vincent lui a dit qu’ils allaient travailler et surtout qu’on ne les dérange pas.


À peine dans la chambre, Vincent a fermé la porte à clef. Puis il s’est approché de Francine et lentement l’a déshabillée. Elle s’est laissé faire, un peu craintive, mais il l’a rassurée. Au fur et à mesure que les vêtements tombaient, il était ébloui devant tant de beauté. Car il avait touché, senti, goûté ce corps, sans l’avoir jamais vraiment contemplé. Puis lui aussi s’est mi nu. Francine elle aussi découvrait ce garçon mince mais musclé.


Allongés côte à côte, ils s’embrassent. La tête de Vincent glisse le long de ce corps pour la première fois entièrement disponible. Il arrive au mont de Vénus, et l’expérience acquise dans l’obscurité du garage lui permet d’amener rapidement le plaisir chez Francine. Il s’est retourné. Elle a vu arriver devant son visage ce morceau qu’elle a souvent manipulé, mais qu’elle ne connaît pas. Comme à l’ordinaire, ses mains s’en sont emparées mais aujourd’hui ce cône rose qui apparaît semble la provoquer. S’armant de courage, elle avance les lèvres et le goûte. Enhardie, elle l’a peu à peu absorbé, a agité la tête comme elle le faisait avec ses mains. Elle sent par ailleurs monter un plaisir ineffable.


Brusquement, Vincent lui a retiré cette sucette, est venu contre elle. Elle a compris qu’il avait voulu la protéger.



Vincent désirait cela depuis longtemps, mais il avait peur. Aujourd’hui, Francine le lui demande, il va franchir le pas.


Il est venu au-dessus d’elle, plaçant sa flèche au centre de la cible. De la main elle a bien déterminé l’endroit. Il s’est abaissé, jusqu’à ce qu’il sente une résistance, a hésité, mais c’est elle qui appuyant sur ses fesses l’a incité à descendre. Et ils se sont retrouvés, pubis contre pubis. Immobile, il a regardé son amour. Deux larmes perlaient sur les joues, mais elle souriait.



Alors il se met en mouvement. C’est une sensation formidable, un plaisir physique extraordinaire, et surtout la fierté d’être enfin un homme. Mais ces sensations sont trop fortes, il éclate rapidement en elle.


Francine sent son amant s’épancher. Elle est contente pour lui. Et c’est une délivrance pour elle, que ce frottement blessait.


Allongés sur ce lit, ils se regardent, heureux d’avoir franchi le pas ensemble.

Ils sont allés dans la salle de bains, la maman chantonnait dans la cuisine. Ils se sont alors mis au travail. Quand sa mère leur a apporté un morceau de gâteau, elle a trouvé deux jeunes en train de discuter math.


Le samedi après-midi suivant, Vincent se rend chez Francine. Dès son coup de sonnette la porte s’ouvre. Francine était à l’affût. Elle l’amène dans la salle de séjour où son père, installé dans un fauteuil, semble lire le journal. Vincent le salue poliment, ce qui plaît à l’homme.



Toute l’après-midi ils révisent. Plusieurs fois ils sentent une présence derrière l’entrebâillement de la porte, mais ils ne bronchent pas. Quand Vincent repart, les parents paraissent enchantés de leur visiteur.



Foudroyé, José Hernandez n’a rien dit, rien laissé paraître. Toute l’après-midi il a ruminé ce qu’il venait d’apprendre. Il est entré en trombe chez lui, sa fille travaillait.



Elle a compris qu’il savait tout et qu’elle devait tenir tête.



Le lendemain matin, il est allé à l’entreprise où travaille le père de Vincent. Il a saisi le premier ouvrier qu’il a vu dans la cour et lui a demandé :



Beaucoup de monde autour du comptoir, pas moyen de se renseigner. Au fond du couloir, il voit une porte marquée « Chef de chantier ». Il frappe et entre sans attendre la réponse. Un homme grand, en costume, consulte un plan avec un ouvrier en bleu de travail.



Se tournant vers l’ouvrier, son chef lui dit :



Le père de Francine est stupéfait. Un Arabe chef de chantier, et lui qui n’est qu’ouvrier !



Il est parti, plus aussi fier qu’à son arrivée.

Il a interdit à sa fille de sortir seule, de revoir aucun de ses camarades. Elle ne lui adresse plus jamais la parole.


Le 15 octobre, Francine a 18 ans. Sa mère, désespérée de voir leur fille unique leur en vouloir à ce point-là, a décidé de réunir la famille pour tenter une réconciliation. Ils savent qu’elle veut s’acheter un ordinateur portable pour la fac, tous ont décidé de lui offrir de l’argent, elle pourra faire son choix. Ils ont fait preuve de générosité.


