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25/02/09
Résumé:  Appelez-moi Xavier. Je m'apprêtais à fêter mon vingt-cinquième anniversaire et, à mon grand désespoir, l'intimité charnelle avec une femme m'était encore inconnue. Trop timide. Tout cela, Sandra le savait déjà...
Critères:  fh fplusag extracon copains odeurs fellation cunnilingu anulingus préservati pénétratio fsodo init -inithf
Auteur : Aliocha            Envoi mini-message
Première lune

C’est une vérité universellement reconnue qu’un puceau naturellement pourvu d’un imaginaire flamboyant, lorsqu’il arpente les rues animées et ensoleillées d’une mégalopole, doit nécessairement brûler d’une fièvre qu’aucun remède ne saurait faire retomber, sinon la perte irréparable de cette virginité qui fait aussi bien sa honte que sa fierté. Avoir les sens en émoi peut être fort agréable, mais pour les timides et les complexés, il n’est point de torture plus subtile que ces délices insupportables de l’attente indéfiniment prolongée… Je te souhaite, secret lecteur, de n’en connaître que les plus exquises heures, sans laisser au bout du chemin tes désirs inassouvis jusqu’au dernier…


Durant de longues, trop longues années, j’étais convaincu que tel devait être mon triste destin. Voir, attendre – et au bout du compte, composer avec la frustration et n’avoir que des fantasmes entre les mains.

Cet enfer, pensais-je alors, durerait éternellement.

Il a pourtant pris fin.


Voici le récit de cet événement qui, il y a cinq ans, marqua le début de ma vie d’homme.



***



Appelez-moi Xavier. Je m’apprêtais à fêter mon vingt-cinquième anniversaire et, à mon grand désespoir, l’intimité charnelle avec une femme m’était encore inconnue. Vous vous imaginez sans doute que, pour en être arrivé là, j’étais probablement affublé d’un physique disgracieux… Pourtant, voyez : je ne suis pas repoussant, je crois même n’être dénué ni de charme, ni de beauté. Mon corps n’offre certes pas au regard les lignes aérodynamiques de l’athlète, mais selon certaines amies dignes de confiance, ma haute silhouette longiligne est loin d’être sans attrait. Non, ma physionomie, aussi banale soit-elle, n’était vraisemblablement pas la cause première de ma solitude. Alors, quoi ? Eh bien, je souffrais d’une timidité maladive qui, entre autres problèmes, m’interdisait d’amorcer la moindre tentative de séduction. Et quand malgré tout une jolie demoiselle minaudait à mon intention – ce qui arrivait parfois –, fuite et panique étaient mes seules réponses. Tenez, il m’est arrivé un jour – je devais avoir vingt et un ans – d’obtenir un rendez-vous avec une certaine Marie-Françoise, aussi brune que catholique, par l’entremise d’un ami commun, Frédéric. Nous nous étions rencontrés lors d’une soirée chez ce dernier. Nous n’avions échangé que des banalités mais elle m’avait tapé dans l’œil et, si j’en croyais Frédéric, elle n’avait manifesté aucune réticence à l’idée de me revoir en tête à tête. Nous sommes allés au cinéma, choisissant d’un commun accord La Fidélité, d’Andrzej Zulawski, elle pour Pascal Grégory, moi pour Sophie Marceau. Marie-Françoise a détesté le film, au prétexte que, en plus d’être hystérique, celui-ci était aussi invraisemblable :



Reproches grotesques. J’aimais au contraire cette espèce de romantisme effréné et décadent. Je tenais déjà La Princesse de Clèves pour l’un des plus beaux romans qui soient. Quoi qu’il en soit, cette séance n’était de toute manière qu’un alibi pour tenter une première approche entre nous. Eh bien, il ne s’est strictement rien passé. Lorsque par hasard nos mains s’effleuraient, nous nous empressions tous deux de les éloigner. Une fois sortis, nous nous sommes quittés poliment et je ne l’ai plus jamais revue.

