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Temps de lecture estimé : 21 mn
15/03/09
Résumé:  Couple un peu blasé de leur vie au quotidien tente de mettre un peu de piquant...
Critères:  fh ffh 2couples grp couple couplus extraoffre boitenuit danser amour dispute voir vidéox massage pénétratio échange québec -couple -entrecoup -groupes -boitenuit
Auteur : Gypsy  (Femme dans la trentaine, rêveuse, artiste)            Envoi mini-message
Histoire d'un vieux couple

Carole, 37 ans, belle rouquine aux yeux verts, 5’6’’, 125 livres. Elle est commis de bureau et travaille à temps plein dans une firme comptable. Entre son train-train quotidien (métro-boulot-dodo), elle prend des cours de peinture à l’huile sur toile pour se détendre et décrocher de ses habitudes plutôt rationnelles et demandant beaucoup de jugeote.


Stéphane, 39 ans, grand brun avec un début de calvitie, yeux bleus, corps plutôt athlétique, ébéniste travaillant à la maison familiale. Stéphane joue au hockey chaque jeudi soir avec ses chums. Après la partie ils vont tous prendre une bière à la brasserie.


Carole et Stéphane sont ensemble depuis maintenant 18 ans. Parents de deux enfants, Chrystelle 4 ans et Nicolas 11 ans. Un couple bien ordinaire vivant en banlieue de Montréal dans un petit bungalow. Considéré comme un couple de classe moyenne, ils vivent en tant que conjoints depuis plus de 15 ans. Ils adorent recevoir parents et amis tous les week-ends. Ils se partagent les diverses tâches ménagères et préparent habituellement les repas à deux en supervisant les devoirs du plus vieux.


Leur relation a toujours été stable, sans trop de remous. Ils arrivent assez bien à se parler et à régler leurs différends au fur et à mesure qu’ils surviennent. Ils partagent le même genre d’activités ; l’été, presque à chaque fin de semaine, ils font du camping dans divers coins de la province. L’hiver, ils pratiquent divers sports en famille, ski de fond, raquettes, patin à glace.


En apparence aux yeux de leur entourage, tout semble bien aller entre eux. Par contre, la réalité en est tout autrement. Depuis l’arrivée de la cadette leurs relations sexuelles semblent s’espacer de fois en fois. Avant la venue des enfants, Carole et Stéphane avaient une fréquence de cinq ou six fois par semaine. Après la première naissance il y a onze ans, ce rythme a passé à deux ou trois fois par semaine. Mais depuis quatre ans, les relations se font attendre parfois quelques semaines, voire quelques mois…


Ils sont conscients de la situation. Carole aimerait bien être en mesure de se rapprocher de lui plus souvent, mais elle se sent tellement absorbée par tout ce qu’elle a à faire qu’arrivée dans l’intimité, elle est exténuée et préfère dormir. Quant à lui, il s’en plaignait au début et en est venu à s’habituer au rythme des élans de sa douce.


Un après-midi que Carole rentre plus tôt du bureau, elle entreprend de faire du lavage, les paniers à linge sale débordent. Dans la salle de lavage, en déplaçant la boîte de savon, elle trouve cachée derrière, une cassette vidéo de location. Elle se demande bien ce que cette cassette fait là, elle la prend et constate le nom du film : « Pénélope la salope ».


Elle est surprise tant par le fait que Stéphane regarde ce genre de truc mais doublement surprise qu’il se cache pour le faire. Elle entend la porte de la cuisine s’ouvrir, Stéphane arrive de son atelier, elle s’empresse de remettre la cassette à l’endroit où elle l’a trouvée.


Carole se demande si elle doit se taire et faire comme si elle n’avait rien vu, ou si elle doit questionner Stéphane sur la découverte qu’elle vient de faire.


Stéphane est très étonné de voir que Carole est déjà rentrée. Il s’apprêtait à prendre une pause-café-télé quand il l’aperçoit sortant de la salle de lavage. Elle lui explique que son patron lui a donné le reste de l’après-midi pour la remercier d’avoir résolu une grosse affaire de fraude chez leur plus gros client.