Pendant le repas, elle n’a pas desserré les dents, sauf pour dire merci aux cadeaux de la parenté. Puis elle est montée dans sa chambre.

Le lendemain vers midi, ne la voyant pas descendre, sa mère est allée frapper à la porte de sa chambre. Sans réponse, elle a ouvert. Le lit n’était pas défait, les armoires étaient vides. Sur le bureau une feuille de papier.


Je pars.

Vous ne me reverrez plus jamais

Votre pute de fille.


Le père en rentrant a trouvé sa femme en larmes. Elle lui a tendu le papier.

L’après-midi, il est allé trouver le père de Vincent dans son bureau.




- o-O-o-



Il est dix heures et le soleil est déjà haut dans le ciel. L’ombre d’une branche vient taquiner le visage de Vincent, lumière, ombre. Dans sa tête quelqu’un frappe, peut-être une bière qui veut sortir.


Il ouvre les yeux, décor inhabituel. Soudain il réalise qu’il est dans le lit de Béatrice. Hier au soir a eu lieu le bal de la promotion d’ingénieurs. Ils y sont allés en couple, ils ont obtenu tous deux leur diplôme avec un très bon classement. Et ils ont abondamment arrosé ça. Le retour a été un peu difficile, la voiture hésitant sur l’itinéraire à suivre. Aussi ont-ils jugé préférable de ne pas aller plus loin. Vincent a encore sa chemise de la veille, Béatrice ses sous-vêtements.

Un besoin pressant l’oblige à quitter la couche. Un passage à la salle de bains pour avaler un verre d’eau avec une aspirine. Il en profite pour en préparer autant pour sa voisine de lit.


La terre lui semblant encore un peu agitée, la meilleure solution est de regagner la couche. L’affaissement du matelas sous son poids éveille la dormeuse. Les yeux papillotants, elle cherche un point de repère.



Le verre d’eau bu, elle s’affaisse à côté de lui, se tourne pour le regarder.



Et ils éclatent de rire.


Ils sont entrés ensemble en prépa, ont réussi le même concours de l’école d’ingénieurs. En trois ans, ils ont eu le temps de s’apprécier en travaillant ensemble, et accessoirement de faire l’amour.


Car Béatrice est une belle fille. Oh, pas un mannequin, bien qu’elle en ait la taille, mais un physique de vraie femme avec des arrondis là où il faut. Dès les premières séances de travail en commun, ils ont estimés que, pour satisfaire leurs besoins sexuels, autant avoir le même partenaire que dans le domaine professionnel. Ils s’aiment bien, mais ils ne s’aiment pas vraiment d’amour comme ils le reconnaissent eux-mêmes.



Céline, sa cousine germaine, a un an de plus qu’elle. Fille unique, elle a toujours été proche de Béatrice, elles se considèrent comme sœurs. D’autant qu’elles n’ont qu’un an de différence. Et, coïncidence, elle est née un an et quatre jours avant Vincent.


Les deux cousines ont décidé de fêter les deux anniversaires en même temps, et par la même occasion le départ de Béatrice aux USA où elle va poursuivre ses études pendant deux ans. Ils organiseront ça dans la vieille maison familiale, une propriété héritée de leurs ancêtres paysans, à une cinquantaine de kilomètres. Elles vont y aller à la fin de la semaine. Ce sera l’occasion d’inviter quelques copains, dont Daniel qui a fait ses études avec Céline. Ils travaillent dans la même banque.


Daniel, au début de l’école de commerce, a été attiré par Céline. Mais timide et peu entreprenant auprès des filles, il n’a jamais osé le lui dire. Depuis, il a trouvé une copine, il est beaucoup moins timide avec les femmes. Il regrette maintenant de ne pas l’avoir draguée en premier, mais c’est trop tard.


Vincent est allé passer quelques jours chez ses parents, leur faire part de sa joie pour le titre qu’il vient d’obtenir et surtout les remercier. C’est grâce à eux qu’il est arrivé jusque-là. Il compte revenir à Toulouse, chercher un appartement et rejoindre l’emploi qu’il a décroché.



Le vendredi matin, les deux cousines sont parties préparer le week-end pendant lequel doit se dérouler la fête. Le trajet est rapidement accompli, la voiture emprunte un petit chemin qui mène jusqu’à la propriété.


La ferme est grande, en forme de U. Un bâtiment central avec un étage où logeaient propriétaires et ouvriers, sur le premier côté une grande « remise », endroit destiné à abriter les charrettes et le matériel agricole, aujourd’hui presque vide. Lui faisant face, l’écurie et au-dessus la réserve à foin. Mais tout cela ne sert plus depuis longtemps.


Il est entendu que Daniel va venir cet après-midi avec sa copine qu’elles n’ont jamais vue. À l’écouter, c’est une fille magnifique, sensationnelle, de leur âge et qui, en plus, est sympathique.