Lamentable, n’est-ce pas ?


La vérité, chers amis, c’est que je n’ai jamais su m’y prendre avec les filles… J’ai vécu les trois années du lycée comme un calvaire de tentations sans cesse renouvelées ; et mes années d’études comme une échappatoire : spéculer comme un forcené sur l’amour fou dans Lolita ou analyser la structure du roman noir, me permettait de déplacer mes désirs de post-adolescent vers un objet qui, pour être purement fictif, était surtout plus accessible… Du reste, j’avais la certitude, grâce à la littérature, d’en apprendre plus que n’importe quel don Juan sur les choses de l’amour et du sexe. Il faut bien dire que j’ai passé beaucoup plus de temps à la bibliothèque de la fac que dans la chambre de bonne louée par mes parents, où aucune jouvencelle n’a jamais dormi… N’allez pas croire, cependant, que je vivais en reclus ! Plutôt sociable malgré tout, j’ai toujours eu un certain nombre d’amis des deux sexes, et nos activités étaient les mêmes, je suppose, que celles de bien d’autres jeunes gens – si l’on excepte, évidemment, les affaires privées d’une certaine sorte…


Et parvenu à l’âge de travailler, l’ombre de ces affaires rejaillit crûment, comme un retour de flamme. La parenthèse de ma vie amoureuse tardait à se fermer. Ma misère sexuelle m’a sauté à la gorge. La coupe, pourrait-on dire, était pleine… À vingt-cinq ans, au terme d’un parcours universitaire plus qu’honorable et après deux ans de vacations, mes espoirs de connaître enfin l’amour s’amenuisaient comme peau de chagrin. Si je n’avais eu une solide constitution mentale, j’aurais vraisemblablement sombré dans la plus noire dépression. Mais chez moi la sublimation chère à monsieur Freud n’est pas un vain mot, et je dois mon salut à la richesse de mes univers fantasmatiques aussi bien qu’à mes convictions spirituelles et morales. Même forcée, l’abstinence a des vertus que la jeunesse postmoderne serait bien inspirée de méditer quelque peu…


Il me faut à ce sujet vous avouer un autre trait de ma personnalité : en plus d’être désespérément timide, j’étais – et suis toujours ! – animé par un farouche idéalisme. Combien d’hommes, rongés par le célibat forcé ou négligés par une compagne accaparée par les contingences du quotidien, se contentent volontiers d’une aventure d’un soir, sans penser aux conséquences ? En ce qui me concerne, pareil compromis avec mes principes moraux était tout simplement hors de question ! Brader ma virginité, c’était à mes yeux perdre ma dignité d’homme doué de raison et de sentiment. Rien de moins. En vérité je vous le dis : plutôt rester puceau que m’avilir de la sorte !



***



Tout cela, Sandra le savait déjà.

Sandra, c’est ma meilleure amie. Ma confidente, si l’on veut. Cette jeune femme intelligente et gironde – la douceur incarnée – assumait ses formes généreuses avec la sérénité des justes. Sans concupiscence aucune – mais non sans désir, je suppose –, je l’adorais ! Elle était la seule personne au monde avec qui j’osais évoquer librement ma virginité – la seule, également, qui parlait avec moi des choses de l’amour et du sexe en toute simplicité. Souvent, probablement mus par l’écho de lointains appétits non avoués, nous nous amusions à répondre ensemble ou à tour de rôle à tous les tests « sexo », parfois fort impudiques, dénichés sur le net. Bien que ces petites séances ne manquassent pas de me troubler, pour l’essentiel mes intentions à l’égard de Sandra restaient amicales. Oh ! je ne prétends pas n’avoir jamais été traversé de pensées lubriques à son endroit, mais croyez-le ou non, je la considérais avant tout comme une bonne amie. Représentez-vous donc ma chasteté comme une épouse fidèle et discrète qui par sa seule existence traçait un cercle invisible entre les autres femmes et moi. Je me conduisais en société ainsi que l’homme aux noces de cristal – un sourire, la promesse d’un regard, étaient les plus belles récompenses que je pouvais espérer d’une autre.


