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n° 13153Fiche technique18588 caractères18588
Temps de lecture estimé : 11 mn
11/02/09
Résumé:  Certaines sont faites pour être femmes de marins - admirables, fidèles, et... la plupart du temps, chastes. D'autres préfèrent s'embarquer...
Critères:  fh hplusag bateau fsoumise hdomine fsodo init
Auteur : Resonance            Envoi mini-message
Petite mousse

Le cœur battant, Sophie s’approcha du port.


Ralentissant, hésitante, elle observa les bateaux à l’ancre, leur blancheur aveuglante face au soleil couchant qui lui faisait plisser les yeux. Elle s’avança le long du quai, s’efforçant de lire leurs noms.


Arrivée au bout du quai, elle n’avait pas trouvé celui qu’elle recherchait.


Elle ressentit quelque chose d’étrange, curieux mélange de soulagement et de déception. Et si elle repartait simplement chez elle ? Sa vie redeviendrait simple, elle s’excuserait un peu plus tard, puis oublierait tout de la pulsion qui l’avait amenée là.


Mais non, elle n’avait pas été jusque-là pour renoncer maintenant, après avoir fait l’essentiel, initié l’échange, se laissant, au fil des jours, des messages, d’une brève rencontre, séduire, puis subjuguer. Elle n’aurait pas en vain fait le pas immense de surmonter sa pudeur, de révéler à demi mots son attente, ses envies, et tranquillement confirmé sa détermination, lorsqu’il avait fait mine d’en douter.


Elle revint, lentement, regardant mieux, s’avançant sur les pontons lorsqu’elle avait un doute. Au départ masqué derrière un autre, un voilier se dévoila au fur et à mesure de son avance, et son cœur se mit à battre plus fort. Son intuition lui disait qu’elle l’avait trouvé. Lorsqu’elle lut sur la poupe le nom qu’il lui avait dit, elle ne fut pas surprise, elle savait déjà.


Respirant à fond, elle reprit le contrôle d’elle-même. Lorsque les battements de son cœur se furent calmés, elle s’approcha, lentement.


Sophie était vêtue comme prescrit, entièrement en blanc, d’un chemisier, d’un ample pantalon de marine en coton, et de chaussures de pont. Rien d’autre.


Elle aurait pu mettre une tenue qui mette son corps svelte en valeur. Un instant elle regretta d’avoir obéi – un instant seulement, avant de se reprendre, car elle comprenait pleinement l’importance de l’obéissance dans le rôle qu’elle avait accepté. Et puis, après tout, le blanc s’accordait bien à sa peau bronzée.


Elle s’approcha du bateau, calme en apparence.


S’il persistait à ne pas apparaître, elle se demandait si le soulagement l’emporterait sur la déception.


Un moment plus tard la porte du carré s’ouvrit, et elle le reconnut. Il la regarda, un sourire chaleureux aux lèvres, puis d’un geste l’invita à monter à bord.



Je l’espère bien, pensa-t-elle.


Sophie enjamba les filières, et se retrouva à bord.



Sophie le suivit dans la descente. Elle découvrit le spectacle familier de l’intérieur d’un navire en bois, ancien, le teck, les sièges banquettes, la table à cartes, ornée d’un sextant traditionnel, jonchée de quelques livres. La lumière du ciel encore clair filtrait par les hublots.


Mais ce qui la frappa par-dessus tout fut l’odeur, si présente dans sa mémoire, le mélange indéfinissable de bois, de cire, et d’eau de mer.


Elle se retourna vers lui, et surprit son regard baissé, détaillant sa silhouette. Lorsqu’il releva les yeux, la lueur, son désir lui arrivèrent comme un choc, la faisant rougir. Ils restèrent chacun à bonne distance l’un de l’autre, Sophie évitant maintenant de le regarder en face.


Son cerveau tournait à toute allure. Elle se demandait ce qu’il pensait d’elle, comment il jugeait l’indécence de son comportement, ce besoin qui l’avait menée à bord, ce désir de se laisser guider, initier par quelqu’un qu’elle connaissait si peu. Comprenait-il que ce n’était pas un manque de volonté qui la rendait si soumise, mais bien l’inverse, une révolte, une décision prise et farouchement maintenue, en apparence à contre-courant de sa force de femme libre, mais en fait parfaitement en accord, car le choix était sien ?


C’était terriblement embarrassant.