Le couple est arrivé, attendu avec impatience par les deux filles.



Aussitôt tous se mettent au travail. Céline a voulu rester avec Daniel. Il lui est très sympathique et elle aurait bien aimé qu’il s’intéresse à elle quand ils ont débuté dans leur école. Mais devant son manque d’empressement elle a trouvé d’autres partenaires. Car, contrairement à lui, elle a eu plusieurs aventures. Le fait qu’il soit depuis deux ans avec Francine semble indiquer que c’est une relation durable. C’est dommage.



Céline est surprise de ce que lui dit Daniel, mais surtout heureuse de le savoir libre et surtout qu’il s’intéresse à elle.


Dans la cuisine, les deux filles ont de suite sympathisé. Béatrice a téléphoné à Vincent. Ce dernier viendra demain matin par le train et retournera chez ses parents dimanche soir.


Quand les deux autres sont revenus, ils les ont trouvées en train de rire. La soirée a été joyeuse et s’est prolongée assez tard.

Le lendemain matin, Daniel est parti chercher Vincent. Les trois filles ont commencé à préparer les festivités du lendemain. Céline est intriguée par ce que lui révélé Daniel. Elle ne voyait pas Francine sous ce jour-là. Elle n’en a rien dit à sa cousine.



Cette réplique les laisse stupéfaites. Céline se dit au fond d’elle-même qu’au moins elle est honnête.



Francine s’assied, reste un moment silencieuse.



Je suis venue à Toulouse pour essayer de retrouver… enfin, pour être loin de chez moi. Mais il me fallait travailler. Le premier jour, j’ai trouvé un hôtel minable qui me coûtait vingt-cinq euros la nuit. Dès le lendemain, je suis allée à la recherche d’un emploi. Je savais que dans la restauration on manquait de personnel car les salaires ne sont pas très élevés et les horaires impossibles. Mais ces contraintes m’importaient peu, il me fallait arriver à vivre. J’ai donc fait le tour des restaurants et hôtels, prospectant partout, mais sans succès. Partout on me disait de repasser. Et, un jour, le patron d’un restaurant du centre ville m’a proposé une place de serveuse. Trois jours à l’essai, non payés, et si je faisais l’affaire un CDD d’un mois, tarif horaire du SMIG, trente heures par semaine, cinq jours de onze heures à quatorze heures et dix-neuf heures à vingt-deux heures. Ce n’était pas le rêve.

Il m’a gardée, et même au bout d’un mois m’a renouvelé mon contrat. Entre-temps, j’avais trouvé un studio meublé dans un vieil immeuble pour 500 euros par mois. Heureusement que j’étais nourrie. C’était un restaurant où venaient manger tous les employés ou ouvriers des environs. Pas un établissement de luxe, mais la nourriture était bonne. Par contre, le travail était dur, il fallait aller très vite. Pendant un an je suis restée là, mais je cherchais un emploi meilleur.

Lors d’une visite au camion de la médecine du travail j’avais rencontré une serveuse comme moi, et nous avions sympathisé. Elle était dans un établissement chic. Je lui ai dit que c’était un emploi comme ça que je voulais. Un jour, elle est venue me voir. Elle était mariée et se trouvait enceinte. Son patron cherchait une remplaçante. Je lui avais indiqué que je parlais parfaitement l’espagnol et correctement l’anglais. Je suis allée me présenter et j’ai été embauchée.

Je travaille donc à présent dans un restaurant relativement chic, fréquenté par des hommes d’affaires, des touristes fortunés, etc. Il y a une clientèle d’habitués, avec leur place, leurs routines. Rapidement, je les ai repérés et j’ai essayé de les satisfaire. Souvent nous échangions des mots aimables. Parmi ces habitués, un bel homme dans la cinquantaine, quelquefois accompagné d’un jeune homme. Saisissant des bribes de conversation, j’ai compris que c’était un veuf et son fils.

Un jour le fils m’a dit « À demain ». Je lui ai indiqué que le lendemain je ne serais pas là, j’étais de repos. Il m’a demandé si j’en profitais pour sortir faire des les boutiques ou aller au cinéma. Je ne peux pas, lui ai-je répondu, mes moyens ne me le permettent pas. Il m’a proposé d’aller au cinéma avec lui. J’ai accepté, sous le regard amusé de son père. Nous nous sommes retrouvés devant le cinéma. Naturellement, pendant la séance il a essayé de me peloter et m’embrasser. Je l’ai laissé faire, il y avait trop longtemps que j’étais seule. Il m’a raccompagnée jusque devant chez moi.

Plusieurs fois, il m’a encore proposé de sortir. À chaque fois, séance de pelotage. Mais pendant quelque temps nos rapports se sont limités à ça. Je ne voulais pas qu’il monte.

