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n° 13163Fiche technique24592 caractères24592
Temps de lecture estimé : 14 mn
22/02/09
Résumé:  Un cadeau inattendu bien singulier...
Critères:  fh couple amour voir conte fantastiqu -amourdura -couple
Auteur : Anotherlovestory            Envoi mini-message
Le cadeau de Carole

Un jour presque comme les autres commençait pour Carole. Une vie trépidante faite de transports en communs, de bureaux, de courses, où une trentaine d’heures par journée ne seraient pas de trop pour concilier toutes ces vies de travailleuse, de femme et de mère qui cohabitent en elle.


Aujourd’hui encore, Carole s’est levée du pied gauche, son réveil n’a pas fonctionné. Elle a disparu sous la douche, avalé son café et quitté l’appartement en battant pour la quatrième fois ce mois-ci son record du monde. Elle se retrouve comme toujours collée à d’autres usagers dans le métro, pestant contre la puanteur s’échappant de ces maudits conduits, baissant une fois de plus les yeux avec honte lorsque paraissent ces quémandeurs armés d’un violon ou d’une guitare dans leur lutte pour survivre.


Alors qu’elle se trouve à l’air libre et qu’il lui reste deux pâtés de maisons à parcourir, elle remarque cette vieille femme assise par terre, ses maigres biens collés à elle, toute tremblante de froid. Pour la première fois depuis longtemps, Carole ne parvient pas à détourner le regard de cet être abandonné et se sent obligée de fouiller dans son sac pour trouver une ou deux pièces à lui offrir. Arrivant devant la vieille femme, elle tend machinalement son bras et parvient difficilement à la regarder en face. Les pièces tombent dans sa main. La vieille femme l’observe et lui fait un sourire.



Sourire gêné de Carole. Elle n’ose pas lui répondre, et finit par balbutier un vague "ce n’est pas grand-chose". Dans deux secondes, elle va se retourner et reprendre le cours de sa vie, son petit train-train quotidien. Cependant la vieille femme lui adresse à nouveau la parole :



Carole est surprise. Elle devrait se sentir sur la défensive car elle a déjà vécu des expériences désagréables dans la rue, mais cette personne ne lui provoque bizarrement aucune inquiétude ni suspicion.



Carole est stupéfaite que cette personne connaisse son nom. Alors qu’elle s’apprête à ouvrir la bouche, une intense lumière l’éblouit. Quand elle ouvre les yeux, elle se trouve totalement désorientée. Carole met quelques instants à retrouver ses esprits, puis une poignée de secondes supplémentaires pour réaliser qu’elle ne se trouve plus en pleine rue, mais dans une pièce qui lui évoque un souvenir lointain. À ses cotés, elle sent toujours la présence de la vieille femme, mais alors que les brumes qui emplissaient ses yeux se dissipent, elle commence à reconnaitre les traits d’un tout autre visage. Celui de Sophie, sa soeur cadette ; mais quelque chose a changé en elle, elle semble avoir terriblement rajeuni.



Sophie ne lui répond pas immédiatement. Elle laisse Carole examiner la pièce où elle se trouve, son esprit tourne à toute allure. À présent, Carole reconnaît cet endroit. Les deux femmes se trouvent dans la bergerie des Pyrénées où son mari Julien l’avait emmenée pour leurs premières vacances en amoureux. Le précieux sésame du permis obtenu juste à temps pour l’été offrait le monde comme terrain de jeu aux tourtereaux, et leur toute récente majorité leur laissait la vie pour s’aimer. Carole redécouvre cet endroit fidèle à ses souvenirs, la baie vitrée avec vue imprenable sur les neiges éternelles et les champs à perte de vue, la douceur imperturbable d’une cheminée bien alimentée, le bois craquelant à volonté dans le foyer.


Sophie prend Carole par la main, et elles entrent dans la chambre. Le souffle coupé et toute rougissante, Carole se voit sur le lit avec Julien, tous deux nus en train de faire l’amour. La jeune Carole se laisse perdre pour la première fois dans les bras de son amant. Sa peau laiteuse est un appel aux baisers et aux caresses auquel le jeune homme ne peut que répondre avec zèle et application. Les mains baladeuses de Julien recensent toutes les douces courbures du corps de Carole, qui enroule ses jambes autour des siennes, son corps accompagnant à l’unisson ses coups de reins jusqu’à l’apothéose, la déraisonnable euphorie d’un puissant orgasme qu’elle crie sans retenue, les yeux grands ouverts. La "vraie" Carole est estomaquée. Sophie s’approche doucement tout contre elle.



