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n° 13148Fiche technique44508 caractères44508
Temps de lecture estimé : 26 mn
09/02/09
Résumé:  Un homme. Une femme. Un fantasme. Et un futur mariage...
Critères:  fh revede voir photofilm cunnilingu pénétratio -amiamour
Auteur : Lavande            Envoi mini-message
La ligne rouge

J’erre à travers le sous-bois, le rythme de ma marche bercé par une brise fraîche. Je me promène un long moment, entre flottement et réalité.

Les feuillages vernis par le gel craquent et se brisent sous mes pas, tels de fragiles couches de verre. Je m’arrête un instant, la tête levée, observant les ramures nues osciller et se balancer dans le vent. Deux petites mésanges se posent sur une branche, tout près de moi, et se mettent à chanter. Je souris.

Au-delà des arbres, j’aperçois la maison, ses fenêtres rondes, ses planches de bois, disjointes à certains endroits. Des tiges s’élancent de part et d’autre du chemin, telles de fins stalagmites noircis. À leurs extrémités, scintillant dans la lumière, des gouttes de cristal sont suspendues, comme figées dans l’éternité.


Je suis dans la maison, je grimpe les escaliers raides, les lattes grincent sous mon poids. Antoine me sourit, accoudé à la rambarde de l’escalier, tout en haut. Je suis un peu surprise de rencontrer mon ancien élève là, et encore plus de me trouver soudain dans ses bras ; ensuite le chaos intervient. Je ne sais plus trop ce que je fais et avec qui, je suis contre un corps chaud, je m’agite, cherchant le contact, en quête d’une bouche à embrasser.

La magie du lieu a disparu, je suis juste vibrante de désir.


Filtrée à travers les branchages des arbres, la lumière se fragmente comme autant de doigts sombres et caressants, épousant langoureusement les plats et les collines du visage d’Antoine. Le vent dans les branches, dehors, y fait danser les ombres tels des pantins joyeux, doucement ; elles se déplacent sur sa peau pâle, transforment son sourire franc en une expression taquine plus mystérieuse. Ses yeux bleus brillent, puis l’étincelle s’éteint, se voile.


Je fonds. Je me colle contre son corps mince mais accueillant. Il me serre davantage dans ses bras. Brusquement, je constate qu’il n’a plus ses vêtements. Les yeux clos, je sens ses lèvres contre les miennes, son souffle chaud m’envelopper, me chatouiller comme une plume malicieuse.


Le soleil nous chauffe à blanc, tous les deux, étendus sur un lit d’une personne. Nous sommes juste en dessous de la fenêtre ronde noyée de lumière. Je ne sais pas trop ce que je fais là, je balance entre réalité et sommeil. Je ne veux pas me réveiller. Je veux encore le serrer contre moi, sentir ses mains me caresser, se glisser sous ma robe, venir lentement s’approprier mon intimité humide de désir. Un gémissement sort de moi, comme une plainte, comme longtemps retenu.


Je roule sur le lit avec lui. Il n’y a plus de soleil, nous ne sommes plus dans la même pièce, mais tout est inexplicablement nimbé de blanc. C’est une sorte de grenier, avec tout un bric-à-brac autour de nous, mais tout ce qui m’intéresse est là, à côté de moi. J’ai l’impression de brûler. Je l’embrasse, glisse mes mains dans ses cheveux bouclés à l’éclat roux. Ils sont épais, souples, je les caresse tout en l’embrassant plus fort. J’ai tellement envie de faire l’amour…



J’ouvre les yeux, surprise du feu de sa bouche, soudain, qui possède la mienne avec une avidité dévorante. Ce n’est plus Antoine. L’homme qui m’embrasse éperdument, c’est Stephen. Je m’éloigne un peu, haletante, et sans manifester davantage de surprise, je rampe contre son corps nu. Stephen ne porte qu’un boxer rouge, déformé par une belle bosse qui me fait immédiatement envie.


Je sens ses mains caressantes saisir des mèches de mes cheveux, tandis que je soulève son boxer et me penche pour embrasser son sexe bandé. Il est dur, chaud, j’ai envie qu’il m’empale, qu’il me fasse crier de plaisir… Mais pas tout de suite, pas encore.