Puis, un jour, lassée de me retrouver toujours seule, je lui ai permis quelques privautés nouvelles. Ce jour-là, nous sommes sortis enlacés, il m’a ramenée à mon studio. Et il est monté.

Je n’étais pas pucelle, mon… enfin, j’avais fait une fois l’amour. Nous avions été heureux de l’avoir fait, mais je n’avais eu aucun plaisir, cela avait été même désagréable lorsqu’il m’avait pénétré. Mais… j’étais amoureuse…


Ce jour-là, j’avais décidé de me laisser aimer. Daniel, car c’était lui, a été très gentil, très doux. Je le sentais bouillir d’impatience mais il a su se maîtriser. Il m’a déshabillée lentement, m’admirant au passage. Puis il s’est mis nu. Nous nous sommes allongés. Il m’a embrassée. J’étais novice en amour, mais je crois qu’il l’était encore plus que moi. Certes, il m’a embrassé les seins, est venu me lécher entre les jambes sans trouver le point sensible. Puis il s’est allongé sur moi et a essayé de me pénétrer. J’ai dû le guider. Cela n’a pas été douloureux, simplement un peu gênant. D’ailleurs, cela n’a pas duré longtemps, il a joui en gémissant. Pour lui faire plaisir, j’ai émis quelques soupirs de satisfaction.

Après, il était très fier de m’avoir séduite, sans se rendre compte que c’était pour le remercier de me sortir de ma solitude que j’avais accepté. Allongés, nous avons parlé un moment. Il était emballé d’avoir une maîtresse. Toutefois, en partant il a remarqué combien mon logis était petit, triste. Il n’a rien dit, mais j’ai compris qu’il était surpris, choqué même.

Au restaurant, son père était souvent seul. Il avait naturellement rapidement compris la nature de nos relations. Il avait l’air heureux que ce soit avec moi que son fils s’émancipe.


Daniel et moi nous sommes revus la semaine suivante, mais en sortant il m’a proposé de m’amener chez lui. Il m’a expliqué qu’il avait naturellement une chambre dans la maison, mais qu’en plus il s’était réservé « au grenier » comme il disait, un coin pour lui. C’est là qu’il voulait que nous allions.

En arrivant au troisième étage, nous avons débouché sur un couloir desservant ce qui était autrefois des chambres de bonnes. Il a ouvert une porte et nous avons pénétré dans un magnifique petit appartement, mansardé, mais tout de même beaucoup plus vaste que le mien. Deux pièces aménagées avec goût, salle de bains et une vue magnifique sur la ville. J’étais éblouie, je lui ai dit combien il avait de la chance de disposer de ce nid.

Comme la fois précédente, nous avons fait l’amour, mais j’ai un peu participé. Je l’ai guidé vers mon clitoris. Puis je me suis retournée et j’ai pris son sexe en bouche. Il était ébloui. Quand il m’a pénétrée, j’étais déjà plus excitée que la fois précédente. Il a commencé son galop désordonné, mais je l’ai freiné, mais mains sur ses hanches le bloquant en moi. Il a compris et cette fois cela a duré plus longtemps. Il a pris son plaisir, et pour moi cela n’a pas été désagréable. Dans ces conditions, je voulais bien baiser, c’était l’occasion d’avoir quelqu’un contre moi, qui s’intéresse à moi. Ainsi, de temps en temps, quand nous étions libres tous les deux, nous nous retrouvions.

Un jour, après avoir fini leur repas, quand je leur ai apporté le café, ils m’ont retenu, et son père s’est adressé à moi :



Daniel avait trouvé un moyen de me faire plaisir mais surtout de m’avoir sous la main chaque fois qu’il le désirerait. J’avais un peu peur du montant du loyer, mais ils l’avaient fixé à trois cents euros. J’ai accepté avec joie.

Le week-end suivant, Daniel est venu me prendre avec ma valise et j’ai intégré mon nouvel appartement. Je lui ai versé une caution en nature, faire l’amour ne me coûtait rien et j’appréciais toujours d’avoir quelqu’un qui s’intéresse ne serait-ce qu’à mon corps. Ce jour-là, il est resté plus longtemps, renouvelant son exploit, il partait pour quelques jours.