Comme elle ne connaît pas les allées et venues de son conjoint durant le jour, elle lui demande à quelle heure il va habituellement prendre Chrystelle à la garderie, il lui répond « dans plus d’une heure et demie ». Elle lui sourit et lui offre de lui préparer son café, qu’il peut déjà aller s’installer dans son fauteuil et se relaxer, elle lui apportera sa tasse dès qu’elle sera prête.


Stéphane est très mal à l’aise, elle est arrivée juste au moment où il s’apprêtait à jouer solo devant son film porno. Il a l’impression de s’être fait prendre la main dans le sac. Il se demande si elle a trouvé la cassette mais n’ose pas lui demander.


Il s’installe dans le fauteuil, remonte ses pieds, couche sa tête et ferme les yeux. Il se détend. Pendant ce temps-là, Carole en profite pour aller récupérer la dite cassette et prépare le café de Stéphane. Elle passe au préalable par sa chambre et enfile quelque chose de plus confortable que son tailleur, c’est-à-dire une très grande chemise blanche, rien d’autre…


Elle passe ensuite à la salle de bain, refait son maquillage rapidement, brosse ses cheveux et retourne verser le café, cassette sous le bras. Elle entre avec son cabaret dans le salon et y trouve Stéphane assoupi devant les nouvelles du sport. Il sursaute et se réveille en sursaut dès qu’il sent sa présence. Elle dépose son cabaret devant lui sur la table du salon, lui faisant entrevoir le haut de ses cuisses. Stéphane se demande ce qu’il se passe. Ça fait déjà un bail que Carole ne l’aguiche plus de la sorte… Elle lui tend sa tasse de café et lui propose de regarder quelque chose de spécial à la télé.


Elle se dirige vers le magnétoscope et y insère la cassette. Stéphane se rend compte assez rapidement que Carole a trouvé ce qu’il avait caché et que c’est ce qu’ils s’apprêtent à regarder. Elle va s’installer sur le divan juste à côté lui, le regarde du coin de l’œil avec un sourire coquin. Au bout de quelques minutes de visionnement il va la rejoindre sur son canapé et le désir monte en eux comme du feu. Le volcan vient bientôt assouvir leurs désirs charnels…


L’après-midi passe très vite, il est maintenant l’heure d’aller chercher la petite à la garderie, Stéphane s’en occupe. Nicolas ne devrait plus tarder à arriver non plus en autobus scolaire. Carole remarque que le clignotant sur le répondeur signale qu’il y a des messages.


Elle appuie sur le bouton pour en faire l’écoute. « Oui monsieur Canon, c’est Annick. Je voudrais seulement vous dire que vous avez reçu du courrier dans votre case postale », bip !… Carole se demande bien pourquoi une fille téléphone chez eux pour aviser son conjoint qu’il a reçu du courrier dans une case postale. Pourquoi une case postale ? Ils reçoivent la poste directement dans la boîte aux lettres…


Nicolas entre au même moment dans la cuisine, il est surpris et content de voir que sa mère est déjà là.



Elle sort et se dirige en trombe vers l’atelier.


Elle entre dans la pièce, s’immobilise au beau milieu et se demande ce qu’elle pourrait bien trouver d’intéressant. La tête lui va à cent miles à l’heure, elle se sent coupable d’en arriver à douter de son conjoint, mais c’est plus fort qu’elle, elle veut savoir ce qu’il se passe, elle veut savoir à tout prix ce qu’il lui cache… Elle n’a le temps de faire aucune recherche que déjà l’auto de Stéphane entre dans le stationnement.


Elle regarde au travers du rideau pour s’assurer que Stéphane ne s’en vient pas à l’atelier. Elle le voit plutôt entrer avec Chrystelle directement dans la maison. Elle désire à tout prix savoir ce que Stéphane lui cache. Elle balaie la pièce du regard, s’arrête sur l’armoire d’outils, la clé est dans la serrure. Elle ouvre les deux portes de métal et trouve des outils pour travailler le bois, rabots, limes, chevilles, rien de suspect à ses yeux. Elle ouvre le tiroir du bas, trouve une boite noire en plastique, elle la prend et l’ouvre. À sa grande surprise, des enveloppes décachetées, des dvd et un tas de revues pornographiques toutes boudinées.