Le silence se prolongeait, seulement troublé par le léger bruit du vent agitant les drisses, glissant le long des voiles lovées. Pourquoi perdait-elle son temps ?


Juste au moment où elle se décidait à repartir, cherchant une formule d’excuse, il indiqua la porte de la tête et dit :



Toutes ses pensées s’évanouirent, elle hocha la tête et obéit. La décision avait été prise pour elle, et lui convenait très bien. Pour Sophie, seul membre de l’équipage, après avoir accepté de monter à bord, n’avoir plus qu’à obéir au capitaine était un soulagement.


Comment cela allait-il se passer ? Discuter, jouer sur les mots, laisser monter l’excitation au fil d’un fantasme, d’une situation imaginée, était une chose, plonger dans la crudité de l’acte était bien plus fort, et l’émotion la tétanisait.


Elle se rappela leur conversation, le ton mi-sérieux, mi-amusé, avec lequel il lui avait demandé si elle connaissait bien tous les devoirs d’un mousse envers son Capitaine ; la tension qui avait d’un coup raidi son corps, avant qu’elle ne se détende, imperceptiblement, et, très calme en apparence, ne le regarde droit dans les yeux, répondant :



Cet acte d’allégeance avait à jamais changé le rapport entre eux, basculant d’un jeu, d’une badinerie, à quelque chose de beaucoup plus sérieux, qui avait bouleversé son âme et son corps. Lorsqu’il lui avait dit :



Juste avant de le quitter, elle avait eu un doute, et lui avait avoué que tel un vrai mousse avant sa première croisière, elle était sans expérience, et qu’il lui faudrait la guider. Il avait ri, l’avait rassurée, elle n’aurait qu’à obéir, à suivre strictement des consignes simples.


L’après-midi, elle avait cru devenir folle, par moments, tant le conflit en elle avait été fort. D’un côté, tout le poids de son milieu, de son éducation, de ses croyances. De l’autre, la pulsion de vie, la soif de découverte, de réalisation des désirs enfouis en elle depuis si longtemps.

Avait-elle le droit de prendre tous ces risques pour la seule satisfaction d’un besoin égoïste ?


Un moment, elle s’était dit qu’après avoir promis de venir, elle n’avait pas le droit de manquer à ses obligations. Le moment suivant, elle avait ressenti le ridicule de cette contrainte qu’elle s’était créée elle-même. Encore un peu plus tard, elle s’était dit que non, quel qu’il soit, un engagement était un engagement ; et elle ne voulait surtout pas le décevoir.


Elle regardait le carré, la table, qu’elle avait imaginée pendant tout le trajet qui l’avait amené là. Elle avait pensé que ce serait là… Cette pensée envoya un frisson d’anticipation et de crainte dans son corps.


Sophie eut un bref sourire, cherchant à masquer son anxiété, prit sur la table la première chose que sa main trouva – un calendrier des marées – essayant très fort de cacher le rouge soudain monté à ses joues.


Alors qu’elle feuilletait les pages du calendrier, elle le sentit s’approcher d’elle, par derrière. En apparence elle l’ignora, continuant à tourner les pages. Intérieurement, ses pensées s’étaient figées, concentrées sur sa présence de plus en plus proche. Tous ses muscles s’étaient soudain tendus.


Il se pencha sur elle, sa respiration légèrement audible dans son oreille alors que leurs corps se touchaient. Sa poitrine se contracta. Elle prétendait toujours l’ignorer, mais commençait à se sentir trembler et pouvait à peine distinguer les pages du calendrier à travers ses yeux mi-clos. Sans avertissement il fit glisser ses doigts, légèrement, sur l’arrière de son pantalon – son toucher se propageant depuis la surface de sa peau, puis déclenchant le frisson de tout son corps, la surprenant par son intensité et lui faisant presque lâcher le calendrier. En la voyant vaciller, il rit, mais ne retira pas ses doigts.

De son côté, elle continuait à feuilleter les dernières pages, ignorant le fait qu’elle ne voyait plus rien.


Finalement, elle reposa le calendrier, se retournant vers lui.



Sophie obéit, pendant qu’il déboutonnait tranquillement son pantalon. Son sexe en jaillit. Il l’empoigna par les cheveux, la guida… Elle le prit dans sa bouche, appréciant sa puissance, découvrit son goût.