Le lundi, en sortant du restaurant, j’ai regagné mon nouveau domicile et je me suis douchée longuement dans la jolie petite salle d’eau. J’étais en peignoir de bain quand on a frappé à ma porte. Tiens, me suis-je dit, Daniel est resté, il vient me voir. Je suis allée ouvrir, c’était son père. Me voyant comme ça, il s’est excusé, voulait partir, mais je l’ai retenu, m’excusant pour ma tenue. Il venait voir si j’étais bien installée, si je n’avais besoin de rien. Je l’ai remercié et lui ai proposé un café qu’il a accepté. Pendant que je faisais le nécessaire, nous avons parlé. Mon peignoir était assez court, il m’arrivait à mi-cuisses, quand je me baissais il devait voir mes fesses. En le servant sur la table basse, mon vêtement baîllait, dévoilant mes seins. J’ai senti son regard dirigé sur eux. Je ne me suis pas redressée de suite, enchantée qu’un homme de son âge apprécie mes appas. Quand je me suis redressée, il a réalisé que j’avais surpris son regard. D’un sourire, je lui ai fait comprendre que j’avais apprécié sa curiosité. Il s’est redressé, gêné, ne sachant que dire. Je ne sais pas ce qui m’a poussée, le plaisir d’être admirée sûrement, mais j’ai tiré sur la ganse de la ceinture du peignoir. Il s’est ouvert, les côtés se sont écartés, dévoilant mon corps nu. Il y a eu un long silence. J’ai fait un pas vers lui. Il a tendu les bras, peut-être pour me repousser, mais il m’a enlacée. J’ai rejeté les épaules en arrière, le peignoir est tombé, j’étais nue contre lui.


Je l’ai amené dans la chambre et me suis allongée en travers du lit, les jambes pendantes. Il s’est baissé, a embrassé mon sexe. Et il l’a véritablement honoré, d’une manière inoubliable. Il avait la technique des hommes expérimentés. Je suis partie dans une extase extraordinaire, comme je n’en n’avais jamais connue jusque-là.

Il était toujours habillé. Il m’a regardée longuement en souriant et s’est tourné pour partir. J’ai saisi son bras pour l’arrêter, me suis mise à genoux devant lui, enserrant ses jambes. J’ai libéré son sexe gros, long, épais, dur comme l’acier, comme on l’imagine dans les rêves de jeune fille. Je l’ai pris en bouche. Plus qu’un geste de remerciement, c’était le plaisir de saisir, de posséder cet homme qui m’avait donné tant de plaisir. À un moment, il s’est brutalement arraché de ma bouche, a éjaculé sur le sol et est allé dans la salle de bains.

Quand il en est sorti, j’étais dans la pièce principale devant le café froid.



Il m’a embrassée sur les deux joues, comme une petite fille, il est parti. J’étais follement heureuse et, si j’avais eu le choix, j’aurais troqué le fils pour le père. Mais ce n’était pas possible.

La semaine suivante, quand Daniel est rentré, j’avais un peu peur lorsque je me suis dirigée vers leur table. Le père m’a souri de façon tout à fait normale. Daniel semblait heureux comme tout.



J’étais impatiente de savoir, certes, mais aussi inquiète. Ils avaient dû parler et j’espérais que le fils ignorait tout.



C’était le remerciement du père. Pour moi c’était merveilleux : trois cent euros de plus par mois ! Je comptais bien accorder aussi des acomptes au père !

Il ne se passait pas de semaine sans que Daniel vienne me retrouver. Toutefois, je ne voulais pas qu’il dorme avec moi, invoquant le travail qu’il avait. Je ne voulais surtout pas qu’il s’attache, que l’on forme un couple.

Jacques, le père, ne manifestait pas de désir de revenir me voir. Quelques semaines après, vous êtes partis en Espagne pendant une dizaine de jours. Dans la maison, il n’y avait plus que Jacques, maintenant je pensais « Jacques », et moi.

Le samedi, il était seul à sa table pour manger. Quand je lui ai apporté le café, je lui ai indiqué que j’avais un problème dans mon logement et que j’aimerais qu’il passe. Si j’ai le temps, me dit-il. Il avait compris le sens de mon invitation mais ne voulait pas y répondre.

Pourtant, dans l’après-midi, on a frappé à ma porte. Il était là, devant moi. Je lui ai sauté au coup et l’ai embrassé à pleine bouche. Il a essayé de me repousser, mais a rapidement cédé. Et cet après-midi-là, pour la première fois, j’ai véritablement fait l’amour.

J’étais en peignoir, je l’ai amené dans la chambre et je l’ai déshabillé. J’avais calculé comment je devais faire, aller lentement, ranger soigneusement ses habits, l’amener au lit.

Il a apprécié, me laissant libre d’agir. Simplement, il a fait glisser le peignoir quand j’ai eu fini. Nous nous sommes allongés côte à côte, il m’a embrassée. Pleinement, totalement, jamais je n’avais connu ça, même avec… non, rien. Puis il a exploré mon corps d’une manière complète, parfaite. Me retournant pour apprécier mon dos, mes fesses. Je voulais lui rendre la pareille. Sans que j’aie eu le temps de bouger, il s’est retourné pour me lécher à nouveau et j’ai retrouvé son sexe. Comme la première fois, j’ai mis toute ma science, le prenant longuement au fond de ma gorge.