Elle prend une des enveloppes adressées au nom de son conjoint et en retire le contenu. C’est une lettre provenant de « Cupidon Inc. », agence de rencontre clandestine et confidentielle confirmant une demande d’inscription. Carole n’en croit pas ses yeux, elle regarde ensuite la date et constate qu’elle a été écrite trois mois auparavant. Elle continue d’éplucher le reste de la boîte et y trouve des correspondances de l’agence, des descriptions de filles ainsi que ce qu’elles recherchent.


Carole est sous le choc d’apprendre que son mari lui ment, lui joue dans le dos. Elle est bien consciente que leurs relations sexuelles se font rares mais de là à aller voir ailleurs… Elle se demande depuis quel moment cela dure ? S’il a fait déjà des rencontres ? L’a-t-il déjà fait avec une autre ? S’est-il protégé ? Va-t-elle attraper des maladies ?


Elle poursuit ses rechercher et prend un des magazines « Québec Erotique » tout boudiné, regarde la page pliée, c’est la section des petites annonces classées : Bar de danseuse « Le Dixie Coc » en vedette cette semaine la top porn star Ann Nick ! Des poupées gonflables à vendre de modèle jumelles suédoises, des vidéos de toutes sortes à vendre : lesbiennes, hétéros, travestis, gays… Elle n’en revient tout simplement pas. Elle est consternée, atterrée…


Elle continue d’éplucher ces petites annonces et remarque que quelques-unes sont marquées d’un cercle rouge, probablement encerclées par Stéphane :


« Jeune femme cherche… Couple désire ménage à trois… » En fait pleins d’annonces sont encerclées, toutes plus explicites les unes des autres. Dans la marge, des numéros de téléphone que Stéphane a écrits, des prénoms de femmes, d’hommes. Carole s’écroule sous le poids de ce qui vient de lui tomber dessus, elle se met à pleurer et crie au désespoir.


Stéphane entend les sanglots et les cris de sa douce et arrive en courant dans l’atelier. Il la voit par terre avec la boîte dans les mains, et une telle haine dans les yeux… C’est à ce moment qu’il réalise qu’elle vient de découvrir ce qu’il lui cachait, son secret.


Il se jette à genoux devant elle et lui dit :



Elle lui en veut et lui répond :



Elle sanglote de plus belle.



Stéphane s’en veut terriblement de voir Carole pleurer de la sorte, il voudrait la consoler, lui expliquer ce qu’il se passe, mais elle ne veut rien entendre. Au bout d’un moment il sent qu’il ne peut rien faire. Il se lève et se dirige vers la porte qui mène à la cuisine pour rejoindre leurs deux enfants. Il la laisse là, il a compris qu’elle a besoin de rester seule un bout de temps.


Au bout d’une heure, Carole reprend ses esprits, prend une grande inspiration et se décide de rentrer à la maison. Les enfants sont dans le salon à regarder la télé et Stéphane prépare le souper. Après tout, la terre n’arrêtera pas de tourner, ils doivent quand même manger.


Carole a les yeux tout enflés, comme si elle venait de boxer et avait perdu au premier round. Elle regarde Stéphane et lui demande s’ils peuvent sérieusement se parler ce soir, quand les enfants seront couchés. Honteux et résigné il hoche la tête.



Carole va saluer les enfants. Quand Nicolas et Chrystelle l’aperçoivent, ils se dirigent vers elle, la prennent par le cou, et Nicolas lui demande gentiment :



Elle se dirige vers la salle de bains, comme un vrai zombie, tout se bascule dans sa tête. Que va-t-il se passer ? L’aime-t-il encore ? Est-ce une mauvaise passe ? Prévoit-il de les quitter ? A-t-il déjà quelqu’un d’autre dans sa vie ? Pourquoi n’a-t-elle rien vu venir ? Qu’est-ce qu’elle a fait pour mériter ça ? Était-ce prévisible ?