Mais revenons, si vous le voulez bien, à cette fameuse soirée printanière – celle, donc, de mes vingt-cinq ans.


Ignorant mes (faibles) protestations, et sachant que je n’avais rien organisé pour l’occasion, Sandra m’avait invité à dîner.



Jean-Claude – son compagnon – était absent pour la semaine mais ne voyait aucune objection à ce qu’elle et moi nous voyions en tête à tête, comme nous le faisions déjà régulièrement depuis des années.

Du reste, vous allez rire, je n’étais véritablement envoûté – croyais-je alors – que par les jeunes femmes sorties depuis peu de l’adolescence. Ne cherchez pas trop loin l’origine de cette attirance : d’une certaine manière, j’avais toujours l’âge de mon pucelage ; mon corps réclamait son dû.

Or Sandra était de ces femmes qui portent étonnamment bien leurs rondeurs. Elle était même particulièrement belle ce soir-là ! Pourtant, sa tenue était d’une grande simplicité : ses longs cheveux sombres – pour une fois détachés –, descendaient en cascade sur ses épaules et masquaient en partie le somptueux décolleté de son tailleur blanc dont la forme semblait parfaitement s’adapter à son opulente poitrine ; et son jean rendait un émouvant hommage à ses propriétés callipyges – auxquelles je n’avais jusqu’alors porté qu’une attention distraite…


Si mon imaginaire érotique n’avait pas été presque exclusivement habité par les attributs menus, voire androgynes, des gracieuses étudiantes dont les jupes virevoltaient autour des terrasses des cafés, sans doute n’aurais-je pu nouer avec Sandra des relations aussi franches et amicales.

En somme, notre amitié était aussi sincère qu’elle peut l’être entre un homme et une femme.



***



Nous en étions déjà à notre troisième verre de ce vieux whisky irlandais que nous appréciions tant – elle assise sur un coussin à même le sol, moi confortablement installé sur son sofa – quand la conversation dévia sur un sujet que nous avions déjà évoqué en d’autres circonstances, mais à vrai dire jamais sérieusement.



Je la dévisageai un instant, l’air impassible, et soufflai la fumée de ma cigarette.



Sa tête penchée sur le côté. Ses sourcils interrogateurs. Un lancinant morceau de John Coltrane – Olé.

Et moi, avec ma honte.

Je lui en voulais en un peu de me titiller là où ça faisait mal, mais je décidai d’entrer dans son petit jeu.



Son large sourire s’inclina. Je plantai mes yeux dans les siens.

Courage.



Elle riait. Ses dents étaient blanches. Et cette légère coloration des joues, là : était-ce la chaleur ou bien…

J’ignorai ses provocations.



Nouveau rire. La pointe d’une flamme joueuse dans le miel de ses yeux. Les arpèges de Coltrane branchées sur les zones érogènes de mon cortex.



Un mois. Un jour. Une seconde. Peu importe le temps objectif, seules comptent les expériences vécues. Je ne lui fis pas remarquer que dans mon cas l’abstinence se mesurait à l’échelle d’une vie. D’ailleurs j’étais moins vexé qu’amusé.



Mon compliment ne lui avait pas échappé. Ni la détresse qui s’était infiltrée à mon insu dans ma voix.

Surtout, pas d’apitoiement.



Je tentai de rire. Le résultat fut pitoyable, je crois.

Mais Sandra comprenait vite. Sa pitié était la dernière chose dont j’avais besoin.



Un silence.

Immobiles au centre de l’univers.



Je ne détachais pas mon regard de ses yeux.



Elle paraissait troublée. Elle baissa les yeux, puis me regarda à nouveau.



Trouver quelqu’un ? Je n’y croyais plus.