Il m’a arrachée à ma proie, s’est retourné, est venu au-dessus de moi. Son sexe s’est placé et lentement il est entré. Je ruisselais du plaisir qu’il était en train de me donner. J’ai senti un bien-être agréable d’avoir cette présence en moi. Et il a commencé à me baiser. En quelques minutes, j’ai joui. Encore plus éblouissant que la fois précédente. Mais il a continué. J’ai accepté, voulant que lui aussi prenne son plaisir. Mais mon désir est revenu et à nouveau il m’a fait exploser, lui-même se vidant en moi.

Nous étions côte à côte, allongés sur le lit quand j’ai véritablement repris conscience. Alors, c’était ça le plaisir ! C’était vraiment le paradis, le bonheur complet. Merci, lui ai-je dit, je n’avais jamais connu d’orgasme jusqu’à aujourd’hui, tu m’as révélée.



Quelque temps après, il est venu au restaurant avec une femme d’une quarantaine d’années, très belle. Quand je les ai servis, il m’a présenté comme sa locataire, occupant le grenier de Daniel, avec un petit sourire.

À midi, il arrivait assez souvent qu’il soit avec cette dame, et Daniel se joignait à eux. J’ai compris qu’elle devenait la compagne officielle. Je le regrettais, je n’aurais plus jamais le plaisir de faire l’amour avec lui. Mais par ailleurs j’étais soulagée, plus de danger.


Un jour, je suis arrivée devant l’immeuble en même temps que le couple. Nous avons discuté un instant. J’ai ainsi appris qu’elle s’appelait Aline. Elle m’a dit qu’elle aimerait bien voir mon appartement, si cela ne me dérangeait pas trop. J’ai naturellement accepté et les ai invités pour l’après-midi même, Daniel étant absent pour quelques jours.

Quand on a frappé à ma porte, j’étais prête, vêtue d’une petite robe que je venais de me payer. Bien qu’elle ne soit pas provocante, elle me mettait quand même en valeur. Je voulais être au moins aussi bien que cette femme.

Elle était seule, Jacques avait reçu un coup de fil au moment où ils montaient. Elle ne l’avait pas attendu. Je lui ai fait visiter mon logis, lui précisant comme je me trouvais bien ici.



Je me doutais qu’elle savait que Daniel était mon amant, aussi ai-je pris la remarque avec un sourire.



Entendant ces paroles, je me suis immédiatement demandé si elle était au courant de mon aventure avec Jacques. Si c’était le cas, je risquais d’avoir une ennemie dans la maison. À moins que… qu’elle soit adepte de plaisirs plus compliqués. Je restais sans voix.



Là, plus aucun doute, Jacques avait parlé. Elle était au courant et s’amusait de moi.



Elle a ouvert ma robe et m’a retiré le sous-vêtement. J’étais paralysée, ces mains féminines qui me palpaient déclenchaient un plaisir trouble.



En parlant, elle me touchait les seins, la caresse de ses doigts me donnait des envies d’amour. Pour mieux m’admirer, elle a rabattu tout le haut de ma robe, sortant mes bras des manches. Elle a desserré la ceinture et ma robe est tombée. J’étais en culotte devant elle. Elle me regardait avec envie. Doucement, elle m’a poussée sur le lit. Sans rien dire, elle a fait glisser mon dernier vêtement, j’étais nue, à sa disposition, et cela me plaisait.

Levant la tête, j’ai aperçu Jacques dans l’embrasure de la porte, qui nous regardait. J’étais perdue. Était-il l’instigateur, le complice ou ignorait-il tout des intentions de son amie ?

Celle-ci maintenant m’embrassait comme seule une femme sait le faire. Sans se retourner elle dit :



J’ai fermé les yeux, submergée par le plaisir. Quand ses lèvres m’ont abandonnée, j’ai regardé. Jacques était là, devant moi, tout nu, son désir dressé. Je voulais qu’il me prenne, de suite, je ruisselais. Mais une tête apparut entre mes jambes et s’empara du sceptre. Elle l’engloutit en entier, j’étais jalouse d’elle. Quelques instants après, elle s’est redressée, s’est allongée tête-bêche avec moi. Elle m’a attirée sur elle, me présentant son sexe, prenant le mien. Je n’avais jamais connu les plaisirs lesbiens, mais je les appréciais en ce moment. Nous nous sommes caressées un moment, je ruisselais de plus belle. Et puis un sexe s’est introduit dans mon vagin. Jacques est très bien monté, mais il s’est enfoncé tout en douceur tant j’étais mouillée.

Combien de fois j’ai pris mon plaisir, je ne le sais pas. C’était une succession de bonheurs, et Jacques continuait inlassablement. Puis il s’est retiré sans avoir joui. Mon sexe a été abandonné par la bouche féminine. J’ai entendu un bruit de succion. Je me suis redressée.