Carole ne dit rien, interdite. Elle se revoit le souffle court, tout épuisée, un large sourire inondant son visage, s’endormant bien sagement dans les bras de Julien après que les deux amants ont échangé quelques mots doux et baisers.



Carole n’a pas le temps de se poser davantage de questions que la voilà déjà repartie. Un nouvel éclair aveuglant se dissipe lentement. Carole se revoit maintenant dans sa chambre de jeune fille, chez ses parents. En un instant elle identifie la date précise de ce "souvenir". Elle a voyagé jusqu’au jour de ses vingt-deux printemps. Dans l’après-midi, Julien et elle ont visité un appartement qui leur a beaucoup plu, et ils vont s’installer ensemble à la fin du mois. En début de soirée, ils sont sortis au restaurant pour fêter leur future vie commune ; Carole avait sorti sa robe préférée et sa plus belle lingerie.


Carole se revoit allongée sur son lit, un oreiller au creux de ses reins, la robe troussée, son string abandonné au milieu de la pièce. Son trésor secret est pudiquement caché par la tête de Julien, tout enivré par son odeur intime, dont les doigts et la langue prodiguent mille plaisirs aux zones les plus innervées de son anatomie. En revoyant l’expression de délectation sur "son" visage, Carole ne peut s’empêcher de sentir l’excitation monter en elle. Sophie lui glisse quelques mots à l’oreille.



Carole regarde encore quelques instants la toute jeune femme qu’elle a été. Oui, avec les années, elle s’était convaincue que les plaisirs charnels n’étaient pas aussi importants que cela, qu’il y avait d’autres sources de satisfactions pour être heureuse. Cela faisait quelques semaines que Julien et elle n’avaient plus fait l’amour, et leurs étreintes n’étaient à présent en rien comparable à la fougue et la passion de leurs débuts. Toute perdue dans ses pensées, un nouveau flash trouble la vue de Carole.



Cette voix n’est plus celle de Sophie. Carole se retourne et reconnait sa meilleure amie Sylvie.



Carole et Sylvie s’avancent vers une salle de réunion. Julien s’y trouve en train de suivre une conférence en compagnie de plusieurs collaborateurs. La réunion touche à sa fin et les premières personnes s’en vont. Une grande femme blonde vient accoster Julien.



Carole regarde Julien et Marie discuter. Marie se penche légèrement pour laisser le regard de Julien plonger dans son décolleté, et lui envoie de grands sourires.



La conversation s’interrompt au bout de quelques minutes. Marie sort, et il ne reste plus dans la pièce que Julien et Lionel, l’un de ses collègues, qui vient l’aborder.



Lionel éclate de rire.



Julien sourit franchement.



Julien range soigneusement ses affaires dans son attaché-case, puis s’en va à son tour. Sylvie susurre à l’oreille de Carole :



Sylvie et Carole se retrouvent dans un couloir quasi-vide. Julien se trouve devant une porte grande ouverte donnant sur le bureau de Marie, cette dernière l’ayant interpellé.



Julien hésite un peu, puis entre dans la pièce. Marie se tient debout, légèrement appuyée contre son bureau. Elle a suffisamment remonté la jupe de son tailleur pour que Julien n’ait aucun mal à apercevoir la lisière de ses bas.



Marie semble attendre une réponse qui ne vient pas. Le mutisme de Julien la fait reprendre son monologue.



Tout en parlant, Marie s’est avancée vers Julien, et elle se tient maintenant plantée devant lui.



Si Marie est profondément frustrée par cette réponse, elle ne laisse paraître qu’une légère moue de déception. Avant de repartir immédiatement à l’attaque sans se départir de son sourire.



Julien refuse de donner à Marie la réponse qu’elle attend, mais son silence est éloquent. Marie se penche alors encore un peu plus vers Julien et lui chuchote comme un secret.



Julien fixe Marie quelques secondes, puis se détourne d’elle. Il s’en va sans regarder derrière lui. Marie s’assied dans son fauteuil, satisfaite d’avoir pu semer quelques graines de confusion dans son esprit. Quant à Carole, elle est rouge de colère et laisse échapper sa fureur.