Touchée par ma soudaine gravité, Sandra vint s’assoir avec moi sur le sofa et, dans l’un de ces élans maternels qui la caractérisent, elle me prit dans ses bras. Je sentais qu’il ne s’agissait pas de pitié, mais d’une authentique affection. Je me laissai accueillir et posai ma joue contre son sein confortable.

Les dernières notes d’Olé s’éteignirent, vite remplacées par A Love Supreme. Coltrane, toujours.

Son parfum capiteux, la chaleur de son corps, m’apaisaient plus sûrement que la plus efficace des décoctions.


Nous ne parlions plus.

Nous étions bien.

Nous nous aimions, je crois.


Ses mains caressaient mes omoplates à travers ma chemise, tandis que les miennes erraient sans but sur le dos de son tailleur. Je goûtais un bonheur inespéré, infantile peut-être, mais d’une intensité inouïe. Et chère lectrice, aucune mauvaise pensée ne me traversait alors l’esprit. Aucune.

Impression béatement régressive de flotter dans une bulle à l’abri de toute souffrance.

Je versai une seule et toute petite larme, non de tristesse, mais de joie, qui glissa sans bruit sur ma joue et vint s’échouer sur son tailleur.


C’est alors qu’il se passa quelque chose d’inattendu, quelque part dans les ombreuses régions de mon bas-ventre. Je venais de prendre conscience de notre intimité inattendue, de l’enveloppante présence de son corps de femme.

Sans crier gare, une monumentale érection assujettit mon pantalon à son ambition démesurée.

Finie, la bulle métaphysique : mon corps, cet idiot, se rappelait à mon bon souvenir.

Je priai pour que Sandra ne s’aperçût point de mon inconvenant état. Je craignais qu’elle se méprît sur mes intentions.

Mais tous mes efforts pour me relâcher furent vains. Plus j’y pensais et plus je bandais.


Après une éternité, Sandra desserra enfin son étreinte et fit mine de se dégager. Je crois qu’elle était aussi surprise que moi de son impromptu câlin. Un peu gênée, aussi.

Je fus bien forcé de me redresser. Je quittai son giron, vérifiant d’un furtif coup d’œil l’étendue des dégâts ; c’était encore pire que ce que j’imaginais. Beaucoup trop visible.

Je tournai vivement la tête vers Sandra.

Trop tard.



Trop tard trop tard trop tard.

Envie de me réfugier sous la mer.

Trop tard.

Sandra pouffa. J’étais rouge de honte.

Je bafouillai.



L’instant d’après, une main d’une douceur infinie me caressait la joue.

L’instant suivant, des lèvres charnues se posèrent sur les miennes.

Et ma chemise fut tirée hors du pantalon. On caressait mon ventre à même la peau.

Et déjà, je haletais.

J’étais une pile atomique dont le réacteur incandescent se dilatait dans mon jean soudain trop étroit.

Nos langues se faisaient la cour, se happaient, s’enroulaient.

Mon premier baiser.


J’avais lu dans un roman des années trente que les japonais répugnaient à embrasser leurs femmes, même dans les moments d’excitation sexuelle. Mon Dieu, comme je les plaignais !


Et ses doigts affamés flânaient sur mon maigre torse, y déclenchant des frissons électriques.

Ma main droite quitta le dos de son tailleur pour se poser sur son sein, toujours à travers l’étoffe. Sandra gémit et m’embrassa de plus belle, s’efforçant maladroitement de déboutonner mon pantalon.

Quand elle y parvint, mon caleçon contenait difficilement mon désir.

Mais le caleçon fut baissé, lui aussi. Un sexe au bord de l’explosion en jaillit.

Mon gland était humide.


Sandra déposa un tendre baiser dans mon cou.

Je ne sais pas si c’était l’adrénaline.

Je ne sais pas si c’était l’amour.