Aline avait sa tête entre mes jambes, le sexe était enfoncé jusqu’à la racine. Il tenait sa tête à deux mains et j’ai compris qu’il se vidait en elle.

Nous nous sommes retrouvés tous les trois sur le lit, j’étais entre eux deux, leurs mains me caressaient doucement. Je venais de vivre un rêve, de ressentir des plaisirs extraordinaires.

Ils se sont redressés, m’ont aidée à me lever.



Tous trois nous sommes descendus, j’étais toujours nue. Elle m’a amenée dans une salle de bains avec une vaste baignoire. De l’eau tiède coulait. Elle m’a allongée au fond. Le niveau montait lentement, j’étais au paradis. Aline est venue à côté de moi et avec une éponge très douce m’a savonnée tout le corps. Elle m’a aidée à me lever pour atteindre le dos et les fesses. Je croyais rêver. Jacques m’a aidée à sortir de la baignoire, m’a séchée avec une grande serviette douce. Puis, me prenant dans ses bras, il m’a remontée chez moi, dans mon lit, m’a bordée et embrassée sur le front. J’ai sombré dans un sommeil délicieux.


Quand je me suis réveillée le lendemain matin, j’ai pensé avoir rêvé. Mais ma robe sur le lit, mes sous-vêtements sur la chaise me montraient que j’avais vraiment vécu ce moment merveilleux.

Vers midi, on a frappé à ma porte. J’étais encore en robe de chambre. Je suis allé ouvrir, c’était Jacques.



Je n’ai pas pu répondre, mais mon regard devait être éloquent.



Nous sommes descendus. Une table était dressée avec de la vaisselle magnifique, de l’argenterie. Aline est entrée, m’a embrassée doucement, comme un enfant.

Rien dans leur attitude n’indiquait que la veille nous avions eu des débordements incroyables. Pendant le repas, nous avons discuté calmement, ils m’ont demandé ce que je pensais de Daniel. Ils voulaient que je le sonde pour savoir s’il acceptait leur liaison, j’étais la plus proche de lui. Et ils souriaient. Jamais pourtant ils ne m’ont demandé de ne rien dire, j’étais entrée dans leur monde de débauche. Et, le plus terrible, c’est que j’étais prête à recommencer.


Daniel est rentré deux jours après, impatient de me faire l’amour. Inutile de vous dire combien j’ai trouvé fade sa prestation après ce que j’avais connu.


Vous comprenez maintenant pourquoi je suis une salope et je ne peux pas rester avec Daniel, j’aurais trop la tentation de renouer des rapports avec son père et Aline.



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Elles sont restées silencieuses après cette confession. Ce qu’elle venait d’entendre dépassait tout ce qu’elle aurait pu imaginer de Francine. Par contre, Céline était émue de sa franchise.

Elles ont repris le travail, sans un mot, chacune réfléchissant. Pour rompre le silence un peu pesant, Francine dit :



Francine, s’est immobilisée, toute pâle. À un tel point que les autres se sont effrayées.



Et elle est sortie, laissant les deux autres commenter les révélations qu’elle venait de leur faire.


Le bruit de la voiture pénétrant dans la cour les a interrompues dans leurs réflexions. Les deux hommes sont arrivés tout joyeux, porteurs du pain pour la journée. Avant de passer à table, ils ont pris un moment de détente en buvant l’apéritif.

Puis Vincent a interpellé Daniel :



Quelques minutes plus tard, Daniel redescend, l’air soucieux :



Les uns après les autres, ils sont revenus bredouilles une demi-heure plus tard : impossible de la retrouver. Elle ne peut pas avoir eu d’accident, pas de route proche, pas de rivière ou de mare à proximité. En fin de compte, ils ont décidé de manger car les plats sont froids maintenant.

Au cours du repas, Daniel demande la cause de ce malaise ; les cousines ne peuvent le renseigner.



Le visage de Vincent semble se décomposer. La voix enrouée, il leur dit :



Vincent respire profondément, comme s’il s’étouffait. Deux larmes perlent à ses yeux.



Et longuement il leur raconte leur amour, et comment ils ont été séparés.

Quand il se tait, un long silence pèse sur le groupe. Tous comprennent que Vincent l’aime toujours et que Francine a eu peur de le rencontrer après ce qu’elle venait de leur raconter.

Daniel est immédiatement allé chez lui, espérant la retrouver. À son retour, il leur a dit qu’elle était passée rapidement, son père l’avait croisée mais elle ne lui avait pas parlé. Elle était repartie incognito. Le restaurant où elle travaille était fermé, congés annuels.


Les autres invités pour l’anniversaire sont arrivés, la fête a été animée. Les quatre participants n’ont rien révélé, excusant Francine qui travaillait, ont-ils dit. Vincent est reparti avec les deux cousines. Il est resté muet pendant tout le parcours. Il les a quittées sans fixer de nouveau rendez-vous et est rentré chez ses parents.