La peau de Stephen est douce et ferme sous mes doigts. J’enroule ma langue autour de sa tige fièrement dressée, la lèche de haut en bas, longuement, puis enfonce son gland dans ma bouche et me mets à le sucer avec gourmandise. Stephen commence à gémir, à se tendre sous moi.

Au bout d’un certain temps, je me redresse, repars à la conquête de sa bouche. Ses yeux, d’un pâle gris-vert, luisent d’une envie déferlante, ils m’implorent presque de ne pas renoncer, d’aller jusqu’au bout de nos fantasmes.


J’ai de plus en plus chaud. Nous nous frottons l’un contre l’autre, bouches reliées, je soulève ma jambe pour que Stephen se glisse entre mes cuisses. Tout de suite, je sens ses doigts pénétrer en moi, bouger avec adresse, animés d’une certaine impatience. Un grand frisson me parcourt. Je ne porte soudain plus de robe, je suis toute nue contre lui, enfiévrée, échauffée, et mes seins gonflés, presque douloureux, se pressent contre sa poitrine hâlée. Ses tétons érigés effleurent la peau sensible de mon buste, je suis électrisée.


La frénésie nous gagne. Je lui ouvre les jambes plus grand encore tandis que je roule sur le dos. Stephen me surplombe, me contemple, souriant, les yeux brillants, ses cheveux bruns en bataille. Sa légère barbe m’attire, je pose les doigts sur son menton, le palpe, souriante, me redresse brièvement pour frotter mes lèvres contre sa rugosité. Stephen happe ma bouche de la sienne, de sa langue en visite l’intérieur. J’en ai le souffle coupé.


Puis, échevelée, je retombe sur le matelas mou. Stephen parsème mon visage de baisers tendres. Je glisse mes mains sur la peau de son ventre crispé. Son boxer a disparu lui aussi. Stephen prend appui de part et d’autre de ma tête et commence un long mouvement chaloupé des hanches. Je sens son membre dressé frôler ma toison, puis l’homme s’appesantit sur moi et d’un coup de reins me pénètre. Je le sens en moi, dur, fort. Je vais au-devant de ses poussées, l’accueillant en moi avec un râle, les yeux violemment clos.


Je brûle toujours. Laps de temps.

Mii-yaou.

Nous ne sommes plus dans la même position. Je suis sur le ventre et Stephen est derrière moi ; il s’enfonce doucement en moi, je sens ses doigts agripper mes reins comme si sa vie en dépendait. Ses butées m’arrachent des cris de plaisir. Je me sens terriblement excitée, j’aime quand il s’enfonce en moi, j’aime sentir son membre me prendre, m’assaillir, me conquérir.

Stephen murmure des mots doux, et caresse mes fesses rebondies, tandis que nous allons plus vite encore.

Il me fait tellement de bien… je n’ai plus envie de bouger, je suis si heureuse, si comblée, en cet instant, je n’ai pas envie de me réveiller…

Pas envie de me réveiller…

Pas envie… Pas envie…


Claboum !

Je sursaute dans mon lit, hagarde, n’y voyant rien dans la lumière qui déferle de la fenêtre. Le rideau est mal tiré. Je sentais bien la chaleur du soleil sur ma peau ! Désorientée, je reste un instant sans bouger. J’ai rêvé de Stephen. Stephen ! J’y vois de moins en moins clair, maintenant. Je referme les yeux. Par bribes obsédantes, je revis mon rêve érotique. Mes sens sont en feu. Mon bas-ventre me fait mal tant il a réellement désiré cette pénétration qui n’est jamais venue. Petits bruits autour de moi. Je me redresse et jette un regard assassin à ma chatte qui se promène, en toute innocence, sur le parquet de ma chambre.

Saleté de chats qui savent ouvrir les portes !


Nina bondit avec une grâce toute féline sur ma couette, et vient ronronner contre mon bras, me toisant de ses doux yeux dorés en amandes. Un peu interrogatifs, comme si elle se demande si je suis de bon poil.

Mécaniquement j’avance la main pour la caresser, mais je suis toujours atrocement déçue qu’elle ait interrompu un rêve aussi réaliste – et intéressant…



Je la prends contre moi, l’embrasse, puis la dégage de la chambre, et reviens me coucher. Brûlant de désir rentré, j’essaie de me détendre quelques minutes, mais je n’y tiens plus. J’ouvre le tiroir de mon chevet et en sors mon vibromasseur.