Cette amante qui me glissait à l’oreille :



Pour ma part, j’étais bien trop tétanisé pour lui répondre. J’avais suffisamment à faire avec ma propre moralité pour m’inquiéter de celle de ma partenaire adultère. Toute mon attention était en outre mobilisée pour empêcher la catastrophe qui se profilait. J’avais même cessé de la peloter.

Sandra dut sentir l’état avancé de mon excitation, car elle délaissa mon sexe et prit mon visage entre ses mains pour un nouveau baiser enflammé.



Me détendre ? Elle en avait de bonnes.

Puis, déboutonnant ma chemise :



Je m’exécutai de bonne grâce, et me retrouvai seulement vêtu de ma chemise ouverte. Mon sexe paraissait énorme.

Alors Sandra s’agenouilla par terre, entre mes jambes.

Bizarre sentiment d’irréalité.



Elle les soupesa. Je les avais lourdes.

Elle prit alors entre ses lèvres mon testicule gauche – le plus bas – et se mit à le taquiner du bout de la langue.

Je manquai m’évanouir. Je m’en sortis par un long gémissement.



Je crois qu’elle parlait de ma queue, le long de laquelle sa langue remontait lentement, très lentement, s’attardant sur une veine, puis sur une autre, et, aidée de ses lèvres ourlées, suçotant la base de mon gland.

C’en était trop.

À mes tressautements et à mon souffle bruyant, Sandra comprit que j’allais jouir, mais plutôt que de s’écarter, elle se mit à couiner, m’empoigna fermement et poursuivit de plus belle ses suçotements à la base du gland.


À peine le temps de lâcher un râle annonciateur, et déjà mon plaisir nous inondait en jets saccadés.

En me branlant doucement, Sandra recueillit mon fluide avec bonté sur ses doigts bien vite englués, sur ses lèvres, sur sa joue, et jusque dans ses magnifiques cheveux d’un brun presque noir. Un petit rire joyeux accompagnait chacun de mes spasmes.


Temps suspendu.



***



Je devais avoir l’air hagard, le visage et le sexe écarlates, le souffle court, et ma blanche et abondante semence peignant les traits radieux de ma tendre initiatrice. Il y en avait même sur son tailleur.

J’avais honte de m’être ainsi laissé aller, de n’avoir pu maîtriser mon plaisir.



Mais elle me coupa aussitôt, les doigts tendus vers moi (son autre main enserrait encore mon sexe, qui ne débandait pas vraiment).



Pas de doute, cette fille était une perle. Même constellée de sperme, elle réussissait à me mettre à l’aise – ce qui n’était pas un mince exploit.

Je lui rendis son sourire.



***



Après quelques instants de grâce, Sandra revint s’asseoir à mon côté. Quand elle s’approcha pour m’embrasser, j’encaissai de plein fouet l’odeur chaude et un peu âcre de mes débordements. Mais mon hésitation ne dura qu’un instant et j’acceptai son baiser comme un don du ciel, m’appliquant même à aspirer consciencieusement les coulées blanchâtres de son visage, désormais mêlées à nos salives en fusion. Ce n’était pas mauvais. Seulement surprenant.



Accélération cardiaque.



Soumis à la volonté de ma déesse, je m’exécutai. Je lui ôtai son tailleur maculé, lui laissant son soutien-gorge en dentelle. Son ventre rond et doré me mit en appétit. Je lui accordai quelques cajoleries du bout des lèvres, puis la débarrassai de son jeans.

Sa culotte était blanche, elle aussi. La dentelle ne masquait qu’en partie la sombre toison de son pubis.



S’ils n’étaient pas aussi gros que je les imaginais, ses seins restaient d’un volume appréciable – plus lourds que ceux que j’empaumais dans mes rêves humides. Ses aréoles étaient sombres, très brunes, et ses tétons pointaient.

Quant à moi, je ne débandais pas.



Ils étaient chauds, doux et moelleux. Penché sur elle, je jouai avec les tétons, les roulant entre les doigts, les effleurant de la pulpe du pouce ou de l’index ; je pelotai tantôt doucement, tantôt frénétiquement. Sandra gémissait d’aise.



