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Temps de lecture estimé : 11 mn
18/01/09
corrigé 01/06/21
Résumé:  Un jeune couple tombe entre les mains d'une filière de femmes qui aiment les jeunes hommes.
Critères:  inconnu bizarre magasin fdomine jalousie contrainte lingerie nopéné sm attache humour
Auteur : Valentin du pressoir  (Un homme qui aime les femmes en bas nylons)      
Madame Christine

C’est mon anniversaire et mon amant Colin - c’est son prénom d’amour - ne sait rien de la traque qui le nargue. Nous nous draguons depuis deux ans, feintant des retrouvailles d’amours passagères, mais nos regards de côté sont des langues à l’envi, vu qu’il est beau, franc, intelligent, drôle mais… un peu naïf.

Toujours à chiner, la truffe en éveil, lui qui, je le sais, aime à baguenauder dans Paris. Je le précède au détour de son grenier et me voici à sa rencontre.


Je me prénomme Pauline, un prénom d’antan, mais c’est comme ça, je le précise car je n’ai rien d’une vieille fille. Brune comme les prunes, des seins pas mal, juste un peu lourds et le derrière rebondi sous une jupe écossaise fermée par une épingle irlandaise de nourrice.

Mes yeux sont toujours mentholés, disent mes amies, des p’tits yeux verts quoi…


Je suis grande d’un mètre soixante-neuf, alors je porte aujourd’hui des bottes en daim qui s’évasent aux genoux et qui, par de fins talons en hameçons, me rehaussent d’un étage. Malgré le froid, j’ai gainé mes cuisses de bas nylons couleur chair, et j’ai la chair de poule quand mes jarretelles se croisent.

Pour le reste, une veste de mohair cerclée d’une ceinture marine qui n’empêche en rien l’air canaillou de s’infiltrer sous mon corsage et qui de ses caresses soudaines, me leste un peu délurée, presque pompette. Les hommes aiment les femmes bcbg coquettes et les froufrous soyeux.


Le ciel, copain comme coquin, se gorge de nuages floconneux, doux sentiment de la couette. Bon… Retour à mon mouton. Colin, à l’heure qu’il est, devrait se trouver au retour de boulot.


Tiens, le voilà mon amoureux. Qu’il est beau, on dirait Brad Pipe. Je divague tant je le veux, mais le voilà qui ralentit devant une vitrine de jeux vidéos ! N’y compte pas, Peter Pan, ce soir c’est ma fête.

Dans son pantalon droit qu’il aime porter pour le boulot, son « bleu d’travail » qui le serre à la couture, ses fesses sont des pommes tombées dans la rue et je veux cueillir ses fruits mûrs.

Sa chemise dépasse au fur et à mesure qu’il se soulève pour mater n’importe quoi. Moi, je vois son ventre et ses poils blonds sous le soleil d’automne, le galbe de ses mollets tendus pour un inattendu ballet et le voilà qui éternue, soulevant un vol de pigeons qui planent.


Personne dans la rue, je glisse une main sous ma ceinture et rentrant le ventre, j’atteins mes soies intimes chaudes et moites.

J’en ai les tétons décuplés, irrités car trop comprimés dans mon soutif d’ange. Mes prunes aplaties sous mon chemisier, virent du rose gomme d’écolière au berlingot cramoisi.

Le voilà, mon Colin, qui arrive. J’ai envie de l’embrasser, de le couvrir de mon corps à le déchirer, je sais, ça ne veut rien dire, mais quand tu jouis debout, le mieux, c’est d’exploser ton amour sur la place du désir des secondes qu’il nous laisse.

Quelque fut l’endroit, l’être a son endroit.


Voilà qu’il s’avance, remonte le zip de sa veste le visage dissimulé par son col. Il hésite, un pas en arrière puis les mains dans les poches penche la tête vers un objet. Son souffle nimbe d’une opalescente buée le verre de la vitrine.

Mon ventre gronde une faim volcanique. J’exagère un peu, mais j’aime ce gars-là. Mon Colin prend toujours son temps. Il ne me désape pas, il me décortique en gourmet de haut vol, hume mes senteurs féminines, dénichant des trésors de voleur.


En arrêt sitôt l’animal surpris, il tremble et m’effeuille avec les dents tout en borborygmes de nature étudiée. Sa langue s’insinue. Des couinements de souris aux feulements de la jungle s’échappent chaudement pendant la traque. Son truc, c’est celui qui n’en a rien à faire, mais qui bande à mort, si vous voyez ce que je veux dire…


Son regard s’est posé sur une devanture que je n’aperçois pas très bien… « Chez Christine ». Des sous-vêtements BC-BG ! Lui qui ne m’offre que des fleurs… Le voilà qui s’y attarde et puis cette Lollobrigida qui l’invite, et il y va le bougre… J’ai bien fait d’être là.

Mince ! Que se passe-t-il donc ? Le matou veut-il me friponner ce soir… Anniversaire aux chandelles et tout le tralala !