Une fois les enfants couchés, Stéphane et Carole s’installent dans la cuisine afin de discuter de l’avenir de leur couple. Elle se sert un verre d’Amaretto sur glace, lui en offre un, il l’accepte. Elle s’assoit en face de lui et attend qu’il daigne la regarder. Elle a les yeux vitreux et enflés comme des poches de thé. Il fixe le milieu de la table, n’ose même pas affronter son regard.


Au bout de quelques minutes, ils bafouillent tous les deux en même temps… Carole reprend :



Stéphane prend alors une grande inspiration et commence à dire à son interlocutrice que depuis la naissance de leur petite dernière, il la sent s’éloigner de lui de plus en plus, elle ne le touche plus ou presque plus, ils sont entrés dans le moule de la routine, celle qui tue les couples… Il se sent nécessaire au foyer seulement en tant que pourvoyeur, elle n’a pas besoin de lui, elle se suffit à elle-même et ne lui démontre jamais de désir…


Il prend une pause, une gorgée et poursuit en lui disant qu’il n’a pas connu d’autres femmes avant elle, ils étaient si jeunes quand ils se sont rencontrés, se sont unis, il ressent le besoin de faire des expériences… Il lui assure qu’il n’a rien fait de concret jusqu’à présent, seulement par écrit ou en pensées. Il n’a jusqu’alors fait aucune rencontre, il ne sait même pas s’il en a réellement envie et se demande s’il a fait ça justement pour être pris la main dans le sac afin d’attirer l’attention de sa douce… Elle le regarde froidement, complètement assommée par tout ce qu’elle entend, elle ne l’interrompt pas, attend patiemment qu’il ait terminé ce qu’il a à dire… Il arrête, enfile une autre gorgée d’Amaretto et enchaîne :



Stéphane se met à pleurer comme un bébé. Il n’arrête pas de pleurer, Carole ne l’a jamais vu en 18 ans de fréquentation dans un tel état. De le voir comme ça la perturbe, l’ébranle, l’anéantit totalement et elle se met à pleurer avec lui. Elle le croit sincère. Ils pleurent comme ça, chacun à leur coin de table avec leur mal, leurs craintes, leurs besoins, leurs raisons propres à chacun…


Un moment donné Carole réussit à se ressaisir, regarde Stéphane au-dessus de la table, se lève et se dirige vers lui. Elle prend sa tête et la pose contre son ventre, il l’entoure de ses bras et pleure ainsi comme un bébé en lui bafouillant entre deux sanglots :



Elle le console et se dit qu’elle doit être forte, elle fait rapidement l’inventaire de sa vie, elle a une famille, deux enfants, une maison, elle ne peut pas tout perdre sur un seul coup de tête. Elle va trouver une façon de s’en sortir, il le faut ! Pour son bien-être à lui, à eux, à elle…


Elle se penche devant Stéphane, lui prend doucement le visage et lui dit :



Rendus où ils en sont, Stéphane n’a plus rien à perdre et ils le savent, le mal est déjà fait, il n’a qu’à lui dire non et tout est fini, mais il hoche la tête et lui dit :



Elle poursuit :



Stéphane lève les yeux et regarde Carole, il est tout étonné et la questionne :



Stéphane tout étonné n’en revient tout simplement pas. Lui qui croyait la connaître ! Comment se fait-il qu’elle ne lui a jamais parlé de ça en 18 ans ? Il se dit que dans le fond lui aussi a bien gardé son jardin secret.