Fermant les yeux, elle s’appliqua à sa tâche, espérant bien faire, et réalisant vite qu’elle y réussissait pleinement, réussissant à le troubler, le faire frémir. Mais, la tenant toujours par les cheveux, il l’interrompit d’une main ferme.



Sophie se releva, lentement, pleinement consciente que ce premier devoir en impliquait un second, celui qu’elle avait redouté, imaginé, espéré, pour lequel elle était novice.



Sophie, pivota, se retrouva face à la table à cartes.



Sa respiration s’intensifia progressivement pendant qu’elle enlevait bouton après bouton, d’un côté puis de l’autre. Au dernier, elle retint l’étoffe deux ou trois secondes, sachant ce qui allait arriver. Puis elle la lâcha. Instantanément, le pantalon tomba à ses genoux, révélant sa nudité.


Le Capitaine resta silencieux, immobile pendant quelques secondes. Puis il prit un gilet de sauvetage sur un banc, le plaça sur le bord de la table.



Elle obéit, empoignant les côtés de la table avec fermeté, son ventre et le haut de ses cuisses contre le gilet. Elle ferma les yeux. La peur, et surtout la honte étaient revenues, elle avait terriblement conscience de l’impudicité de son attitude, de ses vêtements repoussés et ne cachant plus grand chose, lui livrant l’objet de son désir.


Il caressa l’arrière de ses jambes, d’abord de haut en bas, repoussant ses vêtements vers ses chevilles, puis de bas en haut, une par une, puis pesa de sa main sur l’intérieur d’une de ses cuisses, l’écartant.


Il s’approcha, sans se soucier de piétiner ses vêtements distendus. Puis vint le contact froid d’un liquide qui coula sur sa peau, que ses doigts guidèrent avec soin et douceur.


Il se pencha sur elle, elle sentit un autre contact, celui de sa main qui le guidait vers son but, la pression provoquant une crispation réflexe.


Il lui murmura de compter jusqu’à trois.


Toujours tendue à l’extrême, Sophie se dit qu’il lui suffisait de rester silencieuse… Il comprendrait et renoncerait.


Mais non.


Elle dit un.


La pression de sa main augmenta, pouce et index l’écartant fermement. Sa crainte, sa honte s’évanouirent tout d’un coup, la sérénité l’envahit ; elle savait maintenant l’acte dont elle avait rêvé inéluctable, ne tenant plus qu’à deux petits mots à murmurer – et elle savait qu’elle les dirait, sans défaillir.


Elle dit deux. Il pesa sur elle, lui arrachant un soupir, lui infligea juste assez de douleur pour que la suite vienne sans surprise, s’arrêtant aussitôt.


Elle dit trois.


Il appuya fermement. Elle le sentit distendre ses muscles, franchir l’obstacle dans une fulgurance de douleur. Réfrénant un cri, elle exhala longuement pour la contrôler. Doucement, lui caressant les cheveux, le visage, il lui murmura que le plus difficile était fait, qu’il lui fallait maintenant attendre un peu, se détendre, pleinement l’accepter.


Il resta longuement immobile. Il était toujours là, terriblement présent, l’épieu de chair planté au plus étroit la rivant à la table, mais Sophie sentait la douleur refluer progressivement.


Retirant sa main dont le guidage n’était plus utile, il l’empoigna par les hanches, et finit de s’enfoncer, lentement. Malgré la peine revenue, heureusement pas aussi vive, elle l’aida en se cambrant, l’amenant au plus profond. Le tremblement de son corps était plus violent que jamais… Enfin ! Il pesait de tout son poids, la plénitude de sa chaleur et sa force entièrement en elle, la pression de son ventre sur sa peau.


Il commença à bouger, lentement, rajustant son angle pour atteindre d’autres nerfs, alors qu’elle, immensément satisfaite de l’étape franchie, et curieuse de la suite, s’abandonnait à la sensation, une sensation inconnue, différente, dense, profonde, étrangère, celle d’une intrusion intolérable mais pourtant acceptée, maintenant bien plus agréable que pénible.


Sophie se sentit heureuse… heureuse de n’avoir pas renoncé, heureuse de ne pas s’être trompée.


Il commença un va-et-vient dans sa croupe, accroissant progressivement son rythme, lui arrachant de petits soupirs, ambigus, à l’image de ses sensations.