Qui a secoué Paris dans sa bulle de verre ? Les flocons tombent et se figent en voilette sur ma frange à l’équerre. Dix minutes qu’il est à l’intérieur, et zut, j’y vais. Des fanfreluches, photos glacées de bombes en guêpières, bas nylons, mais personne au rayon ! Evanouis ! Pfuit… Rien, seul persiste indiciblement le mouvement d’un rideau de velours épais derrière le comptoir. La poignée de la porte a disparu et bien sûr, la targette est poussée, ce qui condamne l’ouverture de ce guet-apens.


La neige redouble en chute libre et dans le silence de sa neutralité, mes tempes résonnent d’écumes jalouses. Une envie de crêpage, chignon paillasse, m’assaillit et virevoltant, je prends du recul afin d’évaluer ma stratégie offensive.


À côté de la porte d’entrée se trouve un passage sombre. Ma première envie est de retourner vers la boutique de « Christine » et de tambouriner la façade, mais l’intuition féminine d’une Mistigri en talons m’oriente vers l’arrière de sa concomitance. La ruelle de chalands et de cloches, terminant la journée aux déballages des stocks légumineux, grogne d’avoir du pain plutôt qu’une jolie femme dans ses filets.

Un acolyte indésirable aux sifflets de ficelle m’exprime ses vœux en rotant.



Puis il vomit nos vies, claudiquant vers des poubelles débordantes. Dans un renfoncement qu’éclairait autrefois une lanterne étoilée, je me prends un talon entre les pavés napoléoniens et tête la première, valse dans la pénombre, me pétant un ongle sur le tambour d’une machine. Quelle conne ! Tout ça pour jouer les miss détective. Je souffle une seconde et arrache d’un coup de dents le croissant qui pendouille de mon doigt. Et là, mes yeux s’adaptant à l’obscurité, s’entrouvre faiblement une porte verte défraîchie qui, après que j’ai retrouvé mon souffle, s’avère être l’arrière-porte de cette « boutique ».


Mon bas caramel effilé me colle à la peau qui sous le stress me parait boudinée.


Le cœur battant la foudre, l’humeur cristalline, je pousse doucement l’antique porte du désespoir d’une main qui ne tremble pas. Silence, la queue du chat balance. Pressentiment enrobé d’humour quand vient l’orage et dans le silence ces mots qui me reviennent…

Une voix de gorge chargée de cruauté sadique feule, languissante comme celle d’une créature souterraine privée de drogue, voire de sexe. Fidèle chatte aux pattes de velours, soudain je les vois.


Elle hypnotise mon mec et se le tape. La voilà qui enturbanne la tige de mon mec avec un bas brun. Eh bien je vais me la taper, mais au beurre noir (les yeux d’la séduction).




  • — Alors, je sens que tu te détends. Tu ne dis plus rien, mais je t’entends râler un peu à ce que font mes doigts près de ton gros machin. Et si je t’effleure avec cette plume. Oh le vilain, mais le voilà qui bave ce petit chou, même pas capable de remuer un muscle à part celui-là. Hhum… Ton slip a l’air de te comprimer bougrement, mais tu n’as pas le droit de bouger, non, n’essaye même pas, tu ne peux pas petit salaud, le grog a fait son effet, et il te fera bander pendant très, très longtemps, monsieur « j’aime-les-bas-pour-ma-copine ». Tu veux lécher les miens ? J’ai bien vu que tu regardais sous ma robe petit vicieux, eh bien tu vois, tu auras le droit pendant des jours entiers, des semaines peut-être, et souvent, et plein de dames en profiteront aussi…

Ma tête posée sur ses cuisses a l’échancrure de sa robe, mes lèvres s’entrouvrent sur l’agrafe d’une jarretelle comprimée du bas tendu, et la chaleur de sa peau me fait frémir.



C’est pas possible ! L’endroit est bourré de bric-à-brac qui sont autant de pièges à l’équilibre instable. J’avance dans un noir tiède pareil à la descente du gouffre de Proumessac, pour entrapercevoir une Betty Page sur le retour infliger une branlette à mon mec ! La voilà qui se lève, prête à le chevaucher, relevant ses jupons au-dessus de son visage congestionné, Elle va l’étouffer, c’est complètement dingue !


Tant pis, je fonce…

Une Tornade s’abat sur moi. Des mains se figent à ma gorge, je sens un genou dans mon dos, j’halète, je suffoque, on vient de me catcher par derrière.

Dans ces moments, on ne raconte pas sa vie, mais j’ai eu l’occasion de faire de la lutte gréco-romaine à l’université.

Me transformant en Diane chasseresse, oubliant mes bottes italiennes, je renvoie les coups.


Ouaté, le corps en arquebuse, je sais qu’une femme prend sur moi le temps de la surprise et me tamponne l’olfactif d’un parfum qui me rend toute molle…

Des pieds me frôlent et j’entends la voix de Colin qui geint…


Quand je m’approche de sa poitrine blanche aux tétons bistrés, je la tète pénard, en têtard vibrant. Des veines sillonnent sous sa peau en tant d’années fiévreuses dont je peux sentir les années comprimées… Je bande dur.