Stéphane lui sourit, semble lui dire du regard « toi, tu m’étonneras toujours », elle lui remet son sourire accompagné de son regard de chatte. Il se lève et la prend dans ses bras, lui murmure à l’oreille :



Il n’attend pas sa réponse et lui enlève fougueusement sa chemise. En moins de quelques secondes, elle est installée sur la table de la cuisine et il prend le temps de savourer langoureusement son dessert, son cou, sa poitrine, son bas-ventre…


Ce soir-là, ils font l’amour comme ils ne l’ont jamais fait auparavant, passionnés, sans aucun geste calculé, instinctivement, aucune préméditation, sans attente de jouissance, l’abandon total de tous leurs sens… Leurs corps vont et viennent au rythme de leurs respirations, langoureusement, dans le plaisir, l’extase, les caresses, les baisers sauvages, dans l’intensité de leur union. Elle gémit, le cœur de Stéphane bât la chamade, les reins de Carole en redemandent, elle courbe les hanches, comme c’est bon… Leurs souffles courts montent en intensité, accélèrent et finissent à l’unisson pour le périple du crescendo final.


Ils reprennent leurs souffles, sourient et s’esclaffent de rire, ils n’en croient pas leurs yeux, emportés dans un tel élan qu’ils ont fait l’amour sur la table de la cuisine. Elle aurait très bien pu céder sous leur poids et leurs ébats. Ils rigolent en apercevant le verre d’Amaretto tombé sur le plancher, cassé en mille morceaux. Constatent ensuite que les glaçons n’ont même pas eu le temps de fondre… Ils ramassent les dégâts, le cœur un peu plus léger que cet après-midi. Comme ils sont tous deux exténués par toutes les émotions vécues de la journée, ils vont se coucher et dorment enlacés toute la nuit.




Le week-end arrivé, Carole débute ses recherches sur Internet afin de trouver des sites de rencontres pour les couples, sites pour échangistes, swingers, homosexuels, lesbiennes, gays, enfin tout y passe. Stéphane épluche ses revues de Québec Erotique, parcourt les petites annonces à nouveau, mais cette fois-ci, il s’attarde sur celles adressées aux couples.


Quand les enfants sont couchés, ils se retrouvent en tant que couple, lui, elle, eux. Ils ont l’impression de revivre le début de leur relation à nouveau. Comme une seconde lune de miel, ils s’amusent ensemble, se taquinent, s’aguichent à nouveau, font des jeux de rôle afin de se séduire et font l’amour comme si c’était la toute première fois. Elle ressort ses négligés qui lui vont encore à ravir. Il la désire à nouveau comme au tout premier jour où elle l’a conquis, il y a 18 ans.


Ils poursuivent leurs recherches ensemble, de ce qui pourrait agrémenter leurs appétits et désirs de conquérir l’inconnu, assoiffer leur sécheresse d’expériences nouvelles. Carole réussit à dénicher via Internet un site où il est possible de parler en direct avec d’autres couples qui vivent le même genre de situation. Ils échangent un brin de conversation avec les uns, échangent des photos avec les autres, ils créent des liens assez intimes avec certains, ils finissent par converser avec des gens par téléphone.


Un moment donné Carole fait la connaissance de deux couples avec lesquels Stéphane et elle semblent avoir beaucoup d’affinités. Ces deux autres couples n’en sont toutefois pas à leurs premières expériences de la sorte, et afin de les rencontrer, ils se donnent tous rendez-vous dans un endroit neutre où ils pourront faire plus ample connaissance, danser et prendre un verre, dans une ambiance décontractée : un club échangiste situé à Montréal, le « Cœur à Corps ».


Carole et Stéphane s’organisent et trouvent une gardienne pour le samedi soir. Ils sont tous deux très intrigués de savoir ce qu’il peut bien se passer dans ce genre de place ; curieux, ils ont hâte de savoir, et en même temps ils ont peur. Peur d’y prendre goût. Peur de tomber amoureux d’un ou d’une autre. Peur de voir leur conjoint dans les bras de quelqu’un d’autre. Peut-être que ce sera excitant, peut-être pas…


Le soir venu, Carole s’habille en jupe noire longue et fendue sur le côté, comme elle se l’était fait recommander par Manon et Étienne, l’un des couples qu’ils vont rencontrer. Elle prend le temps de se faire manucure, pédicure, maquillage, coiffure, bref elle met le paquet ce soir-là, pour être femme, sensuelle, sexuelle, elle désire et se sent très provocante. Comme aucun jean n’est toléré, Stéphane, quant à lui, revêt son plus beau pantalon et une chemise décontractée.