J’enveloppai ses tétons durcis entre mes lèvres, l’un après l’autre, leur accordant les faveurs de mes baisers.



M’entendre traiter de puceau m’excitait.

La situation l’excitait aussi, manifestement : quelque part là-dessous, de petits bruits humides se firent entendre, aussitôt suivis d’étranges effluves, à la fois très forts, presque piquants – et très doux. J’en avais déjà senti l’écho ténu, des années auparavant, lorsque j’avais reniflé en cachette les petites culottes d’une copine de lycée – la sage Agathe –, dénichées dans une panière de linge sale. Mais cette fois, c’était différent, infiniment plus enivrant.


D’un coup d’œil, je vérifiai ce que j’avais déjà deviné : serrée entre ses cuisses, la main de Sandra bougeait.

Vision édénique !

Je voulais voir ça de plus près.

Je dirigeai alors mes baisers plus au sud. Je m’attardai à nouveau sur son ventre moelleux, mais mon impatience l’emporta – ma langue vint à la rencontre de ses doigts en mouvement. Je les lapai timidement.

Sandra m’ordonna de continuer.



Je répondis par un grognement.

Ses doigts étaient trempés, pleins de cette essence dont je découvrais maintenant le goût.

Je les léchais activement comme j’aurais léché son sexe.

Elle se cambrait, se tortillait, lâchait de petits cris.


J’eus l’impression qu’elle allait jouir – qu’en savais-je, du haut de mon inexpérience ? –, mais elle me souleva le menton et me demanda de revenir m’asseoir.

J’obtempérai.

Elle se pencha vers moi.

Nos langues s’entrelacèrent à nouveau – léger arrière-goût de sperme ; exquise saveur de sa chatte recueillie sur ses doigts.

Au même moment, sa main guidait la mienne vers sa petite culotte.

Sous la dentelle je pouvais sentir ses chairs gonflées et trempées. Je la caressai non sans maladresse sans doute, mais avec une douceur, une fougue et un manque d’assurance qui apparemment n’étaient pas pour lui déplaire.


Très vite, je contournai la dentelle pour plonger au cœur du maelström – à l’origine du monde.

Mon Dieu, Sandra était vraiment toute mouillée !

Et, mon Dieu, je n’y étais pas pour rien !


Elle gémit :



Elle s’allongea sur le sofa. Je m’installai à genoux et remontai ses cuisses au maximum.

Devant moi s’ouvrait la merveille de la création. À l’orée d’un bois joli de poils drus et noirs, la vulve de Sandra s’abandonnait à ma convoitise. Ivre d’excitation, je la contemplai quelques instants. Entre ses grandes lèvres brun-rose, qui avaient l’air enflées, tout n’était que chairs humides, muqueuses délectables où je brûlais de me réfugier tout entier.


Un peu plus bas se nichait un autre pli dont je m’approchai doucement.

Mon nez s’immergea dans son intimité – et en fut immédiatement imprégné. Déferlement liquide.

Le nez dans son sexe, ma bouche se retrouva au contact de son petit trou, que j’embrassai avec passion.



Je reculai un peu.



Je repris ma caresse. Mes lèvres avides s’amourachèrent. Audacieuse, ma langue lécha et virevolta.

D’une vive écume j’inondais son cul !

Mon visage extatique aurait désormais, imprimé dans sa chair, l’odeur piquante de la croupe de Sandra ouverte sous ma langue comme une rose, creux délicat en désir d’être comblé. Hosanna !


Elle se cambrait… écartait instinctivement les fesses… se tortillait… Et je lui suçais goulûment l’anus, telle une glace à la mûre un soir d’été.

Le goût en était fort, poivré, ensorcelant. Il frémit sous ma langue qui, rendue folle par ce violent afflux de nouvelles sensations, voulait en forcer l’entrée.