Les images et les sensations de mon rêve sont encore si présentes dans ma tête que je n’ai aucun mal à me replonger dans l’ambiance électrique de mon corps à corps défendu avec Stephen. Paupières closes, je souris, et me laisse guider vers le plaisir.






Je me retourne vers Romain, un peu agacée.



Il hausse les épaules et ouvre le portail coulissant dans un grincement désagréable. Je farfouille dans mes poches à la recherche de mes gants insaisissables. Pas moyen, je ne les ai pas. Pendant que Romain sort la voiture du garage, je retourne à la maison. Je suis en train de chercher dans la penderie quand mon portable émet un bref bip-bip dans mon sac.

Je prends mon téléphone, énervée, et me calme aussitôt en voyant que c’est un texto de Stephen. Il me demande comment je vais. Je souris et range mon portable dans mon sac à main. Après cinq minutes d’intense recherche dans le fouillis du bas, je finis par retrouver mes gants sous le casque de Romain. J’hésite à répondre à Stephen tout de suite. Après, je ne pourrai qu’une fois Romain couché.

Un coup de klaxon me ramène à la raison. Pas le temps. Pas bien.



Nous sommes en train de comparer deux costumes dans une boutique de mariage quand je perçois le discret bip-bip dans mon sac. Romain l’a entendu aussi.



Bref moment d’embarras. Je devine aisément qui c’est. Je sors mon portable. « Alors ma puce, pas envie de répondre ? ». Je me racle la gorge.



Romain ne dit rien, mais se détourne aussitôt, le visage impassible. Je range le téléphone tout de suite, le cœur battant. Depuis quelques mois, nous ne parlons plus de Stephen. C’est devenu un sujet tabou entre nous. Je connais Stephen depuis six ans. Nous avons fait la bêtise de coucher une fois ensemble, un soir d’ennui, juste avant que je ne rencontre Romain.

Mon fiancé a appris récemment ce petit intermède, vraiment par hasard, un jour que je blaguais au téléphone avec Stephen à ce sujet. Moi et ma grande bouche.

Déjà avant, il ne l’aimait pas beaucoup, mais avait fait l’effort d’accepter ma relation affectueuse avec lui. Le pire étant que d’un tempérament libertin, Stephen soit régulièrement célibataire. Alors maintenant…


Et dire qu’il pensait que Stephen flirtait avec moi… Je n’ose imaginer sa réaction s’il pouvait lire dans mes pensées en ce moment. Depuis mon rêve de l’autre fois, je ne cesse d’avoir des fantasmes de plus en plus audacieux. Épuisée par le vertige de mes nuits sans sommeil, j’imagine Stephen dans le plus simple appareil, faisant appel parfois à mes vagues souvenirs, parfois à la pure invention. Il me prend dans ses bras, m’embrasse, puis tout se passe comme dans mon rêve. Je m’extirpe difficilement de ces rêveries, dans un état proche de la fièvre tant je m’excite toute seule.


Je ne sais pas ce qui m’arrive. C’est complètement barge. Ma seule nuit avec Stephen a été un fiasco total. Vu sa réputation de « tombeur », et moi de « chaude », la surprise a été totale. On s’attendait à mieux que ça. Je dois dire que ça nous a refroidis pour un sacré bout de temps. Mais de toute évidence, il ne faut jurer de rien. J’ai toujours trouvé Stephen craquant, mais ce n’est qu’un ami, pour moi. Enfin. Ça l’était jusqu’à la semaine dernière.



Il retourne l’étiquette, je vois ses yeux s’arrondir. Ah.



Je regarde à mon tour. Quatre cents euros. Oui, bon. C’est vrai que c’est pas donné. Nous sortons de la boutique les mains vides.

Une fois de retour à la maison, je reste quelques instants dehors, à souffler dans l’air glacial, par jeu. Je regarde la buée s’évaporer. La lanterne du garage s’éteint. Rien ne bouge. Tout semble en paix, comme si le temps s’était arrêté pour de bon, cette fois.

Je marche un peu dans mon jardin. La neige craque sous mon poids. Je me souviens du rêve que j’ai fait la semaine dernière. Troublée, je reste immobile, respirant l’air paisible de la nuit. Un croissant de lune glisse dans le ciel sombre. Pas une seule étoile.