Durant le trajet, Stéphane et Carole s’entendent sur certains points par rapport à la soirée qui s’annonce :



Ils sont tous deux très anxieux et curieux de visiter ce genre de place qualifiée « underground ».


Arrivés sur place, un homme attend à la porte, leur demande de remplir un formulaire afin d’adhérer au club, ils payent leur cotisation, signent le livre d’admission et laissent leurs manteaux au vestiaire. En entrant dans la salle, ils remarquent des miroirs accrochés sur tous les murs, du tapis rouge partout sauf sur le plancher de danse, qui fait presque la moitié de la salle, sofas de cuir, l’ambiance est à la fête, les gens dansent, rigolent, échangent des discussions. Carole remarque qu’effectivement toutes les femmes portent des jupes.


Ils rejoignent les deux couples qu’ils sont venus rencontrer : Manon et Étienne, deux Bretons à la fin trentaine, de belles apparences ainsi que Carl et Valérie, deux Québécois au début de la trentaine, de très belles apparences aussi. Ils s’installent tous ensemble dans un coin de la salle. La musique est bonne et propice à la danse ; aussitôt installées, les femmes déposent leurs sacs à main et se dirigent vers la piste de danse.


Carole remarque que contrairement aux autres discothèques qu’elle a connues, les gens dansent très rapprochés les uns des autres, se frôlent, s’aguichent entre eux. Mais comme souvent ailleurs, les femmes vont à la salle de bains deux par deux et parfois y demeurent plus longtemps qu’à l’accoutumée. Elle est curieuse et va voir ce qui retient ses nouvelles copines dans les toilettes. La musique disco est beaucoup moins forte dans cette pièce et dès son entrée, elle entend de drôles de sons provenant d’une cabine. Elle constate sous la porte qu’il y a deux paires de jambes féminines, elle est gênée d’assister à cette scène, se sent voyeuse et ressort rejoindre Stéphane.


Stéphane prend une bière avec Carl et Étienne, leur discussion va bon train. Ils regardent les femmes sur le plancher de danse, toutes plus séduisantes les unes que les autres. Carole s’approche de lui et lui souffle à l’oreille ce qu’elle vient de surprendre dans la salle de bains. Carl lui demande où sont passées Manon et Valérie, elle lui répond qu’elles sont toutes les deux aux toilettes. Carl et Étienne échangent un regard complice, ils savent très bien ce qu’elles sont en train de faire. Ils commandent alors une tournée pour les deux petits nouveaux afin de les aider à se relaxer un peu.


Carole et Stéphane se sentent comme deux nouveaux, au début des classes, dans une nouvelle école. Ils savent ce qu’il s’y passe, car ils se sont renseignés, mais n’ont aucune idée du processus de séduction et d’attraction. C’est d’ailleurs la raison qui motive Carole à prendre un peu plus d’alcool qu’à l’habitude. Stéphane regarde sa femme avec appétit, il la trouve si belle et sexy avec sa jupe, ses nylons aux cuisses, et il reste dans l’attente de la voir se décroiser les jambes.


Les lumières se tamisent davantage, Carole et Stéphane échangent un regard. Elle demande à Carl ce qu’il se passe. Il lui répond que la période des slows débute, qu’il devrait y en avoir trois ou quatre de suite, il leur suggère de regarder avant et d’examiner en retrait, afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble.


Les couples se lèvent, se dirigent vers le plancher de danse, presque tout le monde y va. En dansant, tout le monde semble se rapprocher, se diriger vers le fond du plancher de danse, dans un petit coin noir. À les regarder, on dirait presque le contenu d’une boîte de sardines. Stéphane et Carole trouvent cette nouvelle méthode assez bizarre, et demandent à Carl pourquoi ils se rapprochent ainsi. Il l’invite donc à danser, elle se tourne vers Stéphane afin de voir sa réaction, il ferme les yeux en guise d’approbation.