Sylvie ne peut que manifester son approbation et renchérir :



Carole et Sylvie regardent Julien disparaître définitivement au détour d’un couloir. Sylvie reprend :



Carole subit une nouvelle fois la désagréable épreuve du tourbillon des sens. Elle se retrouve cette fois-ci dans une petite pièce sombre. Et la présence à ses côtés la glace d’effroi puisque ce n’est autre qu’elle-même, la quarantaine bien entamée.



Carole se déplace jusqu’à la chambre. Sa mine devient toute déconfite alors qu’elle constate la présence d’un individu qu’elle ne reconnaît pas.



Une sensation de mal-être de plus en plus intense s’empare de Carole, au bord des larmes.



L’état de stress avancé dans lequel Carole se trouve ne s’est toujours pas apaisé. La voix qui lui parle se fait tout particulièrement bienveillante.



Quelques instants plus tard, sans avoir pu prononcer le moindre mot, Carole se retrouve seule dans la chambre conjugale alors que le réveil sonne à l’heure prévue.


En fin d’après-midi, juste après une réunion passablement soporifique, Julien quitte le bureau. Pressé de rentrer s’occuper de sa femme malade, il ne fait qu’une courte halte à la pharmacie pour acheter de l’aspirine et quelques cachets pour la gorge. En rentrant, il ouvre précautionneusement la porte d’entrée, s’imaginant que Carole serait sans doute perdue au fond du lit dans un sommeil réparateur. Toutefois, ce n’est pas le cas. Julien est surpris de trouver Carole assise dans le salon, semblant en pleine forme.



Carole se lève pour venir l’embrasser. Julien, qui est à la fois réconforté et intrigué, est davantage surpris par la grande classe de sa femme. Il faut dire que Carole n’a pas perdu son temps aujourd’hui. Sa journée de libre lui a permis de refaire le point sur sa garde-robe, ainsi qu’un petit bilan sur son corps. Elle a ressorti et utilisé un instrument de torture longtemps oublié au fond de sa commode pour ôter toute pilosité incongrue sur sa peau. Son maquillage souvent négligé est ce soir parfait. Carole porte un chemisier bleu, une longue jupe imprimée, des bottines, plus d’autres pièces de tissu plus discrètes que Julien ne découvrirait pas tout de suite. Devant le regard incrédule de son mari, Carole relance la conversation.



Elle s’approche de lui.



Carole tire Julien tout contre elle et pose son oreille sur sa chemise.



Ils restent ainsi quelques instants l’un contre l’autre. Carole se frotte contre son homme, ondulant légèrement son bassin, et Julien ne tarde pas à manifester son excitation au niveau de la ceinture. Puis elle le regarde dans les yeux.



Tout en parlant, Carole pose quelques baisers dans le cou de Julien.



La passion longtemps inassouvie refait surface. Carole et Julien s’embrassent ardemment. Puis Carole pousse son mari contre une chaise. Ses yeux brillent, son sourire se fait mutin.



Carole vient s’asseoir sur les genoux de Julien, excité comme il ne l’avait pas été depuis des mois. Et son état ne va pas s’améliorer au fil des minutes. Entre deux séances de bécotage, Carole lui sussure quelques mots à l’oreille.



N’y tenant plus, Julien déplace immédiatement ses mains sous la jupe de Carole. Celle-ci avait prévu par jeu de ne pas accepter tout de suite et de le laisser mariner, mais Carole est prise à son propre jeu ; la chaleur des mains de Julien sur ses cuisses et ses fesses a raison de son envie de tourmenter ses nerfs. Puis en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Julien défait sa ceinture, ouvre son pantalon puis soulève la jupe de Carole, celle-ci revenant se plaçer à califourchon sur lui. Julien lui embrasse le cou, les épaules, la poitrine tandis que Carole enroule ses bras autour de son cou. Et la partition jouée par l’union de leurs corps dans un rythme endiablé finit comme à la grande époque par un incontrôlable solo de madame.


Dans les années qui suivirent, nos acteurs continuèrent de nombreuses représentations, momentanément interrompues par l’arrivée imprévue mais dignement fêtée d’une petite soeur pour Léa…