Une chaleur, une onde qui se propagea, remontant des muscles enserrant le membre, s’étendit puis rebondit de son bas-ventre au contact du gilet de sauvetage qui lui servait de coussin… En plus d’accomplir son devoir, allait-elle, aussi, trouver le plaisir ?


Avec au début de la prudence, elle amplifia son mouvement pour prolonger la sensation, son pubis glissant vers le haut, avant de revenir vers le bas chercher au plus profond le frottement qui envoyait l’onde irrésistible, qui à chaque fois commençait à lui arracher des jappements de surprise et de plaisir.


Egoïstement, elle se concentrait sur ces sensations nouvelles pour elle, toute peine oubliée, mise à l’écart par la montée de la jouissance. Son partenaire restait silencieux, bougeant peu, attentif à ses réactions.


Très vite ses fesses palpitèrent, ses hanches gagnèrent une vie propre… tantôt pressant son sexe sur la table, tantôt se rejetant en arrière, le pressant pour s’empaler plus. Une goutte de sa sueur se mêla à la sienne, coula le long de sa cuisse.


Le Capitaine l’accompagna, instrument de la montée de son plaisir, respectant le rythme qu’elle imposait.


Puis d’un coup, passant son bras son ventre, il reprit le contrôle, cette fois parvenant au plus profond d’elle-même, une ultime poussée la rivant littéralement à la table, la peau de son ventre protégée seulement par le gilet de sauvetage.


Sophie jouit, dans une fulgurance de sensations, émettant un long râle rauque… Les pulsations de son orgasme autour du membre vibrant qui la possédait semblant ne jamais finir, revenant, et revenant encore, toute volonté annihilée par l’abandon à ses sens, alors que sa conscience se concentrait sur ces quelques secondes éternelles qui justifiaient tout le reste.


Alors qu’elle était anéantie, seul le Capitaine l’empêchant de glisser à terre, celui-ci reprit son mouvement, lentement d’abord, puis à nouveau plus fort.


Sophie voulait la jouissance de son Capitaine. Sans broncher, elle accepta lorsque ses mouvements devinrent brefs, secs, de plus en plus forts, puis lorsqu’il se retira à moitié avant de revenir à fond, à chaque fois, la ramenant à la douleur, une douleur vive mais consentie qu’elle accueillit, que seules les saccades de son souffle trahissaient.

Lorsqu’il accéléra, encore égoïstement soumis à la montée de son plaisir, et augmenta encore la violence et la sécheresse de ses poussées, son souffle se transforma en plaintes, qui ne le ralentirent en rien. Elle accomplissait son devoir, il allait jouir d’elle, tout était parfait, dans l’ordre des choses.


Puis lorsqu’il s’immobilisa soudain, son visage dans ses cheveux, ses mains tirant à toute force ses hanches, écrasant sa chair sous la sienne, les pulsations de son membre répandant de longs jets dont elle perçut la violence et la chaleur, Sophie crut un moment qu’elle-même était proche d’atteindre une nouvelle jouissance.


Il resta sans bouger quelques instants, le visage toujours dans ses cheveux, tandis qu’elle caressait doucement son flanc.


Il se retira, sans doute un peu trop tôt, provoquant un nouveau pic d’une peine maintenant lancinante.


Elle resta sans bouger, en paix, pendant quelques minutes, tandis qu’il reprenait son souffle, contre elle.


Le bruit de passants sur le quai les rappela à la réalité, à l’image du tableau qu’ils offraient, de l’évidence pour toute personne qui les verrait de l’acte qu’ils venaient de commettre.

Ils se séparèrent silencieusement. Il réunit ses propres vêtements alors qu’elle rajustait les siens, revenant en quelques secondes à une apparence étonnamment normale, comme si rien ne leur était arrivé.


Ils s’étreignirent.


Alors, Sophie lui souffla qu’elle rêvait d’une vraie croisière.


Il rit, et lui dit qu’elle était maintenant pleinement qualifiée comme mousse. La croisière serait la prochaine étape.


Elle rentra chez elle, avec précaution, car les conséquences de l’acte n’étaient pas seulement dans son souvenir, elle en sentait clairement la douleur résiduelle, la présence humide en elle.


Dans les jours qui suivirent, la douleur qui ne s’estompa, puis ne disparut que lentement, lui rappela de plus en plus doucement le souvenir de son initiation.


Sophie décrocha son téléphone et appela le Capitaine, il était temps pour elle de s’embarquer.