Carl et Carole se dirigent vers la piste de danse et vont rejoindre le reste des gens. Au début, ils dansent très banalement ensemble, un peu en retrait de la meute. Carl remarque que Carole est très curieuse de vouloir savoir ce qu’il se passe dans le coin de la salle. Il lui offre de se rapprocher un peu plus. Elle lui dit qu’elle veut d’abord observer, et ensuite elle jugera si elle participe.


Ils se rapprochent donc de plus en plus de la meute. Elle commence à sentir des mains provenant de tout bord et tout côté la frôler, la caresser doucement, elle sent la chaleur se rapprocher de son corps, à l’intérieur comme à l’extérieur. Carl se rapproche d’elle à son tour, lui souffle dans le cou, lui murmure à l’oreille :



Carole rougit et lui dit simplement « merci ».


Les mains et les corps se rapprochent d’elle de plus en plus, la température monte, sa jupe aussi. Elle sent une main délicate se glisser entre elle et Carl. Elle se tourne pour voir à qui cette main appartient, elle aperçoit derrière elle moulée à son corps, une belle grande blonde à l’allure suédoise.


Carl est très excité par le regard complice et coquin qu’il vient d’apercevoir, son corps le trahit d’ailleurs sur le haut de sa cuisse. La blonde semble envoûter Carole par ses coups de langues sensuels prodigués sur son cou, ses mains adroites sous sa jupe. Carole ne résiste pas aux avances de cette déesse, bien au contraire, son corps semble en redemander.


Carl, témoin de la première expérience homosexuelle de Carole, se sent choyé d’être ainsi le voyeur d’une telle scène d’érotisme et de désir brut. Durant ces quelques mélodies toutes plus langoureuses qu’incitantes, le dos de Carole se courbe vers l’arrière, Carl en profite pour mettre son visage dans son décolleté, il respire son parfum, sent sa poitrine toute galbée contre ses joues, il est enivré lui aussi par ces quelques pas de danse sensuels. Carole atteint la jouissance. Carl désire poursuivre l’expérience avec ses deux partenaires de danse, mais la lumière redevient plus claire et les gens se dispersent doucement sur le plancher de danse.


Carl et Carole reviennent rejoindre leurs amis. Un peu gênée, elle se dirige vers Stéphane et lui raconte ce qu’elle vient de vivre, il l’écoute avec une attention toute particulière et lui demande de lui réserver la prochaine danse…


Stéphane est particulièrement fier de l’ouverture d’esprit que Carole a tout au long de la soirée, elle danse, elle l’aguiche, le provoque du regard, ses caresses subtiles, ses rapprochement avec lui, avec les autres femmes, ainsi qu’avec Carl… Il n’a pas l’habitude de la voir ainsi, buvant et festoyant comme elle le fait.


Au bout d’un moment, Carole va le voir et lui demande de rentrer, elle a mal au cœur et la tête qui tourne, causés par ses abus d’alcool. Elle s’excuse auprès des deux autres couples et cherche du regard la belle blonde avec laquelle elle a été touchée plus tôt, mais elle ne la voit pas. Ils rentrent donc tous les deux à la maison.




Les semaines passent et Carole est de plus en plus devant son ordinateur. Aussitôt que les enfants sont couchés, elle « chatte » jusqu’aux petites heures du matin avec les deux couples qu’ils ont rencontrés au Cœur à Corps. Elle se sent de plus en plus proche de Carl, ils discutent souvent au téléphone tous les deux, même durant le jour, de son bureau. Elle se sent vraiment comprise par Carl, ils ont vécu le même genre d’histoire. Lui non plus n’a pas initié l’ouverture de leur couple. Lui aussi a accepté de se retrouver là en espérant le sauver…


Carole et Stéphane invitent leurs nouveaux amis à souper chez eux un soir. Les enfants s’en vont chez des amis pour la nuit. Ils se retrouvent donc trois couples avec la nuit devant eux, victuailles et alcool au menu, rien de bien précis, quoiqu’ils aient tous des idées…


Durant le souper, le vin rouge coule à flots, les regards s’échangent, les yeux se parlent, les mains se frôlent, les jambes s’entrecroisent en dessous de la table. Tout le monde rigole, se raconte leurs vies, ce qui les a amenés à pratiquer l’échangisme : la routine, le goût du changement, les nouvelles expériences, la peur de perdre l’autre, la peur du rejet, le besoin de se sentir aimé, désiré, voir s’ils peuvent encore séduire.