Je m’éloignai de dix centimètres…

Scellées à mon visage, les odeurs mêlées de sa mouille, de son cul et des souvenirs de mon foutre me faisaient presque suffoquer. Sa raie dégoulinait de salive – aussi mouillée désormais que sa chatte encore inoccupée…


Je glissai une main entre ses fesses… massai un peu son doux orifice… et, sans trop savoir pourquoi, y enfonçai soudain une phalange.

Mon audace m’étonnait moi-même.



Ma Sandra expirait bruyamment.

Mon majeur s’enfonçait inexorablement en elle. Je l’y laissai quelques instants. Son cul était un peu serré, mais merveilleusement accueillant.


Je ressortis mon doigt et recommençai avec mon pouce, plus court, mais aussi plus épais. Je le lui enfonçai complètement.

Gémissements.

À intervalles réguliers, je suçais mon doigt pour assurer à ma partenaire un confort maximal. Sandra n’opposait aucune résistance.

Afflux de saveurs contradictoires.


Je lui branlai le cul un moment de cette manière – bruits humides, halètements –, avec l’un ou l’autre doigt, parfois deux, m’arrêtant seulement pour la laper sans pudeur, pour m’immerger encore un instant dans sa moiteur infernale et sucrée.


Alors seulement, mes lèvres se prirent d’amour pour son sexe.

Je délaissai son cul un instant et déposai un baiser entre ses grandes lèvres gorgées du désir qui déposait sa rosée sur la forêt avoisinante.

Je donnai un coup de langue sur sa crête frémissante et trempée.

Elle couina.

Un autre coup de langue.

Un autre cri.

Ma langue se faisait tantôt large et souple, léchant la chatte intégralement, tantôt dure et pointue, sur le clitoris.

Sandra hululait sous mes caresses.


Tandis que je la léchais, buvant l’élixir à sa source, mon pouce revint prendre sa place dans son fondement.

Soupir d’aise.

Sans doute aurais-je pu la faire jouir ainsi, mais j’avais autre chose en tête.

Je me redressai et vint m’accroupir à sa hauteur.



Elle me repoussa gentiment et se leva.



Belle, ronde et nue – je remarquai un grain de beauté en bas de son dos, juste avant la naissance des fesses –, elle disparut dans sa salle de bains, d’où elle revint quelques secondes plus tard avec, dans les mains, une boîte de préservatifs et un petit objet cylindrique que je supposai être un tube de lubrifiant.



Elle s’allongea à plat-ventre sur le sofa, m’offrant le spectacle unique de sa croupe de Vénus Hottentote.

Je lui avais d’ores et déjà érigé mon odalisque ; j’allais maintenant la célébrer !


D’abord, la capote. Une bonne marque, bien souple, bien lubrifiée.

Ensuite, une noix de gel. Ne pas lésiner. Bien étaler.

J’étais bien dur. Tout était prêt.

Je m’accroupis au-dessus du cul splendide de Sandra.

D’une main, je guidai mon sexe entre ses fesses, fouis à la recherche du creux brûlant et tentai d’y pénétrer.

Ça résistait.



Alors je poussai plus fort.

Je la pénétrai d’un coup, de quelques centimètres. Juste le gland. À l’autre bout : un couinement de surprise.

Son cul avait englouti mon gland. Et un peu plus.



Tout tremblant, je m’enfonçai lentement, très lentement, centimètre par centimètre, forçant ses sphincters et profitant des sensations inouïes procurées par les muqueuses de son rectum.

Quand Sandra se raidissait, je m’arrêtais un moment, avant de reprendre mon inexorable progression.

Elle souffla.



D’un coup de rein supplémentaire, je fus complètement en elle.

Divine sensation.

Je commençai un lent va-et-vient. Je me retirais presque complètement à chaque recul, tout doucement, avant de la pénétrer à nouveau jusqu’à la garde, lui arrachant des cris.



La crudité de ses paroles me fit tant d’effet que je dus m’immobiliser pour reprendre mon souffle. J’entendais en profiter au maximum.