Je me penche sur mon rhododendron. La neige a glissé sur les feuilles, et formé aux pointes de grosses gouttes filantes, cristallisées. Je balaie la neige de la main, et en apporte quelques flocons à ma bouche. Ça me fait un effet glaçon qui m’électrise.

Je me sens mal. J’aime Romain. Je ne veux pas le tromper. C’est complètement idiot. Je ne sais pas ce qui me prend, à quatre mois du mariage. Une grosse boule s’est formée dans ma poitrine. La culpabilité me gagne, comme un poison.



Je me tourne vers la fenêtre ouverte de la cuisine. Romain m’observe, intrigué.



Ma voix est bizarre. D’ailleurs, tout est bizarre maintenant. Je rentre à la maison.



Le MMS m’arrive quelques heures plus tard. Mon portable est en silencieux, ce qui fait que je ne vois le texto de Stephen qu’une heure après qu’il me l’ait envoyé. Romain est devant la télé. L’air de rien, j’ouvre le MMS. C’est une photo de Stephen. Dessus, il me fait un grand sourire. Pourquoi est-ce qu’il essaie absolument de me joindre, aujourd’hui ? Ce n’est vraiment pas le moment. Comme s’il était au courant de mes petites idées vicieuses !


Je contemple son visage fin et triangulaire, ses sourcils quasiment droits, épais, qui partent un peu vers le haut des tempes aux extrémités, son nez aquilin, les fines rides qui commencent à marquer le coin de sa bouche aux lèvres minces mais incroyablement symétriques. Ses cils noirs et fournis s’étirent aux coins de ses yeux en amandes, reprenant le même dessin que ses sourcils, remontant un peu vers les tempes. Son regard a toujours été plein de charme, pour moi, sans doute grâce à la forme particulière de ses cils. Mais surtout grâce à la lueur énigmatique au fond de ses yeux vert-gris. Je ne sais jamais ce qu’il pense vraiment.

A vrai dire, je suis sûre que je ne sais pas ce que pensent la plupart des gens que je côtoie.


Je vais dans la cuisine, et prends mes bottes en photos. Elles sont neuves, et l’autre jour sur MSN, je lui en ai parlé en blaguant, disant qu’elles me font des jambes sexy. Aussitôt, il me renvoie un MMS. Il s’est pris de plus loin en photo, coupant son visage pour privilégier son torse. Il est vêtu d’un pull gris que je trouve assez seyant. Par jeu, j’enfile mes bottes, et me prends moi aussi en photo, mais à hauteur de ma jupe écossaise, assez courte, que je porte sur un legging noir.

Je lui envoie, souriant dans le vide, puis rejoins Romain dans le salon.


Une heure après, je consulte à nouveau mon téléphone. Stephen m’a laissé un message il y a déjà un bon moment.

« Que puis-je t’envoyer après ça ? »


J’hésite. Je ne suis pas fière d’avoir envoyé cette photo dans le dos de Romain. Je devrais arrêter tout, mais je n’en ai pas du tout envie. Je tape une réponse, « Comme tu veux ». Je laisse donc le choix à Stephen d’être sage, ou pas.

La prochaine photo m’arrive quelques minutes plus tard, alors que je finis la vaisselle. Je n’en crois pas mes yeux ! Stephen s’est pris en photo torse nu. Je vérifie que Romain est bien installé devant la télé, et remplis mes yeux avides de cette douce vision. Si ce n’est pas flirter, ça… Il a donc délibérément choisi le trouble et l’interdit.


Je déglutis avec peine. Je commence à me sentir vaguement enflammée. Je vais dans le salon, où règne une chaleur torride. La cheminée, bourrée de bois et de braise, chauffe au maximum. Je contemple un moment les flammes lécher les bûches, puis jette un coup d’œil sur Romain. Il me sourit, me fait un clin d’œil.



Je m’approche doucement, exagérant ma démarche pour faire ressortir mes formes. Il sourit plus grand. Ses yeux bleus brillent, il me fait une moue coquine. J’éclate de rire, m’assieds à califourchon sur lui.



Je souris, et regarde mon fiancé entre mes paupières plissées.



Je me relève, et d’un geste sexy, fais rouler le legging le long de mes jambes. Romain, n’y tenant plus, m’attrape et je tombe sur lui dans un rire. Puis je ne ris plus, la bouche plaquée contre la sienne dans un long baiser brûlant. Il a posé les mains sur mon string blanc, ses doigts s’insinuent déjà en dessous le tissu fin, tels une armée de soldats partis en mission.