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Le parking devant la mairie du petit village est encombré, des voitures sont même garées sur le trottoir. Mais personne ne proteste, c’est jour de joie, un mariage ! Il y avait deux ans qu’on n’en avait pas célébré ici.


Daniel épouse Céline. Depuis un an ils vivent ensemble. Après le week-end, elle a voulu le consoler du départ de Francine, il se sentait un peu coupable. Mais quel meilleur lieu d’écoute qu’un endroit calme et isolé, une chambre par exemple. Venu pour un moment, Daniel n’est reparti que le lendemain matin. Le soir, ils ont déménagé dans le grenier.


Naturellement, le repas aura lieu dans la propriété familiale, tous les amis sont invités. Béatrice est revenue d’Amérique passer les vacances en Europe. Vincent est son cavalier aujourd’hui.

Dès son arrivée, elle a téléphoné chez la sœur de ce dernier. Celle-ci lui a donné ses coordonnées.

Un peu inquiète, redoutant de tomber sur une voix féminine, Béatrice a téléphoné.



Cette voix, elle l’aurait reconnue parmi mille autres, ça lui a donné un coup au cœur.



Le ton est amical, mais désabusé. Le moral doit être bas, se dit-elle.



Elle a agi le plus rapidement possible, prenant une bonne bouteille dans la cave familiale, achetant une pizza et un gâteau au passage.

Moins d’une heure après, elle sonnait chez Vincent.

Il l’attendait car la porte s’est ouverte rapidement. Ils se sont embrassés, ont refermé la porte, mais il l’a gardée dans ses bras, la tête sur son épaule.



Dans les bras l’un de l’autre, dans une stricte étreinte amicale, Béatrice l’a interrogé.



Ils ont passé la soirée ensemble, ont couché dans le lit, en amis. Béatrice aurait aimé retrouver la virilité et la fougue d’autrefois, mais il l’a simplement enlacée, cherchant refuge entre ses bras.

Elle s’est réveillée la première. Soulevant le drap, elle s’est aperçue que, si la tête de Vincent refoulait le désir, la queue, dans le sommeil, n’obéissait pas. Le mât était dressé, triomphant. Alors, avec toute la douceur dont elle était capable, elle l’a gobé. La tenant d’abord au chaud dans la bouche, peu à peu elle l’a humectée avec la langue puis a commencé le mouvement de va-et-vient. Deux mains ont saisi sa tête avec l’intention de la retirer. Mais elles aussi n’ont pas obéi, elles ont seulement caressé cet instrument de plaisir.

Béatrice est heureuse d’être parvenue à tirer Vincent de sa léthargie, de réveiller sa libido. Elle poursuit son œuvre, il reste inerte. Soudain, il tire la tête en arrière et la ramène vers lui. Béatrice s’allonge sur lui et prend l’initiative. D’une main elle met en place le mandrin, et elle commence la danse érotique. Elle ressent un double bonheur, le plaisir physique à l’état pur avec cet amant qu’elle connaît si bien, et surtout le fait de l’avoir ramené à la vie. Car maintenant il l’enserre dans ses bras, baise sa bouche, retrouve les gestes autrefois familiers.

Tous deux éclatent simultanément, restent enlacés un moment puis retombent côte à côte.



Ils se sont retrouvés plusieurs fois Elle abandonnait ses parents, mais en cachette, compte tenu de son engagement officieux.

Et aujourd’hui ils sont venus ensemble à la noce. La petite salle de la mairie était bondée, mais la plupart des amis ou curieux attendaient les nouveaux époux à l’église. Cérémonie accompagnée de l’harmonium poussif.

Puis les mariés ont descendu l’allée en premier entre les bancs des invités, les témoins derrière. Brusquement, Béatrice a quitté le cortège, se précipitant vers l’allée latérale. Vincent, surpris, s’est écarté pour laisser passer le reste du cortège. Sa compagne est revenue, tirant par la main une femme qui protestait.



L’encadrant, chacun lui prenant la main, ils la font sortir de l’église, l’amènent devant le couple nuptial. Elle est assaillie par Daniel et Céline qui lui font fête.

Elle est repartie entre ses ravisseurs jusqu’à la ferme. Toute la soirée ils l’ont choyée. Quand a commencé le bal, Vincent lui a accordé la première danse, puis Béatrice, lui montrant ainsi qu’elle lui rendait son homme.

Tous deux ont quitté rapidement la fête, laissant Béatrice souriante, contente de voir Vincent enfin heureux.


Ils n’ont fait l’amour ensemble qu’une seule fois, mais ils en gardent un souvenir inoubliable, pas seulement pour le plaisir qu’ils en ont eu. Mais ce soir, forts de leur expérience, ils vont vraiment se connaître.