Autour de moi flottent des gazes mauves ; rouges ; bleues ; jaunes zébrées avec des touches hurlantes de fluorescences. J’hoquette de gazouillement inconsidéré, et la nounou me chatouille les pieds, et je suis sûr d’aimer ça. En fait, depuis rien du tout je suis complètement offert libre à l’eau, souriant et bavant, la béatitude aux bains.


Ce que je sais et pourtant pour bizarre que cela fut-ce, celle pour qui je bande un max est une femme autoritaire, lumineuse, maternelle, légèrement autoritaire (ce que je croyais). Une sainte quoi. Chérubin soumis, je tends mon pieu vers un ciel bronzé saturé de jarretelles, et cette madone roucoulante d’injure paradisiaque, de mon corps libère des mots imparfaits de regrets jouissifs.


Minablement, je m’engourdis les yeux secs mais le rose chibre tendu à l’appel de ses yeux d’un chant montant de mes lèvres – Pauline, pauli…



Madame Christine arrête soudainement son jeu érotique préféré. Un vacarme d’empoignade s’élève de la pièce aux cartons. Quelques cris étouffés suivis de gémissements, se terminent dans un silence où le métro boulot dodo ronronne puis s’éclipse. Une ombre se distingue.



La femme qui s’impose dans la lueur glauque est grise avec un rictus noir comme des bonbons aux cacaos.



Elle n’a pas l’air de plaisanter.

Chignon à la con, très serré, du style choucroute année cinquante qui rime avec cinglante. Des jambes tendues de bas nylons jaune-bleu en arcs, où l’on ne passe pas. Le sang perle du nylon troué, déchiré, un peu plié, de son genou gauche qui se détend.


C’est dû à une empoignade soudaine. Une visiteuse…

Une chieuse qui matait en douce. Une fouineuse de journaliste bien gaulée pour son petit-déjeuner.

De la sueur coule sur son cou et glisse le long de sa poitrine puissante. Cette nana manucurée mais charpentée vient de foutre une raclée à une étrangère, ce qui n’altère en rien son programme de dominatrice, voire chef de chez patronne à mes pieds.

Elle se souvient d’avoir tenu entre ses cuisses cette gueule d’ange et voir ses jarretelles autour de son visage pleurant, la fait frémir en la serrant d’autant plus fort que la demoiselle tentait de lui arracher des dents sa culotte blanche ornée d’hirondelles en sifflant rageusement.



La belle, les poumons chloroformés chantonna le nez sur le clito de sa conquérante des mots mouillés tirant sa langue dans le nylon pour s’abreuver de cyprine. Ses yeux se fermèrent sur « Chatte » phrase dénuée de sens, ses mains relâchèrent l’étreinte de la poitrine laiteuse de l’assaillante qui se frotta sur son nez tout en lui lissant les cheveux. Le talon d’une de ses bottes décrivit un arc parfait dans la poussière.



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D’une façon martiale et me tenant soudée par des menottes, l’horrible mégère me releva toisant Madame Christine :



Et elle m’asséna un coup de pied qui me frôla les Joyeuses. Madame Christine se rabibochant fébrilement (les bas en zigzags et ses énormes seins en libertés) bégaya, les yeux vitreux :



Elle insinua sa main sous mon slip et passant les doigts sur mes fesses, les laissa sur le rose bistré de mon fond sans fin, puis s’interrompant et fixant mon sexe demanda abruptement anxieuse à sa comparse :



Madame sadique posant son talon sur la jupe de mon évanouie :



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La nana que je ne voyais que d’un œil, vu que j’étais sonné et moitié à terre, c’était mon amour. Chiffonnée, la jupe retroussée sur de grandes bottes de biche hors du bois. Que faisait mon amazone si loin de notre jardin. Je ne sais quoi me lourda un coup dans l’aine, je n’étais plus que chien. Il arriva des styles d’ombres tandis que je voyais Pauline empapillotée de film d’emballage, les cheveux défaits, le visage blême et la main tendue vers moi. Un fantôme du haut de ses hauts bas me regarda partir en quenouille tandis qu’elle m’enfonçait dans la bouche sa culotte de suaire.

Le voyage dura le temps de mille bosses.

L’air sentait la campagne des corbeaux, et le papier kraft que nous avions sur le crâne fut mouillé par une pluie rafraîchissante qui m’éveilla complètement.

Un bruit de gravier sous les pas de nos ravisseurs m’indiqua la fin d’une marche sur l’herbe et le sac se déchirant, je vis les tours d’un château d’O et m’évanouis pour de bon.



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Au Journal des « Greniers ».



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Sur-ce, Christelle appela Betty sa meilleure amie photographe d’art afin de lui piquer sa bagnole, qu’elle lui refusa prétextant une virée tard dans la nuit. Mikalosko (homme distingué, rasé avec une gomme) débarqua dans sa deux-chevaux pourrie où les chiens (un basset et un labrador) s’éclatèrent à la sniffette de truffe. Bon, les voilà en route et quelle route…