Les digestifs sont servis au salon. Les trois couples s’installent tous par terre sur la moquette. Carl demande à Carole d’aller lui chercher la bouteille d’huile à massage dont elle lui parlait plus tôt cette semaine sur Internet. Elle va la chercher et lui tend le flacon, c’est un mélange d’huiles essentielles aphrodisiaques.


Tous curieux par cette demande venant de Carl, ils attendent impatiemment ce qu’il veut faire avec cette huile. Il les regarde tous un à un et leur propose de se faire un petit massage à tour de rôle, un à un avec les dix autres mains disponibles. Ils sont tous très chauds à l’idée de se faire masser par cinq personnes en même temps.



Gênée par cette offre, Carole se sert un autre verre d’Amaretto, un double ce coup-ci. Stéphane est très excité à l’idée de voir sa femme caressée par tant de gens en même temps. Il se lève, allume des chandelles partout dans la pièce et éteint les lumières, ferme les rideaux afin que les voisins trop curieux ne voient pas ce qu’il se passe, il met de la musique d’ambiance. Carole va chercher des couvertures et des serviettes afin d’absorber l’huile de massage. Ils installent le tout par terre. Carl regarde Carole et lui dit :



Elle lui répond :



Stéphane reprend :



Il part et se dirige vers la chambre. Il revient avec un rideau de douche en plastique opaque neuf, encore dans son emballage.


Carole et lui échangent alors un regard complice, ils l’avaient acheté l’après-midi même et comptaient le remplacer le lendemain. Elle prend donc le fameux rideau, se dirige vers la salle de bain pour enlever ses vêtements et revient au salon, enroulée dans le rideau. Elle se couche par terre, ils s’installent tous alentour d’elle.


Carole ferme les yeux car elle désire profiter de toutes ces caresses. Elle entend le son de l’huile coulant dans les mains, le son des mains se frottant ensemble pour réchauffer cette huile, elle sent le rideau se lever de ses pieds jusqu’au haut de ses cuisses, Stéphane l’enduit d’huile chaude sur les jambes, et lui parle en la rassurant que c’est seulement lui qui la touche pour l’instant. Ensuite le rideau se soulève de sa poitrine jusqu’au bas de son ventre et il l’enduit d’huile aussi.


Une fois son corps bien huilé, les mains la touchent sporadiquement au début, elle sourit, rougit, elle est gênée par tant de mains posées sur elle au même moment, puis au bout d’un moment, les mains semblent danser la même mélodie, le même refrain. Elles s’entendent toutes pour caresser le corps de Carole au complet, de fond en comble, de la racine des cheveux jusqu’au bout de ses orteils. Tout son corps y passe, certaines mains plus aventureuses se glissent sous le rideau, à la découverte des parties de son corps qu’elles ne peuvent toucher avec ce diaphragme de plastique… Trente minutes plus tard, ils enchaînent avec Manon, puis Valérie, puis Stéphane, Étienne et enfin Carl. Tout le monde a droit à sa demi-heure de massage privilège.


À la fin de la soirée, tout le monde se sent relaxé, zen, en paix avec son corps. Ils discutent tous ensemble de cette expérience qu’ils viennent de vivre. Ils ont tous adoré être caressés par autant de mains en même temps, avec douceur, avec chaleur, dans le respect de chacun. Les invités retournent chacun chez eux. Carole et Stéphane sont ravis de cette belle soirée et s’en vont dormir à leur tour…