Quand l’alerte fut passée, je repris ma danse lascive.

Bientôt j’accélérai le mouvement. Sandra criait à chaque coup de rein.

Toujours accroupi sur elle, je m’agrippai à ses hanches.

Je lui baisais le cul en profondeur et sans retenue. Ça chauffait sévère dans ses tréfonds qui tantôt m’aspiraient tantôt m’expulsaient.



Je ralentis la cadence.

Je coulissais lentement entre ses fesses. Ça sentait le cul, la sueur, la mouille et le musc !

Et ses doigts qui, je le voyais bien, caressaient sa vulve !


Malgré mon orgasme de tout à l’heure, j’étais déjà à deux doigts d’exploser.

Alors je me calai instinctivement au plus profond d’elle, m’arrimant à son épaule d’une main, à sa hanche de l’autre. Je me tins immobile quelques secondes…

… et donnai un dernier coup de rein.


Une lave brûlante déchira mes entrailles – « Ah ! » – si fort que je sentis les parois de son – « Ah ! » – de son cul, rouler contre les – « Ah ! » – contre les vagues de sperme qui – « Ah ! » – déferlèrent dans la capote !



Enfin je m’écroulai sur son dos.

Respirations lourdes. Déferlement d’odeurs.

Sandra tourna la tête pour me regarder. Elle grimaçait un peu – de douleur ou de plaisir, sans doute un peu des deux –, mais ses yeux rayonnaient de contentement…


Nul n’osait rompre le silence, seulement marqué par nos souffles.

Le vide se fit dans mes espaces intérieurs. Je m’évadai – éternité subjective.

Puis le vide se défit. Je déposai un baiser sur son cou et, avec d’infinies précautions, je me retirai de son rectum.


Elle se retourna et se mit sur le dos. Sur son front et entre ses seins, des petites rougeurs étaient apparues.



Je crois que ça ressemblait au bonheur.



***



Nous prîmes ensemble une douche au citrus aussi chaste qu’agréable (la force de ce « nous » est inimaginable – il a changé ma vie).


De retour dans son salon – je suppose que la chambre était trop symboliquement liée à Jean-Claude pour y consommer l’adultère – et dans une tenue plus décente, nous prîmes une petite collation – nouilles sautées à l’huile pimentée – avant de reprendre la bouteille de whisky où nous l’avions laissée.

Il devait être vingt et une heures.



J’aimais l’allure que lui donnait son air incrédule. Adorable Sandra.



Elle jeta un coup d’œil à ma braguette toujours aussi tendue.



Elle sortit ma queue et commença à me branler.

J’étais bien.

Je respirais bruyamment

J’étais déjà sur le point de jouir.



Elle s’installa à genoux à mes pieds et me prit dans sa bouche.

Sa langue jouait avec le gland…

Ses joues m’aspiraient…

Ses doigts me branlaient…

Et je me répandis en jets saccadés contre son palais.



***



Nous restâmes comme ça un moment, ma verge entre ses lèvres, sa tête posée sur mon ventre.

Sandra ne semblait pas vouloir abandonner ma queue, qu’elle suçait toujours tout doucement. Je ne bandais plus qu’à moitié, mais ses caresses restaient très agréables.

À mesure que sa fellation se faisait de nouveau plus remuante, mon érection reprenait du poil de la bête.


Alors elle ôta ses vêtements, m’enfila un préservatif et s’installa à califourchon sur moi.

D’une main, elle m’introduisit dans son jardin d’Éden.

C’était doux, chaud et humide. J’entrai en elle comme l’esquimau à la vanille dans une bouche avide.

D’ailleurs je fondis au moins aussi vite.


Nous fîmes l’amour tendrement, c’était doux. Ça n’avait plus rien de trivial. Quelque chose à voir avec la tendresse, peut-être.

Nous jouîmes rapidement, ensemble.



Un rayon d’argent illuminait son ventre.


Dehors, la vie m’attendait.