Je pousse un petit gémissement contre sa bouche gourmande. Il me fixe de ses beaux yeux d’un bleu profond, puis descend sa bouche plus bas, sur ma poitrine encore couverte de mes vêtements, puis sur mon ventre énervé, qu’il a dénudé, avant de mordiller l’intérieur de mes cuisses. Je ne réfléchis plus à rien. Le souffle court, je ferme les yeux, sentant le plaisir monter à l’assaut de mon corps, sous la pression de ses doigts qui se sont emparés de mon intimité.



Plusieurs de ses doigts sont encore profondément en moi lorsqu’il vient titiller du bout de la langue le bouton gonflé de mon clitoris. Je frissonne violemment, la bouche ouverte. Romain a posé sa bouche contre mon intimité. Pendant qu’il enfonce doucement ses doigts dans mon bas-ventre, sa langue s’occupe de ma fente largement ouverte de désir.

Je baisse la tête pour observer Romain. Le visage entre mes cuisses, sous ma jupe retroussée, il explore mon sensible coquillage avec un savoir-faire évident. Il me connaît si bien, maintenant.


Je me rends compte que j’ai encore mon téléphone dans la main. Sans vraiment réfléchir, excitée et troublée par le plaisir, j’ouvre le petit clapet arrière de mon portable, enclenchant automatiquement le mode « appareil photo ». Je prends plusieurs photos de Romain en train de me manger le clitoris. La situation décuple mon plaisir et je jouis en quelques spasmes.

Romain se redresse, la mine grave de désir, déboutonne son jean. Encore aux anges, je lui souris, sans bouger. Il me saisit par les hanches et m’arrange sur le canapé pour que je sois dans une meilleure position. Je lui ouvre immédiatement les jambes, louchant sur son membre raide, qu’il vient de dégager de son slip.



Je joue le jeu.



Romain se couche à demi sur moi et, passant ses mains sous mon corps, me soulève par les fesses. Aussitôt, il plonge son membre dans mon vagin. Je m’ouvre à sa poussée avec plaisir, dans un petit cri. Romain commence à aller et venir, tandis que je l’incite à aller plus fort d’une simple pression de mes talons contre le bas de son dos. Il transpire, je caresse avec amour les perles de sueur qui commencent à rouler le long de son front. Longtemps, il me laboure de sa puissance, avant d’exploser dans un râle. Je serre mon fiancé contre moi, heureuse.



Romain est couché depuis un moment lorsque je reçois un nouveau MMS de Stephen. Je l’avais complètement oublié ! J’ouvre son message et m’aperçois avec stupeur qu’il a décidé de placer la barre plus haut sur l’échelle de ses désirs.

La photo montre Stephen, du ventre jusqu’à la moitié des cuisses. Un long frisson me parcourt le dos quand je constate qu’il porte un boxer moulant rouge. Comme dans mon rêve ! Vraiment une drôle de coïncidence ! Je retiens mon souffle, subjuguée par la plastique irréprochable de Stephen. Je ne me souvenais pas de son corps. Ce que je vois réveille mon imaginaire, qui s’emballe comme un cheval fou. Et voilà, ça me reprend !


Sur son ventre à la peau légèrement halée court une ligne de poils fins et noirs, traversant son nombril avant de se perdre sous l’élastique du boxer. Ce que je lui en veux d’avoir gardé ce fichu bout de tissu ! La bosse qui déforme le sous-vêtement est révélatrice. Je ne sais pas à quoi joue Stephen depuis tout à l’heure, mais ça a l’air de lui faire de l’effet…

Sous la photo, un bref message, sibyllin : « A ton tour… »


Bien. J’ai une folle envie de jouer, moi aussi. Mon appétit sexuel a été largement assouvi par mon fiancé, mais les cendres couvent encore sous la braise…

J’enlève mon pull dans un concert d’étincelles électriques, puis mon chemisier. Je porte un soutien-gorge blanc tout simple, sans dentelles, mais qui met bien en valeur le galbe de ma poitrine. Je prends mes seins en photo, puis l’envoie à Stephen.


La réponse me parvient quelques secondes plus tard. Mon ami est très impatient, de toute évidence. J’ouvre son SMS. « Je croyais que tu n’avais plus envie de jouer… Encore… ».

Insatiable !

Je sais qu’il aime ma bouche, alors je prends en photo juste le bas de mon visage, entrouvrant simplement les lèvres pour laisser pointer le bout de ma langue sur ma lèvre supérieure, dans une attitude suggestive.

Je regarde le résultat. Pas mal. Envoi de la photo. Cette fois, la réponse tarde à venir.


J’en profite pour me déshabiller entièrement, accrochant au passage mon regard dans la glace de mon meuble à chaussures. Je m’immobilise, me contemplant objectivement. Cheveux noirs et ondulés, bouclant sur la nuque, style anglais un peu années trente. Teint pâle. Yeux verts aux cils surlignés d’un fin trait d’eye-liner. Bouche un peu boudeuse, mais bien dessinée et adorable quand je souris.

Puis mon regard descend sur mes seins nus, ronds, aux larges aréoles, qui pointent au contact de mes doigts. Je glisse ensuite mes mains le long de mon ventre plat, avant de lisser ma petite jupe écossaise sur les courbes de mes hanches.

Mes jambes nues attirent mon attention. Je plie un genou et le remonte, levant ma jambe et posant mon pied sur le fauteuil qui est devant moi. Je ne vois pas toute ma longueur de jambes, mais j’apprécie d’apercevoir juste ma toison noire dans l’ombre de ma jupe, et comme un bandeau de chair rose qui s’ouvre sur mon intimité un peu suintante.


Une vibration sourde me sort soudain de ma contemplation. J’attrape mon téléphone qui était sur la table basse, et lis le message de Stephen : « Je m’attendais pas vraiment à ça… bonne idée, mais ça n’assouvit pas du tout mon désir… »

Je pourrais, et devrais, m’offusquer de lire de pareils propos venant d’un être cher qui sait que je me marie dans quatre mois. Mais je n’y parviens pas. Quelque chose en moi me retient de porter ce jugement. Je m’en sens encore plus coupable. Je suis en train de laisser les choses dégénérer entre moi et Stephen. Tout cela arrive par ma faute, et mon stupide rêve érotique. Mais plus fort que ma culpabilité, mon enthousiasme, cette sensation de braver l’interdit, agissent sur moi comme de l’adrénaline, et me provoquent de vertigineuses envies de repousser encore plus loin les limites.


J’essaie de calmer les battements de mon cœur, et m’allonge dans le canapé, zappant sur la TNT sans fixer mon attention sur les images que je vois. Nouveau vibrato de mon portable sur la table. Je le prends d’une main tremblante.

« Que fais-je ? Attends-je ? Rêve-je ? Envie de ai-je… »


Peut-être n’ai-je pas envie d’endosser tous les torts, dans tous les cas je lui envoie un message où je le préviens que je joue avec lui, qu’il n’aimera peut-être pas être considéré comme un objet sexuel, que je suis d’humeur coquine, mais que ce n’est que pour ce soir… Que je peux aller très loin quand je suis de cette humeur-là…

Il me répond très gentiment que juste pour ce soir, il veut bien être mon jouet. Je tremble un peu quand je lui envoie un message où je lui demande s’il est vraiment sûr de ça.

Quelques minutes passent. Puis la réponse arrive, et elle est sans équivoque.

« Surprends-moi… »


J’inspire profondément, et me lance. Je vais chercher dans mon téléphone une photo de Romain en train de me faire un cunnilingus. Je l’ai prise tout à l’heure, parmi d’autres. J’hésite à peine une seconde, puis l’envoie à Stephen. J’ai précisé dans mon MMS que cette photo est strictement privée, qu’il doit l’effacer tout de suite, et que je ne veux plus jamais en entendre parler.


Complètement désorientée par mon comportement, je me lève, vais de long en large dans mon salon, tendue. Je n’aurais pas dû faire ça, et pourtant je ne regrette rien. J’ai confiance en Stephen. Il appréciera le cadeau comme il se doit, et nous n’en parlerons plus jamais. Ce sera notre petit secret à nous.


Un dernier SMS m’arrive. Stephen me remercie de ce cadeau, et m’assure qu’il me revaudra ça. Il ajoute à la fin de ce message « Tu n’en as pas une de toi toute seule, dans le même genre ? »

Cette fois, je ne réponds pas et éteins mon téléphone. Mon excitation est retombée comme un soufflé au fromage. Pffuit. Je m’en veux vraiment d’avoir en quelque sorte trompé Romain, même si c’est en théorie et pas en pratique.

Je monte le rejoindre, avec toujours au fond de ma poitrine, ma boule de honte qui ne cesse de gonfler.





Février s’achève lentement, drapé dans son manteau de glace. Le mois de mars arrive bientôt, moins froid, mais humide. Romain et moi nous marions dans trois mois, et je n’ai pas encore terminé de faire le plan de table. D’une manière générale, je suis moins enthousiaste qu’avant à finir les préparatifs de la fête. Peut-être parce que j’ai de plus en plus de doutes concernant la solidité de mon union avec Romain. Nous nous disputons souvent, en ce moment, pour un rien la plupart du temps. Pourtant, nous nous aimons toujours, davantage encore maintenant que la cérémonie approche.


Je n’ai pas revu Stephen depuis des mois, et n’ai pas correspondu avec lui depuis mes envois de photos sexy, il y a quelques semaines. Mais mon désir pour lui est loin d’être éteint. Je ne sais plus trop quoi faire. Je tourne en rond. Je veux me marier avec Romain, mais ce n’est pas juste, ce que je lui fais, fantasmer sur un autre en cachette.

Il n’aime pas Stephen et il a bien raison. Il le considère comme un danger depuis le début de notre relation, et j’aurais dû écouter plus tôt cette petite voix en moi qui me suggérait qu’il n’était pas loin de la vérité.


Mon attirance pour mon ami est ancienne, elle m’a accompagnée durant de nombreuses années, disparaissant longtemps, surgissant parfois à l’improviste, comme un vieux démon qu’on réveille sans le savoir. Mais j’ai toujours pu gérer cette relation.

Mes doutes récents me font maintenant croire, à raison, que je suis en train de perdre le contrôle. La séduction de Stephen est bien trop présente dans ma tête, elle joue avec mes sens. Elle joue avec mon cœur.


Debout devant la fenêtre de ma chambre, je contemple les lumières de la ville, lointaines dans le crépuscule, le vague à l’âme. Oui, tant que ce n’était que le physique de Stephen qui m’attirait, il n’y avait aucun danger qu’il se passe quoi que ce soit entre nous. Je suis une fille cérébrale avant tout. J’aime avec mon corps, mais surtout avec mon cœur. Et là, Stephen se rapproche bien trop près de ma ligne rouge. Je pense constamment à lui, à ce qu’il fait, avec qui il est. Je l’imagine en train de faire l’amour avec une femme, et cette pensée me remplit de désir. J’aimerais être avec lui, avec eux pourquoi pas, partager leurs ébats, m’oublier dans l’enchevêtrement de nos corps, le tourbillon de nos sens.


Je commence à me poser des questions. Ai-je vraiment envie de me marier ? Pourquoi suis-je en train de miner ma relation avec Romain par la base, pile avant notre mariage ? Est-ce un désir inconscient que j’ai de vouloir bousiller le bonheur qui était le mien ? Pourquoi est-ce que je ne me contente jamais de ce que j’ai déjà ?


Je m’écarte de la fenêtre. Le vent souffle comme une furie dehors, s’engouffre dans le conduit de ma cheminée, dans un hurlement sinistre. Je frissonne. Romain est parti depuis deux heures. Il est en déplacement à Rennes, en ce moment, et ne revient que le week-end. Comme nous sommes déjà dimanche soir, il m’a à nouveau abandonnée pour la semaine. Je suis seule avec Nina, et si d’ordinaire ça ne me gêne pas, ce soir je n’ai vraiment pas l’esprit tranquille.

La sonnerie du téléphone me fait sursauter. Je cours répondre.



Je lève les yeux au ciel, et souris malgré moi.



Je perçois l’étonnement dans sa voix.



Je me rends compte que je n’ai pas consulté mon téléphone portable depuis ce matin. Aucune raison de le faire, j’étais avec l’homme de ma vie. Je descends, à la recherche de mon portable.



Un vertige me prend. Pressentiment.



J’ai enfin retrouvé mon téléphone dans la poche de mon sac à main. En effet, il y a un message de Stephen.



Nous convenons d’une heure, et je l’invite à dîner. En raccrochant, je me dis que c’est une très bonne idée, cette rencontre. Je vais enfin constater de visu si l’attirance que je ressens pour lui n’est qu’abstraite.


Il arrive trente minutes après. Volontairement, je ne me suis pas changée, ni coiffée. J’ai lutté contre mon instinct naturel à toujours vouloir paraître à mon avantage ! Dès qu’il entre dans ma cuisine, je trouve sa présence incongrue, comme à chaque fois qu’il me rend visite. C’est comme s’il remplissait tout l’air respirable de cette pièce. Peut-être parce qu’il est très grand, alors que Romain et moi nous sommes plutôt de taille moyenne.


Nous nous mettons à table, et devisons tranquillement de choses et d’autres en sirotant notre apéritif. Évidemment, Stephen savait parfaitement que je serais seule ce soir, puisque le déplacement de Romain était prévu depuis longtemps. La séparation pendant la semaine m’avait paru insurmontable, nous qui ne nous étions jamais quittés plus de 24 heures, et je m’étais ouverte de mon anxiété à Stephen. Il avait en tout cas bien retenu les dates, apparemment.



Je souris.



Stephen ne sourit pas, lui. Il me considère gravement, les yeux plissés.



Je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire, tant cette question me paraît tout à fait dans le ton, venant de lui ! Je passe une main distraite dans mes boucles brunes, et regarde ailleurs, reprenant mon calme.



Stephen croise les bras sur sa poitrine, l’air sceptique. Je fais en sorte d’éviter son regard, et dessers la table.



Comment ça, pas pressé ? Je jette un coup d’œil discret à l’horloge, il est plus de vingt et une heures trente. Le train de Romain va bientôt arriver, et il me téléphone toujours quand il arrive. J’aurais préféré que Stephen ne soit plus là quand je l’aurais au bout du fil.

Nina se frotte soudain à ma jambes, m’imposant de revenir sur la terre ferme.



Je vais à la cuisine, attrape le sachet de croquettes et me penche pour en verser dans la gamelle de Nina. En me redressant, je réprime un sursaut. Bien planté sur ses jambes devant moi, Stephen me surplombe de toute sa hauteur, un petit sourire énigmatique aux lèvres.



Je pose le sachet de croquettes sur la table de cuisine. Stephen me suit des yeux. J’évite son regard, et retourne dans le salon. Il me suit docilement.



J’hésite, puis pivote sur moi-même et plonge mon regard dans les yeux gris-vert de mon ami. Stephen est tellement.. si… diaboliquement sexy.



Je me détourne de lui et vais m’effondrer dans le canapé, espérant qu’il n’a pas remarqué le tremblement de ma voix.



Stephen se laisse tomber dans un fauteuil à son tour, et observe ma réaction. J’ai du mal à maintenir une expression neutre sur mon visage.



Je me force à respirer calmement. La télé m’abrutit. Je coupe le son d’un geste sec, et me tourne résolument vers Stephen :



Je commence à me sentir vexée par ses propos.



Stephen me fixe longuement, semblant sonder mon esprit.



Je le regarde. Il a un petit sourire qui dément ses excuses. Je me sens furieuse.



Long silence. Nerveuse et irritée, je me garde bien de jeter un œil vers lui. Mais Stephen se lève du fauteuil et vient s’accroupir près de moi.



Je ne résiste pas au son de sa voix, et malgré moi, baisse les yeux vers les siens. Clairs, presque transparents, ils me fixent avec sincérité.



Je retiens mon souffle.



Ma voix tremble à nouveau. Stephen me prend la main, sans me quitter des yeux.



Je croise mes doigts entre eux, et contemple les flammes dans ma cheminée, ne répondant pas.



Je me lève brusquement, et lui lance un regard presque implorant.



Silence.



Stephen se lève, enfile son manteau, me regarde. Je ne veux pas croiser son regard. Sinon, je me sais perdue.



Je ne sais plus où j’en suis. Des pensées folles tourbillonnent dans ma tête, je me mords les lèvres. Toujours sans le regarder, je crie :



Stephen me fixe pensivement. J’évite son regard. Des larmes plein les yeux, je me refuse à faire le moindre geste vers lui.



Il va à la cuisine, j’entends ses pas décroître jusqu’à la porte.





J’ai tenu pendant encore deux mois et demi.